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Modem - Page 65

  • Le centrisme tribunicien

    Je trouve remarquablement pertinente le commentaire de Laurent de Boissieu, journaliste politique expert et reconnu du journal La Croix à mon billet précédent "Bayrou le tribun". Je le copie donc ici, et j'y ajoute quelques commentaires :

    "Désormais, c'est à l'électorat contestataire renvoyant dos-à-dos les deux grands partis de gouvernement que s'adresse François Bayrou. Dans la préface du livre qu'il vient de publier (1), il dénonce ainsi les élites au nom du « peuple des citoyens, le tiers état d'aujourd'hui » : « C'est un peuple qu'ils croient sans importance, écrit-il. Presque un peuple de trop. Un peuple gênant. Ainsi le vivent les pouvoirs, et le considèrent les puissants. Le même mal ronge et court depuis des années, préparant à chaque élection, à chaque consultation, sa surprise, l'irruption du peuple indocile dans le concert bien ordonné de la pensée préfabriquée. Et chaque fois les puissants poussent des ah ! et des oh !, commandent des enquêtes dont ils découvrent les conclusions navrées... et retournent à leurs habitudes méprisantes. » Familier de la science politique, un parlementaire européen UDF qualifie ce discours de « centrisme tribunitien ». Il n'est du reste pas inédit en Europe : on peut citer par exemple le Parti du travail en Lituanie, membre justement du Parti démocrate européen coprésidé par François Bayrou."
    http://politique.hautetfort.com/archive/2006/11/13/centre.html

    Prémonitoire, parce ce que ce commentaire, Laurent de Boissieu l'a en fait écrit en octobre 2006 ! Il le cite donc à propos. Toutefois, il ajoute la remarque suivante :

    Pour avoir suivi de près les deux campagnes, il y avait du Chevènement-2002 (plus que du Le Pen) dans le discours de Bayrou en 2007. Appel au peuple contre les élites : c'est la définition même du populisme (je n'avais pas osé le mot dans mon article, mais l'idée y était).

    Et sur ce point, je mets un bémol : le centrisme de Bayrou est en effet tribunicien, mais pas populiste. Les solutions que François Bayrou propose (et il en propose contrairement aux discours populistes habituels) sont des solutions réalistes et concrètes. Bayrou ne fait pas de promesses hasardeuses, au contraire, il honnit ceux qui en font, dénonçant leur hypocrisie.

    Je reprenais un article de wikipedia sur la démagogie dans mon billet précédent qui concluait en distinguant démagogie et populisme :

    La démagogie, même si elle est inhérente à toute démocratie, fausse le jeu d'une conception idéalisée de la démocratie produisant bien souvent des effets contraires à l’intérêt général.

    Souvent confondue avec le terme populisme, la démagogie se différencie de celui-ci dans la mesure où elle renvoie à l'idée de "dire au peuple ce qu'il veut entendre" (d'où l'utilisation de termes simplistes), alors que le populisme renvoie à l'idée de "faire ce que le peuple souhaite".

    A cette lecture, on comprend bien que Bayrou n'est ni démagogue, ni populiste. La démagogie et le populisme sont des dérives, justement, de la fonction tribunicienne. Et à vrai dire, c'est s'engager sur un chemin étroit que d'endosser le rôle du tribun de la plèbe, tant, en effet, les dérives sont faciles. Seule la République Romaine était parvenue à encadrer politiquement cette fonction et à lui donner un éclat qu'elle ne connut plus par la suite. Rarement, en effet, par la suite, cette fonctionest revenue se placer au centre du jeu républicain.

    C'est le tour extraordinaire qu'accomplit pourtant le président du MoDem, et, tout comme les tribuns de jadis, c'estr bien en dehors des assemblées et des représentations qu'il accomplit sa tâche, puisque l'Assemblée Nationale ne peut plus être un lieu où il est audible. Mais dans le théâtre politique, il a trouvé la place qui lui permet de faire porter sa voix, en dépit de son apparent isolement. Il avait, je le crois,remarquablement théorisé cela en novembre 2007 avec la Dalle d'Epidaure.

    Centrisme tribunicien. Voilà qui me plaît et qui convient bien à l'hérétique. J'aimerais bien savoir quel est l'euro-député UDF qui a trouvé cette terminologie. A vue de nez, cela ressemble à du Bourlanges, mais je peux me tromper. En attendant, je recommande vivement le blog de Laurent de Boissieu,pour qui s'intéresse à la politique. C'est par exemple chez lui que Wikipedia récupère un certain nombre d'articles, et surtout, on trouve chez ce fin observateur de la vie politique des observations qui ne sont pas publiées ailleurs.

  • Rachida en veut à Véronique...

    Rachida Dati a décidément du mal avec son opposition MoDem à la mairie du 7ème arrondissement de Paris ; à preuve le traitement particulièrement méprisant qu'elle réserve à Véronique Delvolvé-Rosset, élue MoDem de cet arrondissement. Sans doute en veut-elle à cette jeune femme d'avoir capitalisé plus de 15% des suffrages sur son seul nom et son étiquette MoDem dans un arrondissement traditionnellement gagné à l'UMP. Rachida Dati a du aller au second tour de ce fait, lors des élections municipales de mars 2008.

    Je me contente d'un copier-coller du blog de Véronique Delvolvé-Rosset. Ambiance...

    En conseil d'arrondissement, Madame Dati essaie de montrer qu'elle est consensuelle, ouverte, charmante.
    Avec certains.

    Vis--à-vis de moi : -
    - elle ne me dit jamais bonjour,
    -je dois demander la parole à plusieurs reprises et quand elle finit par me la donner, sans prononcer mon nom, juste un regard noir en disant oui,
    -elle parle à son voisin quand je parle, elle ne répond pas à mes questions (sur les arrêtés de police ou sur son fichier des bandes organisées).
    -elle laisse passer deux fautes d'orthographe à mon nom dans son journal municipal...
    - et pour finir, elle m'injurie.....
    C'était hier soir, au conseil d'arrondissement. Manifestement, il y a eu une erreur de la part de l'exécutif local et une opposition de sa majorité, mais dans les couloirs. En comité de gestion de la caisse des écoles, il y a quelques jours, l'adjoint au maire a fait voter la gratuité pour le tarif 1 (quotient familial inférieur ou égal à 234 euros), à la demande de Madame Dati. Ils sont tellement persuadés de l'importance politique de ce point, qu'ils rédigent un voeu pour le Conseil de Paris. Quand j'interroge l'adjoint au maire sur ce point, il me répond : "tu verras, madame le maire a des arguments très forts en faveur de la gratuité" (c'était vendredi). J'attends les arguments de Madame le maire et je me prépare à demander un vote à bulletins secrets, sachant que plusieurs élus sont contre ce principe et ne voteront pas son voeu.

    Pour ma part, je considère que c'est déresponsabilisant pour les familles et que la caisse des écoles n'a jamais refusé un enfant dont les parents n'arrivent pas à payer la cantine. Sous la précédente mandature, nous avons mis en place des dispositifs d'aide et des tarifs très bas. Mais en terme d'affichage, au moment où le gouvernement essaye de sortir de l'assistanat, cela me semble très maladroit de proposer cette gratuité, sachant en plus que c'est très facile de faire la leçon aux autres arrondissements (aucun arrondissement ne propose la gratuité), alors que dans le 7ème, cela ne représente que 22 familles.

    Hier soir, en conseil, on nous distribue un nouveau vœu, revenant sur la gratuité. Et le maire d'expliquer "nous sommes contre la gratuité, c'est juste technique"...en réalité, Madame Dati a dû revenir sur son projet de gratuité en raison de l'opposition de certains des élus comme Michel Dumont ou Jean-Philippe Hubin.

    Quand je relève "ce bug", elle me répond : "contrairement à vous, nous nous occupons des personnes déshéritées!". Pitoyable! La caisse des écoles d'aujourd'hui poursuit la même politique que lors de la précédente mandature sous Michel Dumont, et j'étais l'adjoint au maire chargé des affaires scolaires de Michel Dumont. En disant cela, elle injurie une élue, sans aucun fondement, pour des raisons personnelles, juste pour éviter de perdre la face.

     

  • Classification des sénateurs MoDem

    Il est difficile de se repérer dans les sénateurs centristes parmi lesquels le MoDem a des représentants. Mais j'ai trouvé cette classification sur le blog de Laurent de Boissieur à l'occasion d'une note sur la révision constitutionnelle. Je la copie :

    Les douze sénateurs MoDem (décompte personnel, le flou étant entretenu sur l'appartenance partisane des sénateurs) se sont en effet coupés en trois :

    • 7 votes pour : Philippe Arnaud (MoDem-Bayrou), Didier Borotra (MoDem-Bayrou), Yves Détraigne (MoDem-Mercier/Arthuis), Françoise Férat (MoDem-Mercier/Arthuis), Michel Mercier (MoDem-Mercier/Arthuis), Catherine Morin-Desailly (MoDem-Mercier/Arthuis), Philippe Nogrix (MoDem-Mercier/Arthuis)
    • 3 abstentions : Denis Badré (MoDem-Bayrou), Marcel Deneux (MoDem-Mercier/Arthuis), Jean-Marie Vanlerenberghe (MoDem-Bayrou)
    • 2 votes contre : Jacqueline Gourault (MoDem-Bayrou), Jean-Jacques Jégou (MoDem-Bayrou) 
    Il y a juste un point qui m'échappe dans le décompte de Laurent de Boissieu : il ne compte pas Daniel Soulage au nombre des MoDem. Or il me semble que c'est un MoDem-Bayrou, en suivant la classification de Laurent de Boissieu. Donc, je dirais plutôt 13 sénateurs MoDem.
  • Jean Peyrelevade réagit à l'affaire Tapie

    Voici ce que Jean Peyrelevaded a écrit sur Mediapart :

    Les extraits que j’ai pu lire ici ou là d’une sentence arbitrale dont je n’ai encore aujourd’hui qu’une connaissance partielle appellent de ma part les observations suivantes :


    1. Je suis gravement mis en cause par les arbitres. Ces derniers ont entendu Bernard Tapie. Je ne l’ai pas été, ni mon témoignage sollicité. Dès lors, le débat n’a pas été contradictoire ce qui me paraît contraire aux principes les plus élémentaires du droit français.

    2. Dans le même esprit, les arbitres citent mes propos devant la Commission d’enquête parlementaire de mai 1994 sur le Crédit lyonnais par lesquels j’aurais reconnu que la vente d’Adidas aurait donné lieu à un portage au profit de la banque.

    Ces propos sont cités de façon tronquée, ce qui en dénature gravement le sens.

    Sur ce même sujet, ils ne font référence :
    a) ni à la lettre que j’ai envoyée le 21 mars 1995 à l'expert désigné par le Tribunal de commerce, où je décrivais complément le montage de cette opération, d’ailleurs très antérieur à ma nomination, et où je terminais en disant : «C’est cette situation, plus  exposée que celle d’un prêteur habituel que j’ai sommairement qualifié de portage».

    b) ni surtout au rapport d’expertise commandé à M. Marcel Peronnet par Eva Joly et qui dit expressément en sa page 54 notamment que le montage n’est pas un portage (avril 1996). «Le préteur ne dispose pas d’une maîtrise totale des parts détenues, contrairement à un portage. En effet, l’emprunteur a la faculté de rechercher un cessionnaire  ou même de transformer ce concours en prêt classique, par la clause de remboursement anticipé volontaire. Enfin le prêteur s’interdit de se porter directement ou indirectement acquéreur » (c’est moi qui souligne).

    3. Enfin, il semblerait que je sois accusé d’avoir lancé une «violente campagne de presse» pour «discréditer», voire humilier M. Tapie auquel j’aurais ainsi crée un grave préjudice moral.

    Cette assertion est tout simplement fausse. La seule campagne dont j’ai souvenir date de septembre 1994. Il s’agit d’une publicité financière accompagnant la publication des comptes du premier semestre 1994. Le texte est titré «Pour changer la banque c’est  maintenant ou jamais» puis «Votre banque vous doit des comptes». Elle ne comporte, sur quatre colonnes, aucune allusion ni de près ni de loin à M. Tapie.

    Ce texte est simplement agrémenté, par une sorte de volonté d’autodérision, de trois dessins assez agressifs vis-à-vis du Crédit Lyonnais, parus antérieurement dans la presse nationale ou internationale (The Economist, Les guignols de l’info et Libération) et que nous avons reproduits. Celui de Libération faisait apparaître le Crédit Lyonnais et sous la bulle «Bon, plus que la cave et les greniers à nettoyer» un certain nombre de poubelles dont l’une marquée «MGM» et l’autre «Tapie».

    Les trois arbitres semblent avoir oublié l’autorité de la chose jugée. M. Tapie a cru bon, à l’époque, d’attaquer le Crédit Lyonnais. Je crois me souvenir que c’était en diffamation. Il a été débouté par un jugement du Tribunal de Grande Instance du 22 décembre 1994.

  • Où l'on reparle des étiquettes politiques aux municipales

    Détraigne.jpgA yves Détraigne, sénateur UDF-MoDem,  qui demandait, au mois de juin 2008, que la mention "sans étiquette" apparaisse dans la grille des nuances politiques remplie par les préfectures pour les élections municipales, Michèle Alliot-Marie vient d’indiquer qu’en l'état actuel, la grille des nuances était suffisamment adaptée aux différents cas de figure. En effet, selon la ministre de l’Intérieur, la création d'une nuance spécifique aux "listes prétendues apolitiques" pour les élections municipales ne manquerait pas de produire des effets peu souhaitables. Les situations les plus diverses seraient recensées avec principalement un mélange de candidats n'ayant aucune étiquette politique précise et de candidats préférant renoncer momentanément à leur appartenance partisane, de telle sorte que l'ensemble des partis revendiquerait plus ou moins cette qualification de "sans étiquette". Les résultats électoraux en seraient plus confus et moins lisibles.

    Trop fort la réponse du Ministère de l'intérieur...ça pour être lisible, c'est lisible, sauf que la grille de lecture des résultats est méchamment biaisée, bien évidemment...

  • LME : le petit commerce peut se gratter...

    La dimension humaine était, on s'en souvient, au coeur du projet économique de François Bayrou et de l'UDF au cours de l'élection présidentielle. Cette préoccupation figunogrix.jpgre aussi dans le projet politique du MoDem. Une des conséquences de cette vision, c'est de maintenir l'existence d'un tissu commercial à visage humain tant en milieu urbain qu'en milieu rural. On ne s'étonnera donc pas de l'amendement que Philippe Nogrix, sénateur UDF-MoDem a proposé pour l'article 27 de la LME le 27 juin dernier :

    Remplacer les 1°, 2° et 3° du VII de cet article par quatre alinéas ainsi rédigés :

    ...° Le 1°, 2° et 3° de l'article L. 752‑1 du code de commerce sont ainsi rédigés :

    « 1° La création d'un magasin de commerce de détail d'une surface de vente supérieure à 300 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération de moins de 10 000 habitants ou d'une surface de vente supérieure à 500 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération dont le nombre total d'habitants est compris entre 10 000 et 100 000 ou d'une surface de vente supérieure à 1000 m² lorsque celle‑ci se situe dans une agglomération de plus de 100 000 habitants. Cette création peut résulter soit d'une construction nouvelle, soit de la transformation d'un immeuble existant ;

    « 2° L'extension de la surface de vente d'un magasin de commerce de détail ayant déjà atteint les seuils définis au 1° ou devant les dépasser par la réalisation du projet. Est considérée comme une extension l'utilisation supplémentaire de tout espace couvert ou non, fixe ou mobile, et qui n'entrerait pas dans le cadre de l'article L. 310‑2 ;

    « 3° La création ou l'extension d'un ensemble commercial tel que défini à l'article L. 752‑3 d'une surface de vente totale supérieure aux seuils définis au 1° ou devant dépasser ces seuils par la réalisation du projet. »

    Objet

    Cet amendement vise à maintenir le contrôle de la CDEC pour l'ouverture de surfaces de vente supérieures à 300 m², 500 m² ou 1000 m² en fonction du nombre d'habitants de l'agglomération dans laquelle elles sont situées.

    Le gouvernement n'apporte, dans l'exposé des motifs du projet de loi, aucun fondement du passage brutal du seuil de 300 à 1000 m². Un tel relèvement de seuil sans justification ne conduira pas à un urbanisme commercial de qualité mais risque fortement de mettre en péril l'équilibre général du tissu entrepreneurial local et de l'aménagement du territoire.


    Eh bien manifestement le groupe centriste (on devine qui dans le tas) n'a pas voulu soutenir dans son ensemble cet amendement à l'article 27 de la LME...Quant aux sénateurs UMP, ils n'ont pas moufté, et pour les Socialistes, commerce = de droite, donc...

    Ce que je ne comprends pas, c'est que Jacqueline Gourault et Yves Détraigne, deux autres sénateurs MoDem ont essayé à leur tour un amdeement similaire, mais l'ont finalement retiré. Je ne sais pas pourquoi. En voici la copie :

    L'objet du présent amendement est de conserver la surface de 300 mètres carrés comme seuil au-delà duquel une autorisation est requise pour l'implantation d'une grande surface.

    En effet, la libéralisation jusqu'à 1 000 mètres carrés bénéficiera à la grande distribution au détriment du petit commerce et de l'aménagement du territoire.

    En cela, les maires et les élus locaux sont inquiets d'une telle mesure car l'implantation d'enseignes de hard-discount risque de conduire à la fermeture inéluctable de nombreux commerces de détail, et donc à la disparition de milliers d'emplois pérennes dans les centres villes et les bourgs centres.

    Car relever le seuil ne peut qu'encourager les commerçants à privilégier leur implantation en périphérie des villes - pour bénéficier d'espace commerciaux plus grands et généralement à des coûts inférieurs - au détriment des centres villes et du commerce de proximité.

    Dans les zones rurales où seuls persiste le commerce de proximité alimentaire et où le foncier est particulièrement disponible, les enseignes, notamment, « hard discount », pourront s'implanter sans contrainte au détriment des commerçants indépendants et de l'animation des villages.

  • Halte au centralisme démocratique !

    Il y a sur la Toile Démocrate, depuis un bon moment, maintenant, une sale manie qui consiste à critiquer toute voix dissonnante au sein du MoDem. L'un des fondamentaux du MoDem, qui existait déjà dans la Nouvelle UDF, c'est la liberté de vote. François Bayrou avait cela d'exceptionnel, qu'il avait établi ce mode de fonctionnement à l'UDF et qu'il l'a repris au MoDem. C'est une extraordinaire liberté au sein d'un parti politique. Quand on voit à quel point l'UMP et le PS sont mono-blocs et prêts à punir leurs "dissidents", je suis content de voir cette diversité au MoDem. Par exemple, le pluralisme des opinions exposées et suivies d'un vote pour la révision constitutionnelle ne me gêne absolument pas. J'en ai assez que l'on s'en prenne aux Sénateurs MoDem qui ne votent pas comme la doxa non du MoDem mais de la blogosphère démocrate.

    Hé ho, les démocrates, on n'est pas au PCUS au MoDem. Ce n'est pas le Soviet suprême.  Cela suffit les ayatollah de la pensée démocrate unique. Et avant de critiquer les sénateurs, j'aimerais bien que l'on aille jeter un oeil sur leur travail. Quand ils choisissent de voter un texte, c'est après de nombreux amendements, la lecture de rapports, des questions, des débats et cetera...

    Les Sénateurs font souvent du bon boulot, et particulièrement nos sénateurs UDF-MoDem. Quant à nos députés, il ne sont pas nés pour s'opposer. Ils le font non par esprit de système, mais parce ce qu'ils ne sont pas satisfaits de ce que le gouvernement leur propose, et parce qu'ils n'acceptent pas forcément des demi-mesures s'ils jugent  qu'elles seront finalement pernicieuses.

    Je rappelle la définition du centralisme démocratique, celle de wikipedia convient tout à fait :

    Le centralisme démocratique est un mode d'organisation interne d'un mouvement politique ou syndical dans lequel les décisions des congrès, dont les délégués sont démocratiquement élus par la base, doivent être appliquées par tous. Le centralisme démocratique se caractérise donc par la liberté de débat interne et la discipline en externe. Une phrase de Lénine résume assez bien ce mode d'organisation : « liberté totale dans la discussion, unité totale dans l'action ».

    Le centralisme démocratique est l'un des fondements des organisations léninistes
    .

    Eh bien moi, cela ne me convient absolument pas comme fonctionnement. Je crois aux individus. Evidemment, un certain nombre de principes doit unir tous les élus démocrates, y compris dans l'action, mais la base du centralisme démocratique, c'est une abjuration de la raison individuelle et de la liberté personnelle, un vote aveugle au nom du parti. Si c'était ce que je voulais, je n'aurais adhéré ni à l'UDF ni au MoDem. Le verrou politique que Bayrou tente de faire sauter depuis plusieurs années, c'est justement ce verrou-là dont la pratique se répand bien au-delà des groupuscules marxistes et des organisations gauchistes.

  • Philippe Arnaud utilise la LME pour favoriser les transports collectifs

    Arnaud.jpgZarathoustra , dans l'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche dit qu'il ne souhaite pas être le pont qui conduit au surhomme mais simplement une pierre de ce pont. Le raisonnement vaut pour les effets de serre. Je prends l'exemple d'un amendement tout simple proposé par Philippe Arnaud, sénateur UDF-MoDem à la LME. Le voici :

    Les articles L. 2333-64 et L. 2531-2 du code des collectivités territoriales, visés au VIII de l'article 12, concernent le seuil des effectifs de l'entreprise pris en compte pour la contribution au financement des transports en commun, dite "versement transport".

    Or l'augmentation de ce seuil, porté de 9 à 10, entraînera inéluctablement une diminution de cette contribution et par voie de conséquence, du financement affecté aux transports collectifs dont le développement est pourtant déclaré prioritaire dans la lutte pour la réduction des gaz à effet de serre.

    Il est donc proposé de supprimer la modification du seuil, envisagée dans cet article
    .

    Et voilà. Et cela a été adopté. 

     

     

  • Armée : la mise en garde de Philippe Nogrix

    nogrix.jpgPhilippe Nogrix, Sénateur UDF-MoDem, est, entre autres, un spécialiste des questions militaires. En novembre 2007, il présentait au nom de la commission des Affaires étrangères du Sénat ses analyses sur le budget consacré à la préparation et l'emploi des forces militaires, dans le projet de loi de finances 2008. La conclusion de son rapport me paraît particulièrement d'actualité à l'heure où le gouvernement a choisi de sévèrement réduire les effectifs militaires.

    La voici :

    Les crédits de fonctionnement courant des armées constituent la principale variable d'ajustement du budget de la défense : leur compression ne suscite pas d'effets négatifs immédiats, à la différence de ceux affectés aux personnels, et ne semble pas affecter l'avenir, contrairement à ceux consacrés à l'équipement.

    Or les effets d'un budget de fonctionnement courant insuffisant sont insidieux, et ne révèlent leurs potentialités négatives qu'avec retard.

    Cet effet « retard » entraîne deux conséquences majeures : il contribue à une démoralisation des personnels, sans être toujours clairement identifié. Pourtant, le fait de travailler, de s'exercer, de résider dans des locaux insuffisamment entretenus, dégradés, ravaudés avec des « bouts de ficelle » pèse indéniablement sur l'image que le ministère de la défense donne de la mission qui lui est confiée par la Nation, et aussi sur les personnels qui y concourent.

    De plus, les financements requis par une rénovation s'effectuant au terme d'une trop longue période de délaissement s'en trouvent considérablement accrus.

    La qualité de l'entraînement, qui est la meilleure « assurance-vie » du combattant, peut être également affectée par des financements trop « justes » en carburant, en munitions, voire en tenues.

    Moi, j'ai entendu que nos soldats en Afghanistan manquaient des moyens nécessaires pour pouvoir identifier et se protéger des mines et explosifs associés...

    Le bon déroulement de ces exercices peut être entravé par la pénurie financière qui touche souvent les petits programmes de cohérence dont l'impact semble infime au regard de celui des équipements majeurs. Mais les chars, les bâtiments, comme les aéronefs de dernière génération technologique requièrent, pour fonctionner, un approvisionnement continu en pièces de rechange.

    Quand je pense que Philippe Nogrix a rendu son rapport en novembre dernier...Prémonitoire à tous points de vue pour qui a lu le Canard Enchaîné ces deux derniers mois : 50% de notre matériel militaire est hors-service, et une opération de sauvetage d'otages français a bien failli capoter parce que nos navires tombent en panne...

    Il y a donc à la fois une facilité et un danger à sous-estimer ce type de crédits, d'autant que les armées se sont attachées, parfois de leur propre initiative, à mutualiser leurs besoins et leur gestion depuis la professionnalisation pour en réduire les coûts.

    Les coûts élevés requis par le MCO des matériels modernes, notamment aéronautiques, ont été reconnus, et des structures ont été mises en place (SIMMAD, SIAé) pour concilier impératifs industriels et maîtrise des financements.

    En revanche, le recours à la location de services pour assurer des fonctions annexes au métier militaire, comme l'entretien des locaux et des espaces verts, leur gardiennage éventuel, le transfert des personnels, l'entretien de leurs tenues, semblait économiquement et fonctionnellement raisonnable, avec la professionnalisation des armées.

    Leur coût, parfois prohibitif au regard de la qualité du service rendu (constatation qui n'est pas limitée au seul secteur des armées !) pose la question de leur éventuelle réintégration au sein des personnels de la défense.

     

     

  • Le faux référendum de la révision constitutionnelle

    J'avais écrit dans ma note d'hier que je jugeais que le référendum d'initiative populaire, c'était du flan, et je vais m'en expliquer clairement maintenant.

    En fait, c'est très simple : ce que dit la révision, c'est qu'il faut 20% des parlementaires (un cinquième) pour susciter un référendum et 10% des inscrits sur les listes électorales.

    Faites un calcul simple, chers lecteurs : 20% de 917 = 183. Il faut donc 183 parlementaires, c'est à dire, en somme, soit l'UMP, soit le PS. La somme des petits groupes n'atteint pas ce total. Et en plus, il faut que cela soit soutenu par 10% du corps électoral. Je ne suis plus trop sûr du nombre d'inscrits, mais enfin, cela se compte en millions (avec un s, d'accord, pas un unique million).

    Bref, rien ne change, parce qu'il paraît très improbable de réunir ces conditions. Et tout le landernau médiatico-politique de se réjouir de cette "avancée démocratique"...

    Foutage de g... as usual : s'il n'y avait que que cette mesure, comme citoyen, et si j'en avais eu les moyens, je me serais empressé de voter contre, parce que je déteste que l'on se foute de ma gueule...

    Il y a un autre point qui me chiffonne, et Bayrou a eu raison de le souligner : cette réforme, c'est tout de même un passage en force. Les demandes des autres forces politiques, apparemment, l'UMP n'en avait rien à f...