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  • Un déni de démocratie ?

    L'appel de François Bayrou afin que Marine Le pen puisse se présenter a fait couler de l'encre. Je n'ai pour ce qui me concerne aucune forme de sympathie pour la lider maximo du FN, mais force est de constater qu'elle représente un fort courant d'opinion au sein de la société française.

    Dès lors, c'est tout de même gênant que quelqu'un qui représente entre 15 et 20% de l'opinion ne puisse s'exprimer. Cette règle des 500 signatures d'élus est aussi archaïque que le scrutin majoritaire à deux tours. Elle amène de facto à exclure de la sphère politique tous ceux qui ne rentrent pas dans les clous, quelle qu'en soit la raison. 

    Il est donc grand temps de songer à mettre en place une procédure de substitution. Une pétition de 500 000 citoyens, par exemple.

    Au passage, si les élections se faisaient au scrutin proportionnel, le problème ne se poserait sans doute pas.

  • Intouchables ? Bof, un conte de fée pour bobo.

    J'ai mis du temps à comprendre ce qu'avait de particulier le film Intouchable. Et puis, j'ai repensé aux contes de mon enfance et j'ai souri. Ils se terminaient souvent par un mariage entre un prince et une princesse ou alors on y voyait des chevaliers porter secours à des damoiselles en détresse.

    En fait de chevaliers au grand coeur, on sait aujourd'hui qu'une grande part d'entre eux se comportaient en pillards quand ils n'étaient pas en guerre, et qu'une demoiselle avait tout à craindre à en croiser un : au mieux, elle survivait à son viol, au pire, elle était ensuite tuée dans des conditions atroces. Voilà pour les chevaliers des contes de fée. Quant aux princesses, leur mariage était un mariage forcé dont seuls les intérêts monarchiques guidaient la marche.

    Bon, et alors, me direz-vous ? Quid d'Intouchables ? Dans la réalité, confier un handicapé paraplégique à un mec qui sort de prison, c'est largement courir le risque de retrouver l'individu en question au mieux abandonné et dépouillé, au pire, battu et inconscient. 

    J'imagine qu'un auxiliaire issu de la diversité, comme on dit pudiquement chez les bobos, pauvre, et ayant fait de la prison, c'était le pied pour un conte de fée moderne. Quant au très improbable mariage entre un tétraplégique et une jeune femme jolie et en bonne santé, dans la réalité, il tiendrait très vraisemblablement au montant du compte en banque du premier. 

    Dans bobo, il y a tout de même bourgeois, et là, on ne se refait pas : on aime bien la diversité, mais on n'imagine pas qu'un black de banlieue écoute autre chose que du rap, et, quand on est un bourgeois riche et bobo, qu'on s'intéresse à autre chose qu'à l'art moderne et à la musique classique. Bonjour les clichés. C'est pas grave, c'est le principe du conte de fées.

    Il y a, il est vrai, une histoire rélle, derrière ce conte moderne. Que l'on ne se leurre pas : elle est plus rugueuse que les stéréotypes lisses qui peuplent le film, et surtout, elle est bien improbable, à 1000 lieues des situations ordinaires.

  • Une politique sociale made in Bayrou

    François Bayrou tenait aujourd'hui le troisième forum de son agenda 2012-2020. Il s'agissait cette fois de définir de quelle manière l'économique et le social pouvaient se marier harmonieusement (ou non...).

    Travail et droit du travail

    François Bayrou a fait sensation en proposant de liquider toutes les formes de contrats autres que le CDI. Quid de la flexibilité pour les entreprises dont les commandes ne sont pas assurées, alors ? Bayrou suggère que des indemnités importantes et fixées à l'avance, d'un montant équivalent à ce qu'accordent les prudhommes en règle générale, figurent dans le contrat, rendant possible son interruption.

    Puisque le droit à la formation existe, Bayrou suggère qu'il soit activé pendant les périodes de chômage principalement. Compte-tenu du désordre général du financement de la formation continue, Bayrou propose qu'une agence nationale de la formation soit créée dont la mission soit de mettre en ordre ce secteur.

    Santé et retraites

    En ce qui concerne les retraites, Bayrou n'a pas changé d'avis et maintient le principe d'une retraite par répartition, mais avec un système à points. La pénibilité, l'action dans la sphère associative, l'éducation des enfants seront intégrées dans le calcul sous forme de bonus. A terme, chacun décidera de l'heure de son départ à la retraite.

    Pour la santé, il s'agit, tout comme pour les retraites, de parvenir à un équilibre. Pas seulement financier. Un équilibre géographique aussi. Sur ce dernier point, Bayrou propose d'élargir le numerus clausus en fléchant pour quelques années vers les déserts médicaux le parcours des entrants surnuméraires dans les professions médicales. Bayrou estime également que la rationnalisation des moyens ne doit pas mener à fermer des services médicaux de proximité majeurs tels que les maternités,  les urgences cardio-vasculaires et les soins ambulatoires. Bayrou propose l'ouverture de maisons médicales avec du personnel compétent plutôt que d'unités hospitalières pour mailler le territoire.

    L'équilibrage de la sécurité sociale est un vrai problème : sur ce point, Bayrou n'a pas proposé de solutions toutes faites, mais il observe que des complémentaires santé gérée par des syndicats et des organisations professionnelles de santé semblent donner de bons résultats en Alsace et en Moselle : il reste à voir comment cela fonctionne pour réfléchir à une généralisation à l'échelle nationale.

    Bayrou compte consacrer au handicap une réflexion particulière : il l'a donc abordé en spécifiant qu'il privilégierait l'accompagnement humain dans ce domaine, mais il a remis à un forum spécifique ce qu'il compte proposer dans ce domaine.

    Le reste de sa politique sociale fera l'objet d'un billet séparé.

  • Bayrou, le contrat social

    Il en va du contrat social comme de toutes choses : certains modèles sont positifs, d'autres négatifs. Nul doute que celui de Bayrou appartient à la première catégorie, et celui de Rousseau à la seconde.

    La liberté n’est pas un acquis. Elle se construit. Et elle se construit si l’on y réfléchit bien contre les tendances naturelles de l’humanité. Ce qui est naturel, si on laisse faire, ce n’est pas la liberté, c’est l’esclavage, la domination, l’aliénation. La liberté se gagne, par des conditions matérielles de dignité de logement, de santé, de revenus, mais elle se construit et se protège par la loi, se construit et se protège par la culture et par les droits.

    La solidarité n’a rien de naturel. Ce qui est naturel, c’est l’égoïsme. La solidarité exige le partage, l’élaboration de mécanismes de soutien et d’alerte. La liberté et la solidarité sont donc les fruits de politiques, décidées en commun, soutenues, encouragées et parfois conduites directement par la puissance publique.

    Pas de bon sauvage, clairement, chez Bayrou :-) J'imagine qu'il a fait un bond quand il a pris connaissance des propositions de Nicolas Sarkozy, notamment celle qui consiste à légiférer par référendum contre les chômeurs. Il fallait le faire. C'est une manie, chez Sarkozy, de toujours cibler les minorités en difficulté.

    Notre modèle social, c'est en effet, comme le dit fort justement Bayrou, dans sa lutte contre la précarité qu'il se juge. Il ne s'agit donc pas de s'en prendre aux plus faibles, mais de faire en sorte qu'il soit le plus efficient possible. 

  • Ben oui Sarkozy veut éliminer Le pen !

    Tiens, Philippe prolonge sur son blogue une petite discussion lancée mercredi soir après un forum sur l'industrie organisé par l'équipe de Bayrou. Il se demande si Sarkozy cherche à éliminer Marine Le pen.

    Ben oui. Cela me paraît même évident. Je pense qu'elle ne bluffe pas en affirmant ne disposer que de 400 signatures de maire. 

    Le calcul me paraît même limpide : Sarkozy va droitiser sa campagne toutes sirènes hurlantes et, ce-faisant, tenter de ramasser la mise quand Marine Le pen disparaîtra des écrans. En cas d'absence de la leader frontiste, il récupère d'ores et déjà la mise. Mais une fois qu'il aura mis en avant ses habituels bouc-émissaires, on peut raisonnablement penser qu'il double son pactole. Évidemment, il aura comme un souci au second tour, mais bon, c'est une autre problème évidemment...

  • Hollande et l'éducation ? Nul et inquiétant.

    J'ai pris connaissance du discours de Hollande sur l'Éducation à Orléans. Nul. Du para-UMP en version socialiste. Et encore. Je trouve le programme de l'UMP supérieur en qualité à celui du PS. C'est dire. Je ne reviendrai pas une énième foi sur la question des rythmes scolaires, mais pour les enseignants qui douteraient encore des intentions de Hollande je ne résiste pas à la satisfaction d'y aller de ma petite citation : 

    Autre cheval de bataille du candidat PS: la réforme des rythmes scolaires. Il prévoit donc un d’allonger «le temps scolaire sur l'année et sur la semaine [...] Enfin, concernant l’évolution des missions et des statuts des enseignants, François Hollande propose que la question soit discutée avec les principaux intéressés...

    Je vais passer au reste, plutôt : Bayrou, dans son programme, a annoncé des choses simples, mais fortes : 50% du temps scolaire en primaire consacré à l'étude de la langue française, fin des querelles pédagogiques en donnant la primauté à l'efficacité, création d'un bac scientifique et littéraire, propédeutique pour le supérieur en terminale, classes parallèles pour remises à niveau des élèves en difficulté ou collège hors les murs pour ceux qui en perturbent le fonctionnement, avantage à la méthode syllabique, sans toutefois trancher par une directive, maintien des concours de recrutement, accent mis sur l'exigence et voies d'excellence partout. 

    Que propose Hollande ? rétablir la toute-puissance des IUFM, supprimer les notes (ce qu'il appelle les évaluations obligatoires), rétablir 60 000 des 77 000 postes supprimés mais pas avec la même répartition et avec une prorportion de postes d'enseignants très diminuée, allongement du temps de présence des enseignants. Voilà en somme. Un programme éducatif, ça ? Vide, creux, nul. Pas de projet, pas d'ambition, mais les mêmes antiennes qui font le malheur de l'école depuis l'époque de Lionel Jospin avec de forts relents pédagogisants.

    Je n'ai pas de mots pour rejeter la scolarisation d'enfants de deux ans tant je trouve l'école déjà tellement incapable de gérer des enfants de 3 ans avec douceur. Mieux vaudrait, et de loin, multiplier les places en crèche qui font cruellement défaut.

    Au passage, je suis fasciné par la mahonnêteté de la sphère médiatique dont on a bien compris qu'elle a fait de Hollande son champion. Tout en cirage de pompes, aucun argument à charge. Quant aux profs de gauche, ils préfèrent faire l'autruche ou pleurer tous seuls dans leur coin au lieu de se battre pour le seul candidat qui vaille d'être soutenu dans ce combat pour une école exigeante, Bayrou.

    Bref, la réforme globale, c'est un bide, ça fait pschitt, du flan. Il n'y a rien dedans. Je suis inquiet pour mes enfants : après l'école UMP ils vont avoir l'école PS. A quand l'école Bayrou, le dernier espoir de remettre en marche une école qui part toujours plus à la dérive...

  • Redémarrer l'industrie et...l'emploi avec Bayrou !

    J'étais hier soir au forum "Produire en France, oui, mais comment ?" organisé par l'Alliance Centriste pour le compte de François Bayrou. Il y avait là des pointures avec notamment Robert Rochefort, l'euro-député MoDem, Jean-Pierre Peyrelevade, Pierre Gattaz, PDG de Radial et Aurélien Véron, président du Parti Libéral Démocrate.

    Je ne connaissais pas Pierre Gattaz, mais je l'ai découvert : très intéressant ! J'ai retenu de son intervention les choses suivantes

    - il n'y a déjà pas beaucoup de petites industries, écrasées par le poids des très grosses entreprises, mais encore moins d'ETI (Entreprises de taille intermédiaire) quasiment inexistantes en France.

    - opposer petites et grandes entreprises est stérile : il faut au contraire les assoscier (sur cet aspect, un premier bon point pour Bayrou qui propose un crédit d'impôts pour les entreprises qui prennent une participation dans une petite entreprise).

    - Il faut revaloriser l'industrie aux yeux de la jeunesse. Notamment, finance et assurance absorbent tous les ingénieurs, or, pour innover, l'industrie intermédiaire a besoin de personnels formés et diplômés. Une idée très astucieuse : faire venir des enseignants dans les usines et sur les lieux de production pendant une journée. Qu'ils fassent cours dans l'usine, mais en s'arrêtant toutes les deux heures pour que les élèves discutent avec les personnels. Cela peut être fait dès le collège.

    - s'appuyer sur les marchés intérieurs pour disposer d'une assurance avant de se lancer dans l'exportation. Les commandes locales permettent de garder des usines sur place et ce repli possible est fort apprécié en temps de crise. De ce point de vue, les collectivités ne jouent pas leur rôle (Robert Rochefort a évoqué la mairie socialiste de Toulouse qui importe du pavé chinois pour refaire une rue alors qu'il y a une carrière de pierres à quelques kilomètres...)

    - simplifier les normes et au minimum, commencer par les imposer à tous également, par exemple aux entreprises chinoises qui nous inondent de produits fabriqués en Chine.

    - baisser les charges pour permettre l'investissement et l'emploi. Sur ce point, Jean-Pierre Peyrelevade est à 200% sur l'analyse d'Yves Gattaz et rappelle que les entreprises françaises ont les marges les plus basses d'Europe.

    Aurélien Véron a de son côté évoqué les Business Angels rappelant que l'environnement fiscal français ne leur était pas favorable. Bayrou dans son programme prévoit de leur permettre de déduire des impôts leurs pertes. Rappelons que les Business Angels sont des fonds de capitaux qui choisissent de prendre des risques en investissant dans des start-up (entreprises qui démarrent). Aurélien Véron a fait observer que la difficulté à obtenir des financements des banques venait de ce qu'elles devaient renforcer leurs fonds propres, et...elles devaient renforcer leurs fonds propres en raison de la quantité d'actifs pourris d'origine étatique qu'elles avaient été contraintes d'acheter en 2009. 

    C'est près de un million d'emplois qui pourraient être créés en France simplement en réimplantant une industrie manufacturière de biens de consommation. C'est l'un des chevaux de bataille de Robert Rochefort qui constate que pour de nombreux biens, la production n'existe purement et simplement pas ou plus en France.

    Il y a des données qui laissent songeur : Matthieu Lambeaux, le PDG de Findus (spécialiste des surgelés) déclarait qu'il suffirait que chaque foyer français achète deux boites par an (oui, vous avez bien lu ! deux par an seulement !!!) pour créer 100 emplois à plein temps en France !

    - contre le bas de gamme, Robert Rochefort observe aussi que l'absence de produits résistants et le consumérisme forcené nous amène à nous munir de biens que nous remplaçons. Y gagnons-nous ? Non, pas du tout. Acheter deux à trois produits bas de gamme en trois-quatre ans revient même plus cher que d'en acheter un seul dans le même délai. il y a donc une habitude de consommation à modifier mais aussi de production : l'industrie pourrait réaliser une large partie de son chiffre d'affaire sur le service après-vente et les pièces détachées. C'est le cas des automobiles : les moteurs actuels sont quasiment immortels au regard de leurs prédécesseurs, particulièrement la technologie HDI mise au point par peugeot. Il faut donc miser sur la qualité.

    Il y a des gisements de développement énormes en termes d'emploi et de développement dans notre réindustrialisation mais seul François Bayrou semble en avoir pris la mesure avec ses propositions.

  • On ne devient pas prof pour gagner de l'argent. Ah bon ?

    Je crois vraiment que les enseignants qui s'apprêtent à voter pour Hollande doivent regarder cette vidéo. Absolument. Dialogue entre Ferry et Vincent Peillon, le grand manitou du programme éducatif de  Hollande. 

    Peillon : Si les marges de manoeuvres le permettent, la question de revaloriser le traitement des enseignants se permet...[...] on ne devient pas enseignant pour gagner de l'argent...[...] la question des salaires n'est pas exclue, mais elle n'est pas la première question. Il ne faut pas laisser penser aux enfants que les gens choisissent leur métier pour l'argent...

    Ferry : On ne fait pas le professeur pour gagner de l'argent

    L'UMPS dans toute son ampleur. Copains comme cochons. Et moi alors ? Je fais balayeur parce que j'aime bien passer le balai dans la rue ? Quelle paire d'abrutis. Je m'échine à dire qu'en éducation PS et UMP ont le même programme. Y-a-t-il encore des enseignants qui ne seraient pas convaincus dans la salle ? Et pas la peine de vous rabattre sur les autres candidats de gauche, amis enseignants : Meirieu le conseiller d'Éva Joly sur l'éducation partage exactement le même point de vue que Peillon et Ferry. J'ai entendu que Mélenchon a également l'intention de coller les enseignants aux 35 heures dans les établissements. Pourtant, dans cette émission, Peillon reconnaît que les enseignants en question travaillent au minimum de 37 à 39 heures par semaine en moyenne.

    Amis enseignants, dans cette présidentielle, seul Bayrou défend clairement la pérénité de votre actuel statut. Vous ne voulez pas vous livrer à un vote corporatiste ? Vous culpabilisez ? C'est mal de défendre aussi ses intérêts ? Croyez-bien que la gauche dans son ensemble n'aura aucune reconnaissance de quelque sorte pour votre sacrifice. Et ne comptez pas sur vos syndicats. Dans le principe, ils sont acquis à l'idée d'allonger le temps de travail, même s'ils parlent de concertation, SNES compris. Désolé, amis de gauche, de vous peiner, mais, à la rigueur, le seul syndicat enseignant qui s'y oppose clairement est...le SNALC ! Un syndicat de droite ! Oh, comme c'est triste, camarade gauchiste, n'est-ce pas ? Allez, je ne remue pas le couteau dans la plaie...

    Alors, un petit effort : lions un bon paquet de blogs de profs, particulièrement ceux qui voient en Hollande une alternative à Sarkozy, voire un sauveur...

    Alors ? Cycee (qui s'inquiète de l'annualisation de son temps de travail) ? Food d'amour (c'est Hollande l'alternative ?) ? Prof en campagne ? Privilégié (c'est parce qu'il déprime qu'il est silencieux depuis un mois ?) ? Et toi, mon pauvre prof à la dérive, tu comptes échouer jusqu'où ? C'est toujours le pied, prof (qui croit que les 35 heures ce n'est qu'une idée de Châtel)

    Ela Dame de la Cité, ne va-t-elle pas avoir à son tour une vraie raison de détester aussi le parti socialiste ? C'est pas le grand Bzzazar le temps de travail des enseignants ?

    Bref, on ne va pas épiloguer : je trouve le principe de déclarer à quelqu'un qu'il devrait travailler gratis par amour de son travail ridicule. Comme une auxiliaire parentale à laquelle je refuserais une augmentation de salaire parce que c'est une noble tache que de s'occuper d'un enfant. Ou encore un médecin que je refuserais de régler à cause du Serment d'Hippocrate.


    LES DEBATS DE LA PRESIDENTIELLE, La même école... par publicsenat

  • Quid de la civilisation européenne, alors ?

    Après Maxime Tandonnet, c'est au tour de Xerbias de prendre la défense de Claude Guéant, faisant valoir qu'on a coupé la phrase qu'on lui reproche de son contexte.

    Xerbias rappelle que les propos incriminés l'ont été devant un cénacle d'étudiants de l'UNI et cite précisément les mots prononcés : 

    Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique.

    Le relativisme de gauche m'insupporte aussi, mais ce que dit Claude Guéant n'a absolument pas de sens, n'en déplaise à Xerbias. Qu'est-ce qu'une civilisation qui défend l'humanité, la liberté, l'égalité, la fraternité ? D'ailleurs, c'est quoi une civilisation ? Est-ce qu'on peut parler de civilisation occidentale, par exemple ? Parce que si c'est le cas, la nôtre a tout de même fait émerger les pires totalitarismes de l'histoire avec le nazisme et le communisme. J'aimerais bien qu'elle soit réductible à la démocratie, malheureusement, ce n'est pas exactement le cas. 

    Si Guéant veut dire qu'il faut combattre toutes les idéologies qui affirment l'infériorité des femmes ou mettent en avant les haines sociales et ethniques, soit, j'en conviens. Mais quel rapport avec la civilisation ? C'est au nom  de LA civilisation qu'on a colonisé et souvent exterminé à tour de bras aux XVIIIème et XIXème siècles, alors La civilisation, vous comprenez, j'ai comme une méfiance quand on brandit ce concept.

    Puisque Claude Guéant a évoqué la minorité des femmes, je suis à peu près certain qu'il a pensé très fort à l'Islam et à la place que l'on réserve à la femme en terre d'Islam. Mieux valait le dire clairement dans ces conditions. Mais, même ainsi, les choses sont un tantinet plus complexes qu'il n'y paraît : même le pays le plus islamo-réactionnaire de la planète, le Pakistan, a porté a deux reprises une femme à sa tête, Benazir Buttho. Chose qui ne s'est jamais produite en France...Bis repetita placet au Bangladesh ou ce n'est pas une, mais DEUX femmes qui sont arrivés à la tête de l'État. 

    La place de la femme dans l'Islam n'est pas chose simple : il y a là fondamentalement une problématique d'interprétation des textes, et, parfois, bien plus simplement d'application du Coran ! Il y a un excellent article de wikipedia sur le sujet, et j'y renvoie.

    Plutôt que de décréter l'Islam doctrina non grata en terre de Gaule, il eût été plus fûté d'interpeler les docteurs de la foi en théologie islamique pour contester d'éventuelles interprétations en s'appuyant sur celles, autres, que l'on peut donnet des versets du Coran. 

    Mais c'est évidemment une toute autre diplomatie, que celle, imbécile, qui consiste à jeter la pierre sur l'Islam tout entier sans prendre le temps de la réflexion...

  • Minable injure ? Non, minable Guéant !

    Maxime Tandonnet est furieux après l'intervention d'un député PS qui a associé la barbarie nazie et les propos de Guéant. 

    C'est bien fait pour la g.... de Guéant. Quand on cherche la m... facho faut pas s'étonner d'en récolter des éclaboussures.

    Il faut être vraiment un démagogue de la pire espèce pour jouer sur cette corde-là, celle de l'échelle de valeur des civilisations. C'est quoi une civilisation ? Cela recoupe des pratiques, une littérature, une culture, une pensée qui peuvent être très différentes les unes des autres.

    Quand on commence à juger qu'une civilisation dans son ensemble est inférieure à une autre, on met le doigt dans l'engrenage qui effectivement mène aux idéologies les plus sombres de notre histoire.

    Ceci ne signifie pas que la civilisation doit être hypostasiée, que c'est une icône qu'il est interdit de critiquer. Mais dans un tel cas, on juge certains aspects d'une civilisation, on ne la décrète pas dans sa globalité inférieure.

    Guéant est nul et démagogue et Sarkozy se trompe en le défendant. J'imagine que la droite humaine, à l'instar de Juppé qui a immédiatement tiqué, doit être offusquée. Le problème, c'est qu'un type comme Sarkozy laisse dire ce genre de choses sans broncher. J'invite la droite modérée à en tirer les conséquences en termes de soutien dans cette présidentielle.

    Quant à Maxime Tandonnet, je l'invite à relire les analyses nombreuses sur la montée des totalitarismes, fascisme et nazisme en tête. Oh, bien sûr, cela ne se fait pas en un mois, mais un jour, il y a quelqu'un pour juger que toutes les civilisations ne se valent pas, et puis après, il n'y a plus qu'un pas pour en juger certaines indignes. Le reste se fait en courant...

    Cela dit, comme Bayrou, je n'approuve pas cette escalade, et, bien évidemment, il est disproportionné de brandir l'étendard nazi chaque fois qu'on aura plus connaissance d'une nouvelle guéanterie. Mais bon, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il l'a bien cherché...