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FN - Page 4

  • Sarkozy n'est pas comptable du FN mais...

    Je lis décidément beaucoup d'imbécilités ces derniers jours sur le FN et Sarkozy. Mais la pire d'entre elles, c'est d'expliquer que Sarkozy serait la cause de la montée du Fn à cause des débats qu'il amène sur la place publique. A gauche, notamment, mais aussi dans la droite modérée proche du centre (Nouveau Centre), c'est très tendance de faire valoir cet argument.

    Ils sont un paquet à ne pas avoir compris, j'en ai bien l'impression : ce n'est pas en escamotant un débat, en l'esquivant, qu'on parvient à l'éteindre. Au contraire, du coup, Marine Le pen va s'en faire le porte-flambeau.

    Partout en Europe, les populismes gagnent du terrain, et parfois, bien plus qu'en France ! Il faut être insondablement crétin pour ne pas le comprendre. Il n'y a donc pas de phénomène Sarkozy. Au contraire, même Sarkozy avait réussi à siphonner le FN. Le problème, ce sont les actes...

    Pendant que Sarkozy lançait idiotement un ballon d'essai sur les Roms, il naturalisait à tour de bras en France : en 2010, l'immigration familiale a augmenté de près de 6%, l'immigration de travail de près de 2%. Sarkozy a donc continué à laisser venir des immigrés en France alors que la France explose sous le poids de l'immigration et des problèmes d'intégration qu'elle génère. STOP, nom de ... STOP, quoi, il faut mettre fin complètement à l'immigration, c'est tout, et ne pas se laissser impressionner par les bêlements de gauche. Le pompon, c'est ceux qui annoncent qu'ilspourraient voter Marine Le pen contre Sarkozy au second tour d'une présidentielle...(hein l'Nicolas...). Je vous rassure, même si personne ne me l'a demandé, évidemment, dans un tel cas de figure, je voterais pour Sarkozy.

    Pendant ce temps, à droite, on ne fait pas mieux : Chantal Brunel reprend avec une bêtise incroyable la petite chanson de Marine Le pen sur les hordes de Carthaginois (Tunisiens) censées venir envahir la Gaule. Ah ? Elle est où la flotte carthaginoise ? Au lieu de se payer la tête de Marine Le pen en dénonçant ses fantasmes délirants et le ridicule de ses déclarations, voir de l'inviter à venir faire le tour de nos côtes méditerrannéennes pour constater qu'il n'y a pas de débarquement en Provence, Chantal Brunel accrédite un mensonge éhonté. A ce mensonge s'ajoute la brutalité du propos envers un peuple qui progresse vers la démocratie à pas de géants (la mise en place accélérée d'un état de droit en Tunisie est tout simplement stupéfiante !) : les jeter à la mer. J'en ai déjà parlé. Tiens, ça me fait penser à la manière dont les négriers traitaient les esclaves au XVIIIème siècle : quand il y avait un risque de contrôle douanier, ils les enchaînaient les uns autres et les jetaient à la mer pour les noyer. Marine Le pen, elle me fait penser à ce genre de sinistres individus.

    Cela dit, l'immigration n'est qu'un aspect d'un phénomène plus vaste : la mondialisation. Telle qu'elle prend forme, elle donne l'impression (peut-être bien avérée, au demeurant) d'échapper à tout contrôle populaire : europhilie euro-béate, pouvoir des technostructures qui prennent les décisions à la place des politiques (l'Éducation Nationale en est une illustration éclatante), domination des lobbies, dumping social, aplaventrisme des dirigeants occidentaux.

    Les responsables politiques doivent apporter une réponse aux angoisses que suscite la mondialisation, mais également à ses dérives. C'est exactement le sens du combat de responsables politiques centristes comme Marielle de Sarnez ou François Bayrou. La première souhaite une révision radicale des règles de l'OMC. Elle a compris que le repli tant vanté par les souverainistes n'a aucune chance d'apporter de solutions, et elle propose donc de faire pression par le haut. C'est pour cela aussi que François Bayrou avait répliqué lors des élections européennes que personne ne l'empêcherait de parler de la France. Et c'est pour cela encore que le programme du MoDem proclamait que si les nations étaient fortes de l'Europe, l'Europe, elle, était forte de ses nations.

    Cela suppose de trancher évidemment sur un certain nombre de points : c'est bien gentil de vouloir juguler l'immigration, mais la meilleure solution pour y parvenir, c'est d'apporter le développement là d'où l'immigration se produit. Cela suppose donc d'admettre un certain niveau de délocalisation et de partager une part de la croissance.

    Il faut avoir le courage de le dire. Il faut faire en sorte que le co-développement ne soit pas l'occasion d'utiliser le dumping social pour affaiblir les salariés et ouvriers français et plus généralement européens, notamment dans l'industrie. Il va falloir plancher sur la relocalisation de l'industrie. Bayrou y réfléchit, et, à ce que j'ai compris, Martine Aubry aussi, depuis peu. On attend donc leurs propositions...

    Notre politique ne doit pas passer exclusivement par l'Europe, même si je pense que l'Europe est notre bras armé (à condition de priver les technocrates de leur pouvoir et le donner aux Parlementaires). Nous pouvons aussi mener une habile politique franco-française grâce à notre diplomatie et à notre culture, en développant et finançant partout alliances françaises, centres culturels francophones, écoles et lycées français et en tentant d'y attirer les élites locales afin de les imprégner de notre culture. Idéalement, en nouant des partenaraits commerciaux afin que les seuls débouchés de notre politique francophone ne soit pas nécessairement la venue en France pour les francophones et francophiles.

     

  • Qui sème le vent récolte la tempête...

    Un sondage donne Marine Le pen à 23%. Rien d'étonnant. Mais ce qui serait comique si ce n'était déjà tragique, cela a été la réaction de la gauche. La gauche accuse Sarkozy de favoriser le FN en lançant des débats qui sont porteurs pour ce parti. On la reconnaît bien la gauche de 2002. Elle n'a pas changé.

    Elle préfère se presser de planquer la poussière dans un coin plutôt que d'affronter les vraies questions. C'est encore plus amusant de voir la gauche de la gauche s'imaginer qu'elle a laissé le discours anti-capitaliste à Marine Le pen. L'électorat du FN se fout bien du capitalisme.

    Quant à la droite, Sarkozy en tête, elle n'a pas compris que cela ne sert à rien de susciter quelque débat que ce soit sans résultats. En 2007, Sarkozy arrivait fort de sa fermeté lors des révoltes de 2005 et d'une légère décrue de l'insécurité. Aujourd'hui, il parle de sécurité en laissant des tribunaux encombrés faute de moyens et des effectifs de police réduits. Je ne parle même pas d'une immigration toujours plus galopante en débit des haussements de menton du Lider minimo.

    Réduire le FN, c'est possible, mais il faut en avoir la volonté.

    Alors évidemment, je pourrais aussi me demander ce que le MoDem pourrait faire pour amoindrir le FN. Eh bien c'est simple : porter haut ses valeurs, cesser de faire du PS light et d'enfoncer les portes ouvertes, sortir de la déclaration d'intention et faire des vraies propositions.

    Je suis attristé par l'indigence de nos propositions. Est-ce qu'on peut enfin sortir de la bisounourserie et attaquer ce qui préoccupe les Français de front ? Plus nos propositions et notre discours se fondront dans ce que disent les autres, plus nous serons transparents et évanescents. Si moi, qui suis un militant confirmé, j'ai ce sentiment en écoutant le MoDem s'exprimer, je me demande bien ce que peut penser le Français qui ne se préoccupe pas plus que cela du jeu politique ordinaire.

    En tout cas, côté présidentielles, je crois que c'est assez simple : la gauche doit se rassembler, et la droite aussi. Je ne vois pas trop l'intérêt d'une candidature d'Éva Joly, dont le discours oscille entre celui de l'extrême-gauche (Mélenchon) et celui du PS. Les Verts, qui se définissent d'abord comme de gauche avant d'être écolo, devraient donc se fondre avec le PS, au moins pour cette élection. Pas facile pour Villepin de rejoindre Sarkozy, mais puisque ce dernier semble donner petit à petit la main aux ex-chiraquiens, ces deux-là ont fortement intérêt à enterrer la hache de guerre et à se rejoindre. 

    Quant au centre, son unique et véritable représentant est Bayrou. Il faut juste que les divers représentants du MoDem cessent de rêver à une grande alliance avec le PS. 

    On me parle sans cesse des sociaux-démocrates du PS comme des gens qui pensent la même chose que les centristes et les démocrates. Eh bien non, non, non et non. Je ne pense pas comme les sociaux-démocrates. J'ai quelques convergences ponctuelles, tout au plus, et de très grosses différences. Très souvent, l'européisme béat des sociaux-démocrates, leur propension à mépriser le petit peuple, leur constructivisme naturel ont le don de m'exaspérer. 

    Ce n'est donc que par défaut et pour éviter un désastre encore plus grand que ce qu'ils représentent que je pourrais m'allier avec des sociaux-démocrates.

  • Il faudra bien chiffrer le programme du FN...

    Étonnants, ces sondages qui donnent Marine Le pen à près de 20% d'intentions de vote. Il viendra pourtant bien un moment où il faudra chiffrer le programme politique et économique du Front National, et là, ça fera mal. La seule sortie de l'euro engendrera des millions d'euros (donc des milliards de franc) rien que pour fabriquer puis réintrroduire la nouvelle monnaie. Il faudra rétablir des bureaux de change partout. Notre déficit se creusera pour une autre raison très simple : sans la garantie de l'Europe et de l'euro, nos prêteurs ne nous consentiront pas les mêmes taux d'intérêt. Les agences dégraderont évidemment notre note sur les marchés financiers. De ce fait, la charge de l'emprunt grimpera vertigineusement. Le FN n'a ura alors d'autre choix que de tailler dans le vif de toutes les dépenses sociales, et pas seulement : dans celles d'infrastructures également. Plus de médecins, plus de gendarmes dans les campagnes, plus de lignes régionales, des écoles fermées dans les petits villages, des allocations partout réduites à leur portion congrue.

    Et, bien évidemment, les premières victimes de ce désastre seront ceux qui auront voté pour Marine Le pen. 

    Je vois de temps en temps des militants ou sympathisants du FN passer sur le blogue : ils sont incapables de la moindre argumentation économique. Les plus lucides d'entre eux savent très bien que leur patrone ment et qu'ils iraient dans le mur s'ils n'appliquaient ne serait-ce que 10% de ce que leur programmpe prévoit...

  • La gauche devra s'unir.

    Je crois qu'une de mes priorités absolues, pour 2012, c'est de chasser Sarkozy et toute la ligne politique qu'il représente du pouvoir. J'avoue avoir fait un affreux cauchemar : je me suis imaginé que la gauche partait tellement divisée en 2012 que ses nombreux candidats faisaient tous entre 10 et 20% ; or, dans mon rêve, Marine Le pen faisait aussi 20%. Et Sarkozy, 23 ou 24%.

    Je me trouvais alors contraint de voter pour un individu détestable, celui-là même qui venait de ratiboiser mon pays pendant 5 ans après avoir organisé la casse de tout ce qui fonctionnait jusqu'alors correctement en France. Du coup, j'enchaînais un second rêve en forme de dilemme cornélien. Il ne faudrait pas que moi, centriste, de sensibilité droitière, de surcroît, je me trouve contraint à un vote utile pour un candidat de gauche en dépit de mon amitié de mon estime pour François Bayrou, de crainte de voir Sarkozy réélu.

    La gauche a le devoir moral de choisir le meilleur champion pour virer Sarkozy. Cohn-Bendit a raison de préférer des élus verts à une candidature présidentielle sans lendemains. Même Mélenchon devrait s'entendre avec le PS, même si naturellement, il va tirer le PS sur sa gauche.

    Au MoDem, nous attirons des suffrages de centre-gauche. Tant mieux, mais cela ne devrait pas, et n'aurait jamais dû être notre objectif. C'est à la droite qu'il fallait offrir une alternative. Les gens de droite pouvaient voter pour un centriste. A cause de nos valses-hésitation, ils classent désormais Bayrou à gauche. C'est fort fâcheux. Quelle erreur de stratégie le MoDem et Bayrou ont fait pendant trois années. C'est une opposition de centre-droit qu'il fallait incarner.

    On peut trouver certaines convergences avec la gauche. Je n'idolâtre ni n'hypostasie le service public, comme le fait la gauche, mais j'ai un point de vue pragmatique sur la chose : quand il marche bien, je ne vois pas de raison valable de le privatiser, simplement au nom de la concurrence libre et non faussée. On en accuse encore à tort l'Europe, d'ailleurs, car le Traité de Lisbonne, comme le TCE, contient tout une série de dérogations que les États sont libres d'appliquer dès lors que le service est d'intérêt général.

    Bref, il faut que la gauche soit à gauche, mais unie, le centre, au centre et même au centre-droit, et Sarkozy et tous ceux qui l'ont cautionné, virés, de manière à ce que la droite puisse se reconstruire. Ils sont nombreux, ceux qui avalisent ses réformes désastreuses. Il y a bien Nonos Châtel, mais Fillon, que l'on considère comme un brave gars victime des brimades de son maître, conduit sans le moindre état d'âme la politique de son maître. Sur le fond, ce sont les mêmes fondamentaux idéologiques et politiques. Pas de quartier pour le sarkozysme en déliquescence.

    Quant à ceux qui se réfugient vers le vote FN, les pauvres...Je crois qu'ils n'ont pas compris à quel point le Front National n'a que faire de leurs soucis. Je pense particulièrement aux ouvriers et aux petits commerçants. Catégorie économie, non ? Ah, ben zut, alors, y'a rien sur le site du FN...En cours de réactualisation, comme ils disent pudiquement... Caramba : économie et budget aussi... Le pompon, c'est le chapitre solidarité : ils veulent bien délimiter les contours du handicap. A votre avis, pourquoi ? Il y a 1/4 de la population en ALD, en France, et de nombreux individus considérés comme partiellement invalides, donc, victimes d'un handicap. Mon petit doigt me dit que si le FN arrivait au pouvoir, le nombre de handicapés en France fondrait : question de définition, après tout. Dès lors que je considère qu'on peut travailler sur une jambe, même si l'autre manque, hop, je peux être radié du handicap. On parie que c'est ce que le FN a en tête ?

    Bref, gens du peuple qui vous réfugiez vers le FN, vous allez vous faire entuber méchamment si jamais le FN gagne en pouvoir. Pire, d'un point de vue tactique, vous pourriez reconduire Sarkozy au pouvoir.

    Gagnez plutôt les forces politiques qui se soucient vraiment de vous ! Qui a publié le Tiers-État ? Qui refuse de se joindre aux puissants et de participer aux dîners du Siècle ? Qui visite les usines et se plaît au contact des petites gens et des modestes ? Qui a dénoncé inlassablement les collusions entre médias, décideurs économiques et dirigeants politiques ? Qui fait de la réindustruialisation de la France et de la relocalisation de son industrie et de ses services sa priorité numéro 1 ? Bayrou, Bayrou, Bayrou et encore Bayrou.

    Je ne me suis pas encore attaqué au programme du FN, mais le jour où je vais le faire, le château de cartes va s'effondrer, parce qu'il n'y a rien qui tient debout là-dedans, et beaucoup de mensonges dissimulés qui feraient passer Sarkozy pour un travailleur social. Mais je peux donner une garantie : les premières victimes d'un programme du FN qui serait en application en seraient avant toutes choses ses propres électeurs...

  • Se battre sur tous les Fronts...

    Les fronts de toute obédience font décidément l'actualité politique ces derniers jours : sorties de Mélenchon, dessin de Plantu, élection de Marine Le pen à la tête du FN...

    On peut toujours gloser sur les différences qui existent entre les deux fronts, Front de Gauche, Front National, il n'en reste pas moins que davantage de vues les rapprochent qu'elles ne les séparent.

    En consultant leurs programmes respectifs, je retrouve la même volonté de placer l'individu, la vie économique, artistique, médiatique, sous la coupe de l'État même si le langage n'est pas le même.

    Ils partagent également une même haine de l'Europe. Ah, l'Europe...Parlons-en ! Voilà une haine rédhibitoire pour ma part. Certes, il ne s'agit pas de verser dans un européisme béat : rien ne m'insupporte plus que de voir des fonctionnaires européens estimer que les Français font des chichis et leur imposer des manières de faire, leçons de morale à l'appui,  qui ne sont pas les leurs. Mais il faut aussi être pragmatique : chaque avancée, chaque petit pas qui conduit vers une gouvernance enfin démocratique de l'Europe sont bons à prendre. Je le dis et le re-dis, le problème n'est pas l'Europe, mais sa gouvernance. Ce sont des ministres nommés, des fonctionnaires cooptés qui prennent des décisions pour 350 millions d'individus. Ce ne sont pas les parlementaires que nous élisons, eux qui aimeraient pourtant avoir davantage voix au chapitre. Nous dépendons d'obscures annexes d'un sur-empilement de traités successifs au lieu d'avoir une constitution neuve, claire et nette.  Le droit de cette Europe-là à une Europe démocratique est ce qu'était celui de l'Ancien Régime, fait d'oukazes, de décrets, de passe-droits et de forfantteries diverses, au droit ultra-moderne de la Révolution.

    On associe Front de Gauche et NPA, mais, je dois admettre qu'il y a tout de même une différence notable dans la gradation. Si les premiers promettent de raser gratis à chaque ligne, d'où, d'ailleurs, la prolifération de propositions qui ne coûtent pas plus que de la salive à formuler, les seconds en appellent à l'expropriation et aux comités de salut public. Conclusion, quitte à être un gauchiste révolutionnaire, mieux vaut voter Front de Gauche que NPA. Cela dit, quand on entend leurs Liders Maximos faire l'apologie de Cuba ou encore de la Biélorussie, on a un assez bon aperçu de la nature de leur sentiment démocratique...

    Côté FN, c'est plus simple : la démocratie chez les autres, on s'en fout, en fait. Pas dérangeantes, les dictatures, dès lors qu'elles ne nous envoient pas d'étrangers. Marrant, d'ailleurs, certaines convergences : la grande ambition du FN, c'est de sortir de l'OTAN et de faire une grande alliance avec la Russie.

    Je dis que c'est plus simple, mais en fait, c'est un peu plus complexe que cela, pour le FN. Le Front National dispose d'un vrai programme politique, et ses propositions sont loin de toutes êtres farfelues. C'est bien là où le bât blesse, et je me dis tout de même que les forces démocratiques conventionnelles ont vraiment baissé les bras d'une manière écoeurante, au point de laisser en friche tant de pans sociétaux et nationaux qui devraient les intéresser. Objectivement, quand on prend connaissance des divers programmes politiques des différents partis, on ne trouve que le MoDem et le FN pour faire de la francophonie une priorité. Et encore, quand je dis le MoDem, c'est Bayrou, surtout ! J'ai eu un certain soulagement d'apprendre que le programme présidentiel de Bayrou reprendrait en 2012 les fondamentaux de 2007. Ouf. J'ai échappé au projet humaniste, sorte de sous-programme de gauche mal fagoté à plus d'un égard.

    La principale faiblesse du programme du FN, c'est la source espérée pour le financement de son programme. Le FN est convaincu qu'en stoppant complètement l'immigration, la France va faire des économies monumentales. On croit là-bas que ce sera la caverne d'Ali-Baba du Trésor public, la poule aux oeufs d'or. Oh, il y a à la marge d'autres gisements : il faudrait considérer ce que coûtent les associations en France, mais le FN est bien déterminé à sabrer dans les subventions à ces dernières, à l'exception de celles qui touchent un large public et que le FN jugera d'utilité publique.

    Démonter le programme d'un parti comme celui du Front de Gauche ne pose pas de réels problèmes. Il ne s'agit que de lutter contre des chimères. Mais mettre à bas celui du FN, c'est une toute autre paire de manches. Fini le temps où il se résumait à un simple travail-famille-patrie. Il comporte des propositions concrètes, et certaines me paraissent largement acceptables.

    Après, on peut aussi les coincer aux entournures. Tiens, par exemple, sur la natalité : je lis cela :

    Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Description du dispositif : versement du SMIC pendant 3 ans pour le 1er enfant, renouvellement d’une durée de 3 ans pour le 2e enfant et d’une durée de 10 ans pour le 3e enfant.
    Coût estimé : 15 milliards d’euros – mesure elle-même moins supression conséquente de certains dispositifs actuels.

    Tiens tiens : et ce sont quoi les dispositifs actuels que l'on va supprimer de façon conséquente ? Moi, j'aime bien lire entre les lignes. Réduction des congés maternité dans les entreprises ? Suppressions des crèches municipales ? Le FN a tout faux, sur la natalité, parce qu'il ne va pas dans le sens de l'histoire. Le sens de l'histoire, c'est que les femmes soient éduquées et qu'elles travaillent. Ce qu'il faut faciliter, c'est les modes de garde pendant que les femmes travaillent (des crèches en entreprise, par exemple), pas des mesures qui les font rester à la maison. Or, si le FN sucre toutes les aides hors domicile familial, c'est forcément dans ce sens qu'il orienterait la société française. Une belle connerie, quand on voit que les pays qui ne parviennent pas à émerger dans le monde le doivent en grande partie au statut de la femme. Bref, pas le peine de beugler contre l'islamisation des banlieues si c'est pour projeter de renvoyer les femmes au gynécée...

    Se battre sur tous les fronts, c'est aussi s'occuper de nos autres adversaires politiques, UMP, Verts et PS. Je n'ai aucun désir de constituer une troisième force avec l'un de ceux-là. 

  • Coup de tonnerre sur la blogosphère : un blog FN en tête du classement politique et général !

    L'information va faire l'effet d'une bombe, mais, le fait est là : le blogue françoisdesouche, avec un wikio score à plus de 400 d'ores et déjà, et plus de 5 000 backtweets pour le mois en cours, va écraser toute la blogosphère politique et prendre la 1ère place du wikio politique. Si jamais il conserve un tel niveau de backtweets, il va aussi la conserver les mois suivants.  L'actuel premier de la blogosphère politique, Partageons mon avis, n'est qu'à un peu plus de 200 en wikioscore et surtout, ne dispose que de 500 backtweets et plus. Dix fois moins, quoi.

    Traduction blogosphérique de l'entrée fracassante de Marine Le pen sur l'échiquier politique ?

    J'avais déjà observé par le passé que les troupes de la fachosphère (ils sont très vexés quand on les appelle la fachosphère) avaient une capacité à se discipliner remarquable. Le culte du chef sans doute. De longue date, quand il y a des sondages en ligne, ils les faisandent en bonne et due forme en votant en masse, proxies à l'appui si nécessaire, pour faire monter les scores de leur champion.

    Trêve de procès d'intention, le fait est que vraisemblablement, François de Souche a un public considérable. L'influence du blogue ne fait donc que s'ajuster à son audience, ce qui est logique. François de Souche, s'il maintient cette position, aura alors le moyen de faire monter d'autres blogues de la fachosphère, parents et assimilés. Ensuite, eh bien la "clique", comme dit Véronis, connaît le processus, elle verra une concurrence redoutable tenter de lui prendre la place à laquelle elle est confortablement installée à l'heure actuelle.

    Ce n'est pas tout. Avec 400 de wikioscore, le blogue, très proche du FN, sera également en tête du classement général de wikio, toutes catégories confondues.

    Maintenant, il y a comme un petit souci, et comme consultant politique de wikio, je me permets de faire la remarque : il n'y a pas de production originale sur le blog François de Souche. En dehors d'une vague présentation parfois, et encore, des articles repompés, tout n'est que compilation et reprise intégrale de l'existant ailleurs.

    Question : ce blogue, compte-tenu des critères d'éligibilité de wikio a-t-il encore sa place dans la base de données de wikio ? Je précise que j'ai déjà contribué à faire éliminer, toutes tendances politiques confondues, quelques blogues qui se limitaient à des reprises d'articles de presse, de communiqués, ou d'autres blogues...

  • Présidentielles, le jeu des prédictions

    Tiens, c'est chez Malakine que j'ai trouvé un jeu amusant qui consiste à essayer de prévoir la situation politique en vue des présidentielles à l'issue de l'année 2011.

    La prédiction brute, je trouve ça trop dur, mais des scénarii envisageables, en revanche, l'idée me plaît bien. Tiens, ça me permettra de répondre en partie au tag de Romain.

    A l'orée de l'année 2011, ce qui me frappe, ce sont les stratégies désastreuses des trois grands vainqueurs de 2007. 

    Ségolène Royal a essayé d'exister à n'importe quel prix, changeant de ligne, multipliant les provocations inutiles, s'éloignant de ses fondamentaux. Elle s'est laminée elle-même et a perdu tous ses alliés. Elle ne survit, désormais, que par son éventuel pouvoir de nuisance dans la sphère du PS face à ses rivaux et rivales. L'opinion a beau être exaspérée par Nicolas Sarkozy, ce serait, je le pense, la seule candidate du PS, parmi les majors, qui pourrait encore être battue par ce dernier.

    Nicolas Sarkozy, parlons-en : en voilà qui a grillé absolument toutes ses cartes. Grillé sur sa droite pour ses promesses non tenues : eût-il recruté des policiers, réprimé sans états d'âme les délinquants, réduit le flux migratoire à zéro ou presque, certes, il se serait coupé d'une partie de la droite modérée, mais il aurait dans la poche toute la droite de la droite et le FN ne serait plus que peau de chagrin. Au lieu de cela, il a fait fuir les centristes (je parle des électeurs) qui avaient pourtant largement participé à son élection. Sarkozy n'a aucune, absolument aucune réserve de voix pour un second tour en 2012. Le seul espoir, à droite, serait de profiler au plus vite une candidature de rechange qui pourrait éviter une défaite écrasante et humiliante à l'UMP en 2012. Fillon apparaît comme cette figure, mais il aura bien du mal à endosser le bilan des 5 années passées.

    François Bayrou. Aïe. Le problème de Bayrou, c'est que l'erreur stratégique, il l'a faite dès 2007, après la présidentielle. Il eût fallu se retirer, laisser l'UDF s'organiser elle-même, sans la dissoudre, et prendre de la distance, pour n'intervenir que sur les grandes causes. Il a voulu, lui aussi, comme Royal, exister à tout prix et s'est appuyé sur un parti qui a évolué vers le centre-gauche. Au centre-gauche, aujourd'hui, il y a DSK, Eva Joly, et des sociaux-démocrates comme Martine Aubry et François Hollande. Bref, c'est très encombré. Voilà Bayrou bien encombré avec son MoDem incapable de changer de logiciel.

    Quel espoir reste-t-il à mon leader politique favori, alors ? a) de s'appuyer sur le peuple, qu'il aime vraiment, et de mener une campagne politique en 2012 comme en 2007 très proche des gens et du terrain. b) de percer là où l'on ne l'attend pas, mais aussi là où il a une différence. La réindustrialisation, la relocalisation, ce sont des thèmes qui seront porteurs à condition d'avoir quelque chose à proposer, et quelque chose à répondre aux thèses protectionnistes que ne manqueront pas d'avancer des partis comme le Parti de Gauche et le Front National. Sur l'éducation, il devrait faire taire le MoDem, reprendre la main, et montrer ses différences avec le PS. En attaquant de front le programme de ce parti, ce qu'il ne fait pas. Sur la dette, les retraites,  il est resté crédible, mais il faut un programme chiffré, désormais. Ce sera peut-être l'un des seuls à défendre l'Europe et l'euro. Qu'il ose le faire, personne n'ose élever la voix dans le paysage français pour le dire. Ceux qui aiment l'Europe s'en souviendront.

    L'erreur de Bayrou serait de se contenter de l'argument désormais éculé du ni-droite ni-gauche. Il s'essoufflait déjà largement à la fin de la campagne de 2007. Inutile de proclamer sa différence : il faut la montrer, désormais.

    Faire des mamours à DSK le dessert, il doit s'en rendre compte. On se doute qu'à peu près tous les candidats de la gauche modérée sont préférables à Sarkozy. Pas la peine de dire ce qu'il fera au second tour. Finalement, la configuration d'un autre candidat de droite serait bien plus profitable à Bayrou qui pourrait alors plus aisément rééquilibrer son positionnement.

    Au PS, mon sentiment est que Martine Aubry sera finalement la candidate désignée. Populaire à gauche, elle ne s'est laissée dicter à aucun moment son calendrier. Elle a prouvé à Lille qu'elle pouvait s'associer aux centristes, et...les acouphènes de Bayrou à propos de son vote de premier tour en 2007 auront certainement porté leurs fruits dans l'électorat centriste. Pour être franc, je m'attends à ce qu'elle soit le prochain chef d'État de la France. Je pense qu'elle sera élue. Ce n'est pas le seul scénario possible au PS, mais cela me semble le plus probable. DSL traîne, et surtout, il n'est pas impliqué au coeur de la politique française. C'est un bon débatteur, mais une fois dans la campagne, il sera contraint d'exprimer des positions et sa cote pourrait alors sérieusement baisser.

    Le FN a opéré sa mue au bon moment : il va présenter une nouvelle candidate avec un logiciel idéologique et politique rénové, fort d'un appareil de presque 20 000 militants à jour de cotisation. Une vraie force de frappe. Hélas, les sondages qui évaluent le potentiel électoral de Marine Le pen à près de 20% ne se trompent pas. Il suffirait d'une nouvelle bévue de Sarkozy sur la sécurité et l'immigration pour qu'elle franchisse la barre, pour peu qu'une partie de l'électorat UMp s'avise de lui donner une leçon.

    Les Verts sont des bobos, l'écologie n'est pas un programme politique digne de ce nom. C'est une tendance. On peut surfer dessus dans les villes, dans les régions, même, en Europe, mais pas à une élection nationale. Eva Joly fera un flop parce qu'elle n'a aucun projet pour la France si ce n'est de coller en prison une partie de sa classe politique pour montrer qu'elle lutte contre la corruption. Les gens finiront par trouver cela un peu court. En outre, son parcours sinueux agace considérablement l'appareil des Verts, qui ne la soutiendra qu'à reculons. Dany l'a bien compris, lui qui préfère négocier avec le PS quand les Verts sont encore forts.

    Besancenot a toujours été sur-évalué : on a régulièrement prévu le NPA et son leader à 5-7%. Mais sil suffit simplement de mettre en exergue ses positions sur le multi-culturalisme, sur l'immigration, vis-à-vis des islamistes, sa proximité avec des régimes marxistes despotiques et son programme économique fait de spoliations, directement inspiré de celui des révolutionnaires d'Octobre 1917 pour mettre à plat l'un et l'autre. Ce parti n'a aucune assise ouvrière. Il s'appuie sur un mélange d'agents de la fonction publique et d'instituteurs engagés, d'un côté, et de l'autre du lumpen-prolétariat vaguement anarchisant. C'est tout. Il va faire flop.

    Mélenchon éructe ; il veut une part du gâteau avec le PS. Ses outrances vont finir par lasser, d'autant que les électeurs de gauche pourraient se resserrer autour d'une seule candidature s'ils ont le sentiment que la gauche risque un nouveau 21 avril.

    Borloo va essayer de faire le brave type, tenter de profiter de sa popularité, mais quelle indépendance pourra-t-il faire valoir, lui qui a été aux pieds de Sarkozy pendant trois longues années. Je n'exclus pas radicalement qu'il puisse percer, mais il faudra qu'il trouve quelque chose à dire, et pour l'instant, on est assez loin du compte.

    Les souverainistes ne parviendront pas à percer : NDA est totalement inaudible, ou presque, et la place est déjà prise par Mélenchon et Marine Le pen. Pas d'espoir pour lui de percer, même si on peut le regretter, puisqu'il est le seul à proposer un programme authentiquement gaulliste. Tiens, les gaullistes, parlons-en : faussaire, Dominique de Villepin, lorsqu'il s'en réclame. En réalité, comme son ancien maître Chirac, c'est avant tout un rad-soc IIIème république. Une espèce qui a disparu avec Chirac, mais dont le créneau existe encore, ce qui explique les intentions de vote dont dispose Villepin. C'est une niche, il ne peut pas aller au-delà, et il n'a à l'heure actuelle rien à proposer que ne proposent déjà le PS ou le MoDem.

    Le Nouveau Centre s'est torpillé de longue date. Morin ne peut rien faire valoir et son parti n'aura produit aucune idée en 5 ans. La seule chose qui lui restera c'est un tout petit pouvoir de nuisance là où il a des élus localement un peu connus. Mais dans un contexte de débandade généralisée de la droite, pas sûr que ce pouvoir lui serve à grand chose. Morin n'a rien à proposer et rien à faire valoir. Le Nouveau Centre est inexistant.

    Et maintenant ? L'épreuve redoutable des prédictions. Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement. Je pense que la gauche de la gauche parviendra à totaliser autour de 10% environ. A mon avis, les Verts renonceront à présenter un ou une candidate quand ils verront sa cote graduellement baisser. Le PS ramassera donc des suffrages présidentiels supplémentaires. La cote du FN va continuer à monter, tandis que celle de Sarkozy poursuivra sa baisse. Il ne pourra même plus se permettre le luxe d'une candidature ramasse-voix de second tour, au risque de se faire doubler par Marine Le pen. Borloo ne sera pas candidat, et Morin se flinguera auprès de l'UMP s'il prend le risque d'éliminer le parti allié du second tour. Ils ne seront donc là ni l'un ni l'autre.

    Il existe une possibilité pour l'UMP de récupérer les rad-soc de Villepin : c'est de virer Sarkozy. Certes, un autre candidat de droite, comme Fillon, par exemple, partira d'un socle plus bas, mais il pourra se rallier Villepin, ce qui augmentera mécaniquement sa base électorale. C'est d'ailleurs la carte que devrait jouer l'UMP, d'autant plus que Fillon, en raison de sa rigueur, plaît à la base démocrate-chrétienne du MoDem et de Bayrou. Un autre candidat subira moins les effets d'un Tout Sauf Sarkozy désormais acté et entré dans les moeurs.

    J'aimerais qu'il en fût autrement, mais, si Bayrou franchit les 10% à la présidentielle, je serai très content. Soit il parvient à redresser la barre avec des thèmes et des positionnements originaux, soit il sombre davantage, franchissant peut-être avec peine la barre des 5%.

    Martine Aubry est donnée aux alentours de 22 à 25% au premier tour, mais je pense qu'elle a les moyens de faire plus avec une bonne stratégie du PS et si elle se force un peu.

    La véritable inconnue, in fine, c'est l'attitude de la droite. Va-t-elle foncer droit dans le mur avec une candidature Sarkozy, ou, au contraire, rectifier le tir et choisir un candidat relativement présentable. Imaginons qu'elle ne soit pas suicidaire, voilà comment on pourrait se représenter un premier tour en 2012 :

    Premier tour

    Aubry : 31% - Fillon : 27% - Marine Le pen : 19% - Bayrou : 9% - Mélenchon 4,5% - Besancenot 4,5% - ext-gauche (autres) 1% - NDA 3% - divers 2%

    Second tour

    Aubry 56% - Fillon 44%

    Voilà un scénario largement possible. Il est vrai que cela donne bien peu de candidats finaux. Mais dans "divers" et ex-gauche (autres), il peut y en avoir 5-6, soit un total de 14 candidats. 

    Après un billet comme celui-là, faut que je tague comme une brute. Tiens, le faucon d'abord, la rénovitude ensuite, l'Nicolas parce que comme moi, il adore les pronostics, Marc Vasseur qui sait qu'il est encore à gauche, mais qui ne sait plus où il en est pour le reste, Polluxe, que je n'avais plus taguée depuis un moment, Hervé qui est très bon historien et très mauvais pronostiqueur, et Toréador parce que je suis sûr qu'il aime bien les paris, comme moi. Tiens, puis Melclalex aussi, il adore faire des plans sur la comète, lui aussi. Oh, et puis tous ceux qui voudront participer au jeu. Je ne sais pas moi, Catherine et Dominique, par exemple ; zut, y'a plus de Crapaud du Marais. Bon, alors Laurent de Boissieu, que la politique passionne, expert en la chose, et dont les pronostics pourraient être plus pertinents que les nôtres.

  • Marine Le pen écrase vraisemblablement Gollnisch

    D'après le Figaro, le dépouillement des premiers bulletins du vote interne au Front National donnerait Marine Le pen victorieuse ; la tendance serait irréversible.

    Certains penseront qu'entre Gollnisch et Marine Le pen, finalement, il n'y a jamais qu'une lutte interne au FN. Ce n'est pas exactement mon avis. Gollnisch, à mes yeux, représente ce qu'il y a de pire au FN. Un négationniste souriant tentant de se faire passer pour un homme politique fréquentable. Raymond Barre qui ne représente plus pour moi la figure estimable qu'il a longtemps été à mes yeux, était d'ailleurs largement tombé dans le panneau.

    Entre Gollnisch et Marine Le pen, mieux vaut clairement la seconde, même si électoralement elle constitue un danger tout autre que le fade Gollnisch.

    Pour que la tendance soit déclarée irréversible si tôt, c'est que la victoire de Marine Le pen doit être probablement sans appel voire écrasante.

    Pour nous autres démocrates et libéraux, il ne nous reste plus désormais qu'à nous attaquer à son programme, démontrer son inanité et construire nos propres propositions...

  • Porosité nationaliste...

    Corto a-t-il pressenti le sondage et le dossier associé de Marianne2 ? Toujours est-il que dès mercredi, il posait sur son blogue la question de l'attitude que l'UMP doit adopter vis-à-vis du FN. Ce blogue, je le crois, a régulièrement mis en garde contre le retour du Front National, estimant que les thématiques fortes de ce parti demeurent d'actualité, même si elles n'apparaissent pas de prime abord dans les sondages sur les préoccupations des Français. Les gesticulations inutiles de Nicolas Sarkozy, les glapissements effarouchés de la gauche, lui ont largement préparé le terrain. Une fois sur deux, quand je traite de l'immigration, ici, a fortiori de la sécurité, il se trouve une foultitude de beaux esprits, généralement de gauche mais aussi parfois du centre, pour bêler en choeur et qualifier le blog de sous-marin du Front National.

    Les électeurs de l'UMP sont tentés par le Front National parce que la droite s'obstine à se moquer d'eux et à ne pas traiter les problèmes associés à l'immigration et à l'insécurité. Je l'ai déjà dit plein de fois ici :

    - tandis que Sarkozy fait des moulinets de bras, il réduit le nombre de fonctionnaires de police et n'augmente pas les moyens de la justice. Au contraire, il l'étouffe même sous une inflation législative aussi chronophage qu'inutile.

    - il s'en prend avec une démagogie aussi rare que navrante aux Roms (confondant au passage les gens du voyage avec ces derniers au point de se faire reprendre par le FN !!!) et dans le même temps, le gouvernement Fillon a accordé la nationalité française à 200 000 étrangers chaque année, poursuivant le regroupement familial initié et jamais interrompu depuis sous le septennat Mitterrand.

    Bref : le bilan de la gauche qui accusait le peuple de fantasmer était déjà nul, mais Sarkozy qui roulait des mécaniques en 2006 a réussi à faire encore pire.

    Il se trouve malheureusement que l'euro a mauvaise presse, par les temps qui courent (et Dieu sait, pourtant, si cette monnaie nous a protégés !). 

    Il y a donc là les ingrédients d'un cocktail explosif. 

    De son côté, Marine Le Pen a adopté une stratégie particulièrement adaptée : elle s'est débarrassée des oripeaux fachos qui caractérisaient jusque là le FN et compte bien faire de son mouvement un parti "présentable", c'est à dire, en somme, un parti populiste comme on en trouve en Hollande, en Hongrie ou encore en Pologne. Par ailleurs, je fais partie des Français qui ne la considère pas comme raciste, en effet. Ce qui ne l'empêche pas de surfer sur le rejet de l'immigration au sein de la population française, bien entendu...

    Notez que je mets présentable entre guillemets. Pour moi, le populisme, c'est le mal, qu'il vienne d'un Mélenchon ou d'une Marine Le Pen.

    Il n'en reste pas moins qu'il ne suffira pas de beugler à la peste brune pour éviter de devoir choisir entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy en 2012 (cauchemardesque). Je dois toutefois être clair : si cela doit arriver, cela arrivera. C'est aux partis politiques de présenter un programme et des résolutions qui tiennent compte des aspirations populaires. Moi, je continuerai à voter centriste au premier tour, y compris si un sondage prévoit la présence du FN au second tour. Seule une alliance gauche-centre avec un programme qui me conviendrait (et on est très loin du compte) pourrait me faire changer d'avis.

    Bref, sur la sécurité et l'immigration, courir derrière le FN ne sert à rien : il faut le devancer, tout en récusant la stigmatisation, avec évidemment le handicap que le FN pourra tenter de faire valoir qu'il a eu raison avant tout le monde.

    Je sais qu'au MoDem on se préoccupe au moins de la sécurité. J'en ai discuté avec quelques membres des commissions, et je connais leur désir de bien faire dans ce domaine. Je dois néanmoins leur dire que leur projet actuel est très largement insuffisant ; que leur discours doit également s'affranchir radicalement de toute forme de bien-pensance de  gauche. Il faut dire et annoncer les choses calmement mais fermement, sans hésitation et sans crainte.

    Après, il deviendra possible de coincer le FN : son programme économique est truffé de contradictions et revient, in fine, soit à couler économiquement la France, soit à ouvrir très grand les portes aux productions étrangères. J'y reviendrai, en particulier en ce qui concerne les délocalisations et l'industrie, pour montrer les dommages qu'occasionnerait à notre pays l'application du programme du Front.

    Il me semble logique de me porter vers des blogs de droite et centre-droit ou assimilables pour continuer la chaîne initiée par Corto. Je pense notamment à :

    Xerbias, Aequalis, le Chafouin, Hashtable, Lomig, j'ai rarement tort.

    Je ne sais pas s'il répondra, mais je serais fort curieux de connaître l'avis de l'un des principaux ténors des blogs de gauche sur le sujet, j'ai nommé Sarkofrance. Il a méthodiquement démonté le sarkozysme depuis 3 années, que proposera-t-il pour éviter l'alliance UMP-FN ?

  • Comment lutter contre un FN dédiabolisé ?

    Variae pose en des termes qui me semblent fort justes le défi qui attendra les forces démocratiques dans les prochaines années, voire les prochains mois. Marine Le Pen accomplit à l'heure actuelle la mutation du Front National, comme l'ont fait avant elle les leaders de plusieurs partis d'extrême-droite en Europe. Le FN devient un parti populiste, débarrassé (du moins en apparence) de ses oripeaux fasciste, vichyste, intégriste, antisémite, et même raciste (au moins ouvertement)...

    L'exemple de la Hollande, de la Flandre, de l'Italie et plus récemment de la Suisse, montrent que populisme est soluble dans le système démocratique. Il n'en devient que plus difficile d'apporter une réponse politique aux incantations populistes.

    Comme le dit justement Variae, qu'est-ce qui distingue, au fond, la Droite populaire, désormais, du Front National ? Le cordon sanitaire a-t-il encore un sens ? Marine Le Pen, qui sait très bien ce qu'elle fait, s'apprête à achever la mutation de son parti en mettant au point un véritable programme de gouvernement. Si cette évolution se poursuit, on pourrait imaginer une explosion de l'UMP si les intentions de vote en faveur du FN se précisent. Il y aurait alors une explosion puis une recomposition du paysage politique. Christian Romain, qui commente de temps à autre mon blogue, mettait en garde il y a peu sur l'attitude qu'il convenait d'adopter face au programme du FN. Il ne s'agira plus dans l'avenir de hurler au nazisme, mais de débattre pied à pied sur chaque point du programme du Front National, tout en évitant de faire de ce dernier l'adversaire unique de toutes les autres formations politiques.

    Cette nouvelle donne attribue d'autant plus de force à ce que je disais hier à propos de mon parti : si l'espace central se resserre, il s'agira de présenter des propositions d'autant plus clivantes pour ne pas être confondus dans un même "tous pourris, tous incompétents, tous européistes" qui s'adresse généralement aux partis politiques de gouvernement.

    Être différents et le faire savoir est désormais un impératif pour exister. L'espoir crédible, l'alternative sont à ce prix. Je pense que Bayrou l'a compris, puisque son objectif, désormais, est d'imposer le débat d'idées dans la sphère médiatique (bon courage !!!...). Il reste désormais à construire et à convaincre en se gardant bien des pièges nombreux qui attendront le MoDem et son président sur son parcours.