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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 282

  • Jacqueline Gourault défend l'innovation technologique

    J'ai bien apprécié la récente intervention de Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem au Sénat à propos des équipementiers automobiles.

    Comme notre collègue l’a rappelé, les difficultés des équipementiers automobiles sont visibles sur le terrain, et l’annonce de la baisse des ventes par les constructeurs automobiles de 13 % au mois de février ne fait que renforcer notre crainte.

    Par ailleurs, vous savez, mes chers collègues, que le grand salon automobile de Londres, qui devait se tenir en 2010, vient d’être annulé. La conjoncture est donc de plus en plus angoissante. [...]

    À Blois se trouvent les entreprises Valéo, HPI et Delphi. Cette dernière, spécialisée dans l’injecteur automobile pour les moteurs diesel, vient de mettre au point, grâce au laboratoire de recherche et développement situé également à Blois, un nouvel injecteur, le piézo. M. Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance, a visité récemment le site de cette entreprise et a souligné l’importance du laboratoire susvisé et les espoirs fondés sur cet injecteur.

    Monsieur le secrétaire d’État, nous avons des inquiétudes. La société Delphi a utilisé toutes les mesures mises à sa disposition ; elle a mis fin aux contrats provisoires et à l’emploi d’intérimaires, a eu recours au chômage partiel et elle a même demandé à certains salariés de prendre leurs vacances à une période donnée. Cependant, la mise en place des nouvelles lignes de production du nouvel injecteur se heurte à certaines difficultés. Selon certaines rumeurs, cette production pourrait être délocalisée, d’autant que certains équipementiers ont tendance à rejoindre des constructeurs installés depuis quelques années en Europe centrale ou orientale. Plus de 2 500 salariés sont concernés dans l’agglomération blésoise.

    Le fonds stratégique d’investissement, mis en place par le Gouvernement, concernera-t-il cette entreprise ? Nous n’avons que peu d’informations sur ce point. Monsieur le secrétaire d’État, je vous saurais gré de me donner des précisions à ce sujet.

    Quelques petites précisions techniques pour les ignares (j'en fais partie). De ce que j'ai compris, c'est une sorte d'accumulateur alimenté par une pompe dans lequel on stocke du du diesel sous pression ( jusqu'à 2000 bar). L'avantage c'est qu'il permet d'injecter quand on veut et plusieurs fois : c'est une sorte de vanne reliée au common rail que l'on vient ouvrir quand on souhaite injecter (du carburant).

    La technologie piezo utilise la propriété de certains matériaux comme le quartz de s'allonger ou de se contracter quand on leur impose une charge électrique : un injecteur direct  commanderait directement l'ouverture ( de la chambre de combustion ?) permettant de vaporiser à volonté du carburant.

    Bon, comme j'ai trouvé toutes ces infos sont sur la toile et que je ne suis pas un expert de la chose, euh...si je devais résumer, la technologie de Delphi permet de supprimer des étapes dans l'injection du carburant et de doser ce dernier bien plus subtilement, ce qui permet de réduire sensiblement la consommation...

     

  • Les élus MoDem et Hadopi

    Je viens de faire un détour par le blog d'Antonin et d'y lire le coup de gueule qu'il publie à propos des élus de la nation et d'Hadopi. Antonin semble en particulier déçu de l'absence et du quasi-silence des élus MoDem sur la loi Hadopi.

    Je crois qu'il y a quiproquo (attention, toutefois, je ne donne que mon interprétation). Si les élus MoDem ne participent pas à ce vote, à mon avis, c'est qu'ils approuvent le principe de la sanction du piratage mais pas les modalités d'application qui figurent dans la loi.

    Au demeurant, c'est aussi mon avis. Ce qui me déplaît dans cette loi, c'est qu'elle passe par-dessus le pouvoir judiciaire et qu'elle est propice à toutes les déviations. Mais on peut aussi supposer que les moyens de contrôle et de régulation s'améliorent avec les errements et le temps.

    Personnellement, je n'ai jamais rien téléchargé d'illégal. A vrai dire, non seulement par principe, mais aussi par trouille de me retrouver avec un virus mortel pour ma machine, ne sachant pas estimer la fiabilité et la sécurité de ma source. Je ne trouve pas normal de priver autrui du fruit de son travail. Je ne m'associerai pas au réseau des pirates, et je ne me retrouve pas dans les diverses critiques contre cette loi. Je ne trouve pas liberticide de protéger la créatrion, et je ne vois donc pas pourquoi Rubin déclare par exemple cette loi liberticide ni le rapport avec le cumul des mandats (une autre histoire). En revanche, je trouve liberticide le fait de pouvoir condamner quelqu'un sur des indices trop faibles. Techniquement, j'imagine qu'il doit être possible pour un pirate de générer des IP à volonté (ne serait-ce qu'en passant par un proxy au Kazakstan ou ailleurs, par exemple) voire, pour les meilleurs, de pirater les adresses Ip d'autres ordinateurs (par exemple, d'en faire des zombies). Voilà pourquoi je n'aurais pas voté cette loi non plus. Parce que les aspects techniques ne me convainquent et me semblent présenter des dangers pour les libertés individuelles et pour la présomption d'innocence.

    Mais sanctionner qui s'empare de la propriété d'autrui, cela ne me gêne pas plus que cela. Je pense que pas mal d'élus ne se sont pas déplacés, pris entre deux feux : d'un côté, ils souhaiteraient protéger la création, de l'autre les dispositions de la loi les gênent. Il ne faut toutefois pas faire de plan sur la comète. Compte-tenu des faiblesses intrinsèques de la loi, une prompte jurisprudence aura tôt fait d'anéantir les premiers excès s'il devait s'avérer que des innocents et non des coupables en soient victimes.

    Pour en revenir aux élus MoDem, il y a un entretien avec Jean-Luc Benhamias sur le sujet qui me paraît assez clairement correspondre à la position officielle du MoDem. Cet entretien éclairera certainement mes observations. Bayrou observait également sur RMC, tout récemment, que le téléchargement légal devrait être la voie, tout en critiquant la loi.

     

     

  • Un chouette gouvernement

    J'avais pris connaissance du vote organisé par RMC et le quotidien Métro, mais je n'en avais pas eu les résultats finaux. Mais je viens de passer chez Michel Hinard qui en a présenté une courte synthèse.

    Cela donne une équipe vraiment très sympa : Bayrou premier ministre mais aussi des ministres qui me plaisent beaucoup. Jugez plutôt du résultat final :

    Les Ministres :

    • Economie : Dominique Strauss-Kahn
    • Intérieur : Manuel Valls
    • Santé : Patrick Pelloux
    • Culture : Bernard Pivot
    • Justice : Robert Badinter
    • Education : Ségolène Royal
    • Affaires étrangères : Dominique de Villepin
    • Ecologie : Nathalie Kosciusko-Morizet 
    • Intégration : Rama Yade
    • Sports : Yannik Noah

    Je suis toutefois très réservé sur Ségolène Royal à l'éducation. A vrai dire, je m'étais abstenu lorsque j'avais regardé les trois candidats en lice tant ils me déplaisaient à peu près tous. A vrai dire, Claude Allègre et Luc Ferry étant à mes yeux les pires ministres de l'éducation que la France ait connu, il n'y avait finalement peut-être pas trop le choix...

  • Accueil dans les écoles lors des grèves

    436638224.jpgQuand Xavier Darcos a fait passer son SMA, il y a quelque chose qui m'a étonné. Je ne comprends pas pourquoi un tel pataquès alors qu'il existait déjà des dispositifs adéquats par le passé. En lisant les récents compte-rendus des débats au Sénat, je suis tombé sur une intervention de Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem, qui illustre bien ce que je pense de la chose. Il ne s'agit pas de monter au créneau et de huler à l'atteinte au droit de grève comme certains à gauche, mais tout simplement de constater que les mairies et les écoles se débrouillaient très bien jusque là. Ce que Jacqueline Gourault observe, finalement, c'est qu'il n'était nul besoin de légiférer. Les élus savent très bien se débrouiller tout seul. Je livre ici ses observations :

    Monsieur le ministre, vous le savez, je n’ai pas voté la loi instituant un droit d’accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps scolaire ; je m’en étais alors expliquée.

    Après avoir écouté vos propos, j’aimerais revenir sur quelques points.

    Le fil rouge des réflexions en cours sur la réforme des collectivités territoriales, qu’il s’agisse de celles du comité Balladur ou de celles du groupe de travail sénatorial dont je fais moi-même partie, c’est la diversité des territoires. Il ressort du rapport du comité Balladur qu’il n’est pas possible d’appliquer les mêmes recettes partout sur le territoire, indistinctement à toutes les communes quelle que soit leur taille. Je m’étonne donc que l’on ne puisse reprendre ce principe lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre telle ou telle loi ou telle ou telle méthode d’organisation.

    Tout à l'heure, vous avez dit qu’il ne saurait y avoir l’école de la ville et l’école de la campagne. Justement, je crois, pour ma part, qu’il faut s’appuyer sur cette diversité française pour répondre aux besoins des collectivités, car on ne peut apporter une réponse similaire dans les grandes métropoles et dans les très petites communes. Je souhaitais donc vous rendre attentif à cet élément du rapport Balladur.

    Par ailleurs, selon vous, les associations d’élus auraient demandé ce service d’accueil en cas de grève. Je tiens à faire remarquer au passage qu’il n’existe d’ailleurs qu’une seule association réunissant tous les maires, même si elle comprend différentes branches. Quoi qu’il en soit, personne n’a jamais demandé un service minimum d’accueil. Vous l’avez institué dans les circonstances que vous connaissez encore mieux que moi !

    Pour ma part, j’ai toujours proposé, en tant que maire, un service minimum d’accueil en cas de grève lorsque c’était nécessaire. Les élus savent se débrouiller et répondre aux besoins de leurs concitoyens
    .

    Ainsi, lorsqu’un instituteur, sur les six ou sept instituteurs que comptait l’école, faisait en grève, on répartissait les enfants dans les autres classes.  Quand il y avait davantage de grévistes, on mettait en place un service de garderie, avec des personnes compétentes, afin d’aider les parents. Maintenant, pour assurer le service d’accueil, on prend presque la première personne venue pour garder les enfants, alors que, dans d’autres circonstances, il faut prévoir pratiquement un accompagnateur pour cinq enfants lors d’une sortie en bus ! Franchement, il y a là quelque chose d’un peu choquant !

    Personnellement, je ne suis pas contre l’aide aux parents, au contraire, puisque je l’ai toujours fait ! Mais je ne comprends pas les raisons pour lesquelles on veut légiférer pour tout organiser au niveau central plutôt que de laisser les élus, dans cette République décentralisée – une décentralisation d’ailleurs consacrée par la Constitution –, s’organiser sur le terrain. Pourquoi ne pas reconnaître le savoir-faire des élus ? Vous avez demandé aux inspecteurs d’académie d’aider les maires. Mais enfin, monsieur le ministre, nous sommes assez grands pour organiser un service de ce genre !

    Je vous le dis franchement, j’ai mis en place le SMA dans ma commune, parce que je suis respectueuse de la loi, mais la procédure est bien compliquée. Alors que tout se faisait très simplement auparavant, je suis maintenant obligée d’envoyer des fax ici et là, de communiquer l’identité des personnes qui gardent les enfants, leur nom, leur numéro de téléphone. J’irai même jusqu’à dire que c’est presque une usine à gaz que vous avez montée
    !

  • Barack Obama invite Nathalie Griesbeck !

    1725594271.jpgVendredi 3 avril, Nathalie Griesbeck, Députée européenne Grand Est (MoDem - ADLE)  et Colonel de réserve de l'Armée de l'Air française, rencontrera le Président des Etats-Unis d'Amérique, Barack Obama, dans le cadre d'une réunion organisée en marge du Sommet de l'OTAN et qui se tiendra à Strasbourg/Kehl.

    Alors qu'elle saluait au mois de novembre dernier la victoire du nouveau Président des Etats Unis, y voyant un formidable signe d'espoir de "renforcement du dialogue entre les Américains et les Européens, en particulier sur le changement climatique et la régulation financière", Nathalie Griesbeck comptera parmi les personnalités invitées par le Président américain.

    Seule députée européenne de son groupe politique à avoir été conviée par le Président Obama en raison des liens étroits et constants qu'elle entretient avec les autorités américaines, Nathalie Griesbeck espère avoir l'occasion d'interpeller le Président américain pour lui rappeler ses attentes et ses espoirs afin que l'Homme soit constamment au cœur de nos préoccupations et de nos décisions.

    Rappelant que le Mouvement Démocrate "bataille" pour faire admettre qu'un nouveau modèle de société soit possible, Nathalie Griesbeck espère obtenir des engagements en faveur d'une réforme de la régulation financière internationale, ainsi qu'en faveur de la lutte contre le changement climatique.

  • Sylvie Goulard parle de l'Europe

    « Le plus beau projet politique de tous les temps est menacé. » Sylvie Goulard.

    Interview exclusive de Sylvie Goulard, tête de liste du MoDem dans l'Ouest pour les Elections Européennes du 7 Juin 2009 par les Jeunes Démocrates du Finistère.

    Sylvie Goulard, qui êtes-vous ?

    A l'état civil, une femme de nationalité française, née à Marseille en 1964, mariée à Vannes en 1990, mère de trois enfants. Depuis le décès de mon père, l'an dernier, je mesure cependant que nous ne sommes, chacun de nous, qu'un maillon dans une longue chaîne, avec de grandes responsabilités vis-à-vis des générations futures puisque nous sommes tous des passagers éphémères de cette planète.

    Ce que l'état civil ne dit pas, c'est que je me sens très Européenne, très heureuse de vivre dans un continent plus doux aux femmes que bien des parties du monde. J'ai eu la chance de faire des études, de mener une activité professionnelle tout en ayant des enfants. C'est un rare privilège. Autre cadeau de la vie : avoir travaillé en France et à l'étranger, avoir pu goûter le bonheur de la mobilité.

    Quel est votre parcours européen ?

    Comme dirait Obélix, je suis « tombée dans la marmite » européenne toute petite : ma famille a des origines italiennes. J'ai eu la chance d'apprendre l'allemand jeune, de faire de nombreux séjours en Allemagne, d'abord dans une famille qui m'a accueillie l'été, puis j'y ai fait plusieurs stages durant mes études. C'est le pays de mes « affinités électives ».

    Professionnellement, je suis entrée au Ministère des affaires étrangères en 1989, année de grand bouleversement européen, et j'ai aussitôt travaillé à l'unification de l'Allemagne. J'y ai fait aussi du droit communautaire, ce qui m'a donné des bases solides. Ensuite j'ai participé à des travaux de prospective sur l'avenir de l'Europe. (Suite sur les liens suivant)

    http://jd29.over-blog.fr/

    http://singulierdemocrate.over-blog.fr/

     

     

  • L'investissement socialement responsable

    Tiens, une excellente émission sur l'investissement socialement responsable sur Canal Académie. L'idée est assez simple : il est possible de faire du flouze en respectant une certaine éthique. Mais plutôt que d'en ajouter une couche sur ce qui a déjà été écrit, je reprends plutôt l'un des arguments d'IDEAM :

    Au-delà des critères de rentabilité financière classiques, l’ISR analyse la capacité des entreprises à réponde aux enjeux ESG dans la perspective de vérifier que leur stratégie contribue à leur pérennité et à leur développement.
    Une entreprise qui a une bonne image auprès de ses salariés est plus à même de les fidéliser et d’attirer les talents. Une bonne gestion des problèmes liés à l’environnement facilite l’ancrage territorial et contribue à la maîtrise des risques par l’entreprise
    .

    Et, IDEAM a quelques placements qui sont pas mal du tout. Jetez un oeil sur ça, les amis. Impressionnant, non, quand on compare l'indice aux chutes monumentales des marchés ? Bon, je reviendrai là-dessus plus tard, pas le temps tout de suite.

     

  • Partageons-nous son avis ou ses âneries ?

    Nicolas s'est lancé récemment dans des considérations quelque peu inconsidérées sur le réseau LHC. Il s'est à mon avis juste trompé de blog de publication. Notamment, l'appartenance à la droite n'est pas ce qui définit le réseau LHC, même si je lui concède qu'il penche sans doute plus de ce côté-là que du côté gauche. Il n'en reste pas moins qu'on est quelques uns à avoir voté Royal au second tour, dans le tas, et même, parfois, à avoir voté socialiste aux législatives (horresco referens) et que pas mal d'autres se sont abstenus.

    Si certains sont plus libéraux que d'autres, je n'ai pas souvenir d'avoir lu quelque part la suppression de la sécurité sociale ni de l'impôt sur le revenu (aucun état au monde ne le fait d'ailleurs). Quant au code du travail, il en faut bien un pour pouvoir établir des contrats.

    Pour le reste, Nicolas décortique la charte du réseau, ignorant ostensiblement qu'il y a la lettre et l'esprit de la lettre. C'est d'ailleurs tout ce qui caractérise un esprit libre, critique et humaniste que de pouvoir établir cette nécessaire dichotomie.

    En ce qui concerne l'Islam, ce n'est pas parce que LOmiG et Criticus écrivent des billets radicalement critiques sur cette religion que tout le réseau LHC adhère forcément à cette critique (je me suis déjà assez largement exprimé à ce sujet sur mon blog).

    Quoi qu'en dise Nicolas, peut-être est-il inquiet de voir un autre réseau que les leftblogs venir concurrencer ces derniers au classement wikio ? Il est vrai qu'il se fait une opinion du réseau LHC sur la foi de ses blogs les mieux classés (Criticus, LOmiG) et pas sur ce qu'on y trouve vraiment. Mais s'il venait de temps à autre me visiter, ou encore Polluxe ou Humeurs de vache (il connaît déjà Rubin) il verrait que le libéralisme se décline sous des formes diverses dans le réseau LHC. Et au fait, si libéral cela veut dire "à droite", Nicolas estime-t-il que Delanoë au PS, qui revendique cette étiquette, est à droite ?

    Ah, et puis une hypocrisie : Nicolas se moque du comité directeur de LHC qui établit adhésions et radiations. Peut-il m'expliquer comment se fait l'adjonction d'un nouveau blog au réseau Left-Blogs ? une grande délibération collective ou...un seul individu qui prend la décision discrétionnairement ?...Paille, poutre et tout ça et tout ça...hein ?

    Allez, tends la joue droite, mon fils, pour l'autre baffe, maintenant ;-)

     

  • La liberté est une femme !

    Liberte.jpgComme on a pu le lire dans mes derniers billets, ces derniers jours, j'ai réagi vivement aux grouinements du citoyen Orelsan sur les femmes. Il se trouve qu'à mes yeux, s'en prendre à une femme, c'est attaquer la liberté. Il existe, en effet, un lien consubstantiel entre la condition féminine et la liberté. Les pays les plus libres sont ceux qui accordent le plus de droits aux femmes. Et les plus attardés ceux qui leur dénient toute forme de responsabilité.

    Particulièrement, les sociétés patriarcales me paraissent aux antipodes de la liberté ; en effet, ces sociétés-là voient femmes et enfants comme des propriétés des mâles. Ainsi quand j'apprends qu'un goret a massacré femme et enfants, je n'ai aucune pitié pour le goret (je suis plutôt d'avis de l'écorcher sur le champ, sort en principe dévolu aux gorets) et ne lui trouve aucune circonstance atténuante. En fait, bien au contraire, je lui trouve des circonstances aggravantes. Ôter la vie à son épouse (ou sa compagne) et aux enfants que l'on a eu, c'est croire qu'il s'agit de possessions, d'une propriété privée dont on a l'usufruit. Finalement, il n'y a guère de différences avec ce qu'implique l'esclavage.

    Je pense aussi aux enfants : en réalité, les enfants n'appartiennent pas aux parents. Les enfants ne sont pas seulement les enfants des parents. Ils sont aussi les enfants de la société tout entière. Les parents ne sont que ceux qui ont une responsabilité particulière vis-à-vis des enfants. Mais les enfants ne sont pas leur chose, et l'État a le droit, à mes yeux, parce qu'il incarne le corps social, d'exercer conjointement l'autorité sur les enfants. La mort d'une famille assassinée par un pourceau, ce n'est pas un drame, c'est une tuerie.

    Admettre qu'un pourceau puisse frapper une femme parce qu'elle serait à lui ouvre la voie à de tels crimes. Plus largement, les unions civiles ne devraient pas dépasser le cadre du droit et demeurer des contrats et rien que des contrats. Elles ne devraient ouvrir aucun droit de propriété sous quelque forme que ce soit. En réalité, les individus n'appartiennent qu'à eux-mêmes. Si la société et l'État peuvent les solliciter, ce n'est pas que l'État a des droits sur les individus mais que les individus ont une responsabilité sociale.

    La liberté n'a pas de religion parce qu'aucune religion n'a fait de la liberté une divinité (Libertas dans la religion romaine est davantage une allégorie qu'une divinité). Ce n'est guère étonnant si l'on considère le rapport de servitude que les religions établissent entre les êtres humains et les entités supérieures, d'une part, et entre les hommes et les femmes d'autre part.

    Je concluerai en disant que les authentiques libéraux sont plus que toute autre forme d'engagement politique sensibles à la condition féminine. Sur le fond, on ne peut pas être un apôtre de la mâle virilité et un véritable libéral.

    Je récuse, d'ailleurs, la sincérité des idéologies qui instrumentalisent le statut de la femme pour mieux servir leurs véritables objectifs. Ainsi, chez les gauchistes, on ne lutte pas pour les femmes parce qu'elles sont des femmes mais parce qu'on juge que le capitalisme exploite les femmes. On a bien compris que les gauchistes se foutent bien des femmes, en réalité, seul le combat contre le grand satan capitaliste ou contre le libéralisme leur importe. Je ne leur accorde pour cela aucune crédibilité. J'ai pourtant longtemps défilé le 08 mars avec pas mal d'associations (féministes ou non) gauchistes, quand j'étais plus jeune. J'avoue de cocasses souvenirs. Mes compagnes et compagnons de défilé ne parvenaient pas à admettre que j'étais de centre-droit. Cela les sciait complètement. Pour eux, on ne pouvait pas défendre la cause des femmes et être de droite, fût-ce au centre. Leur intoxication idéologique, à vrai dire, avait largement dépassé le seuil de non-retour.

    Dans la condition de la femme, c'est le sort même de la liberté qui se joue. L'équation est parfaite, parce que la liberté touche profondément le coeur de l'être humain, émane de son essence. Je renvoie à un autre article du 08 mars dernier, celui d'Alan Genestine, d'Alternative libérale, qui complète bien ma pensée. Il y rend un hommage appuyé à Madame de Staël, l'un des esprits les plus originaux du libéralisme.

  • Ce soir-là, l'hérétique dînait chez LHC

    La soirée d'hier a été l'occasion de découvrir quelques membres les plus éminents du Réseau LHC autour d'un dîner festif. J'ai ainsi pu faire connaissance avec LOmiG, Criticus et Lolik. Une occasion de se découvrir réciproquement et d'évoquer divergences et convergences. Si un goût commun pour la liberté et les discussions enflammées nous animent tous, les divergences n'ont toutefois pas manqué.

    Pour être lapidaire, je dirais que LOmiG est un libéral pur de dur et Criticus un libéral conservateur. J'ai moins bien identifié Lolik, mais je pense qu'elle évolue dans la même zone politique que LomiG.

    Des divergences, il y en a tout de même eu :

    Les retraites, par exemple : Lomig et Criticus sont favorables à une retraite par capitalisation. Je suis complètement opposé à cette vision. On voit comment les marchés boursiers sont instables et surtout, comment les fameux fonds de pension ont une forte propension à générer de fortes instabilités boursières en raison de la nécessité de trouver des rendements élevés. Ce n'est donc pas une bonne garantie pour les retraites. A cela s'ajoute une divergence philosophique : de mon point de vue, je m'oppose à l'idée de renvoyer l'individu à sa seule responsabilité dans le domaine de la santé et de l'éducation. Nous sommes en fait d'accord sur la nécessité de payer les retraites, mais pas sur la manière de le faire. Compte-tenu de ce qui nous pend au-dessus, je ne vois pas d'autres solutions que d'augmenter la fiscalité sur les citoyens. Même chose pour les soins. En ce sens, je ne suis pas totalement libéral, car si j'estime que les individus sont responsables de leurs actes, ils ont souvent des capacités d'anticipation limitées, et, il devient nécessaire de limiter alors leur responsabilité par l'intervention d'un acteur plus stable et plus fiable : l'État.

    Nous avons ensuite évoqué l'impôt sur le revenu et nous sommes tombés d'accord sur le fait que personne, y compris les plus pauvres, ne devrait pouvoir y échapper, même si la contribution est très modeste. L'impôt est un lien social qui manifeste l'appartenance à la société. Il ne devrait y avoir ni niches fiscales qui permettent de l'éviter enitèrement, ni situations de pauvreté qui justifient de ne rien payer. Passé cet accord, nous divergeons, en revanche sur la quantité d'impôts, puisque LomiG et Criticus, et je crois, sans doute Lolik aussi sont partisans de les limiter en renvoyant à chaque individu le soin de financer lui-même le service rendu par l'État.

    Criticus a par exemple évoqué l'éducation et proposé la mise en place d'un chèque-éducation afin que chaque famille puisse choisir ou non de passer par l'école publique. Cela me paraît assez curieux : pour qu'un tel système soit acceptable, il faudrait que les établissements privés aient les mêmes contraintes que les établissements publics en matière de population à accepter. In fine, je ne vois pas trop l'intérêt de la chose. Tout ce que cela risque de produire, ce sont des effets de seuil négatifs dans les effectifs scolaires qui engendreront alors des coûts supplémentaires puisqu'il faudra maintenir des postes pour des classes incomplètes ou embaucher des personnels non-formés pour boucher les trous. J'ajoute que cela risque de créer une fragmentation supplémentaire dans le système éducatif, et j'ai quelques doutes sur la salubrité de la chose.  Bref, pas d'accord.

    Autre divergence : Ségolène Royal. J'exagère à peine si je dis qu'ils la prennent tous pour une cruche et qu'ils estiment qu'elle incarne l'absence de crédibilité de la gauche. Je l'ai souvent dit ici : Ségolène Royal était à l'origine une réformiste. Son problème, c'est de s'être laissée phagocyter par le programme archaïque du PS, mais dire qu'elle est par exemple incompétente en économie montre surtout qu'on ne l'a pas lue. Ce qui est vrai, en revanche, c'est qu'elle a des côtés péronistes (social-populisme à la sud-américaine) et un culot certain qui ont le don d'agacer, à commencer par ses petites camarades socialistes qui ne la supportent pas. Je suis loin d'être un fan de Ségolène Royal mais il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que c'est une femme intelligente. Je pense en outre qu'elle aurait certainement fait moins d'erreurs économiques que Sarkozy si elle avait remporté l'élection présidentielle. Sa victoire eût alors consacré l'alliance d'un pôle réformiste chez les socialistes avec le centre et les démocrates, puisqu'une telle victoire n'était pas possible sans Bayrou. C'est pour cela que j'ai voté pour elle au second tour contrairement à mes camarades LHC.

    On n'est pas non plus d'accord sur l'Islam. Criticus et LOmiG s'obstinent (à mes yeux) à considérer que le texte lui-même est à l'origine des dérives intégristes de l'Islam. Ils rejettent donc en bloc cette religion et tout ce qu'elle représente préférant à une lecture circonstanciée une critique radicale. Ce n'est pas mon raisonnement. Mais j'ai déjà eu l'occasion de le dire. Ce sont les interprétations et ce qui en est dit qui est important à mes yeux. Ce n'est donc pas l'Islam en tant que tel qui est un problème. Je peux d'ailleurs leur en faire une démonstration assez nette : certains versets du Coran présentent Allah avec des organes. Or, Allah est en principe insubstancié, et cet attribut est même absolument fondateur pour lui. Les théologiens islamiques commandent donc de se garder d'une lecture du Coran à la lettre. Il en va ainsi de tout l'ouvrage, et voilà pourquoi il n'existe aucune interprétation univoque du texte.

    En revanche, nous nous sommes à peu près tous accordés pour estimer que l'Iran n'était pas un pays dangereux. Les évolutions de l'Islam là-bas ont paru à tous intéressantes (par exemple, le fait qu'au sein du monde islamique, l'Iran soit le pays où le plus de droits sont reconnus aux femmes...).

    Nous nous sommes opposés également sur la Turquie avec des arguments divers : pour certains, la Turquie n'est pas géographiquement dans l'Europe, pour d'autres, elle ne l'est pas culturellement. La vision qui m'a paru la plus radicale est celle de Criticus : il ne s'accorde avec une Europe qu'à la condition qu'elle soit occidentaliste. Et, il n'intègre dans l'occidentalisme que les héritages catholiques et protestants. Exit donc la plus grande partie de l'Europe Orientale, sans parler de la Russie et des pays du Caucase, mais, à la limite, la Grèce aussi (qui est orthodoxe). Pour ma part, je m'inscris résolument en opposition à une telle vision. Je dois donner une précision : l'occidentalisme de Criticus est culturel, mais il ne le rapproche en aucun cas des mouvements d'extrême-droite dont il ne partage absolument aucune valeur. Je vois souvent sur les blogs des confusions à ce sujet. En revanche, revers de la médaille, il est évident que l'extrême-droite tendra certainement à être plus intéressée par l'occidentalisme que le centre, par exemple...

    J'en profite pour corriger une erreur souvent lue et entendue : les LHC sont très loin, mais alors très loin d'être sarkozystes. Ils sont avant tout libéraux. Je pense qu'actuellement, LomiG ou Criticus ne soutiennent pas plus Sarkozy que le PS. Je me demande bien d'ailleurs pour qui ils vont voter aux européennes. La logique voudrait qu'ils se dirigent par défaut vers les partis les plus proches de l'ADLE en Europe (dont le MoDem est membre, par exemple). Mais la logique sera-t-elle respectée ? C'est ce que nous verrons dans les prochains mois.

    Ce qui m'a tout de même frappé, au sein du réseau LHC, c'est d'abord le culte rendu à l'individu et au contrat (société contractuelle). En ce sens, à mes yeux, les blogs LHC sont davantage individualistes que libéraux. Mais l'individualisme est consubstantiel du libéralisme sans toutefois pour autant le circonscrire. En outre, l'exercice particulier de l'écriture sur un blog renforce ce trait.

    Je pourrais continuer à disserter longuement sur cette rencontre, mais il me semble que ce que j'ai écrit n'est déjà pas si mal...