Je regardais les chiffres d'affluence associées à la nouvelle équipe du PSG, entièrement composées de stars acquises à des prix stratosphériques et je ne pouvais m'empêcher de faire le lien avec l'imposteur déchu du cyclisme Lance Armstrong.
Très souvent j'entends les journalistes, les intellectuels, les supporters, plus simplement, critiquer l'afflux de l'argent-roi dans la sphère sportive. Or, les mêmes qui crachent sur le fric sale sont les premiers à venir assister aux épreuves où les rois du fric viennent se pavaner.
Au fond, et je l'ai toujours pensé, nous construisons très largement le monde dans lequel nous vivons. J'avais écrit ici il y a quelques années, et cela m'avait valu une volée de bois vert, qu'un dictateur ne pouvait exercer son pouvoir sans l'assentiment de ceux qu'il mettait en sujétion.
De même quand j'entends les cris d'orfraie autour de moi autour des délocalisations des mêmes qui ensuite glapissent au nationalisme quand on évoque le Made in France et la nécessité pour nos emplois d'acheter local, je ne peux à nouveau m'empêcher de faire un lien évident.
Beaucoup d'eau coulera encore sous les ponts avant que chaque individu devienne acteur de ses propres choix.
C'est, me semble-t-il, la démarche de Bayrou que d'engager chaque citoyen à devenir acteur du monde dans lequel il vit et c'est entre autres pour cela que je l'ai toujours soutenu.
Mais je vois que cela demeure un voeu pieux et un effort de conviction de longue haleine.
Le cyclisme est dans la tourmente : on parie qu'il va y avoir des millions et des millions de Français pour continuer à en suivre les péripéties au prochain Tour de France alors que cette épreuve ne mériterait qu'un boycottage massif pour en réduire la rentabilité à zéro. Ainsi paieraient les tricheurs et les sponsors qui ferment les yeux sur leurs tricheries depuis trop longtemps. Mais pour cela, encore faudrait-il que les usagers eux-mêmes ouvrent les leurs et fassent acte de volonté : ils savent très bien, eux aussi ce qu'il se passe ; ils savent très bien ce qu'ils pourraient faire pour que cela cesse ; et pourtant, ils ne font rien...