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Gandrange : le plan de sauvetage d'un adhérent MoDem

En parcourant les derniers articles des internautes publiés sur le site du Mouvement Démocrate, je suis tombé sur une intéressante solution pour l'usine de Gandrange. Malheureusement, l'auteur n'a pas laissé son nom. J'en donne copie intégrale ici. Je trouve sa solution astucieuse. Reste à voir si elle est faisable, et notamment si Gandrange ne s'insère pas dans un dispositif global au sein d'Arcelor. Est-ce que, autrement dit, cette unité peut fonctionner de manière autonome.

Soit l’Etat intervient et ce sera"évidemment" pour engager à perte des fonds publics, soit on laisse faire les lois du marché et se sera "évidemment" l’exploitation des individus. Non ! Le Modem pourrait faire une proposition qui évite ces deux écueils et montre clairement sa spécificité : que l'Etat aide les employés à monter leur projet de reprise en contrepartie d'une obligation de remboursement et de résultat.

Quant on voit l’affaire de   Gandrange on se sent révolté. Comment ? Les syndicats proposent un plan qu’ils assurent sérieux et chiffré pour sauver les emplois et la direction ne l’a même pas examiné ? La décision de Mittal est sans doute prise depuis longtemps et ses motivations ne sont pas seulement celles de viabilité d’un site. Sinon bien sûr que la proposition aurait été je ne dis pas acceptée mais, ne serait-ce qu’examinée. Mittal n’est pas là pour faire vivre les employés, pas même pour faire tourner l’usine….

D’un autre côté le président Sarkozy a fait des propositions. Il n’est sûrement pas question de mettre sur la table le problème de sa sincérité. Mais le fond du problème est celui du rôle de l’Etat. Pourquoi l’Etat aiderait-il une entreprise qui, comme il a été dit « n’a pas fait les investissements nécessaires » ? D’ailleurs l’interdiction de Bruxelles est quasi certaine. Quant à un rachat du site par l’Etat, on n’ose l’envisager ; question d’un autre temps.

Tout semble bloqué et surtout tout semble inévitable. L’Etat impuissant, les employés condamnés tel ces héros d’Eschyle soumis au destin décidé par les dieux. Mais voilà c’est sans doute une tragédie mais certainement pas une pièce de théâtre, nous ne sommes pas antiques et il s’agit d’un problème politique. Toujours le même actuellement. Que peuvent l’Etat et les citoyens face à ce nouveau destin, la loi du marché, et face à ses nouvelles divinités : les multinationales et les fonds de pension.

Posons mieux le problème :

  • ·         Mittal ne veut pas conserver ce site car le but était sans doute d’éliminer la concurrence ou de montrer patte blanche en Europe.
  • ·         L’Etat ne peut financer les investissements ce qui serait non seulement immoral (pourquoi aider un groupe qui fait des bénéfices gigantesques) mais inefficace et couteux.
  • ·         Les employés ont un projet mais n’ont pas les moyens d’empêcher à terme la fermeture du site, ni juridiquement, ni financièrement en le rachetant.
 

Une solution est –elle envisageable dans ce ménage à trois pour sortir de ces rigidités ? Une solution qui exclut l’engagement à perte de l’Etat et pourtant son soutien ? Une solution qui tienne compte des objectifs de Mittal et ne cherche pas à lui imposer des contraintes économiques illusoires ? Une solution qui donne des moyens d’action aux employés mais conserve leur responsabilité en évitant l’assistanat que leur dignité tout autant que l'impératif de rentabilité refuse?

Proposition : pourquoi l’Etat ne prêterait-ils pas aux employés, constitués en société, l’argent nécessaire pour reprendre l’usine et effectuer les investissements indispensables ? Mittal a tout loisir de fermer le site. L’usine lui fut cédée pour un franc symbolique. Face au constat de son échec que l’Etat contraigne Mittal à remettre en vente. Une fois le site mis en vente, et selon les règles du marché, l’Etat nomme un « commissaire » chargé d’acheter l’usine au nom des employés. Il dispose d’une somme plafond, évidemment inconnu du marché, et entre en concurrence avec les autres acheteurs.

Si le « commissaire » nommé par l’Etat emporte l’achat, l’usine est remise au collectif des employés, ainsi que le capital estimé nécessaire aux investissements. Le total des sommes engagées par l’Etat devra être intégralement remboursé. La responsabilité des employés, mainteant associés, doit donc être clairement engagée. La mise en œuvre de ce processus est impérativement conditionnée par l’élaboration d’un projet solide.

Je ne dis pas que cette proposition est la bonne solution (c’est une proposition justement), je ne dis pas qu’elle ne pose pas de nombreuses difficultés dans le détail de ses modalités. Mais retenons le principe. L’Etat permet aux employés de racheter l’usine mais respecte les lois du marché à tout les niveaux. Dans cette compétition mondiale dont on nous rabat les oreilles pourquoi l’Etat ne soutiendrait pas ses ressortissants ? Qu’est-ce qu’un libéralisme bien compris si ce n’est la responsabilité et l'initiative privée ? Et que permet ce principe sinon de responsabiliser les employés et de premettre aux initiatives de se lancer ?

Que M. Bayrou mette en demeure M. Sarkozy de reprendre ce principe sans attendre, à charge pour le gouvernement d’en définir les modalités juridiques et financières. On ne peut se satisfaire d’un prétendu destin économique mal compris. Ce qui existe ce sont les mécanismes du marché. Par leur utilisation ni leurs interférences avec le politique.

 

Commentaires

  • bon pour commencer, tu as apparemment un pb avec l'état. tu dis que cela ne sert à rien que l'état investisse à perte dans cette usine (ah bon, démonstation, ah oui il n'y en a pas!!!), pour ensuite asséner que les pouvoirs publics, du coup sont impuissantes!!!! c'est fort ca comme démonstration, ca se mord la queue, l'état est imuissant, donc il ne peut pas investir, donc il est impuissant, donc il ne peut pas investir, donc...., donc... résonnement qui se suffit à lui même!!!
    Après je ne suis pas contre la reprise des moyens de production par les employés, faut voir les modaités, de plus des expèriences ont eu lieu en argentine en angleterre qui se sont relevé concluante. L'idée que tu emets n'est pas nouvelle, loin de là. Mais imaginer que l'état prete aux employé pour racheter l'usine me parait un peu utopique vu la gueule du gvt!!!

  • et puis je vois pas pourquoi on devrait faire jouer les "lois du marché" qui n'existe que dans ta tête. L'économie pure n'existe pas (cela a été démontré par deux matières différentes, a savoir l'économie et la sociologie), il n'existe que les politiques économiques et c'ets tout!

  • bonjour sebounet

    Bien que je n'aie pas écrit l'article moi-même, je vais réagir : je crois que tu as lu un peu vite. Ce sont des fonds à perte si l'Etat aide Arcelor pour que finalement Gandrange ferme deux années plus tard.
    Par ailleurs, je suis contre une nationalisation. Et pour les lois du marché, au contraire, on propose d'y déroger !

    En revanche, vu la g... du gvt, en effet, ça va être difficile. Peut-être la Région peut-elle intervenir ?

  • mmouais.. si l'état ne souhaite pas être acteur économique, et ça fait longtemps qu'on sait qu'il "n'est pas fait pour produire", pourquoi diable devrait-il être acteur financier et prêter d el'argent à une entreprise privée ?
    Par contre, contraindre Mittal à vendre, et peut-être se porter caution d'un bon projet des salariés, pourquoi pas... mais il faut laisser aux gens dont c'est le métier le soin d'évaluer et financer un plan.
    L'investissement nécessaire pour cette usine est énorme, et le cycle haut des prix de l'acier ne durera pas éternellement. Il vaut mieux à mon avis se rattacher à un spécialiste, ex; Lucchini (Severstal) ou Zaleski, etc.

  • Question de la naïve de service :

    Pourquoi ne pas créer des fonds ou business angels à caractère social tout simplement, comme ça se fait dans le cadre du microcrédit etc... ce n'est pas la même échelle, mais ne serait-ce pas envisageable ?

  • @pascal, l'etat est parfaitement capable de produire. Balancer ce genre d'intox comme quoi il est incapable de produire quoi que ce soit (EDF-GDF c'est quoi alors, la secu c'est quoi, Ft c'etait quoi, les routes, les ponts,etc,etc... le savoir (ecole universite)), surtout sans démonstration, tout depend de ce que l'on entend par production. Effectivement produire la star ac, non l'etat fais pas ce genre de chose!!!!!
    enfin je pense qu'il faut tenter de faire en sorte que les ouvriers s'accaparent de leur outil de production plutot que de voir un grand groupe reprendre les rennes de l'usine, surtout si c'est pour revoir ce qui s'est passe avec mittal!!!!

  • "L'état n'est pas fait pour produire", c'est une citation de Michel Rocard... Pour moi l'état n'est pas organisé pour bien gérer une activité économique qui vend sur les marchés. L'Etat peut être partie prenante et actionnaire (FT), il peut surtout réguler, encadrer, mettre un cadre valable pour tous.
    Avec cet outil de production entre les mains, les ouvriers de Gandrange n'auraient aucune chance. Pourquoi négliger l'apport des grands groupes en technique, en ressources humaines, en compétences, en capital, en débouchés, ??
    Par contre, ce qu'il aurait fallu, c'est que l'état s'engage sérieusement quand il fallait demander des garanties à Mittal, et les suivre de près; s'abstienne de dire n'importe quoi devant les caméras, en la personne de son apprenti président; et si le plan de l'industriel, qui d'ailleurs devrait être exigible pour expertise, est le seul valable, alors à l'état de s'engager pour protéger les gens et relancer d'autres activités viables - pas pour maintenir en soins palliatifs des activités sans avenir.

  • Ce n'est pas parce que michel rocard a dit... que voila faut prendre pour argent content sa citation. L'etat est peut-être pas bien organise pour bien gerer l'activité économique, etc,e tc... mais faut pas oublié que tous les pays qui ont privatise les service publiques ont connu une augmentation des prix de ses services MALGRE la concurrence... Et le même phénomène se retrouve en france : FT a connu une augmentation des abonnements depuis que l'état a commencer à privatiser, EDF GDF ne tardera pas, vu que seul l'état garantissait des prix correcte, ce que ne feront pas les entreprises qui visent que des bénéfices,etc, etc...
    Alors apres il ya organisation et organisation, et surtout arreter avec les citations ou les croyances toutes faites. Il y a des rapports dispo sur internet qui se base sur des faits, des livres fait par des économistes, et autres...
    Un peu de lecture ne ferait pas de mal

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