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bisounours

  • Ecologie des Bisounours

    Au sein du landernau politique de la Toile, une nouvelle espèce est apparue depuis quelques mois : le bisounours.

    Si a "bisounours" attitude est transpartisane, elle se pare toutefois volontiers d'oripeaux oranges, usurpant l'éclat de cette magnifique couleur comme le coucou qui pond son oeuf dans le nid des autres oiseaux. 

    Le Bisounours manifeste son existence par de bruyantes démonstrations d'affectivité. Parent proche du mouton de Panurge, il se déplace rarement seul mais presque toujours en bande et communique par des onomatopées qui lui sont propres. Nous en avons relevé quelques unes pour l'édification des esprits curieux : "bisous", "Gros bisous", "je t'apprécie", "mon bisounours adoré" , "affectueusement" et cetera...

    Par essence, l'émotivité débordante du Bisounours étouffe toute forme de pensée construite. Là où le Bisounours passe, l'intelligence trépasse. 

    Si le Bisounours paraît de prime abord d'un naturel doux et avenant, en réalité, il n'en est rien et son comportement tourne vite à l'aigreur. En effet le moindre des travers du Bisounours, par dedelà son insondable vacuité, est de cultiver une très haute image de lui-même. Aussi s'étonne-t-il  très rapidement de ce que personne ne prête attention à ses récriminations et autres vains glapissements sans consistance. De là, son étonnement se mue en aigreur, puis, cède à la rage furieuse. 

    Les Bisounours adorent se congratuler entre eux et ont le plus grand mal à imaginer qu'une autre forme de vie ou de pensée que la leur existe.

    Le profond narcissisme des Bisounours peut les conduire à s'affronter, mais, jamais sur le terrain des idées, idées qui leur font généralement défaut. Toutefois, terrorisés à l'idée d'exprimer une pensée autre que bisounourse, ces courts affrontements tournent bien vite à l'effusion dégoûlinante de bons sentiments aussi hypocrites qu'inconsistants. 

    Les Bisounours ont le plus grand mal à faire face aux contrariétés de toutes sortes et aux aléas de l'existence politique, d'autant qu'ils s'imaginent irremplaçables. La défaite permanente de la pensée qui les habite, associée à une incapacité fondamentale à se projeter dans l'avenir les conduisent, la plupart du temps, à renoncer tà toute forme d'efforts, y compris intellectuels.

    On a longtemps hésité chez les naturalistes à classifier précisément cette espèce, à mi-chemin de la hyène et du vautour. Toutefois, certains érudits éclairés ont vu en eux une sous-espèce particulièrement affamée de charognards.

    Certaines femelles bisounourses sont très agressives et hargneuses, et il ne fait pas bon les déranger dans leur tanière. Les mâles bisounours sont d'autant moins inquiétants, en dépit de leurs tentatives d'intimidation, que leur gabarit relève pour les plus agressifs du roquet, et pour les plus tempérants, du caniche frisé. Ils aiment, toutefois, à venir faire les beaux devant les femelles bisounourses, n'hésitant pas à défier bruyamment les autres créatures qui s'aventurent sur leur territoire.

    Au final, cette espèce est un peu à la politique ce qu'une nuée de sauterelles est à l'agriculture, d'autant plus que sa fécondité galopante assure sa propagation rapide : là où elle s'abat, elle ne laisse que ruines, champs dévastés et terres stériles.

     

    Prochains épisodes :

    Bisounours en colère

    Témoignage : un hérétique chez les Bisounours, descente au fond du Néant.