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International - Page 42

  • OTAN : Bayrou inquiet des choix du président

    François Bayrou a estimé jeudi sur France Culture que la France était en train de perdre son indépendance avec le retour dans le commandement militaire intégré de l'Otan annoncé par le président Nicolas Sarkozy. "La période où la France était indocile est derrière nous". "Il y a 42 ans que le général de Gaulle a pris la décision de quitter le commandement intégré de l'Otan. La France a gagné en 42 ans une liberté de parole qui nous a permis par exemple de dire non au moment de la guerre en Irak".

    "Cette indépendance, cette liberté-là, c'est quelque chose de précieux pour notre pays qu'on est en train de perdre dans l'élan vers l'alignement que Nicolas Sarkozy incarne depuis longtemps et dont je ne crois pas qu'il soit conforme à l'histoire, au génie de notre pays, et pas non plus à la volonté des Français", a-t-il insisté.
    François Bayrou a également noté que "ce rapprochement avec l'Otan intervient dans le moment même où en Allemagne le gouvernement manifeste beaucoup
    d'indépendance. Dans le temps même où l'Allemagne se rapprochait de cette position d'indépendance de la France, nous, nous faisons le choix inverse en disant que ça va nous permettre de bâtir une défense européenne. Je ne crois pas que ce soit le juste chemin".

  • Afghanistan : la situation

    Là, je suis tout simplement époustouflé par la note admirable que Quindi, militant MoDem, a réalisé sur son blog. Elle vaut largement celles que je peux lire dans des revues spécialisées d'experts du Quai d'Orsay.

    Pour ma part, j'ai retenu un moment fort, après analyse, dans ce que suggère Quindi :

    C'est ce qui permet d'avancer que ces forces extrémistes doivent, comme dans d'autres sociétés, pouvoir accéder au pouvoir politique local, dans un système confédéral qui leur empêche d'obtenir, compte tenu du marquage territorial de ces forces au sud du pays, une majorité nationale, afin de démontrer les limites de leurs politiques, lorsqu'elles peuvent être comparées au développement humain que peuvent fournir des forces plus modérées (qui ne seraient pas corrompues, ou n'auraient pas des désavantages comparatifs en termes de ressources naturelles).

    C'est ce que je pense aussi. Dans la mesure du possible, et en dépit des risques que cela comporte, seule, en effet, la réintégration des mouvements radicaux dans le jeu politique peut les amener à plus de modération. Par ailleurs, il est très bien pensé de créer, dans un cadre confédéral, une situation où les habitants des différents états puissent comparer leurs niveaux de vie après un certain temps... 

    Au passage, au cours de son analyse, Quindi observe avec beaucoup de justesse que si l'on avait aidé MASSIVEMENT, le commandant Massoud en 1997, et son alliance, on eût pu alors se diriger vers une confédération, sur le modèle suisse. Massoud n'est plus là, hélas, en dépit de ses avertissements, et à cause de l'inertie de nos dirigeants ; alors il faut essayer de s'inspirer du passé pour ne refaire les mêmes erreurs. 

    Quindi conclut en réalisant un tour d'horizon des positions exprimées au sein de la communauté internationale :

    Finalement, au sein des sociétés démocratiques internationales, quatre tendances politiques majeures semblent se dessiner au sujet de l'intervention en Afghanistan:

    • des pressions exercées par les oppositions de gauche radicale (Italie, France, Allemagne, Espagne), de gauche sociale démocrate (France), des libéraux et démocrates (Japon) cherchant à se désengager du conflit afghan (sans pour autant y apporter une solution réelle) afin de répondre au pacifisme de leurs militants;
    • des appels pour une meilleure gestion du conflit avec une stratégie, à long terme, de soutien aux forces internationales et de stabilisation mieux réfléchie de la part de certaines oppositions démocrates et libérales (LibDems au Royaume Uni, MoDem en France, Democrats aux Etats-Unis); notamment en ce qui concerne une meilleure répartition des ressources entre l'Irak et l'Afghanistan pour les américains et britanniques, ainsi que les conservateurs réalistes américains (et gaullistes en France?);
    • une gestion de la situation par le biais d'une plus grande coopération au sein de l'OTAN, de l'UE et de l'ONU, d'un renfort des troupes, et de l'élimination des limitations émises pour l'utilisation des soldats de chaque contingent national. C'est la position de toutes les forces gouvernementales sociaux-démocrates (Royaume Uni, Australie, Espagne, Italie, SPD allemands), démocrates chrétiennes (CDU / CSU allemande, centre droite français) et des conservateurs (France, Etats Unis, Canada, Turquie), bien qu'on commence à entendre un début de réorientation des options stratégiques, de manière officielle, vers  une plus grande négociation avec les Talibans et réduction des pressions sur les troupes internationales d'un conflit anti-guérilla.
    • une guerre à outrance contre les Talibans, assimilés à une organisation terroriste, avec laquelle il ne peut y avoir de discussion, même informelle; c'est une position défendue par les composantes néo-conservatrices de certains partis conservateurs (Espagne, Italie, Etats-Unis) ou les branches extrémistes de droite (tous pays, ou presque). 

     Moi je trouve que c'est fantastique, ce qu'écrit Quindi : mais comment fait-il ? Quelle qualité d'écriture, d'analyse et de recherche. Si un jour le MoDem met sur pied un shadow cabinet, il a à l'évidence une place toute trouvée au Ministère des Affaires étrangères.

    J'ajoute que la proposition de constituer une confédération afghane pourrait être le fer de lance des propositions du MoDem pour l'Afghanistan, et comme cette solution me semble très bien pensée et très bien raisonnée, j'invite les militants du MoDem à lire la note de Quindi, à réfléchir sur le sujet, et à relayer cette suggestion. 

    Je reprends ses propositions :

    Pour imaginer une sortie totale de la crise afghane, il est nécessaire d'en revenir à la conception de l'Etat afghan contemporain. L'unique véritable organisation pragmatique du pays devrait s'effectuer sur le modèle de la confédération de type suisse, qu'imaginait le Commandant Ahmed Shah Massoud. Ce modèle, garantirait une représentation politique aux puissances politiques traditionnelles, les chefs tribaux afghans (pachtounes, tadjiks, hazaras, ouzbeks et autres, qu'ils soient sunnites ou chiites), et aux puissances naissantes, plus fondamentalistes, les intellectuels Talibans (littéralement les "étudiants") formés aux madrasas de Peshawar (Pakistan). Si la destruction du noyau organisationnel Taliban et d'Al Qaïda ne s'avère pas possible par des moyens militaires conventionnels, et ceux des forces spéciales, alors la réintégration politique locale des Talibans (et donc la capacité des talibans d'influencer, sur le terrain et dans la durée, les systèmes de justice, d'éducation et de culture), s'opérera avec un prix.

     et cela, qui me semble très juste...

    La "bataille" s'installerait alors sur le terrain économique et culturel. L'objectif étant d'apporter un soutien financier certain, mais discret, à l'ensemble des forces démocratiquement élues qui appliqueraient une version plus ouverte et tolérante de l'Islam, en s'assurant que la gestion de ce soutien financier ne sert pas à cultiver l'opium, mais bien à développer les services public et les industries qui permettraient, à long terme, de changer la donne en Afghanistan. Il s'agirait, de manière quelque peu utopiste, en favorisant une approche très pragmatique et non idéologique, de réaliser un ensemble de micro-politiques de développement à long terme, s'assurant de la reconversion des forces combattantes, et d'une répartition équitable des fruits d'un développement (re)trouvé.

    Voilà qui serait parfait comme position officielle du MoDem. En tout cas, c'est celle de l'un de ses militants, et c'est la mienne aussi. Cela fait déjà deux. 

  • Afghanistan, Bayrou réagit

    Ahhhh ! Enfin une réaction, et en plus, la réaction que j'attendais. Voici comment François Bayrou analyse l'éventuel envoi de troupes en Afghanistan, et de manière générale, nos interventions hors du territoire français :

    François Bayrou devrait, pour sa part, s'exprimer, mardi, à la tribune de l'Assemblée. "S'agit-il de secourir des alliés ou de changer l'axe de notre politique internationale ?", s'interroge le président du Mouvement démocrate (MoDem). "Oui, la situation en Afghanistan est difficile, analyse le député des Pyrénées-Atlantiques. Le contingent canadien, dans le sud du pays, face à la guérilla des talibans, réclame des renforts. S'il s'agit de secourir des alliés en difficulté, dans le cadre d'une opération internationale approuvée par l'ONU, cela peut se comprendre, en dépit des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy. Mais s'il s'agit, profitant de ce contexte, d'entraîner la France dans un changement de ses équilibres stratégiques, vers un réalignement sur la ligne américaine, c'est un choix lourd de conséquences pour notre pays et pour l'Europe, qui doit se discuter dans le cadre européen". M. Bayrou estime de plus que "la situation budgétaire de notre pays ne nous permet pas d'annoncer une nouvelle opération tous les mois".

    C'est clair : c'est la bonne position, et elle me satisfait pleinement. Maintenant, ce qu'il faudrait, c'est davantage d'information et un groupe de travail sur l'Afghanistan. 

    J'ai trouvé sur le site du Sénat une séance de la Commission des affaires étrangères du Sénat, avec l'avis de généraux de premier plan. Pour l'instant, rien de plus. Nous ne sommes pas nombreux au MoDem à être capable de traiter les questions internationales. Espérons que Quindi, notre spécialiste, va s'emparer de la question...
  • Carla Bruni sauve la Villa Médicis

    Bon, ben, finalement, elle commence à me plaire, la first Lady. Il faut dire que jusqu'ici, j'ai plutôt eu de la sympathie pour les compagnes de Sarko.

    Je trouve sa sortie à propos de Benamou excellente :

    "cette curiosité si française qui veut que l'on écarte un conseiller en le nommant à un poste magnifique." Bien dit. Benamou a senti le vent tourner et il s'est prudemment retiré. Ouf, la Villa Médicis l'a échappé belle !

    Il faut dire qu'à la base il y a une histoire vaudevillesque qui mérite d'être racontée : le 18 décembre dernier, le Conseil d'Administration de France-Télévisions doit nommer deux directeurs généraux ; or, les représentants de l'état, qui sont membres de droit dans le CA, s'abstiennent. Pas content du tout, le CA repousse du coup les nominations. Sacrée gifle pour Sarko ! Je vous cite texte la réaction de Sarko quand il apprend la nouvelle, et il n'est vraiment pas content :

    Quel est le con qui a décidé cela sans m'en parler ?

    Pas de chance pour lui, le con en question, c'est Benamou. Son sort est donc scellé, et, bien qu'il ne parle pas un mot d'italien, il est démissionné straight away et "on" lui offre un os à ronger : la Villa Médicis. Il faut savoir que la demeure de l'Ambassade de France à Rome est un bel édifice, mais que l'insitution n'a quasiment plus un kopeck pour fonctionner.

    Ce n'est pas tout, il y a une histoire florentine derrière cette affaire. Le problème, c'est que Benamou, à tout hasard et pour passer pour un grand démocrate, avait laissé entendre à des "amis" qu'il les appuierait. Et pour couronner le tout, il a fait la même promesse à plusieurs personnalités. En fait, selon Le Monde, il aurait caressé l'idée de vider Christine Albanel, de lui refiler la villa Médicis, et de se trouver un poste en or à la Culture. C'est raté, d'autant plus que Christine Albanel a déjà refusé ce poste il y a quelques années. En revanche, elle fait savoir tout haut que Benamou n'est pas son candidat. Et comme les copains de Bennamou voient rouge quand ils se rendent compte que Benamou les a doublés, ils publient fissa une lettre ouverte pour dénoncer les parachutages...

    Pas de pot pour Benamou, la première dame de France est du même avis...et voilà comment la boucle est bouclée. Avec un petit empoisonnement en prime, ç'aurait presqu'été une histoire à la Borgia, bien comme je les aime. On se contentera des Médicis, ce n'est déjà pas si mal. 

    On lui propose d'adhérer au MoDem, à Carla ? 

  • La Démocratie Tibétaine

    Si nous avons le devoir de porter assistance plus que jamais au Tibet, c'est aussi que le gouvernement du Tibet en exil s'est doté d'institutions démocratiques sans précédent dans le Tibet, à côté desquelles le régime chinois fait très pâle figure.

    Nous avons la chance, en France, d'avoir au sein du Sénat, un Groupe d'Information sur le Tibet particulièrement efficace et pertinent (dont deux sénateurs UDF-MoDem font partie, d'ailleurs, Denis Badré et Philippe Nogrix). Comme trop souvent voilà un travail de très haute qualité méconnu. Ce groupe s'est pourtant rendu au Tibet, mais aussi en Inde, près des réfugiés et des exilés et a produit des rapports impressionnants à la suite d'enquêtes et d'entretiens.

    C'est un extrait du rapport de 2006, le Tibet en exil à l'école de la démocratie,  que nous publions sur ce blog :

    Pour les autorités chinoises, les motivations des Tibétains réfugiés à l'étranger sont bien simples : « au cours de ces dernières années, des anciens gros propriétaires de serfs en exil à l'étranger, bénéficiant de l'appui des forces antichinoises internationales, ont attaqué la réforme démocratique en se faisant passer pour des défenseurs des droits de l'homme. Par là, ils cherchent à tromper l'opinion publique et à restaurer leur paradis perdu (2(*)) ».

    La meilleure réponse apportée par les Tibétains exilés à cette accusation de vouloir restaurer la société d'« Ancien Régime », ce sont les institutions démocratiques dont ils se sont dotés.

    1. Une démocratisation voulue par le Dalaï-Lama

    Tenzin Gyatso, le XIVème Dalaï-Lama, a accédé au pouvoir dans des circonstances dramatiques puisqu'il a été intronisé dans l'urgence en 1950, à l'âge de 18 ans seulement, alors que l'invasion du Tibet par l'armée populaire de libération avait déjà commencé. Lorsque les troupes communistes arrivèrent à Lhassa l'année suivante, l'annexion du Tibet fut formalisée par un « accord en dix-sept points ». Dans un premier temps, le Dalaï-Lama a tenté de collaborer sincèrement avec les autorités chinoises. Il a ainsi accepté de présider la Commission préparatoire pour la région autonome du Tibet, mise en place par l'occupant.

    Comme il le confie dans son autobiographie, lors de son voyage à Pékin en 1954 et de sa rencontre avec le président Mao, « l'idée d'une véritable association avec la Chine commençait à m'enthousiasmer. Et plus je pensais au marxisme, plus je lui trouvais des qualités. C'était un système qui voulait la justice et l'égalité pour tous, une panacée pour notre monde. D'un point de vue théorique, le seul défaut que je lui voyais était qu'il insistait sur l'aspect purement matériel de l'existence humaine. Sur ce point, je ne pouvais pas être d'accord » (3(*)).

    Cette sympathie du Dalaï-Lama pour le marxisme était sans doute inattendue de la part d'un « souverain pontife » régnant sur une société des plus traditionnelles. Elle se heurta d'ailleurs rapidement à la réalité du pouvoir exercé par les communistes chinois au Tibet, qui le conduisit en 1959 sur le chemin de l'exil. Mais elle était la preuve d'une grande ouverture aux « idées modernes », qui ne s'est pas démentie depuis.

    En effet, à peine le Dalaï-Lama s'est-il réfugié en Inde, avec plusieurs dizaines de milliers de ses compatriotes, qu'il a voulu organiser cette communauté tibétaine en exil sur la base de principes démocratiques. Dès 1961, il promulgue une Constitution provisoire qui proclame la séparation des pouvoirs et dont les fondements sont ceux de toute démocratie : égalité des citoyens devant la loi, élections libres et pluralisme politique.

    2. Un Parlement représentatif et pluraliste

    L'Assemblée des députés du peuple tibétain exerce le pouvoir législatif. Elle est renouvelée tous les cinq ans, au suffrage universel direct par tous les électeurs tibétains vivant hors du Tibet. Elle est composée de 46 députés, à raison de dix pour chacune des grandes régions du Tibet historique (U-Tsang, Amdo et Kham) ; deux pour chacune des cinq écoles religieuses (Nygma, Kagyu, Sakya, Guélouk et Bön) ; deux pour l'Europe ; un pour l'Amérique du Nord et trois nommés par le Dalaï-Lama.

    Chaque année, deux séances plénières réunissent les 46 députés aux mois de mars et de septembre. En dehors de ces séances, une commission permanente d'au moins 12 députés assure la continuité du fonctionnement de l'Assemblée. Ce sont les membres de cette commission permanente que la délégation du groupe d'information sur le Tibet a eu l'honneur de rencontrer lors de sa visite à Dharamsala (cf le compte-rendu d'entretien en annexe I).

    Comme dans toute démocratie, l'Assemblée vote le budget et les lois, et contrôle l'action de l'Administration tibétaine en exil. Elle n'est toutefois pas structurée en opposants et partisans du gouvernement, la solidarité née des contraintes de l'exil étant trop forte pour laisser se déployer le jeu ordinaire des partis politiques.

    3. Une Administration responsable devant le Parlement

    L'Administration tibétaine en exil, héritière du Kashag d'autrefois, a été progressivement soumise au contrôle des députés. Initialement nommés par le seul Dalaï-Lama, les ministres sont responsables devant le Parlement depuis 1991. En outre, le Premier ministre est élu au suffrage direct depuis 2001. Le titulaire actuel de la fonction est le Professeur Samdhong Rinpotché, docteur ès sciences bouddhiques et universitaire indien, que la délégation du groupe d'information a eu l'honneur de rencontrer à Dharamsala (cf le compte-rendu d'entretien en annexe I).

    L'Administration exerce son autorité sur sept départements ministériels : Affaires religieuses et culturelles, Intérieur, Finances, Education, Santé, Sécurité, Information et relations internationales. Le nombre des ministres est moins important, leurs portefeuilles réunissant usuellement plusieurs départements. Actuellement, les ministres sont au nombre de quatre seulement, y compris le Premier ministre, qui s'est réservé les portefeuilles de la Sécurité et de l'Intérieur.

    L'action de l'Administration tibétaine en exil est relayée dans le monde par un réseau de 12 bureaux de représentation implantés à New York, Washington, Genève, Londres, Paris, Bruxelles, Moscou, Tokyo, Canberra, Pretoria, Taipeh et New Delhi.

    4. Les autorités de contrôle indépendantes

    Depuis 1992, une Cour suprême de justice sert à la fois de cour constitutionnelle et de cour d'appel pour les procès civils au sein de la diaspora tibétaine (les Tibétains exilés restent toutefois principalement soumis aux lois de leur pays d'accueil).

    Il existe par ailleurs trois institutions de contrôle autonomes :

    - la Commission d'élection organise et supervise l'élection de l'Assemblée des députés du peuple tibétain ;

    - la Commission du service public recrute et nomme les fonctionnaires civils, aujourd'hui au nombre de 350 ;

    - le Bureau d'audit est responsable de la comptabilité des différents départements de l'administration centrale, ainsi que des établissements dérivés tels que les hôpitaux ou les coopératives.

    Par ailleurs, placé sous tutelle du département des Finances, la Commission au Plan reconnaît et améliore les ressources humaines, physiques et financières de la communauté réfugiée. Elle établit les priorités dans le domaine du développement pour élaborer les plans. Le plan 2004-2007 récemment adopté identifie 153 projets prioritaires dans les domaines de l'éducation, agriculture, culture, soins médicaux, etc.

    5. Les démocraties locales

    Des assemblées locales ont été mises en place pour gérer les affaires des différentes communautés tibétaines sur le terrain, au nombre de 47 en tout. La délégation du groupe d'information a ainsi eu l'honneur de rencontrer les membres de l'assemblée de Dharamsala, élue par les 7.000 Tibétains en âge de voter du district indien de Kangra.

    D'une manière analogue au préfet dans les départements français d'avant la décentralisation, le chef de l'exécutif local est un agent nommé par le département de l'Intérieur, le welfare officer.

    La responsabilité la plus importante des assemblées locales est de contrôler l'exécution et de vérifier la comptabilité des projets de leur ressort

    Le groupe a publié un rapport en octobre 2007 à propos de la solution politique qu'il préconise pour le Tibet. Ce rapport est très intéressant du point de vue de que pourrait être un Tibet autonome, mais, pour l'aspect diplomatique, il ne peut hélas s'en tenir qu'à des voeux pieux. J'ai toutefois retenu une date que j'ignorais dans ce rapport. Le groupe écrit :

    La République populaire de Chine a choisi de ne pas ignorer le monde, de commercer selon les règles fixées par l'Organisation Mondiale du Commerce, de siéger au Conseil de sécurité des Nations Unies, de s'ouvrir au tourisme planétaire. Elle ne peut ignorer que « l'interpellation tibétaine » reste majeure aux yeux de l'Occident et de l'opinion de toutes les démocraties, et que ce n'est pas par hasard que la Chancelière allemande Angela Merkel a reçu récemment Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Berlin ; et que ce n'est pas par hasard que le Congrès américain décernera prochainement au dirigeant tibétain en exil sa « médaille d'honneur » ; et que ce n'est pas par hasard que le Premier ministre canadien Stephen Harper doit le recevoir à Ottawa ; et que la France en août 2008 s'honorera d'accueillir le XIVème Dalaï-Lama pour un enseignement à Nantes, pour la bénédiction du mandala de Kalachakra à l'Orangerie du Jardin du Luxembourg et, sans doute, pour plusieurs entretiens officiels.

    Tiens, ça, je ne le savais pas. Mais en revanche, cela m'intéresse au plus haut point, parce que les jeux olympiques se déroulent justement du 08 au 24 août 2008...Tiens donc...Notons bien ces dates sur nos agendas, nous allons avoir l'occasion d'en reparler, j'en suis sûr...

     

  • Quel avenir pour le nucléaire militaire ?

     Les grands esprits se rencontrent, ce matin, je me pose les mêmes questions que Frédéric, le webmestre du très bon blog Démocratie sans frontières.

    Qui de notre dissuasion nucléaire dans l'avenir ? Frédéric note avec acuité que le nucléaire militaire représente 20% de notre effort de défense. Nicolas Sarkozy envisage de faire des réductions de dépense sur cet armement en ne lançant pas le porgramme de modernisation de ces équipements. A vrai dire, quand l'on considère que le dit programme comporte la mise en service de quelques missiles inter-continentaux longue portée, on se demande quel objectif est visé.

    Le monde a changé de nature, et l'histoire récente nous montre tout de même que les dangers les plus impérieux ne sont pas ceux d'une attaque conventionnelle, mais plutôt des guérillas et du terrorisme, voire une guerre économique.

    Je renvoie à certains extraits du discours de clôture de  François Bayrou lors d'un colloque de l'UDF, en juin 2006, sur la place de la France dans le monde.

    Tout le monde a à l’esprit, les éléments de ce monde qui a changé. L’effacement, l’éclipse peut-être, de la menace soviétique, et en même temps la prolifération des menaces identitaires, ethniques, religieuses ; déséquilibres au détriment de sociétés traditionnelles, la déstabilisation de sociétés structurées, le changement de visage de la guerre, de plus en plus civile, de plus en plus urbaine, utilisant à la fois des moyens ultra-technologiques, les satellites et lasers, et les moyens les plus archaïques, la guerre économique dont vous n'avez pas voulu parler Monsieur Caillaud mais extrêmement importante, la guerre d'opinion. Tout cela exige d'autant plus de réflexion que ces questions de sécurité n'ont pas encore été reformulées

    Je pense que c'est justement énoncé, et, pour ma part, il me semble que nous avons un effort tout particulier à réaliser sur le renseignement sous toutes ses formes :

    On a besoin d'ouvrir un chapitre nouveau dans le chapitre de l'observation et du renseignement. Un observateur me disait que la capacité de renseignement française était de 1 à 10 par rapport à la capacité britannique - qu'on vante rarement par rapport à celle des Américains, et en tout cas, les moyens du renseignement américain sont de 10 à 1 par rapport à ceux du Royaume-Uni.

    J'ajoute pour ma part, quelques réflexions supplémentaires. On sait que nous serons confrontés de plus en plus à des ennemis qui utilisent les populations humaines comme des boucliers pour exercer leurs activités terroristes, et n'hésitent pas à se fondre, pour cela, au sein des populations civiles.

    Je pense qu'il faudrait donc mener une réflexion sur les armes non létales, car rien n'est plus néfaste que de toucher les civils dans les situations de guérilla. Cela crée de nouveaux martyrs, et, de fait, les groupes terroristes comptent généralement là-dessus. Lancer un nouveau concept de guerres, indolores autant que faire se peut, est à mon avis une nécessité stratégique évidente.

    Il faut travailler non plus sur des armes qui tuent, mais sur des armes qui neutralisent.

  • La France est en guerre : que f.... nos députés et sénateurs ?

    C'est tout de même fort du collier. Nicolas Sarkozy escompte envoyer des renforts en Afghanistan. il a fait construire une base à Abou Dhabi. Réactions des députés et des sénateurs ? Nada. Rien, zéro, ils ne se sont pas du tout emparés du sujet. Cela mériterait tout de même un débat parlementaire.  L'actuel chef des armées, le Général Georgelin a pourtant prévenu des risques d'escalade grandissantes du conflit afghan, ce dernier achevant sa mutation définitive en bourbier particulièrement redoutable.

    De plus, il faut savoir que nous n'avons pas les moyens de nous dresser sur nos ergots aussi hauts que nous le voudrions, étant donné que les effectifs disponibles ont tout de même des limites, et que manifestement, ces limites sont atteintes, selon certains généraux.

    On ne peut pas ainsi engager la France dans une guerre longue et vraisemblablement meurtrière, alors que les Talibans et leurs alliés contrôlent désormais 70% du territoire afghan, sans un minimum de débats et de concertation avec le Parlement. A part el nombre de morts, aucune information ou presque ne filtre de là-bas, excepté la condamnation à mort d'un pauvre gars qui s'inquiète de la condition de la femme. 

    Moi, j'aimerais bien que les élus MoDem, notamment nos trois députés, ou au moins l'un des trois,  ou encore un de nos sénateurs, demande tout de même des éclaircissements. A défaut, je vais finir par m'adresser à des élus PS ou UMP :-(

  • Lassitude à Lhassa

    Les évènement prennent une mauvaise tournure, pour le pouvoir chinois, au Tibet. Depuis toujours le Dalaï-Lama tente de retenir les jeunes Tibétains et de les dissuader de répondre par la violence, mais, le pouvoir chinois est si brutal qu'il ne demeure plus guère d'autres manières de se faire entendre pour cette malheureuse jeunesse.

    Je me suis demandé à plusieurs reprises s'il fallait boycotter les jeux olympiques en Chine. Je sais que le Dalaï-lama est contre. Mais, à la réflexion, il a certainement raison. Le Dalaï-lama cherche vraisemblablement à sensibiliser l'Occident à la cause tibétaine. Or, il sera plus facile d'entrer en contact avec des journalistes s'ils viennent que s'ils sont absents. Une belle esclandre au beau milieu des Jeux Olympiques pourrait même avoir un fort retentissement.

    Pour nous, si nous voulons aider le peuple tibétain, ce sera, je pense, à ce moment-là qu'il faudra donner le plus de voix, afin de mettre Pékin dans l'embarras. 

    Cela dit, c'est une partie très difficile, cette histoire-là : Pékin considère le Tibet comme une partie de son territoire. Il existe des résolutions de l'ONU qui demande à la Chine de respecter les droits fondamentaux des Tibétains, mais je ne suis pas certain qu'il existe un texte reconnaissant officiellement le Tibet comme un état.

    En fait, on attend avec impatience une note de synthèse de notre démocrate spécialiste des questions internationales sur le sujet , j'ai nommé Quindi...

  • Et the winner is...Quindi !

    Voilà, je voulais le dire à ceux qui sont férus d'actualités internationales : si vous voulez lire un blog extrêmement bien documenté, avec des articles substantiels et variés sur l'actualité internationale, c'est chez QUINDI qu'il faut aller.

    J'ajoute que Quindi est une particularité que tout blogueur démocrate devrait avoir en lien : à ma connaissance, c'est le seul blog MoDem entièrement ou presque consacré à l'actualité internationale.

    Ilest donc unique dans sa catégorie, et pour nous qui nous voulons souvent européens et tournés vers le monde et les démocrates dans le monde, je crois vraiment que Quindi est un site de référence.

  • Reconnaissance du Kosovo : quelle erreur !

    La France a reconnu l'indépendance du Kosovo. C'est une erreur. Cette entité politique n'a jamais existé, et sa reconnaissance ouvre la voie à tous les séparatismes en Europe et dans le monde. Il fallait plutôt faire pression sur les Serbes pour qu'ils accordent de larges droits (langue, université, autonomie) aux Kosovars, plutôt que de favoriser leur "indépendance". Cette dernière n'est fondée à aucun point de vue, si ce n'est que la population est à 90% albanophone. Nous risquons de créer un précédent qui pourrait aboutir à la scission de Chypre en deux états. Et par ailleurs, c'est un déni de souveraineté à la Serbie. Nul doute également que la Russie n'aura plus aucun scrupule, désormais, avec les mouvements séparatistes du Caucase : pourquoi y aurait-il deux poids, deux mesures ?

    Tout cela s'est passé bien trop vite, sans réflexions, sans négociations, sans jeu diplomatique... Par ailleurs, cette reconnaissance arrange certainement les USA vis-à-vis de la Russie, parce qu'ils marquent des points dans ce qui fut sa sphère d'influence. Mais l'Europe en perd, parce que nous n'avons pas fait prévaloir une solution europénne , qui a par exemple très bien fonctionné avec la Roumanie et la Hongrie, chacun des deux pays garantissant les droits de la minorité de l'autre.

    Nous aurions pu faire un donnant-donnant identique avec les Kosovars et les Serbes. Quelle erreur ! L'Europe, et encore moins la France, n'en sortent grandies dans les Balkans.