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  • Au nom de la démocratie

    S'il y a une chose que je supporte de moins en moins dans l'Europe que nous formons avec d'autres nations, c'est qu'une commission obscure décide pour mon pays et pour moi ce que contient ou pas mon assiette ainsi que les informations auxquelles j'ai droit ou non quand j'achète les aliments de la dite assiette.

    Il y a une verticalité dans le fonctionnement de l'Union européenne qui devient insupportable.

    Ce devraient être les euro-députés qui fixent les règles qui régissent nos échanges, après qu'il y eût un débat que les opinions en soient saisies.

    Ce n'est nullement le cas. Le ramassis de crétins que sont les commissaires, pour reprendre l'expression fleurie d'un de mes commentateurs (il se retrouvera), se comportent en valets idiots mais utiles des oligarchies et groupes d'intérêt de tout calibre.

    Dans Mouvement Démocrate, il y a démocrate. J'aimerais que mon parti, par ailleurs profondément européen, prenne la tête d'une fronde sans concessions. Bayrou invitait à étiqueter nos produits alimentaires sans prendre l'avis de Bruxelles, tout récemment ; je suggère de ne plus demander son avis à cette commission quand il y va de notre santé et de notre bien-être.

    Il n'existe aucune forme de transparence dans les directives aussi obscures que technocratiques qui redescendent de l'indigeste ventre mou administratif qui sert d'organe central à notre Europe. Pas de transparence, pas de vote, pas de démocratie. Pourquoi devrions-nous lui obéir ?

    Je propose pour ma part que nous nous engagions désormais à ne respecter que les décisions qui émanent directement d'un vote du Parlement européen, seule autorité légitime pour décider de notre destin commun, nous autres Européens.

    Cet engagement révolutionnaire, véritable coup de force démocratique, pourrait figurer dans le programme du MoDem pour 2014. 

    Je pense profondément qu'on n'obtiendra rien sans véritable épreuve de force avec les technostructures nationales et européennes. La transparence a un prix et ce prix sera l'objet d'une lutte sans merci.

  • Le G20 comme si vous y étiez !

    Je salue les très originales et intéressantes initiatives de Youth Diplomacy. Fondée par un militant MoDem, Thomas Friang, actuel président des Jeunes Démocrates, cette association essaie d'impliquer la jeunesse dans les processus de décision internationaux en répliquant chaque grand sommet (G8, G20, cycle de Doha, par exemple) et en organisant des rencontres et des débats à l'issue desquels l'association dépêche de jeunes ambassadeurs aux grandes conférences internationales.

    Dès demain, Youth Diplomacy organise sous le patronnage du Ministère des Affaires étrangères une simulation de négociation afin d'assurer le recrutement d'ambassadeurs qui participeront au prochain G8 (à Londres) et au prochain G20 (à Saint-Pétersbourg) en juin 2013.

    C'est au 79 rue de la République à Paris, dans le 11ème, que s'ouvrira la simulation, sur le campus de l'ESCP et elle étudiera les priorités pour la prochaine présidence russe du G8 et du G20.

    L'ambassadeur de Russie en France, Alexander Orlov sera présent.

    Youth Diplomacy est représenté par plusieurs jeunes ambassadeurs auprès de grandes instances dans plusieurs grandes villes du monde.

    En 2012, elle avait recruté les délégués français (pour la jeunesse) qui s'étaient rendus au G20 sous la présidence du Mexique. Une telle initiative intéresse les grands de ce monde et les nations du G20 et du G8 ont intégré depuis 2006 cette préoccupation.

    Les jeunes qui se rendent à leurs sommets n'y font donc pas que de la figuration.

    La lecture du rapport annuel pour 2012 de l'association est à cet égard instructif.

  • L'Europe sans les Britanniques est-ce encore l'Europe ?

    Cameron essaie de pousser le Royaume-Uni à sortir de l'Union européenne. Je ne puis que le déplorer et je me demande où sont les libdems eux qui étaient censés être les plus europhiles des Anglais.

    J'ai trouvé la sortie de Jacques Delors maladroite pour ne pas dire stupide : cet homme-là réagit en eurocrate bruxellois en invitant nos amis anglais à s'écarter du destin européen commun.

    Il y a en France une sorte de syndrome de Jeanne d'Arc que l'espèce de lumpen-intellectuariat qui nous sert de prêt-à-penser ne parvient pas à dépasser. A témoin le sondage imbécile que le Parisien vient s'empresser de mettre en ligne.

    On trouve pêle-mêle parmi les abrutis qui ont répondu tête baissée sans réfléchir, j'imagine, une coalition hétéroclite de traumatisés divers : souverainistes nostalgiques de la grandeur de la France, gaucho-marxistes ennemis déclarés de la mère-patrie du libéralisme et imbéciles ordinaires de toute sorte. Dans leurs inconscients il y a pêle-même Jeanne d'Arc, Napoléon, Trafalgar et la flotte de Toulon en plein régime pétainiste.

    Je ne dirais pas que les Français sont anglophobes, mais il y a chez nous une sorte de jeu crétin qui consiste à faire comme si...

    Pourtant, les faits, eux sont là : depuis plus d'un siècle les Anglais ont été nos alliés fidèles : nous avons combattu ensemble en 1914, en 1939, à Suez, et plus récemment en Libye. Sans eux, la France n'aurait pas la voix qui est la sienne au Conseil de Sécurité et le Général de Gaulle n'aurait pas été reconnu par le monde entier.

    Les Anglais sont nos amis. Bien sûr, leur manière de penser n'est pas la nôtre, leur civilisation est différente, mais dans la difficulté, ils sont là depuis plus de cent ans.

    Il faut convaincre les Anglais de rester avec nous. On célèbre le couple franco-allemand mais dans les faits, si l'on considère les valeurs qui sont lmes nôtres, les Allemands dévient constamment de nos principes sur tous les sujets internationaux ou presque.

    Au fond, nous pouvons bâtir une Europe économique avec les Allemands mais pas une Europe politique. 

    Avec les Anglais, c'est exactement l'inverse : nous pouvons bâtir une Europe politique avec eux mais pas économique.

    Nous ne devrions pas considérer avec néglicence la menace de Cameron.

    Accessoirement, pour ce qui me concerne, je serais fort inquiet d'une telle évolution : si jamais les Britanniques sortent de l'Europe, l'ADLE volera en éclats au Parlement européen.

    Attendons de voir ce qu'en disent les Anglais eux-mêmes : je ne doute pas que mon homologue britannique hérétique réagira à la proposition de Cameron.

  • Quand l'Europe sera seule face au terrorisme

    Je crois vraiment qu'en dehors des Français et de quelques eurodéputés (Particulièrement Marielle de Sarnez et plus généralement ceux de l'ADLE), nos compatriotes continentaux ne comprennent pas les enjeux profonds de la guerre qui se déroule au Mali.

    Pendant des années l'Amérique a joué les gendarmes du monde au Proche-Orient laissant la France, au temps de la françafrique gérer les choses en Afrique subsaharienne. 

    Si les USA se sont longtemps occupés de géopolitique dans cette région du monde c'est que leurs approvisionnements énergétiques trouvaient là plusieurs de leurs sources principales.

    A l'heure actuelle, la révolution des gaz de schiste en Amérique pourrait bien changer la donne et plus vite qu'on ne le croit. Si les USA deviennent premiers producteurs mondiaux et atteignent l'auto-suffisance énergétique qui peut croire un seul instant qu'ils viendront s'embourber dans des guerres qui ne les concerneront plus ? Ils se retireront des affaires et les Européens se retrouveront en première ligne.

    La France vient d'empêcher in extremis le Mali de devenir une plaque tournante du terrorisme : si les djihadistes s'étaient emparés de Bamako il aurait été extrêmement difficile de reprendre la ville par la suite et cela aurait coûté des centaines de morts au bas mot côté français. 

    Mais la France n'a pas le dos assez solide pour jouer les gendarmes ne serait-ce que d'une région du monde. L'Europe attend lâchement qu'elle fasse le boulot en poussant un ouf de soulagement.

    Marielle de Sarnez et François Bayrou déplorent à juste titre l'absence d'une défense et d'une armée européennes. Aujourd'hui, en fait de défense, on ne compte en Europe que des électrons isolés et les gouvernements européens utilisent généralement la défense comme variable d'ajustement budgétaire   pour financer leur protection sociale.

    En France, pendant que le Qatar assure panem et circenses avec son PSG il nous détourne de ses véritables agissements au Mali entre autres. Rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pas vu d'un bon oeil notre intervention sur ce qu'il s'apprêtait à considérer comme ses nouvelles late-bandes.

    A vrai dire, comme d'autres, je me suis laissé abuser dans le passé, sur ce blog, par l'apparence libérale et lisse qu'offre le pouvoir qatari avec sa chaîne d'information où tout semble pouvoir se dire mais je suis revenu de cette opinion erronée. J'en donne (pour une fois) quitus à Marine Le pen qui mettait en garde contre l'influence grandissante de ce pays chez nous et que j'ai (sur ce coup-là) conspuée à tort.

    En tout état de cause cette guerre au Mali n'est pas française mais européenne. Que comptent faire les Européens ? Attendre que l'Islam radical occupe la totalité de l'Afrique avec la bénédiction de puissants états pétroliers ? Les USA ont longtemps joué avec le feu et s'en sont mordus les doigt un certain 11 septembre 2001. Nous devrions apprendre de l'expérience des autres.

    En France, on conchie les fédéralistes européens en les soupçonnant de vouloir jeter à bas les nations. Sans verser dans cette extrémité il est pourtant évident qu'il ne saurait exister d'Europe puissante et déterminée sans l'unification d'un certain nombre d'institutions aujourd'hui nationales.

    La situation qui prévaut actuellement au Mali d'abord puis aux abords de l'Algérie en est une illustration aussi éclatante que fâcheuse...

  • Pour négocier avec l'UDI le MoDem doit peser plus : l'Europe nous tend les bras

    Je sais que l'on débat actuellement au MoDem de l'attitude qui doit être la nôtre vis-à-vis de l'UDI. Cette formation vient d'ailleurs de se doter d'un site d'adhésion. Si Borloo nous renvoie dans les cordes, à l'heure acutelle, ainsi que tous les cadres de l'UDI, en refusant de bouger d'un iota sur la questions des alliances, c'est que nous sommes faibles. Dans leur esprit, nous pesons 2 à 3% de l'électorat.

    Pour peser plus, nous devons montrer que nous pouvons séduire l'opinion. 2014, c'est dans moins de deux ans en termes d'années électorales.

    Pour peser plus, il faut pouvoir proposer aux Français un programme qui décape, et en même temps, un programme réaliste. Nous avons une chance à jouer aux élections européennes, mais cette chance, pour la saisir, il va falloir travailler. Il ne suffit pas de s'imaginer que l'Europe est dans notre "code génétique" et que donc les Français europhiles vont spontanément voter pour nous : la désillusion serait sanglante. Je pense d'ailleurs que nous ne nous relèverons pas si nous échouons aux élections européennes. Un objectif viable serait simplement de reconduire nos euro-députés, c'est à dire de réaliser 7.5 à 8% des voix. Si nous faisons plus, c'est du bonus, évidemment.

    Du travail, pour réaliser un beau programme européen, il y en a, je peux le dire. Cela va être difficile car nous allons devoir fabriquer une baguette magique pour venir à bout des obstacles apparemment insurmontables qui permettraient à la France et à l'Europe de se relancer.

    L'UDI s'apprête à lancer aussi des ateliers autour de l'Europe. On verra ce qu'il en sortira et vers quel euro-groupe se parti se tournera. Pour nous, nous demeurons dans l'ADLE dont la feuille de route recoupe plusieurs de nos préoccupations principales. Je crois que si nous réalisons un score en 2014 l'UDI nous regardera d'un autre oeil et commencera à réfléchir à la pertinence de ses alliances, surtout si le score en question comportait deux chiffres...

    En 2014, nous jouerons le tout pour le tout. Contrairement à ce que beaucoup disent, y compris à Guidel au sein de l'Université du MoDem, l'important n'est pas l'alliance ou les alliances. L'important, c'est ce que nous disons et la manière dont nous le disons. Ce que nous proposons. C'est ce que pense au fond François Bayrou et c'est pour cela que je lui renouvelle ma confiance. Nous sommes d'accord, une fois de plus.

    Voilà pourquoi j'appelle les militants démocrates de bonne volonté à rejoindre les groupes de travail existant sur l'Europe ou à en constituer eux-mêmes.

  • L'Europe des Européens

    Le scepticisme gagne toujours plus les peuples de l'UE quant au bien-fondé de leur union économique. Pour moi qui travaille en compagnie d'un petit groupe sur le projet européen du MoDem, je vois qu'il va falloir se battre pour défendre l'idéal européen, bien sûr, mais qu'il va falloir aussi proposer un sérieux changement de logiciel.

    Marielle de Sarnez le martèle et elle a vraiment raison : l'heure des huit-clos entre États pour faire avancer bon gré mal gré l'Europe, c'est terminé. Ce n'est plus possible.

    C'est un Parlement élu auquel doit dorénavant revenir la direction des affaires européennes. Ce Parlement existe, c'est le Parlement Européen, mais on lui a rogné les ailes à la naissance.

    Je le crois, le MoDem et espérons-le, l'ADLE dans la foulée, va aller vers des propositions de réforme magistrale au niveau de l'Europe afin qu'un fonctionnement véritablement démocratique puisse s'exercer en Europe.

    Certaines institutions ont vocation à endosser des responsabilités jusque là dévolues aux États. Certains croient perdre en souveraineté ? Pas du tout !

    Le MoDem s'engage résolument derrière l'Union bancaire : quel en est le principe ? Ce serait désormais la BCE et non plus les banques centrales qui prêterait de l'argent aux banques européennes.

    Quel en est l'intérêt ? Quand les États sont contraints de recapitaliser leurs banques nationales ils portent un coup terrible à leurs finances publiques au regard des sommes engagées. En outre, la proximité entre dirigeants politiques et dirigeants financiers dans un même pays favorise des accords qui peuvent être douteux.

    Avec une BCE en chef d'orchestre et ses garanties d'indépendance, les États se verraient enfin soulagés d'un lourd fardeau, d'une épée de Damoclès plusieurs fois tombée sur leur cou ces dernières années.

    Aux Souverainistes qui craignent l'intégration européenne, je dis, réfléchissez bien les amis : l'intégration, ce n'est pas forcément le danger pour nous.

    Le projet politique du MoDem qui transparaît d'ores et déjà dans les prises de position de Marielle de Sarnez pour 2014 c'est de souhaiter à la fois plus d'intégration et d'autonomie. Intégration quand il s'agit des banques, autonomie quand il s'agit de favoriser les productions locales.

    J'y reviendrai en temps utile, mais je crois que le désamour dont souffre l'Europe, c'est de ne pas encore appartenir en propre aux Européens. Ce que nous, au MoDem, nous allons proposer à nos concitoyens, c'est de s'en emparer...

  • Oh non, Hollande ne fait pas du Bayrou !

    C'est très tendance chez les militants MoDem de se consoler en faisant valoir que Hollande commence à appliquer le programme de Bayrou. Vade Retro Batavicas, malheureux ! Et puis quoi encore ? N'importe quoi. Non, Hollande, une fois élu, applique ce qu'il annonçait sur son blogue bien avant de concourrir pour les primaires socialistes : accroître les impôts pour résorber la dette.

    C'est son unique horizon, ou presque. Il a bien sûr compris qu'il ne pourrait éviter de tailler dans la dépense publique et a construit une réthorique ad hoc pour emberlificoter ses interlocuteurs, mais, à côté de ces deux antiennes, aucune idée n'émerge du côté des Socialistes. Les gesticulations de Montebourg vont juste achever de réduire l'individu à ce qu'il est vraiment : un guignolo.

    En réalité, il est trop tard pour empêcher les entreprises qui s'apprêtent à le faire de licencier. La question à se poser c'est celle des mesures qu'il conviendrait de trouver pour tenter d'empêcher la reproduction du phénomène. Et là, ce n'est pas gagné, loin de là.

    Les Socialistes, la gauche en général, sont mondialistes. Ils sont  incapables d'avoir une réflexion à l'échelle nationale dans le domaine industriel (ce qui ne signifie pas pour autant qu'il faut verser dans le souverainisme).

    Évidemment, les Socialistes n'ont pas hérité d'une situation facile. Il y a eu quelques idées intéressantes sous le gouvernement Fillon (l'auto-entreprise, le fond stratégique d'investissement, par exemple) mais nous demeurons dans un cercle  vicieux dont nous ne parvenons à briser le cycle infernal.

    Mon sentiment est que beaucoup de choses vont se jouer au niveau de l'Europe et des forces politiques que les Européens vont envoyer dans leur Parlement.

    Ce n'est pas seulement un programme pour la France qu'il faudra, mais une vision de l'Europe toute entière susceptible de redresser le continent. La France me paraît particulièrement malade, mais certains pays européens sont à l'agonie (la Grèce), rongés par la corruption (la Bulgarie, la Roumanie) en sus de voir leurs productions nationales s'écrouler.

    Il faudra donc raisonner non seulement pour notre pays mais pour les autres aussi : favoriser des filières courtes en Europe en règle générale. Ce devrait être un objectif de notre gouvernement qui n'y songe pas.

    Pour nous autres Démocrates, même si nous divergeons par bien des aspects des Écologistes, je pense néanmoins que nous pourrons trouver en eux des alliés objectifs au Parlement si nous travaillons dans cette direction. 

    Il reste à mener la réflexion et ce n'est pas une mince afffaire : il s'agit ni plus ni moins que de trouver la pierre philosophale...

     
  • Ce n'est qu'un au revoir, François !

    Bayrou a donc été battu dans sa circonscription. Cette défaite était hélas inévitable car il avait à  affronter les deux principaux partis français, l'UMP et le PS. Une chose m'étonne, au fond : les derniers résultats dans sa circonscription laissaient à penser la gauche bien plus forte que le résultat obtenu finalement par Nathalie Chabanne. A 42% des voix, la gauche n'est pas majoritaire là-bas. 

    Pour Bayrou, une fois le temps de la réflexion passé, il faudra se reconstruire, pour lui d'abord, bien sûr, puis reconstruire une force politique sur des bases saines.

    Je crois en avoir esquissé assez largement les principes sur ce blogue. Je pense aussi, sans prétention aucune, avoir assez souvent indiqué des chemins pertinents pour la démocratie-chrétienne en France.

    Je pense qu'avec 1.5% des voix, il est désormais acté que l'alliance avec la gauche est une impasse. C'est dans l'opposition que nous nous referons, même si je suis plus que dubitatif sur la pertinence d'accords avec l'UMP à l'heure actuelle. Je n'oublie pas toutes les âneries que ce parti aura voté sans états d'âme pendant toute l'ère Sarkozy.

    Nos prochaines échéances, ce sont les européennes. Nous pouvons nous reconstruire, j'en suis convaincu, d'autant que les crises qui s'annoncent feront du devenir de l'Europe et de son mode de fonctionnement une question centrale.

    Bayrou pourrait devenir un eurodéputé dans deux années à peine, à condition d'avoir restauré un programme et un parti. C'est possible avec ceux qui lui sont fidèles, mais il doit les écouter, désormais.

    François Bayrou est un formidable porte-voix. La Dalle d'Épidaure, c'est lui ! Celle-là même dont il vantait les mérites acoustiques fin 2007 au plus fort du MoDem. Avec des idées fortes et construites, il est une caisse de résonance sans égale au centre.

    Je sais qu'il faut digérer les législatives, mais je suggère de commencer très vite à réfléchir sur notre programme européen. Deux années, c'est court et les évènements risquent de se précipiter, notamment si la France doit faire face à des taux d'emprunt élevés parce que la politique économique de la gauche se sera soldée par un échec.

    Entre-temps, notre industrie, nos services souvent, continuent de disparaître. Bayrou a compris qu'il y avait là un enjeu fondamental. Il faut aller plus loin encore : le souhait de réhabiliter les circuits courts et les productions locales devrait logiquement nous amener à reconsidérer et réinterpréter les traités européens en cours.

    J'ai souvent disserté ici sur ce que j'appelais une concurrence libre et non-faussée, mais je crois sincèrement que ce concept demande une discussion approfondie, une réévaluation sémantique, même. Non que je sois hostile à ce principe libéral, bien au contraire, mais plutôt que je refuse de voir dans ce dernier l'autorisation sans frein ni limites de faire n'importe quoi dans le domaine commercial, particulièrement au détriment des consommateurs et usagers. J'attends que cette concurrence soitr associée à une transparence totale, faute de quoi, toutes les cartes ne sont pas sur table.

     Bref, au MoDem, ou toute appellation que nous choisissions par la suite, nous devons désormais tourner nos regards vers l'Europe. N'est-elle pas, au demeurant, dans notre code génétique ?

    Bayrou peut conduire notre parti à la bataille, mais pour cela, je le redis, travaillons d'ores et déjà nos propositions (et jetons, au passage,  une bonne fois pour toutes à la poubelle ce fichu projet humaniste).

    Je dois faire un aveu : je n'ai pas encore réadhéré au MoDem pour l'année 2012. Je ne cotiserai à nouveau que dès lors que je saurai où ce parti va. La seule chose sur laquelle je m'engage, c'est de continuer à soutenir Bayrou coûte que coûte car je lui conserve ma confiance.

  • L'industrie d'abord, la concurrence non faussée ensuite

    Toute la législation actuelle est pourtant dominée par une seule crainte : empêcher qu'un pays membre fausse la concurrence en avantageant ses entreprises au détriment de celle des autres.

    Je dis que nous devons avoir une politique active en commun, une politique industrielle et qu'elle ne doit pas se limiter à de rares grands programmes, fussent-ils aussi prestigieux qu'Airbus l'a été autrefois. C'est le complément naturel de l'intimité entre nos économies.

    Dans tous les secteurs d'activité, il faut se fixer un objectif stratégique. L'Europe ne peut pas accepter d'être complètement absente d'aucun des grands secteurs d'activité. Elle doit raisonnablement être présente dans la concurrence sur son propre marché. Il ne doit pas, il ne devrait pas pouvoir exister de secteurs de production dans lesquels l'Europe ne vise à atteindre de l'ordre de 50 % de son propre marché.

    La France proposera à ses partenaires européens un plan de reconquête des marchés dont elle est absente et en particulier dans les secteurs de haute technologie, cela sans protectionnisme, avec une démarche fondée sur l'offre, sur la qualité.

    made in Bayrou

  • La guerre des drones a-t-elle commencé ?

    Je viens de finir la très bonne chronique de décembre d'EGEA. Il me semble qu'il pose également  avec pertinence la question du devenir des avions et de leur remplacement progressif par des drones.

    En somme, en dehors du bombardement, l'avion ne semble plus avoir d'utilité comme unité de "corps à corps". Les duels aériens appartiennent pour l'instant à un passé révolu. La question que je me pose, à considérer l'évolution des drones, pour lesquels, d'après EGEA, on forme désormais plus d'opérateurs que de pilotes d'avions de chasse, c'est ce qu'il va advenir de la guerre aérienne. Fini les avions U2 du temps de la guerre froide. En Iran, c'est un drone qui s'est crashé.

    Seules deux armées semblent avoir véritablement opéré le tournant stratégique des guerres futures : bombes à guidage laser, missiles "intelligents", "drones", sur toutes ces nouvelles armes, Israël et les USA sont en avance. 

    Bien sûr, Dassault tente bien de produire des drones à son tour, mais on comprend que cette société est clairement aidée industriellement par des entreprises israéliennes, bien plus avancées, et de plus, le dernier vote du Sénat laisse apparaître clairement une distorsion importante entre le coût et de la qualité de la chose.

    Nous sommes pourtant face à des choix difficiles : se doter du Reaper, le drone américain, c'est donner à nos forces armées du matériel d'une qualité supérieure, mais c'est de l'autre côté renoncer progressivement à continuer à entretenir une industrie militaire indépendante. N'est-ce pas d'ailleurs inéluctable, à terme ? Je me pose parfois la question.

    Et puis il y a la question budgétaire : chaque modèle français coûte de 50 à 75% de plus que chaque modèle américain, et on parle là d'appareils dont le coût se chiffre en centaines de millions d'euros.

    L'inconvénient, c'est qu'il n'y a pas de mises en concurrence entre industriels français, et qu'au final, on est dans la configuration la pire : un monopole privé sur un marché d'État. Dassault comptant sur ses relais dans les gouvernements et à l'Assemblée Nationale n'éprouve nullement le besoin d'être compétitif. C'est ainsi que l'on arrive à ne vendre aucun rafale, en dépit des qualités intrinsèques de l'appareil, et à produire des drones dépassés, onéreux et peu efficaces, du moins pour nos besoins (de conception israélienne, ils sont prévus pour des observations sur petite distance).

    A l'heure actuelle, l'Europe ne dispose d'aucun drone en propre. Il existe en revanche deux projets concurrents : celui de Dassault et celui d'EADS. Mais voilà, EADS a opéré un rapprochement avec des industriels turcs. Je n'ai pour ma part aucune confiance en la Turquie d'Erdogan. Ce pays ne fait pas partie de l'Union européenne, et, compte tenu de l'irresponsabilité de son dirigeant, je n'imagine pas qu'un tel pays puisse disposer d'un matériel aussi sensible.

    Le chemin vers l'autonomie est donc fort long : chaque marché national est trop petit pour développer une filière. Sans une Europe de la Défense avec des armes communes, il semble bien que nous soyons condamnés à dépendre du savoir-faire américain, d'autant que nous ne pouvons envisager de jouer avec la vie de nos soldats.

    Voilà des questions qui mériteraient d'inspirer nos candidats à l'élection présidentielle. Je sais que le MoDem et François Bayrou sont favorables à une Défense européenne, au contraire d'un parti comme le FN qui prône une défense purement nationale. Côté UMP, on chante l'Europe tout en accordant généreusement contrat sur contrat à Dassault. Il n'y a donc pas de stratégie clairement définie à l'heure actuelle, au sein des partis politiques, sur la défense que nous voulons. Avant d'élire un nouveau président, la question mériterait pourtant de s'inviter dans la campagne. La doctrine de chaque parti est d'autant plus indigente qu'elle se limite aux déclarations d'intention : réintégrer ou non l'OTAN, construire ou non une défense européenne, et cetera...Quid des moyens d'y parvenir ? Voilà qui mériterait un exposé et des pistes exhaustives, pourtant !...