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International - Page 39

  • Le petit chaperon bosniaque et le grand méchant loup serbe

    Il était une fois un petit chaperon bosniaque toujours vêtu de rouge qui vivait dans un riant petit village du nom de Srebrenica. La contrée n'était toutefois pas si paisible en raison de la présence d'une vilaine créature, un grand méchant loup, aussi noir que Serbe, qui rôdait dans les bois avoisinants.

    Toutefois, de gentils chasseurs angles, germains, gaulois et même du grand continent au-delà des mers occidentales, étaient déterminés à traquer le vilain grand méchant serbe loup, et comme ils trouvaient que les fusils ne suffisaient pas, ils avaient ramené quelques canons.

    Le petit chaperon bosniaque et grand-mère Qaeda, son aïeule, qui détestaient le grand méchant loup serbe, avaient un mot de passe quand elles désiraient se retrouver, afin de se retrouver : «tire avec la gâchette et Sebrenica cherra».

    Le gentil petit chaperon bosniaque et la débonnaire grand-mère Qaeda avaient trouvé un procédé pour déloger le grand méchant loup serbe de ses bois : elles hurlaient «au loup !» à tout bout de champ pour pousser les chasseurs, angles, saxons, germains et gaulois à partir en battue.

    Le grand méchant loup serbe qui l'avait mauvaise de se faire tirer tout le temps dessus finit un jour par s'énerver. Il profita de ce que le gentil chaperon bosniaque portait une galette à sa Mère-Grand (dans laquelle elle avait planqué des explosifs, des grenades, du TNT, et cetera) pour suivre la bonne petite fille soucieuse de la santé de son aïeule, et, profitant de l'absence de Grand-Mère Qaeda, il prit la place de cette dernière dans son grand lit et contrefit la voix de la vieille.

    Le gentil petit chaperon bosniaque, tout content de livrer sa galette de TNT, ne prit garde que la voix de Grand-Mère Qaeda avait changé, et se fit dévorer toute crue. Toutefois, elle avait eu le temps de hurler une dernière fois "Au loup !" . Les gentils chasseurs angles, saxons, germains, gaulois et du Grand Continent rappliquèrent donc ventre à terre et capturèrent le Grand méchant loup. Ils le dépecèrent, ce qui permit au gentil chaperon bosniaque et à la débonnaire Grand-Mère Qaeda (que le loup avait bâffrée au passage) de sortir saines et sauves comme si de rien n'était.

    Grand-Mère Qaeda, particulièrement reconnaissante envers les chasseurs du Grand Continent, les remercia en les aidant à détruire deux horribles tours qui défiguraient vilainement le paysage de leur bonne cité de Manna-Hatta, une magnifique ville aux nombreuses collines sur un beau fleuve. Le petit chaperon bosniaque apporta modestement sa contribution à ce grand oeuvre en offrant à la débonnaire Grand-Mère Qaeda une belle galette afin de lui donner du courage dans une tâche d'une telle ampleur.

    Est-ce qu'elle n'est pas belle la morale ? Il faudra aussi que je vous parle des trois petits cochons kosovars et  du grand méchant loup serbe (encore !). Comme j'aime bien les contes, j'en ai quelques autres en réserve, de ce tonneau.

    Je dédie cette gentille petite fable à l'OTAN, au TPYI et plus généralement aux Européens.

    Je remercie Catherine Mouradian pour m'avoir offert ces deux livres fort instructifs dont je me suis largement inspiré :

    comment le Jihad est arrivé en Europe et le dossier caché du génocide de Srebrenica.

     

     

  • Bayrou demande plus de moyens pour l'armée en Afghanistan

    François Bayrou a déclaré hier à la presse qu'il voterait en faveur de la poursuite de l'intervention française en Afghanistan, le 22 septembre à l'Assemblée nationale. "La décision qui a été prise de maintenir notre participation à l'action internationale (en Afghanistan), oui je la voterai", a-t-il déclaré lors du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France. "J'ai, à l'époque, approuvé la décision qu'avait prise conjointement Jospin et Chirac de se joindre à cette opération et la France, je le pense, doit tenir ses engagements, à condition qu'elle donne à ses soldats les moyens de leur sécurité", a-t-il ajouté. Un débat suivi d'un vote aura lieu le 22 septembre en séance plénière à l'Assemblée nationale et au Sénat, sur la prolongation de la présence militaire française Afghanistan. François Bayrou a par ailleurs évoqué des "zones d'ombre" concernant l'embuscade qui a coûté la vie à 10 soldats français le 18 août en Afghanistan. "Il m'étonnerait que le gouvernement ignore tous les détails", a-t-il ajouté, réclamant plus de "moyens matériels" pour les forces françaises engagées sur place.

  • La Russie, la Géorgie et le Diable

    Je lis en ce moment un dictionnaire qui me fait bien rire : il s'agit du Dictionnaire du Diable d'Ambrose Pierce. On trouve, notamment, ces deux définitions tournant autour de la notion de frontière, que je trouve assez éclairantes :

    - Frontières : n. en géographie politique, ligne imaginaire entre deux nations, séparant les droits imaginaires de l'une des droits imaginaires de l'autre.

    - Canon : n. instrument de rectification des frontières.

    Il ne s'agit pas de faire preuve de naïveté avec la Russie, mais il ne faudrait pas non plus ignorer les véritables enjeux de ce conflit. Il faut se mettre à la place des Russes : depuis 1991, le glacis qui les protégeait ne cesse de se resserrer. Les USA concluent toujours plus d'accords militaires avec les ex-républiques soviétiques, armant les unes, incitant les autres à rejoindre l'OTAN, et, dans le même temps, met en place un réseau de pipe-line dont l'évident objet est de ne pas passer par des territoires contrôlés par les Russes ou leurs alliés.

    Comme par hasard, l'un de ces pipe-line passe notamment  en Ossétie, côté géorgien. Peu après les premiers affrontements, le ministre des affaires étrangères géorgien déclarait ceci :

    La Russie a complètement dévasté le port de Poti sur la mer Noire, site clef pour le transport de ressources énergétiques de la mer Caspienne et qui se trouve près de l’oléoduc Bakou-Soupsa et du terminal pétrolier de Soups

    Les Russes ont besoin de vendre leur pétrole aux Européens, et ne veulent absolument pas se retrouver "encerclés". Si l'on n'intègre pas cette dimension à toute négociation avec eux, on ne peut pas avancer.

    Il faut donc, pour négocier, avancer cartes sur table. Il eût été bien plus astucieux de la part du pouvoir géorgien de privilégier la voix diplomatique et européenne pour faire valoir son bon droit. Il sera difficile pour les Européens d'agir alors que la Géorgie a d'abord fait appel à l'Amérique.

    Si ce conflit a une petite chance d'aboutir sur un compromis, cette chance ne peut exister que dans un cadre européen, et strictement européen. Une mise à l'ordre du jour de la prochaine réunion du CSCE pourrait être un bon début.

  • Apparition des dalaï-lamas au Tibet

    Le 26 août je reprenais le rapport du Sénat sur la démocratie tibétaine en exil pour exposer comment la religion tibétaine s'était constituée. Suite, aujourd'hui, avec l'apparition des dalaï-lamas...

    C'est au sommet de l'État tibétain que l'emprise de la religion était la plus visible puisqu'il y a eu, à partir du XVIème siècle, un cumul des pouvoirs temporel et spirituel. En effet, les Dalaï-Lamas se sont appuyés sur les Mongols qui dominaient alors le Tibet pour faire triompher l'école Guélougpa, dont ils sont les hiérarques, et asseoir leur pouvoir politique sur l'ensemble du pays. Toutefois, les rivalités religieuses se sont apaisées au fil du temps. Les Dalaï-Lamas se sont faits les protecteurs de toutes les écoles, ainsi d'ailleurs que de la petite communauté musulmane et de la religion originelle des Tibétains, le Bön, qui a perduré par-delà l'implantation du bouddhisme.

    Ayant fait voeu de célibat, les Dalaï-Lamas ne pouvaient pas se succéder de manière héréditaire comme des monarques classiques. Mais une continuité encore plus forte était assurée par le principe de réincarnation. Conformément aux croyances bouddhistes, chaque Dalaï-Lama après son décès renaissait dans le corps d'un nouveau né. La difficulté était alors d'identifier cet enfant pris dans la population, au hasard théoriquement, mais pratiquement le plus souvent parmi les grandes familles déjà liées au pouvoir. Une procédure complexe était prévue : indications données par le défunt Dalaï-Lama dans son testament, visions de l'oracle d'Etat, épreuves de reconnaissance par l'enfant pressenti d'objets ayant appartenu à son prédécesseur. Il y avait parfois plusieurs enfants « candidats » à départager.

    Ce système impliquait une certaine vulnérabilité entre le moment où un titulaire décédait et celui où son successeur était identifié, puis éduqué jusqu'à sa majorité. En pratique, le pouvoir était alors exercé par des régents, qui en ont souvent abusé dans l'histoire tibétaine. Le régent Sangye Gyatso a ainsi pu garder secrète pendant quinze années la mort du Vème Dalaï-Lama, intervenue en 1682 mais déclarée officiellement en 1696 seulement.

    Autre facteur de vulnérabilité, les Dalaï-Lamas étaient dépendants de leurs protecteurs étrangers, d'abord khans mongols, puis empereurs chinois. En effet, la dynastie mandchoue Qing installée au XVIIème siècle sur le trône de Chine intervint en 1720 au Tibet, où elle imposa par la force le VIIème Dalaï Lama face aux mongols Dzungar qui occupaient alors le pays. Ce fut le début de la tutelle chinoise sur le Tibet, concrétisée par la nomination de deux commissaires impériaux, ou amban, et le maintien d'une garnison chinoise à Lhassa. De cette époque date la prétention du gouvernement de Pékin sur les provinces orientales du Tibet, le Kham et l'Amdo, seules les provinces centrales, le U et le Tsang, étant reconnues comme relevant de l'autorité du Dalaï-Lama.

    La tutelle chinoise, encore suffisamment forte à la fin du XVIIIème siècle pour repousser en 1791 une invasion du Tibet méridional par les Gourkhas venus du Népal, s'est diluée tout au long du XIXème siècle. Les garnisons furent réduites au rang d'escortes pour des amban qui n'exerçaient plus d'influence effective sur les affaires tibétaines. Au début du XXème siècle, après avoir assisté impuissante à l'expédition britannique de 1904, La Chine tenta de renforcer militairement son autorité sur le Tibet mais, à la chute de la dynastie Qing en 1911, le XIIIème Dalaï-Lama proclama officiellement l'indépendance de son pays.

  • Prégnance de la religion au Tibet

    Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :

    La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.

    Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.

    Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.

    Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».

    Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

  • L'organisation politique du Tibet selon le Dalaï-Lama

    J'ai publié, le 29 mars dernier une note sur la démocratie tibétaine. Je reviens sur ce thème et expose la vision d'un Tibet démocratique, exprimée par le Dalaï Lama lui-même (source: le Tibet en exil)

    Le Dalaï-Lama, lors de l'entretien qu'il a accordé à la délégation du groupe d'information du Sénat (au sein de laquelle figuraient Denis Badré et Philippe Nogrix, sénateurs UDF en 2006 ,MoDem aujourd'hui), s'est placé clairement dans l'hypothèse d'une issue favorable des négociations engagées, et le gouvernement tibétain en exil se prépare consciencieusement au retour dans la patrie.

    Dans cette perspective, le Dalaï-Lama a rendu publiques dès 1992 des « lignes directrices de la politique du futur Tibet », où il expose les traits fondamentaux de la Constitution d'un Tibet qui serait enfin redevenu maître de son destin.


    1. La séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel

    Depuis plusieurs années déjà, le Dalaï-Lama rappelle avec constance qu'il n'acceptera aucun statut politique dans le gouvernement du futur Tibet, pour ne conserver qu'un magistère moral et religieux.

    Cette décision, mal comprise de la part des Tibétains, rompt avec une tradition séculaire. Le Dalaï-Lama estime en effet que, si le Tibet veut devenir un membre à part entière de la communauté des nations, il ne faut plus qu'il dépende d'une seule personne mais « qu'il soit le reflet de la conscience collective des masses tibétaines ».


    2. Absence de privilèges pour les Tibétains revenus d'exil

    Les Tibétains revenus d'exil, qui pour les plus jeunes n'auront jamais vécu dans leur mère patrie, ne pourront revendiquer aucun statut privilégié par rapport à leurs compatriotes demeurés au Tibet. L'administration tibétaine en exil sera réputée automatiquement dissoute.

    Il n'y aura pas de « chasse aux sorcières ». Les cadres formés sous le régime d'occupation chinoise seront maintenus en place et leurs compétences utilisées au mieux.


    3. La période transitoire

    Pendant une période transitoire, un président sera nommé comme chef d'État intérimaire, investi des pouvoirs politiques qui sont actuellement ceux du Dalaï-Lama.

    La principale responsabilité du gouvernement intérimaire sera de réunir une Assemblée constituante de 250 membres chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour le Tibet, sur la base du projet préparé en exil, et de préparer l'élection de l'Assemblée nationale.


    4. Droits fondamentaux et principes économiques

    Tous les Tibétains auront droit à la vie, à la liberté et à la propriété, notamment à la liberté d'expression, à la liberté de former des associations, à la liberté de la presse, ainsi que le droit à l'emploi dans l'administration gouvernementale et ses organismes.

    Le gouvernement se verra attribuer le contrôle de toutes les terres n'appartenant pas à des propriétaires privés et la faculté de les distribuer aux citoyens, « afin d'éviter la concentration des richesses entre des mains trop peu nombreuses ».

    Le Tibet devra forger son propre système économique, « sans tomber dans les extrêmes du capitalisme et du socialisme ». Le système de l'impôt devra se fonder sur le revenu.


    5. Equilibre institutionnel

    L'Assemblée nationale, détentrice du pouvoir législatif, sera composée d'une chambre basse de représentants élus directement par les citoyens, et d'une chambre haute de membres élus par les assemblées provinciales.

    Le pouvoir exécutif sera partagé entre un président élu par les deux chambres de l'Assemblée nationale, et un Premier ministre issu de la majorité à la chambre basse.

    Le pouvoir judiciaire sera confié à une Cour suprême, plus haute juridiction d'appel chargée de l'interprétation des dispositions de la Constitution.


    6. Organisation territoriale

    Le Tibet sera organisé en provinces, disposant chacune d'un gouvernement local et d'une assemblée provinciale élue investie du pouvoir législatif ordinaire.

    Pas mal, comme principes, non ? Bon, en revanche, je préfère tout de même un président élu au suffrage universel. Cela mis à part, cela me convient très bien.

  • Cuba doit libérer Fabio Prieto Llorente

    lehideux90.jpgBernard Lehideux, euro-député MoDem, appelle la Présidence française et la Commission européenne à demander à Cuba la libération immédiate du journaliste Fabio Prieto Llorente dont la santé est gravement menacée.

    Fabio Prieto Llorente, journaliste indépendant condamné à vingt ans de prison lors du "Printemps noir" de mars 2003, est privé d'assistance médicale depuis plusieurs semaines. Alors qu'il souffre d'emphysèmes pulmonaires, d'hypertension artérielle et de gastrites, les autorités du pénitencier d'El Guayabo (situé sur l'Île de la Jeunesse, dont il est originaire), refusent de le transférer dans un centre hospitalier. Clara Lourdes Prieto Llorente, soeur du détenu, a indiqué à Reporter Sans Frontières qu'il souffrait également de fièvre aigue, ainsi que de maux de tête et de douleurs aux articulations et aux épaules. Fabio Prieto Llorente n'en reste pas moins maintenu à l'isolement

    Bernard Lehideux rappelle "que Cuba reste, avec vingt-trois détenus, dont dix-neuf depuis la vague répressive de mars 2003, la deuxième prison du monde pour les journalistes. Pourtant, après les avoir suspendu en 2005, le Conseil a finalement décidé, le 23 juin 2008, de lever l’ensemble des sanctions diplomatiques de l’Union européenne à l’encontre de Cuba."

    Bernard Lehdieux avait déjà demandé à Louis Michel, en mars 2008, que la Commission européenne fasse de la libération des prisonniers politiques un préalable à toute levée des sanctions.

    Bernard Lehideux est depuis plusieurs années, à l’initiative de reporters sans Frontières, l'un des parrains du journaliste Fabio Prieto Llorente arrêté le 19 mars 2003 pour délit d’opinion et condamné à 20 ans de prison.

  • Marielle de Sarnez réagit à la libération d'Ingrid Betancourt

     Sarnez.jpgComme tous les Français, je suis extrémement heureuse de la libération d'Ingrid Bétancourt. J'ai été super émue quand j'ai vu son visage, quand je l'ai vue sortir sur la passerelle de l'avion. J'ai envie de remercier toutes les Françaises, tous les Français anonymes qui depuis 6 ans ont été là... C'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée depuis le début, tous ces comités de soutien qui naissaient spontanément en France et à l'étranger, toutes ces manifestations de solidarité avec elle, tous ces portraits d'Ingrid sur les murs des mairies, à Paris bien sûr,mais aussi dans les plus petites communes de France, y compris sur le Mont-Blanc. Il y a eu , comme cela, tout un peuple qui était à ses côtés, qui l'a soutenue pendant 6 ans, et c'est aussi à eux que l'on doit une partie de ce qui s'est passé....

    Vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x601ci_marielle-de-sarnez-liberation-ingri_news

  • Persécution religieuse en Algérie...

    Tiens, c'est marrant, je n'ai entendu aucune des bonnes âmes dégoûlinantes de bonne conscience protester contre cet arrêt des tribunaux algériens :

    Deux Algériens convertis au christianisme ont été condamnés hier à six mois de prison avec sursis et 100.000 dinars d'amende(1.000 euros) pour prosélytisme. Le procureur du tribunal de Tissemsilt (350km au sud-ouest d'Alger) n'avait pas requis de peine contre les deux informaticiens, Rachid Mohammed Seghir, 40 ans, et Jammal Dahmani, 36 ans. Lors de l'audience en appel du 25 juin, il avait demandé au juge d'appliquer la loi concernant leurs cas, sans fournir plus de précision. Le jugement avait été mis en délibéré.

    Les deux hommes avaient été condamnés par contumace le 20 novembre 2007 à deux ans de prison ferme et 5.000 euros (7.775 dollars) d'amende, pour prosélytisme chrétien et exercice illégal d'un culte non musulman. Ils encouraient un maximum de cinq ans de prison et 10.000 euros d'amende. Leur avocate maître Khadîdja Khalfoun a trouvé le verdict "sévère". Selon leurs familles, les deux condamnés ont décidé de faire appel du jugement.

    En fait, outre les juges, ce qui est en cause, dans cette histoire, c'est la loi algérienne. Je n'ai entendu aucune autorité de l'Islam réagir à cet arrêt ni appeler à modifier la loi, de manière à ce que les Algériens puissent pratiquer librement leur religion. Quand on pense au concert de beuglements qui avait accueilli les lois sur le voile des femmes en France, ou encore la fameuse affaire des caricatures de Mahomet, on constate avec indignation qu'il y a deux poids deux mesures, en termes de liberté religieuse, en terre d'Islam... 

    Une petite remarque, ce n'est que depuis février 2006 que l'exercice du culte non musulman est soumis à une loi qui pose le préalable de l'autorisation du ministère de l'Intérieur pour le lieu où doit s'exercer le culte et celle des autorités religieuses pour la personne qui doit diriger ce culte.

    Plusieurs procès ont depuis été intentés contre des convertis accusés de prosélytisme. Aurons-nous une réaction politique officielle ?

    Au passage, en Kabylie, cela a été trois ans de prison pour une femme qui avait le tort d'avoir eu une Bible dans son sac, et qui n'a pas voulu renoncer à sa religion. Est-ce que quelqu'un se soucie du sort d'Habiba ?

     

  • Ingrid Betancourt, le lapsus des médias

    Etonnant : j'entends partout qu'Ingrid Betancourt va "rentrer" en France. Les divers médias francophones semblent oublier qu'Ingrid Betancourt est une députée du parlement de la Colombie, et que donc, elle ne va pas "rentrer" en France pour la bonne raison qu'elle demeure en Colombie. Bien sûr, elle a la nationalité française, mais son pays d'élection, c'est la Colombie, et c'est bien là-bas où elle escompte s'investir. C'est d'ailleurs l'un de ses premiers messages à sa libération. On revient à ce que je dénonçais dans un billet écrit 24 heures avant la libération d'Ingrid Betancourt : toujours cette manie franco-française de ne voir que les siens, et de faire la France le centre du monde. Il va falloir se coller dans la tête une bonne fois pour toutes qu'Ingrid Betancourt est Colombienne, députée en Colombie, et que cette affaire concerne autant la Colombie que la France. Avant d'être une Française otage des FARC, Ingrid Betancourt était surtout une élue du peuple colombien otage des FARC. Il me semble tout de même que cette qualité est aussi importante que celle d'être de nationalité française.

    J'ai tout de même noté que cette fois, les médias français s'étaient intéressés aux autres otages. Espérons que cela ne soit pas qu'éphémère. Heureusement, Ingrid Betancourt a l'intention de tout mettre en oeuvre pour faciliter la libération de ces otages longtemps oubliés, et comme c'est une femme de coeur et de tête, on peut lui faire confiance. Au moins peut-on être sûre que elle, au moins, n'oubliera pas.