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Modem - Page 100

  • Merci, François Bayrou !

    Voilà qui me comble d'aise, lisez-donc plutôt :

    « Pas question de se rallier au "projet néoconservateur et néo-bonapartiste" du président de la République. Pas question non plus de prêter une oreille complaisante au discours "archéo-socialiste"»

    «"Nicolas Sarkozy accroche l'un après l'autre les dirigeants politiques, notamment socialistes, comme des trophées à son tableau de chasse. Je n'ai pas cette vocation-là. Je ne suis pas dans une perspective de ralliement. Je tiens ma ligne avec la conviction que c'est ce que les citoyens attendent de leurs élus ».

    « Il y a des villes où nous sommes déjà dans une majorité et une majorité qui marche bien. Et il y a des villes qui méritent une gouvernance nouvelle. Notre ligne générale sera l'autonomie. Et ensuite, nous étudierons la situation ville par ville. »

    Merci François : le cap, c'est donc l'indépendance. C'est d'ailleurs ce que retiennent tous les éditorialistes.

    Pour Paris, j'aime beaucoup les déclarations de Marielle de Sarnez au Monde du 13 septembre 2007

    Nous voulons proposer un projet nouveau, qui n'est porté aujourd'hui par aucun des deux partis traditionnels.

    Pour exister, le centre doit être libre et indépendant et pas inféodé à un seul côté. C'est la seule condition que nous mettrons à tout rassemblement que je souhaite et que nous favoriserons.

    On a besoin de renouvellement à Paris. J'y conduirai des listes autonomes. Mais le plus important, avant les équipes, c'est la question du projet, des ambitions pour Paris. Nous en avons de grandes.

     Merci Marielle, cela fait chaud au coeur, etvous pouvez compter sur nous. l'UDF-MoDem est en ordre de marche, désormais. Ce sont les mots que nous attendions nous de nos leaders politiques.

  • Qu'est-ce que le Centre ? par Marielle de Sarnez

    Lu dans Libération du 13/09/2007. J'ai beaucoup aimé l'article de Marielle de Sarnez.

    « Bonne nouvelle. Pour tous ceux qui ne se satisfont pas de la vie politique française telle qu’elle est organisée depuis trop longtemps, désormais le centre existe et il n’est pas à vendre. Allié, ou plutôt rallié à la droite pendant des décennies, le centre s’est libéré de ce conformisme et de cette contrainte. Il a choisi d’être lui-même. Ayant cessé d’être le supplétif de la droite, il ne sera pas demain le supplétif de la gauche. Ceci mérite d’être dit. Je sais bien que nombreux et puissants sont ceux qui veulent que la vie politique se résume à deux forces, et à deux seulement, apparemment contraires, mais en fait complices. Pour eux, le centre doit être d’un côté ou de l’autre, puisqu’il n’y a que deux côtés. Mais, à côté de ces conservateurs de la politique, plus nombreux encore sont les Français qui aspirent à une force politique et à des attitudes nouvelles. Ce dont la France a vitalement besoin, c’est d’un nouvel horizon démocratique et réformiste. Le projet démocrate que nous portons a vocation à réunir tous ceux qui souhaitent construire cette force alternative nouvelle. Ce projet devra répondre à quatre grandes questions : Comment rendre le citoyen conscient et responsable, et non pas manipulé par la communication ? Comment construire une société économiquement efficace, mais où les valeurs de vie en commun ont toute leur place ? Comment donner à l’État, une place de régulateur, de partenaire et non pas d’acteur universel ? Comment parvenir à un nouvel équilibre du monde ? »

  • Plaidoyer pour l'UDF

    Une rumeur folle parcourt la blogsphère UDF et MoDem actuellement : on entend que l'UDF disparaîtrait à la suite de la convention de Seignosse. François Bayrou a pourtant bien précisé, le 10 mai dernier, que l'UDF n'avait nullement vocation à disparaître, mais deviendrait une constituante du MoDem.

    Je rejoins tout à fait l'analyse de Didier Bariani dans les Echos du 9 septembre, qui déclare : « L'UDF (...) garde une authenticité, des fondements, une réalité, une notoriété dans la vie politique française qu'il est très difficile de remplacer, surtout dans les milieux de centre modéré, qu'ils soient laïcs, démocrates-chrétiens ou libéraux ».

    Voilà, c'est tout à fait mon avis. Et comme Didier Bariani, j'estime qu'aucune décision concernant l'avenir de l'UDF ne peut être prise sans l'aval de ses adhérents. Un congrès est donc nécessaire, et le plus vite possible. Sur ce blog nous sommes UDF ET MoDem, et nous tenons  autant à l'UDF sinon plus qu'au MoDem.

    L'UMP conserve bien une composante distincte avec les Radicaux Valoisiens, la gauche est bien plurielle, et le PS constamment allié avec les Radicaux de Gauche, nous ne voyons pas pourquoi, nous autres, à l'UDF-MoDem, du passé il faudrait faire table rase... 

  • Députés, Sénateurs et autres élus du MoDem

    Il était temps que l'on s'y retrouve : enfin une liste en principe viable des élus du MoDem :

    Députés

    * Issus de l’UDF, élus en 2007 : François Bayrou, Thierry Benoît, Jean Lassalle

    * Non issu de l’UDF, élu en 2007 : Abdoulatifou Aly

     

    Sénateurs

    * Issus de l’UDF : Jacqueline Gourault (Loir et Cher), Michel Mercier (Rhône), Nicolas About (président de la commission des affaires sociales au Sénat), Claude Biwer (Meuse), Muguette Dini (Rhône), Françoise Férat (Marne), Jean-Jacques Jégou (Val-de-Marne), Adrien Giraud (Mayotte), Philippe Arnaud (Charente), Philippe Nogrix (Ille-et-Vilaine), Yves Détraigne (Marne), Daniel Soulage (Lot-et-Garonne), Jean-Marie Vanlerenberghe (Pas-de-Calais), François Zocchetto (Mayenne), Denis Badré (Hauts-de-Seine), Christian Gaudin (Maine-et-Loire), Catherine Morin-Desailly (Seine-Maritime), Marcel Deneux (Somme)

    Députés européens

    * Issus de l’UDF-PDE, élus en 2004 : Marielle de Sarnez, Jean-Marie Cavada (apparenté), Bernard Lehideux, Claire Gibault, Nathalie Griesbeck, Anne Laperrouze, Philippe Morillon, Thierry Cornillet, Jean Marie Beaupuy.

    * Issu des Verts : Jean-Luc Bennahmias

    Voilà : c'est déjà nettement plus clair comme cela... 

     

  • L'Esprit des Lois (7) : l'impôt

    Une fois de plus, Montesquieu fait mouche : cette fois il s'intéresse aux relations entre le niveau de liberté d'un côté, et les impôts et les peines fiscales dans le commerce de l'autre. Ses conclusions sont parfois surprenantes, mais toujours sensées.

     Livre XIII, chapitre I, Des revenus de l'Etat

    «Les revenus de l'État sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre, ou pour en jouir agréablement.

    Pour bien fixer ces revenus, il faut avoir égard et aux nécessités de l'État, et aux nécessités des citoyens. Il ne faut point prendre au peuple sur ses besoins réels, pour des besoins de l'État imaginaires.

    Les besoins imaginaires sont ce que demandent les passions et les faiblesses de ceux qui gouvernent, le charme d'un projet extraordinaire, l'envie malade d'une vaine gloire, et une certaine impuissance d'esprit contre les fantaisies. Souvent ceux qui, avec un esprit inquiet, étaient sous le prince à la tête des affaires, ont pensé que les besoins de l'État étaient les besoins de leurs petites âmes.

    Il n'y a rien que la sagesse et la prudence doivent plus régler que cette portion qu'on ôte et cette portion qu'on laisse aux sujets.

    Ce n'est point à ce que le peuple peut donner qu'il faut mesurer les revenus pu­blics, mais à ce qu'il doit donner; et si on les mesure à ce qu'il peut donner, il faut que ce soit du moins à ce qu'il peut toujours donner.»

     J'adore tout aprticulièrement la distinction entre ce que le peuple peut donner et ce qu'il doit donner. A méditer pour les alter, cocos, trotskos et autres crypto-marxistes, mais aussi pas mal de socialistes qui confondent "peut donner" et "doit donner".

    Au chapitre XI du même livre, Montesquieu compare les peines fiscales en Europe où les gouvernements sont modérés et en Asie où ils sont despotiques. Il observe que plus un régime est despotique, et moins on y punit la fraude commerciale et fiscale. De même, contrairement à une idée reçue, dans le régime despotique, on lève moins d'impôts. Question aux lecteurs assidus qui suivent certainement l'actualité : qui vient justement de décider de cesser defaire poursuivre en justice les délits financiers ? et qui vient également de faire passer un énorme crédit d'impôts ? 

    Mais moi, ce que j'aime, c'est la règle générale édictée au chapitre XII :

    «Règle générale: on peut lever des tributs plus forts, à proportion de la liberté des sujets; et l'on est forcé de les modérer, à mesure que la servitude augmente. Cela a toujours été, et cela sera toujours. C'est une règle tirée de la nature, qui ne varie point» [...] 


    «Mais la règle générale reste toujours. Il y a, dans les États modérés, un dédom­ma­gement pour la pesanteur des tributs: c'est la liberté. Il y a dans les États despo­tiques un équivalent pour la liberté: c'est la modicité des tributs.»

    Et voilà, n'est-ce pas finement observé ? Bien sûr la France n'est pas un régime despotique, pas plus que  Nicolas Sarkozy n'est un despote, mais, des traits de sa politique et de ses mesures le sont, eux, en revanche, et ce n'est pas la première fois que je le note. Merci Montesquieu.
  • Transports à Paris : un enjeu fort pour l'UDF !

    Intervention de Didier Bariani lors des débats des 12 et 13 février 2007 au Conseil Municipal de Paris

    Quant à nous, nous avons des priorités que nous estimons prioritaires par rapport aux vôtres. Et je vais vous les dire. Marielle de SARNEZ, les élus U.D.F. et moi-même nous allons les défendre avec force, l’année prochaine, devant les Parisiens. Il faut ménager des déplacements et des stationnements nécessaires aux activités économiques et sociales. C’est notamment le sens de l’application de la “Charte de bonnes pratiques des transports et des livraisons à Paris”. Vous la jugez globalement satisfaisante, mais le compte n’y est pourtant pas et je crains le pire pour l’emploi de proximité.

    Nous défendons aussi depuis longtemps l’idée d’un “grand Paris”. La banlieue parisienne ne relève pas des affaires étrangères. Nous demandons que cette Conférence métropolitaine que vous avez voulue devienne un organisme permanent, doté d’un secrétariat général et d’une présidence alternée entre les maires de banlieue qui choisiront l’un d’entre eux et le Maire de Paris.

    Cela nous semble participer d’une meilleure logique que de décomposer le S.T.I.F. et de doter Paris d’une agence de transport qui lui serait propre. Le S.T.I.F. vient d’être rendu aux élus après des années de combat. Pourquoi favoriser son éclatement. Nous ne voyons pas l’utilité d’une structure de plus, d’une nouvelle inflation administrative.

    Nous nous sommes prononcés, Marielle de SARNEZ s’est prononcée et nous nous prononcerons naturellement en faveur de la couverture du périphérique partout où cela sera possible. Nous le demandons aujourd’hui.

    Enfin et surtout - vous voyez que j’évoque des choses précises -, avant toutes les priorités, nous voulons le projet ESOPE*. S’il y avait une chose à faire pendant le P.D.P., c’était de commencer par ce projet. Ce n’est pas parce que ce projet émane de l’U.D.F. qu’il a moins de pertinence.

    ESOPE permettrait de désenclaver deux gares parisiennes qui constituent encore des culs-de-sac pour les usagers : la gare Montparnasse, grande oubliée du réseau ; le terminus souterrain “Haussmann” de la ligne E du R.E.R. à la gare Saint-Lazare.

    Il s’agit de relier ces deux points avec une station intermédiaire en bas des Champs-Élysées ; alors Versailles et Saint-Quentin seraient à quinze ou vingt minutes du centre de Paris ; alors 13 villes de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne disposeraient d’un accès au Centre de la Capitale et à la rive gauche. Finalement, deux millions de Franciliens verraient leurs liaisons avec Paris améliorées et cela permettrait en outre de mettre en relation le Centre de Paris et l’aéroport Charles-de-Gaulle.

    Enfin, nous demandons la mise en place d’un “busway”. Vous connaissez bien cela puisque c’est M. AYRAULT, à Nantes, qui le fait. C’est un tramway sur roues guidé par laser qui préserve l’environnement et dont les coûts sont moins importants que ceux d’un tramway classique pour pallier le déficit de moyens de transport. Entre la gare d’Austerlitz et la gare de Lyon, l’installation d’un “busway” serait intéressante.

    Voilà, Monsieur le Maire, j’en termine. Ce sont mes trois dernières lignes d’une longue méditation sur ce point qui a duré plusieurs semaines.

    Nous partageons les objectifs. Il faut rééquilibrer l’espace public en faveur des transports en commun et des circulations “douces”. Votre manière de faire n’est pas la meilleure, loin de là. Il faut une vraie offre de transport alternative. Il ne faut pas menacer le développement économique et social de la Ville. Même quand les mécanismes de décision sont complexes, et surtout à ce moment-là, il faut une présentation sincère et honnête des choses. Cela ne nous paraît pas être le cas et je crois que ce que vous nous présentez est un projet de projet qui s’égare dans les méthodes et qui se trompe dans l’état d’esprit.

    * ESOPE signifie Est-Sud-Ouest-Paris-Express . A l'issue des débats, la majorité municipale a repris cette proposition de l'UDf et l'a intégrée au Plan de Déplacement de Paris.
  • Finance et mauvaise conscience

    Je pensais récemment aux municipales, et je me faisais intérieurement, le bilan du passage de Delanoë à la Mairie de Paris, tout en envisageant les perspectives d'avenir.

    Si incontestablement Delanoë a apporté une réelle transparence et enclenché un mouvement pour les transports, il n'en a pas moins congestionné le trafic et a été incpable de s'entendre avec son compère Huchon, président de la région IDF pour lancer un projet de grande ampleur.

    Notamment, Delanoë et les socialistes et verts parisiens se targuent d'avoir fait de Paris une ville festive, mais ils oublient qu'il n'y a pas que des fêtards à Paris.

    Parce que les Socialistes demeurent honteux dès que l'on parle d'argent, vieux réflexe marxiste oblige, ils ne se sont jamais intéressés au développement financier  et économique de Paris, ou alors de très loin.

    C'est dans ce domaine que j'attends l'UDf - MoDem, car je crois que nous ratons ainsi à Paris des dizaines de milliers d'emplois faute de proposer et d'informer entreprises et investisseurs. A la place, Paris subventionne quelques vagues projets et ne se tient surtout pas informée de ce que font ses concurrentes.

    En fait, Delanoë n'imagine pas gérer sa ville autrement que comme une grosse capitale de province.

    J'omets volontairement l'UMP, parce que eux, c'est encore plus simple : ils n'ont pas de projet tout court, et ils en sont restés encore à la vision de Tibéri pour Paris, autant dire le néant. Si j'étais de droite et moderne aujourd'hui à Paris, je me dirais que le seul vote possible, c'est un vote UDF.

    Je les juge donc totalement disqualifiés pour présenter une opposition crédible à Delanoë. En réalité, la seule alternative aux socialistes et aux verts, c'est l'UDF, Cap21 et le MoDem.

    L'UDF propose depuis longtemps de faire émerger un grand Paris susceptible de générer de nouveaux investissements, développements et emplois. Nicolas Sarkozy a fini par rempomper cette idée à l'UDF d'ailleurs, tout récemment. Mais dans l'action, nous sommes les seuls à avoir une position claire sur le sujet.

    Dans les prochaines semaines, j'exposerai quelques lignes des projets Démocrates pour Paris. 

     

  • Montesquieu était un centriste !

    Montesquieu était un centriste. Une bonne preuve dans le chapitre VI (Sur la constitution d'Angleterre) du Livre XI :

     

    « Je ne prétends point par là ravaler les autres gouvernements, ni dire que cette liberté politique extrême doive mortifier ceux qui n'en ont qu'une modérée. Comment dirais-je cela, moi qui crois que l'excès même de la raison n'est pas toujours désirable, et que les hommes s'accommodent presque toujours mieux des milieux que des extré­mités

     

     Voilà une remarque qui me comble d'aise et dans laquelle François Bayrou, l'UDF et le MoDem se retrouvent certainement très aisément. Il faut dire que ce chapitre, est ce passage fameux où Montesquieu définit les trois pouvoirs et invite à ne surtout pas les mélanger.

    « Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs: la puissance législative, la puis­san­ce exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécu­trice de celles qui dépendent du droit civil. »

     J'adore tout particulièrement cette mise en garde : 

     

    Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puis­sance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyran­niques pour les exécuter tyranniquement.

     Voilà quelque chose qui me paraît particulièrement bien énoncé. C'est ce que François Bayrou dénonçait, je crois, à propos des présidents d'Université dans l'actuelle réforme, mais aussi, je pense que c'est ce qu'il tend à reprocher à Nicolas Sarkozy.

    J'aime enfin beaucoup sa justification du système démocratique par représentation :

    « Comme, dans un État libre, tout homme qui est censé avoir une âme libre doit être gouverné par lui-même, il faudrait que le peuple en corps eût la puissance législative. Mais comme cela est impossible dans les grands États, et est sujet à beaucoup d'inconvénients dans les petits, il faut que le peuple fasse par ses représentants tout ce qu'il ne peut faire par lui-même.

    L'on connaît beaucoup mieux les besoins de sa ville que ceux des autres villes; et on juge mieux de la capacité de ses voisins que de celle de ses autres compatriotes. Il ne faut donc pas que les membres du corps législatif soient tirés en général du corps de la nation; mais il convient que, dans chaque lieu principal, les habitants se choisissent un représentant.

    Le grand avantage des représentants, c'est qu'ils sont capables de discuter les affaires. Le peuple n'y est point du tout propre; ce qui forme un des grands inconvé­nients de la démocratie.»

     Le second paragraphe serait à relire aux parachutés, je pense, car le parachutage est une tradition tenace, tant aux législatives que surtout aux municipales. Quant au dernier, point, on peut en discuter, mais je crois en effet que la direction des affaires de l'état requiert une spécialisation. Cela ne signifie pas que le peuple n'a pas vocation à y prendre part, mais simplement que les grandes décisions ne peuvent être prises sous le coup des émotions immédiates. Peu après ce passage, MMontesquieu note d'ailleurs que cela a été le travers des anciennes républiques, et quand on voit le destin d'Athènes, on ne peut lui donner tort.

     

    Autre point qui me convient tout à fait, toujours dans ce même précieux chapitre :

     

     « Mais si, dans un État libre, la puissance législative ne doit pas avoir le droit d'arrê­ter la puissance exécutrice, elle a droit, et doit avoir la faculté d'examiner de quelle manière les lois qu'elle a faites ont été exécutées

     Très justement dit. C'est le contrôle du parlement, et justement, je trouve que notre parlement tend pour le compte à être essentiellement une chambre d'enregistrement. Là encore, je retrouve les positions développées par François Bayrou et l'UDF puis le MoDem ces derniers mois. C'est dans cet esprit que me semble agir nos députés, et j'espère qu'ils poursuivront dans cette voie.

  • François Bayrou invite les démocrates au Forum des Démocrates

    Il était temps que je le signale tout de même...Voici l'invitation officielle de François Bayrou.

    Chers amis, Je suis très heureux de vous convier au Forum des Démocrates, qui aura lieu du 13 au 16 septembre 2007 à Seignosse, dans les Landes. Cette manifestation constitue une étape importante avant le congrès constitutif du Mouvement Démocrate. Au cours des ces quatre journées de travail, nous allons réfléchir, ensemble, aux grands sujets qui constitueront les prémices de notre projet, aux règles d’organisation interne de notre mouvement et à la préparation des élections municipales.

    ous trouverez sur le site du forum des démocrates le pré-programme de ces journées, qui comprendront des séances plénières thématiques, des ateliers de réflexion et de formation, deux débats de politique générale en soirée, ainsi que les animations traditionnelles.

    Je vous invite à profiter des congés estivaux pour réfléchir à ces différents sujets, en nous adressant, si vous le souhaitez, vos contributions
    - par mail : contributions@forumdesdemocrates.fr
    - ou par courrier : Forum des démocrates, 133 bis rue de l’Université 75007 Paris

    Je compte sur votre présence effective à Seignosse et vous assure, chers amis, de ma fidèle amitié.

    Au passage, je me faisais une petite réflexion : MoDem = Mouvement Démocrate. Et UDF = Union pour la Démocratie Française. C'est bien pour cela que ce forum est celui des démocrates en général, parce que les Démocrates sont présents aussi bien à l'UDF qu'au MoDem, les sigles en attestent.
     

  • L'Esprit des Lois (5) : la république fédérative, un modèle pour l'Europe

    Décidément, l'Esprit des Lois est un trésor inépuisable. Comme j'ai retrouvé le Tome 1, j'en poursuis la lecture en parallèle du Tome 2. Or, au chapitre I du livre IX, Montesquieu s'intéresse à la survie des républiques en raison de leur petite taille. Je ne résiste bien sûr pas au plaisir de citer le texte :

     

    « Si une république est petite, elle est détruite par une force étrangère; si elle est gran­de, elle se détruit par un vice intérieur.

    Ce double inconvénient infecte également les démocraties et les aristocraties, soit qu'elles soient bonnes, soit qu'elles soient mauvaises. Le mal est dans la chose même; il n'y a aucune forme qui puisse y remédier.

    Ainsi il y a grande apparence que les hommes auraient été à la fin obligés de vivre toujours sous le gouvernement d'un seul, s'ils n'avaient imaginé une manière de cons­ti­tution qui a tous les avantages intérieurs du gouvernement républicain, et la force extérieure du monarchique. Je parle de la république fédérative.

    Cette forme de gouvernement est une convention par laquelle plusieurs corps poli­tiques consentent à devenir citoyens d'un État plus grand qu'ils veulent former. C'est une société de sociétés, qui en font une nouvelle, qui peut s'agrandir par de nouveaux associes qui se sont unis.»

     

     C'est clair, il y a là le modèle et la fondement de notre actuelle communauté européenne : nous n'avons pas raisonné autrement pour la constituer. Plus loin, il ajoute ces arguments fort pertinents :

     

    « Celui qui voudrait usurper ne pourrait guère être également accrédité dans tous les États confédérés. S'il se rendait trop puissant dans l'un, il alarmerait tous les autres; s'il subjuguait une partie, celle qui serait libre encore pourrait lui résister avec des forces indépendantes de celles qu'il aurait usurpées, et l'accabler avant qu'il eût achevé de s'établir.

    S'il arrive quelque sédition chez un des membres confédérés, les autres peuvent l'apaiser. Si quelques abus s'introduisent quelque part, ils sont corrigés par les parties saines. Cet État peut périr d'un côté sans périr de l'autre; la confédération peut être dissoute, et les confédérés rester souverains.»

     

     Voilà : je trouve qu'il résume là exactement tout ce qui fait la force de l'Europe. Voyez comme Haider a été contenu en Autriche, et comment les jumeaux polonais doivent finalement se résoudre à plier devant la force de la démocratie. Voyez, et cela, je ne sais encore si Montesquieu l'a dit, le puissant pouvoir d'attraction démocratique que l'Europe impose à ceux qui veulent adhérer : Hongrie et Roumanie contraintes de s'entendre sur la Transylvanie autrefois, Turquie réformant son droit tout azimut aujourd'hui.

    L'Europe, c'est magnifique, 50 ans de paix, le plus grand système redistributif du monde, une garantie pour tous les citoyens européens en cas de dérapage dans un état. Quelle magie ! Et tout cela, Montesquieu l'a parfaitement senti avec sa république fédérative qui est clairement l'ancêtre de notre actuelle Europe. A noter que dans ce même livre, il cite la Hollande comme exemple de république fédérative, et fait remarquer que la Grèce est tombée le jour où les cités grecques ont cessé de s'unir.

    Il relève aussi qu'une fédération de principautés et de monarchies est moins efficace. On comprend pourquoi, par exemple, la Ligue Arabe, qui est une fédération de régime despotiques, ne tient pas la route. J'avais (mea culpa) une lecture de bas étage, récemment, et feuilletait le dernier Paris-Match. Or, dans ce dernier numéro, le médecin palestinien témoignait des souffrances endurées et des tortures subies.  Il concluait en disant que pas un pays arabe n'avait bougé en sa faveur, mais que son salut était venu de l'Europe car la Bulgarie lui avait accordé la nationalité bulgare. C'est ce qui l'avait sauvé. Il finissait en précisant que son pays, désormais, c'était la Bulgarie.

    Sans renier le travail de Cécilia Sarkozy, qu'il ne faut pas dénigrer, car il a été efficace, il faut dire en revanche dire que Nicolas, son mari, a beaucoup tiré la couverture à lui : la conclusion ce ces interminables et terribles années, pour les infirmières bulgares, c'est l'Europe qui en est comptable. J'ajoute pour ces malheureuses qu'il est dommage que la Bulgarie n'ait pu adhérer qu'en janvier 2007.

    Vous voyez : dès lors qu'elle intègre la république fédérative, la Bulgarie bénéficie de sa protection. Non vraiment, je ne conçois pas aujourd'hui que l'on puisse  être anti-européen, et continuerai longtemps à déplorer le vote référendaire négatif contre le TCE en 2005.

    L'Europe est vraiment une belle chose qu'on se le dise, et sa force, c'est celle de la république fédérative telle que l'a sentie Montesquieu.