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Sarkozy - Page 10

  • Sarkozy and Cie déterminés à flinguer le lycée !

    Je viens de lire une analyse édifiante d'Agnès Joste, une des têtes de file de l'association Sauver les lettres. Derrière les propos lénifiants des Sarkozy, Descoings, Châtel et compagnie, il n'y a qu'un et unique objectif : économiser le plus d'argent possible sur le dos du lycée. La réforme de Sarkozy va se traduire par un apauvrissement culturel et une raréfaction  de la diversité disciplinaire sans précédent. Toutes les options vont disparaître tandis que les horaires des matières principales seront réduits.

    Le privilégié s'étonnait, il y a peu, du silence assourdissant de le classe politique sur l'école. Le pauvre : il est professeur de lycée, il va en prendre plein la gueule. Voilà pourquoi je l'avais critiqué d'être allé discuter avec Descoings. Cela ne sert à rien de discuter avec quelqu'un dont les idées sont arrêtées, et qui n'a absolument aucune bienveillance à votre égard. Descoings est de la même veine que Sarkozy, et plus généralement, ceux que Natacha Polony, journaliste du Figaro, appelle les libéraux modernistes. Je ne sais pas s'ils sont vraiment libéraux ; en revanche, c'est une engeance pire encore que les pédagogols, bien qu'ils en soit l'aboutissement gestionnaire. A force d'évoquer la pédagogie par objectifs, le modèle managerial des compétences, les projets et compagnie, on a fini par attirer l'attention des plus crétins d'entre eux. Pour moi, je trouve que leurs discours lénifiants entâchés de pédagogolâtrie bêlante sont à rapprocher franchement du blairisme britannique. C'est peut-être du libéralisme, mais pas le mien, en tout cas.

    A vrai dire, lors de ces deux dernières années, j'ai eu le sentiment que seul le MoDem et Bayrou se préoccupaient encore de ce qu'il se passe dans les écoles, les collèges et les lycées. Il y avait bien une saillie à gauche de temps à autre, mais dont l'objectif était exclusivement politique afin de mettre la droite en difficulté. Quant à cette même droite, elle a confié les rênes de l'éducation à la technostructure, et, in fine, rien ne change si ce n'est qu'il faut faire avaler à l'opinion et surtout aux enseignants la cure d'austérité qu'elle compte administrer à l'Éducation Nationale.

    Vincent Peillon organisait une convention sur l'école, aujourd'hui : la presse qui est toujours prête à s'intéresser aux conneries plutôt qu'aux choses intéressantes a préféré titrer sur la venue de Ségolène Royal à Dijon plutôt que sur ce qui s'est dit pendant cette convention. Sur le site de France 3, on trouve bien trois vidéos, mais celle qui pourrait être intéressante, les réactions des représentants des autres partis est complètement faisandée et inaudible (problème de traitement de la bande son, apparemment).

    Coup de pot, au MoDem, au moins, on bosse et le boulot a été fait : toute l'intervention de Marielle de Sarnez est disponible en ligne ce soir-même !

    Du coup, pas moyen de savoir si Brighelli était là ou non, et surtout, ce qu'il s'est dit pendant cette convention. Nada sur le blog de Vincent Peillon. Il y a quelqu'un qui a lu son livre d'entretiens avec Darcos. Je suis d'accord pour juger que tout n'est pas à jeter dans ce qu'a fait Darcos, mais que la logique qui a commandé les réformes en a anéanti la substance.

    Pour revenir à Marielle, il y a des choses que j'ai aimées, par exemple, celle-ci, qui porte clairement la marque du MoDem :

    Dans ce que la République doit à ses jeunes enfants pour qu’ils accèdent à l’autonomie, je veux insister devant vous sur la langue. La langue, c’est le pouvoir et c’est la vie. L’expression des émotions, la présentation de soi-même, l’empathie, l’autorité, la reconnaissance, le rire, l’analyse, tout cela, c’est la langue. La langue, c’est le nécessaire et presque le suffisant. Elle doit donc être au sens propre la priorité, puisqu’elle concentre en une seule démarche connaissance et création.

    Et il me semble que ceux qui exercent le pouvoir ne l’ont pas vraiment compris puisqu’ils nous expliquent que pour redorer la filière littéraire, on va en faire une filière internationale ! C’est-à-dire une filière qui vaudra non pas par la maîtrise de notre langue mais par la maîtrise des langues étrangères… Or le droit, la psychologie, la réflexion, la philosophie, tout cela est langue et devrait servir de facteur commun à toutes les formations.

    Ça, cela m'a beaucoup plu : cela correspond tout à fait à ce que je me dis. Les projets de Sarkozy vont très exactement à rebours. J'ai vu aussi que Marielle semblait en accord avec Peillon sur une réorganisation de l'année scolaire : des journées moins chargées, mais deux semaines de cours en plus. Personnellement, je ne suis pas contre, mais je demande à voir ce que donne une expérimentation avant d'en généraliser le principe. Marielle veut rejoindre la moyenne européenne : très bien, mais, à ce qu'il me semble, en Allemagne où l'on applique cette organisation dans le primaire et le secondaire, le niveau moyen est franchement faible... Cela peut néanmoins être intéressant de travailler avec des chronobiologistes (sérieux, pas militants) afin de savoir ce qu'ils en pensent.

    Sur les moyens, Marielle a exprimé sa position, qui est celle, traditionnelle, du MoDem : l'Éducation est le meilleur investissement.

    On me dira que je n’ai qu’effleuré la question des moyens.

    Je la traite devant vous. L’état des finances publiques est tel que quiconque vous promettra pléthore de moyens supplémentaires vous racontera des histoires. Et cependant je crois que le meilleur investissement pour la nation, c’est la sécurité morale et matérielle d’une école, d’un collège, d’un lycée général, technique ou professionnel. Je crois à l’amélioration, quand on le pourra de la situation des enseignants, à la création de parcours qui leur permettent de bouger, professionnellement, s’ils le souhaitent. Je crois qu’il faut leur faire confiance, les aider en leur fixant des objectifs clairs,en  mutualisant les bonnes pratiques, en donnant plus de liberté au terrain, en favorisant la créativité. Je crois à la place de musiciens, de plasticiens, de sportifs qui se joindront à eux. Je crois que ce fonctionnement, c’est le meilleur investissement. Il faut le protéger et résister à Bercy qui veut, toujours, couper dans l’éducation pour équilibrer ses comptes, comme on le voit depuis des années. Notre école a besoin de sérénité, de stabilité, et de la garantie qu’elle aura les moyens de sa mission. C’est  l’engagement que nous prenons aujourd’hui devant vous.

    J'ai trouvé forte sa conclusion, qui répond en écho aux Chatel & cie qui voudraient instrumentaliser l'école au profit de leur identité nationale :

    l’École c’est le visage de l’identité républicaine, qui est pour moi, et je crois pour nous, le vrai nom, non déformable, non instrumentalisable de l’identité nationale.

    Bien répliqué, Marielle.

     

  • Sarkozy et Daily motion meilleurs que les Soviets ?

    S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est quand les États s'occupent de vouloir écrire et réécrire l'histoire : on comprend aisément que cela m'indispose encore plus quand c'est un président de la République qui la revoit à son profit exclusif. Je reviens de chez Abadinte, un blogueur social-démocrate : il a lui-même remarqué les incohérences relevées par des journalistes à propos de la prétendue journée du 09 novembre 1989 par Nicolas Sarkozy. Celui-ci aurait passé sa journée à Berlin après avoir été averti le 09 novembre au matin, or, les médias ouest-allemands n'ont commencé à évoquer l'ouverture du mur qu'à partir de 20h00.

    En réalité, ce n'est que le 10 novembre que Nicolas Sarkozy, en compagnie d'Alain Juppé, ont rejoint Berlin : Abadinte s'est un peu précipité en affirmant que Juppé et Sarkozy étaient des menteurs : ils se sont bien rendus à Berlin, mais le 10...Cela dit, Alain Juppé évoque aussi le 09 novembre sur son blog, mais il ne parle que du 09 au soir. D'autres sources laissent entendre que ce serait le 16 novembre qu'Aain Juppé se serait rendu à Berlin.

    Bref, sans épiloguer, cette information est manifestement faisandée à la gloire de notre lider maximo, images à l'appui : jusqu'ici, cela avait été l'apanage des régimes totalitaires, Corée du Nord, régimes communistes de la guerre froide, de réécrire l'histoire, mais je vois qu'en France, il y a une histoire officielle et une histoire officieuse.

    Le problème, c'est que cette manie ne touche pas seulement les strates de la majorité actuelle, mais que c'est une tendance quelque peu répandue, en toute impunité dans notre société. Je ne peux pas dire que j'ai de la proximité politique avec Jean Robin, auteur occasionnel chez Criticus, taulier du blog Tatamis, mais il se trouve qu'il a récemment levé un lièvre gênant, et que depuis, comme par hasard, pas moyen de faire connaître sa vérité. L'une des figures de la repentance, l'écrivain Claude Ribbe, aurait aussi été la plume du Général Aussaresses, qui avait avoué avoir pratiqué la torture en Algérie. Pas vraiment le même monde...Interrogé par Jean Robin lors d'une cérémonie organisée par not'bon maire, à nous autres Parisiens, Bertrand Delanoë, il a refusé de répondre. Tatamis a voulu publier la vidéo du reportage sur Daily Motion, mais, à deux reprises, s'est vu retirer cette dernière. Nouvelle tentative chez wat.tv, même effet ! Résultat des courses, il a du finalement la faire héberger aux USA.

    Moi, j'aimerais bien avoir des explications de Daily Motion et de Wat.tv, d'autant que j'ai visualisé la dite vidéo, sur un serveur américain, donc, et que je ne vois en aucune manière ce qu'elle pourrait comporter de diffamatoire. Je juge grave que des choses de cette sorte puissent se produire en France, sans que personne ne s'en émeuve. Peut-être est-ce un hasard, mais j'observe aussi que l'État est tout récemment rentré dans le Conseil d'administration de Daily Motion.

    La gouvernement a récemment lancé une grande campagne d'éducation aux médias, rapport à l'appui : il faudrait ajouter un chapitre sur les options de contournement des censures et réécritures diverses de l'information...

  • deux Pierre (Sarkozy) d'un coup

    Après, Jean, c'est Pierre, maintenant. Pierre Sarkozy, le second fiston du Président, aurait bénéficié des amicales pressions de son père pour obtenir un financement auprès de la SCPP (société civile des producteurs phonographiques). Producteur, entre autres, de Doc Gyneco, il s'est vu refuser par cette même société une aide de 80 000 euros : bien sûr, l'Élysée a agi avec la subtilité qui la caractérise en cette difficile circonstance en se contentant de «demander les motifs du refus» à la SCPP. Juste une information neutre, bien sûr...C'est Eric Garandeau, conseiller culture et communication à l'Elysée, qui s'est chargé de contacter la SCPP en appelant Marc Guez directeur de la SCPP ; toutefois, il affirme ne pas avoir mentionné le nom de Pierre Sarkozy et déclare être sollicité en permanence par des producteurs auxquels on a refusé des subventions si bien qu'il appelle fréquemment la SCPP. Bon...Avis à la population artistique, voilà le mail de monsieur Garandeau à l'Élysée : eric.garandeau@elysee.fr. Je prends bonne note de ses déclarations.

    à vrai dire, Pierre Sarkozy avait tenté d'obtenir une réponse au rejet de sa demande, mais en vain. La SCPP traite de nombreuses demandes de subvention chaque jour et n'a pas toujours le temps de motiver ses refus. D'après le Figaro, la société de Pierre Sarkozy, Minds, n'est pas membre de la SCPP, ce qui expliquerait l'absence de réactions de la société.

    Je suis moi-même allé me renseigner plus précisément sur la nature exacte de la SCPP et voici ce que j'ai trouvé sur son site :

    La SCPP est une société de perception et de répartition des rémunérations perçues pour le compte de ses membres auprès des utilisateurs de phonogrammes et de vidéomusiques.
    Plus de 1000 producteurs sont actuellement membres de la SCPP, qui réunit de nombreux producteurs indépendants ainsi que les sociétés internationales comme EMI, Sony BMG, Universal et Warner.
    La SCPP administre un répertoire de plus de 2 millions de titres enregistrés et plus de 25 000 vidéomusiques et représente plus de 80% des droits des producteurs français, soit l’essentiel du répertoire phonographique.
    Ses principales missions sont :
    Autoriser les utilisateurs, grâce àdes contrats généraux d'intérêt commun, à effectuer certaines exploitations de phonogrammes et vidéomusiques appartenant aux répertoires des membres de la SCPP.
    Percevoir auprès des utilisateurs les rémunérations dues aux producteurs.
    Répartir les rémunérations perçues entre les producteurs.
    Défendre les droits des producteurs membres, notamment par des actions de lobbying auprès des pouvoirs publics français.
    Lutter contre la piraterie.
    Soutenir la création musicale en attribuant des subventions pour l'enregistrement de phonogrammes, la réalisation de vidéomusiques, la formation d'artistes et la diffusion de spectacles vivants
    .

    L'affaire est embrouillée : je n'arrive pas à comprendre s'il s'agit d'une aide de 8000 euros pour un projet évalué à 80 000 euros au total ou bien d'une aide de 80 000 euros. Selon un usager du Post il s'agirait d'un montant inférieur à 10 000 euros, et la demande de Pierre Sarkozy n'aurait rien d'anormale...

    Sans vilain jeu de mots, je n'aime pas trop jeter la pierre sans avoir établi clairement les tenants et les aboutissants. Mais, tout de même, encore une histoire qui ne me paraît pas nette : cela me semble tout de même aller contre les us et coutumes d'agir ainsi.

  • DSK n'est pas dans l'arène

    Selon un récent sondage, DSK serait le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, en 2012, à 51% contre 49%. Bayrou perdrait à 49%. J'ai juste une petite remarque à faire : DSK n'est pas dans l'arène, et je pense qu'il a des casseroles qui pourraient lui retomber dessus s'il se présentait. A titre personnel, autant je voterais sans hésitation pour Martine Aubry lors d'un second tour, autant je pourrais envisager de voter pour Nicolas Sarkozy face à DSK auquel je n'accorde plus aucun crédit. Il fait partie de cette gauche "moderniste", à l'instar d'un Pascal Lamy, qui représente pour la France le pire de ce qu'elle peut avoir. Ces gens-là se moquent de la langue française, de la culture et de l'éducation et leur vision économique est exclusivement mondialisée : ils méprisent la France et ne défendront pas ses intérêts.

    Bayrou est tout au contraire dans le creux de la vague : il doit absolument remonter afin d'être en mesure de l'emporter sur Nicolas Sarkozy en 2012 parce qu'il est le dernier espoir de la France.

    J'ajoute qu'il faut fortement s'inquiéter du niveau prévisible de l'abstention.

  • Sarkozy-Villepin, ça va terminer comme ça...

    A mon avis, entre Sarkozy et Villepin, même si les forces semblent disproportionnées, cela va finir brutalement...

    Je crois que comprendre que c'est de l'ultimate fighting...

  • Médor Sarkozy et le Grand Lutèce

    medium_teckel.jpgSalut, je me présente, je  suis Médor Sarkozy. Oui, oui, Sarkozy, hein, ne me confondez pas avec Médor Morin un cousin à moi... Dans ma famille, on est verni, non ? Mon cousin s'était présenté à la députation, mais moi, je fais plus puissant que lui : comme je suis le teckel à poil ras du Prince Jean (pas Jean sans terre, non, au contraire, avec beaucoup de terres, au fait ) et que, vous le savez, mon gentil maître est désormais appelé aux plus hautes responsabilités, je souhaiterais moi aussi avoir une niche de luxe sans être obligé de la demander.

    Bien sur, ce n'est un secret pour personne : mon bon maître doit sa nomination aux plans secrets de son généreux père pour pouvoir construire de jolies tours en toute quiétude, avec le soutien de ses féaux, dans la belle plaine qui s'étend au nord-ouest de Lutèce. Oui, parce que Dom Christian, son proche ami, s'occupe du reste : il veut agrandir Lutèce mais ne souhaite pas que les bourgmestres des environs lui mettent des bâtons dans les roues de ses chariots. Donc, pour être sûr de ne pas avoir de problèmes, Dom Christian a trouvé la solution : il suffit de ne pas leur demander leur avis, tout simplement. Et si jamais certains réclament de pouvoir parler, eh bien ils n'auront qu'à déposer une réclamation au Grand Conseil de mon bon maître ! Simple comme un os à ronger, non ?

    On dit que mon bon maître ne serait pas versé dans les arts libéraux : ce n'est pas important ! Dans le temps, on étudiait les sentences de Pierre Lombard, dans les universités, mais aujourd'hui, celles de Maître Didier suffisent bien largement.

    Bientôt, je n'aurai plus à rentrer à la niche : je pourrai aller m'ébattre par de courbes voies jusqu'aux marécages de Putiauz puisque bientôt, je vous le prédis, tout cela appartiendra à mon généreux maître. Et le fait que mon géniteur soit le teckel à poil ras du roi Sarkoz 1er n'y est absolument pour rien, je vous l'assure ! Non, ce n'est que par mon seul mérite de teckel que j'escompte bien obtenir ce privilège de naissance.

  • Et si on laissait sa chance à Jean Sarkozy ?

    J'ai lu çà et là que Jean Sarkozy, un homme bien jeune, était élu à la tête de l'EPAD. L'EPAD est un établissement public à caractère industriel et commercial, chargé d'aménager La Défense pour le compte des communes avoisinantes, du département, de la région et de l'État.

    Jean Arthuis, sénateur de l'Union Centriste, a rendu en 2007 un rapport qui n'était pas tendre à propos de la comptabilité de l'EPAD. Il n'avait même pas hésité à parler de faux bilan le 03 octobre 2007, lors d'une audition à propos des travaux de la Cour des Comptes relatifs à l'EPAD.

    Entre autres bizarreries, par exemple, l'EPAD a construit des infra-structures et les entretient sur le sol de plusieurs communes sans que ces dernières ne paient un kopeck (Courbevoie, Puteaux, notamment...).

    Autres joyeusetés, l'EPAD, apparemment, encaisse des bénéfices. Or, certains de ces bénéfices sont comptés comme dettes et non comme recettes...

    Dans la catégorie insolite et hilarant, figurez-vous que l'EPAD a planté 350 pieds de chardonnay et autant de pinot noir sur la dalle : ils devraient rapporter à l'été 2010 !

    Sur le fond, que Jean Sarkozy dirige ou non l'EPAD, à mes yeux, c'est assez anecdotique, et je pense que la critique ne se concentre pas sur l'esseentiel. La seule chose qui est véritablement importante, c'est qu'il y ait un contrôle parlementaire sur les activités pour le moins nébuleuses de l'EPAD.

    A vrai dire, à côté de l'EPAD, pour compliquer les choses, il y a un autre organisme, l'EPGD. Si j'ai bien compris les rapports entre l'un et l'autre, le premier construit, le second entretient. En fait, comme le second est financé par les municipalités avoisinantes et le département, je subodore que la création de l'EPGD est une manière de régler leur quote-part, compte-tenu des retombées positives sur les mairies de l'activité de l'EPAD. Le problème, c'est que l'État est l'acteur majoritaire des deux organismes pour en désigner le président.

    Un rapport sénatorial observait, début 2008 que Dans ce contexte délicat, le cumul des fonctions de président de l'EPAD, de président de l'EPGD et de président du conseil général des Hauts-de-Seine, lui-même représenté au conseil d'administration des deux établissements publics, n'est sans doute pas de nature à favoriser la prise de décisions difficiles et contraignantes pour des collectivités territoriales qui peinent à admettre les conséquences de la nouvelle gouvernance.

    Pendant longtemps Puteaux, Courbevoie, Nanterre et le Conseil Général des Hauts de Seine ont refusé de participer au financement des charges (tout en touchant des retombées fiscales conséquentes du quartier). J'imagine que ces collectivités ont râlé parce qu'elles estimaient qu'on leur imposait des choix. Le problème, c'est que l'EPAD ne tire ses ressources, en fait de revenus, que des droits sur les permis de construire et de la location de parkings. Or, avec la réduction de l'activité immobilière, la source s'est tarie, alors que les charges demeuraient. Les tours de la Défense sont bien jolies, mais leur entretien coûte une vraie fortune, et certaines sont en très mauvais état, à l'heure actuelle. Mais, à ce que j'ai compris, les communes devraient tout de même bien s'en tirer.

    Patrick Devidjian reconnaissait le 15 juillet 2008 le mauvais état des tours :

    Avant de répondre à cette question, j'aimerais revenir ici sur le risque que court l'EPAD, à moyen terme. Ce risque n'est autre que l'obsolescence de ses tours. Certaines d'entre elles sont âgées d'une trentaine d'années et, progressivement, elles courent le risque de se retrouver hors marché avec des coûts d'entretien de plus en plus élevés, car ces tours ont été conçues à une époque où les économies d'énergie ne constituaient pas un réel souci. Parallèlement, ces tours demeurent totalement inadaptées aux technologies de l'information et de la communication. Progressivement, un nombre important de tours risquera de rester vide et à la charge des opérateurs, sans plus générer aucun avantage fiscal pour les collectivités. C'est la raison pour laquelle, dans le plan de relance de la Défense, il a été prévu un dispositif assez original : le système des « démolitions/reconstructions ».

    Or, pour inciter les promoteurs à acheter des tours obsolètes et donc à les détruire, il est question de leur octroyer en échange des mètres carrés supplémentaires. Je ne vois donc que deux solutions : soit étendre le périmètre de construction des tours (Nanterre ?) soit construire des tours encore plus hautes...

    Il faut comprendre, je le crois, la fusion prochaine de l'EPASA et de l'EPAD à l'aune de la dette du second et des friches de Nanterre. Il y a 70 hectares de friches urbaines à Nanterre, c'est à dire une perspective de droits monstrueux pour les permis de construire à venir. En revanche, l'EPGD ne devrait pas voir son champ d'action étendu à Nanterre. Qui financera alors l'entretien des futurs tours, parkings et plus généralement patrimoine immobilier ?

    Ce que je comprends des différents rapports, c'est que La Défense est une sorte de mille-feuille inextricable et que l'on ne sait pas trop qu'est-ce qui est à qui entre les communes avoisinantes, l'EPAD et l'EPGD.

    Au final, il y a un certain nombre de problématiques qui se dégagent des différents rapports établis par les commissions sénatoriales. Plutôt que de crier haro sur Jean Sarkozy à cause de son nom (parce que dans ce cas, ce n'est ni la première ni la dernière dynastie de ce type en France) il vaudrait mieux lui demander quelles sont ses intentions et ce qu'il compte faire à La Défense.

     

     

  • Une semaine ordinaire en Sarkozie...

    François Bayrou vient d'accorder un entretien au journal Le Monde. Il fait le point sur la semaine qui vient de s'écouler...

    Voyez ce qui vient de se passer en quelques jours. Dans la même semaine, le gouvernement propose de subventionner les élèves pour qu'ils viennent en classe. Il livre le pactole du marché des jeux sur Internet à des intérêts privés, bookmakers et autres, au mépris des principes que la France respectait depuis 150 ans : le jeu, parce qu'il est dangereux, est organisé par l'Etat. Il annonce que le déficit de l'Etat atteint 50 % de la dépense publique ! Et le fils du président de la République se voit installé (à 23 ans et sans aucune compétence particulière) à la tête de l'établissement public d'aménagement du quartier de La Défense, un des intervenants les plus puissants dans l'aménagement au niveau européen. Tous les piliers solides sur lesquels notre pays s'était construit, en termes de principes, de décence, de raison, chancellent et s'effritent. Cela rappelle l'Empire romain.

    Et encore, il est sympa : il n'a même pas évoqué les frasques de l'actuel ministre de la culture... Panem et circenses, comme disait l'autre, du pain, et des jeux...

  • Bayrou s'insurge à raison contre l'injustice fiscale

    Le gouvernement est aux abois : il sait que les caisses sont vides et qu'il faut les remplir à tout prix. Tous les moyens sont bons ! C'est tout de même invraisemblable : Nicolas Sarkozy, avec obstination, refuse de revoir bouclier et niches fiscales alors que cela devient clairement nécessaire. Ceci ne signifie pas qu'il faut toutes les supprimer ni pratiquer la politique de la terre brûlée fiscale à la mode gauchiste, mais réexaminer calmement ce qui est utile ou non.

    La nouvelle idée, c'est de taxer l'indemnité des accidentés du travail et les handicapés ! François Bayrou déclarait ce matin sur RTL : « Il me semble que [ces personnes] ne devraient pas être la cible d'un impôt nouveau. Tout se passe comme si en France c'était toujours les plus fragiles qu'on ciblait, les accidentés du travail, les mères de famille».

    On a beau vouloir être ouvert et positif et proposer des solutions, comment voulez-vous ne pas faire un bond quand vous apprenez ce genre de décisions ?

    Bon sang, il y a tout de même une tradition sociale forte, à droite, et au sein du libéralisme on trouve gravée dans le marbre l'idée de l'équité. J'admets, à titre personnel, une contribution quand tous contribuent à mesure de ses moyens. Mais là...les handicapés !... on va taxer les handicapés et les accidentés du travail... Comment peut-on encore soutenir un gouvernement qui promeut de telles mesures ? Comme le dit Bayrou, «pour les forts, il y a bouclier fiscal, parachute, ceinture, bretelles»...

    On pourrait aussi taxer les agonisants, tant qu'on y est, et puis aussi les myopathes, les autistes, les paralytiques, les hémiplégiques et les paraplégiques. Allons, plus de tabous, enfants de l'UMP ! Et puis taxons les naissances, et les portes et les fenêtres, comme au moyen-âge : pourquoi les gueux auraient-ils le droit d'avoir autant de lumière naturelle que les puissants ?

  • La France au service de la répression à l'UNESCO ?

    Je voudrais revenir sur la récente élection d'Irina Gueorguieva Bokova à la tête de l'UNESCO. C'est un vrai miracle, en fait, si l'on considère le vote de plusieurs pays européens dont la France aux tours précédents. En effet, France, Espagne, Italie et Grèce ont vraisemblablement soutenu Farouk Hosni pendant longtemps, y compris par leurs votes. Autrement dit, nous aurions pu avoir aujourd'hui un individu qui a réprimé à tour de bras les intellectuels en Égypte, qui a trempé dans la répression policière et dont les excuses hypocrites ne parviennent pas à masquer les propos antisémites les plus idiots que j'ai jamais entendus, à la tête de l'UNESCO. Avec l'aval de la France. Parce que Nicolas Sarkozy a promis à son ami Moubarak d'appuyer l'Égypte. Si l'Égypte voulait obtenir un soutien franc de l'Europe, il lui revenait de proposer une candidature recommandable.

    Si l'histoire finit bien, je suis écoeuré. Écoeuré de l'absence morale et de scrupules de notre gouvernement et de notre président. Oh, certes, il n'est ni pire ni meilleur que ceux qui l'ont précédé. Chirac, Mitterrand, VGE, tous en ont largement fait autant, et sans doute Pompidou aussi et même de Gaulle.

    Compte-tenu de la mission la plus connue de l'UNESCO, le répertoire des patrimoines classés, on pouvait comprendre que l'Égypte, qui fait tant pour son patrimoine national, fut aux premières loges. Mais pas en proposant n'importe qui ! Il serait revenu aux pouvoirs publics français de dire très tôt et amicalement aux Égyptiens : "d'accord, on vous soutient, mais, on vous prévient, il nous faut une candidature sans tâches. A vous de trouver la perle rare, et en Égypte, elle existe certainement".

    A titre personnel, j'étais favorable à l'Égypte, mais très défavorable à Farouk Hosni. Et je trouve que les raisons pour lesquelles la France a soutenu l'Égypte sont mauvaises. Nicolas Sarkozy a voulu ainsi remercier Hosni Moubarak pour son adhésion à l'UPM (Union pour la Méditerranée). Le grand chantier du Grand Phare d'Alexandrie et la perspective alléchante de redresser l'une des sept merveilles du monde antique, voilà quelle raison objective l'on pouvait trouver pour soutenir l'Égypte.

    Quel gâchis ! Mais aussi, quelle absence de morale que de confier à un individu aussi peu scrupuleux les clefs d'un organisme aussi prestigieux et louable que l'UNESCO, dont l'une des missions fondamentales est de garantir l'éducation aux enfants.

    Je déplore hautement que sur une telle question, ce soit un seul homme, le président, qui décrète unilatéralement et sans la moindre consultation quel doit être le vote de la France. Un tel enjeu aurait du arriver jusqu'à la représentation nationale.

    Le MoDem a sur les relations internationales et leur traitement par les pouvoirs publics une position claire :

    De nouvelles institutions doivent offrir le droit et le devoir de participer à la réflexion sur la politique étrangère du pays. 1ère conséquence formelle : le Président de la République, doit assumer un grand rapport annuel devant le Congrès - qui rassemble l’ensemble du Parlement français, un discours sur l'état du monde, et le Parlement doit retrouver le droit à écrire des résolutions - qui ne s'imposent pas au Président de la République.

    C'est une première rupture qui ne fait que retrouver le cadre d'une démocratie de plein exercice. 2ème inflexion, qui tient à la philosophie de la politique étrangère de la France. La démocratie n'est pas un luxe de pays riche, elle n'est pas le fruit du développement. La démocratie c'est le développement, et même dans un grand nombre de cas, la condition du développement. Tous les hommes y ont droit, pas seulement ceux qui ont la chance d'appartenir à un pays riche, et cela doit devenir la ligne principale de la politique étrangère française. Cela tourne la page sur ce qu'on a appelé ce matin le "relativisme intéressé" - on accepte les dictatures si elles contribuent à un ordre international qui nous arrange. Ce qui veut dire : soutien actif aux opposants qui portent le poids, lourd, rude, des dictatures.

    Ras le bol du domaine réservé. La politique étrangère m'appartient autant qu'à mon président, et je veux pouvoir interpeler députés et sénateurs quand la France agit mal à mes yeux. Évidemment, toutes les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy se sont évaporées.

    Quant à la position du MoDem, je précise qu'elle est exactement celle de François Bayrou lors des présidentielles...