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Société - Page 25

  • Le système Descoings mis à jour

    Je vois avec satisfaction que le système Descoings que je n'ai eu de cesse de dénoncer est enfin mis à jour à l'IEP. J'avais démontré ici même que les frais de scolarité devenaient exorbitants pour les gens du commun tandis que Descoings et toute sa clique se donnaient bonne conscience ou plutôt jetaient de la poudre aux yeux en allant recruter des indigènes des cités.

    On sait maintenant que toute cette esbrouffe, tout ce rêve d'high-school à la française n'avait pour objet que d'assurer les rémunérations les plus folles à un quarteron d'intervenants nantis et copains comme cochons avec Descoings.

    Je n'ai jamais pu encadrer Descoings. Je me suis tu à sa mort par respect pour sa famille, mais il ne faut pas non plus pousser mémère dans les orties. 

    Je crois avoir suffisamment dénoncé ici son arrogance crasse de bourgeois mondialiste pressé de dézinguer tout ce qui pouvait rappeler l'exception culturelle française pour avoir aujourd'hui la moindre retenue pour dénoncer son oeuvre.

    Descoings a incarné tout ce que je déteste au sein d'une certaine bourgeoisie qui se veut internationale. J'espère que Science-po saura retrouver un autre visager que celui qu'il lui avait donné.

  • Huile de palme et nutella : halte aux hypocrisies.

    Il y a un haro général  sur le nutella depuis trois quatre ans et sur l'huile de palme en général. Je juge particulièrement hypocrite de taxer l'huile de palme au prétexte qu'elle serait dangereuse pour la santé.

    De deux choses l'une : soit elle est vraiment dangereuse et interdisons-là, soit elle ne pose pas de problèmes et dans ce cas, le projet de taxation est surtout un bon prétexte pour remplir les caisses de l'État à peu de frais sur le dos des consommateurs.

    Le Nutella est devenu le nouvel emblème du diable oléagineux. En fait, le surcoût pourrait entraîner des consommateurs à se tourner vers des pâtes à tartiner toujours plus low-cost. Pas sûr que notre pays y soit gagnant en termes de santé publique.

    L'huile de palme est à l'origine un aliment traditionnel truffé de bêta-carotènes (donc, un bonheur pour favoriser la protection contre le cancer). Le vrai problème n'est pas l'aliment en tant que tel mais sa préparation dans notre alimentation qui en détruit les vertus et en favorise les aspects néfastes.

    La production massive d'huile de palme tend également à réduire la bio-diversité et à provoquer des déforestations massives de palmeraie quand les palmiers sont devenus trop haut.

    Il vaut mieux, dans ces conditions, mettre en avant les nécessités d'un commerce équitable et environnementalement respectueux. Mais ça, c'est l'affaire des associations. Si l'État veut jouer un rôle positif, à lui de créer un environnement juridique et fiscal amical pour les associations de consommateurs.

    Unico, une enseigne que j'apprécie généralement, a choisi de court-circuiter l'information culinaire et diététique en renvoyant à l'huile de palme les maux qui assaillent nos sociétés d'abondance avec un message simple pour ne pas dire simpliste.

    Il vaudrait mieux s'engager sur la manière dont l'huile est extraite et sa préparation. C'est la cuisson et l'ajout d'autres produits qui la rendent néfaste.

    Au fond, toute cette polémique qui s'est déplacée sur le terrain économique et moral relève pourtant d'une science élémentaire bien connue de nos Anciens : la diététique.

    Ce n'est pas de consommer du nutella qui est fâcheux pour la santé. C'est d'en consommer trop. Et il en va ainsi de la plupart des aliments.

    On peut alors se demander si la gestion des caractéristiques de notre alimentation est une responsabilité individuelle ou collective (donc étatique).

    Je persiste pour ma part à considérer que le consommateur est raisonnable à condition qu'il dispose des informations adéquates. C'est sur ce terrain, bien opaque, qu'il convient de se battre.

    Cette bataille n'est pas fondamentalement différente de celle que je mène pour le made in France et plus généralement le marquage d'origine. Ce par quoi nos marchés pèchent, c'est par l'opacité des informations qui devraient figurer sur chaque produit et les mesures en, catimini votées dans d'obscures commissions.

    Apprenons aux enfants à lire les étiquettes des aliments, contraignons par la loi les entreprises agro-alimentaires à afficher vraiment ce qu'elles glissent dans leurs produits, mais finissons-en avec ces farces grotesques autour des taxes ou alors, que le gouvernement ait le courage de dire qu'il cherche à équilibrer les comptes de la nation et que sa taxe sur l'huile de palme a vocation à l'y aider...

  • Homosexualité et adoption

    J'ai du mal à comprendre la crainte que certains éprouvent à l'idée d'associer homosexualité et adoption. On me fait valoir l'intérêt supérieur de l'enfant. Mais l'intérêt supérieur de l'enfant est valable en toutes circonstances : pourquoi devrait-il être invoqué dans le cas particulier de l'homosexualité.

    L'intérêt supérieur mérite d'être mis en avant quand il y a maltraitance et risques de souffrance. Je crois en fait que la seule souffrance que risquent les enfants des homosexuels c'est plutôt la stigmatisation et le regard des autres enfants alimentés par les préjugés de leurs parents ou de leur entourage.

    Au fond cette controverse nous touche parce qu'elle nous ramène à des questionnements fondamentaux sur notre origine : sommes-nous le fruit de l'amour de nos parents ? Est-ce qu'un enfant se définit d'abord par un désir ? Ce désir doit-il avoir nécessairement une expression biologique ou bien peut-on l'en dissocier ?

    Le droit révolutionnaire, celui de 1789, me semble avoir ouvert la voie en décrétant que le père était celui qui reconnaissait et nourrissait l'enfant. Très tôt dans l'Antiquité, on a confié les enfants à des nourrices, et, si l'on considère leur rôle dans les tragédies grecques par exemple, on voit bien qu'elles étaient considérées comme des mères de substitution.

    De manière générale je pense que c'est le propre de l'être humain que d'être capable de s'extraire de ses propres déterminismes biologiques. Nous ramener à l'ordre naturel des choses, celui, au fond de notre animalité me semble donc une argumentation très tendancieuse.

    Quand on invoque les troubles de l'identité sexuelle, je crois qu'il faut remettre les choses à leur place : ce n'est pas parce qu'un homme ou une femme est homosexuel(le) qu'elle se prend le premier pour une femme et la seconde pour un homme. Il n'y a donc pas de confusion des genres et cet argument ne tient pas la route.

    La seule chose que l'on pourrait faire valoir c'est que l'enfant risque de grandir ou sans père ou sans mère. Mais cette situation n'a rien de propre à l'homosexualité et elle pose des difficultés dans toutes les familles monoparentales sans exception.

    In fine, on peut refuser le statut de parents à un couple d'individus pour plein de raisons, mais je crois vraiment que l'orientation sexuelle n'est pas un motif valable de refus.

    Au fond, je crois qu'il y a dans notre société un vrai travail de redéfinition de la parentalité et que cette question va bien au-delà du cas particulier des homosexuels. Elle concerne aussi l'organisation de nos sociétés, les responsabilité éducatives partagées et le vieux fond patriarcal qui caractérise encore les moeurs de la plupart des nations.

    Définissons une bonne fois pour toutes ce qu'est un parent et portons-en haut les couleurs sans faiblesse ni compromissions. 

    L'opinion s'est polarisée autour des positions de l'Église mais je rappelle que l'Islam, lui punit de mort l'homosexualité et que ses représentants et ses fidèles promeuvent une structuration hyper-patriarcale de la société avec tous les désastreux dommages collatéraux qu'une telle vision engendre dans l'éducation de leurs enfants. C'est dans les cités aux fortes concentrations ethniques et religieuses que les enfants d'homosexuels/homosexuelles subissent les brimades les plus violentes et les plus cruelles...

    Il faudra de la patience, de la diplomatie mais aussi beaucoup de fermeté pour amener nos sociétés dans leur intégralité à respecter l'humaine diversité dans toute son étendue.

  • Les aides à la presse

    Emmanuel Beretta se demande s'il faut aider toute la presse ou quelques titres seulement : de fait, Aurélie Filipetti envisage de sérieusement réduire la voilure en concentrant les dispositifs sur la presse d'information seulement.

    Si intellectuellement j'adhère au point de vue d'Aurélie Filipetti, dans la pratique, je juge ce qu'elle envisage de faire très dangereux. Sur quel critère peut-on juger vraiment ce qui relève de l'information ou pas ? Les magazines de loisirs délivrent aussi de l'information...sur les loisirs...

    Ceci revient à ce que l'État décrète ce qui est bon ou pas et, en matière de liberté de la presse, je troupe ce principe très inquiétant. 

    Même si nous vivons en démocratie, il est de toutes façons dangereux par essence de fonctionner avec une presse subventionnée. Quand bien même les gouvernants seraient transparents, respectueux et exemplaires, il y a quelque chose de vicié dès lors qu'un magazine ou un quotidien devient financièrement dépendant d'un État et donc d'une majorité politique.

    La France est un pays étonnant : c'est une nation aux moeurs démocratiques, c'est incontestable, mais elle accepte un grand nombre de mécanismes de fonctionnement qui eux, ne le sont pas.

    Certes, Montesquieu fait à très juste titre valoir dans son Esprit des Lois que le moteur du régime républicain, c'est la vertu, et ce bien avant les institutions, il n'en reste pas moins qu'en dénaturant ces dernières, on pousse à l'évidence au vice.

    Mon affreux libéral favori * juge notre presse nationale aussi coûteuse qu'affligeante. Je ne suis pas certain de le suivre complètement. Je veux bien lui concéder qu'elle n'est pas fameuse, mais je crains ce qu'il surviendrait si elle disparaissait. D'ores et déjà, on fait l'économie de correcteurs fiables, l'information est de moins en moins vérifiée et de plus en plus relayée. Les portes s'ouvrent en grand pour les rumeurs et une désinformation d'un nouveau genre : au lieu d'être la voix de son maître, elle prospère désormais sur le ruissellement indiscernable des réseaux de toutes sortes.

    D'internet peut surgir le meilleur mais aussi le pire. S'il est un phénomène de nature démocratique c'est bien celui-là. Sauf que j'entends pas démocratique exactement le sens celui que les Grecs et particulièrement Aristote lui donnaient.

    C'est au Livre VI de sa Politique, particulièrement dans le chapitre 4 qu'Aristote examine les diverses formes de démocratie. Aristote estime que c'est l'égalité entre citoyens qui assure sa forme la plus pure à la démocratie. Mais que ce soit la multitude qui fixe à la place des lois ce qui est bon ou non et la démocratie vire à la tyrannie la plus insidieuse. Une voie royale s'ouvre alors aux démagogques de toutes sortes.

    C'est un peu un phénomène similaire que je crains avec Internet. Chaque voix se vaut, mais toutes ne sont pas autorisées de la même manière et c'est celle de la multitude qui finit par l'emporter sur celle de la vérité.

    Nos journalistes ne sont peut-être pas extraordinaires, mais, dans leur ensemble, ils respectent  une métholodologie digne de ce nom en contrôlant à peu près l'information brute qu'ils reçoivent.

    Les enquêtes cèdent parfois à la facilité mais, quels que soient leur travers, ces derniers seront toujours moindre que ceux de celui qui parle le plus fort.

    Je ne suis pas certain que mon affreux libéral favori perçoive bien les conséquences de ce qu'il prône. De fait, il croit en internet comme en la vertu immanente des marchés : selon lui, la qualité s'imposerait spontanément et s'assurerait non moins spontanément un équilibre financier satisfaisant. Comme la main invisible qui régule heureusement les marchés en somme.

    En dépit des exemples qu'il donne, notamment américains, je ne crois pas à la chose. La mauvaise herbe chasse la bonne plante, et, même si la plante n'est pas bonne, ce qui vient ensuite est pire.

    Voilà qui m'amène dans une déplorable aporie :

    - soit l'État aide la presse et il restera un semblant d'analyses et de tris dans la sphère journalistique mais alors la presse n'est plus vraiment libre.

    - soit l'État se retire complètement mais, comme la nature a horreur du vide et les fonds d'investissement des activités qui ne sont pas rentables, le journalisme "citoyen" s'engouffre dans la brèche et le règne de l'opinion, su scoop, de la rumeur, vient.

    Je me doute que mon affreux libéral favori, et il ne sera pas seul, m'objectera qu'il existe une troisième voie : un modèle économiquement viable. On l'attend toujours.

    * Observez que sans avoir pris la peine de chercher un lien ad hoc, je connais tellement bien mon vil exploiteur du peuple, mon koulak électronique (que le Grand Satan Américain, prétendue patrie du capitalisme, l'emporte), que sans même me référer à un billet ad hoc, puisque je parcours et feuillette quotidiennement ses écrits, je suis capable de restituer quasi infailliblement ses positions sur la presse :-)

  • Les 35 heures, un problème ?

    J'entends crier haro sur le baudet de toute part dès que l'on évoque les 35 heures (je parle de la durée légale de la semaine de travail). Pour ma part, je n'ai jamais pu me faire une religion sur la question.

    Si je juge que cela s'est avéré une erreur dans la fonction publique car cela générait des coûts ou amoindrissait l'efficacité du service public, dans la sphère privée, en revanche, telle que la loi a été appliquée, je n'ai pas constaté que les conséquences de la mesure aient été dévastatrices.

    Qui en demande d'ailleurs la suppression ? Certainement pas les patrons et les entrepreneurs. La controverse est devenue exclusivement politique ou presque ce qui revient à dire qu'elle ressort désormais de l'idéologie.

    Revenir sur cette durée n'aurait d'autant plus de sens aujourd'hui que l'on ne reviendra pas en revanche sur les rythmes déments qui caractérisent l'existence professionnelle de bien des cadres notamment quand ils sont passés hors-convention.

    D'ailleurs, personne ne s'accorde pour chiffrer ni même  mesurer précisément les conséquences exactes de la mesure.

    Le mal qui frappe l'économie française est bien antérieur à l'apparition des 35 heures. A vrai dire, quand je discute autour de moi, je ne vois pas qui travaille 35 heures en dehors de la fonction publique ou des entreprises nationales (et encore, pas toutes et pas pour tout le monde). Cette loi est en réalité un leurre qui n'a touché qu'une partie des salariés.

    Dernier point enfin, nonobstant les éventuels coûts de la mesure, il faut admettre que de devoir réduire le temps de travail nécessaire pour vivre est dans son principe un progrès.

    Tant qu'Adam et Ève ont vécu en Éden ils n'ont pas eu à travailler. Ce n'est qu'une fois chassés qu'ils ont dû gagner leur pain à la sueur de leur front. Alors, tendre vers l'Éden originel, l'Âge d'Or d'un Saturne dont l'étymologie indique largement sa parenté avec notre satiété, quel mal au fond ?

  • Union civile homosexuelle

    Il y a dans les médias une sorte d'acharnement à présenter l'Église comme la pire des forces rétrogrades parce qu'elle défend des positions hostiles au mariage homosexuel qui finit par être agaçant.

    A titre personnel, je n'ai pas vraiment de position sur cette question. Je trouve que les homosexuels/homosexuelles devraient avoir le possibilité juridique de protéger ceux ou celles qu'ils ont aiment et/ou ont aimé (après leur mort). 

    Je juge donc légitime l'instauration d'un contrat d'union civile qui leur permette des droits ce ce type. Je ne comprends pas, en revanche, l'obsession de certains à vouloir revendiquer le droit au mariage sinon par l'intention délibérée de provoquer les Catholiques et de marcher sur les plate-bandes de l'Église.

    La République n'aurait jamais dû s'emparer du mariage et devrait s'en tenir aux unions civiles pour tout le monde, hommes ou femmes. Le mariage devrait demeurer le domaine du religieux. Sa présence dans la sphère laïque n'augure rien de bon.

    Je pense en revanche que les couples homosexuels ne devraient pas avoir accès aux droits qui sont afférents à la politique familiale de l'État sauf s'ils adoptent un enfant.

    Est-ce qu'il convient de reconnaître en droit ce qui existe dans les faits ? Je ne le sais. Mon sentiment naturel, mais ce n'est qu'une intuition, c'est qu'un enfant élevé par un couple d'homosexuel ne me paraît pas plus en danger qu'un enfant élevé par un couple hétérosexuel. Mais ce n'est que mon sentiment personnel et je ne dispose d'aucune étude permettant de l'étayer pour l'instant.

    J'ai relevé que le sujet divisait pour l'instant les pédo-psychiatres.

  • Responsables...et coupables !

    Je regardais les chiffres d'affluence associées à la nouvelle équipe du PSG, entièrement composées de stars acquises à des prix stratosphériques et je ne pouvais m'empêcher de faire le lien avec l'imposteur déchu du cyclisme Lance Armstrong.

    Très souvent j'entends les journalistes, les intellectuels, les supporters, plus simplement, critiquer l'afflux de l'argent-roi dans la sphère sportive. Or, les mêmes qui crachent sur le fric sale sont les premiers à venir assister aux épreuves où les rois du fric viennent se pavaner.

    Au fond, et je l'ai toujours pensé, nous construisons très largement le monde dans lequel nous vivons. J'avais écrit ici il y a quelques années, et cela m'avait valu une volée de bois vert, qu'un dictateur ne pouvait exercer son pouvoir sans l'assentiment de ceux qu'il mettait en sujétion.

    De même quand j'entends les cris d'orfraie autour de moi autour des délocalisations des mêmes qui ensuite glapissent au nationalisme quand on évoque le Made in France et la nécessité pour nos emplois d'acheter local, je ne peux à nouveau m'empêcher de faire un lien évident.

    Beaucoup d'eau coulera encore sous les ponts avant que chaque individu devienne acteur de ses propres choix. 

    C'est, me semble-t-il, la démarche de Bayrou que d'engager chaque citoyen à devenir acteur du monde dans lequel il vit et c'est entre autres pour cela que je l'ai toujours soutenu.

    Mais je vois que cela demeure un voeu pieux et un effort de conviction de longue haleine.

    Le cyclisme est dans la tourmente : on parie qu'il va y avoir des millions et des millions de Français pour continuer à en suivre les péripéties au prochain Tour de France alors que cette épreuve ne mériterait qu'un boycottage massif pour en réduire la rentabilité à zéro. Ainsi paieraient les tricheurs et les sponsors qui ferment les yeux sur leurs tricheries depuis trop longtemps. Mais pour cela, encore faudrait-il que les usagers eux-mêmes ouvrent les leurs et fassent acte de volonté : ils savent très bien, eux aussi ce qu'il se passe ; ils savent très bien ce qu'ils pourraient faire pour que cela cesse ; et pourtant, ils ne font rien...

  • Immigration : ce n'est pas le nombre le problème.

    A droite, j'ai entendu un choeur de pleureuses se récrier quand Manuel Valls a annoncé qu'il allait faciliter les procédures de naturalisation.

    En fait, j'ai compris qu'il allait surtout supprimer le QCM (moyen complètement idiot pour juger de l'appétence ou non d'un étranger pour notre culture) et cesser de faire ch... les étudiants étrangers (pas trop tôt).

    La droite n'a décidément toujours pas compris. Le problème, ce n'est pas l'immigration en tant que tel. Le problème, c'est qui vient. Quand ce sont des étudiants étrangers formés dans nos universités que l'on naturalise, cela ne pose aucun problème. En règle générale, ils ont intégré à plus de 90% nos moeurs. Le problème, c'est quand on fait venir des individus dénués de qualification, arriérés et réactionnaires en matière de droits, de libertés et de moeurs.

    Pour ma part, c'est là-dessus que je juge et c'est pour cela que je condamne fermement Giscard puis les Socialistes jusqu'aux années 2000.

    L'idée d'immigration choisie de Sarkozy n'était pas idiote dans le principe mais je n'aimais pas du tout sa formulation primo, et secundo qu'elle soit basée exclusivement sur nos besoins économiques.

    C'est bien sûr un aspect, mais c'est sur l'adhésion aux valeurs européennes (liberté d'expression, laïcité, droits des femmes, démocratie) que devraient se faire nos choix en matière d'immigration.

    En tout cas, en faire une question de chiffres comme le faisait Guéant montrait qu'à droite, on n'avait toujours pas réfléchi sérieusement à ce que l'on voulait dans ce domaine.

    Ce qui heurte les Français, ce n'est pas la présence d'étrangers : ce qui les heurte ce sont ceux qui se permettent de leur cracher dessus et violentent quotidiennement ce en quoi ils croient.

    Voilà pourquoi, au fond, immigration et naturalisation devraient se traiter au cas par cas et non par des consignes ministérielles chiffrées comme cela a pu être le cas par le passé.

  • Il l'humilie ? Il tape...

    Zut, j'aligne les billets, mais j'adore réécrire les billets de Rue89.

    Dans un long couinaillement de dépit aux relents de "CRS SS", mot d'ordre libertaire en mai 68 une journaliste du pure player relate une altercation survenue entre un vigile de la fac de Saint-Denis et un étudiant en arts plastiques.

    Texte de Rue 89 : 

    « L’un des groupes, composé d’une quinzaine d’étudiants du cours, exécutait une performance, une sorte de long monologue. Les autres regardaient. » En retrait, deux spectateurs assistent à la scène. La professeure Patricia Martin : « Deux hommes, assez costauds, se tenaient près du poste de sécurité, ils étaient bruyants, et ma sœur leur a fait signe de se taire, très calmement en posant l’index sur ses lèvres, pour leur dire chut en fait. L’un d’eux était un vigile de la sécurité de la fac. » « Tu dis un mot de plus, je t’éclate la gueule » Devant leur non-coopération, l’un des élèves, Jonathan – que nous n’avons pas pu contacter –, décide d’aller les voir. Tous les élèves témoins de la scène, ainsi que les deux professeures, s’accordent pour dire que son attitude était très calme. Mais c’est à ce moment-là que tout dérape. Antoine décrit la scène : « Il [lui] rétorque que nous n’avons rien à faire ici. L’étudiant insiste et affirme que si, en tant qu’étudiant, il a le droit de faire cours dans l’enceinte de la fac. Le garde demande, vexé, qui il est pour lui donner des ordres ? L’étudiant, perplexe, insiste alors que l’autre se rapproche, intimidant. Finalement, le vigile déclare : “Tu dis un mot de plus, un seul, je t’éclate ta gueule.” L’élève n’aura pas le temps de répondre, son simple sourire devant le grotesque de cette phrase lui vaut un puissant crochet du droit. »

    Réécriture de l'hérétique

    Un étudiant en arts plastiques voulait se la péter et a pris de haut un vigile en lui demandant de dégager. L'étudiant n'avait rien à faire dans un hall ni d'ailleurs son enseignante. Comme personne n'aime être pris pour un c... et que l'étudiant narguait le vigile, ce dernier lui a collé son poing dans la gueule.

    Je ne dis pas que c'est bien de décalquer un étudiant mais il faut bien comprendre quelque chose : vigile, ce n'est pas facile, surtout quand l'étudiant de base se la joue libertaire gauchiste et considère donc le vigile comme un kapo, et que, de surcroît, la faculté surveillée est en proie aux intrusions, agressions et deals de drogues de toute sorte. Ça rend un peu nerveux, ce genre de conditions de travail. Alors voir débarquer un groupe qui n'a rien à faire là et qui occupe un hall façon "dégagez la valetaille, nous sommes des artistes et les artistes ont le droit de passer au-dessus des lois et de la soldatesque locale" on peut comprendre qu'il y ait comme un léger frémissement.

    Alors évidemment, quand on voit débarquer l'étudiant bobo et libertaire avec le nez en l'air et le regard supérieur parce qu'il se prend pour un artiste, on peut avoir les nerfs qui lâchent, c'est humain. Voilà ce qui se passe quand on méprise un peu trop ouvertement le populo. 

    C'est toujours drôlatique au possible de réécrire les articles de Rue89. On ne les refait pas. Ça marche à tous les coups une fois la grille de lecture bien calée...

  • Et les Harkis, ils y auront droit, un jour à la repentance ?

    Hollande a reconnu les crimes perpétrés par la police française contre des manifestants Algériens en 1961. Très bien, rien à redire là-dessus. Mais dans la catégorie Guerre d'Algérie, il y a un autre crime bien plus ignoble que la France n'a jamais reconnu : l'abandon de 150 000 harkis à la vengeance sadique et insoutenable des résistants algériens de la dernière heure.

    Non seulement peu de Harkis ont pu retrouver refuge dans le pays pour lequel ils s'étaient battus, mais ils ont été en plus logés dans des conditions indignes.

    Le comble c'est de se dire que la France de Giscard et des grands patrons a fait venir des milliers d'Algériens dans les années 70 après avoir abandonné tant de nos concitoyens quelques années auparavant. Et ce n'est pas tout : pendant que les harkis croupissaient dans des taudis Giscard a aussi mis en place le regroupement familial avec la bénédiction de la gauche.

    Plutôt que de faire venir des centaines de milliers d'individus qui ne se sentaient aucun atome crochu avec la France et dont la venue n'était motivée que par des considérations économiques et matérielles, il eût mieux valu sauver tous ceux qui s'étaient battus pour notre pays et faire venir l'intégralité de leurs familles. Une idée simple qui n'a apparemment pas effleuré le tas de minables qui gouvernaient la France à cette époque.

    Quad j'étais jeune, j'avais une bonne opinion du Général de Gaulle en raison de son rôle pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce jugement n'a pas résisté à la découverte de sa lâcheté indigne au milieu des années 60. Il y avait des consignes pour refuser d'accueillir les Harkis. Tous ceux qui participaient au gouvernement de de Gaulle en sont comptables. 

    Est-ce qu'il y aura un jour un président français pour venir déposer sur les tombes des harkis en France et en Algérie des gerbes de fleur et demander pardon ? 

    150 000 harkis laissés à la vindicte du FLN, ce sont 150 000 Français que nous avons laissés tomber. Si l'armée française a commis des actes barbares en se salissant dans l'usage systématique de la torture, il faut bien concevoir que l'Algérie libre a fait cent fois pires avec ceux qui s'étaient battus du côté français. Des tortures gratuites tellement insoutenables qu'on ne peut les dire tant elles sont épouvantables. Seules les dictatures d'Amérique du Sud et les Nazis en avaient fait autant.

    Bref, à défaut, on peut au moins essayer d'assurer une retraite décente à ceux qui sont encore vivants et un avenir correct à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants et enfin, reconnaître la faute indigne qui incombe à notre nation.