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Société - Page 8

  • Philippine, génération montante du MoDem

    Philippine LaniessePhilippine, je la connais. Nous nous sommes rencontrés à l'occasion d'une réunion chez Béatrice, une élue MoDem, il y a quelques années. Philippine illustre de façon positive l'esprit du militantisme tel que je le conçois pas tel que je l'ai dénoncé dans mon précédent billet.

    Philippine n'est pas quelqu'un qui hurle, tempête, exige, réclame son dû. Ce n'est pas non plus quelqu'un qui veut faire table rase du passé, véhicule des idéaux grandioses et parle sans discontinuer des valeurs  du centre ou même des siennes.

    Philippine a la tête sur les épaules. C'est une jeune femme modeste, qui accepte de participer à une édification commune, même si ce ne sont pas ses idées que l'on met en avant d'abord, même si ce n'est pas elle que l'on promeut. 

    Philippine n'a pas de problème d'ego. Elle ne soumet pas à un chantage incessant ses co-listiers ni les principaux responsables politiques de son parti à l'aune de ses analyses personnelles et accepte les compromis. Elle ne juge pas non plus ceux qu'elle affronte ou au contraire avec lesquels elle s'allie sur des étiquettes mais simplement sur ce qu'ils disent et font ou ont fait. Droitier, gauchiste, sarkozyste, autant d'épithètes véhéments qui lui indiffèrent.

    Philippine est sûre de son éthique personnelle : elle n'a pas besoin de se réclamer de ses valeurs à tout bout de champ ni d'en parler sans cesse parce qu'elles fondent son engagement et que son action politique est simplement leur expression.

    En plus d'être intelligente, Philippine est une jolie jeune femme, ce qui ne gâche rien. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle m'a convaincu de ré-adhérer au MoDem cette année. En fait, on n'a même pas parlé ensemble, ou, tout du moins, pas de ré-adhésion. 

    Philippine m'a convaincu simplement par son action et ses préoccupations. Pas de posture politicienne quand elle s'exprime, de l'intérêt et du pragmatisme notamment sur le thème de l'emploi et de l'alternance, pour lesquels elle a des idées à proposer et à mettre en application. Elle a, à cet effet, bien en tête la possible déclinaison francilienne du Made in France en lequel je fonde tant d'espoirs, à l'instar de Bayrou.

    J'ai de la chance, Philippine Laniesse est une nouvelle élue au conseil régional d'île de France, puisqu'elle figurait en bonne position sur la liste de Valérie Pécresse (je rappelle que le MoDem a fait alliance avec la candidate de la droite). Je vais donc pouvoir l'interpeller, lui proposer le fruit de mes propres réflexions, et j'ai bon espoir de pouvoir l'inviter à répondre à quelques questions ici, sur ce blog, sur le devenir de l'île de France au fil des mois qui vont passer.

  • Face au complotisme, le projet salvateur et si particulier de Bayrou

    Notre société souffre de plusieurs maux, mais à mon sens, le plus dévastateur d'entre eux, c'est le complotisme et sa soeur jumelle, l'irresponsabilité. Quand j'analyse le développement du djihadisme, je vois bien qu'il ne serait pas possible pour lui de prospérer sans ce terreau fertile en maux les plus funestes. Le complotisme s'alimente de deux fécondes nourrices que sont la paranoïa et l'irresponsabilité. Plutôt que de saisir son sort à bras le corps, on préfère voir le mal chez l'autre, ailleurs, quitte à l'inventer de toutes pièces. L'antisémitisme se développe sur la même base et avec lui son avatar, l'anti-sionisme et les discours anti-israéliens qui l'accompagnent. Le Juif devient la cause universelle du mal. De sinistres individus tels que Soral ou Dieudonné en font leur beurre. Le Front National  retire de larges bénéfices de ce principe actif, mais pas seulement : la propagande d'États importants en fait le fond de son commerce, Russie en tête pour citer un exemple édifiant.

    Le coup de gueule de Périco Légasse me gêne par exemple à plus d'un titre. C'est devenu un lieu commun que d'accuser la classe politique d'avoir conduit la France là où elle en est. Oh, je ne l'excuse pas bien sûr, mais j'aimerais rappeler que la France, c'est nous ! Oui, Nous, les citoyens français. Notre pays est aussi ce que nous en faisons. C'est la facilité de trouver les causes de tous nos maux chez autre que soi-même.

    Que fait chacun d'entre nous pour s'améliorer, favoriser ses proches et aider son pays ? Qu'elle est loin la pietas  chère aux anciens Romains qui ne félicitaient de héros que ceux qui s'étaient voués au Bien commun ! Où sont-elles les sagesses pratiques antiques, stoïcisme, épicurisme dont l'individu était l'objet principal et l'idéal moral par l'action le vecteur principal ?

    J'ai aimé le Bayrou de 2012 parce qu'il a amorcé un projet fondé sur l'action personnelle. Il eût fallu qu'il poursuivît dans cette voie. Deux choses me plaisaient dans son discours : a) la volonté de ne pas accuser le mondialisme, l'Europe, une communauté ou qui que ce soit de nos maux b) l'idée que chacun d'entre nous pouvait agir concrètement. Ainsi, le développement de la consommation made in France est l'expression de cette manière bien plus intelligence de penser l'action politique. Il ne s'agissait plus de théories mais de choses concrètes : nous voulions que nos emplois restent en France ? Il fallait acheter des produits fabriqués en France, dans ces conditions.

     Il faut aller plus loin et ne pas avoir peur de mettre les Français face à leurs contradictions : nous aspirons à l'emploi, à l'aisance sans effort personnel. Je ne parle pas de l'antienne sur le travail tout sauf convaincante que l'on  chantonne sur tous les tons à droite mais du pouvoir économique personnel dont nous disposons. 

    Notre porte-monnaie nous permet d'acheter éthique, fair trade, biologique, bien-être animal, local et français. Oui, nous le pouvons, alors pourquoi ne le faisons-nous pas ? Pourquoi ne pensons-nous jamais à nous améliorer nous-mêmes avant de vouloir "changer la société" ? Changer la société, c'est un projet complètement dépassé. Aujourd'hui, le salut de la société passe par chacun d'entre nous. Changeons-nous nous-mêmes !

    J'ai bien aimé Bayrou pour cela. Je crois que François Fillon tient un discours de responsabilité également, mais il existe une différence majeure avec Bayrou : il ne promet que des larmes et du sang. C'est une sorte de Père Fouettard quand Bayrou est le porteur d'un projet d'espoir (d'où le titre de son livre, d'ailleurs).

    J'analyse l'échec du MoDem 2007-2014 par l'arrivée massive de nouveaux militants fonctionnant à l'ancienne. Le plus effarant, c'est qu'ils ne s'en soient pas rendus compte ! Tous, ils ont aspiré à la reconnaissance personnelle, aux postes, aux honneurs, aux titres, à changer la société. C'était la valse des egos. Très peu ont vu le caractère philosophique et très particulier de la démarche de Bayrou. Le pompon, cela a été les auto-moteurs, devenus une force de contestation au lieu de constituer cette élite militante autonome à laquelle aspiraient François Bayrou et Marielle de Sarnez. Au fond, c'est cela qu'ils aiment, je crois : des militants adultes. «Responsable», «adulte», «libre», ce sont des mots que j'ai souvent entendu Marielle de Sarnez prononcer, elle qui partage avec François Bayrou la conviction que nous sommes fondamentalement libres de nos choix.

    J'ai été scié et déçu que les Libéraux ne comprennent pas cette démarche dont ils auraient pu s'emparer le moment venu. Au contraire, en 2012, ils ont meuglé avec les veaux de gauche "au nationalisme" quand Bayrou a promu le Made in France. Depuis, tout en conservant une parenté de pensée avec les libéraux français, j'ai un peu pris mes distances. Je trouve qu'ils pèchent à peu près autant que les communistes et l'Étatisme dont ils dénoncent avec constance les méfaits, en tenant un discours 100% idéologique et dogmatique. Dommage pour eux.

    Je crois profondément que Bayrou doit reprendre son programme de 2012 et achever ce qui a été initié : construire un projet de société organisé tout entier autour de l'individu et de son pouvoir. Je pense qu'un nouvel humanisme, ce serait cela. Si nous devions parfois partager quelques points communs avec les Verts (détestables par tous les autres aspects) c'est ce goût pour la responsabilité. Malheureusement, les Verts limitent cette vision à certains aspects de l'écologie, et encore. Ils aiment beaucoup interdire, ces amis du "il est interdit d'interdire"...

    Oui, je crois que proposer l'alternative que je discerne dans le projet de Bayrou est souhaitable dans notre société. Je crois enfin qu'il ne s'agit pas de verser dans l'individualisme, mais, bien au contraire, de favoriser l'intelligence collective, spontanée. Les individus, quand on les laisse libres, qu'on les informe et qu'on leur donne les moyens d'interpréter le monde, sont capables de s'organiser. Bayrou cite souvent le projet Wikidedia qui l'impressionne beaucoup. Eh bien ce que je proposer, c'est de wikipédier notre société et d'accepter les décisions des Français pourvu qu'ils en assument les conséquences. A nous, les politiques responsables, de les leur montrer, de les leur expliquer, de proposer, et, aux Français d'interpréter et de faire leurs choix.

  • Ça retombe toujours sur les femmes.

    J'ai suivi les enfilades qui ont suivi la sortie dégueulasse et infecte du Docteur Lecoquierre sur les femmes qui votent Front National. Pour mémoire, je rappelle qu'il appelait à les faire violer, et, dans l'ignominie, ce salopard n'hésitait pas à en rajouter une couche en suggérant que le viol soit le fait d'hommes noirs ou arabes. Ce type est un chien, parce que derrière l'ironie de façade, il y a en réalité bien une conception racialiste de la société qui s'exprime. Cela dit, ce n'est pas mon sujet.

    En parallèle, j'observe que du côté de l'islamisme, ce sont toujours des femmes voilées qui sont agressées et pointées du doigt, jamais les barbus eux-mêmes.

    In fine, dans tous les cas de figure, ce sont toujours les femmes qui en prennent plein la face. Coupables faciles et souvent moins portées à se défendre contre la violence...

    La misogynie n'a pas vraiment de couleur politique, même si, il est vrai, certaines factions politiques et/ou religieuses lui ouvrent la voie plus que d'autres.

    Un type comme Lecoquierre trahit bien ce qu'il est au fond. Et ceux qui s'en prennent aux femmes voilées montrent bien qu'ils détestent au moins autant la femme derrière le voile que le voile lui-même.

  • État d'urgence.

    Avons-nous d'autres choix, désormais, que d'aller écraser militairement DAECH, faire la chasse aux fondamentalistes islamistes dans nos banlieues et changer nos lois pour les chasser de notre pays ou les enfermer à vie dans des prisons sécurisées ?

    Les services spéciaux savaient que des attentats menaçaient notre pays, Paris en particulier. Je ne serais pas étonné d'apprendre que les kamikazes qui se sont fait exploser étaient fichés et qu'on les connaissait.

    Même s'ils sont nombreux, nous devons désormais traiter avec bien moins de tolérance le radicalisme islamique. S'il faut changer nos lois pour cela, changeons-les.

    Ne jetons pas pour autant la pierre à nos concitoyens musulmans : regardez ce qui se passe au Proche-Orient, au Liban, en Syrie, ce sont les premiers à payer un lourd tribut à l'extrémisme.

    Nous vivons aujourd'hui en France ce que la Syrie, le Liban, la Jordanie, l'Irak, et aussi Israël, vivent tous les jours.

    Le fondamentalisme islamique n'est pas l'ennemi d'une nation ou d'une religion mais du monde entier.

  • Mixité sociale : il est grand temps d'éjecter les Socialistes.

    Je lisais le dernier billet du Tovaritch "Je suis stupide j'ai voté Hollande" sur la mixité sociale. Je n'en partageais pas les conclusions, mais, en revanche, tout à fait l'analyse. Encore deux années à tenir avec l'hypocrisie socialiste. Je bous chaque fois que j'en entends un, maintenant. Ils nous resservent le coup de la mixité sociale. C'est une sacrée brochette d'hypocrites de tout acabit. Les cadres socialistes, dès qu'ils ont un peu d'argent, s'escriment à éviter pour leur progéniture les établissements publics dont la réputation fait peur.

    Je ne suis pas tout à fait le Tovaritch "Je suis stupide j'ai voté Hollande" sur la dimension ethnique de la fuite, en revanche. Si je vivais en Égypte à Héliopolis, quartier aisé, branché, occidentalisé et ouvert du Caire, je pense que je n'aurais aucun état d'âme à inscrire mes enfants dans les mêmes établissements que la bourgeoisie égyptienne. A l'inverse, si je résidais en Seine-Saint-Denis, je fuirais comme la peste les Francs-Moisins et autres cités de ce genre. 

    Le fond du problème n'est pas ethnique, il est social. Évidemment, il finit par se doubler d'une dimension ethnique et religieuse parce que la misère sociale croise des revendications identitaires (l'Islam en est une). 

    La proposition socialiste est d'une bêtise et d'une malhonnêteté sans nom et fera porter le chapeau comme d'habitude à ceux qui ne peuvent pas résister. Ils ne savent pas quoi inventer pour mettre à plat ce qui reste de l'école qui marche.

    Je ne supporte plus cette gauche. Elle me sort par les yeux.

    Des trois points fondamentaux cités par le Komrad "Je suis stupide j'ai voté Hollande", je retiens surtout la sécurité. C'est ça l'enjeu, c'est évident. Celui-là même que le laxisme du Syndicat de la Magistrature et de Taubira font gonfler dans des proportions démesurées.

    Je lisais l'entretien donné à Zinc Magazine par Béatrice Lecouturier, une candidate MoDem sur la liste de Valérie Pécresse, et je pense qu'elle a raison : la préoccupation principale, c'est la sécurité. Et pas qu'en île de France !

    On ne devrait jamais l'importer. Les migrants qui jettent des pavés sur les policiers et les chargent à Calais devraient être expulsés de suite dans leur pays d'origine et tant pis s'il y a la guerre là-bas. Ils n'auront qu'à y charger les islamistes.

    Il y a évidemment un lien entre immigration et insécurité, le nier serait malhonnête, mais ce n'est pas tout à fait celui qu'on croit. Ce n'est pas la nationalité qui fait le délinquant mais un système de croyances et des habitudes de vie. Le seul fait de considérer une femme comme un être inférieur devrait suffire à refouler des demandes. Ordre sine qua non devrait être donné à tout candidat à l'installation sur notre sol de ne faire porter ni voile ni quelque vêtement ou insigne que ce soit qui pourrait porter atteinte aux droits de la femme. Dans le cas contraire, dehors ! Je ne pense pas me tromper en assurant que la perception de la femme et la délinquance ont un lien, pas forcément visible, mais fort.

    Revenons à nos moutons : ce n'est pas la mixité sociale que craignent ceux qui fuient les établissements scolaires fréquentés par la racaille et les délinquants mais bien l'insécurité et la manière dont seront traités leurs enfants. Il y a l'insécurité définie juridiquement, mais aussi l'insécurité ordinaire, crachats, insultes, observations grossières et menaçantes aux filles, et cetera...

    Valérie Pécresse veut rétablir la sécurité dans les lycées : bienvenue dans les écuries d'Augias...Comment compte-t-elle s'y prendre ? Il n'y a pas d'actions sans justice forte et ferme, un programme de construction de prisons pour les nationaux et des procédures d'expulsion expéditives pour les étrangers. 

    Je crois donc la Région quasiment impuissante dans le domaine de la sécurité. Il suffit d'ailleurs de consulter le tableau de répartition des compétences suivant pour en savoir une preuve. Par mesure prophylactique, il sera bon d'asséner une claque magistrale à toutes les élections d'ici la prochaine présidentielle, mais, pour changer la politique en cours, il faudra une nouvelle majorité. Encore faudra-t-il qu'elle soit dotée d'une réelle volonté politique, ce que j'attends de voir avec un certain scepticisme...

     

     

     

     

     

  • Transports et environnement : Bartolone-Pécresse

    J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai essayé de parcourir plus longtemps les programmes de Valérie Pécresse et de Claude Bartolone pour la Région île de France. Je me suis arrêté aux transports et à l'environnement, les deux éléments les plus déterminants pour moi.

    TRANSPORTS

    Programme de Valérie Pécresse

    Programme de Claude Bartolone

    ENVIRONNEMENT

    Mesures de Claude Bartolone

    Mesures de Valérie Pécresse

    Il y a une différence vraiment majeure entre les deux séries de mesure : Valérie Pécresse a un projet pour la circulation routière, pas Claude Bartolone  (au contraire, même, si l'on parcourt son programme de campagne). La première prévoit de mettre fin aux dix points noirs en termes d'embouteillages de la région parisienne en améliorant le réseau routier au moins à ces endroits là, le second ne prévoit tout simplement rien ! Le mot "route" ne figure pas dans les propositions du Socialiste. Et à vrai dire, ce souci se ressent dans la partie environnement puisque la candidate des Républicains, de l'UDI et du MoDem compte engager la Région aux côtés des constructeurs du Pôle de compétitivité Movéo dont l'objet est de concevoir des véhicules particuliers propres. Je constate également son souci de multiplier les bornes de recharge pour les véhicules électriques. Il n'y a rien sur l'automobile (propre ou non) dans le projet du candidat du PS. Rien non plus sur les embouteillages. 

    Valérie Pécresse est également la seule à se préoccuper de la pollution à l'intérieur des métros et RER (ce en quoi je reconnais la griffe du MoDem, c'était déjà dans le pré-projet municipales 2014 de Marielle de Sarnez). Elle prévoit d'installer des assainisseurs d'air pour dépolluer les principaux tunnels. Je me demande si cela sera efficace et s'il est techniquement possible de capter les particules produites par les rames de métro. A voir.

    Je lis que Bartolone vante son TTME Évry-Massy-Versailles qui devrait entrer en service en 2020. L'idée de départ est de concevoir un tramway capable de fonctionner comme tel mais aussi d'utiliser le réseau ferré. Le coût global du projet, entre matériel roulant et construction des voies, est estimé à près de 100 millions d'euros. C'est une bonne chose que ce projet arrive à son terme très prochainement mais, en matière de transports en île de France, il faut considérer deux aspects : l'urgence et le long terme. Le projet date de 2007. Quelles sont les mesures à court-terme du candidat socialiste ? La vie est courte et 13 ans d'embouteillages ou d'entassement dans une rame surchargée, c'est long.

    Les deux candidats sont d'accord pour automatiser plusieurs lignes de métro et RER afin d'augmenter les rotations. C'est une mesure de bon sens. L'un et l'autre sont également d'accord pour mettre en place une police des transports. Sauf qu'en parcourant les projets, on se rend compte que Bartolone est fort peu disert, vantant surtout la campagne de prévention que la région finance contre le harcèlement. Valérie Pécresse est plus concrète mais exige des mesures qui dépendent de l'État et du Parlement bien plus que de la Région puisqu'il faut modifier des lois existantes. En pratique, il y a assez peu de différences de fond entre les deux projets mais davantage des divergences de forme. Je retiens l'idée de Valérie Pécresse d'un système d'alerte discret dans tous les transports franciliens en cas d'agression mais je demande à voir son application concrète.

    J'ai lu les propositions faites dans le domaine de l'énergie propre par les deux candidats. Il n'y a rien de concret de la part de Bartolone. Des déclarations d'intentions uniquement. A l'inverse, Valérie Pécresse s'appuie sur des études chiffrées assurant que la géothermie peut dégager 22 terawattheures sur le territoire de l'île de France alors que la consommation actuelle de la région n'est que de 16.6 TWh par an. J'aimerais toutefois savoir ce que Valérie Pécresse entend faire exactement pour relancer la géothermie. 

    Dernier point traité ici : l'alimentation. Je suis très attaché au développement d'une agriculture biologique. Là-dessus, net avantage à Bartolone qui en fait clairement une priorité. Il n'est pas suffisant de promouvoir l'agriculture locale. Il faut aussi se préoccuper des risques sanitaires que peuvent receler nos assiettes. Je crois vraiment qu'il faut pousser l'agriculture à aller vers une production raisonnée et biologique. Jouer du marché que constituent les cantines des lycées comme le propose Valérie Pécresse me paraît notoirement insuffisant.

    L'examen des programmes de ces deux candidats n'est pas exhaustif. J'y au pioché ce qui m'intéressait le plus, et, bien entendu, c'est subjectif.

  • Trente-cinq heures : la droite se plante complètement (et Macron aussi)

    Je m'inquiète de l'impéritie économique de la droite et d'une partie de la gauche (les sociaux-libéraux). Les voilà tous à croire que les 35 heures sont notre problème majeur. De plus, quand j'entends les incantations des personnalités de droite sur la valeur travail, j'ai la sensation d'écouter des individus d'un autre temps. Ils ne comprennent pas le monde dans lequel nous vivons. L'objectif de société, ce n'est pas d'aller vers plus de travail, mais au contraire, vers moins. Et cet objectif est pleinement cohérent avec l'objectif économique qui est, lui, de gagner en productivité.

    Chaque nouvelle majorité vient mettre le bazar dans l'arsenal de lois pourtant déjà épais de nos codes juridiques à coups de grandes réformes. On ne cesse pourtant de le dire, c'est d'abord l'instabilité fiscale et juridique qui sème le trouble dans la vie entrepreneuriale en France.

    Au passage, c'est amusant (enfin, si l'on peut dire) de constater que le même phénomène se produit dans l'Éducation Nationale avec son lot de sigles, de réformes incompréhensibles et de marques de passage des différents présidents et ministres.

    La sphère politique, mais aussi une partie de la sphère entrepreneuriale, ne comprend pas qu'elle ne réalisera pas les gains espérés en tuant à la tache ses cadres. Il faut arrêter les déclarations imbéciles avec les 35 heures. C'est là où on voit que les "professionnels" de la politique n'ont jamais travaillé. Les cadres de haut niveau accumulent déjà des horaires délirants : les 35 heures, c'est la théorie qui permet tout de même les RTT, mais la réalité, c'est souvent jusqu'à 70 heures de travail certaines semaines.

    Et les idéologues imbéciles veulent en rajouter une couche en faisant sauter le dernier verrou ?

    Au lieu de bêtement chercher à charger la mule toujours plus, la droite (et j'espère le centre) feraient bien de se concentrer sur l'organisation du travail et les mobilités qui y sont associées (les pertes de temps qu'elle induit par sa déficience sont colossales).

    On ferait mieux de prendre exemple sur Google ou encore la Suède qui passe à la journée de six heures, qui ont compris que le bien-être des salariés est un facteur très important de productivité et de dynamisme pour une entreprise. Associer à des rythmes de travail efficaces un management intelligent qui reconnaît l'effort et la compétence, voilà des clefs pertinentes.

    Le but, ce ne devrait pas être de travailler plus mais de travailler mieux. 

    Je me demandais ce que les Régions peuvent faire dans mon dernier billet : je pense que c'est un levier sur lequel elles peuvent avoir une action à condition de le prendre au sérieux. Bien sûr, le transport est un élément très important, dans une telle optique, parce qu'on y consacre souvent beaucoup trop de temps. Il ne s'agit donc pas de pouvoir relier un point à un autre mais que cela soit très rapide, et ce, en incluant dans le décompte final le départ de chez soi jusqu'à l'arrivée sur le lieu de travail. Marielle de Sarnez et Yann Werhling proposaient dans leur document de travail de réfléchir à une articulation entre urbanisme et mobilités, faisant observer qu'il s'agissait d'une réflexion au long cours. Il ne suffit pas de le dire. Il faut le faire, et le faire sans parti pris idéologique. Sur ce point, je rappelle que seule l'automobile permet de relier directement deux points l'un à l'autre quels qu'ils soient. On devrait donc distinguer le problème de la pollution et celui de l'automobile. Le but devrait être de parvenir à des automobiles propres pas de les éliminer et de créer davantage de goulots d'étranglement. Il faudrait que ce soient des gens qui n'ont pas beaucoup de temps (et en perdent beaucoup en transports) qui soient interrogés pour construire le programme mobilités des partis politiques. Nul doute qu'ils apporteraient un sang neuf et un tout autre point de vue.

     

    Mes collègues blogueurs socialistes vont se pâmer d'aise

  • Régionales en île de France : vous y comprenez quelque chose, vous ?

    A chaque élection régionale, j'ai toujours le même problème : je n'arrive jamais à cerner clairement le périmètre d'intervention de la Région. Je lis et relis la fiche wikipedia, m'informe sur quelques sites plus techniques, mais rien n'y fait, j'ai toujours la sensation, après lecture, que son rôle est négligeable au regard de celui de l'État.

    J'ai également du mal à déterminer dans quelle mesure on peut mener ou non des politiques fondamentalement différentes, quelle que soit l'orientation politique. Si j'en crois LCP, il n'y a guère de différences entre Valérie Pécresse et Claude Bartolone sur les transports en île de France. De toutes façons, c'est une politique au long cours dont les effets peuvent mettre près de dix années à se faire sentir. 

    Il y a beaucoup d'effets d'annonce si bien que je peine à m'y retrouver. 

    Il y a quelques idées intéressantes que j'ai toutefois retenues dans tout ce capharnaüm. Par exemple, la proposition de Valérie Pécresse de permettre aux élèves de lycée professionnel de passer le code de la route dans leur établissement, ça, je souscris tout à fait. Si d'ailleurs le principe pouvait être étendu à tous les lycées, pas les établissements professionnels et les CFA, ce serait encore mieux.

    De manière générale, j'aime bien les choses concrètes. J'aime bien le plan de Marielle de Sarnez et Yann Wehrling (du MoDem, en somme) pour cette raison. Il annonce des mesures très précises. Par exemple, pour les transports, les deux candidats démocrates énoncent leurs priorités :  

    - la désaturation en 2019 de la ligne 13 par la prolongation au nord de la ligne 14 jusqu'à Saint Denis -Pleyel et même jusqu'au Bourget en cas de JO2024 

    - la prolongation d’Eole jusqu'à la Défense en 2020 pour doubler le tronçon central du RER A

    - le lancement des travaux de la ligne 15 entre cité Descartes à Noisy et la Défense en commençant par les sections les plus utiles aux liaisons de banlieue à banlieue avec ouverture progressive à partir de 2020

    - l’extension du métro en banlieue proche de Paris. Les lignes de métro 4, 11,12 etc. seront prolongées en banlieue et les lignes les plus chargées seront progressivement transformées en lignes automatiques. Le système actuel de pilotage automatique sera modernisé pour devenir numérique ce qui aura comme conséquence de diminuer les intervalles de rames et de traiter ainsi certaines sections très utilisées. 

    Là, c'est clair. On ne parle pas dans le vide mais avec des mesures concrètes. Ils font d'ailleurs valoir une autre idée d'un bon sens élémentaire à propos des trains de banlieue : en passant sur de nombreuses rames à des wagons à étage, on résorberait leur congestion et on offrirait un minimum de confort à tout le monde.

    Le programme est à vrai dire assez dense et justifie de nombreux billets. Bien qu'habitué à vulgariser les idées, je ne peux pas le présenter en un seul billet parce qu'il contient de nombreux éléments de réflexion. J'essaierai de les amener au fil des semaines prochaines parce qu'ils méritent d'être connus.

  • Affaire Maître Eolas : ça devient difficile de faire de l'humour en France...

    Pour être très direct, je n'ai jamais aimé Maître Eolas que j'ai toujours jugé arrogant et prétentieux. Cela ne l'empêchait pas pour autant de rendre des avis plutôt éclairés quoiqu'orientés. Une chose est l'individu, une autre est de l'empêcher de s'exprimer. Condamné parce qu'il a jugé bidon le compteur de l'IPJ et parce qu'il a affirmé ne pas vouloir se torcher avec de peur de salir ses excréments, c'est sûr que ce n'est pas aimable, de là à ce que ça soit un délit, il ne faut pas pousser non plus.

    Quand j'y pense, j'ai écrit dix fois pire sur mon blog...

    Ça sent de plus en plus le sapin pour la liberté d'expression. Je vois qu'un autre avocat, Sous la Robe, a dû cesser de s'exprimer sur twitter parce que ses commentaires drôles et ironiques gênaient son conseil de l'ordre local, je trouve que ça commence à aller loin.

    On ne va pas dans le bon sens. Sans verser dans l'injure, on doit pouvoir continuer de se moquer, esprit bien français, dans la tradition de notre sens de l'humour.

    On risque d'aboutir à ce qu'il ne soit plus possible de critiquer ou de commenter quelque forme d'action publique que ce soit.

  • Haro sur le baudet Morano

    Je suis toujours stupéfié par l'effet de meute du landernau médiatique chaque fois que se profile une bonne occasion de s'indigner chez les gens d'entre-soi. Le problème c'est que tous ces individus ne perçoivent pas à quel point l'opinion se contrefiche, au fond, de leurs ridicules polémiques.

    Contrairement à ce que dit Bruno Roger-Petit Nadine Morano évoquait le Général de Gaulle pour faire valoir à peu près la même opinion que ce dernier.

    Il est évidemment absurde d'évoquer une race alors que les biologistes ont désormais établi qu'il n'en reste plus qu'une dans l'espèce humaine, c'est un point incontestable.

    En revanche, ce que voulait poser Nadine Morano sur la table avec sa maladresse coutumière, c'est la question de la composition de la France et de son identité.

    Dans de nombreux pays la présence de communautés très différentes aboutit à de fortes tensions ou même des guerres civiles sauf quand ces communautés ont construit ensemble et volontairement leur nation comme c'est le cas des USA.

    Compte-tenu de la structure de nos soldes migratoires il est donc pertinent de s'interroger sur l'origine culturelle, religieuse, sociale et géographique de ceux qui veulent s'établir chez nous.

    Si l'accueil de réfugiés ne souffre pas de distinction (nous avons signé une convention sur les réfugiés politiques), d'autant que NKM a très brillamment démontré que c'étaient ceux qui s'intégraient le mieux, il n'est pas anodin de s'interroger sur les autres et le faire en amont me semble essentiel. Ce n'est pas à la première génération mais souvent à la deuxième ou la troisième que ceux qui sont issus des migrations se posent la question de leurs origines.

    Nous sommes un pays judéo-chrétien, c'est vrai, Nadine Morano a raison, et j'ajouterai que le socialisme avec ses rêves d'égalité  est l'avatar laïc le plus direct du christianisme. Nous sommes de culture européenne, et, plus largement occidentale et démocratique, encore un fait évident.

    Quand nous absorbons des populations, nous avons tout intérêt à avoir présentes à l'esprit ces données au lieu de chercher à les occulter comme le fait actuellement la gauche et une très large partie de l'intelligentsia, sous prétexte que les valeurs démocratiques et laïques s'imposeraient par génération spontanée (donc sans histoire) et comme une évidence culturelle et morale.