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Modem - Page 98

  • L'Esprit des Lois (10) : Défense de l'Esprit des Lois

    J'ai achevé la lecture des deux tomes de l'Esprit des Lois, et je dois le dire : quelle Somme impressionnante ! l'édition Garnier Flammarion se conclut par la Défense de l'Esprit des Lois, de toute beauté aussi.

    Manifestement, Montesquieu a eu comme premiers critiques surtout des théologiens ou se disant tels : leur souci essentiel est donc de vérifier si l'ouvrage n'attaque pas le dogme d'une manière ou d'une autre.

    Là-dessus, l'argument principal de Montesquieu est de faire valoir que son ouvrage n'est pas un traité de théologie, et, également, que dire qu'un état des choses est supérieur à un autre ne signifie pas pour autant que l'on approuve le premier. Car l'essentiel des quiproquos se font là. 

    Il semble que le crime suprême, à cette époque, c'est d'être "spinosiste". Spinoza est manifestement l'hérétique du coin, et plus que tout, les théologiens locaux craignent l'apologie de la "religion naturelle". 

    De fait, l'accusation de spinosisme est le premier souci de Montesquieu, puisque c'est ce qu'il cite en premier dans sa Défense, et à considérer son indignation anaphorique, il n'est pas du tout content de l'accusation :

    Jugez donc sur pièces, je cite le début :

     

    Cependant, dans deux feuilles périodiques qui ont paru coup sur coup  , on lui a fait les plus affreuses imputations. Il ne s'agit pas moins que de savoir s'il est spinosiste et déiste; et, quoique ces deux accusations soient par elles-mêmes contradictoires, on le mène sans cesse de l'une à l'autre. Toutes les deux étant incompatibles ne peuvent pas le rendre plus coupable qu'une seule; mais toutes les deux peuvent le rendre plus odieux.

    Il est donc spinosiste, lui qui, dès le premier article de son livre, a distingué le monde matériel d'avec les intelligences spirituelles.

    Il est donc spinosiste, lui qui, dans le second article, a attaqué l'athéisme: « Ceux qui ont dit qu'une fatalité aveugle a produit tous les effets que nous voyons dans le monde, ont dit une grande absurdité: car, quelle plus grande absurdité qu'une fatalité aveugle qui a produit des êtres intelligents ? »

    Il est donc spinosiste, lui qui a continué par ces paroles: « Dieu a du rapport à l'univers comme créateur et comme conservateur   ; les lois selon lesquelles il a créé, sont celles selon lesquelles il conserve; il agit selon ces règles, parce qu'il les connaît; il les connaît, parce qu'il les a faites; il les a faites, parce qu'elles ont du rapport avec sa sagesse et sa puissance. »

    Il est donc spinosiste, lui qui a ajouté: « Comme nous voyons que le monde formé par le mouvement de la matière et privé d'intelligence subsiste toujours, etc. »

    Il est donc spinosiste, lui qui a démontré contre Hobbes et Spinosa, « que les rapports de justice et d'équité étaient antérieurs à toutes les lois positives   ».

    Il est donc spinosiste, lui qui a dit au commencement du chapitre second: « Cette loi qui en imprimant dans nous-mêmes l'idée d'un créateur nous porte vers lui, est la première des lois naturelles par son importance. »

    Il est donc spinosiste, lui qui a combattu de toutes ses forces le paradoxe de Bayle, qu'il vaut mieux être athée qu'idolâtre? paradoxe dont les athées tireraient les plus dangereuses conséquences
    .

    Je ne sais pas encore ce qu'a bien pu faire et dire de mal Spinoza, mais j'escompte bien lire prochainement son Traité politique et dire ici à mes lecteurs ce que j'en pense. En fait, je l'ai même déjà commencé, et il faut reconnaître que c'est une philosophie bien plus pessimiste.

    Sa réponse à la neuvième objection est un morceau d'anthologie et illustre tout à fait mon propos : je la cite intégralement.

    Le critique a déjà reproché à l'auteur de n'avoir point parlé du péché originel; il le prend encore sur le fait: il n'a point parlé de la grâce. C'est une chose triste d'avoir affaire à un homme qui censure tous les articles d'un livre, et n'a qu'une idée dominante. C'est le conte de ce curé de village, à qui des astronomes montraient la lune dans un télescope, et qui n'y voyait que son clocher.

    L'auteur de l'Esprit des Lois a cru qu'il devait commencer par donner quelque idée des lois générales, et du droit de la nature et des gens. Ce sujet était immense, et il l'a traité dans deux chapitres; il a été obligé d'omettre quantité de choses qui appartenaient à son sujet: à plus forte raison a-t-il omis celles qui n'y avaient point de rapport.

    Enfin, j'ai adoré toutes les remarques suivantes, dont je fais une compilation qui pourraient valoir pour les critiques à l'esprit chagrin :

    Lorsqu’un auteur s’explique par ses paroles ou par ses écrits, qui en sont l’image, il est contre la raison de quitter les signes extérieurs de ses pensées, pour chercher ses pensées ; parce qu’il n’y a que lui qui sache ses pensées. C’est bien pis, lorsque ses pensées sont bonnes, et qu’on lui en attribue de mauvaises.

    [...] 

    Quand on écrit contre un auteur et qu’on s’irrite contre lui, il faut prouver les qualifications par les choses, et non pas les choses par les qualifications.

    [...] 

    Cet art de trouver dans une chose qui naturellement a un bon sens, tous les mauvais sens qu’un esprit qui ne raisonne pas juste peut lui donner, n’est point utile aux hommes : ceux qui le pratiquent ressemblent aux corbeaux, qui fuient les corps vivants et volent de tous côtés pour chercher des cadavres

    [...] 

    On peut avoir remarqué, dans les disputes et les conversations, ce qui arrive aux gens dont l’esprit est dur et difficile : comme ils ne combattent pas pour s’aider les uns les autres, mais pour se jeter à terre, ils s’éloignent de la vérité, non pas à proportion de la grandeur ou de la petitesse de leur esprit, mais de la bizarrerie ou de l’inflexibilité plus ou moins grande de leur caractère. Le contraire arrive à ceux à qui la nature ou l’éducation ont donné de la douceur : comme leurs disputes sont des secours mutuels, qu’ils concourent au même objet, qu’ils ne pensent différemment que pour parvenir à penser de même, ils trouvent la vérité à proportion de leurs lumières : c’est la récompense d’un bon naturel.

    J'aime chez Montesquieu, cette douceur, cette humanité, cette tempérance et cette modération, qui en font, à mon avis, l'un des philosophes humanistes les plus accomplis. J'ai commencé à m'intéresser à l'étude d'Althusser Montesquieu, politique et histoire, et j'en rendrai compte prochainement sur ce blog.

    Je n'en resterai sans doute pas là, à propos de l'Esprit des Lois, et commenterai au fil du temps les chapitres dont j'ai moins ou pas parlé jusqu'ici, mais qui ont leur intérêt, notamment l'histoire du commerce, ainsi que le sort des différents droits et coutumes à l'époque des Francs. 

    Je forme aussi le voeu, et j'essaierai d'en être parti prenante, que les écrits de Montesquieu soient fondateurs dans le corpus idéologique du MoDem, parce que, ce que j'ai aimé chez Montesquieu, c'est souvent ce que j'ai l'impression de trouver au sein du MoDem et parmi nombre de ses cadres, à commencer par François Bayrou lui-même. Bien sûr, Montesquieu n'appartient à personne, et s'il peut inspirer d'autres mouvements politiques, j'en serai le premier réjoui. 

  • Un magazine démocrate !

    Il existe, et j'ai trouvé la page où il est publié :

    http://www.democratemagazine.com/ 

    Démocrate magazine a donc publié son numéro 1. Au sommaire, on trouve un article sur le forum de Seignosse, des réflexions sur la construction d'un nouveau parti ainsi que des témoignages. Un article également du maire adjoint de Marseille qui s'oppose fermement au principe de la discrimination positive, des réflexions sur le communauté éducative autour de l'école, des remarques sur l'homoparentalité, et enfin une analyse sur les relations entre la politique et le sport d'un adhérent d'un club de moto.

    Un article sur les énergies renouvelables et une page humour viennent compléter ce tableau.

    Ce magazine n'est toutefois pas officiel et n'est donc pas le successeur de Démocratie info, le magazine de l'UDF. 

    Pour ma part, je trouve le premier numéro assez intéressant, mais il ne traite pas assez des questions d'actualités et n'amène pas assez d'apports conceptuels et historiques. Mais bon, le magazine est en devenir, et sans doute est-il possible d'y contribuer.

  • François Bayrou s'oppose à un déni de démocratie

    François Bayrou a jugé jeudi 25 octobre sur Europe 1 que certaines propositions du comité Balladur sur la réforme des institutions, telles qu'elles ont été rapportées par la presse ne paraissent "pas acceptables" par les Français.

    « Je crois que Nicolas Sarkozy a renoncé à examiner ces réformes institutionnelles avant les élections municipales pour éviter les vagues. Je n'ai pas le texte de la commission Balladur, j'en sais ce que la presse a écrit. Et ce que j'ai lu dans la presse, sur plusieurs points, ne me parait pas acceptable par les Français. Par exemple, la commission Balladur suggère qu'on fasse un collège de 100.000 notables français, qui voteraient plusieurs mois avant l'élection présidentielle pour sélectionner les candidats. Je suis sûr que les Français n'accepteront pas qu'il y ait des citoyens à deux vitesses. L'idée qu'on pourrait faire 5% de proportionnelle ne me parait pas sérieuse. Le comité sur la réforme institutionnelle, présidé par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, doit remettre ses travaux au chef de l'Etat. Le gouvernement a quasiment confirmé jeudi le report après les municipales de cette réforme.»

    C'est effectivement fort du collier : pour qui nous prend-on ? Ce serait tout à fait honteux, et un très grave recul de la démocratie, que des citoyens ne puissent plus choisir leurs candidats, même s'il est vrai qu'actuellement, ce sont les maires qui valident ou non les candidatures. Mais je préfère encore un maire qu'un "grand électeur", par exemple un conseiller général  dont l'élection se fait souvent par exemple au suffrage indirect.

  • La Google Dance implémente la blogosphère MoDem

    Cela sonne comme une reconnaissance, et c'est impressionnant par son ensemble : tous les blogs MoDem créés cette dernière  année ont vu leur page rank croître significativement le 26 octobre dernier à l'occasion de la Googledance, passant pour une large part de 0 à 3-4. Plutôt 4 généralement.

    C'est la consécration ! 

    Paradoxalement, l'un des plus fameux, celui de Quitterie Delmas, subit le contre-coup de la Google dance et passe à 5.

    Toutefois, il n'y a pas de certitude sur le page rank, et à soi seul, ce n'est pas un indice suffisamment significatif sur la fréquentation et l'influence d'un blog. 

    Il faut savoir que dans le même temps, nombre de grands sites ont vu leur page rank sévèrement chuter, parfois de 2 à 3 points. 

    Pour mémoire, il y a 10 crans sur l'indice page rank. 

  • L'Esprit des Lois (9) : esprit de modération et législation

    J'ai trouvé un écho aux propos de Jacqueline Gourault, sénatrice UDF-MoDem à propos de la modération en politique. Poursuivant ma lecture de l'Esprit des Lois, j'y trouve au livre XXIX chapitre I de l'Esprit des Lois ces sages propos :

    « Je le dis, et il me semble que je n'ai fait cet ouvrage que pour le prouver: l'esprit de modération doit être celui du législateur; le bien politique, comme le bien moral, se trouve toujours entre deux limites

    Voilà. Je crois que cet avis rejoint très bien ce que la Sénatrice disait, comparez, chers lecteurs :

    « Quant on dit modération, peut-être pense t-on que c'est l'absence d'opinion solide, forgée. Je crois qu'au contraire, l'opinion forgée, forte, donne une sagesse qui peut se transformer en modération mais cela n'empêche pas la volonté, le combat politique, le combat contre l'injustice, le combat contre les rumeurs. »

    L'exemple que donne Montesquieu me convient très bien, car il prophétise quasiment les lenteurs à venir de notre justice, et je crois les avoir déjà condamnées sur ce blog, en montrant comment elles devenaient un déni de justice. 

    «En voici un exemple.
    Les formalités de la justice sont nécessaires à la liberté. Mais le nombre en pourrait être si grand qu'il choquerait le but des lois mêmes qui les auraient établies : les affaires n'auraient point de fin; la propriété des biens resterait incertaine; on donnerait à l'une des parties le bien de l'autre sans examen, ou on les ruinerait toutes les deux à force d'examiner.
    Les citoyens perdraient leur liberté et leur sûreté, les accusateurs n'auraient plus les moyens de convaincre, ni les accusés le moyen de se justifier

    C'est clair, il tape dans le mille, l'ami Montesquieu. Et son exemple, cela me rappelle tout à fait le dégât des eaux que je citais dans ma note du 11 novembre 2006...

    Pour le reste, le Livre XXIX vérifie littéralement le titre de l'ouvrage : Montesquieu compare les lois et leur esprit dans plusieurs situations concrètes, et montre comment des lois qui paraissent semblables ne le sont pas, comment des lois peuvent dériver de l'esprit du législateur, ou encore, comment il faut tenir compte des circonstances dans lesquelles elles ont été édictées, ne pas les séparer de leur objet, et bien d'autres observations de bon sens encore...

    Il va même jusqu'à donner des conseils sur la manière dont il convient de les écrire, et j'avoue que je m'y retrouve plutôt ! Je cite en vrac :

    Ceux qui ont un génie assez étendu pour pouvoir donner des lois à leur nation ou à une autre doivent faire de certaines attentions sur la manière de les former.

    Le style en doit être concis. Les lois des Douze Tables sont un modèle de précision : les enfants les apprenaient par cœur  . Les Novelles de Justinien sont si diffuses, qu'il fallut les abréger  .

    Le style des lois doit être simple; l'expression directe s'entend toujours mieux que l'expression réfléchie. Il n'y a point de majesté dans les lois du bas-empire; on y fait parler les princes comme des rhéteurs. Quand le style des lois est enflé, on ne les regarde que comme un ouvrage d'ostentation.

    Il est essentiel que les paroles des lois réveillent chez tous les hommes les mêmes idées

    [...]

    Je dis que dans les lois il faut raisonner de la réalité à la réalité, et non pas de la réalité à la figure, ou de la figure à la réalité.
    [...]
    Les lois ne doivent point être subtiles; elles sont faites pour des gens de médiocre entendement: elles ne sont point un art de logique, mais la raison simple d'un père de famille.

    Lorsque, dans une loi, les exceptions, limitations, modifications, ne sont point nécessaires, il vaut beaucoup mieux n'en point mettre. De pareils détails jettent dans de nouveaux détails.

    Lorsqu'on fait tant que de rendre raison d'une loi, il faut que cette raison soit digne d'elle. Une loi romaine décide qu'un aveugle ne peut pas plaider, parce qu'il ne voit pas les ornements de la magistrature  . Il faut l'avoir fait exprès, pour donner une si mauvaise raison, quand il s'en présentait tant de bonnes.
    [...]
    En fait de présomption, celle de la loi vaut mieux que celle de l'homme. La loi française   regarde comme frauduleux tous les actes faits par un marchand dans les dix jours qui ont précédé sa banqueroute: c'est la présomption de la loi.[...]

    Tiens, c'est amusant, cela vous rappelle pas quelque chose de très actuel, ça ? Heureusement que Montesquieu n'a pas vu l'affaire d'EADS, comme quoi, cela a beau avoir été écrit il y 250 ans, les choses ne changent pas fondamentalement...On devrait envoyer à Arnaud Lagardère et cie un exemplaire annoté de l'Esprit des Lois en n'oubliant pas de lui surligner le chapitre XVI du livre XXIX ...

    Lorsque le juge présume, les jugements deviennent arbitraires; lorsque la loi présume, elle donne au juge une règle fixe. [...].

    Rien à dire, c'est une règle tout à fait fondamentale... 

     

  • Nouveau Centre : la salaire du ralliement

    Il y a des manières de faire qui sentent la magouille à plein nez : que l'amendement du Nouveau Centre visant à instaurer un financement public d'un parti, à partir de 15  députés seulement, et sans qu'il y ait obligation de représentation à hauteur d'au moins 50 candidats à 1%,  ait été accepté sans sourciller par la commission des lois, c'est un authentique déni de démocratie et un véritable détournement de la loi sur les partis.

    Il est légitime qu'un parti reçoive un financement s'il correspond bien à une expression électorale. or, le Nouveau centre n'en a nullement fait la preuve jusqu'à nouvel ordre.

    C'est scandaleux, et cela ouvre la porte à toutes les manoeuvres politicardes. Consolation : parions que cela se retournera contre l'UMP, car désormais, plus rien n'empêchera l'UMP de se morceler en petits partis, puisque ce qui compte, ce n'est plus l'expression démocratique, mais la présence de députés au Parlement... 

    Nous nous  contenterons de citer simplement le commentaire de François Bayrou, leleader du MoDem :

    « Dans la situation où le pays se trouve, [...] le gouvernement décrète que l'urgence est de donner un pourboire aux partis qui ont décidé de se rallier au président de la République. C'est déshonorant pour la vie politique.»

    « Honteux ! (...) Tout cela pour que des petits copains aient le salaire de leur ralliement ».

    Cela y ressemble fort, en effet., et c'est d'autant plus scandaleux, que cette loi intervient juste avant la date limite du 31 décembre 2007, à laquelle sera répartie l'enveloppe publique de 80 millions d'euros entre tous les partis politiques.

    Une formation sans représentation électorale va donc s'arroger des parts qui ne lui appartiennent pas...

  • François Bayrou, la présidence, l'Europe et l'Histoire.

    François Bayrou était l’invité, dimanche 21 octobre, du Grand Rendez-vous, animé par Jean-Pierre Elkabbach et diffusé sur Europe 1, TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd’hui en France. Du traité simplifié à la réforme des institutions en passant par la lecture de la lettre de Guy Moquet et l'avenir de l'Europe, François Bayrou a exposé pendant près d’une heure sa vision des équilibres démocratiques et politiques nécessaires, insistant notamment sur les exigences de la fonction présidentielle.

    Réagissant à la présence du Président de la république au bureau politique de l’UMP, François Bayrou a estimé : « C'est une faute contre la fonction » précisant :«  La fonction de président de la République exige quelqu'un qui soit au-dessus des partis et non pas qui considère que c'est devant son parti qu'il doit aller s'expliquer, ou même devant les partis. »

    Concernant le traité simplifié adopté par les vingt-sept chefs d'état et de gouvernement de l'Union européenne à Lisbonne, il a expliqué : « Je voterai ce traité, mais je considère qu'on a laissé en route des choses qui étaient essentielles pour l'avenir, l'idéal européen. Ne me demandez pas d'enthousiasme, je n'en ai pas. » François Bayrou a notamment regretté la disparition des symboles européens : « Pour la mécanique, ça va à peu près, pour l'âme c'est zéro » mettant ainsi en avant une crise d'inspiration.

    Enfin, concernant la lecture de la lettre de Guy Moquet dans les écoles, le président du Mouvement Démocrates a estimé que « l'Etat ne doit pas se mêler de l'Histoire. L'Etat ne doit pas organiser la promotion en figure héroïque de qui que ce soit. Le propre d'une démocratie, c'est que l'Etat est respectueux de la séparation nécessaire entre les historiens, les professeurs et les ordres qu'il donne ». « Chaque fois que l'Etat se mêle de l'exploitation de l'Histoire, c'est un très mauvais signe. » a ajouté François Bayrou.

  • Rodophe Thomas retrouve François Bayrou

    Rodolphe Thomas, ancien député UDF de la législature 2002-2007, a rejoint au courant du mois de septembre à nouveau François Bayrou en adhérant au MoDem. Il est de ce fait investi par le MoDem à Hérouville Saint-clair, où il remet son mandat en jeu.

    Il faut dire que la maire de Caen, Brigitte le Brethon,  le menace de ses foudres, simplement parce que des centristes ont l'outrecuidance de se présenter à Caen. Elle envisage, pour la citer dans le texte, des « éclaboussures à Hérouville ». Rodolphe de Thomas a réagi :

    « Je suis très honoré de l'attention que Brigitte Le Brethon porte sur mon adhésion au MoDem et des élections à Hérouville . Hérouville serait-elle convoitée à ce point ·

    Je lui conseille dans un premier temps de régler les problèmes au sein sa majorité et de gérer les nombreuses divisions qui s'annoncent en vue des municipales avant de venir me donner des conseils politiques à Hérouville. Je tiens tout de même à apporter une précision concernant ses propos, je ne souhaite pas comme elle le dit « fédérer la droite autour du MoDem à Hérouville » mais construire une équipe où l'étiquette politique importe peu, une équipe qui représente la population hérouvillaise de tous bords, ouverte au tissu associatif et aux socioprofessionnels, et continuer à développer de véritables projets pour ma ville comme je l'ai toujours fait.

    Alors de grâce, Madame le maire, ce n'est pas comme cela que vous sortirez grandie des difficultés que vous occasionnez autour de vous. Ne vous trompez pas d'adversaire ».

     A lire en tout cas les commentaires qui figurent sur le blog de la section MoDem d'Hérouville Saint-Clair, Rodolphe Thomas fédère aussi bien à droite qu'à gauche.

     

    On ne peut enfin, que saluer sa déclaration très claire et très juste contre l'utilisation des tests ADN en matière d'immigration. 

  • Quitterie Delmas et Marielle de Sarnez

    Elles se sont donc rencontrées au bar de l'imprévu hier soir. Il ressort de l'entrevue entre les jeunes MoDem et Marielle de Sarnez quelques éléments significatifs.

    • Jusqu'à la tenue d'un congrès constitutif du MoDem, ce sont les statuts de l'UDF qui régissent la vie du MoDem et les investitures. Ils ne prévoient pas de primaires.
    • Marielle de Sarnez souhaite faire appel largement à la société civile et ouvrir à d'autres sensibilités politiques pour conduire des listes MoDem aux municipales, et donc, fatalement moins, du moins en tête de liste, aux militants et adhérents de base
    • La plupart des parlementaires rechignent à suivre François Bayrou. Nous sommes désormais seuls avec lui et quelques fidèles.
    • François Bayrou maintient contre vents et marées la ligne qui a toujours été la sienne.
    • Quitterie Delmas s'est vue proposer une mission pour trouver des procédures de désignation rapides et démocratiques mais l'a refusée en raison de la charge de travail que cela représente.
    • Quitterie Delmas renoncerait à l'investiture aux Municipales parisiennes.

    Sur ce dernier point, je crois que l'UDF-MoDem aurait tort de ne pas lancer des têtes jeunes et charismatiques dans la bataille. Quitterie Delmas a un réseau, commence à être connue, il lui faut, désormais, acquérir une expérience politique. Participer aux municipales et devenir au minimum une conseillère municipale devrait être un objectif. Et puis vient un moment où il faut se confronter au suffrage universel.

    Espérons donc qu'elle reviendra sur cette décision, et, si ce n'est pas elle qui l'a prise, que Marielle de Sarnez fera preuve de bon sens sur cet aspect des choses. 

  • UIMM : pas un sou pour l'UDF ni le MoDem.

    François Bayrou a mis les points sur les "i" au sujet du financement occulte des partis politiques : 

    «Jamais un euro n'a été attribué à l'UDF ou au MoDem en provenance des fonds secrets suspectés de l'UIMM», a -t-il déclaré.

    « Depuis la loi de financement public des partis politiques (cette loi a été votée en 1994)), les différents partis que j'ai présidés n'ont jamais eu un euro d'argent liquide qui soit arrivé sur leur compte».

    «Sous cette affaire il y a le signe d'une énorme décomposition de la vie publique, sociale et politique, en tout cas sociale, en France», a-t-il estimé. «C'est pourquoi il faut que la lumière soit faite, qu'elle soit faite vite, que la transparence soit la règle dans cette enquête, que l'on puisse savoir à qui ont été attribuées les sommes astronomiques».

    «Non seulement ces comportements sont archaïques, comme on le dit, mais ils sont profondément déstabilisateurs, profondément destructeurs du lien de confiance dans la société», a-t-il finalement déploré.