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Europe - Page 3

  • La corde pour nous pendre...

    Je considère la situation de la Grèce, à l'heure actuelle, et je me dis vraiment que si on la lâche, c'est à dire qu'elle fait défaut de paiement, on est foutu. Que se diront les marchés ? Que l'euro n'est pas une monnaie fiable, que l'Europe n'est pas une entité sûre, et donc, que n'importe quel état européen peut faire défaut, désormais.

    Et là, je vous dresse le tableau de la suite : panique générale sur les marchés, personne ne sachant plus où placer ses fonds pour qu'ils soient sûrs. Je ne parle même pas des banques que tout le monde conchie imbécilement : si jamais les États crament, elles, elles sont carbonisées. Personne pour les recapitaliser, et des actifs pourris à la pelle. Y'aura plus que les belles démocraties que sont la Chine, les pétro-monarchies ou encore la Russie pour racheter pour l'euro symbolique toutes les banques européennes d'un coup. 

    Et là, ceux qui pleurent sur les salauds de banquiers qui se goinfrent auront une raison de pleurer pour quelque chose, parce que les Chinois, les Russes et consorts, ils ne nous feront pas de cadeau. Aucun.

    Ah oui, les Russes, vous savez les meilleurs alliés stratégiques de la France, selon Marine Le pen qui se pâme chaque fois qu'elle voit Poutine. Ben tiens, y'a une institution russe qui lui conviendrait bien à la Marine : l'asile de fous.

    En somme, si on ne tient pas le défilé des Thermopyles, les Perses, passent, quoi.

    Quand je pense qu'il y a des andouilles pour estimer qu'on a coulé trop de fric en Grèce, que les Grecs n'ont qu'à se démerder, ou encore qui comparent la situation grecque à celle de l'Argentine il y a 15 ans, en faisant valoir que cette dernière s'est finalement redressée. Tu parles, Charles...Il n'y avait pas de crise des dettes des États, à cette époque, et elle n'entraînait pas toute une zone dans sa chute.

    Bref, on a tous la corde autour du cou, mais le problème, c'est que c'est la même corde. Alors si jamais il y en a un qui est pendu, devinez un peu ce qu'il se passe pour les autres...

    Le truc, c'est qu'on a un gros souci ; on est dans la ligne de mire des agences de notation, et là, la politique économique de la France va être un exercice de haut équilibre :

    - soit on tente de réduire drastiquement les déficits en baissant la dépense publique et en montant les impôts, mais on casse la croissance. Perspectives de croissance en berne ? Tac, note dégradée par les agences.

    - soit on tente de relancer la croissance et on y va mollo sur les impôts, et dans ce cas, déficits, et paf, perspectives de croissance en berne, note dégradée.

    Il faut donc une équation gagnante, c'est à dire croissance + réduction des déficits. C'est exactement ce qu'a calculé Bayrou qui est convaincu qu'on ne peut pas s'en sortir sans associer les deux (d'où son fameux slogan, Produire, Instruire, Construire).

    Mais c'est pas joué. Ça va être très chaud. Super chaud, même. Sur le fil du rasoir. Un pas de côté, et on chute...

    Moi, je crois que les gens sont prêts à faire des efforts en général : tenez, prenez la Grèce. Les Grecs étaient résignés et admettaient d'en prendre plein la gueule quelque temps. Pourquoi sont-ils dans la rue aujourd'hui ? Parce que ce sont toujours les mêmes qui paient cash. Les petits, les salariés, les fonctionnaires, et pendant ce temps, les professions libérales continuent à frauder, les armateurs à être exemptés d'impôts et l'église orthodoxe à ne pas payer un kopeck de taxes foncières alors que les Grrecs ordinaires la paient 6 ou 7 fois. Je serais là-bas, moi, pour une fois, je serais un chasseur de koulaks, et pourtant, ceux qui me lisent savent que ce n'est pas vraiment la ligne du blogue...Dans une crise d'une telle ampleur, il faut être irresponsable pour ne pas partager l'effort. Et pourtant, le gouvernement local est censé être socialiste...Comme quoi, nul n'est prophète en son pays !

    Il faudra donc avoir en permanence le souci de la justice, quoi qu'il advienne dans l'avenir pour la France. C'est le seul fil auquel tous les Français sans distinction peuvent accepter de se rattacher.

  • Un Turc, protéger des Arabes ?...

    Je ne trouve rien de plus comique qu'Erdogan prenant la posture de lider maximo des peuples arabes. Depuis quand les intérêts de la Turquie et ceux des pays arabes coïncident ?

    Les peuples arabes seraient très bien inspirés de se souvenir qu'ils ont vécu en servitude pendant près de 500 ans sous domination ottomane avant d'accepter un tel leadership.

    Plus généralement, chaque fois qu'un dirigeant d'une nation se prend pour le grand commandeur éclairé des Musulmans, il faut prendre garde : sous couvert de l'Islam, il cherche à défendre ses propres intérêts. Et rien d'autre.

    Erdogan est un grand malade : il cherche une confrontation violente avec Israël, mais ce-faisant, il risque surtout de se crasher au sol violemment. La croissance économique turque est une illusion. Elle ne repose en aucun cas sur une croissance industrielle ni sur une vraie création de richesses.

    Les Turcs finiront bien par s'en rendre compte, espérons-le pour eux. Pendant qu'Erdogan roule des mécaniques, il en profite pour remplacer les vieux généraux laïques de l'armée turque par des cadres islamistes et réactionnaires, parfois fanatisés.

    Si Erdogan cherche des incidents militaires avec Israël pour couvrir son incompétence et son incurie en Turquie, il faudra sortir la Turquie de l'OTAN et lui barrer les portes de l'Europe jusqu'à ce qu'une autre majorité voie le jour là-bas.

    Erdogan se croit tout puissant partout : il se permet de pouser des extrémistes à empiéter sur les frontières maritimes internationalement reconnus d'un pays souverain puis réclame des excuses ensuite au même état.

    Mais le pire, c'est encore vis à vis des Européens : ce guignol prétend interdire à Chypre un accord off-shore avec Israël sous prétexte que la partie turque de l'île n'y a pas été associée.

    En fait, le Turquie occupe militairement un territoire de l'Union européenne. En théorie, l'Union Européenne serait habilitée à lui déclarer la guerre pour libérer la parcelle occupée de son territoire. 

    L'Europe n'est pas belliqueuse, et elle n'en viendra pas à de telles extrémités sur cette situation particulière, mais sil serait temps que le grand guignolo Erdogan baisse d'un ton et se mêle de ce qui le regarde...

  • Euro, europe : réclamons un débat Bayrou-Le pen

    Marine Le Pen ne cesse de clamer haut et fort que l'euro est un poison pour l'économie française, et elle réclame la sortie immédiate de l'euro de la part de la France.

    François Bayrou, au contraire, assure qu'une sortie de l'euro ruinerait la France.

    Il s'est déclaré prêt à débattre avec Marine Le Pen à ce sujet. Quel média relèvera le gant ? Il y aurait là un affrontement d'envergure entre les deux porteurs de deux projets de société foncièrement antagoniste. 

    Le MoDem est le plus européen des partis politiques français, on peut même dire que l'Europe rentre dans on ADN alors que le FN est foncièrement hostile à tout projet européen.

    On entend tout et n'importe quoi sur l'euro, aussi bien de nonistes décérébrés que de ouistes fanatisés.

    Sur l'Europe, Bayrou a toujours tenu un langage de vérité sans jamais verser dans le double-langage ni dans un européisme béat, mais en défendant avec force et conviction l'idée européenne, idée qu'il enracine dans la civilisation européenne et ses nations, bien en amont des pères fondateurs que furent Schuman et Monnet.

    Très loin de privilégier l'Europe, le FN et Marine Le Pen rêvent d'un grand axe stratégique Paris-Moscou-Pékin et d'une résurgence des nations telles qu'elles vécurent aux XIXème et XXème siècle.

    Mon propre blogue a déjà été le lieu d'affrontements sur ces thèmes, puisque de temps à autre, des sympathisants ou militants du Front National passent me rendre visite. Bien évidemment, l'Européen convaincu que je suis, préparerait et relaierait avec grand plaisir un tel choc.

    Espérons qu'une chaîne télévisée organisera la confrontation, la France le mérite.

  • L'Europe peut-elle encore quelque chose ?

    J'avoue que l'Européen pourtant convaincu  que je suis devient de plus en plus sceptique, ces derniers temps, vis-à-vis de l'Europe. L'incoyrable faiblesse de ses instances, quand il s'est agi de soutenir les rebelles en Libye me paraît du plus mauvais augure.

    J'ai parfois le sentiment que l'Europe est devenue tout juste bonne à transmettre des directives de commissions occultes nommées par les États, pas même par le Parlement européen.

    La culture de la négociation qui règne au Parlement finit par se confondre avec celle de la compromission dans bien des cas. En fait, l'Europe ressemble de plus en plus à l'ONU, c'est à dire un machin bureaucratique juste bon à fixer des règles financières et économiques, et encore. Une zone de libre-échange avec des règles communes, en somme. Jamais l'Europe politique n'a paru aussi lointaine.

    Finalement, dans l'affaire libyenne, le moteur européen, c'est la bonne vieille alliance franco-britannique. A cette dernière s'ajoutent le Danmark, la Belgique, la Norvège et l'Espagne dont les apports sont loin d'être négligeables (plusieurs avions de combat, ce n'est pas rien !). Il y a bien sûr le Canada, allié de toujours, et l'Amérique qui participent en fournissant la logistique ou des avions. Des avions qataris, enfin, pays le plus libéral du Golfe, serait en route vers les côtes libyennes.

    Hélas, l'Europe est avant tout un polygone à géométrie variable : selon que cette dernière soit économique, politique, militaire et/ou diplomatique, le polygone prend des formes diverses, s'étend ou se rétrécit, sans former clairement une figure définie. Marielle de Sarnez le disait  il y a peu, 

    Quand un peuple se trouve livré à la menace meurtrière de son dirigeant, c'est bien de l'essentiel qu'il s'agit. Alors grâce aux efforts de la France et de la Grande-Bretagne une résolution a été adoptée. Nous avons pu empêcher que Kadhafi n'atteigne Benghazi, mais la division de l'Europe est consternante !

    J'adore ce que Juppé a dit à propos de l'Europe jeudi (il est vraiment exceptionnel, comme Ministre des Affaires étrangères, cet homme-là !) : 

    «Pour beaucoup de nos partenaires, l’Union européenne est une ONG humanitaire. Ce n’est pas notre conception.»

    Tout à fait. Et pas la mienne non plus. J'ai trouvé, au passage, sa position sur le rôle de l'Europe dans l'affaire ivoirienne très juste : 

    «l’Union européenne n’a pas vocation à régler tous les problèmes de la planète. D’autres organisations doivent prendre leurs responsabilités».

    Tout pareil. Il pense à l'Union africaine ou encore à l'ONU. La France peut jouer un rôle diplomatique, mais elle n'est pas le pompier de la planète.

  • Coup de folie sur l'euro !

    Face aux oiseaux de mauvais augure de tout poil, il est toujours bon et rassurant de prendre connaissance de nouvelles heureuses qui vont contre l'opinion pré-conçue ambiante.

    Ainsi, on aime l'euro, en France. Eh oui. Voilà qui enfonce un coin dans le souverainisme. Je ne fais pas partie de deux qui affirment qu'un retour au franc est impossible. En revanche, je fais partie de ceux qui jugent qu'il n'est pas souhaitable. 

    Il est illusoire d'imaginer que la France gagnerait en marge de manoeuvre si elle quittait l'euro et l'Union européenne. 

    Diplomatiquement, elle serait bien plus faible. Bayrou l'a compris, lui qui pense que la diplomatie de la France doit passer par l'Europe, non en sacrifiant les intérêts de notre pays, mais en tentant de convaincre nos partenaires du bien-fondé de nos vues.

    Financièrement, nous gagnerions la liberté qu'obtient un drogué qui quitte prématurément sa cure de désintoxication. Les Souverainistes croient qu'en supprimant les signalisations, on fait disparaître les murs qui s'approchent. En réalité, dans le code de la route, s'il y a des chemins balisés et goudronnés, c'est pour éviter d'envoyer son véhicule dans le décor. Vous pouvez toujours enlever leur mention, vous n'enlèverez pas le danger.

    Sauf à vivre en autarcie comme dans la Roumanie du temps de  Ceaucescu, il est illusoire d'imaginer un seul instant pouvoir pratiquer une politique monétaire indépendante. 

    On peut bien sûr penser à la dévaluation, mais un tel choix n'a de sens que dans la seule mesure où il n'engendre pas de perte de confiance en la monnaie. L'Estonie a choisi de dévaluer parce qu'elle savait qu'elle intégrerait l'euro cette année. Elle a pu ainsi entrer dans l'Europe monétaire dans de bonnes conditions de parité monétaire.

    Nous serions à la merci de la moindre attaque, de toutes les spéculations, faute de disposer du bouclier de l'euro. Notons qu'un gouvernement européen pourrait faire le choix de dévaluer l'euro face aux autres monnaies mondiales. Actuellement, c'est quasiment impossible.

    Ce qui est vrai, et les Souverainistes pointent le doigt là où cela fait mal, évidemment, c'est qu'une monnaie unique peine à fonctionner en Europe : oui, mais en l'état actuel de la construction de l'Europe. Un gouvernement économique ET démocratique intégré de l'Europe permettrait une politique monétaire digne de ce nom. Ce n'est pas le cas actuellement parce que d'une part, les Etats font bien ce qu'ils veulent, et d'autre part, parce que ce sont des Commissaires, même pas élus, qui prennent des décisions au nom des peuples quand ce n'est pas contre eux. Voilà qui prête le flanc, en effet, à la critique souverainiste. 

  • L'Europe sera chrétienne ou ne sera pas.

    Je m'interroge souvent sur cette "pudeur" un tantinet masochiste qui fait que l'Europe n'ose pas revendiquer ses racines. Est-il besoin de chercher midi à quatorze heures pour les trouver ? Elles sont apparentes, visibles immédiatement : l'antiquité gréco-latine et le christianisme, plus largement les valeurs judéo-chrétiennes.

    Il ne s'agit pas pour autant d'offrir à l'Église le moindre pouvoir politique. On voit ce que cela donne en Amérique latine, et c'est clairement dissuasif. 

    En revanche, on peut reconnaître dans l'Église un précurseur : dès le haut moyen-âge, les papes ont chercher à installer la paix en Europe entre les rois chrétiens, fussent-ils orthodoxes. D'une certaine manière, l'Église a cherché à préfigurer l'Europe, même si ce n'est pas la nôtre aujourd'hui.

    Les valeurs fondamentales véhiculées par la gauche laïque, y compris la gauche marxiste, sont une émanation directe du projet judéo-chrétien. Peu importe, au final, qu'il soit porté par la foi ou par l'idéal. Ce qui compte, c'est qu'il soit porté. Le Christianisme a fait nos valeurs, la Grèce et Rome nous ont donné les fondations de nos démocraties et de nos républiques.

    Les valeurs qui fondent l'idéal européen sont très proches des fortes pensées édictées par Jésus de Nazareth. Pourquoi aurions-nous peur, comme homme et comme sage, de le citer en préambule de la constitution européenne.

    On va me dire que du côté de l'Islam, ce sera ressenti comme une agression, un retour des Croisés. J'avoue que cet argument, celui du viol des Croisades, commence à me gonfler sérieusement. Parce que si l'on va par là, on peut aussi évoquer l'invasion arabo-musulmane stoppée par Charles Martel quatre siècles plus tôt, et puis surtout, le viol des Balkans (pour reprendre l'image particulièrement idiote et déplacée du viol) pendant quatre cents ans par l'Empire Ottoman musulman. Bref, à ce petit jeu ridicule, on n'en finit plus...Au passage, je parle de Jésus de Nazareth, et il se trouve qu'il est reconnu aussi par l'Islam.

    Je me réjouis par avance de voir débarquer (enfin, je l'espère, du moins) le ban et l'arrière-ban laïc qui va hurler à l'alliance du sabre et du goupillon (le plus drôle c'est que je navigue entre athéisme et agnosticisme). Tiens, d'ailleurs, je vais changer le titre. J'avais écrit l'Europe chrétienne, finalement, je vais choisir, l'Europe sera chrétienne ou ne sera pas.

    Pourquoi je dis que l'Europe sera chrétienne ou ne sera pas ? C'est surtout que je pense que l'Europe ne pourra pas continuer à se construire ex-nihilo sur le mythe de père fondateurs qui, in fine, ne sont une référence que pour les pays fondateurs, c'est à dire deux ou trois pays en somme.

    Il faut évidemment quelque chose de bien plus fort qui relie les peuples européens entre eux. Quelque chose d'enraciné. Or, quand on creuse, faut-il un cours d'étymologie appliqué à cinq ou six langues européennes d'origine différentes pour le montrer, comme je le dis en introduction, il n'y a pas 36 souches différentes. Il y en a deux : la civilisation gréco-latine et le christianisme.

    Le projet culturel européen devrait donc s'articuler en priorité autour de ces deux sources.

  • Ouistes et Nonistes...

    Un commentaire récent d'un lecteur de ce blogue est l'occasion de faire une mise au point sur l'Europe et le TCE. Je le reproduis ici, tout en avertissant de mon clair désaccord avec les idées qu'il exprime. Je le commente au fur et à mesure.

    Petit conseil amical à F Bayrou : Mettez un peu de "nonisme" dans votre stratégie.[...]

    Non, surtout pas ! l'Europe est au coeur de l'ADN démocrate. Se déjuger maintenant reviendrait à briser le socle électoral qui reste à Bayrou.

    Je reviens avec un autre cri du coeur, tout en précisant que je n'ai pas la science infuse mais juste des choses à dire comme vous tous certainement et tant pis si parfois je m'emporte mais au moins cela sort et cela fait du bien en cet époque inique et bien triste. F. Bayrou est sur la bonne ligne depuis le début (indépendant, scrupuleusement républicain et intègre, en rupture avec le PS et l'UMP, humaniste et républicain rassembleur et terrien, exactement ce dont le pays à besoin) mais il s'enferme dans une souricière si il n'accepte pas de donner quelques gages aux 55% de citoyens français (de gauche comme de droite) qui ont voté NON au référendum sur la constitution neo-libérale européenne.

    a) le TCE n'était pas néo-libéral. b) le gage que Bayrou peut donner, c'est de soumettre les traités à l'approbation du peuple par référendum. Mais de lui demander de renoncer à ses convictions européennes, ce n'est pas pensable.

    Comment incarner la rupture si il colle au camps des OUiistes ? d'autant que ce camp explose et qu'il affiche complet (ils sont nombreux tant au PS, au centre droit, qu'a l'UMP à se disputer le camp minoritaire des 45% de ouiistes) et que le "système" veut nous vendre une alternance Sarkozy/DSK qui n'en est pas une (un libérale atlantiste face à un libérale atlantiste ou est le choix?). La preuve ? le seul à s'en être tiré un tant soit peu en 2007 c'est Sarkozy en ratissant une part des voix ....."nonistes de droite" (celle du FN). Le fond du pays n'en peux plus des délires neo-libérales du PS (depuis 83) et de l'UMP (depuis 2002 et la prise de pouvoir de la droite financière sur les gaullistes, comme par hasard l'année ou Bayrou s'éloigne de l'UMP).

    Il faut en finir avec les dérives d'un discours qui fait du libéralisme l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. En réalité, derrière chaque accusation, il y a la duplicité des États, quand ce sont des gouvernements qui s'expriment, et dans le cas contraire, des démagogues qui essaient de surfer sur une forme délitée alter-mondialisme. En ce qui concerne l'Atlantisme, une Europe forte est justement le meilleur rempart contre une dilution de notre indépendance et de notre identité. 

    Il faut bien reconnaitre que l'addition de la gauche caviar et de la droite bling bling (atlantistes toutes deux encore un hasard surement), est un peu dure à avaler pour un pays républicain dans l'âme et social (ce qui ne veux pas dire socialiste) comme le nôtre. Bref si F Bayrou veut incarner jusqu'au bout ce qu'il est, c'est à dire un républicain démocrate anti-système donc anti UMPS alors il doit aller plus loin...

    Je me défie de l'étendard républicain, même si Bayrou aime à le porter. Il sert trop souvent de cache-misère à tous les souverainistes qui prônent les idées les plus insensées et les plus inquiétantes (une sortie de l'euro, par exemple, qui ruinerait à l'évidence toute la classe moyenne comme l'observait avec justesse Bayrou dans le Figaro). En revanche, je suis bien d'accord pour estimer que gauche caviar et droite bling-bling convergent à plus d'un égard. Il faut toutefois rendre à César ce qui appartient à César. Les Socialistes français, au Parlement européen, se sont notablement démarqués de leur propre camp en de nombreuses circonstances quand les intérêts vitaux de la France étaient en jeu. On ne peut pas les accuser de brader notre pays, ce serait inexact. En revanche, mieux vaut ne pas regarder de trop près ce qu'ont accompli certains de leurs hiérarques, comme Pascal Lamy, par exemple, ou même parfois Delors, comme commissaire européen, ou plus simplement, les gouvernements socialistes...

    sinon il n'est pas ce qu'il prétend être car on ne peut être à la fois républicain et neo-libérale atlantiste (mes amis en phase avec les valeurs du CNR le savent bien) car ces valeurs sont incompatibles.

    Je récuse ce sophisme. On peut très bien être républicain, démocrate et atlantiste : c'était bien le cas de Lecanuet dans les années 60. Moi, je ne suis pas atlantiste, Bayrou non plus. Mais je refuse catégoriquement de me laisser enfermer dans une dialectique alter-mondialiste qui fait des USA l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. Quant au néo-libéralisme, c'est une terminologie fourre-tout qui permet de s'épargner les prémices d'une démonstration rigoureuse.

    Les citoyens républicains croient en un état citoyen capable de réguler les excès du libéralisme au nom de la justice sociale et des valeurs humaines alors que le neo-libéralisme veux un état le plus faible possible et que sont système prospère sur la dérégulation, l'inégalité croissante et les excès en tout genre (pulsions, égo, addictions, prédation).

    Je ne sais pas ce que veulent vraiment les néo-libéraux, mais dites-vous bien qu'à la notable exception de l'Irlande, 95% des pays du monde sont très étatistes avec des interventions très nombreuses à tous points de vue. Cela dit, on ne peut pas dire que l'absence d'état ait réussi à l'Irlande. Moi, je crois justement qu'il faut lutter contre l'étatisme et tous ses travers les plus pervers, justement au nom du libéralisme. Je ne sais pas ce que sont ces néo-libéraux dont on me rebat les oreilles, mais ce que je sais, c'est que les vrais libéraux sont choqués des licences que s'arrogent les États contre leurs propres citoyens. L'Amérique n'est pas un pays libéral, au demeurant. Il faut le dire une bonne fois pour toutes, que cela soit clair. Et Bush n'était pas un libéral, mais un ultra-conservateur. 

    On ne demande pas à F Bayrou de renier l'Europe, juste de reconnaitre que cette Europe là, trop longtemps inféodé aux idées neo-libérales US, aux lobbies et aux réseaux financiers est une catastrophe pour les citoyens et ses propres idéaux...

    Rien n'est plus faux. Il perdrait toute mon estime s'il obéissait à cette injonction. L'Europe lutte autrement plus sérieusement contre les dérapages de toutes sortes, à commencer par les ententes illicites et les monopoles que ne le fait n'importe quel autre état au monde. Demandez-en donc des nouvelles à Total, Microsoft ou plus récemment Google qui se sont pris dans les dents des amendes monumentales. Les exemples sont nombreux. C'est la première institution supra-nationale et la seule à essayer de protéger les citoyens justement contre les défauts de concurrence. S'il existe des lobbies au sein de l'Union européenne, ils font moins tache qu'en Amérique, et surtout, ils ne prospèrent que sur l'insuffisance des pouvoirs du Parlement européen. Voilà pourquoi le TCE voulait le renforcer, et voilà pourquoi le MoDem et Bayrou soutiennent avec vigueur le développement de ses pouvoirs.

    le mirage "fédérale-neo-libérale" est passé, l'Europe a une chance si elle se projète dans un vrai projet d'union de nations indépendantes mais soudées autour de grands projets de coopération et peut être d'un berceau social commun, une Europe indépendante des autres blocs (Chine et USA) capable d'élever la voix et de constituer une troisième force (quitte à nous rapprocher de la Russie si il le faut).

    De nations indépendantes ? Ce pourrait être un projet souverainiste, gaulliste, mais certainement pas démocrate ni centriste ni libéral. En ce qui concerne le berceau social commun, le MoDem y est favorable, et ses députés font tout ce qu'ils peuvent au Parlement européen pour tenter de le promouvoir. En ce qui concerne l'indépendance de l'Europe, mille fois oui : Marielle de Sarnez ne cesse d'y travailler, et c'est tout  fait la vision à long terme que Bayrou a de l'Europe.

    F Bayrou peut incarner cette synthèse, celle d'un vrai républicain européen mais pas "eurobéat", pétrie de valeurs humaines et inflexible, exigeant et indépendant, capable de reconnaitre les erreurs de l'Europe actuelle et de chercher une autre voie dans les pas du général de Gaulle (qui à payé cher le fait de dire non au dollars "papier" de 65 a 68... les "libéraux libertaires" à la solde - sans le savoir ou non - de l'empire neo-libéral ont tué dans l'oeuf son projet anti-dollar et ont ouvert la voie à G.Pompidou qui a reconnu le dollar papier dès 71, sans parler du 3 janvier 73 qui a changé notre destin à tous).

    Aujourd'hui, notre sauvegarde, c'est l'Euro. François Bayrou et Marielle de Sarnez l'ont bien compris. Voilà pourquoi ils le considèrent comme l'un de nos biens communs les plus précieux. Pour le protéger, il faut mutualiser nos forces, et, comme le dit Bayrou, placer les bisons les plus faibles au centre du troupeau, et les plus forts sur les côtés pour leur servir de garde-fous.

    Bref Bayrou a quelques précieux % à reprendre du coté des nonistes à condition qu'il remette de l'eau dans son vin européen, d'autant que le "clan" des ouiistes à bien du mal à convaincre et que le seuil d'accès au second tour sera bas en 2012.

    On ne peut pas convaincre quand on se renie. Bayrou est partisan de proposer un autre projet de traité, d'en rediscuter et de le passer au vote populaire, car il estime qu'on ne peut mener un peuple là où il ne veut pas aller contre son gré. Sur ce point, on peut lui faire confiance, il n'a qu'une parole et trop de respect pour les individus et les Français pour agir autrement. Mais jamais il ne se rangera aux arguments (souvent fallacieux) des nonistes, et il a bien raison.

    En face ? Villepin a commis une erreur, il est resté à l'UMP, il n'est donc pas indépendant, Borloo prend le même chemin, ceux là sont dans le clan des ouiistes neo-libéraux, difficile de faire croire qu'ils changeront la donne. Marine le Pen est certes de l'autre coté (noniste) mais elle ne gagnera jamais au second tour (trop clivante et sans expérience). En clair le seul candidat anti-système, affichant des valeurs républicaines et capable de gagner au second tour est..François Bayrou, l'UMP le sait depuis longtemps, le PS aussi d'ou le déluge de quolibet et de mépris qu'il reçoit des deux cotés.

    Oui, il est anti-système, c'est clair : tout simplement parce qu'il est droit et intègre et quand il dit quelque chose, il le fait, contrairement aux Socialistes et à l'UMP. Il est anti-système parce qu'il se refuse à sacrifier une certaine idée de la France, ce que font en douce Socialistes et UMP, l'air de rien. Mais contrairement aux nonistes, il juge que l'Europe peut protéger cette idée de la France et que la construction européenne et cette France-là ne sont pas antinomiques. Les Socialistes, au contraire, sont parfaitement prêts à sacrifier la France sur l'autel du progrès "européen", et l'UMP sur celui de marchés faisandés, européens ou non. Ce n'est pas une fatalité.  

    Si le béarnais est capable de fédérer quelques nonistes alors il disposera d'un réservoir lui permettant d'atteindre le seuil fatidique des 20%/22% susceptible de lui ouvrir les portes du second tour et donc la victoire (en 2007 il était parti de 6% pour atteindre les 18%, cette fois il partira de 8% a 10% !). François Bayrou doit envoyer un message au nonistes c'est l'une des conditions de sa réussite de 2012. bien à vous tous amis républicains de gauche comme de droite. Un citoyen comme les autres.

    Vous êtes bien optimiste si vous pensez que 2012 peut se jouer sur la construction européenne. Bayrou peut promettre de ne pas mentir aux Français. Le message qu'il peut faire valoir c'est qu'il ne lâchera pas la France pour des chimères, ce que les autres parti pro-européens sont prêts à faire sans concessions ni questions. Mais renoncer à l'Europe, c'est inenvisageable.

  • Ce n'est pas Israël qui menace le Moyen-Orient

    Je n'ai guère de sympathie pour Netanyahou, mais le fait est qu'il a marqué des points avec l'affaire wikileaks. Finalement, la diplomatie israélienne est globalement transparente, ce dont peu de démocraties peuvent se targuer, et les grandes orientations se décident à la Knesset, au parlement israélien. Comme j'aimerais qu'on en fît autant en France !

    Que constate-t-on ? Ce n'est pas Israël que craignent les pays arabes, mais l'Iran ! Cela fait près de 30 ans qu'Israël dispose de l'arme atomique. C'est même une des quatre seules nations à être capables d'assembler des bombes à neutrons. On ne l'a jamais entendu se targuer de sa suprématie nucléaire pour menacer d'autres pays de la région. Ce pays n'est par ailleurs impliqué dans aucune action hostile contre ses voisins, sauf au Liban ou une armée autonome menace régulièrement son territoire et en Palestine dont le statut est controversé. 

    Ailleurs, Israël n'intervient pas, si ce n'est en Iran, probablement par voie informatique, en tentant de saboter les centrales iraniennes. Il n'y a là rien que de légitime puisque le président iranien menace régulièrement de raser Israël de la carte.

    Les pays arabes craignent donc l'Iran, et ce n'est pas étonnant : l'Iran finance de longue date des groupes terroristes, y compris dans les pays arabes. Seulement, voilà, les dirigeants de ces pays ne jouent pas franc jeu et préfèrent persister à présenter l'état d'Israël comme le Diable, tout en se méfiant comme de la peste de l'Iran. C'est à deux d'être clairs avec leur opinions publiques, à eux de hiérarchiser les dangers.

    La réalité, c'est que l'Iran n'inspire confiance à personne et collabore avec un autre état paranoïaque notoire, la Corée du Nord, qui lui livre ses missiles. 

    L'Iran dispose désormais de missiles qui lui permettent d'atteindre l'Europe Occidentale. Ces missiles n'ont aucune autre utilité stratégique que de pouvoir véhiculer des explosifs nucléaires. L'Europe Occidentale est donc une cible militaire pour l'Iran.

    Nous ne sommes pas obligés de mener une guerre militaire contre l'Iran, mais une guerre économique, c'est possible, y compris face à ses alliés ou ceux dont les choix commerciaux ne sont dictés que par le seul mercantilisme. Pas que ce soit un mal en soi, mais si cela nous menace...

  • Inquiétant désarmement européen

    Quand on observe dans le détail les plans de réduction de dépenses des grands pays européens, on observe que partout les budgets militaires souffrent.

    J'avoue que je suis perplexe devant l'incohérence des pays européens. Ils sont engagés sur tous les continents, avec des forces parfois importantes, et, en même temps, ils réduisent toujours plus leurs moyens.

    Bien plus grave : les mesures d'austérité touchent également la recherche dans le domaine des technologies militaires, tandis que des pays agressifs et expansionnistes, au moins localement, investissent, eux, de plus en plus. 

    Plus que jamais, l'Europe laisse l'Amérique supporter toute seule le fardeau d'assurer la sécurité du monde. Partout où il y a des crises, nous sommes désormais incapables d'intervenir, simplement pour des raisons financières.

    Sans dépenses nationales, les industries d'armement n'auront plus guère de débouchés et seront condamnées à disparaître ou à vendre à outrance à l'étranger.

    Dans ces conditions, l'OTAN a-t-elle encore un sens ? Je me demande ce que vont bien pouvoir se dire ses représentants les 19 et 20 novembre prochains.

    Il me paraît au minimum nécessaire de conserver la suprématie au moins qualitative à défaut de quantitative.

    Pendant ce temps, l'Iran, la Chine, la Corée du Nord, malgré sa pauvreté, développent des programmes militaires de plus en plus lourds. Or, ces pays sont des régimes despotiques, le premier et le troisième menaçant clairement la sécurité du monde. On peut également craindre qu'un jour des organisations terroristes s'associent pour développer à leur tour une recherche militaire en vue d'actions terroristes plus destructrices. Apparemment, il y a tout de même au moins une démocratie qui se soucie de l'expansion perse, sans doute parce qu'elle est la première concernée par le danger que cette expansion représente.

    Couper dans les budgets militaires, c'est facile et cela ne mange pas de pain auprès de l'opinion. Attention, car c'est un calcul à court terme qui pourrait un jour nous coûter très cher. A la veille de la Seconde guerre mondiale, l'armée française n'avait pas même assez de cartouches de fusil pour munir ses soldats de munitions suffisantes, et trois cinquièmes de son aviation étaient hors d'usage.

  • Europe-Chine, un marché de dupes ?

    Sur le papier, l'affiche est belle : 46 pays représentant 60% de la population mondiale et 60% du commerce international (mais seulement 29% des exportations européennes contre 45% des importations). Mais le 8ème Asian Europe Meeting (ASEM), qui se déroule cette semaine à Bruxelles, a pourtant toutes les allures d'une grand'messe. Puissance invitante, l'Union européenne est en effet incapable de répondre aux deux principales questions de l'ordre du jour : une vraie réforme du FMI, et non un simple ajustement comme ses Ministres des Finances l'ont proposé le week-end dernier, et la relance des négociations climatiques, question sur laquelle les Vingt-Sept n'ont pas encore de position commune. Du coup, la portée symbolique de ce Sommet devrait surtout profiter à la Chine, qui se retrouvera en position de force le 6 octobre pour le Sommet UE-Chine. 

    Lors du dernier Conseil européen, les Chefs d'État et de gouvernement avaient promis que désormais la « réciprocité » serait le maître mot en matière commerciale. De ce point de vue, avec la Chine, le compte n'y est pas : le secteur du bâtiment, faramineux, est interdit aux étrangers; les marchés publics sont limités (par exemple, sur 22 000 licences de téléphonie, 14 seulement sont non chinoises); le pillage technologique prend des allures de désastre et des firmes aussi importantes pour le commerce extérieur français que Danone ou Alstom en ont fait cruellement les frais; enfin, la Chine est le paradis des contrefacteurs tant et si bien que les deux tiers des produits contrefaits saisis en Europe par les douanes sont d'origine chinoise (85% pour les produits dangereux !). J'ajoute que voir le premier ministre Wen Jibao annoncer à Athènes la création d'un fonds de 5 milliards de dollars pour aider les armateurs grecs à commander des navires à des chantiers navals chinois, n'est évidemment pas une bonne nouvelle pour l'emploi en Europe !

    Face à un tel défi, au demeurant prévisible depuis au moins 10 ans, l’Union européenne doit enfin adopter une stratégie digne de ce nom. Les États membres doivent s’abstenir de jouer un jeu personnel qui empêcherait l’émergence d’un bloc européen uni. Cette stratégie serait d’autant plus crédible si l’Europe s’attachait aussi à définir une politique industrielle offensive, dans laquelle la France prendrait toute sa part. Les échanges commerciaux avec la Chine ne peuvent plus continuer de se faire au détriment de notre recherche, de nos brevets, de nos emplois. Poser cette question au prochain sommet UE-Chine montrerait que l’Europe a enfin décidé de ne pas laisser faire, a enfin décidé d’exister. 

    Marielle de Sarnez, députée européenne 
    Vice-présidente du Mouvement Démocrate 
    Membre du Cabinet Shadow, responsable des Affaires étrangères et de la gouvernance internationale

    Bon, je protestais contre les mesures prises par le gouvernement américain, il y a peu, mais réflexion faite, après ce que dit Marielle, il va falloir des mesures énergiques...