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Justice en berne !

Triste état que celui de la justice en France aujourd'hui. On la disait les yeux bandés, la voilà, désormais affublée d'une carapace de tortue sur le dos, et contrairement à celle de la fable de La Fontaine, elle est bien loin de franchir la ligne d'arrivée en premier. 

Que veut-on qu'un délinquant, a fortiori mineur , s'imagine quand la sanction est prononcé 6 mois après la faute, et qu'il faut 6 mois supplémentaire pour la rendre exécutoire ?  Sans parler des péchés véniels ! Votre voisin inonde votre mur en raison d'un dégât des eaux ? Vous en avez pour entre trois et neuf ans pour obtenir justice, le dit mur s'effondrât-il entre temps...

Les délais entre la mise à jour des affaires criminelles et les procès sont phénoménaux. Un violeur en série démasqué en 2002 n'est condamné qu'en 2005.

Que peut craindre un jeune délinquant qui ne respecte déjà ni ses parents, ni ses enseignants, ni la police, si en dernier recours la justice n'accomplit pas l'oeuvre de prévention, de répression et de rééducation qui devrait être la sienne  ?

Et il faudrait parler des victimes, bien souvent sous la menace des proches des délinquants ou d'autres délinquants lorsqu'elles portent plainte.

 Voilà quelque chose de très clair : le justice, dans notre pays marche sur la tête alors qu'elle est l'une des fonctions régaliennes premières de l'Etat moderne.

Accuser les juges de laxisme est un raccourci rapide : que faire d'un délinquant quand les prisons sont surchargées et qu'elles sont devenues hautement criminogènes ? Quelle condamnation prononcer quand on doit gérer des milliers de dossiers à soi seul et que l'informatisation des services est inexistante ? que toute mesure socio-éduucative ne sera suivie d'aucun effet ?

Eh bien évidemment, ce manque de moyens entraîne à son tour des effets pervers. Faute de juger efficacement un délinquant on le relâche ; le délinquant continue les délits, et, ce-faisant, il surcharge de travail les effectifs de police. Et le cercle vicieux s'installe... 

 Sur le fond, une politique de répression est souvent efficace, mais sous certaines conditions :

- elle doit être juste

- elle doit être suffisante

- elle doit implémenter une politique de prévention 

- et surtout, elle doit être appliquée !

 

Et c'est bien là où le bât blesse actuellement en France. On ne peut, en réalité, estimer l'effet exact de notre politique actuelle, car elle n'est pas appliquée. Il faudrait s'en donner les moyens, et, seulement et seulement si on constate que la délinquance perdure, aggraver les peines, y compris contre les mineurs. Aujourd'hui, la politique de prévention ne saurait être mis en cause : la police, l'école et même les médias, à certains égards, multiplient les messages à l'intention des publics jeunes et moins jeunes.

Dernier avatar,sur France Info, on apprend le lundi 03 décembre (2006) que les accusés d'Outreau innocentés, un an après, n'ont toujours reçu aucune indemnité de la justice, et pourtant, ce n'est pas faute que de hauts responsables politiques se soient intéressés à eux. Les Elus ne donnent l'impression, pour la plupart, de s'intéresser à la justice que pour autant que ses errements alimente les médias. Sorti de là, plus rien...Le néant. 

Bref, alors que la justice est un enjeu crucial, une fois de plus, elle est oubliée et sacrifiée sur l'autel de réalité en apparence plus pressantes. 

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