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delanoë - Page 7

  • Delanoë et les hausses d'impôt...

    Tiens, ce petit cachottier de Saint-Bertrand aurait oublié de dire quelque chose aux Parisiens, pendant la campagne municipale de mars dernier ? Après sept années de stabilité, les impôts locaux devraient augmenter de 9 % en 2009 et en 2010 à Paris, a annoncé l'adjoint aux Finances de la mairie, lors de la présentation des orientations budgétaires pour 2009. Cette hausse sera débattue au conseil de Paris les 20 et 21 octobre prochains, puis lors du vote du budget primitif de la capital en décembre. La fiscalité de Paris, composée de quatre taxes locales (habitation, foncier bâti et non bâti, professionnelle) représente un budget de 7 milliards d'euros.

    Puisque Delanoë fait des réunions publiques pour expliquer son action aux Parisiens, j'espère que des citoyens éclairés ne manqueront pas de lui demander des précisions sur ces hausses imprévues (le lien mène à un formulaire pour poser des questions)...

    Au passage, ce qui m'a fait rigoler jaune, c'est le page 33. Delanoë y énumère les grands "équipements" qu'il prévoit de rénover pour sa nouvelle mandature. Il a juste oublié de préciser dans le document que les nouveaux prix d'entrée des dits équipement ne vont pas être toujours "publics" (exemple : la piscine Molitor dont le coût d'entrée devrait varier de 20 à 60 euros).

    En revanche, alleluia, je lis page 45 qu'il s'est enfin décidé à lancer la construction d'un parking rue Frémicourt dans le 15ème, pour pallier entre autres les places de stationnement massivement supprimées dans toute cette zone du 15ème : il faut savoir que c'est la solution que l'UDF(aujourd'hui le MoDem) n'a eu de cesse de lui proposer pendant la mandature précédente. En parlant du 15ème, d'ailleurs, c'est déjà l'asphyxie avec toutes les places supprimées, et les travaux incessants, mais là, cela va finir par une explosion de colère si cela continue : entre le centre commercial à Beaugrenelle, la pyramide de Cheops à la Porte de Versailles, les chantiers du Velib, les chantiers pour supprimer des places de parking, les autorisations de travaux de toutes sortes, cela va devenir invivable dans ce quartier.

    Pour revenir à mes impôts, c'est marrant, mais figurez-vous que j'ai fait la recherche avec la fonction du même nom du logiciel Acrobat reader, et que je n'ai rien trouvé, à l'exception  de l'opposion qui prononce ce mot très grossier dans sa tribune...

    Ah, j'oubliais, l'adjoint de Saint-Bertrand de la Miraculeuse Fiscalité a également annoncé l'instauration d'une taxe départementale de 3%. En fait, on peut calculer qu'en deux ans, les impôts globaux des Parisiens devraient augmenter de 20% environ. Ils vont être contents, je pense. En moyenne, cela représentera 35 euros pour un locataire, mais 140 pour un propriétaire. Notez que ce n'est qu'une moyenne, et que certains de mes lecteurs parisiens vont être mis à contribution dans des proportions doubles au moins, parce que tout cela, finalement, dépend de ce que chacun règle comme taxe foncière et comme taxe d'habitation...

    Fallait voter MoDem...Ils l'appellent le libéral dépensier, je crois, ses potes socialistes (des autres courants, pas du sien, bien sûr)...

  • Au secours ! Delanoë se prend pour Cheops !

    256037_5_150x113.JPGDelanoë a pour projet de faire bâtir une tour pyramidale de 200 mètres de hauteur à la Porte de Versailles. C'est marrant, mais en regardant ce projet, je me suis dit que cela ressemblait à un concentré-mélange d'Arche de la Défense, de Tour Effeil et de Pyramide du Louvre.

    Le problème, si j'ai bien compris, c'est que l'idée finale n'est pas d'en faire une mais six ! Cet homme-là a décidément la folie des grandeurs. Le voilà qui se prend pour un Cheops des temps modernes. Personnellement, je ne suis pas radicalement contre le projet, du moins, pas avant d'avoir pris connaissance du projet exact. Esthétiquement, cela n'a pas l'air trop moche, il faut le reconnaître, et l'idée de la pyramide s'inscrit plutôt bien dans une certaine forme de tradition "égyptienne" à Paris. Il ne reste plus qu'à momifier Delanoë et à le flanquer là-dedans :-D

    cheops.jpgBon, moi, je trouve que la vraie a tout de même plus de gueule que l'espèce de triangle (au fait, il sera rectangle, équilatéral, isocèle ou quelconque ?) de Herzog. Qu'il puisse au moins servir aux écoliers et aux professeurs de mathématiques du coin ! Au niveau écologie, cela a l'air pas mal, mais je demande à voir ce que cela donne au final. Marielle de Sarnez n'avait d'ailleurs pas radicalement exclu les "tours" du programme du MoDem, estimant qu'elle jugerait sur pièces, et en fonction du projet et de son utilisation. J'ai vu que la douce et charmante Christelle est très remontée contre ce projet. Tout en m'accordant avec ses fines observations sur le montage médiatique du projet (là-desus, Delanoë sait faire, comme par hasard, l'annonce tombe à pic et la fin des travaux va coïncider avec les élections présidentielles...), je crois qu'il ne faut pas exclure a priori l'idée. Et je crois ne pas être soupçonnable de Delanoïsme aigü, mes lecteurs ne l'ignorent pas.

  • Ils veulent la peau de Ségolène

    Marrant : pendant la campagne présidentielle, il y avait le TSS (Tout Sauf Sarkozy) à gauche. Aujourd'hui, il y a toujours le TSS au PS : Tout Sauf Ségolène. Après lui avoir allègrement savonné la planchette à maintes reprises, les bras-cassés d'hier se regroupent pour lui porter le coup de grâce. Je ne suis pas un adepte de Ségolène, mais, après mûre réflexion, j'avais tout de même voté pour elle au second tour. J'avoue que je suis content de ne pas être socialiste, parce que si j'étais socialiste, je serais particulièrement dégoûté, à l'heure actuelle, par le traitement que la gauche et le PS en particulier lui réservent.

    Delanoë croit la partie gagnée, mais il devrait méditer ce que le Figaro rapporte avoir entendu de la bouche d'un secrétaire fédéral du PS :

    «Lorsque j'invite Ségolène, il y a 500 personnes dont quasiment aucun militant, lorsque j'invite Bertrand, il y a 50 personnes, mais qui sont tous des militants».

    Voilà, tout est dit : ils ne s'en débarasseront pas aussi facilement.

  • Flop ou pas flop à la piscine Molitor ?

    Depuis la fin de l'année 2007, on sait que l'intention de la majorité socialiste est de confier à un concessionnaire privé la rénovation de la piscine Molitor, fermée depuis presque 20 ans. La piscine Molitor se trouve dans le 16ème arrondissement de Paris. Il n'existe qu'une seule piscine dans cet arrondissement, la piscine Montherlant.

    Bon, je ne suis pas contre la décision de la mairie de Paris de conclure un bail emphytéotique (de 18 à 99 ans) avec une société privée. Seulement, j'ai jeté un oeil sur le cahier des charges publié au journal d'appel d'offres de l'Union Européenne.

    Pas un mot sur les écoles. Molitor jouxte Boulogne. On aurait pu imaginer que cette piscine serve aussi aux classes de primaires pour des cours de natation. Or, rien de tel ne figure dans le contrat proposé. C'était pourtant le cas jusqu'à 1989.

    Rénover un bâtiment Art-Déco de cette envergure ne va pas être gratuit. Les concessionnaires vont devoir se rattrapper sur les prix par la suite, et le fâcheux précédent de l'Aquarium du Trocadéro ne m'incite pas à l'optimisme.

    Une commission spéciale composée d'élus parisiens a été en principe mise en place au Conseil de Paris de juillet 2008. Le problème, c'est que je n'en trouve pas la composition.

    Cela dit, la majorité précédente, enfin, je veux dire antérieure à Delanoë, était purement et simplement prête à détruire la piscine, du moins une partie, afin d'en construire une nouvelle au sein d'un complexe hôtelier avec un parc de stationnement :-(

    In fine, ce qui me laisse tout de même fort soupçonneux, c'est que dans le même temps, la mairie de Paris investit 110 millions d'euros dans un équipement sportif supplémentaire en face de Molitor. Etant donné que cette zone de l'ouest parisien dispose déjà de pas mal d'équipements, n'aurait-il pas été plus judicieux d'affecter cette somme à la remise en service de la piscine ? D'autant que le coût estimé de la remise à niveau de la psicine Molitor est de 65 millions d'euros. En tout cas, si la piscine rouvre aux tarifs prévus par l'un des trois concessionnaires envisagés, la plupart des Parisiens ne pourront s'y rendre : des tarifs de 20 à 60 euros par personne à la journée ! Une famille de cinq enfants = de 100 à 300 euros pour une entrée...

    C'est sans doute cela, la politique familiale et scolaire de Bertrand Delanoë... Je préférerais que l'équipement sportif en face soit privé, il y en a suffisamment dans le 16ème, et que la piscine soit publique, quitte à la financer via les impôts locaux.

    Au fait, en principe, la fameuse commission d'élus se réunit aujourd'hui pour désigner le futur concessionnaire de la piscine. Comme le dit justement Antoine Dufour, les riverains p(as consultés, évidemment) on s'en fout à la mairie de Paris...

  • Moi, j'aime pas Delanoë

    Les courbes de popularité de Delanoë caracolent. S'ils savaient, ces pauvres Français...Delanoë, c'est du Jospin pur sucre recyclé. On le voit comme un bon gestionnaire pour sa gestion de la ville de Paris, mais la vérité est toute autre :

    - une grande partie des projets qu'il a réalisé avaient été votés sous Tibéri.

    - les finances de la ville ne sont saines que grâce à l'augmentation faramineuse des recettes droits de mutation, en raison de la hausse des prix de l'immobilier. Que l'on regarde la structure des recettes, et l'on voit qu'en réalité, Paris s'est appauvri.

    Les entreprises quittent la capitale, et le chômage est loin d'être éradiqué.

    Delanoë a failli chasser définitivement les dernières familles moyennes de Paris en posant la candidature de Paris pour accueillir les JO de 2012. Il y aurait eu certes des emplois créés, mais pas durables, et pas à forte valeur ajoutée. A Londres, déjà hors de prix, les prix explosent encore davantage actuellement. Il y a d'autres priorités, dans la capitale, que d'accueillir le business des JO, qui aurait certainement fait du beurre, mais pas pour les Parisiens.

    Quand je vois le chantier qu'est Paris avec Delanoë, je bénis les cieux et le CIO de ne pas nous avoir accordé l'organisation des jeux en 2012. Delanoë aurait fait ça à la chinoise : poussières et gravats pendant cinq ans, puis interdiction de toute activité les derniers mois.

    Ne parlons pas de sa politique familiale : il a supprimé l'APED, et les quotients qu'il retient pour fixer, par exemple, les prix des centres d'animation, valent très bien pour des familles modestes...qui ne peuvent pas s'installer à Paris !

    On retrouve chez Delanoë, les mêmes certitudes imbues d'elles-mêmes, la même arrogance, la même conviction d'avoir toujours raison que chez Jospin. Je le crois, toutefois, plus intelligent et stratège que Jospin.

    Entouré lors de sa première mandature d'une équipe de démagos (Clémentine Autain) et de foldingos (Denis Baupin, Contassot), il a récidivé en engageant le chef de l'UNEF sur ses listes en 2008.

    En janvier 75, Chantal Dupille avait publié le titre "moi j'aime pas Giscard" (j'ai appris plein de choses en le lisant, et il m'a bien fait rigoler). Faut que je publie mon "Moi j'aime pas Bertrand" d'ici la prochaine présidentielle. Tiens, d'ailleurs, en parlant de Chantal Dupille, j'ai constaté qu'elle a un blog.

     

  • Places de livraison pour les familles à Paris

    Cela fait longtemps que je clame que Bertrand Delanoë et sa majorité socialiste sacrifient les familles à Paris par leur poltique de transport. Avec trois enfants, en particulier en bas âge, les transports en commun sont impraticables, et la politique de stationnement revient à taxer les familles contraintes d'user d'un véhicule, puisque le manque de place où le prix faramineux des parkings les assurent de dépenser des sommes conséquentes.

    Alors voici ce que je propose à la majorité municipale : autoriser les familles à se garer sur les places de livraison quand elles en ont besoin, comme s'il s'agissait d'une place de stationnement non-résidentiel. En somme, toutes les familles titulaires d'une carte de famille nombreuse pourraient avoir ce droit. Ce serait déjà un début. 

    Mais bon,connaissant les Socialistes et leurs alliés khmers verts, je me fourre sans doute le doigt dans l'oeil que d'imaginer une telle mesure se mettre en place.

    Comme au MoDem on est bon gestionnaire, je fais observer que cette mesure ne coûte RIEN.

  • Fichier sur les bandes ?

    Rachida Dati a promis la constitution d'un fichier sur les bandes organisées à la suite des exactions commises par des bandes dans l'ouest parisien, notamment sur le Champ de Mars. Je ne peux qu'approuver cette décision, et appeler de mes voeux sa mise en place au plus vite. En  revanche, je me demande, s'il y a des incarcérations, comment Rachida Dati va gérer la contradiction avec son shouait de vider des prisons surpeuplées...

    Mais la gestion la plus nulle et misérable de ces agressions caractérisées revient à Delanoë. Comme l'a souligné justement Dati, ces phénomènes de bande dans ce quartier ne sont pas nouveaux. C'est juste qu'ils s'aggravent. Il y avait eu des incidents au sortir du bac. Delanoë pouvait bien se douter que la fête de la musique ne se passerait pas sans anicroches...Véronique Dévolvé-Rosset, élue MoDem du 7ème arrondissement, observe sur son blog qu'en journée même, les promeneurs et les familles ne sont pas en sécurité en raison  de la présence d'individus avec des bouteilles d'alcool à la main.

    Mais bon, le mot "sécurité" chez les Socialistes, c'est comme le mot "argent", c'est sale. Et puis, ce qui compte, c'est que Paris soit festive, non ? D'autant qu'après tout, 7ème, 16ème, 15ème, ce sont des arrondissements bourgeois et même pas bobos, en plus, puisqu'ils votent mal (à droite à chaque fois). Bien fait pour les bourges, ça leur fait les pieds de se faire agresser par de la racaille, non ?

    Mon royaume pour un kärcher, tiens...

  • Une centriste indépendante réagit au projet économique du "libéral" Delnoë

     

    508049862.jpgJ'ai ici la copie de la réaction de Valérie Sachs, centriste indépendante au Conseil de Paris, à la communication de Monsieur "Libéral", alias Bertrand Delanoë.Franchement, je suis d'accord en tous points. Valérie a longtemps fait partie d'une des commissions économiques de l'UDF, puis du MoDem, quelques temps, et je travaillais dans son groupe. J'ai d'ailleurs l'intention de continuer à participer à son think thank, car il déborde largement les clivages politiques. En tout cas, quand je lis ce qu'il y a là-dessous, je soupire d'aise, moi :-) Ah si, il y a tout de même un passage qui m'a fait tiquer : le groupe Centre n'est pas le seul refuge pour les libéraux, les humanistes et les véritables Européens. Il ne faudrait pas non plus oublier le MoDem...

     

     

    Monsieur le Maire,

    Mes chers collègues,

    Les familles politiques dont notre groupe est la synthèse libérale, centriste et européenne s’attachent depuis toujours à encourager Paris à développer une véritable ambition économique en phase avec le rythme de l’économie mondiale, et à créer un environnement attractif propice à attirer l’investissement et à retenir les ressources humaines, financières et technologiques. Quel rôle peut jouer la Ville de Paris pour promouvoir la recherche et l’innovation ?

    I –

    Nous reconnaissons au maire d’une métropole internationale une force d’impulsion politique qui renforce considérablement ses compétences réelles. Nous saluons par exemple la démarche du Maire de New York dans la réforme de la place financière new-yorkaise. Il a réussi à faire la synthèse entre démocrates et républicains, entre la ville, l’administration fédérale et les élus des trois états impliqués, pour ne pas rajouter à la concurrence internationale une concurrence régionale.

    La symbolique de proposer ce thème à l’ordre du jour après le logement, comme seconde priorité de la mandature, est forte et nous l’interprétons comme une réelle volonté politique du Maire de Paris d’afficher son ambition sans tabou, « avec audace ». Le hasard du calendrier nous oblige à entendre votre communication comme un écho à vos écrits et face à l’affirmation de votre humanisme libéral, nous ne pouvons que vous souhaiter, Monsieur le Maire, bienvenue parmi nous, bienvenue au groupe Centre, seul vrai refuge pour libéraux, humanistes et véritables européens !

    Nous partageons votre constat de la montée en puissance des villes-mondes par rapport aux Etats. Nous partageons votre crainte de voir Paris décrocher par rapport aux autres métropoles mondiales. Nous aimons croire nous aussi que « la compétition économique est devenue celle de l’intelligence », que les fils conducteurs en seront la solidarité, la recherche d’une fraternité entre les hommes et les territoires. Maisles beaux concepts peuvent sonner creux face à la concurrence internationale que se livrent les métropoles entre elles.

    Nous regrettons le manque de regard critique sur le bilan de la mandature passée, même si nous reconnaissons bien volontiers que de bonnes choses ont été initiées. Nous craignons une simple rationalisation des projets lancés, même si nous notons avec satisfaction votre engagement « de concentrer l’effort avec une stratégie volontariste qui place la Ville comme un acteur à part entière ».

    Vous nous assurez que Paris s’engagera « au-delà de ses compétences institutionnelles et de ses limites territoriales ».Votre communication n’est elle pas prétexte à un positionnement où le Maire de Paris se taille un costume pré-présidentiel sur mesure ?

    Monsieur le Maire, la stigmatisation du désengagement de l’Etat affaiblit toujours le discours. L’Etat, s’il se désengage, n’en a pas moins doté Paris d’atouts de poids. Dans le cadre de la loi sur la recherche votée en 2006, Paris dispose de réseaux en mathématiques, informatique, biologie, neurosciences, économie et du pôle de compétitivité mondial Finance Innovation.

    La nomination d’un Secrétaire d’Etat chargé du développement de la Région Capitale assure que l’Etat assumera son rôle de « pilotage stratégique ». Christian Blanc annonce deux projets structurants : la création d’un cluster sur le plateau de Saclay et l’aménagement de la Plaine de France. Votre communication semble s’inscrire dans une logique parallèle voire alternative et nous craignons que Paris n’en souffre.Vos ambitions sont-elles compatibles ?

    II –

    Nous avons bien compris qu’il s’agit pour l’instant des grandes lignes d’un plan stratégique mais nous regrettons le peu d’innovation par rapport à la mandature précédente, sauf deux clusters Design  et Innovations urbainesqui au demeurant semblent prometteurs.

    Le développement des trois axes choisis esquisse une économie parisienne de la recherche et innovation à nos yeux trop dirigiste, enfermée dans une architecture de projets qui se déclinent de haut en bas ; or l’innovation ne se décrète pas. La Ville se veut « opérateur », nous l’imaginons davantage en accompagnateur, en facilitateur. La méthode semble manquer de vision concertée entre tous les acteurs impliqués, et rien ne semble pouvoir modifier significativement le contexte économique parisien.

    Vous prenez acte que « la nouvelle géographie du développement économique se constitue en un réseau qui dessert les centres névralgiques de la finance, de la recherche et des nouvelles technologies », et vous avez raison. Vous rappelez qu’au Etats-Unis une start-up lève dix fois plus de capitaux qu’en France. Mais vous n’en tirez pas toutes les conséquences.

    Comment comptons-nous attirer les investissements de recherche dans nos universités parisiennes, sachant que les entreprises sont libres de puiser en Chine, en Inde, en Russie, que le Brésil ou Singapour offrent des réductions d’impôts à ceux qui investissent dans leurs universités ?

    Comment allons-nous agir pour pallier le manque de financement en fonds propres qui nous prive d’emplois ? Soulignons l’avancée de la réforme de l’ISF qui permet d’échanger le montant à versercontre un investissement dans une PME.

    Vous avez raison de vouloir faciliter l’amorçage des jeunes entreprises, encourager les incubateurs et les business angels. Mais pour avoir un meilleur impact, il faut en parallèle encourager la croissance de la gestion d’actifs à Paris. Toutes les études montrent que les investisseurs préfèrent détenir des actions d’entreprises installées à proximité. C’est là une chance considérable pour le Grand Paris et ses entreprises.

    Il faut défendre la place financière parisienne qui est la clé de voûte de l’innovation. L’innovation, c’est un continuumentre recherche et développement, entre université et entreprise, entre politique industrielle et marchés financiers. Notre rôle politique est de faciliter ces interactions, de contribuer à la puissance de Paris, place financière. La prédominance de la City de Londres n’est pas une fatalité.

    Permettez-moi une remarque : Warren Buffett, investisseur légendaire, était la semaine dernière en Europe pour faire son shopping, pour investir dans des entreprises familiales. Il a fait escale en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Suisse, mais pas à Paris. Qu’attendons- nous pour le faire citoyen d’honneur de la Ville ?

    Votre communication semble faire du problème social des étudiants la clé des questions de recherche et d’innovation, alors que l’enjeu nous semble ailleurs même si les problèmes des conditions de vie et du logement étudiant doivent être réglés. Vous conviendrez avec moi qu’en ce qui concerne la rénovation des locaux, la Ville de Paris ne fait que sa mission.

    Je ne résiste pas à la tentation de proposer mon arrondissement pour accueillir les meilleurs chercheurs étrangers dans des « logements de prestige », je suis sûre que cette proposition aura l’accord de Claude Goasguen, député-maire, de Bernard Debré,député du XVIe nord et de Jean-Yves Mano, votre adjoint.

    Comment faire oublier le classement de Shanghai, favoriser la création de start-ups et le développement des entreprises existantes ? La loi sur l’autonomie des universités est un bon début. Nous voulons des pôles universitaires attractifs qui attirent les talents du monde entier et des entreprises dynamiques qui retiennent nos jeunes diplômés.

    Nous avons tous conscience que les départements d’essaimage et les incubateurs universitaires sont des moteurs à la création des entreprises. Le Royaume-Uni compte un incubateur par université. 40% des sociétés de biotechnologie cotées à la bourse de Londres sont issues du cluster de Cambridge. C’est pourquoi nous partageons vos projets de cluster d’envergure mondiale, de financements à travers des partenariats public/privé, d’utilisation de la commande publique, outils dont nous-même vantions les mérites dans notre projet de « Small Business Act à la parisienne »1.

    Nous devons encourager les professeurs et les chercheurs à s’impliquer dans les entreprises tout en poursuivant leur carrière universitaire. Nous pourrons alors attirer et retenir les meilleurs, assurés ainsi de voir leurs travaux valorisés par un retour financier pour eux comme pour leurs laboratoires.Nous recommandons d’associer sans cloisonnement de statuts ou de culture, chercheurs publics et privés, créateursd’entreprises et investisseurs capables d’intervenir à chacun des stades de la création jusqu’à l’introduction en Bourse. Paris doit encourager les universités à vocation scientifique et technique à cohabiter avec nos écoles de management sur le principe du MIT de Boston.

     

    En conclusion, nous retiendrons les trois mots de Jean-Louis Missika pour résumer votre communication : continuité, amplification, inflexion.Nous prenons actequ’il s’agit d’un plan stratégique en cours de finalisation dont certains aspects clés ne sont pas tranchés.Nous nous interrogeons par exemple sur le montant et l’affectation de l’enveloppe d’un milliard d’euros, ou sur la façon dont s’articuleront les compétences de l’Agence de l’innovation par rapport à l’Agence de développement de Paris. Nous attendrons plus de détails pour nous prononcer sur le pôle Nord-Est, mais nous adhérons au principe de recomposition du paysage universitaire parisien. Nous souhaitons une évaluation systématique des projets prioritaires et des coûts de fonctionnement, une analyse des objectifs, des moyens, des résultats.

    Le groupe « Centre et Indépendants » et moi-même sommes prêts à nous impliquer concrètement sur certains thèmes où nous pensons pouvoir apporter notre expertise. Nous entendons notre rôle d’opposition comme une force de proposition et de contrôle, une démarche critique mais positive.

    Je vous remercie.


    1 Think tank « Attractivité de Paris », www.valeriesachs.fr

     

  • Qui est libéral chez les Socialistes ?

    c'est assez rigolo, le débat sur le libéralisme chez les Socialistes, à l'heure actuelle...A ce sujet, je signale l'excellent billet de Laurent de Boissieu sur son blog politique.

    C'est comique, parce qu'en effet, les trois principaux candidats à la direction du PS (et à l'élection présidentielle de 2012) appartiennent tous les trois à l'aile social-démocrate du PS, de tendance plutôt libérale.

    Bon, on peut faire des distinguo subtils : DSK est presque un social-libéral, mais cela ne peut pas se voir tant qu'il reste au PS. Royal est une blairiste, donc une réformiste de gauche, avec un côté jacobin prononcé qui séduit le peuple (ordre, autorité, famille, travail et cetera...). De plus, c'est une provinciale élevée à la dure, issue d'une famille nombreuse, et qui est sans ostentation de quelque sorte que ce soit. Delanoë,lui, c'est plutôt le socialiste gestionnaire tendance libertaire. Libéral, mais pas trop quand même ; il préfère évidemment parler de ceux qui se couchent tard (pour cause de fête) que de ceux qui se lèvent tôt (pour cause de boulot afin de payer entre autres les prunes que collent les agents de police parisiens, plus affairés à traquer les automobilistes qui se rendent au travail que les fêtards qui rentrent ivres de la fête). En ce sens, toute sa rhétorique s'oppose radicalement à celle de Royal.

    Mais il demeure qu'aucun des trois n'évoque jamais la société marchande dans laquelle nous vivons, et pas davantage le commerce, pour reconnaître son rôle fondateur dans l'établissement des libertés.

    J'entends souvent évoquer Montesquieu pour identifier le libéralisme de Delanoë. Certainement pas. Outre que Delanoë n'accorde aucune place aux corps intermédiaires, il faut rappeler que Montesquieu consacre les livres XX et XXI de l'Esprit des Lois pour établir le lien profond qui existe entre commerce et liberté.

    J'aime bien, d'ailleurs ce qu'il écrit au chapitre 4 du livre XX de l'Esprit des Lois :

    Le commerce a du rapport avec la constitution. Dans le gouvernement d'un seul, il est ordinairement fondé sur le luxe; et quoiqu'il le soit aussi sur les besoins réels, son objet principal est de procurer à la nation qui le fait, tout ce qui peut servir à son orgueil, à ses délices, et à ses fantaisies. Dans le gouvernement de plusieurs, il est plus souvent fondé sur l'économie. Les négociants, ayant l'œil sur toutes les nations de la terre, portent à l'une ce qu'ils tirent de l'autre

    Suivez mon regard et regardez ce que Delanoë met en avant à Paris...Bref, le libéralisme de Delanoë est tout relatif. Et puis comme le note Laurent de Boissieu, J-M Bockel, qui a fini par gagner le camp sarkozyste, a présenté pendant des années une motion comportant le mot libéralisme aux congrès du PS pour ne même pas obtenir 1% des suffrages au final...

  • Delanoë le libéral

     Bertrand Delanoë se déclarant libéral, c'est à mourir de rire ! son libéralisme résonne davantage avec un écho libertaire reconverti au socialisme gestionnaire qu'avec les accents d'un Tocqueville ou d'un Montesquieu qu'il invoque à l'appui de ses dires. Maintenant, il va falloir qu'il montre son courage politique, et ça, cela va être autre chose, parce que Bertrand Delanoë, il ne sait pas ce que c'est que de prendre des coups.

    Voilà quelqu'un qui se réclame de Jospin. Or, Jospin, s'il n'a rien d'un gauchiste, n'en représente pas moins exactement le socialisme que je rejette et qui m'a fait un jour fuir loin du vote PS : l'archétype de la bonne conscience, le "faites ce que je dis, pas ce que je fais", le socialisme bon teint de la techno-structure de l'éducation nationale, la dénégation permanente du ressenti des petites gens, sans cesse renvoyées à de prétendus fantasmes ; une adhésion à l'économie de marché qui ne s'assume pas clairement; un rapport malsain à l'argent et à l'économie en général ; des mesures prises en catimini ; l'arrogance et la certitude d'avoir toujours raison ; 

    Evidemment, je préfère un Delanoë se réclamant du libéralisme que du trottskisme, mais je ne manquerai pas de le rappeler à la doxa libérale, ici-même, chaque fois qu'il y dérogera, et je pense que les dérogations seront la règle générale.

    Voici ce que Delanoë a exactement déclaré :

    «Le libéralisme est à la liberté ce que la république est à la démocratie, une forme supérieure d’évolution. Je suis libéral. La droite d’aujourd’hui ne l’est pas. La gauche doit se réapproprier, avec fierté, et le mot et la chose. […] Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s’ils ne tiennent plus les termes de "concurrence" ou de "compétition" pour des gros mots, c’est tout l’humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique.» 

    Cela me fait assez rigoler, quand je vois qu'il invoque, à travers son titre, Danton.  Or, lisons la biographie de Danton, et on voit bien que cet individu, est un pré-socialiste. Un homme qui, tout en faisant de violentes déclarations enflammées, face aux Jacobins, avait des accointances avec les orléanistes. Un individu qui n'a cessé d'attaquer Lafayette, un homme droit et modéré. Un homme qui se faisait payer par la cour, et  payait les révolutionnaires de mots : ça, il savait le faire. Tout en attaquant la monarchie de l'intérieur.

    Danton était un montagnard, pas un girondin, même s'il tenta de réconcilier Montagne et Gironde. Ce n'est certainement pas un libéral, et, sur le fond, cela ne m'étonne pas que Delanoë l'ait pris pour référence implicite. 

    A propos  de la proposition d'alliance de Royal à Bayrou, il écrit :

    «On pouvait s’adresser aux électeurs de Bayrou du premier tour, montrer dans la transparence, lors du débat, les points d’accord et de désaccord. Mais renverser les alliances, c’est autre chose. […] Est-ce bien sérieux de concevoir une alliance allant du centre à l’extrême gauche ? C’est sympathique. Mais il faut un minimum de cohérence.» 

    Il a la mémoire courte : Rocard, l'un de ses mentors, a été l'un des premiers à appeler à cette alliance. Pour le reste, je suis d'accord avec lui : une alliance qui va de l'extrême-gauche au centre n'a pas de sens. Sauf que lui a choisi l'extrême-gauche...Très libéral, comme choix...

    Bref, la seule chose que je lui concède, c'est son jugement sur Sarkozy :

    «Quant au sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture […], il est profondément antilibéral. […] Sarkozy n’est pas libéral, il est conservateur. Il l’a prouvé à plusieurs reprises : étatiste, protectionniste, il impose à tous les échelons l’omniprésence d’un Etat que, dans le même temps, il désarme.»

    C'est vrai. Mais lui-même, à la mairie de Paris, impose la municipalité à tous les échelons de la vie parisienne. Bref, wait and see. Je serai vigilant.