Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • TF1 va s'occuper des cerveaux à la place de l'école

    Morceaux choisis : j'ai pris un extrait de l'intervention de François Bayrou hier sur TV5...

    François Bayrou a contesté en particulier la suppression annoncée de la publicité sur les chaînes publiques. "Cette année, simplement parce que Nicolas Sarkozy a prononcé une phrase mal réfléchie, mal pensée, dont il n'a pas vu les perspectives, ça va nous coûter 150 millions d'euros, cette plaisanterie", a-t-il accusé. Et "en année pleine, ça va coûter un milliard ou 1,2 milliard d'euros".

    Ainsi, ce "qu'on va mettre en année pleine pour arranger les affaires des grandes chaînes privées (...) ça va coûter au pays 1,2 milliard, c'est-à-dire six fois plus que les postes qu'on va détruire à l'Education nationale".

    "C'est déraisonnable. C'est gaspiller de l'argent", a estimé le président du MoDem. "On gaspille l'argent pour arranger les affaires de quelques-uns".

    J'espère que tout le monde se rappelle de ce que Le Lay, l'ex PDG de TF1 écrivait en 2004 dans un livre Les dirigeants face au changement (Editions du Huitième jour) :

    " Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...).

    Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...).

    Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. "

    Voilà, on y arrive, et sans coup férir, en plus... Je suis écoeuré... Pour le MoDem qui a mis l'éducation au coeur de son programme politique, cela a du mal à passer...

     

     

     

  • Gandrange : le plan de sauvetage d'un adhérent MoDem

    En parcourant les derniers articles des internautes publiés sur le site du Mouvement Démocrate, je suis tombé sur une intéressante solution pour l'usine de Gandrange. Malheureusement, l'auteur n'a pas laissé son nom. J'en donne copie intégrale ici. Je trouve sa solution astucieuse. Reste à voir si elle est faisable, et notamment si Gandrange ne s'insère pas dans un dispositif global au sein d'Arcelor. Est-ce que, autrement dit, cette unité peut fonctionner de manière autonome.

    Soit l’Etat intervient et ce sera"évidemment" pour engager à perte des fonds publics, soit on laisse faire les lois du marché et se sera "évidemment" l’exploitation des individus. Non ! Le Modem pourrait faire une proposition qui évite ces deux écueils et montre clairement sa spécificité : que l'Etat aide les employés à monter leur projet de reprise en contrepartie d'une obligation de remboursement et de résultat.

    Quant on voit l’affaire de   Gandrange on se sent révolté. Comment ? Les syndicats proposent un plan qu’ils assurent sérieux et chiffré pour sauver les emplois et la direction ne l’a même pas examiné ? La décision de Mittal est sans doute prise depuis longtemps et ses motivations ne sont pas seulement celles de viabilité d’un site. Sinon bien sûr que la proposition aurait été je ne dis pas acceptée mais, ne serait-ce qu’examinée. Mittal n’est pas là pour faire vivre les employés, pas même pour faire tourner l’usine….

    D’un autre côté le président Sarkozy a fait des propositions. Il n’est sûrement pas question de mettre sur la table le problème de sa sincérité. Mais le fond du problème est celui du rôle de l’Etat. Pourquoi l’Etat aiderait-il une entreprise qui, comme il a été dit « n’a pas fait les investissements nécessaires » ? D’ailleurs l’interdiction de Bruxelles est quasi certaine. Quant à un rachat du site par l’Etat, on n’ose l’envisager ; question d’un autre temps.

    Tout semble bloqué et surtout tout semble inévitable. L’Etat impuissant, les employés condamnés tel ces héros d’Eschyle soumis au destin décidé par les dieux. Mais voilà c’est sans doute une tragédie mais certainement pas une pièce de théâtre, nous ne sommes pas antiques et il s’agit d’un problème politique. Toujours le même actuellement. Que peuvent l’Etat et les citoyens face à ce nouveau destin, la loi du marché, et face à ses nouvelles divinités : les multinationales et les fonds de pension.

    Posons mieux le problème :

    • ·         Mittal ne veut pas conserver ce site car le but était sans doute d’éliminer la concurrence ou de montrer patte blanche en Europe.
    • ·         L’Etat ne peut financer les investissements ce qui serait non seulement immoral (pourquoi aider un groupe qui fait des bénéfices gigantesques) mais inefficace et couteux.
    • ·         Les employés ont un projet mais n’ont pas les moyens d’empêcher à terme la fermeture du site, ni juridiquement, ni financièrement en le rachetant.
     

    Une solution est –elle envisageable dans ce ménage à trois pour sortir de ces rigidités ? Une solution qui exclut l’engagement à perte de l’Etat et pourtant son soutien ? Une solution qui tienne compte des objectifs de Mittal et ne cherche pas à lui imposer des contraintes économiques illusoires ? Une solution qui donne des moyens d’action aux employés mais conserve leur responsabilité en évitant l’assistanat que leur dignité tout autant que l'impératif de rentabilité refuse?

    Proposition : pourquoi l’Etat ne prêterait-ils pas aux employés, constitués en société, l’argent nécessaire pour reprendre l’usine et effectuer les investissements indispensables ? Mittal a tout loisir de fermer le site. L’usine lui fut cédée pour un franc symbolique. Face au constat de son échec que l’Etat contraigne Mittal à remettre en vente. Une fois le site mis en vente, et selon les règles du marché, l’Etat nomme un « commissaire » chargé d’acheter l’usine au nom des employés. Il dispose d’une somme plafond, évidemment inconnu du marché, et entre en concurrence avec les autres acheteurs.

    Si le « commissaire » nommé par l’Etat emporte l’achat, l’usine est remise au collectif des employés, ainsi que le capital estimé nécessaire aux investissements. Le total des sommes engagées par l’Etat devra être intégralement remboursé. La responsabilité des employés, mainteant associés, doit donc être clairement engagée. La mise en œuvre de ce processus est impérativement conditionnée par l’élaboration d’un projet solide.

    Je ne dis pas que cette proposition est la bonne solution (c’est une proposition justement), je ne dis pas qu’elle ne pose pas de nombreuses difficultés dans le détail de ses modalités. Mais retenons le principe. L’Etat permet aux employés de racheter l’usine mais respecte les lois du marché à tout les niveaux. Dans cette compétition mondiale dont on nous rabat les oreilles pourquoi l’Etat ne soutiendrait pas ses ressortissants ? Qu’est-ce qu’un libéralisme bien compris si ce n’est la responsabilité et l'initiative privée ? Et que permet ce principe sinon de responsabiliser les employés et de premettre aux initiatives de se lancer ?

    Que M. Bayrou mette en demeure M. Sarkozy de reprendre ce principe sans attendre, à charge pour le gouvernement d’en définir les modalités juridiques et financières. On ne peut se satisfaire d’un prétendu destin économique mal compris. Ce qui existe ce sont les mécanismes du marché. Par leur utilisation ni leurs interférences avec le politique.

     

  • Temple du Mod...euh du Soleil

    Selon Jean Arthuis, il paraîtrait que le MoDem serait dirigé comme le Temple Solaire...

    1219006342.JPG

  • Philippe Morillon, mémoire de Massoud

    En ces temps où l'on parle beaucoup de l'Afghanistan, je porte à la connaissance de mes lecteurs l'évocation de Massoud par le Général Philippe Morillon, députée européen UDF-MoDem :

    7 juin 2000. Premiers pas sur le sol Afghan. Je réponds à l'appel du Commandant Ahmad Shah Massoud qui, depuis la Vallée du Panshir, où il dirige la résistance au régime barbare et fondamentaliste des talibans, nous a demandé de nous rendre auprès de lui pour y être informé des conditions qui règnent dans son pays et des perspectives de solution du conflit qui s'y déroule.

    Cette invitation est adressée au député européen que je suis, mais aussi au général français dont il n'avait pas oublié les prises de position à Sarajevo - alors que lui-même se trouvait confronté au drame de la guerre civile dans Kaboul.

    Elle s'accompagne d'une invitation semblable destinée à des représentants de l'Assemblée Nationale française et du Sénat belge.

    J'en suis touché à double titre. D'abord par la découverte que l'Europe, attendue par l'ensemble du continent africain et des pays en voie de développement, rayonne aussi dans cette Asie Centrale destinée à prendre sur la scène mondiale une place de plus en plus importante. Ensuite, par le constat que Massoud, légende vivante, puisse avoir retenu quelque chose de mon histoire personnelle.

    Dès notre première rencontre, Massoud se révèle bien différent du chef de guerre que de nombreux "faiseurs d'opinion" ont si injustement qualifié de "seigneur de la guerre". Massoud rayonne. Par son charisme. Par son intelligence. Par la beauté de son âme. De fait, il suffit de le voir au contact de ses hommes : aucun doute, c'est un chef aimé et respecté. Je découvre un homme profondément attaché à ses racines, à son peuple, à son pays pour lequel il se bat afin d'y rétablir la paix, la liberté et la démocratie. Massoud est un homme de paix.

    Le message de Massoud est clair. Il ne peut y avoir de solution militaire au conflit qui déchire son pays. Il ne peut y avoir qu'une solution politique.

    Le régime des Talibans tient grâce au soutien du Pakistan qui, animé par des ambitions panislamistes, a installé les talibans au pouvoir et a infiltré le pays. L'Afghanistan, où réside Ben Laden, est devenu la base d'Al Quaida et le terrorisme islamiste représente une menace réelle pour l'Occident. Le peuple afghan, acculé sous les souffrances qui lui sont infligées par le régime moyenâgeux et fondamentaliste dirigé par le Mollah Omar, n'aspire qu'à la liberté.

    Il suffirait que la Communauté internationale, et l'Europe en particulier, face pression sur le Pakistan afin qu'il cesse son ingérence en Afghanistan pour que le régime des talibans, dépourvu de soutien populaire, tombe.

    Convaincu, je reviens au Parlement européen, décidé à y délivrer le message de Massoud et à faire "bouger" l'Europe.

    Articles de presse, nombreuses résolutions et interventions en plénière, venue officielle de Massoud au Parlement européen en avril 2001. J'ai le soutien de la majorité du Parlement européen derrière moi.

    Malheureusement l'Europe politique n'existe pas. Bien sûr, le Parlement peut soulever des urgences en plénière, rédiger des rapports d'initiatives, déposer des questions écrites ou orales, mais les affaires étrangères appartiennent au domaine intergouvernemental. Cela signifie que pour pouvoir agir en tant que telle sur la scène internationale l'Europe doit préalablement obtenir l'accord unanime des Etats. Or à cette époque, hélas, la majeure partie des gouvernements européens, partisans de la realpolitik, estiment que "Massoud et Talibans, c'est blanc bonnet et bonnet blanc".

    Le 3 septembre 2001 Massoud est assassiné. Le 11 septembre des avions civils pris en otage par des terroristes fondamentalistes s'abattent sur le World Trade Center et sur le Pentagone.

    Vous connaissez la suite : sursaut de la communauté internationale, intervention militaire et renversement du régime des talibans.

    L'Afghanistan, aujourd'hui dirigée par le Président Karzaï, a fait le choix de la réconciliation, de la paix, de la stabilité et de l'Etat de droit. Il est plus que jamais du devoir et de l'intérêt de l'Union européenne d'aider le peuple afghan à progresser sur cette voie, de l'aider à chasser les démons du passé et à se tourner vers l'avenir en s'arrimant à la démocratie.

    Dans cette entreprise, l'Afghanistan a besoin du soutien plein et entier de la Communauté internationale et de l'Europe. Député européen, je suis déterminé à poursuivre, sans relâche, mon action et mon soutien en faveur du peuple afghan, en mémoire de Massoud et pour que le projet qu'il avait pour son pays ne tombe pas dans l'oubli.

    C'est dans cet esprit que j'ai publié le Testament de Massoud, aux presses de la Renaissance, dont les droits d'auteurs sont entièrement versés à la Fondation Massoud.

    C'est pourquoi je continue aussi à me rendre régulièrement sur place. La dernière fois que je m'y suis rendu c'était en septembre 2005, en tant qu'observateur pour les élections législatives, posté au Panshir. C'était mon cinquième déplacement dans ce pays. Ce ne sera pas le dernier.

     

  • OTAN : Bayrou inquiet des choix du président

    François Bayrou a estimé jeudi sur France Culture que la France était en train de perdre son indépendance avec le retour dans le commandement militaire intégré de l'Otan annoncé par le président Nicolas Sarkozy. "La période où la France était indocile est derrière nous". "Il y a 42 ans que le général de Gaulle a pris la décision de quitter le commandement intégré de l'Otan. La France a gagné en 42 ans une liberté de parole qui nous a permis par exemple de dire non au moment de la guerre en Irak".

    "Cette indépendance, cette liberté-là, c'est quelque chose de précieux pour notre pays qu'on est en train de perdre dans l'élan vers l'alignement que Nicolas Sarkozy incarne depuis longtemps et dont je ne crois pas qu'il soit conforme à l'histoire, au génie de notre pays, et pas non plus à la volonté des Français", a-t-il insisté.
    François Bayrou a également noté que "ce rapprochement avec l'Otan intervient dans le moment même où en Allemagne le gouvernement manifeste beaucoup
    d'indépendance. Dans le temps même où l'Allemagne se rapprochait de cette position d'indépendance de la France, nous, nous faisons le choix inverse en disant que ça va nous permettre de bâtir une défense européenne. Je ne crois pas que ce soit le juste chemin".

  • Afghanistan : la situation

    Là, je suis tout simplement époustouflé par la note admirable que Quindi, militant MoDem, a réalisé sur son blog. Elle vaut largement celles que je peux lire dans des revues spécialisées d'experts du Quai d'Orsay.

    Pour ma part, j'ai retenu un moment fort, après analyse, dans ce que suggère Quindi :

    C'est ce qui permet d'avancer que ces forces extrémistes doivent, comme dans d'autres sociétés, pouvoir accéder au pouvoir politique local, dans un système confédéral qui leur empêche d'obtenir, compte tenu du marquage territorial de ces forces au sud du pays, une majorité nationale, afin de démontrer les limites de leurs politiques, lorsqu'elles peuvent être comparées au développement humain que peuvent fournir des forces plus modérées (qui ne seraient pas corrompues, ou n'auraient pas des désavantages comparatifs en termes de ressources naturelles).

    C'est ce que je pense aussi. Dans la mesure du possible, et en dépit des risques que cela comporte, seule, en effet, la réintégration des mouvements radicaux dans le jeu politique peut les amener à plus de modération. Par ailleurs, il est très bien pensé de créer, dans un cadre confédéral, une situation où les habitants des différents états puissent comparer leurs niveaux de vie après un certain temps... 

    Au passage, au cours de son analyse, Quindi observe avec beaucoup de justesse que si l'on avait aidé MASSIVEMENT, le commandant Massoud en 1997, et son alliance, on eût pu alors se diriger vers une confédération, sur le modèle suisse. Massoud n'est plus là, hélas, en dépit de ses avertissements, et à cause de l'inertie de nos dirigeants ; alors il faut essayer de s'inspirer du passé pour ne refaire les mêmes erreurs. 

    Quindi conclut en réalisant un tour d'horizon des positions exprimées au sein de la communauté internationale :

    Finalement, au sein des sociétés démocratiques internationales, quatre tendances politiques majeures semblent se dessiner au sujet de l'intervention en Afghanistan:

    • des pressions exercées par les oppositions de gauche radicale (Italie, France, Allemagne, Espagne), de gauche sociale démocrate (France), des libéraux et démocrates (Japon) cherchant à se désengager du conflit afghan (sans pour autant y apporter une solution réelle) afin de répondre au pacifisme de leurs militants;
    • des appels pour une meilleure gestion du conflit avec une stratégie, à long terme, de soutien aux forces internationales et de stabilisation mieux réfléchie de la part de certaines oppositions démocrates et libérales (LibDems au Royaume Uni, MoDem en France, Democrats aux Etats-Unis); notamment en ce qui concerne une meilleure répartition des ressources entre l'Irak et l'Afghanistan pour les américains et britanniques, ainsi que les conservateurs réalistes américains (et gaullistes en France?);
    • une gestion de la situation par le biais d'une plus grande coopération au sein de l'OTAN, de l'UE et de l'ONU, d'un renfort des troupes, et de l'élimination des limitations émises pour l'utilisation des soldats de chaque contingent national. C'est la position de toutes les forces gouvernementales sociaux-démocrates (Royaume Uni, Australie, Espagne, Italie, SPD allemands), démocrates chrétiennes (CDU / CSU allemande, centre droite français) et des conservateurs (France, Etats Unis, Canada, Turquie), bien qu'on commence à entendre un début de réorientation des options stratégiques, de manière officielle, vers  une plus grande négociation avec les Talibans et réduction des pressions sur les troupes internationales d'un conflit anti-guérilla.
    • une guerre à outrance contre les Talibans, assimilés à une organisation terroriste, avec laquelle il ne peut y avoir de discussion, même informelle; c'est une position défendue par les composantes néo-conservatrices de certains partis conservateurs (Espagne, Italie, Etats-Unis) ou les branches extrémistes de droite (tous pays, ou presque). 

     Moi je trouve que c'est fantastique, ce qu'écrit Quindi : mais comment fait-il ? Quelle qualité d'écriture, d'analyse et de recherche. Si un jour le MoDem met sur pied un shadow cabinet, il a à l'évidence une place toute trouvée au Ministère des Affaires étrangères.

    J'ajoute que la proposition de constituer une confédération afghane pourrait être le fer de lance des propositions du MoDem pour l'Afghanistan, et comme cette solution me semble très bien pensée et très bien raisonnée, j'invite les militants du MoDem à lire la note de Quindi, à réfléchir sur le sujet, et à relayer cette suggestion. 

    Je reprends ses propositions :

    Pour imaginer une sortie totale de la crise afghane, il est nécessaire d'en revenir à la conception de l'Etat afghan contemporain. L'unique véritable organisation pragmatique du pays devrait s'effectuer sur le modèle de la confédération de type suisse, qu'imaginait le Commandant Ahmed Shah Massoud. Ce modèle, garantirait une représentation politique aux puissances politiques traditionnelles, les chefs tribaux afghans (pachtounes, tadjiks, hazaras, ouzbeks et autres, qu'ils soient sunnites ou chiites), et aux puissances naissantes, plus fondamentalistes, les intellectuels Talibans (littéralement les "étudiants") formés aux madrasas de Peshawar (Pakistan). Si la destruction du noyau organisationnel Taliban et d'Al Qaïda ne s'avère pas possible par des moyens militaires conventionnels, et ceux des forces spéciales, alors la réintégration politique locale des Talibans (et donc la capacité des talibans d'influencer, sur le terrain et dans la durée, les systèmes de justice, d'éducation et de culture), s'opérera avec un prix.

     et cela, qui me semble très juste...

    La "bataille" s'installerait alors sur le terrain économique et culturel. L'objectif étant d'apporter un soutien financier certain, mais discret, à l'ensemble des forces démocratiquement élues qui appliqueraient une version plus ouverte et tolérante de l'Islam, en s'assurant que la gestion de ce soutien financier ne sert pas à cultiver l'opium, mais bien à développer les services public et les industries qui permettraient, à long terme, de changer la donne en Afghanistan. Il s'agirait, de manière quelque peu utopiste, en favorisant une approche très pragmatique et non idéologique, de réaliser un ensemble de micro-politiques de développement à long terme, s'assurant de la reconversion des forces combattantes, et d'une répartition équitable des fruits d'un développement (re)trouvé.

    Voilà qui serait parfait comme position officielle du MoDem. En tout cas, c'est celle de l'un de ses militants, et c'est la mienne aussi. Cela fait déjà deux. 

  • Ecologie des Bisounours

    Au sein du landernau politique de la Toile, une nouvelle espèce est apparue depuis quelques mois : le bisounours.

    Si a "bisounours" attitude est transpartisane, elle se pare toutefois volontiers d'oripeaux oranges, usurpant l'éclat de cette magnifique couleur comme le coucou qui pond son oeuf dans le nid des autres oiseaux. 

    Le Bisounours manifeste son existence par de bruyantes démonstrations d'affectivité. Parent proche du mouton de Panurge, il se déplace rarement seul mais presque toujours en bande et communique par des onomatopées qui lui sont propres. Nous en avons relevé quelques unes pour l'édification des esprits curieux : "bisous", "Gros bisous", "je t'apprécie", "mon bisounours adoré" , "affectueusement" et cetera...

    Par essence, l'émotivité débordante du Bisounours étouffe toute forme de pensée construite. Là où le Bisounours passe, l'intelligence trépasse. 

    Si le Bisounours paraît de prime abord d'un naturel doux et avenant, en réalité, il n'en est rien et son comportement tourne vite à l'aigreur. En effet le moindre des travers du Bisounours, par dedelà son insondable vacuité, est de cultiver une très haute image de lui-même. Aussi s'étonne-t-il  très rapidement de ce que personne ne prête attention à ses récriminations et autres vains glapissements sans consistance. De là, son étonnement se mue en aigreur, puis, cède à la rage furieuse. 

    Les Bisounours adorent se congratuler entre eux et ont le plus grand mal à imaginer qu'une autre forme de vie ou de pensée que la leur existe.

    Le profond narcissisme des Bisounours peut les conduire à s'affronter, mais, jamais sur le terrain des idées, idées qui leur font généralement défaut. Toutefois, terrorisés à l'idée d'exprimer une pensée autre que bisounourse, ces courts affrontements tournent bien vite à l'effusion dégoûlinante de bons sentiments aussi hypocrites qu'inconsistants. 

    Les Bisounours ont le plus grand mal à faire face aux contrariétés de toutes sortes et aux aléas de l'existence politique, d'autant qu'ils s'imaginent irremplaçables. La défaite permanente de la pensée qui les habite, associée à une incapacité fondamentale à se projeter dans l'avenir les conduisent, la plupart du temps, à renoncer tà toute forme d'efforts, y compris intellectuels.

    On a longtemps hésité chez les naturalistes à classifier précisément cette espèce, à mi-chemin de la hyène et du vautour. Toutefois, certains érudits éclairés ont vu en eux une sous-espèce particulièrement affamée de charognards.

    Certaines femelles bisounourses sont très agressives et hargneuses, et il ne fait pas bon les déranger dans leur tanière. Les mâles bisounours sont d'autant moins inquiétants, en dépit de leurs tentatives d'intimidation, que leur gabarit relève pour les plus agressifs du roquet, et pour les plus tempérants, du caniche frisé. Ils aiment, toutefois, à venir faire les beaux devant les femelles bisounourses, n'hésitant pas à défier bruyamment les autres créatures qui s'aventurent sur leur territoire.

    Au final, cette espèce est un peu à la politique ce qu'une nuée de sauterelles est à l'agriculture, d'autant plus que sa fécondité galopante assure sa propagation rapide : là où elle s'abat, elle ne laisse que ruines, champs dévastés et terres stériles.

     

    Prochains épisodes :

    Bisounours en colère

    Témoignage : un hérétique chez les Bisounours, descente au fond du Néant. 

  • OGM, la position de Bayrou

    Bon, il ne me paraît pas inutile de rappeler quelle était la position de François Bayrou lors des élections présidentielles sur les OGM : je ne pense pas que cela ait varié. A ce sujet, je trouve aussi ridicule que nuisible l'attitude la gauche au Parlement. La question des OGM devrait être transpartisane : un élu communiste a proposé un amendement. Non seulement toute la gauche l'a votée, mais aussi Jean Lassalle, élu MoDem, Philippe Foliot, apparenté Nouveau Centre, et quelques députés UMP. Du coup, l'amendement est passé. La Gauche a parlé bêtement d'une victoire politique, n'ayant en vue que son succès politicien. C'est pitoyable comme attitude. C'est une victoire pour les Français et pour leur santé, pas pour la gauche.

    L'un des trois députés UMP, François Grodidier a ensuite présenté un amendement qui renforce la protection des cultures traditionnelles : il a été amendé à l'unanimité et avec le soutien de Borloo. Il faut se réjouir de qui va dans le bon sens,sur des sujets graves, plutôt que de hurler victoire chaque fois que l'adversaire politique semble trébucher.

     Voici, en tout cas, les propositions de François Bayrou :

    "Je me prononce pour un moratoire sur les OGM, afin de sortir de la zone d'incertitude"

    " Nous manquons de savoir sur les risques que peuvent représenter les OGM. Nous avons donc besoin d’une démarche scientifique sur les effets réels des OGM et les risques qu'ils recouvrent.
    Afin de sortir de la zone d'incertitude, je saisirai, dès mon élection si elle a lieu, l’Académie des Sciences, pour que soit composée une une commission, comprenant en particulier des pharmacologues, qui fera la synthèse des connaissances sous la forme d'un rapport sur ce que recouvrent les OGM comme risque de dissémination, pour l'alimentation et pour la recherche pharmacologique .

    Ce rapport nourrira un débat national.

    Le sujet des OGM révèle le manque de démocratie dans notre pays. Comment peut-on accepter que, sur une question aussi importante, qui nécessite des débats approfondis,  les élus du peuple aient été tenus pour quantité négligeable ? C’est une preuve du dysfonctionnement de notre démocratie que le Parlement n’ait pas été invité à discuter des OGM.

    La transparence et la démocratie nous permettront de sortir du silence officiel maintenu en France sur cette question - alors qu'il y a aujourd’hui dans le monde 85 millions d’hectares de cultures OGM, dont 50 millions aux Etats-Unis, et que ces cultures se développent à vitesse croissante au Brésil, en Inde, en Chine.

    Cela doit aller de pair avec une grande politique de recherche française et européenne dans le domaine des biocarburants, des biomatériaux, de la chimie du végétal, des biotechnologies, du génome".

     Je pense en effet, qu'il est plus que temps d'ouvrir un vrai débat, et de rendre effectif une bonne fois pour toutes un moratoire. Le MoDem a tout intérêt à s'engouffrer dans ce débat, de manière non-partisane, contrairement à la gauche, et à le traiter. Par ailleurs, cela fait un moment que Jean Lassalle a fait des demandes en ce sens...Il s'était notamment adressé au précédent Ministre de l'Agriculture, sous la XIIème législature. Et il avait averti de longue date de la nocivité de l'activité du groupe Monsanto. Je rappelle d'ailleurs que Monsanto dispose d'études réalisées en interne sur les OGM et refuse de les rendre publiques...

  • Que permettait la loi à Chantal Sébire ?

    J'ai trouvé la loi Léonetti sur la Toile, mais, à vrai dire, je ne vois pas ce qui dedans  pouvait permettre de répondre positivement à la requête de Chantal Sébire. Je rappelle les références de cette loi :  J.O n° 95 du 23 avril 2005 page 7089 texte n° 1
    A l'article 1, on trouve la mention suivante :
    « Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l’article L. 1110-10. »

    Bon, évidemment, si on veut comprendre cet article, il est indispensable de connaître l'article L. 1110-10 :

    Article L1110-10
    Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage.

    Le problème, en fait, c'est que la loi Léonetti évoque la possibilité d'interrompre un traitement, et non d'en administrer un spécifique. Cela dit, si je lis avec attention l'article 1, je peux l'interpréter ainsi : ne pouvant soigner Chantal Sébire d'un mal incurable, on pouvait peut-être lui administrer de très forte dose de morphine, au risque de provoquer une overdose, et ce afin de sauvegarder sa dignité. En même temps, pouvait-elle être considérée comme une mourante ? Probablement non, et c'est là où le bât blesse. 

    Je pense que l'article 2 de la loi va un peu dans le sens de ce que j'interprète : 

     « Si le médecin constate qu’il ne peut soulager la souffrance d’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qu’en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l’article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l’article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. »

    Après une lecture attentive, je pense que cela correspond au cas de Chantal : je ne sais pas ce qu'en pensent les juristes... 

    Par ailleurs, je signale l'excellent dernier numéro de l'Itinérant (hebdomaire de lutte contre la misère et la précarité, vendu essentiellement par des sans-abris dans les rues) : on trouve donc dans l'édition du 31 mars au 06 avril (n°697) un entretien avec Jean Léonetti, l'auteur de la loi que je cite ici. Il confirme dès la première question qu'il est possible de supprimer toute souffrance physique ou morale en fin de vie même si c'est au prix de raccourcir la vie. Et il fait exactement le même raisonnement que moi sur les doses de médicament, je le cite :

    « De manière concrète, cela signifie qu'on a le droit, et même le devoir, d'utiliser tous les moyens thérapeutiques possibles pour supprimer la souffrance, même si, par les produits utilités, on est conscient que l'on hâte la mort

    Voilà qui me paraît très clair, et je ne comprends pas ce qui a empêché de faire rentrer Chantal Sébire dans cette catégorie. Comme le note Jean Léonetti, le droit à la vie est inscrit dans l'article 2 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme. On ne peut donc envisager un droit à la mort, c'est à dire l'euthanasie, sans être en contradiction avec cette convention. En revanche, on pourrait envisager une dépénalisation des homicides par compassion. A condition que les circonstances soient codifées et précisées, et bien sûr, dans un cadre médical.

    Il n'y  pas de position officielle du MoDem, du moins à ma connaissance, sur la fin de vie, et pas non plus de François Bayrou. En revanche, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec Marielle de Sarnez, que la question intéresse. Marielle n'a pas adopté de position arrêtée, mais je crois que sa position se rapprocher sur certains points de celle de Jean Léonetti : elle est favorable à l'ouverture d'un débat sur la question, mais d'un débat de fond, et en attendant, d'utiliser toutes les ressources de la loi lactuelle pour les cas exceptionnels. Comme le relève Jean Léonetti, sa loi convient pour 95% des cas.

  • Rigueur : il faut annuler le paquet fiscal

    Je suis étonné que tout le monde le critique, mais que personne n'ait tout simplement demandé de revenir sur le paquet fiscal : François Fillon prépare un plan d'économie de 7 milliards d'euros. Patrick Artus dit qu'il faut que l'Etat réalise 10 milliards d'économie, dont un moitié sur les caisses de santé, pour revenir à l'équilibre budgétaire. Or, François Bayrou avait calculé que le paquet fiscal reviendrait à 14 milliards d'euros la première année, puis 17 milliards pendant 5 ans les années suivantes.

    Le calcul est aisé : en revenant sur le paquet fiscal, on peut arriver à des comptes en équilibre, et même rembourser un peu de notre monstrueuse dette.

    J'interpelle donc nos députés, toutes tendances confondues, afin de leur demander d'appeler à la remise en question  du paquet fiscal. Il n'est financièrement et budgétairement pas tenable.

    Il ne s'agit pas de politique politicienne, et je ne cherche pas à en faire un argument contre Nicolas Sarkozy ou le gouvernement (qui au contraire prouverait ainsi son sens des responsabilités) mais vraiment l'intérêt de la France.

    Comme le dit le proverbe latin, errare humanum est, sed perseverare diabolicum.

    Nous n'avons pas les moyens de mener cette politique fiscale : ANNULEZ, s'il vous plaît, Monsieur Fillon, Madame Lagarde, le PAQUET FISCAL !

    J'ajoute qu'il existe certainement des moyens de mieux répartir l'impôt, afin de ne pas faire fuire les capitaux, sans pour autant perdre des recettes fiscales. Je ne rappellerai jamais assez l'idée de Bayrou sur l'ISF qui était de taxer à un pour mille tout le monde, mais sans aucune niche fiscale. Recettes identiques, mais taxation supportable pour tous.