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Le lycée

Le lycée est l'objet des attentions les plus néfastes des experts ès éducation et des comptables du gouvernement :  les premiers y voient un  nouveau et  magnifique terrain de jeu pour leurs expériences délirantes, les seconds un gisement d'économies intarissable.

J'avais, en août dernier, cherché à montrer comment les pouvoirs publics actuels, au même titre que leurs prédécesseurs socialistes, détricotaient peu à peu l'école de Bayrou.

Je me propose donc de soumettre ici quelques vues à la sagacité de mes lecteurs, particulièrement ceux qui travailleraient dans la commission éducation du MoDem. Ces vues complèteront celles que j'ai exprimées précédemment.

La rationnalisation et l'utilitarisme ambiant, dont on trouve les pires laudateurs jusqu'aux sommets de nos plus belles institutions scolaires (songeons aux rêves de high-school du sieur Descoings et à son mépris pour la diversité des options au lycée) me paraissent les deux cancers qui rongent par excellence notre système scolaire.

Il est possible de garantir dans les lycées une véritable diversité sans devoir mettre la main à la poche excessivement. Je suis convaincu que les nouvelles technologies permettent un enseignement mutualisé de qualité, à condition qu'il soit pour l'essentiel synchrone, c'est à dire en temps réel. Les conversations instantanées, la visio-conférence, les métavers me paraissent autant de plate-formes susceptibles de réunir des élèves de plusieurs lycées avec un enseignant quand ils sont en trop petit nombre pour maintenir ou créer une option ou un enseignement rare dans un lycée. Ceci suppose que les Proviseurs et les Rectorats traitent autrement que par le mépris ces solutions alternatives, en formant une escouade d'enseignants capables d'intervenir et de dispenser leur savoir sur ces plate-formes. Enseignants qu'il convient de payer en heures supplémentaires ou même en heures-poste pour ce travail ; quant aux élèves, évaluations et résultats devraient évidemment être intégrés dans les bulletins scolaires, dans un tel cas de figure.

Dans la constitution des filières, il en manque une qui associe les humanités et les sciences. Le résultat idiot de la spécialisation excessive des filières, c'est que les élèves un tant soit peu lettrés désertent la filière littéraire et se dirigent vers la filière scientifique. On ne peut relever les lettres sans leur donner un label de qualité.

De mon temps, il existait un bac rare mais très prisé : le bac E. Il associait à haut niveau la technologie et les sciences et a offert à la France des techniciens supérieurs de très grande qualité. 

On pourrait envisager sa reconstitution, qui me semble pertinente, et un assemblage à peu près similaire pour la première L. Évidemment, on ne saurait se contenter d'un saupoudrage.

Voici comment je conçois les horaires de cette première littéraire et scientifique :

Lettres : 6 heures. Mathématiques : 6 heures. LV1 : 3 heures. Histoire : 3 heures.  LV2/Latin/Grec/Arts : 3 heures. Enseignement obligatoire :  3 heures à choisir dans LV2/LV3/Arts/Latin/Grec.

Enfin, toutes les premières (et les terminales) devraient conserver la possibilité d'offrir deux disciplines optionnelles. Ceci peut se faire par des regroupements de classe optionnel/spécialité obligatoire et par l'enseignement à distance que j'évoquais (pour les langues vivantes, les labo de langues sont sous-utilisés, par exemple) ci-dessus.

Enfin, il faudrait réintégrer le temps dévoué aux TPE dans les disciplines tout en conservant l'esprit du TPE, c'est à dire une recherche personnelle dans un domaine précis. Simplement, cette recherche se ferait dans un cadre disciplinaire.

Commentaires

  • whaou, le BAC E c'était du costaud....vu le niveau des bacheliers actuels il faudrait prendre une sacrée remise a niveau de l'enseignement dans les matières scientifiques et techniques( dans les autres matières j'en sais rien...). Un bachelier version 2010 dans les domaines techniques a tout juste le niveau des meilleurs BEP des années 80-90....

    Un BAC E aurait presque le niveau d'un BAC+2 actuellement....j'exagère juste un peu....

    Ce qui me paraît logique ça serait de réintégrer l'enseignement supérieur a celui tout simplement de l'enseignement afin d'avoir une vision d'ensemble du problème ( mais oups, l'éducation nationale est déjà le budget le plus important il faut donc d'un point de vue "politiquement correct" le séparer de celui de l'enseignement supérieur....)

    Ce qui m'a paru toujours paru étonnant dans l'enseignement supérieur scientifique c'est d'entendre les enseignants dire d'oublier tout ce que l'on a appris au lycée car pour des raisons pseudo-pédagogique le problème est pris dans le mauvais sens.....)

  • Prendre le problème dans le mauvais sens ? Quand on parle du loup... XD

  • @Florent

    Ben oui....les démonstrations par l'absurde ne sont elles pas les meilleures, dixit les profs de statistiques et de probabilité.....ça j'adore!!!!!!

  • @Florent,
    Ai lu le lien chez vous, bof...Il ne nous apprend rien de plus que Michel Serres dans son Tiers Instruit quand à la comparaison avec Picasso, il me semble avoir déjà vu ca quelque part^^^ :o)) "Bizarre, bizarre avez-vous..." Oups, je sors

  • Sur le Bac E: je suis complètement en accord avec Europium, c'était un bac de haut niveau, du niveau de ce qui ne se fait plus hélas aujourd'hui. Il comportait à l'époque beaucoup de dessin industriel, mais il ne me semble pas qu'il était destiné à nourrir les filières de court terme post-bac. Bien au contraire... J'ai cotoyé en math. spé un élève, certes un peu particulier qui avait un bac E (il avait terminé 2ème au concours général de dessin industriel). Cet élève a décroché Polytechnique en 3/2.

    Sur le reste, je suis assez en accord, mais te rends-tu compte de la révolution éducative que tu proposes? Aujourd'hui, les élèves de 1ère S n'ont plus que 4 heures de maths hebdomadaires...

  • @JF
    Oui, hélas, je m'en rends compte...

  • @ Europium : je ne faisais que passer, mais c'est vrai que votre expression m'a interpellée ^^ d'ailleurs votre dernier paragraphe est parfaitement pertinent ; je ne peux hélas en dire autant du reste du commentaire, ainsi que de l'article de notre hôte (exception faite du système de plate-forme, très judicieux), mais ça il m'est difficile de le développer publiquement...

  • "J'avais, en août dernier, cherché à montrer comment les pouvoirs publics actuels, au même titre que leurs prédécesseurs socialistes, détricotaient peu à peu l'école de Bayrou."

    Poutre l'incohérence apparente du système qu'aucun penseur, quel que soit la virulence de ses critiques du système, ne parvient à démêler, il y a une question qui reste sans réponse.

    On laisse des technocrates non spécialistes gérer l'école. Qu'ils choisissent l'importance du budget, soit, mais qu'un système centralisé prennent autant de décisions sans souci de concentrer en même temps les compétences nécéssaires est douteux.

    M. Meirieu lui même n'est finalement pas si sollicité que cela et M. Brighelli fut proche de Darcos, les deux compères furent jetés hors du bateau sans ménagement.

    Donc finalement Pourquoi ne pas poser la question de l'indépendance des pouvoirs !

    Les médias et la justice ont ce droit, pourquoi laisser à l'éducation cette liberté salvatrice.

    Je ne sous-entend pas en fait de décentralisation massive de l'éducation qui compte tenu de certaines structure bureaucratique n'est pas techniquement parlant la réponse adapté au problème actuel.
    En fait c'est tout un système dans sa complexité qui est a reconstruire, indépendant du politique, non disjoint d'un cadre national, équilibré en pouvoir et en contre pouvoirs, s'organisant autour de projets cohérent et n'interdisant pas le principe d'initiatives plus locales.

    Mais cette complexité va bien au delà de simple d'idées générale sur les principe sensés régir un/ tel système au niveau national puisqu'il est probable que au niveau de l'établissement, la répartition des pouvoirs doivent être remise à plat, avec toutes les polémiques qui ne manqueront pas de s'exprimer aussi durement que longuement.

    [Sans transition]

    Réfléchir sur le système éducatif est une croix, une mission quasi impossible quand tout le système s'organise autour de mode de pensées prédigérés. La naïveté de certaines thèses (des liens sont faciles à trouver si besoin) est un/ réel frein.

    Les gens qui veulent vraiment avancer n'ont plus qu'un outil, et je vois que ça ne t'as pas échappé. La réflexion concrète, an-idéologique. Donc par ex ta proposition de BAC E.

    Après avoir quelques heures à me farcir le site de Michel Delord qui a ce mérite de ne jamais chercher à établir une idéologie définie mais de toujours pousser à l'extrême sa réflexion, ses critiques, dans les détails cherchant toujours ce qui ne va pas.
    ça rend les textes instructif, sans être moralisateurs, et on finit par se dire qu'il a raison, puisqu'on est pas d'accord avec lui (et je ne le suis pas).

    Après cette lecture donc, il me reste le sentiment que certaines questions de fond et de forme, générales, seront de toute façon à affronter avant de pouvoir commencer à établir des plans concret concernant le système éducatif. Delord ne présente pas de "solution", le terme est trop simple, même pas le GRIP qu'il a participé à créer et qui fait pourtant un travail fondamental.
    Je crois que c'est parce que la solution réside non pas dans une analyse intelligente mais dans une remise à plat qui nécessitera un coup d'état idéologique, de crétins utiles qui, ensembles, reprendront ce qui leur va de droit.
    Autrement dit, nous, lorsqu'il n'y aura plus de soupape suffisamment grande pour retenir toute l'incompréhension généré par le système. Et la soupape dont je parle est bien cette lutte pédago-Républicains, qui sert de Catharsis à un malaise encore profond.

    Le débat existe pourtant, mais laisser débattre, se débattre, des gens qui s'opposent sans avoir de réel pouvoir de contrôle du système, c'est un vicieux trompe l'œil.

    Florian

    PS: Cette filière mixte qui manque, compte tenu de la diminution de 3h30 des sciences en S l'an prochaine et de l'augmentation du tronc commun (littéraire), elle risque de se trouver là où on ne l'attend pas, en S. Le collège unique aura non seulement atteint la terminale (S) mais aura perdu toute vocation puisque réservé au meilleurs. Les autres n'auront droit qu'à des miettes, s'ils n'ont pas la maturité de définir précocement un projet professionnel réaliste et motivé.

  • *Outre et non poutre. mdr

    Désolé pour les diverse faute de frappe (il manque deux ou trois mots de ci de là) et de non relecture.

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