Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Tout pour Hollande et Sarkozy ? Ras le bol !

    Sarkozy et Hollande monopolisent allègrement la presque totalité des médias, et ce dans l'opacité la plus totale. 87 heures pour Sarkozy, 61h30 pour Hollande, mais 22h30 pour Bayrou, seulement, soit trois à quatre fois moins. Au passage, d'un point de vue démocratique, est-il normal que Marine Le pen n'ait bénéficié que de 16h30 alors qu'elle est donnée entre 16 et 20% dans les sondages. Quant aux petits candidats...Vae victis !

    Par exemple, pour les émissions d'information, selon le CSA (j'ai fait des arrondis), sur France 2, Bayrou est à 4.74% et à 3.33% sur France 3 pour le mois de janvier. Pendant ce temps,

    Hollande est à 39, Sarkozy est à 23 et Mélenchon à 18 sur la 2.

    Sur la 3, Sarkozy est à 39, Hollande à 28, Éva Joly à 16, environ.

    Sur TF1 , chaîne privée, Sarkozy est à 30, Hollande à 24.5 et Bayrou presque à 12. C'est déjà mieux. Sur Canal+ le temps est relativement équilibré. 

    Sur les chaînes d'information continue, Hollande est à 39, 33 et 34 chez BFM, I-télé puis LCI. Sarkozy, 33, 34 et 35. Bayrou, lui, fait 6, 8 et demi et 10.

    Je ne vous parle pas des autres candidats : Marine Le pen, par exemple, est à 4.3 puis 2.6 puis 7.9 sur les trois chaînes principales.

    Bref, on aimerait entendre tout le monde, svp...

  • Hollande : ment-il ou est-il fou ?

    On s'est dit, en se voyant, ce week-end, Hervé et moi, qu'on allait lancer une chaîne. C'est parti d'un débat très sérieux en fait. 

    Hervé me dit :

    Si Hollande accède à la présidence, il va appliquer le programme des Socialistes et on va se prendre le mur dans la g... de plein fouet.

    Je lui réponds :

    Tu déconnes, Hervé. Il ment, évidemment. Il parle l'air de rien tout le temps de redéploiements. Ça va être à budget constant. Évidemment qu'il ne va pas appliquer son programme. Il bluffe à fond !

    Et Hervé de rétorquer :

    Écoute, permets-moi de faire le vieux con, mais moi, les Socialistes, je les pratique depuis 30 ans. Toi, t'es encore un jeunot en politique. A toutes les lignes de leur programme, il y a des dépenses. Quoi que pense Hollande, il se sentira obligé de le faire, même s'il doit donner un coup de boule à un mur de granit de 3 mètres d'épaisseur.

    On les a un peu jusque là. Hervé pense que la prédiction de Bayrou va se réaliser si les Socialistes accèdent au pouvoir. Il ne s'est déjà pas trompé pour Sarkozy, il voit probablement juste pour Hollande.

    Et moi, j'en suis réduit à espérer qu'il mente. Hervé et moi, on n'arrive pas à trancher. Alors on a décidé de choisir des arbitres en lançant une chaîne parmi les blogueurs. On n'invite pas ceux de gauche, mais évidemment, s'ils peuvent nous éclairer sur notre dilemme...

    Alors on s'est dit que Alexandre,  Hashtable, Corto, Xerbias, Nicolas, Vlad, le faucon, Vincent d'Objectif liberté, David, le grand Manitou des jeunes démocrates, Démocratix, qui la plume facilement acide, Fred, Marianne, Jérôme, Orange Sanguine, Polluxe, le Blog du Démocrate, Kulteuro, et bien d'autres que je vais tout de même laisser Hervé choisir, pourraient nous donner leur avis et entrer dans le débat.

  • Les nounous

    Je viens de lire le dernier Marianne (n°772 du 04 au 10 février), alléché par deux titres mis en avant : tout d'abord, un long entretien avec Bayrou, mais aussi une enquête sur les nounous. C'est un sujet suffisamment rarement traité pour valoir largement le détour.

    J'avoue avoir été très agacé par le ton de l'enquête, entièrement à charge contre les employeurs. Je sais que Marianne n'aime guère les bobos. Moi aussi ils m'agacent. Mais à l'occasion, le discours frise le pamphlet anti-bourgeois, cible expiatoire bon teint qu'il est convenu aujourd'hui d'attaquer dans la presse qui se veut à l'avant-garde du peuple. 

    Je résume : d'un côté il y a des méchants bwanas qui emploient des gentilles ivoiriennes. Les méchants bwanas font semblant d'être polis avec leurs employés en les vouvoyant, et tout ce petit monde s'appelle sympathiquement par son prénom. Le vouvoiement est sans doute une bonne modalité pour conserver une distance, et, s'appeler chacun par son prénom, c'est censé mettre à l'aise. De l'autre côté, il y a des très gentils sauvages qui eux ont des vrais valeurs et vivent dans de grandes difficultés que les méchants bwanas semblent totalement ignorer. Suggestion : sans doute que les méchants bwanas s'en tapent complètement des difficultés des bons sauvages.

    Le méchant bwana éduque mal sa progéniture, puisqu'il le sort du coin après une minute de punition quand le bon sauvage, lui, collerait une râclée au morveux.

    Les gentils bwanas n'hésitent pas à virer les bons sauvages du jour au lendemain, même quand ils ont élaboré une théorie sur les bons rapports entre bons sauvages et méchants bwanas. Par exemple, quand quelqu'un se barre du jour au lendemain pour "raisons familiales" sans autre précision et donc, la méchante bwana qui théorisait est une grosse poufiasse de la virer sur le champ. Perso, j'ai été mis au moins quatre fois devant le fait accompli de congés pris d'une semaine sur l'autre alors même qu'ils avaient été établis à l'ouverture du contrat. Je n'ai pas "viré" l'auxiliaire en question, je me suis débrouillé, mais je ne vous raconte pas les emmerdements quand vous devez trouver in extremis une solution, ni, généralement, les coûts additionnels.

    Mais bon, dans le récit des journalistes de Marianne, il était bien sûr légitime que le bon sauvage  aille vaquer à ses affaires et que la méchante bwana se démerde. Le solde pour tout compte était bien sûr légitime, de même que tout le reste, mais pas trop la peine de chercher à nous faire pleurer sur quelqu'un qui ne respecte pas un contrat dûment tamponné.

    Le plus drôle, ce sont les déclarations de la sociologue Caroline Ibos, expliquant doctement  que les nounous en question ont pu être institutrices, comptables, infirmières et cetera...J'ai fait passer des dizaines d'entretiens quand je recherchais une auxiliaire parentale (terme que je préfère largement à nounou) et je peux vous garantir que jamais je n'ai rencontré l'un de ces profils parmi les candidates issues de l'immigration. Et je n'ai jamais rien entendu de tel. Il faut sortir de son petit cocon abondamment bourdieuïsé.

    Perrine Cherchève et Marie Huet ne vont pas aimer ce que j'ai à leur dire : je trouve particulièrement gonflé et minable de sous-entendre que le vilain bwana emploie une auxiliaire parentale parce qu'il ne sait pas s'occuper de son enfant tout seul.

    Concernant l'effet des râclées que l'on colle "au village" aux enfants désobéissants, je pourrai sortir l'arme lourde du réac forcément facho et raciste en allant étudier de près les chiffres de la délinquance et notamment, en examinant la proportion d'individus issus de l'Afrique sub-saharienne dedans et, corollairement, celle de bobos parisiens. Moi aussi, hein, je peux faire mon méchant bwana colonialiste.

    La seule chose que je concède à l'enquête, c'est qu'il y a en effet des abus. Des gens qui font pression à la hausse sur les horaires. C'est pour cela que la loi doit encadrer strictement cette profession. Mais pour l'expérience que j'en ai, et les échos assez nombreux que j'en ai eu, les premiers à frauder et à abuser tapaient dans la catégorie "avocat", immédiatement suivis par le show-bizz et les journalistes...

    Je ne vais quand même pas finir fâché avec l'un de mes magazines favoris (aux côtés de Colonialiste Hebdo, Le temps des colonies, Bwana et bons sauvages, mes autres lectures). Il y a en revanche, outre l'entretien avec Bayrou, dans ce numéro, un excellent article sur la pseudo-démocratisation de la culture. Très bien, Anna Topaloff. Cela dit, un jour, il faudra bien se pencher sur le changement de paradigme qui caractérise notre temps : nous vivons dans une société de loisirs (ils sont surabondants) et tout se mesure à cette aune nouvelle...

  • Bayrou : un nouvel espoir pour l'éducation

    J'ai assisté au forum sur l'éducation organisé par François Bayrou et j'avoue que j'ai été subjugué. Le Bayrou de 2012 surpasse celui de 2006, celui-là même qui m'avait fait adhérer à l'UDF. Pas une proposition avec laquelle je ne sois pas d'accord. Bayrou a conclu la journée par 30 propositions : elles me conviennent toutes, mais j'ai choisi d'en sélectionner quelques unes qui me paraissent particulièrement pertinentes.

    a) halte à la réformite

    Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.

    b) les professeurs vont pouvoir respirer : enfin un candidat qui ne rêve pas de réformer leur statut

    Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.

    Allez, pour rigoler : militant socialiste qui serait enseignant, essaie de demander à Vincent Peillon ou François Hollande s'ils comptent toucher à ton statut : courage, et reviens-me voir si tu as une réponse, c'est à dire sans doute dans très longtemps, ou, quand ton statut aura été réformé si jamais le ciel t'est tombé sur la tête et que la candidat UMP ou celui du PS est élu...

    La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d’inspection ou autres) expérimentés, de la même qualification au moins, de la même discipline et non par le chef d’établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant, il n’y a rien à changer. Le chef d’établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40% de la note attribuée. J’ajoute que plus on trouvera d’éléments objectifs pour assurer l’évaluation, et plus j’approuverai.

    c) tiens, un bon coup de torchon dans la paperasse et la technostructure administrative

    Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences. À l’école, comme dans tous les autres secteurs d’activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie, et ne sert à rien. Idem avec les circulaires de toute nature !

    d) Exit le mariage monstrueux de la pédagogie et de l'idéologie

    La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme tous les parents et tous les enseignants, je n’ai pas une opinion que je crois solide et nourrie par l’expérience. Par exemple, je pense que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : en effet le clavier, avec lequel désormais toute personne vit, le clavier ce n’est pas global, c’est lettre par lettre. Et donc du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, cela me paraît devoir être la démarche désormais indiscutable. C’est une opinion personnelle, je la trouve pertinente. Mais ce n’est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d’apprentissage. C’est à la classe, aux résultats effectifs, à condition qu’aucune méthode ne se voie exclue pour raisons idéologiques.

    e) Alliance des sciences et des humanités

    Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.

    Si Bayrou devient président, c'est le bac vers lequel, pour ma part, j'essaierai d'orienter mes propres enfants.

    f) en finir avec la violence à l'école

    Refaire de l’école un lieu d’où la violence est exclue et où le respect est la règle.

    Toutes les propositions de Bayrou, une nouvelle fois, m'ont séduit. J'invite d'ailleurs les enseignants qui me lisent à en prendre connaissance. Il n'est pas possible, s'ils sont objectifs, qu'ils n'apportent pas leur suffrage à Bayrou, après en avoir pris connaissance. Pour ce que je connais du monde enseignant, il est vraiment le seul à vraiment épouser leurs inquiétudes et y répondre de manière franche et claire.

    J'ajoute qu'il a été beaucoup question du handicap dans les tables rondes et que Bayrou en a parlé à plusieurs reprises. le handicap fera toutefois l'objet d'un forum spécifique.

  • Banques : Hollande champion de l'air de pipeau !

    Bon, c'est agaçant d'avoir dû aller rechercher une page qui avait moins de 5 jours d'existence en cache, mais je l'ai retrouvée ! Hollande roule des mécaniques avec les banquiers, en dépit de l'aéropage de gros poissons de la finance qui le conseille, mais dans la réalité, il adopte profil bas. Il n'entend absolument pas séparer activités de finances et d'investissement d'un côté, et banques de détail de l'autre, mais simplement scinder au sein de chaque banque les deux choses en filiales. Autant dire ne rien faire, en somme...

    Qu'il revienne à la raison ne me choque pas, mais c'était bien la peine d'adopter des postures révolutionnaires pour finalement faire pschhht.

    Pour ma part, après avoir longtemps hésité sur le sujet, je ne pense finalement pas qu'une telle séparation soit positive, car si elle protège les dépôts de toute spéculation, elle risque aussi d'assécher le crédit en raison de la croissance exponentielle du risque faute de pouvoir s'adosser à la banque de détail en cas de coup dur. 

    Je préfère plutôt qu'on surveille les pratiques spéculatives en légiférant, le cas échéant, pour interdire celles qui seraient plus que douteuses. 

  • Loyers : Delanoë est le phénix de nos hôtes !

    Ce n'est pas inutile de traîner chez le premier tovaritch de la pravdasphère : outre les billets plaisants et amusants, on y trouve aussi des pépites en commentaires ! J'avais la flemme de rédiger un billet aujourd'hui. Merci grandpas !

    C’est un fait acquis : Delanoë est le phénix de la gestion publique et, s’il a dû augmenter de 52% les impôts des propriétaires de logements parisiens et de 9% ceux des locataires, ce n’est pas de sa faute : c’est celle du méchant Etat qui lui doit des sous et celle de la crise immobilière qui lui prend des recettes. 

    Le problème, c’est que, contrairement à cette vision de cour de récré où rien n’est jamais de sa faute, le maire de Paris porte une lourde responsabilité dans la situation financière de la ville et dans les multiples hausses d’impôts que subiront les Parisiens. Les récents comptes administratifs 2008 – qui retracent l’exécution du budget écoulé – et les budgets supplémentaires qui seront votés par la majorité municipale lundi prochain sont en réalité très révélateurs. 

    La dégradation accélérée des finances parisiennes est le résultat de la gestion calamiteuse depuis 2001 avant d’être le résultat de l’effondrement des droits de mutation. En effet, toutes les dépenses de fonctionnement ont fortement augmenté depuis 2001. 

    Exemple : les charges de personnel de la ville étaient de 1,34 Md€ en 2001 et de 1,76Md€ en 2008, soit +31%. Si la mairie avait simplement maintenu le pouvoir d’achat des fonctionnaires et n’avait pas recruté quelque 7000 agents supplémentaires, il n’aurait fallu que 1,54 Md€ pour les payer en 2008 : ce sont donc 220 millions d’euros supplémentaires que les contribuables doivent verser chaque année pour financer les recrutements et les augmentations salariales décidées depuis 2001 par Delanoë. 

    Autre exemple : les dépenses de fonctionnement des services qui étaient de 793 M€ en 2001 sont passées à 907 M€ en 2008 alors que chaque année, depuis 7 ans, le roi de la gestion explique sérieusement qu’il fait 30 M€ d’économies sur ce poste, qui aurait donc dû diminuer de 210 M€ et non augmenter de 114 M€ !!!


    Dernier exemple du délabrement : l’évolution de "l’excédent cumulé", une vieille notion budgétaire qui oblige les collectivités locales à constituer une sorte de réserve de prudence. Quand Delanoë est arrivé à la mairie, il a commandé un audit et les cabinets qu’il avait lui-même missionnés ont conclu qu’il héritait d’une situation financière « exceptionnelle ». L’excédent cumulé de recettes de fonctionnement au 31 décembre 2001 était de 598,2 M€ (pour un total de dépenses annuel de 3,53 Mds € ; le « matelas » de réserve représentait donc 16% des dépenses annuelles, ce qui était prudent). 

    Au 31 décembre 2008, cet excédent a fondu : il n’est plus que de 310 M€, pour un total de dépenses annuel de 4,75 Mds€ : la fameuse réserve de prudence ne représente donc plus que 6% des dépenses annuelles, autant dire que l’année prochaine, on aura simultanément la flambée des impôts, l’explosion de l’endettement et la poursuite de la dégradation des finances municipales. 

    Pour tenir jusqu’en 2008 et les élections, outre le flot des impôts immobiliers dont la crue était la conséquence de la flambée des prix, le maire a recouru à une bonne vieille méthode : endetter la ville. L’encours de dette était de 0,95 Md€ en 2001, de 1,85 Md€ en 2007, de 2,13 Mds€ en 2008 et il devrait atteindre 2,33 Mds€ en 2009. La dette a donc été augmentée de deux et demi depuis que le bon gestionnaire autoproclamé est aux commandes. 

    Après que toutes les ficelles aient été utilisées, il lui restait donc à augmenter les impôts, ce qu’il a commencé à faire il y a six mois et qui va se poursuivre évidemment les prochaines années. 

    Au-delà de cette litanie de chiffres un peu aride, le bons sens résume la situation des Parisiens : leur édile a dépensé sans compter, recruté à tout va, multiplié les travaux de voirie aussi utiles que les aménagements successifs du boulevard Saint Marcel ou de l'avenue Jean Jaurès, réussi à éviter de les faire passer à la caisse en mangeant les excédents cumulés et en engrangeant la fiscalité liée à la spéculation immobilière…

    encore il investissait pour l’avenir et économisait pour remédier aux pertes de recettes. 

    Mais pas du tout : au budget supplémentaire, il compense les pertes de droits de mutation d’abord par une manne inespérée : 98 M€ en provenance des caisses de l’Etat et du plan de relance (tiens, tiens, l’Etat n’est pas si méchant après tout…), une plus value de 10 M€ des concours « classiques » de l’Etat (décidément, ce méchant Etat est bien généreux) et une plus value sur les impôts directs des Parisiens de 70 M€ (décidément toujours bons pour passer à la caisse). Au fait, cet amoureux de la transparence aurait peut-être pu informer les élus en mars dernier de cette manne et limiter la hausse des impôts, n'est-ce pas ? Mais il sait que le pire est à venir et veut habituer progressivement les Parisiens à la saignée. 

    Et, pour faire bonne mesure, non seulement il ne fait pas d’économies, mais il augmente les dépenses de fonctionnement pour des charges de confort comme les loyers (comme si la ville avait besoin de louer alors qu'elle est le principal propriétaire foncier de Paris !), qui continuent leur vertigineuse ascension : +1,6M€. Ce seul poste est passé de 20,9 M€ en 2001 à 45,8 M€ en 2009 pour la ville-département ! Mais les augmentations de dépenses sont aussi liées à des décisions hasardeuses : + 4M€ pour payer les frais contentieux (y a-t-il le fameux contentieux sur les marchés de propreté dans ces 4M€ ?) et, cerise sur le gâteau : +6 M€ pour les fameux nouveaux marchés de collecte des ordures ménagères dont les conditions d’attribution ont tant fait parler (voir les articles du Delanopolis et de Bakchich info) ! 

    Parallèlement, en toute discrétion (aucun commentaire dans l’étique rapport de présentation officiel), les subventions à l’enseignement supérieur sont massacrées : -0,46M€ sur 4,2M€ pour les associations et – 0,45M€ sur 20,2 M€ pour les organismes publics d’enseignement supérieur, soit une diminution de près de 1 M€. Pourtant, le candidat du PS aux municipales nous avait rebattu les oreilles avec sa priorité absolue donnée à ce domaine, non ? Tout comme baissent les aides aux nouvelles technologies et aux interventions économiques (-0,15M€ sur un budget déjà rachitique de 2,17M€). 

    Mais, rassurez-vous, l’effort est bien réparti et va permettre de faire de la com' : la « provision pour subvention de fonctionnement du Conseil de Paris, qui était de 1,819 million d’euros est sévèrement toisée : elle baisse de ...... 2000€ ! 

    C’est ce qui s’appelle préparer l’avenir. Au secours ! 

  • Du rififi au top politique d'e-buzzing

    L'un de mes jeux favoris, à chaque début de mois, c'est de faire mon quarté-quinté plus du top e-buzzing des blogues politiques. Généralement, je suis bon dans les pronostics.

    Par exemple, ce mois-ci, il va y avoir une révolution. PMA va descendre à la 4ème place du classement, tandis que le blogue d'Éva Joly et celui du tovaritch Gauche de Combat prendront respectivement les 2ème et 1ère places. Pensez donc : l'un et l'autre dépassent 300 points, avec un pic à près de 350 pour le Comrad Gauche de Combat. La pravdasphère n'en tient pas moins la corde avec  quelques blogues qui franchissent le cap des 200 points.

    J'aurais pu titrer splendeur et misère des blogues : je tendais à penser récemment que leur temps était fini, et d'ailleurs, l'un des plus emblématiques de la grande époque ferme. C'en est fini de Diner's room. Cela ne nous rajeunit pas.

    Mais dans le même temps, la presse courtise les blogueurs les plus influents. Europe 1 avec son lab,  Taddeï avec son ring, Anne Sainclair avec son Huffington, L'express, le Nouvel Obs avec son plus, Marianne de longue date, et, tout récemment, un agrégateur de news pour mobile et smartphone courtisent les blogueurs, leur proposent parfois des contrats et les glissent en une de leur webzine.

    Pourtant, je ressens, pour ma part, un tassement significatif de l'audience des blogueurs. J'oscille pour ma part entre 15 000 et 20 000 visiteurs uniques mensuels (données hautetfort) depuis trois quatre mois. C'est mon audience "naturelle" dès lors que j'écris un à deux billets par jour. Mais ce que je constate, c'est qu'en dépit des liens d'autres blogueurs qui peuvent affluer vers mon blog, leur apport en audience est devenu complètement marginal à l'exception de PMA et de Hashtable qui m'apportent aux alentours de 1%  de mes visites chacun.

    Marianne2, en revanche, tient désormais une place considérable puisque 15% de mes visites proviennent de cette revue en ligne. J'ai un peu moins de 30% d'accès direct, un peu plus de 30% pour google (mais 1.5% seulement pour google actualités !) et je vois en revanche monter en puissance facebook et twitter qui m'amènent à eux deux près de 7-8% de trafic. A une ou deux exceptions près, la plupart des autres blogueurs ne m'amènent pas plus de 0.2% de visites.

    Il n'en a pas toujours été ainsi. Autrefois, on cherchait le lien du blogue influent tant il faisait croître le trafic. Aujourd'hui, il n'a d'impact que sur les classements de blogues. 

    Ce sont ces trajectoires divergentes qui ont trompé, à mon avis, ceux qui voyaient dans les blogues un nouvel eldorado, et au premier chef Pierre Chappaz (mais Vendredi est tombé dans le même panneau). L'échec de wikio, c'est précisément de s'être laissé prendre à l'illusion de blogues qui se liaient entre eux sans jamais confirmer par l'audience ce qu'ils étaient censés porter en termes d'influence. Associer twitter à l'évaluation de leur poids s'est avéré bien trop tardif et insuffisant (et Facebook ?). 

    Il a été une politique de wikio d'abandonner la comptabilité des blogrolls puis  de refuser de prendre en compte les liens d'une partie des pure-players. Moi, je crois qu'il faut tout considérer si l'on veut être exhaustif, et, pour ce qui concerne les blogrolls, particulièrement celles qui sont dynamiques. Prenez Didier Goux (que Le monde vient de classer à ma grande hilarité comme blogue de gauche) : figurer dans sa blogroll, c'est l'assurance de recevoir au moins 250 à 300 visites supplémentaires chaque semaine.

    Considérons fdesouche (tiens, il est en panne ce soir), le site emblématique de la fachosphère, c'est à l'évidence le seul blogue véritablement influent que je connaisse : un lien chez eux, c'est 2000 à 3000 visiteurs dans la journée au minimum. Pourtant, ni Didier Goux ni fdesouche ne figurent dans la base de liens d'e-buzzing. Ce serait pourtant nécessaire.

    Bref, à trop vouloir distinguer influence et audience sous prétexte que la seconde était trop complexe à appréhender, on a noyé le bébé avec l'eau du bain.

    S'il fallait vraiment établir le classement des blogues politiques les plus influents de France, il ne serait pas celui qui figure actuellement au top d'e-buzzing, et, sans doute bien moins mono-colore. Le FN et ses soutiens y feraient certainement une entrée en force. Nicolas Dupont Saint-Aignan figurerait sans doute au côté de Mélenchon dans le top10, et des icônes comme Koz et peut-être Authueil pourraient réintégrer le top 20.

    Il reste, à la fin, et pour se consoler, le plaisir de bloguer. Parce que bloguer, c'est aussi beaucoup et avant tout un jeu. Je le prends, en tout cas, comme tel, pour ma part, même si je suis conscient des incidences de ce que j'écris dans le monde réel.

    Si les blogueurs étaient des financiers, nul doute qu'ils nous auraient mis au point la troisième génération de subprimes, tant ils excellent à s'introduire dans les failles de tout système de classification pour mieux le travestir et le falsifier. Mais...c'est sans doute aussi la règle du jeu :-)

  • Tilt ! J'ai compris comment Bayrou efface le déficit de l'État !

    C'est marrant. Les solutions les plus évidentes, on ne sait pas pourquoi, la plupart du temps, elles sont sous votre nez et on ne les voit pas quand même. Il y avait un truc que je ne comprenais pas clairement dans le programme de Bayrou, c'est comment il s'y prenait pour faire les 100 milliards d'économies nécessaires à l'effacement de notre déficit.

    J'ai compris !

    Suivez bien le raisonnement

    Notre budget annuel est d'à peu près 1100 milliards d'euros. L'inflation en France tourne autour de 2.5% environ. 2.5% de 1100 milliards, cela donne 27.5 milliards. 

    Donc, si on laisse en euros courants le budget de l'État à valeur constante, mécaniquement, par le jeu de l'inflation, nous économisons aux alentours de 25 milliards d'euros à chaque année qui passe. Au bout de 4 ans, les 100 milliards de déficit sont effacés. On peut alors élaborer un budget en équilibre pur, inflation comprise. Mais ensuite, on gagne tout de même de l'argent chaque année, pour une raison très simple : comme le budget comprend une part importante consacrée au remboursement de la dette, dès lors qu'on commence à la rembourser, mécaniquement, au fil du temps, la part consacrée au reste du budget augmente.

    Et voilà comment on rentre dans un cercle vertueux.

    Bayrou a de surcroît fait des hypothèses de croissance très basses, en fait, celles que donnent les organismes internationaux. Pour peu que son réarmement industriel opère, la France pourrait avoir assez rapidement de bonnes surprises.

    Dernier point sur la TVA : Bayrou l'affecte au budget de l'État. C'est un impôt. La protection sociale, c'est financé par les cotisations sociales. Principe qui me paraît très sain.

  • 16 rafales en France seulement ???!!!!

    J'ai entendu que Dassault était bien positionné pour livrer 126 rafales à l'Inde. Mais ce qui m'a fait halluciner, c'est d'apprendre que 16 de ces 126 rafales seront produits et assemblés en France. Le reste, ce sera des sous-traitants français qui fourniront des pièces détachées et l'aéronautique indienne assemblera.

    Je n'en reviens pas. C'est tout ? Je me suis d'abord demandé si notre aéronautique militaire délocalisait (une criminelle issue si tel avait été le cas) mais non : d'une certaine manière, c'est pire que cela ! La France n'est tout simplement pas capable de produire plus d'un coup !

    Sachant que la France a prévu de s'équiper de 11 appareils par an de son côté pour un total de 180 avions de combat, on voit les limites de notre appareil productif. 

    Ouf, Bayrou va pouvoir ajouter une ligne supplémentaire dans son programme de réarmement industriel. Y'a du boulot.

    La consolation, c'est que cette commande consacre les qualités d'un avion victime de sa réputation de looser (sur carnets de commande) et de son prix, mais qui dispose en réalité d'un large éventail de possibilités. Polyvalent, il est capable de missions de reconnaissance, d'interception et de frappes au sol.

    Il ne fait pas de doute que l'intervention en Libye aura été une occasion de faire état de ses performances. Après, j'imagine qu'il y a aussi une dimension stratégique dans le choix indien. Avec la France en fournisseur unique, il y a peu à craindre d'un éventuel embargo en cas de conflit avec le Pakistan comme l'observait fort judicieusement Pierre Conesa chez Marianne2.

    Dassault a des travers, mais il a aussi ses bons côtés, et notamment en ce qui concerne ses règles d'intéressement, il a comme principe immuable de reverser toujours un tiers de ses bénéfices à ses salariés. Si le contrat se concrétise, on va pouvoir sabler le champagne dans les usines du groupe...

  • Bayrou entre emploi et réarmement industriel

    J'avais déjà évoqué le 20 janvier dernier des éléments de la stratégie industrielle de François Bayrou. Le dévoilement et le chiffrage de son projet, ce matin, me permettent d'ajouter quelques éléments.

    Jean Peyrelevade, l'un de ses proches conseillers, s'exprimait ce matin sur France Info et faisait valoir que c'est à tort qu'on faisait porter au coût du travail la baisse de notre compétitivité. En fait, remarque Peyrelevade, nous avons des champions industriels, mais nous avons abandonné une quantité assez invraisemblable de créneaux. Chaque créneau est petit, mais leur somme est mastodontesque. Nous avons un problème de gamme, en somme. Il citait quelques exemples, mais j'ai tout de même retenu que nous importions nos lunettes de plongée du Japon parce que nous n'en produisons pas en France !

    D'une certaine manière, Bayrou tente de prendre en tenailles le problème : il est convaincu qu'il ne faut pas toucher aux salaires car ils sont la garantie de la consommation. Ainsi, s'il escompte bien faire des économies dans les dépenses de l'État, il ne veut absolument pas qu'elles se fassent au détriment des revenus des salariés de la fonction publique. Pas de blocage de points d'indice ni de grilles de salaires avec lui.

    C'est pour cette raison aussi qu'il récuse la facilité (en apparence) qui consisterait à lutter contre les coûts du travail avec d'autres pays. C'est pour cette même raison qu'il estime que la TVA sociale ne saurait en aucun cas apporter un surcroît de compétitivité. Si TVA il doit y avoir (il prévoit une hausse de 1%) c'est exclusivement pour faire partie d'un pack destiné à désendetter l'État.

    La PME demeure pour lui la clef du réarmement industriel. Toutefois, il est difficile d'en favoriser la création ex nihilo, et, s'il approuve l'existence de stratagèmes public, il pense aussi qu'ils ne suffiront pas. Oui à Oseo, bien sûr, mais il faut aller plus loin : il faut que l'investissement puisse s'associer directement à l'industrie. Pour cela, il escompte actionner deux leviers :

    a) l'investissement des particuliers avec un livret épargne industrie qui pourrait proposer d'assez fort rendements et drainer ainsi l'épargne des particuliers.

    b) celui des plus gros acteurs à commencer par les grandes entreprises : l' avantage fiscal lorsqu’une grande entreprise aura créé une structure d'investissement en direction des PME ou pris une participation dans une telle structure me paraît particulièrement astucieux.

    Il y a là une mesure propre à favoriser la constitution de clusters, ces grappes d'entreprises qui ont fait et font encore le bonheur et le dynamisme de la Silicon Valley.

    Bayrou n'a jamais été un admirateur des conflits dans le travail : plutôt que des grèves dures, il préfère la co-gestion. Mais pour lui donner une substance bien plus consistante que la traditionnelle négociation à flux tendus, il suggère d'acter par une loi la participation en dur des représentants des salariés, les syndicats, en somme, aux Conseils d'Administration de toutes les entreprises.

    Voilà qui ferait un bien fou à la démocratie sociale dans le travail. J'imagine la tête des gros actionnaires face aux représentants syndicaux quand il va s'agir de proposer d'éventuelles délocalisations. Nul doute qu'il ne sera plus possible d'agir dans le dos des salariés. Mais ce sera aussi l'occasion de proposer cartes sur table des stratégies. La méfiance se nourrit du secret.

    Le capital-risque doit pouvoir trouver son compte et des compensations dans les risques qu'il prend : l'idée de proposer aux Business Angels la possibilité de déduire leurs pertes de leurs impôts sur le revenu est très forte et très bien pensée. Très bonne incitation fiscale ciblée.

    Les PME auront besoin de pouvoir employer : un emploi sans charge pour les entreprises de moins de 50 salariés pendant deux ans, c'est une sécurité pour les TPE qui grossisssent. Quel est le problème ? Votre entreprise grossit, il y a trop de travail pour vous, mais peut-être pas assez pour votre premier salarié. L'exemption des charges pendant deux ans est un sacré coup de pouce pour voir venir...

    J'ai suffisamment parlé du Made in France et notamment du label que Bayrou entend développer pour y revenir. Je signale toutefois un sondage qui fera taire tous ceux qui affirment que l'ambition de Bayrou relève d'une douce rêverie : 83% des Français sont prêts à payer plus cher pour acheter un produit français. Il n'y a plus que les dirigeants socialistes pour affirmer le contraire. L'idée de Bayrou, qui épousait une aspiration profonde du peuple français continue de faire son chemin.

    Je n'ai pas présenté ici la totalité des mesures de François Bayrou, mais si avec cela, si jamais Bayrou est élu, nous ne retrouvons pas le chemin de la croissance et de l'emploi, je veux bien manger mon ordinateur portable sans aucun assaisonnement...