Elles se sont donc rencontrées au bar de l'imprévu hier soir. Il ressort de l'entrevue entre les jeunes MoDem et Marielle de Sarnez quelques éléments significatifs.
- Jusqu'à la tenue d'un congrès constitutif du MoDem, ce sont les statuts de l'UDF qui régissent la vie du MoDem et les investitures. Ils ne prévoient pas de primaires.
- Marielle de Sarnez souhaite faire appel largement à la société civile et ouvrir à d'autres sensibilités politiques pour conduire des listes MoDem aux municipales, et donc, fatalement moins, du moins en tête de liste, aux militants et adhérents de base
- La plupart des parlementaires rechignent à suivre François Bayrou. Nous sommes désormais seuls avec lui et quelques fidèles.
- François Bayrou maintient contre vents et marées la ligne qui a toujours été la sienne.
- Quitterie Delmas s'est vue proposer une mission pour trouver des procédures de désignation rapides et démocratiques mais l'a refusée en raison de la charge de travail que cela représente.
- Quitterie Delmas renoncerait à l'investiture aux Municipales parisiennes.
Sur ce dernier point, je crois que l'UDF-MoDem aurait tort de ne pas lancer des têtes jeunes et charismatiques dans la bataille. Quitterie Delmas a un réseau, commence à être connue, il lui faut, désormais, acquérir une expérience politique. Participer aux municipales et devenir au minimum une conseillère municipale devrait être un objectif. Et puis vient un moment où il faut se confronter au suffrage universel.
Espérons donc qu'elle reviendra sur cette décision, et, si ce n'est pas elle qui l'a prise, que Marielle de Sarnez fera preuve de bon sens sur cet aspect des choses.
Commentaires
"La plupart des parlementaires rechignent à suivre François Bayrou. Nous sommes désormais seuls avec lui et quelques fidèles."
Il y a un moment quand même que l'hemmoragie de l'UDF et du MoDem est entamée. Bayrou va devoir finir par se poser des questions : lui qui prône le "rassemblement" paraît incapable de le mettre en application au sein de sa propre famille politique. Stratégie floue ? Manque de concertation avec les élus ? Manque de démocratie interne ? Frilosité de certains élus ? Certainement un peu de tout ça... mais je n'ai plus vraiment de doute sur la forte responsabilité de Bayrou et Sarnez dans la situation - et le gâchis - actuel de l'UDF/MoDem.
"seuls" mais à plusieurs dizaines de milliers quand même ;-)
ceci dit je suis d'accord, il est urgent d'agir sinon ce capital formidable va fondre comme neige au soleil...
quand aux élus, je ne veux pas choisir entre les responsabilités (eux-mêmes vs bayrou, il y acertainement un peu des deux) mais peut-être que certains n'avaient pas leur place dans ce rassemblement...
pour quitterie j'ai été très déçu aussi car outre vos arguments (que je partage), sa candidature permettrait de régler certains problèmes dans le treizième arrondissement de paris...
@ jb
Je pense que c'est plus simple que cela : il est très difficile de changer d'habitude du jour au lendemain, pour ces élus, surtout quand on n'est pas dans un contexte de victoire. Je ne leur jette pas la pierre, et je pense qu'on en retrouvera quelques uns par la suite.
@ florent
Oui, si elle n'est pas candidate, c'est fort fâcheux. Il faut essayer vraiment convaincre qui il faudra de l'investir.
Il ne me semble pas qu'il s'agissait hier d'une rencontre Delmas/Sarnez mais d'une rencontre entre Sarnez et les miliers de militants qui sont aujourd'hui déçus du peu de démocratie et du manque de respect de la parole prononcée lors de la création du MoDem.
Quant aux statuts UDF derrières lesquels s'est réfugiée Marielle de Sarnez... Lorsqu'on regarde les faits, ils semblent bien maléables :
- commission d'investiture selon donc les statuts UDF avec pourtant présence de Cap 21, MoDem "pur"
- critique sévère de ce cette commission par M. de Sarnez disant qu'elle n'y était pas alors que le communiqué du siège dit le contraire,
- primaires impossibles par les statuts... sauf à Lyon,
- etc.
Pour la mission, plutôt des propositions à formuler (si j'ai bien entendu), voilà des mois qu'ils ont les reines du mouvement et c'est maintenant, parce qu'ils paniquent, qu'ils décident de confier cette mission afin d'occuper les gens et avoir un peu de tranquillité. C'est énorme quand même ! Je ne suis pas sûr que la raison soit donc vraiment "la charge de travail"
En ce qui concerne la non-candidature de Delmas, il me semble qu'elle a expliqué en préambule que c'était sa propre décision afin que tout soit clair, pour pas être critiquée d'opportuniste et être libre pour travailler à la construction du MoDem.
@l'hérétique,
Quitterie ne peut pas être candidate car elle se renierait, renoncerait à ce à quoi elle croit et apporterait sa caution aux vielles pratiques dont plus personnes ne veut.
Je pense qu'au contraire nous avons besoin que Quitterie reste libre afin qu'elle influence la construction de mouvement pour qu'il devienne un mouvement démocratique.
Fab
Le Modem n'est pas régi par les statuts de l'UDF mais pas les siens déposés le 9 Mai à la préfecture de Paris et à la disposition de tout adhérent qui en fait la demande.
Parce que voyez-vous faire payer des cotisations à des adhérents pour une association qui n'existerait pas, il me semble que ce ne serait pas tout à fait légal.
Le congrés du Modem devra donc être réuni sous la forme prévue dans ces statuts. Il serait bon que les adhérents en prennent connaissance.
IL faut arrêter avec ces histoires de liberté et de pureté, svp. Quand on veut faire de la politique, il faut mettre les mains dans le cambouis.
Le MoDem a besoin de nouvelles têtes et de jeunes. Quitterie Delmas doit à mon avis se lancer.
Se cacher derrière les statuts de l'UDF alors que le Modem en a est doublement faible
Si Bayrou et de Sarnez estimaient qu'il fallait pouvoir faire des primaires, pourquoi ne l'ont ils jamais proposé à l'UDF?
Mais ce genre de choses est il dans les statuts déposés à la préfecture ou dans un réglement intérieur?
Ne faites pas, svp, comme si l'UDF avait toujours été le fait exclusif de Bayrou et de Sarnez.
Et puis là n'est pas la question.
Au sujet des élus, je pense qu'ils ont leurs habitudes et ne souhaitent pas perdre leur siège... Donc nous aurons avec les Sénateurs ce que nous avons connu avec les députés. D'ailleurs le vote de la loi sur l'immigration a bien montré la césure. 8 votent contre 19 votent pour et 2 s'abstienent et 1 ne participe pas au vote.
Mais pour certains d'entre eux, même s'ils nous quittent, quelques uns reviendront très vite... Un exemple :
Rodolphe Thomas, qui n'avait pas signé l'appel des 22 députés du Figaro, qui était présenté comme candidat Nouveau Centre aux législatives (et je ne sais pas exactement sous quelle étiquette il avait déposé sa candidature en prédfecture), Rodolphe Thomas a finalement adhéré au MoDem et essaie de constituer une liste MoDem avec des personnes de gauche et de droite pour Héroubville Saint-Clair (14).
Juste un salut en passant. Bonnes nouvelles, ce qu'écrit Michel H. Quant à Quitterie, je n'y comprends rien ; on devrait lancer une pétition.
@ Michel,
Alors ça, c'est une excellente nouvelle ! Merci ! Je vais m'empresser de lui faire de la pub.
Quitterie Delmas a clairement manifesté sa position en faveur de l'organisation de primaires, avec des arguments solides.
1°) Dans le jeu politique classique, on ne lache pas comme ça le pouvoir d'investiture. On préfère voir les choses sous l'angle de la négociation. On se demande donc ce qu'il faut faire pour que Quitterie Delmas cesse de soutenir une proposition aussi déplaisante.
Suffirait-il, par exemple, de l'impliquer dans le processus qu'elle conteste, en lui confiant une mission relative aux investitures version UDF ? Ce ne serait pas seulement un bon moyen de l'obliger à renoncer à soutenir l'idée des primaires. Ce serait aussi un bon moyen de la mettre en contradiction avec elle-même, de manière flagrante.
Si bien qu'il ne serait plus nécessaire de la considérer comme une candidate à l'investiture. Le piège était assez grossier pour faire rire. Mais L'Héritier ne s'y attarde pas. En connaisseur, il sait que la négociation va prendre une autre tournure, et il anticipe très correctement la proposition suivante : celle qui consiste à attribuer à Quitterie Delmas une position d'éligible sur la liste.
Lorsqu'il manifeste son enthousiasme à l'égard de cette possibilité, est-ce que cela englobe aussi une adhésion à l'idée des primaires qu'elle défend ?
Non, bien sûr. Dans le jeu politique classique, la personne et les idées sont parfaitement dissociables. "Quitterie, tu es entièrement libre de préférer des primaires. Mais ne soit pas rigide au point de refuser une bonne place sur la liste".
2°) Tout cela n'a pas de sens. On suit les règles d'un parti qui envisage de se dissoudre avant même que les listes puissent être déposées officiellement. Ou celles d'un mouvement qui au même moment sera libre de changer les siennes.
En réalité, nous sommes libres. Nous sommes en droit de constituer nos listes, partout ou cela nous semble nécessaires, parallèlement à celles qui se concoctent sans nous, et de demander dans un mois au congrès de trancher, ou de procéder à des primaires. Il le pourra, dès lors qu'il se sera donné ce pouvoir dans ses statuts. Il serait prudent de se préparer sérieusement à tout cela.
3°) Tels sont les deux versants de notre mouvement : des gens rompus au jeu politique classique d'un côté, et des gens bien décidés à miser sur la démocratie pour le subvertir, de l'autre. Si l'articulation des deux est possible, les perspectives stratégiques du mouvement sont très favorables.
Mais nous n'avons pas seulement besoin des deux. Il faut articuler les deux. La fusion, en l'état des chose, ne sera qu'une juxtaposition plus ou moins conflictuelle, selon les régions. Et ces tensions absorberont l'énergie dont nous avons besoin pour agir.
Je ne crois pas que la fusion puisse se faire par le haut et d'un seul coup. Là aussi, il faut se préparer. Une alternative à la fusion doit être proposée au congrès.
Si j'ai décrit le petit débat interne autour des primaires, c'est pour illustrer ce point. Nous avons largement la capacité de nous détruire mutuellement. Et nous aurons pas besoin pour cela de le vouloir. Il suffira de continuer comme ça. Les uns à spéculer de travers, et les autres à comprendre toujours trop tard.
L'Héritier au lieu de L'Hérétique : toutes mes excuses.
Vous vous trompez sur un point : je ne suis pas un professionnel de la politique. Je n'adhère à l'UDF que depuis mars 2006, et n'ai jamais adhéré à aucun parti avant.
Je n'exerce aucune responsabilité politique, et je ne suis d'ailleurs pas demandeur.
Je me méfie de la pseudo-démocratie directe. En revanche, soumettre des investitures à l'approbation des adhérents, je trouve cela plutôt positif. Je me méfie aussi beaucoup des ambitions personnelles, et je remarque tout de même une chose sur nombre de blogs qui se veulent MoDem : ils sont au service de tout sauf des élus MoDem. Bien peu essaient de faire connaître ceux qui ne le sont pas, et de promouvoir nos futurs élus. Alors ceux qui jouent perso et essaient de faire valoir leurs droits contre des supposés "méchants UDF", j'ai une grande méfiance.
stop a la politique policitienne, François bayrou est obliger de composer avec les forces internes "politisés" du modem, je suis persuadé qu'il tente de s'en sortir habilement, cette période est difficile mais elle était inévitable, nous sommes au début de l'histoire....seul compte en réalité les valeurs du Modem (la charte...magnifique), qu bout du compte c'est elle qui sera la vraie plate forme des futurs victoires avec évidemment des mesures concretes adaptées aux futurs échéances. Le Modem nait dans la douleur car certains n'acceptent pas de sortir de la posture archaique et dépassée (droite/gauche), qui ne correspond plus a rien sur l'échiquier mondiale.
françois lui est pret, nous sommes des dizaines de milliers a nous sentir ni neoconservateur, ni socialiste, ni communiste, ni fachiste mais démocrate....l'avenir est la...nous triompherons tot ou tard.
Il faut avoir confiance en nous même, en nos valeurs et nos principes...les "coincés" de la droite finirons bien par accepter le progrés ou bien il disparaitrons d'eux même.
L'AVENIR EST AU MODEM !
@L'Hérétique
Ne faites pas le modeste. J'ai dit que vous étiez connaisseur. On le devient plus facilement en lisant Thucydide, ou en s'imprégnant de "phronèsis" (je n'ai pas la police pour bien l'écrire) dans L'Ethique à Nicomaque, qu'en fréquentant des professionnels de la politique.
Pour les blogs, tenez compte du fait que depuis six mois, la plupart des nouveaux adhérents n'ont eu qu'une ou deux occasions de se rencontrer (et de rencontrer les membres des section UDF), et ne disposent pas des listes qui leur permettraient de communiquer entre eux. Sauf exceptions, la campagne législative s'est d'ailleurs faite sans eux.
Ajoutez à cela les silences, les hésitations, la confusion, les maladresses qu'ils perçoivent, et vous comprendrez l'autarcie amère, l'impatience ou l'inquiétude des blogueurs du MoDem, isolés, tenus à l'écart, et ne recevant des nouvelles de leur mouvement que par les journaux.
Quant à la méfiance à leur égard, elle était déjà là, il y a six mois, toute entière. En six mois, elle n'a rien fait d'autre que de se trouver des raisons. Un sentiment prophétique, en quelque sorte, qui engendrait inexorablement sa vérité.
Il y a quatre mois, devant les responsables de la Fédération de Paris, j'ai indiqué qu'il y avait deux urgences :
- la distribution des listes aux sections,
- la mise en place d'un dispositif de communication interne au mouvement.
C'était là les moyens suffisants de prévenir tout ce que vous avez constaté, ainsi que tout ce que vous n'avez pas encore vu. Dont je n'avais qu'une faible idée, évidemment. C'est cela, la prudence.
Comme j'insistais, publiquement, on a fini par s'engager fermement à le faire, et dans un délai de trois semaines. J'avais dit quinze jours.
Je viens de me souvenir de tout cela, et de me rendre compte à quel point, sans le savoir, bien sûr, j'avais raison d'insister. Je n'étais d'ailleurs pas le seul. Et toutes les objections, une à une, avaient été levées. L'accord était général. Mais ce n'était pas la "boulè" athénienne. C'était une salle de réunion de la Fédération UDF de Paris.
Si j'avais oublié cet engagement non tenu, jusqu'à aujourd'hui, c'est parce que je n'y ai jamais cru. De même que d'autres, aussi pessimistes que moi. De toute évidence, d'un côté comme de l'autre la méfiance était déjà là. Elle a été dévastatrice, et elle le sera encore. Songez-y.
@ tous,
C'est difficile de créer un mouvement neuf. Il est vrai qu'au niveau info, au sein du MoDem, c'est vraiment le bord... Mais bon, petit à petit, on réussira à construire un grand mouvement démocrate. J'espère, en tout cas, que les investitures vont être conclues autrement plus tôt qu'aux législatives. Tout ce temps passé en circonvolutions de toute sorte nuit à notre mouvement.
En effet, il aurait mieux valu embrayer, après les législatives. Le MoDem a encore perdu du temps.
En même temps, j'ai cru comprendre que l'équipe qui avait mené à a fois la présidentielle et les législatives était complètement "rincée". On comprend pourquoi.
Si vous connaissez Céline Alléaume, je vous recommande de lui écrire, tout du moins, à Paris. Elle essaie systématiquement de proposer quelque chose aux bonnes volontés. Je dis cela uniquement pour Paris. Au niveau national, c'est vrai que c'est le bazar, on ne sait jamais à qui s'adresser exactement, et aucun de nos élus (mais ils sont désormais si peu nombreux !) ou presque, n'utilisent les blogs.
Cela fait un moment que je ne suis pas venue vous faire un petit coucou et je suis navrée de voir comme le dit si tristement et justement, mais si bien Manuel, la méfiance est encore là et elle est effectivement dévastatrice.
Nous n'allons pas reprendre la même discussion d'il y a quelques mois concernant l'investiture de Quitterie, tes arguments sont les mêmes, l'espoir en moins.
Quand aux soutiens aux élus locaux, pour avoir rencontrer Baranda dans le 19ème arrondissement, ce n'est pas toujours facile.
Et que proposes-tu à la place de la "pseudo-démocratie directe" ?
Bonjour nef,
Lisez le Libération d'aujourd'hui : comment voulez-vous que la défiance ne s'installe pas quand on constate que chaque fois qu'un bloggueur est interrogé, il casse du sucre sur le dos du MoDem et de Bayrou...
Cela s'appelle un cercle vicieux ou le serpent qui se mord la queue.
Plonge dans le manuel de survie, quelques soins d'urgence sont à la disposition de Modem.
Les municipales approchent et vite.
Nous y verrons sans doute plus clair après les deux congrès.