Etonnant : j'entends partout qu'Ingrid Betancourt va "rentrer" en France. Les divers médias francophones semblent oublier qu'Ingrid Betancourt est une députée du parlement de la Colombie, et que donc, elle ne va pas "rentrer" en France pour la bonne raison qu'elle demeure en Colombie. Bien sûr, elle a la nationalité française, mais son pays d'élection, c'est la Colombie, et c'est bien là-bas où elle escompte s'investir. C'est d'ailleurs l'un de ses premiers messages à sa libération. On revient à ce que je dénonçais dans un billet écrit 24 heures avant la libération d'Ingrid Betancourt : toujours cette manie franco-française de ne voir que les siens, et de faire la France le centre du monde. Il va falloir se coller dans la tête une bonne fois pour toutes qu'Ingrid Betancourt est Colombienne, députée en Colombie, et que cette affaire concerne autant la Colombie que la France. Avant d'être une Française otage des FARC, Ingrid Betancourt était surtout une élue du peuple colombien otage des FARC. Il me semble tout de même que cette qualité est aussi importante que celle d'être de nationalité française.
J'ai tout de même noté que cette fois, les médias français s'étaient intéressés aux autres otages. Espérons que cela ne soit pas qu'éphémère. Heureusement, Ingrid Betancourt a l'intention de tout mettre en oeuvre pour faciliter la libération de ces otages longtemps oubliés, et comme c'est une femme de coeur et de tête, on peut lui faire confiance. Au moins peut-on être sûre que elle, au moins, n'oubliera pas.
Commentaires
tout à fait d'accord avec cet agacement de tant de cocorico... Ce matin sur i-télé, le journaliste utilisait en boucle la phrase "les 1ers mots d'Ingrid Bettancourt ont été pour remercié la France, etc.." Mais lorsque l'on visionne les images, on se rend bien compte qu'elle commence par remercier la Colombie, son président, son armée (après la sainte vierge) et qu'elle passe un long moment à parler de sa captivité en espagnol pour ENSUITE faire sa déclaration en français où elle remercie les français, Sarko, Chirac, De Villepin...
où alors j'ai mal vu...
Bref, encore une fois nos médias nous encouragent dans ce qui agace le monde : notre arrogance injustifiée...
Problème de vocabulaire...
Les journalistes ont pris cette habitude.
Hier sur France infos j'entendais l'info suivante :
"2 internautes écopent de X années de prison pour avoir violé une jeune fille, avoir filmé et diffusé la scène".
C'est, semble-t-il, en qualité d'internautes qu'ils ont été jugés ?
Demain, "un contribuable a assassiné sa femme", "un plombier se jette par la fenêtre", etc.
nous avons de toutes manières assisté ces derniers mois à une glorification de la France qui prenait pour prétexte cette future libération souhaitée, et comme moyen la douleur des familles, en appuyant bien sur le pathos, sur les effets d'annonce, le voyeurisme et tout et tout. La captivité d'Ingrid Bétancourt a été utilisée pour faire passer d'autres messages...Hier, on a recommencé avec le spectacle façon Hollywood (ce sont les termes de Mediapart) de cette libération. Peut importent les convictions profondes et le projet de société d'Ingrid et de ses camarades, ce qu'on retient c'est l'image de l'héroïne, sa gloire, et celle de ses libérateurs (supposés, certains s'attribuent un peu vite les succès de manière détournée...). Les média ont une vraie responsabilité dans cette histoire; choisir une description factuelle ou sensationnelle.
Oui, je trouve que la France tire la couverture à elle, et d'une manière très agaçante, c'est à dire en ignorant les Colombiens. C'est ce qui me choque le plus depuis un moment.
INGRID BETANCOURT : UN SUCCES MEDIATICO-COMMERCIAL
La libération de madame Bétancourt est en soi un fait anecdotique et ne concerne réellement que la personne elle-même et son entourage. Le reste est pur matraquage médiatique de la population. Cette histoire n'aurait jamais dû concerner les millions de lobotomisés télévisuels mais exclusivement les gens qui étaient dans la partie : famille, amis, proches politiques.
Il ne s'agit pas des funérailles de Hugo ici, juste d'une épopée médiatico-pseudo-politique, voire simplement mondaine. Un roman-feuilletons créé par de vaniteux journalistes.
Les médias ont pris en otage des millions de personnes qu'ils ont captivées artificiellement avec leurs méthodes habituelles de manipulations des esprits. Après le grand matraquage des masses, ce sera l'adoucisseur larmoyant qui incitera à faire écouler un pavé relatant les six ans de captivité de Bétancourt, pavé publié en centaines de milliers, voire en millions d'exemplaires.
Bref, un excellent coup d'édition que les petits Machiavels de la presse devaient préparer depuis longtemps. Sa libération devait être attendue, commercialement parlant, depuis des années. Plus sa captivité durait, plus l'affaire prenait de la valeur. Le vin a bien vieilli depuis six ans, il n'en sera que meilleur en "produit-culturel" star des supermarchés.
Ce sont les médias et les médias seuls qui avec patience et perversité (saupoudrées d'une bonne dose de gravité étudiée) ont fait entrer dans le crâne de qui le voulait bien des vérités unilatérales, uniformes, univoques et racoleuses. Ils ont réussi à faire croire à des millions de gens qui étaient au départ parfaitement étrangers à cette affaire que Madame Bétancourt était leur cousine, leur camarade de classe, leur voisine de palier.
Sous prétexte d'humanisme les "créateurs d'actualité" ou "décideurs d'événements" monopolisent un fait, le médiatisent à l'échelle mondiale pour mieux niveler les sensibilités, les opinions et finalement faire converger les vues vers un seul horizon : celui choisi par eux, les médias.
Fatalement vendeur.
Aujourd'hui Bétancourt, à qui le tour demain de servir de prétexte au "média-marketing" ?
La libération de madame Bétancourt est un immense soulagement, je ne le conteste pas. Mais uniquement pour les gens concernés : otages, familles, amis. Pas pour les Marcel Dupont se croyant investis d'une mission dupontesque largement orchestrée par les médias avides de pouvoir, d'actualités à leur avantage, de vision du monde à sens unique...
Je n'ai aucune haine, juste une rage saine contre les manitous de la manipulation médiatique qui ont l'art de créer des événements à la mesure de leur intérêts mercantilo-vaniteux.
Je refuse de me faire lobotomiser par un groupe de prétendus journalistes-humanistes à la solde des marchands de lessive. Madame Bétancourt est une invention médiatique à but lucratif en sens large du terme : faire tourner la machine à "news".
L'exploitation éhontée de l'affaire Bétancourt à l'avantage de faire bêler les populations dociles, de détourner leur attention, de leur faire penser à autre chose qu'à l'essentiel. Les journalistes sont des charognards prêts à toutes les manipulations pour se sentir exister, tirant profit des causes les plus "flatteuses" pour ennoblir la profession à bon compte.
Certains prétendent que c'est l'opinion publique qui a libéré l'otage...
Faux !
Et quand cela serait vrai, est-ce une raison suffisante pour prendre en otage des millions d'esprits à des fins strictement privées, artificiellement montées en affaire d'Etat ?
Cette prise d'otage est à l'origine une affaire policière et non politique. Ce sont les médias qui ont fait de cette histoire une priorité nationale. Ce sont eux qui ont "réquisitionné" l'opinion, créé l'événement à des fins journalistiques. Bref, tout ceci n'est rien qu'une opération médiatique parfaitement arbitraire, savamment ciblée pour servir les intérêts d'une corporation. Les français dupes, pauvres moutons conditionnés par les médias, se réjouissent de la libération de celle qui il y a six ans encore était une parfaite inconnue... Vaste mascarade ! On fait pleurer dans les chaumières pour cette histoire mondaine pendant que le clochard du coin n'a droit à aucune attention médiatique, lui qui est pourtant pris en otage économique depuis, 10, 15, 20 ans par la société parfaitement indifférente sur son sort. Evidemment, Dédé Lacloche le SDF du quartier qui fait la manche à la sortie des magasins, c'est moins vendeur, moins romantique, moins à la mode que Ingrid Bétancourt, otage de "qualité, faire-valoir de la "pensée de référence" au visage bien photogénique et femme nécessairement "courageuse".
Bref, Bétancourt est un otage télégénique susceptible d'être reçu avec le tapis rouge.
Les médias, pervers, manichéens, sélectifs, ont fait insidieusement passer Bétancourt pour une héroïne par le simple fait de son statut d'otage. En six années d'habiles manoeuvres journalistiques quasi subliminales, le fait est établi dans les esprits.
A quand la légion d'honneur pour Bétancourt ?
(Que l'on ne se méprenne pas sur mon discours : il n'est nullement question ici de remettre en cause la légitimité de la libération de l'otage mais de dénoncer la prise d'otage médiatique, subtile celle-là, de millions d'esprits inaptes à la critique pour mieux les instrumentaliser. Si le but est louable, le procédé est malhonnête, anti démocratique, et même définitivement immoral. D'ailleurs on prétend fort judicieusement que sans les médias, la captive aurait été libérée plus tôt. L'effet pervers de l'écho médiatique de cette affaire est que plus on parlait de l'otage, plus il prenait de la valeur entre les mains de ses geôliers...)
L'affaire Bétancourt est un pur produit médiatique. Qu'on me laisse au moins la liberté de ne pas penser selon les normes de cette "presse émotive".
Moi, je suis un bel esprit, autrement dit un lion. Et surtout pas un âne, encore moins un mouton.
Raphaël Zacharie de Izarra
PS
Mes détracteurs qualifient les hommes du FARC de méchants terroristes... Objectivement ils ne sont pas plus terroristes que les Résistants de la Seconde Guerre Mondiale, considérés eux aussi comme tels à l'époque par Vichy. Les hommes du FARC, même si ce sont des criminels, ont leurs raisons d'agir ainsi. Même si je n'approuve pas leurs méthodes, ils ont leur vérité et je peux comprendre que l'on puisse penser et agir à contre-courant des masses civilisées. Les états utilisent eux-mêmes les méthodes criminelles les plus ignobles pour maintenir leur légitimité de nantis et personne ne semble s'offusquer de la chose. La prolifération de la détention de l'arme atomique en est le meilleur exemple.
On qualifie les preneurs d'otages de terroristes. Derrière le mot TERRORISTE la réalité n'est pas toujours toute noire ou toute blanche.
Bref, le point de vue de mes contradicteurs n'est pas le leur mais celui instillé par les médias.
La presse demande à la population française de s'apitoyer sur le sort de Bétancourt et le peuple gagné d'avance par le discours des "gentils journalistes anti FARC" bêle en choeur ! Les médias auraient demandé de mobiliser la sensibilité nationale pour Dédé Lacloche le SDF du coin, aujourd'hui l'opinion publique ne jurerait que par Dédé Lacloche...
A partir du moment où la population dans son ensemble suit l'ornière des sentiments médiatiques, plus de place à l'esprit critique ! La prochaine étape de "l'émotion civique" consistera à acheter le livre-témoignage de la maintenant "très courageuse" et surtout si télégénique ex-captive...
Pour en revenir à Dédé Lacloche qui semble décidément n'intéresser aucune de ces belles âmes réglées sur les mouvements de la baguette médiatique servant une musique bien sucrée, certes il n'est pas photogénique, certes il pue, certes il bredouille quand il a bu et qu'il fait la manche au coin de vos rues. Aucun caméraman ne fait de gros plans sur sa face rougeaude et pourtant il est là tous les jours, toujours otage de notre système terroriste économique particulièrement injuste, lui et des milliers d'autres. Dédé est à portée de caméra et pourtant aucune ne prend la peine de faire un scoop sur lui. Madame Bétancourt a une réelle valeur médiatique, pas le clochard du coin dont la solitude, la souffrance, la détresse sont parfois pires et plus durables que celles endurées par "l'illustre otage" lors de sa captivité.
Ce sont les médias qui ont choisi pour vous votre sujet d'émoi du jour : ils ne sont pas bêtes les médias, ils préfèrent servir de la Bétancourt plutôt que du Dédé, c'est beaucoup plus fédérateur.
Et pendant que les caméras braquées sur Bétancourt pour servir au peuple (artificiellement réjouit par la liberté retrouvée d'une pseudo-connaissance) sa dose de "news" sucrées à la gloire de "l'héroïne nationale", pendant ce temps-là Dédé Lacloche n'existe toujours pas, médiatiquement parlant. Il est pourtant sous nos yeux mais il n'a aucune valeur en terme d'image. Juste bon pour alimenter minablement les journaux de rues vendus par les SDF.
Beau travail messieurs les journalistes ! Un peuple entier lobotomisé en six années de savantes manoeuvres subliminales...
(Vraiment comique et pitoyable, la dérive se poursuit sur les BLOGS : l'ex-captive est maintenant accommodée à diverses sauces : "Bétancourt les images", "Bétancourt les retrouvailles", "Bétancourt en famille", "Bétancourt avec Sarkozy", etc.
Quand je disais que l'affaire Bétancourt était une cause nationale créée de toutes pièces par les médias...
Attendons-nous bientôt à : "Bétancourt et ses recettes de cuisine", "Bétancourt le Loft", "Bétancourt et ses secrets de beauté"...)
Raphaël Zacharie de Izarra
raphael.de-izarra@anadoo.fr
2, Escalier de la Grande Poterne
72000 Le Mans
02 43 80 42 98
Faut pas non plus pousser : les FARC sont une authentique organisation terroriste, même s'ils se sont développés sur fond de misère sociale et d'expropriations.
Les médias m'agacent mais...de là à voir un grand complot et à comparer ce qui n'est pas comparable (Dédé la Cloche et Ingrid Betancourt : Dédé n'est pas otage, ne dévoyons pas les mots, svp) il y a un pas, je dirais même un abîme que je me garderais bien de franchir.
@ Raphael
Désolée, pour mais pour moi la fin ne justifiera jamais les moyens utilisés, en aucun cas vous ne pouvez comparer l'action des FARC avec la résistance dans notre pays lors de la deuxième guerre mondiale!
Ce qu'a vécu Ingrid de très nombreuses familles Colombiennes le vivent, mais aussi beaucoup de ressortissants étrangers quels qu'ils soient car ces derniers temps frappes à l'aveuglette!
Ensuite, après ce que cette femme a vécu, psychologiquement parlant,il est impossible qu'elle ait tenu 'un role' à l'issue de sa détention.
Vos propos sont scandaleux, et ne sont tolérés, je crois, que par la liberté d'expression...En ce sens vous abusez de l'usage de la démocratie pour la tuer en des travers pervers.
Allez mordre et baver ailleurs! Je pense que vous ne trouverez aucun écho ici...
D'accord aussi avec l'Hérétique pour l'ethnocentrisme français mais aussi les reportages "guimauves".
Chapeau à Uribe et à sa stratégie.
Ce que nous avions du mal à concevoir, nous Français c'est que cette libération ne pouvait se faire à n'importe quel prix pour les Colombiens.
Une libération des otages qui aurait affaibli le gouvernement par rapport aux Farcs aurait été une catastrophe pour le peuple colombien car ce sont les Colombiens qui subissent en permanence et au quotidien l'occupation d'une grande parie de la Colombie par les Farcs.
J'espère que cette libération annonce une cuisante défaite pour les Farcs et plus de liberté pour tous les Colombiens.
La solution Sarko/Chavez aurait affaibli durablement la Colombie, me semble-t-il.
@ Rosa;
En ce qui me concerne, je suis ravie que la libération d'Ingrid soit du fait du gouvernement Colombien, car cette femme s'est engagée dans ce pays clairement et pour moi cette libération par ce biais , ne peut qu'augurer des jours meilleurs pour cette nation.
Champomy, nous sommes d'accord.
La Colombie a tout pour être une grande nation, il faut qu'elle se libère et des Farcs et des Narcos qui leur sont liés.
Uribe a franchi un pas, même s'il est conservateur il faut saluer sa réussite.
L'Hérétique, des nouvelles de la famille hérisson pour changer de la politique...
http://cybermamies.hautetfort.com/archive/2008/07/03/la-saga-des-herissons.html