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La corde pour nous pendre...

Je considère la situation de la Grèce, à l'heure actuelle, et je me dis vraiment que si on la lâche, c'est à dire qu'elle fait défaut de paiement, on est foutu. Que se diront les marchés ? Que l'euro n'est pas une monnaie fiable, que l'Europe n'est pas une entité sûre, et donc, que n'importe quel état européen peut faire défaut, désormais.

Et là, je vous dresse le tableau de la suite : panique générale sur les marchés, personne ne sachant plus où placer ses fonds pour qu'ils soient sûrs. Je ne parle même pas des banques que tout le monde conchie imbécilement : si jamais les États crament, elles, elles sont carbonisées. Personne pour les recapitaliser, et des actifs pourris à la pelle. Y'aura plus que les belles démocraties que sont la Chine, les pétro-monarchies ou encore la Russie pour racheter pour l'euro symbolique toutes les banques européennes d'un coup. 

Et là, ceux qui pleurent sur les salauds de banquiers qui se goinfrent auront une raison de pleurer pour quelque chose, parce que les Chinois, les Russes et consorts, ils ne nous feront pas de cadeau. Aucun.

Ah oui, les Russes, vous savez les meilleurs alliés stratégiques de la France, selon Marine Le pen qui se pâme chaque fois qu'elle voit Poutine. Ben tiens, y'a une institution russe qui lui conviendrait bien à la Marine : l'asile de fous.

En somme, si on ne tient pas le défilé des Thermopyles, les Perses, passent, quoi.

Quand je pense qu'il y a des andouilles pour estimer qu'on a coulé trop de fric en Grèce, que les Grecs n'ont qu'à se démerder, ou encore qui comparent la situation grecque à celle de l'Argentine il y a 15 ans, en faisant valoir que cette dernière s'est finalement redressée. Tu parles, Charles...Il n'y avait pas de crise des dettes des États, à cette époque, et elle n'entraînait pas toute une zone dans sa chute.

Bref, on a tous la corde autour du cou, mais le problème, c'est que c'est la même corde. Alors si jamais il y en a un qui est pendu, devinez un peu ce qu'il se passe pour les autres...

Le truc, c'est qu'on a un gros souci ; on est dans la ligne de mire des agences de notation, et là, la politique économique de la France va être un exercice de haut équilibre :

- soit on tente de réduire drastiquement les déficits en baissant la dépense publique et en montant les impôts, mais on casse la croissance. Perspectives de croissance en berne ? Tac, note dégradée par les agences.

- soit on tente de relancer la croissance et on y va mollo sur les impôts, et dans ce cas, déficits, et paf, perspectives de croissance en berne, note dégradée.

Il faut donc une équation gagnante, c'est à dire croissance + réduction des déficits. C'est exactement ce qu'a calculé Bayrou qui est convaincu qu'on ne peut pas s'en sortir sans associer les deux (d'où son fameux slogan, Produire, Instruire, Construire).

Mais c'est pas joué. Ça va être très chaud. Super chaud, même. Sur le fil du rasoir. Un pas de côté, et on chute...

Moi, je crois que les gens sont prêts à faire des efforts en général : tenez, prenez la Grèce. Les Grecs étaient résignés et admettaient d'en prendre plein la gueule quelque temps. Pourquoi sont-ils dans la rue aujourd'hui ? Parce que ce sont toujours les mêmes qui paient cash. Les petits, les salariés, les fonctionnaires, et pendant ce temps, les professions libérales continuent à frauder, les armateurs à être exemptés d'impôts et l'église orthodoxe à ne pas payer un kopeck de taxes foncières alors que les Grrecs ordinaires la paient 6 ou 7 fois. Je serais là-bas, moi, pour une fois, je serais un chasseur de koulaks, et pourtant, ceux qui me lisent savent que ce n'est pas vraiment la ligne du blogue...Dans une crise d'une telle ampleur, il faut être irresponsable pour ne pas partager l'effort. Et pourtant, le gouvernement local est censé être socialiste...Comme quoi, nul n'est prophète en son pays !

Il faudra donc avoir en permanence le souci de la justice, quoi qu'il advienne dans l'avenir pour la France. C'est le seul fil auquel tous les Français sans distinction peuvent accepter de se rattacher.

Commentaires

  • Très juste! Ce qu'on peut regretter, c'est que l'Europe n'ait pas d'emblée réussi à voir (où alors elle l'a vue auquel cas c'est une faute grave) dans quelle situation se trouvait la Grèce: ce qui a amené à un premier plan de sauvetage, presque inutile, conforté par un second.

    Peut-être aussi et même sans doute, que la pression européenne n'a pas été suffisamment mise sur la Grèce. Contrairement à la pression du FMI si je ne me trompe. Le travail au noir là-bas, les gens qui ne payent pas d'impôts, il est peut-être plus que temps que ça s'arrête... Et l'Europe aurait dû faire arrêter ça depuis bien longtemps déjà.

    Après, il y a la difficile équation entre "austérité" et "croissance". Là, on joue clairement sur le fil. Mais il me semble que l'on n'a pas d'autre choix, que ce soit en Grèce (dont en plus il faudra annuler une partie de la dette), ou que ce soit en France tout simplement.

    Bayrou compte jouer sur ce fil, ce qui semble le plus intelligent économiquement, mais il me semble aussi que Hollande, s'il n'est pas dépassé par son aile gauche, compte également jouer sur ce fil. Cela crée de la concurrence politique, dans notre intérêt à tous.

    Il est regrettable que le gouvernement Sarkozy n'ait pas pris certaines précautions, dès 2007, pour qu'on ne soit pas aujourd'hui positionnés sur ce fil si tendu et si précaire, du moins pour ce qui concerne la France. Une France dont la note AAA est continuellement menacée.

  • Si la Grèce "... fait défaut de paiement, on est foutu. Que se diront les marchés ? Que l'euro n'est pas une monnaie fiable, que l'Europe n'est pas une entité sûre, et donc, que n'importe quel état européen peut faire défaut, désormais."

    Mais ça n'a rien à voir, l'euro et la Grèce (le faire croire, c'est donner raison à Le Pen et autres extrême-gauchistes !). Que des entreprises, des ménages ou des pays qui utilisent l'euro fassent faillite, ça ne change rien à la monnaie elle-même. Dire qu'un crédit accordé en euros à tel emprunteur, est pourri (subprime), ça ne veut pas dire que la monnaie est non fiable, mais tout simplement que l'emprunteur est non fiable.

    Pourquoi confondre les deux ?

    D'ailleurs, en pleine crise de la dette, l'Allemagne a pu trouver des prêteurs qui lui ont prêté — en euros ! — à des taux d'intérêts réels *négatifs*, autrement dit, qui avaient tellement confiance dans sa capacité de remboursement, et dans la valeur future de la monnaie, qu'ils acceptaient de perdre un peu de pouvoir d'achat au passage.

    "N'importe quel état européen peut faire défaut, désormais." Evidemment ! N'importe quel Etat du monde, d'ailleurs. C'est le premier ministre lui-même qui parlait en 2007 de "France en situation de faillite", avec une dette autour 70% du PIB. C'était au premier degré ; si "les marchés" ne sont pas capables de comprendre le premier degré, on ne peut rien pour eux.

    Il y a un truc tout simple : depuis que les Etats empruntent à des prêteurs, ces prêteurs demandent un taux d'intérêt… autrement dit, ils considèrent qu'il y a un risque (de non-remboursement, de dévaluation ou d'inflation : les trois reviennent exactement au même pour le prêteur).

    Venir crier aujourd'hui "ouh là là, si la Grèce fait défaut, tout le monde saura qu'il y a un risque", c'est réinventer l'eau glacée.

  • salut JF
    Je pense que le fil en question est très tranchant. Pas de faux-pas...
    @Fred
    Salut, Fred, toi, tu ne fais pas partie des abrutis, en revanche, je ne comprends pas comment tu peux adopter le principe d'un défaut de paiement de la Grèce.
    Bien évidemment, les emprunteurs de toute sorte associeront dette de la Grèce et dettes des autres maillons faibles de l'Europe. Et progressivement, la contagion gagnera. Cela me semble évident, et je ne vois pas en quoi cela fait le jeu des démondialisateurs ou de MLP.

  • Cette "évidence" ne me semble exister que dans l'esprit de ceux qui ne voient pas que la Grèce est déjà en faillite... et qu'en plus cela a déjà été acté par l'Europe ! (décode de -21% décidée le 21 juillet).

  • Ceci dit, je suis 200% d'accord sur "Il faut donc une équation gagnante, c'est à dire croissance + réduction des déficits."

  • Ca veut dire koaaa etre d'accord à 200^^^ un nouveau truc comptable?

  • La solution simple pour la Grèce, et pour toute la zone euro, est d'emprunter directement auprès de la BCE au taux où celle-ci prête aux banques, c'est-à-dire à 1% voire moins. D'ailleurs, les banques qui prêtent aux Etats sont obligées d'emprunter l'argent auprès de la BCE. Les banques ne vont qu'engranger le différentiel entre l'emprunt à la BCE à 1% max et les prêts aux Etats (18-20% dans le cas de la Grèce). Elles ne font rien d'autre sur le sujet.

    Il faut donc couper l'herbe sous le pieds des spéculateurs. Voilà la cible.

    Mais évidemment on peut d'abord penser à protéger les rentes des actionnaires des banques et agiter la peur qui résulterait de la faillite des banques privées. Et on constate le succès de telle politique dans toute l'Europe.

    Si les banques s'écroulent, ce n'est pas grave. Des privés perdront beaucoup d'argent mais ça ne me fera pas pleurer.
    Il faut que les banques financent l'économie réelle. Si les banques privées ne peuvent plus le faire, ce sera le rôle d'une banque publique crée ad hoc. L'Etat garantira les économies des particuliers comme inscrit dans la loi.

    Ensuite, taxer les plus riches n'entrainent absolument pas la fin des investissements. Ce sont les banques qui investissent, concrètement. Les actionnaires ne vont que s'acheter des titres de propriétés lucratives qui leur permettent de prélever des dividendes sur la richesses produite par les travailleurs d'une entreprise. Les actionnaires sont des rentiers, pas des investisseurs.

    Faut arrêter de céder aux injonctions de la finance.

    Résistons !

  • "C'est le seul fil auquel tous les Français sans distinction peuvent accepter de se rattacher."

    Il n'y a jamais eu d'unité du peuple français sur aucun sujet (sauf peut être sur le "fait républicain" après 1919) Vous confondez fait majoritaire à 51% hautement clivant et adhésion fraternelle de la Nation.

    Nous sommes au cœur d'une lutte de pouvoir entre factions; un sursaut national au nom du bien commun, c'est du fantasme, en particulier quand les partis qui nous gouvernent depuis 40 ans sont à la manœuvre.

  • @ L'Hérétique,

    Vous avez raison, nous n'avons pas le droit de critiquer la mauvaise gestion des banques, nous n'avons pas le droit de critiquer un comportement d'escroc et de profiteurs, ça non !

    Nous devons éponger les dettes des banquiers avec l'argent des contribuables, nous devons nous montrer solidaires des profiteurs pour... que les Russes et les Chinois ne puissent pas tout racheter pour pas cher, à cause de la mauvaise gestion des banquiers.

    Mais attention, hein ! pas le droit de critiquer, nous devons faire profil bas, payer et nous sentir coupables des conséquences des actes des autres !
    Si le pire se produit, c'est nous mêmes, les pigeons, qui devrions nous sentir coupables ^^

    Trop bien.

  • Z'avez raison Abd Salam, nour devrions donc demander comptes à M.Rebsamen de sa gestion chez Dexia...

  • C'est " rigoletto" il ne figure pas là:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dexia
    Mais là voui:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Rebsamen
    Allez comprendre...

  • @Olympe,
    Effectivement à la vue des compétences, il y a matière à s'inquiéter...

  • Oups, ai oublié les girls...
    @Mrs C qui essaie de jouer les "clones, les clownies clooney" Chai plus trop...
    Get lost! Je n'aime pas les "manipulateurs/trices" et sais les détecter puissance grand "V", chai com cha la vie.

  • "Quand je pense qu'il y a des andouilles pour estimer qu'on a coulé trop de fric en Grèce"

    Andouille vous-même.

    Lorsqu'il fut clair en 2008 que la Grèce ferait faillitte de toutes façons -- et c'était parfaitement clair dès Q4 si l'on suivait un peu -- nous aurions du donner une année aux banques pour se recapitaliser suffisamment pour faire face à des faillitte en cascade.

    À la place, nous leur avons donné trois années de plus pour créer une bulle encore plus grosses (les commodités et les bons du trésor occidentaux) en les laissant maquiller leurs comptes. (Vous ou moi irions en prison pour cela; eux touchent des bonus.)

    Quant à votre crainte des marchés, elle est irrationnelle et injustifiée. Une banque en faillite est une banque en faillite. Elle est mise sous la tutelle d'un administrateur judiciaire, y compris lorsqu'elle appartiendrait à un pétro-monarque. Et lors d'une faillite de banque, l'effet de levier est tel que les créanciers récupèrent au mieux quelques miettes.

    Si cela peut vous aider à mieux dormir, rappelez-vous que l'Etat prime sur le marché, même si le milieu financier voudrait vous faire croire le contraire. Car c'est à l'Etat que revient la charge de garantir (ou non, si besoin) le droit de propriété.

    Bref, à vous lire, il faut maintenir le status quo: taxer les pauvres jusqu'à la dernière goutte de sang, pour garantir les avoirs et salaires de supra-riches qui se sont enrichis en pillant, en exportant les emplois, et en orchestrant le plus gigantesque Ponzi jamais créé. Excusez, mais c'est à vomir.

  • Bye, bye Falcon :)
    Le respect ne se dicte pas, mais se mérite ou s'impose de lui-meme...Eh bè nan, j'ai pas bavé j'ai simplement fait un rappel à ce qui fut, à la terre koaa.
    Les face-à-face avec le miroir, vont devenir de moins en moins faciles à vivre, mais chacun sa vie, les miens seront sereins tout ce qui m'importe.
    Bonne soirée à vous.

  • @Denis
    Si les banques coulent et que toutes vos économies partent en fumée, je vous assure que vous aurez un raisonnement tout différent...

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