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Education - Page 10

  • 75 000 postes dans l'Éducation ? Mais pour quoi faire ?

    Les déclarations de Hollande, c'est symptomatiquement le genre de promesses qui éveillent en moi la plus grande méfiance.

    Déclarer qu'on va rétablir 75 000 postes dans l'Éducation Nationale, c'est aborder la problématique à l'envers en terme de projet politique.

    La question de fond, ce n'est pas de déterminer ab ante les effectifs dont a besoin notre école, mais d'avoir un projet et seulement ensuite de se demander combien il nécessite de postes.

    Par exemple, comparons avec Bayrou. Quelles seraient les mesures phare que Bayrou mettrait en place s'il accédait au pouvoir suprême ? Eh bien à mon avis, il ferait deux choses de bon sens : il accentuerait les moyens dans le primaire en ciblant le calcul et la lecture, et il créerait certainement des dispositifs de remédiation (probablement des classes) pour assurer des remises à niveau complète, sans limites dans le temps, au collège. La troisième chose, je pense qu'il ferait, ce serait de rétablir les enseignements rares, notamment les langues, y compris anciennes et régionales, là où ils ont été supprimés.

    Je ne crois pas qu'il chercherait à créer des divisions en créant artificiellement des classes sous prétexte qu'il est plus facile d'enseigner à 25 qu'à 29 (je ne crois guère à ces effets de seuil). En revanche, comme il l'a maintes fois fait valoir, il retirerait des établissements les adolescents qui en empêchent le fonctionnement.

    En somme, il y aurait en primaire sans doute une assistance individualisée pour les enfants en difficulté lourde, y compris auprès des parents, en collège, des classes de remise à niveau, et, hors les murs, des centres éducatifs pour adolescents pré-délinquants et/ou désocialisés.

    En lycée, je sais qu'il veut faire de la Terminale une préparation à l'Université, mais j'avoue que je ne vois pas clairement comment concrètement il compterait s'y prendre.

    Pour les facultés, il laisserait, je le pense, se poursuivre le processus d'autonomisation engagé à l'heure actuelle, mais ferait en sorte d'interdire la concentration des pouvoirs autour d'une seule personne dans les universités. Vraisemblablement, comme dans les universités anglo-saxonnes, il ferait en sorte de séparer la gestion financière et la gestion pédagogique et admnistrative et de faire du Conseil d'Administration un organe plus ouvert et décisionnaire. En ce qui concerne le mouvement vers l'autonomie, je crois que toutefois que Bayrou tient à ce qu'il demeure une unité finale au sein de l'Université française, qui fasse qu'un diplôme dans l'une soit valable dans une autre.

    Ce que je voulais simplement dire, c'est qu'avant de parler de chiffres sur les postes dans l'Éducation Nationale, il vaut mieux avoir un programme et le chiffrer. 

    L'Éducation, cela ne se réduit pas à une seule question de moyens : ce n'est pas parce que l'on arrosera notre école de fonds que l'on obtiendra des résultats meilleurs. Il faut bien considérer quels sont nos objectifs et ce que nous voulons, et seulement après, fixer quels moyens sont nécessaires et quels sont ceux qu'il est en notre pouvoir d'apporter.

  • Education, j'ai été raide avec Bayrou...Mea culpa...

    Décidément, plus je prends connaissance des propositions des candidats socialistes, et plus je me dis que j'ai été raide avec Bayrou, au point que Marianne2 ait titré "Peut mieux faire" en reprenant mon billet.

    Là, je viens de lire les "propositions" de François Hollande pour l'école. Ce qui me frappe, c'est l'absence totale d'originalité. Ils me gonflent, à droite et à gauche avec leurs nouvelles technologies. On trouve aussi ça chez Montebourg et à l'UMP. Voilà, c'est le nouvel eldorado. Plutôt que d'apprendre à réfléchir, à entreprendre et à libérer sa créativité sous toutes ses formes, le nec plus ultra de la pédagogie, depuis 10 ans à gauche et à droite, c'est les nouvelles technologies.

    Débile. Les nouvelles technologies, ce n'est pas un sujet d'instruction. C'est idiot au possible. C'est juste du matériel. Quand les politiques décident de fournir du matériel informatique aux établissements scolaires, et...les LAISSENT s'organiser au lieu de se servir de cet équipement pour truander les marchés locaux dans les Conseils Généraux, bon très bien. Tableaux inter-actifs, tablettes tactiles, ordinateurs portables, projecteurs et cetera, ce sont les tableaux noirs, les craies et les cartes de géographie de demain (ça devrait d'ailleurs être ceux d'aujourd'hui) mais ça n'a rien à voir avec un enseignement disciplinaire. Ridicule.

    Il est marrant Hollande. Toujours en rondeurs, ce gars-là. Allez, étude ou commentaire de textes (je ne sais plus comment on appelle ça à l'école, maintenant...). Lisez la phrase suivante et interprétez-la (c'est du Hollande dans le texte) : 

    Je propose aussi quelques pistes de débat avec les enseignants sur le nombre de jours de classes dans l’année

    Idéale, cette proposition pour étudier l'implicite et l'explicite, non ? Royal, en 2007, c'était plus direct : allez, au boulot, tas de fainéants ! aux 35 heures dans les établissements scolaires ! Avec Hollande, on propose. Mais on n'est pas fou. Le débat, on sait bien que dans l'opinion, il tournera au désavantage des profs, tant elle est convaincue que ces jeanfoutres n'en rament pas une derrière leurs bureaux...

    Martine Aubry, c'était plus subtil : 

    Je repenserai les rythmes scolaires : nos élèves ont les journées parmi les plus longues et l'année la plus courte. Je reviendrai sur la réforme absurde qui a imposé les quatre jours à l'école primaire.

    Elle est plus maligne. C'est un peu façon MoDem (décidément...!) : hop, en passant un petit commentaire sur la brièveté de l'année scolaire, mais on rassure son éventuel public eneignant en se rabattant tout de suite sur la semaine de quatre jours.

    Montebourg, s'est emparé aussi de la question, je l'ai rappelé dans un billet précédent. Valls, pour ce que j'en sais, est à peu près sur la même ligne que Ségolène Royal.

    Une chose m'étonne avec Bayrou : il écrit dans son État d'urgence un plaidoyer sincère pour prendre la défense des enseignants. Il rappelle la difficulté de gérer une classe et tout le travail périphérique qu'occasionne la préparation de cours.

    Le premier avantage, avec Bayrou, c'est que ce n'est pas un technocrate. Ce n'est pas, comme dans les commissions du PS, un individu qui a passé son temps à éviter les classes via des décharges ou des nominations bidon.

    Le second, c'est que lorsqu'il écrit un livre et fait des propositions, il le fait tout seul : il n'y a pas derrière lui une armée de comités Théodule pour lui raconter un ramassis de conneries. 

    Je reprends le fil de ma pensée. Bayrou, après avoir donc pris la défense d'un corps fort malmené depuis de longues années, défile en vrac toutes les problématiques qu'il faudra un jour aborder, en plus de celles qu'il choisit lui-même de traiter. Et il cite dans le tas la question des rythmes scolaires, notamment la longueur de la journée pour les écoliers. Il l'a écrit dans son livre.

    Question : il compte la traiter comment ?

     Moi, je l'ai déjà démontré : on sait que nouss la France, les Français, l'état français, on n'a pas de fric. Si on allonge l'année scolaire, même si l'on réduit la journée de cours, la vérité, c'est qu'on augmente le temps de travail des enseignants. Les seuls déplacements engendrés, je l'ai calculé, à eux seuls, génèrent plus de 40 heures supplémentaires. Et encore, c'est dans une configuration optimale. Je ne parle même pas des surcroûts provoqués par ce projet.

    Les Socialistes ne le disent pas tout haut : ils parlent de revalorisation salariale, de refonte du statut de 1950 et cetera...Mais la réalité, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de payer davantage les enseignants pour le surcroît de travail. DONC : en résumé, l'issue de l'élection présidentielle, pour les enseignants, c'est de travailler PLUS pour gagner MOINS. Ça, c'est ce que proposent les Socialistes, mais aussi l'UMP puisque Châtel veut expérimenter un racourcissement des vacances scolaires dès 2014.

    Trêve de doubles discours, comment le MoDem, qui semble emprunter le même chemin que le PS et l'UMP pense traiter la chose ? Et François Bayrou se retrouve-t-il dans les propositions de son propre parti ?

    Revenons à notre Batave national : ben y'a trois fois rien dans ses propositions. L'école à deux ans ? Déjà le principe m'énerve. Quand on voit déjà la difficulté des tout-petits de 3 ans à s'adapter au fonctionnement de l'école maternelle, la surcharge des classes, je trouve sa proposition aussi idiote que retorse. Retorse ? Eh oui, voyons : une place d'école en plus pour un enfant de deux ans = une place de crèche en moins, voyons ! Capisce ? Ça coûte moins cher de tout balancer sur l'école !

    Côté Verts, il suffit d'observer que leur nouvelle tête pensante, l'inénarrable Philippe Meirieu, est en parfaite adéquation avec Châtel pour ne pas espérer un discours différent de côté-là.

    Je trouvais qu'il n'y avait pas assez de détails de la part de Bayrou, mais chez les autres, c'est soit le délire, soit le vide inter-sidéral. Brighelli a fait, me semble-t-il, une bonne synthèse des propositions du Béarnais. Le mieux est d'en prendre connaissance.

    J'aurais bien commencé les propositions pédagogiques des candidats socialistes, mais il n'y en a pas, sauf peut-être chez Montebourg.

    Quant à l'UMP, eh bien comme on voit tous les jours ce que fait Nonos-Pipo Châtel, ça va finalement : avec les Socialistes, ce sera la rupture dans la continuité, suppressions de postes mises à part . Et encore ! comme le note Brighelli, collez les profs aux 35 heures et vous verrez les économies monumentales en postes. Bon, il faudra recruter des clandestins chinois pour assurer les cours, évidemment - je crois que cela s'est déjà fait, sans rigoler, d'ailleurs - puisque plus personne ne voudra se faire chier 50 heures pour un salaire assez peu consistant mais on y arrivera...

    Cela dit, sur les rythmes scolaires, j'ai un avis : je pense aussi qu'au moins pour les plus petits, c'est difficile de tenir des journées parfois longues. Je ne suis pas convaincu par l'augmentation de l'année scolaire, parce que je suis convaincu (et je parie que je ne me trompe pas) que d'autres activités viendront prendre la place du temps libéré. Au final, les enfants n'y seront pas gagnants. Ils auront des années scolaires plus longue avec toujours autant de fatigue par jour.

    Pour les collèges et a fortiori les lycées, je suis nettement plus dubitatif sur l'intérêt d'allonger l'année scolaire. Cela ne cadre pas du tout avec le fonctionnement administratif des établissements, notamment les inscriptions en collège ou ailleurs.

    Mais, j'ai une idée, même si elle risque de faire hurler, à commencer par les syndicats, et, peut-être certainement pas mal de profs, mais qu'ils m'écoutent avant de hurler au vil exploiteur du peuple.

    Plutôt que de parler de rythmes scolaires, moi, je pense qu'il faudrait mettre en avant une annualisation des temps scolaires. Est-ce par exemple pertinent d'étudier des disciplines artistiques sur neuf mois ? Ou même de la géométrie ? On pourrait imaginer une année où les différentes disciplines enseignées ne seraient pas forcément dispensées en même temps. Et, dans la foulée, serait-il obligatoire que les enseignants soient forcément là tous en même temps au fil de l'année ? On pourrait imaginer si l'on allonge l'année scolaire, que certains cours se déroulent sur telle période, tels autres cours sur une autre période, et cetera.

    Ainsi, on parviendrait à rallonger l'année scolaire sans pour autant léser les enseignants puisqu'ils partiraient une fois leur temps de service accompli.

    Avec moins d'heures de discipline par semaine, les journées seraient plus courtes, avec moins d'enseignants sur place, les emplois du temps et la gestion des salles plus aisés pour l'administration.

    Toutefois, les services administratifs verraient leur charge de travail augmenter. Il faudrait donc accroître les effectifs dans les administrations des établissements scolaires et y revaloriser les salaires.

    La boucle serait ainsi bouclée. 

    Une fois cette réforme simple et respectueuse de chacun des rythmes scolaires faite, on pourrait alors passer aux choses sérieuses, c'est à dire les programmes, les méthodes d'enseignement et l'environnement de l'écolier, du collégien et du lycéen.

  • Montebourg a perdu la raison...

    Ben tiens, l'ami Unhuman a bien raison : ils nous gonflent avec leurs primaires à la noix. Cela dit, ce n'est tout de même pas inintéressant de considérer ce que chacun des candidats dit. 

    Je vois qu'on a perdu la raison au point de soutenir un démondialisateur, chez Melclalex...

    Bon, il a peu de chance, le Montebourg : il en est réduit à répondre aux tweets des blogueurs !... J'ai toutefois jeté un oeil sur son projet pour l'école .

    Il y a un sacré paquet de choses qui me hérissent, notamment, la volonté d'unifier la totalité du système scolaire et de faire disparaître toute forme de particularités. Cela va pour ma part, tout à fait à l'inverse de ce que je pense : jusqu'à un certain degré, je suis favorable à l'individualisation des parcours (pas le soupe hypocrite et infâme que nous sert Nonos-pipo Châtel, mais bien un projet soucieux du développement de chaque individu).

    La seule mention du socle commun dont Montebourg veut faire la pierre angulaire de son projet pédagogique me donne des boutons. Mais, à côté de cela, je reconnais une véritable volonté de sa part de proposer un véritable développement des savoirs culturels qu'il n'oublie pas, en tête desquels il place...le latin ! Eh oui, le latin, parce qu'il lui reconnaît un statut fondateur pour la société dans laquelle nous vivons. On ne saurait mieux dire, et je partage évidemment son avis sur le sujet.

    Les enseignants feront toutefois une drôle de tronche en constatant que comme Châtel (mais aussi le MoDem), il est fermement décidé à allonger l'année scolaire d'au moins deux semaines.

    Personnellement, ce qui m'horripile dans son projet, c'est la volonté affichée de contraindre les familles et leurs enfants à rentrer dans les cadres très rigides qu'il veut communs à tous. Plus moyen de choisir son école, plus de classes profilées, un rejet pathologique de toute forme d'excellence.

    Bon, j'avoue, à la page 102, j'ai craqué. Je n'ai pas continué la lecture, ça devenait vraiment indigeste. Plus de 100 pages d'un projet d'un socialiste, faut avoir la dose d'aspirire et de spasfon pour tenir...

  • La meilleure éducation du monde ?

    Bien qu'ayant disposé très tôt du 2012, État d'urgence de François Bayrou, j'ai choisi de ne commenter, dans mon billet précédent, que les seules propositions économiques de l'auteur.

    A vrai dire, ce que j'ai retenu comme principale mesure, dans le livre, c'est celle de constituer des classes parallèlles à l'école primaire et peut-être au collège. Des classes de rattrappage en somme. Il existe à ma connaissance, un dispositif relativement proche en collège : on appelle cela des classe-relais. Je ne sais pas quelles sont exactement les intentions de Bayrou, mais j'ai pour ma part une certitude : ce ne sont que des dispositifs établis dans la durée qui peuvent fonctionner. Quand il s'agit de rescolariser et de remettre à niveau un jeune en difficulté, ce n'est pas en 3 mois qu'on le fait, mais minimum en deux ans. L'actuel dispositif ne prévoit pas plus de trois mois de présence continue. Comme tout ce qui est fait depuis près de 15 ans maintenant dans l'Éducation Nationale, c'est de la poudre aux yeux.

    François Bayrou se veut un pragmatique absolu en évacuant la querelle des méthodes pédagogiques, mais admet tout de même l'existence d'une indiscutable baisse du niveau d'exigence et d'un jargon toujours plus jargonnant dans l'élaboration des programmes scolaires. Il propose donc de promouvoir la détection des enseignants qui réussissent. Cela avait fait tiquer sérieusement mon amie Isabelle dans l'un de ses commentaires, et j'avoue moi aussi ma perplexité : QUI va décréter qu'un enseignant est bon ou non ? Et en vertu de quels critères ? Que sont des bons résultats ?

    Pour revenir aux pédagogies, je pense que la querelle n'est pas close. François Bayrou reproche à Gilles de Robien d'avoir aboli par décret l'usage de la méthode globale pour apprendre la lecture. Je ne le suis pas dans cette pensée. Je pense que parfois, pour initier un mouvement, il faut trancher dans le vif. La méthode globale à grande échelle était une projection idéologique. Gilles de Robien a bien fait d'ordonner sa fin, et encore a-t-il eu bien du mal à faire l'admettre tant la morgue et la vanité des mandarins du pédagogisme et de leurs alliés ne connaissent pas de limites.

    Même si Bayrou met en avant quelques principes simples et de bon sens (scolarités parallèles pour les décrocheurs) à mettre en place, il évacue à mon sens une bonne partie des querelles qui fâchent. 

    J'aurais pourtant aimé retrouver dans son projet éducatif la pertinence d'un propos comme celui de Natacha Polony, pour citer mon égérie favorite ou plus simplement le Bayrou de 2007 : exit l'exigence d'excellence ?

    A côté de cela, Bayrou fait aussi preuve d'un courage certain au moment où il est de bon ton de tirer sur l'ambulance. On le sait, l'UMP et le PS (à mots couverts pour ce dernier) crèvent d'envie de revoir le statut des enseignants datant de 1950 et tout particulièrement leur temps de service ! De ce point de vue, Bayrou ne cède pas à la doxa commune et prend vigoureusement la défense des enseignants en mettant en avant tout ce que peuvent constituer comme somme de travail la préparation des cours, la correction des évaluations et plus généralement les divers à-côtés qui constituent le quotidien de l'enseignant ordinaire.

    In fine, à la lecture de la 2ème partie du livre, mon sentiment est mitigé. Si Bayrou veut redevenir aussi convaincant qu'il a pu l'être en 2007 dans son domaine, m'est avis qu'il va lui falloir sérieusement étoffer ses propositions, et puis, parce que je le crois nécessaire, prendre parti sur des terrains certes glissants mais inévitables.

  • Visionnaires...

    Je viens de prendre connaissance chez Marianne des dernières notes sur l'école de Brighelli et de Bah? ; Brighelli renvoie à un écrit de l'association Sauvez les Lettres de 2003.

    Rien à dire. Ils ont été visionnaires (Sauvez les lettres, je veux dire). Ce qui impressionne quand on considère la chose, c'est qu'on croit régulièrement avoir touché le fond puis on se rend compte que non, on n'a pas fini de repousser les limites.

    Il y a trois axes qui devraient guider toute perspective pour l'Éducation Nationale.

    a) s'appuyer sur deux piliers : l'excellence et la remédiation. 

    Les pédagogols et les adeptes du benchmarking, de la compétence et autres conneries ont réussi à flinguer la remédiation en proposant toujours plus de merde et de ludique aux "apprenants". Mais maintenant, ils rêvent de dégommer aussi l'excellence. 

    J'ai été stupéfié après la publication des enquêtes PISA qu'il n'y ait personne dans la presse spécialisée pour observer que le niveau de nos meilleurs élèves baissait aussi. Si la France n'était déjà plus capable d'offrir de vraies perspectives aux plus faibles, au moins avait-elle conservé cette qualité d'être capable de former des élites. On aurait pu au moins s'en réjouir, mais cela gêne les pédagogols, tout imprégnés de marxisme qu'ils sont, et les libéraux en peau de lapin parce que tout ce qui n'a pas une utilité immédiate doit être écarté. Or, il se trouve que l'excellence ne se bâtit pas sur l'utile mais au contraire sur le "superflu". C'est même là sa marque de fabrique. Il me semblait pourtant qu'il y avait dans le libéralisme un idéal de développement personnel, or, quand on examine de près le programme éducatif des libéraux français, c'est à pleurer : du pédagogol dans le texte. La seule chose, c'est qu'ils veulent introduire la concurrence entre les écoles et même dans le recrutement des profs (pas forcément une mauvaise idée, d'ailleurs, ce dernier point : les choses se passeraient bien mieux dans les écoles, collèges et lycées si chefs d'établissement et enseignants se choisissaient les uns les autres). Je lis donc chez eux les mêmes conneries qu'ailleurs.

    b) assurer des conditions d'enseignement et d'instruction optimales pour le plus grand nombre.

    Ceci suppose un recrutement de qualité pas les contrats à la c... de Châtel et encore moins la masterisation qui est une vaste fumisterie, mais aussi un environnement favorable. L'environnement favorable, c'est dégager des établissements scolaires les éléments qui en empêchent le fonctionnement normal. Il faudra évidemment trouver un parcours adapté pour les dits éléments, allant du centre éducatif à la prison pour mineurs en bonne et due forme avec suivi judiciaire si nécessaire.

    c) permettre la diversité et l'innovation sans étranglement par les moyens

    Jusqu'à un certain point, les établissements devraient être libres de définir leur pédagogie et même de personnaliser l'enseignement des discplines selon les profils d'élève. Il faudrait d'ailleurs sortir du "tout école". L'école ne valorise que certaines qualités seulement et abrase tout le reste. Le collège "unique" ne doit donc plus être le lieu exclusif de l'instruction. Les centres d'apprentis les plus performants doivent devenir des labels de qualité, ce qui suppose d'avoir aussi un oeil sur les formateurs. On ne devrait pas pouvoir s'improviser formateur dans un CFA et un tel statut devrait faire l'objet d'un concours spécifique.

    Les projets d'établissement sont de la fumisterie en l'état, mais si on laissait une vraie liberté aux établissements, ils pourraient devenir le fer de lance de cette diversité. Cela suppose évidemment de ne pas étrangler les collèges et les lycées en leur retirant des moyens puis de venir la bouche en coeur expliquer à leurs équipes qu'elles sont libres.

    La diversité, c'est aussi le maintien d'une grande diversité d'enseignements, à commencer, comme l'observait Sauver les lettres, par l'allemand, le latin et le grec, qui sont les lieux traditionnels de la rigueur de et l'excellence.

    J'avais au départ un 4ème axe en tête, mais pas moyen de m'en rappeler. Tant pis, ce sera pour un autre billet. Et puis de toutes façons, je radote largement, je dis à peu près toujours les mêmes choses ici...

  • Rigueur, la quadrature du cerle

    La nécessité fut longue à prendre le chemin des esprits, mais je pense qu'il commence à s'établir clairement que nous n'avons plus le choix : nous devons proposer des budgets à l'équilibre. Les Socialistes ont intégré cette nécessité mais ils comptent y faire face en chargeant la mule au maximum, c'est à dire en accroissant significativement l'impôt. L'actuel gouvernement, quant à lui, cherche à faire des économies, tout en envisageant de nouvelles taxes.

    Dans la période critique que nous vivons, il serait, je le crois, catastrophique de réagir par panique plutôt que par raison. Il ne s'agit pas de trouver à tout prix des gisements d'économies à faire sans plus se soucier de leur origine. C'est une erreur grave, et j'ai le sentiment que pas mal afficionados de la dette tombent dans ce travers.

    Il faut à mon avis d'abord définir ce qui est important, prioritaire et ne pas pour autant verser dans un utilitarisme étroit. Sur ce point, il me semble que le MoDem a engagé une véritable réflexion depuis un temps certain, même s'il n'a pour l'instant pas fourni de chiffres, seul engagement qui permette de se faire une idée précise de la sauce à laquelle nous serons mangés...

    La grande difficulté, c'est de réussir à faire des économies sans casser la croissance, sans anéantir les indispensables tremplins de secours qui seront nécessaires pour enrayer la chute à venir des futurs déclassés.

    Je ne pense pas qu'il faille faire des économies à tout prix partout. En revanche, là où il n'y a pas priorité, aucune hésitation à sabrer.

    J'ai deux exemples en tête :

    Les associations reçoivent des subventions conséquentes de l'État et des collectivités : directement et indirectement via le crédit d'impôt. Est-ce le rôle d'un État de prendre en charge les dépenses d'une association ? Je ne le crois vraiment pas et je préfère le modèle du Charity Business à l'anglo-saxonne. Je ne sais pas combien coûtent exactement toutes les associations à l'État et aux collectivités locales, mais à mon avis, cher.

    Un exemple avec SOS-racisme qui vient d'organiser un concert sur le champ de mars le 14 juillet normal : d'après le Journal Officiel, 64% des sommes que perçoit cette association proviennent de financements publics. J'imagine qu'elle n'est pas la seule dans le cas. Sans considérer l'utilité ou non de cette association, je ne trouve pas normal ni acceptable qu'elle ne vive que de subsides publics.

    La fonction publique bénéficie de l'action d'organismes de formation continue. En temps de crise, pour des fonctionnaires dont l'emploi est assuré, à moins que ces derniers envisagent clairement une reconversion, est-ce une nécessité absolue de dépenser des sommes importantes dans de la formation continue ? Je ne le crois pas. Je pense particulièrement à l'enseignement, où, véritable usine à gaz, elle ne sert quasiment à rien si ce n'est à alimenter des officines qui vivent sur le dos de la bête ou encore à ne pas placer d'élèves devant certains enseignants.

    Et quitte à évoquer la formation, je demande à voir la pertinence des sommes dépensées pour la formation initiale des agents de l'État : on sait, que dans l'Éducation Nationale, elles financent essentiellement les délires d'idéologues de tout poil dont raffolent les diverses bureaucraties  du Mammouth. 

    En matière d'éducation, à mes yeux, ce qui est important, c'est de garantir la qualité de l'enseignement (ne pas remplacer des titulaires de diplômes de concours par des contractuels à la petite semaine, par exemple), la diversité de l'offre éducative (ne pas supprimer à tout va options et langues vivantes "rares"), assurer un encadrement de qualité dans les établissements scolaires, des conditions d'études satisfaisantes (pas de violences, pas d'incivilités, du matériel et des manuels quand ils sont nécessaires) et voilà. Le reste...

    Il faudrait examiner poste par poste budgétaire l'essentiel et le superflu. Je suis convaincu qu'on doit pouvoir trouver ainsi plusieurs secteurs dans lesquels des économies radicales sont possibles, tout le temps, du moins, que nous serons déficitaires.

    Il en va très vraisemblablement de même pour les diverses niches fiscales et aides d'État : quel bilan pour le RMI ? Pour le RSA ?

    Il y a tout de même deux choses qui m'inquiètent :

    a) pour l'instant, aucun gouvernement n'est parvenu à réduire la dette de la France depuis qu'elle existe et je ne suis même pas sûr qu'il y en ait un qui ait essayé.

    b) nous entrons en période électorale majeure (législatives et présidentielles) période propice aux propositions et promesses de cadeaux aussi farfelues que coûteuses...

  • Rapport sur les rythmes scolaires, rapport à la c..

    Il y a des rapports tellement inutiles qu'on n'a pas envie de les lire. Le stupide rapport sur les rythmes scolaires en fait partie. Encore une entourloupe dans laquelle l'opinion va tomber les deux pieds joints.

    On appelle ça une diversion. Franchement, pour qui prend le temps de la réflexion, le niveau scolaire s'effondre continûment depuis 20 ans. Qui croit que ce serait la faute des rythmes scolaires ? Débile. Il y avait des grandes vacances plus longues et pas moins de cours il y a trente ans, et la situation n'était pas aussi calamiteuse.

    En revanche, comme l'a fait observer à juste titre le SNES (un syndicat enseignant que l'on qualifie volontiers de corporatiste mais qui n'en a pas moins des vues pédagogiques - pas toujours heureuses, il est vrai - ) il y a de cela quelques années, en trente ans, un élève de seconde de 2006 aura eu 800 heures de moins d'enseignement de français que son prédécesseur de l'année 1976 (je crois que c'est un constat fait en 2006). 

    En revanche, de l'éducation citoyenne complètement inopérante, ça on a : inopérante ? Ça, c'est clair, au moins ! Violences et incivilités n'ont cessé de croître à mesure qu'on demandait aux écoliers et collégiens de prendre leurs baskets et d'être citoyens.

    Ce qui m'exaspère, c'est de voir PS, MoDem et UMP converger vers l'écran de fumée. Je subodore fortement qu'il ne doit pas en aller autrement des positions des autres partis. Voir Meirieu prendre une place prépondétante chez les Verts est un signe inquiétant.

    Les voilà tous devenus afficionados des rythmes scolaires. Ridicule. D'autant plus ridicule qu'en réalité, et les études sérieuses de chronobiologie le confirment, les enfants n'ont pas tous les mêmes rythmes biologiques. Certains sont attentifs le matin, d'autres en fin de journée, c'est aussi fonction de leur éducation et des rythmes propres à leurs foyers.

    C'est comique de voir la presse parler des "experts". Ah oui, les experts ès comités Théodule. Ce sont les mêmes imbéciles dont les préconisation coulent notre école depuis trente ans. Après avoir acumulé échecs sur échecs, ils ont trouvé une nouvelle antienne.

    Il y a des réformes à faire à l'école, mais certainement pas celle-là. Il faudrait déjà en finir avec le vieux principe marxiste d'un enfant scientifiquement éducable (d'où croyez-vous que viennent les "sciences de l'éducation") et surtout, d'un système unique pour tous.

    Le plus ridicule de la chose c'est de voir la saupoudrage de la fameuse aide individualisée. Artifice qui permet surtout de faire sauter des heures d'enseignement.

    Mais ce qui me fait enrager, personnellement, c'est la reprise de ces thèmes débiles par le MoDem. Je suis rentré à l'UDF en 2006 pour son discours radicalement différent de celui des autres partis dans tous les domaines, à commencer par l'éducation et la dette.

    Je me souviens encore de Bayrou défendant les voies d'excellence partout, défendant l'enseignement du grec et du latin jusque dans le plus petit collège rural, proposant de dynamiter le collège unique. Tout ça pour donner le programme du MoDem sur l'éducation, sorte de pâle copie de celui du PS, et publier le stupide livret sur la jeunesse. Entre autres conneries monumentales, on y lit ce catéchisme pédago-socialo-jospiniste bien appris :

    Nous appelons à une évolution progressive de l’Education nationale. Trop d’importance est aujourd'hui attachée aux contenus, trop peu à l’élève destiné à les recevoir. La pédagogie doit être renforcée et non pas de plus en plus absente de la formation des enseignants. Nous estimons que nous ne pouvons plus concevoir l’enseignement comme la rencontre d’un professeur avec une classe recevant un cours magistral. Nous considérons l’apprentissage comme une relation nécessaire entre l’éducateur et l’élève. Une vision des choses, non pas nouvelle, mais à laquelle il nous semble important de redonner sens. C’est ainsi que nous pourrons espérer une éducation qui n’instille pas la concurrence, le classement et la division entre bons et mauvais, mais une éducation de la coopération, de la solidarité, une édu- cation à la paix.

    Putain, je suis vraiment dégoûté. Je ne suis pas venu à l'UDF pour ça. On peut aussi proposer de créer l'école des bisounours, tant qu'on y est. Et puis le constat est d'une mauvaise foi exemplaire. C'est l'absence d'attachement aux contenus, bien au contraire, qui flingue les élèves en difficulté, tas d'andouilles. C'est l'absence d'ordre et de structure qui les touche en priorité. Alors la fin du cours magistral...comme s'il restait des cours magistraux aujourd'hui. Tiens, vous connaissez le proverbe ? Qui veut tuer son chien affirme qu'il a la rage...

    Franchement, je ne sais plus où aller. Je vais devenir un SPF. Un sans parti fixe. La nullité est partout.

    Et vous François (Bayrou) ? Vous laissez dire toutes ces conneries sans réagir ? Vous approuvez cette merde-là ? Si c'est le cas, vous ne concevez pas l'abîme de désarroi et d'amertume dans lesquels je suis plongé. Je ne vous ai pas suivi, vous, pour ça. Non, vraiment pas pour en arriver là.

    Je vais vous dire, en fait, je n'ai plus envie de bloguer depuis un moment. Plus envie de défendre l'orange depuis votre satané programme humaniste qui est venu tout gâcher. J'aurais pu penser que ce n'était qu'un faux pas. Hélas, je vois très régulièrement votre shadow cabinet en reprendre les points les plus irritants avec force communiqués...

  • Idées sur l'école, de l'UMP au MoDem.

    J'ai pris connaissance d'une proposition de l'UMP assez intéressante (pour une fois) sur les collèges, ces jours derniers : séparer élèves de sixième/cinquième et élèves de 4ème/3ème. En soi, le principe est bon, mais le problème, c'est la faisabilité. L'UMP voudrait réserver des établissements aux deux premiers niveaux et d'autres aux deux suivants. Impossible à gérer en emplois du temps, temps de service des enseignants, et cetera. En outre, je trouve parfaitement démago et idiot de se servir de cette idée pour en faire un instrument de mixité sociale. Ils m'énervent avec leur mixité sociale, les uns et les autres. Je l'ai déjà dit, ils n'ont qu'à proposer de l'excellence partout, mais comme actuellement, le mot d'ordre, c'est d'acheter le ban et l'arrière-ban pédagogolâtre en banalisant ses idées en échange de son silence sur la raréfaction des moyens...l'excellence, on peut se la carrer là où je pense.

    Positif, je propose une amélioration à l'idée de l'UMP : séparer en effet jeunes pré-adolescents et adolescents par les horaires de cours et de cantines, tout simplement. Récréations différentes, heures de demi-pension différentes également, et on obtient ainsi une part du résultat voulu. Ce n'est pas de la tarte à organiser, mais, en tout cas, tout de même plus simple que de prévoir des établissements spécifiques. Enfin, ne soyons pas négatifs, l'idée va être testée à Meaux : on verra bien ce que cela donnera, à condition que l'on parvienne à obtenir des données finales pas trop faisandées, évidemment.

    M'enfin, au moins, l'idée de l'UMP était intéressante. Il en va tout autrement des déclarations du MoDem ce week-end. Je ne sais pas qui signe les communiqués à propos de l'éducation, mais j'aimerais bien le savoir. Il y a dans le tas, c'est sûr, un enragé/une enragée de la chronobiologie. La grande idée (à la c..) du moment, ce sont les rythmes scolaires.

    Donc, voilà, je récapitule : le MoDem veut donc faire travailler plus ces fainéants d'instituteurs, parce que vous comprenez, les journées scolaires sont trop longues mais l'année scolaire est trop courte.

    Débile.

    Admettons que l'année scolaire soit plus longue : que vont devenir les élèves livrés à eux-mêmes lorsqque les cours s'arrêteront, disons, à 13h00 ? Des activités l'après-midi ? Financées avec quel argent alors que l'Éducation Nationale manque déjà cruellement de moyens ? En payant davantage les enseignants ? Ah, c'est réaliste de dire plus d'enseignants davantage payés alors que nous savons que nos déficits nous laissent une marge de manoeuvre très modérée ?

    Et puis ce qui est imbécile au possible, c'est que les enfants ne seront pas moins fatigués au mois de juin parce qu'ils auront eu d'autres activités, même si elles ne sont pas scolaires ; la différence c'est qu'ils devront travailler trois semaines de plus. Ils ne seront donc pas davantage reposés, c'est parfaitement illusoire. En revanche, au risque de me répéter, puisque j'ai déjà fait le calcul, rien qu'en temps de déplacement, les enseignants seront au minimum perdants de 10 jours gratis.

    Et puis à la limite, je m'en fous. Je trouve qu'il y a des choses autrement plus importantes et intéressantes à dire et à faire sur l'école que de faire des rythmes scolaires l'alpha et l'oméga de la pensée démocrate.

    Je ne parle même pas de l'expression "collèges hors les murs" qui renvoie à la pure doxa socialo-pédagogolâtrisante. Tiens, t'en veux un collège hors-les-murs ? Eh bien lis le bilan

    Je ne sais pas, moi, réhabilitons la maison de correction, plutôt. Ça va bien, un temps, le politiquement correct. Je ne suis pas venu à l'UDF pour ça.

    Alors, moi, je commence à en avoir assez de lire conneries sur conneries du parti dont je suis adhérent. Ras la casquette. Entre les déclarations purement posturales, les non-idées et les essartz recyclés de propositions de gauche, je commence à en avoir ma claque de ce parti, moi. Je soutiendrai Bayrou jusqu'au bout parce que j'ai de l'estime pour lui, mais je vais sérieusement songer à mettre les voiles entre la présidentielle et les législatives pour échouer, d'ailleurs, je ne sais pas trop où...

  • La FFF ne fait pas de discrimination, elle veut juste alimenter les bleus...

    Médiapart cherche à faire des coups en lançant de grosses polémiques, et, du coup, ne fait plus de l'information. Médiapart affirme qu'il y a des consignes pour pratiquer des discriminations au niveau des centres de formation de l'équipe de France.

    Ce sont les journalistes du quotidien Le Monde, Thomas Baïetto, Noé Gandillot et Camille Maestracci qui donnent les explications exactes. Pour le coup, je décerne un bon point à ce quotidien qui a fait un très bon travail d'investigation.

    Le problème est très simple : il existe en France beaucoup de bi-nationaux, notamment du Maghreb et de l'Afrique noire. Or, de plus en plus d'entre eux choisissent, après une formation de qualité en France, d'aller jouer dans les équipes nationales de leur pays d'origine. Résultats des courses, la FFF met sur la touche des candidats motivés souvent plus enracinés dans l'histoire de leur pays.

    La FFF étudie donc plusieurs pistes pour remédier à ce fâcheux phénomène. Modifier le recrutement des centres de formation est l'une d'entre elles. Le mieux, pour avoir tous les éléments du problème, c'est de lire l'article du monde, complet, précis et pertinent.

    Ça se dégrade de plus en plus à Médiapart...

  • Le lycée

    Le lycée est l'objet des attentions les plus néfastes des experts ès éducation et des comptables du gouvernement :  les premiers y voient un  nouveau et  magnifique terrain de jeu pour leurs expériences délirantes, les seconds un gisement d'économies intarissable.

    J'avais, en août dernier, cherché à montrer comment les pouvoirs publics actuels, au même titre que leurs prédécesseurs socialistes, détricotaient peu à peu l'école de Bayrou.

    Je me propose donc de soumettre ici quelques vues à la sagacité de mes lecteurs, particulièrement ceux qui travailleraient dans la commission éducation du MoDem. Ces vues complèteront celles que j'ai exprimées précédemment.

    La rationnalisation et l'utilitarisme ambiant, dont on trouve les pires laudateurs jusqu'aux sommets de nos plus belles institutions scolaires (songeons aux rêves de high-school du sieur Descoings et à son mépris pour la diversité des options au lycée) me paraissent les deux cancers qui rongent par excellence notre système scolaire.

    Il est possible de garantir dans les lycées une véritable diversité sans devoir mettre la main à la poche excessivement. Je suis convaincu que les nouvelles technologies permettent un enseignement mutualisé de qualité, à condition qu'il soit pour l'essentiel synchrone, c'est à dire en temps réel. Les conversations instantanées, la visio-conférence, les métavers me paraissent autant de plate-formes susceptibles de réunir des élèves de plusieurs lycées avec un enseignant quand ils sont en trop petit nombre pour maintenir ou créer une option ou un enseignement rare dans un lycée. Ceci suppose que les Proviseurs et les Rectorats traitent autrement que par le mépris ces solutions alternatives, en formant une escouade d'enseignants capables d'intervenir et de dispenser leur savoir sur ces plate-formes. Enseignants qu'il convient de payer en heures supplémentaires ou même en heures-poste pour ce travail ; quant aux élèves, évaluations et résultats devraient évidemment être intégrés dans les bulletins scolaires, dans un tel cas de figure.

    Dans la constitution des filières, il en manque une qui associe les humanités et les sciences. Le résultat idiot de la spécialisation excessive des filières, c'est que les élèves un tant soit peu lettrés désertent la filière littéraire et se dirigent vers la filière scientifique. On ne peut relever les lettres sans leur donner un label de qualité.

    De mon temps, il existait un bac rare mais très prisé : le bac E. Il associait à haut niveau la technologie et les sciences et a offert à la France des techniciens supérieurs de très grande qualité. 

    On pourrait envisager sa reconstitution, qui me semble pertinente, et un assemblage à peu près similaire pour la première L. Évidemment, on ne saurait se contenter d'un saupoudrage.

    Voici comment je conçois les horaires de cette première littéraire et scientifique :

    Lettres : 6 heures. Mathématiques : 6 heures. LV1 : 3 heures. Histoire : 3 heures.  LV2/Latin/Grec/Arts : 3 heures. Enseignement obligatoire :  3 heures à choisir dans LV2/LV3/Arts/Latin/Grec.

    Enfin, toutes les premières (et les terminales) devraient conserver la possibilité d'offrir deux disciplines optionnelles. Ceci peut se faire par des regroupements de classe optionnel/spécialité obligatoire et par l'enseignement à distance que j'évoquais (pour les langues vivantes, les labo de langues sont sous-utilisés, par exemple) ci-dessus.

    Enfin, il faudrait réintégrer le temps dévoué aux TPE dans les disciplines tout en conservant l'esprit du TPE, c'est à dire une recherche personnelle dans un domaine précis. Simplement, cette recherche se ferait dans un cadre disciplinaire.