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  • Il n'en restera qu'un !

    Passionnante, cette fin de saison de championnat de football,  quand j'y pense : cela fait bien longtemps qu'à la 26ème journée, le championnat ne s'était pas retrouvé avec une situation ou six clubs sont susceptibles de pouvoir décrocher le titre : Bordeaux, Lyon, Marseille, Lille, Auxerre et Montpellier. J'avoue que cette dernière équipe m'étonne. Un promu aussi bien classé et dans une telle forme, cela fait bien 20 ans qu'on n'avait pas vu cela. Je suis aussi surpris de la réapparition d'Auxerre sur le devant de la scène. J'observe, en revanche, que Lyon qu'on avait enterré un peu trop tôt revient en trombe, puisque depuis la trêve, l'équipe a empoché 20 points sur 24 possibles ! sacrée performance. Ajoutons à cela l'élimination du Real de Madrid en Ligue des Champions, et on comprend qu'on a retrouvé une équipe solide. Ces six équipes ont clairement décroché les autres, puisque le 7ème, Monaco, est à six points. Oui, vraiment, belle seconde partie de championnat. J'attends la suite avec gourmandise.

    Tiens, exceptionnellement, on va voir en live si je suis bon pour les pronostics. Je donne mes prévisions pour les matchs de Ligue 1 de samedi et dimanche : 1 = victoire à domicile, 2 victoire à l'extérieur, N match nul

    Le Mans - Nice 1

    Lorient - Lens 1

    Monaco - Bordeaux 2 (je pressens que Bordeaux va réagir et puis il y a l'humiliation de la coupe de France à effacer)

    Montpellier - Auxerre 2 (ça va être la surprise : ils sont super en forme les Auxerrois, en ce moment ; cette équipe nous réserve des surprises... Le Faucon, il va faire la tronche, quand il va lire ce pronostic...)

    Nancy- Boulogne sur mer 1

    PSG - Sochaux N

    Lyon - Saint-Étienne 1

    Lille-Grenoble N (ils sont capables de faux pas, les Lillois, et ils vont être fatigués. Les Grenoblois peuvent être étonnants, à l'extérieur).

    Valenciennes - Rennes 1

    Toulouse - Marseille N

    Bon, on va voir ce que je vaux : soit je suis une grosse brêle (tout faux) soit un pronostiqueur moyen (5 matches bons au moins) soit un bon voire très bon (8 matches bien vus). Si j'ai les dix de bon, on va commencer à regretter de ne pas avoir validé une grille au loto sportif après avoir lu mon billet. Comme ceux qui parient sur la mort du MoDem et un enterrement de seconde classe de Bayrou, n'est-ce pas, on verra bien dimanche...

     

     

  • l'IFOP et ceux qu'aiment nos enfants

    Je viens de parcourir une étude de l'IFOP intitulée "les personnalités préférées des enfants". J'ai avec attention la méthodologie suivie pour assurer la représentativité de l'étude : 355 enfants, seulement, cela me paraît un peu juste, mais, passons...

    Non, ce qui me choque, c'est le titre au regard des conditions de l'étude ; en fait, dans un premier temps, j'ai consulté les données brutes du sondage, sans en considérer l'organisation. Et mon premier réflexe a été le désolement. Je me suis dit que nos enfants, ceux qui sont âgés de 7 à 14 ans, ne placent dans leur palmarès que des people, du show-bizz et des sportifs, à de très rares exceptions près. C'est à dire des gens qui sont plein aux as, vivent de la futilité de leur public, et dont l'action principale est basée sur l'apparence. Pas un humanitaire, là-dedans. Trois politiques, seulement, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et Rama Yade (oups, j'oubliais Chirac, mais il est à la retraite). Seulement, voilà la méthode exacte utilisée pour construire le classement, je la copie ici :

    Voici une liste de 60 cartelettes. Sur chaque cartelette figure le nom d’une personnalité française. J’aimerais savoir quels sont les dix Français que tu aimes le plus aujourd’hui et que tu trouves les plus sympathiques. Pour cela, je vais te demander d’abord de faire deux tas avec ces cartelettes en mettant : sur cette feuille (tapis 1) les personnalités que tu aimes bien, et sur cette autre feuille (tapis 2), celles que tu n’aimes pas ou que tu ne connais pas. Ensuite en reprenant les cartelettes des personnalités que tu aimes bien (c’est-à-dire celles qui sont sur le tapis 1), peux-tu me dire quelles sont les 10 personnalités que tu aimes le plus ?

    Ce que la fiche technique ne comporte pas, ce sont les motivations de l'IFOP pour établir la liste des 60 personnalités. Pourquoi un nom plutôt qu'un autre ? Est-ce que l'IFOP s'est contenté de reprendre des classements établis par des adultes afin de déterminer ce qu'en pensent les enfants, en en bannissant tous les humanitaires et les associatifs ? Quoi qu'il en soit, il n'est pas honnête de titrer "les personnalités préférées des enfants" alors qu'il ne s'agit que d'un choix au sein d'un échantillon prédéterminé sur lequel les enfants n'ont pas eu leur mot à dire.

    Bref, l'équation cartelettes = Français, elle me pose un problème à la fois éthique et logique...

    Regrettable, d'ailleurs, qu'un magazine pour enfants, le Journal de Mickey, se prête à cette mascarade. J'ai globalement plutôt confiance dans les méthodes des sondeurs, mais objectivement, cette fois, c'est raté. Je vais écrire, à défaut, aux auteurs du sondage pour leur demander comment ils ont déterminé qui devait figurer ou non sur les cartelettes...

  • Que peut espérer le MoDem ?

    Les élections régionales touchent à leur fin, le premier tour devrait avoir lieu ce dimanche. Si jamais les sondages sont justes, alors le MoDem est plus que sur le fil, car il pourrait ne pas même être qualifié pour espérer fusionner. En île de France, en dépit d'une campagne intelligente, Alain Dolium semble ne pas avoir percé. C'est dommage, car j'ai découvert l'homme et ses équipes petit à petit, et, même si son score n'est pas élevé dimanche, s'il persévère, je pense qu'il percera. Sa communication est bonne, en dépit de sa jeunesse en politique, et il a de bonnes idées. Je crois que notre score prévisible en île de France aurait certainement été double au moins, si la liste avait été conduite par Marielle de Sarnez. Je me souviens encore de son très fort taux de popularité mesuré en mars dernier (64% de bonnes opinions, 97% au sein de l'électorat MoDem de l'époque !!!). Le MoDem a pris le risque d'un renouvellement, et Marielle la première, puisque nous l'avons évoqué de vive voix en juillet dernier, au cours d'une conversation.

    Le renouvellement en politique a un coût : le MoDem a accepté d'en payer le prix. Ensuite, Bayrou a retenu la leçon des Européennes, et tenter vraiment d'éviter les débats nationaux pour se concentrer sur l'action spécifique des Régions. Il le disait à nouveau, hier soir, sur France2 lors du JT de 20h00. Les Verts ont le vent médiatique en poupe, nous, nous affrontons à l'inverse de vents contraires. Il est difficile de maintenir le cap quand la tempête fait rage. Chaque tête de liste aura essayé de le faire du mieux qu'elle le pouvait.

    Quoi qu'il advienne, je persiste à penser que le programme du MoDem dans les Régions était un bon programme. En particulier l'application régionale du principe des deux emplois garantis pour chaque nouvelle embauche dans les Régions. En île de France, d'ailleurs, Alain Dolium a obtenu un véritable succès d'estime auprès des chefs de TPE et de PME.

    Nous ne sommes plus la troisième force, c'est évident. Les Verts, le FN et même sans doute le Front de Gauche nous devancent. Mais nous demeurons la troisième voie, car aucune de ces forces politiques ne constituent une alternative. Europe écologie est ancrée clairement à gauche. Le Front de Gauche oscille entre gauche et extrême-gauche. Quant au FN, c'est une force d'extrême-droite que l'on voit très mal diriger un pays.

    Il ne restera plus au MoDem qu'à travailler ses propositions pour deux échéances : ce qu'il reste de cantonales (les départements) en 2011 et, bien sûr, les élections présidentielle et législative en 2012.

    Il est possible qu'il y ait quelques fusions avec la gauche dans certaines régions, là où il existe une gauche qui n'agit pas par calcul à court-terme mais par conviction ou calcul à long-terme (par exemple, je pense que nous devrions trouver un accord avec Ségolène Royal en Poitou-Charente). En île de France, on persiste à dérouler un tapis rouge à la gauche, alors qu'elle nous méprise, sur le fond, et ne fera alliance avec nous que contrainte et forcée. Autant dire que cela ne risque pas de se produire à l'heure actuelle. Alain Dolium a fait avec Huchon un peu la même erreur que Marielle avec Delanoë (ils sont pourtant de la même obédience politique). C'était une erreur de considérer Pécresse comme la cible principale (ce que font déjà tous les partis d'opposition). Il fallait au contraire attaquer durement le bilan de Huchon qui n'est pas un bon bilan. Ce n'était pas plus la peine de faire des mamours et des papouilles par nos votes à la Région qu'à la municipalité de Paris. C'est à tort que nous avons voté certaines décisions, certaines parties de budget. Les Socialistes Franciliens ne nous en tiennent aucunement grâce, et en agissant ainsi, nous nous déconsidérons comme force centrale.

    J'espère que le MoDem viendra enfin à la raison dans ce domaine. En 2014, il y aura de nouvelles échéances, municipales, cette fois, et j'aimerais bien que l'on réussisse à renverser l'équipe en face. Ce sera difficile sans s'entendre avec la droite locale.

  • L'Ascenseur

    Je ne suis pas habitué à proposer une vidéo telle quelle, mais celle-là est assez bien vue. Imaginez un huit-clos dans un ascenseur, condensé des tracas des soucis des Franciliens : ascenseur qui s'arrête, dernier étage pour accéder à l'espace de travail, et cetera...une discussion s'engage entre les trois interlocuteurs qui se trouvent par hasard dans l'Ascenseur.Joli. Très bien vu.

    J'aime bien le concept. Tiens, un petit défi : à quel moment entend-on Alain Dolium, la tête de file du MoDem en île de France s'exprimer ? Ah, et tant que j'y suis, il y a deux autres épisodes.

  • Malek Boutih est un bon candidat pour la Halde

    Les glapissements de la gauche qui entonne en choeur le refrain du relent raciste m'agacent, évidemment, en revanche, je pense que Longuet a totalement tort de juger mauvaise la candidature de Malek Boutih à la tête de la Halde (quelle connerie ce machin...). Ce gars-là a fait sortir SOS Racisme de l'idéologie bêtifiante et dégoûlinante dans laquelle la gauche caviar avait enfermé ce mouvement.

    Il n'a pas la langue dans sa proche et se garde bien de tout angélisme quand il évoque notamment la situation des cités. Ce type-là est très bien et a du courage. Il a très vite dénoncé la montée de l'anti-sémitisme sous couvert d'anti-sionisme, est hostile à la discrimination positive et au communautarisme et a mené une guerre sans merci aux violences dans les cités qu'il n'a jamais cautionnées. Enfin, il tient un discours sans concession face aux extrémismes religieux. Bref, cet homme politique adopte l'attitude responsable que j'attends d'un homme politique.

    Très bonne candidature. J'aime bien Malek Boutih.

  • Trois jours pour convaincre

    Trois jours pour convaincre. C'est ce qu'il reste aux partis politiques pour tenter de rallier les suffrages des électeurs. D'après les derniers sondages, 40% d'électeurs sont encore indécis. Difficile pour nous, au MoDem. Comme l'observe André, il n'est guère aisé de tracer une troisième voie avec des têtes de listes notoirement peu connues (pardonnez l'oxymore...).

    Que dire de plus et comment le dire, surtout ? Je ne suis pas un professionnel de la communication, mais un modeste amateur. Après trois années, j'ai 1000 lecteurs et quelques par jour en moyenne. D'autres, en quelques mois, parce que ce sont des experts en communication, parviennent à générer des trafics trois fois supérieurs. La com sur internet, ce n'est pas mon métier, et en plus, j'ai un job qui fait que je ne peux y consacrer le temps nécessaire.

    Bien sûr, ces 40% d'indécis, il faut aller leur parler, mais comment faire ? C'est si long d'amener une nouvelle tête dans le paysage médiatique, si indispensable à l'essor politique ! Il me semble que le MoDem propose un programme original dans certains domaines et se garde, globalement, de promesses fumeuses ou irréalistes.

    Sur la réindustrialisation, par exemple, je crois tout de même que nous sommes plus crédibles que le Front de Gauche pour lesquels l'entreprise, c'est le mal (ils veulent les taxer jusqu'à la moëlle et les punir de leurs profits) ou encore que le PS dont les solutions ne reposent que sur des interventions de la puissance publique, qu'Europe écologie qui se fait l'apôtre d'une révolution industrielle sans jamais en avoir posé ne serait-ce que la première pierre en six années de co-gestion avec les Socialistes, sans parler des Verts décroissants...

    Nous sommes crédibles sur l'apprentissage pour lequel nous sommes les seuls à proposer de donner à l'entreprise un rôle de première importance.

    En île de France, Alain Dolium a une connaissance étendue des problématiques liées au contrôle des nouvelles technologies et de l'internet, comme l'atteste le billet qu'il a écrit pour le webzine Numerama. Je trouve intéressante l'anecdote qu'il relate avec le système Wikileaks en Allemagne :

    La dérive la plus criante, celle qui justifie la méfiance de tous les républicains, nous est donnée par nos voisins Allemands. Dans ce très démocratique pays est hébergé le site internet "WikiLeaks". Wikileaks est un lieu d'échange sécurisé entre journalistes et informateurs anonymes en possession d’informations confidentielles. Il a notamment reçu un "Amnesty International Award" en 2009 pour sa contribution à la liberté de la presse dans le monde. Ce site ayant publié des informations confidentielles sur le système de filtrage Australien équivalent à LOPPSI2, la police a perquisitionné les bureaux de son créateur pour confisquer les ordinateurs et arrêter le site.

    et...sa conclusion :

    Au delà des mesures pratiques, logistiques, réglementaires et fiscales que nous proposons et que je sais d'expérience très efficaces pour stimuler le secteur des nouvelles technologies et la recherche, notre développement a besoin d'actes forts et symboliques. Un acte qui résume par lui seul notre vision de la technologie, de ses usages et notre éthique politique. Un acte modeste financièrement, l'argent devant prioritairement être attribué à l’innovation.

    Élu au Conseil Régional je proposerai que la région invite et aide Wikileaks (en grande difficulté) à s'implanter en Ile-de-France. Le signal sera fort pour tout l'écosystème, bien au delà de la région, bien au delà de l'Europe. Nous aurons alors ce qui se rapproche sans doute le plus d'une bibliothèque d'Alexandrie du XXIe siècle, si ce n'est dans la taille au moins dans l'esprit. Ce sera le symbole de la prise en main de notre avenir technologique
    .

  • La bagnole est-elle l'avenir du Francilien ?

    J'ai bien rigolé, en lisant le dernier billet de Vincent Bénard : je me suis imaginé l'oeil exorbité de l'écolo lisant l'article. A vrai dire, il prend vraiment à rebrousse-poil la doxa ambiante sur le transport. On ne jure plus que par les transports collectifs notamment ferroviaires, or, Vincent Bénard observe qu'ils coûtent une véritable fortune en termes d"investissements, alors qu'ils assurent moins de 5% des déplacements. A comparer avec l'automobile qui en garantit 86% ! Vincent Bénard remarque que le chemin de fer est apparu au XIXème siècle : c'est un moyen de transport qui a connu son âge d'or aux deux derniers siècles, mais, fondamentalement, ce n'est pas un manière de se déplacer qui correspond à la demande de mobilité qui est la nôtre. En réalité, rien, absolument rien n'égale la performance de l'automobile, sauf à lui mettre des bâtons dans les roues, ce en quoi excellent Socialistes et Verts.

    Sur la foi de ce qu'il affirme, je me plais parfois à faire un calcul : combien coûte la mise en place d'un TER ? Il cite par exemple la ligne Nantes-Chateaubriant qui coûtera 200 millions d'euros d'investissement. Voyons, 200 millions d'euros d'investissement, c'est le prix de 10 000 berlines genre peugeot 407 (on trouve de belles remises en 1 litre 6 diesel, actuellement). Voyons, selon le Direction Régionale de l'Équipement, on peut tabler sur 4 000 trajets quotidiens. Donc, en gros, si le Conseil Régional faisait l'acquisition de 4 000 407 peugeot, ça lui coûterait 60% de moins, pas de frais d'entretien massif, en comparaison du matériel roulant du rail (estimé à 40 millions d'euros) pour le même résultat...

    Extrapolons : c'est peut-être plus rentable de payer une ligne de bus, avec un bus rapide, confortable et performant pour les voyageurs qui ne veulent vraiment pas de la voiture, et des automobiles pour les autres. En outre, quand je compte 4000 407, c'est un passager par véhicule. Si je remplace une 407 par une 107 peugeot, par exemple, ce n'est plus 4000 bagnoles mais 12 000 que l'obtiens comme parc.

    Bon, évidemment, il faut avoir le courage d'investir dans les infra-structures routières. A défaut d'un carburant, propre, on peut mettre en place des véhicules électriques. C'est plus cher que des automobiles diesel, mais toujours moins que la ligne de chemin de fer...

    Côté bilan Carbone, on l'ignore, mais ne pas oublier que l'automobile recycle 90% de ses composants. Une sacrée performance. Pourquoi Peugeot ? Parce que Peugeot maintient 2/3 de ses emplois en France, alors que Renault en délocalise la même proportion. Alors autant favoriser l'industrie qui se trouve sur notre sol.

    J'ai pris cet exemple dans les Pays de la Loire, mais en île de France, il y a de la marge aussi. Vincent Bénard observe que 60% des déplacements se font de banlieue à banlieue : il vaudrait mieux finir de boucler l'A86 une bonne fois pour toutes, et penser à de nouvelles voies de circulation plutôt que de construire des lignes tangentielles coûteuses, peu pratiques et peu exploitées.

    Il y avait eu un débat serré sur ce blogue, au sujet du bouclage de l'A86 entre Alain Lipietz et moi, au moment de la législative partielle de Plaisir dans les Yvelines, en octobre dernier. Je suis très étonné, comme Vincent Bénard de ne pas voir ressurgir le sujet pendant ces régionales. Pas de chance : il y avait une liste centriste qui voulait en faire l'une des pierres angulaires de son programme, Plan d'Urgence, mais elle n'a pas réussi à se constituer. Cette liste observait que les autres listes cèdent à des effets de mode sans considérer l'île de France à long terme.

    Ils sont un peu durs : il y a tout de même une liste qui a eu le courage d'en parler dans son programme. Je suis content que cette liste soit celle d'Alain Dolium, donc, du MoDem.

    Q33 : Je ne bénéficie pas de transports en commun car j’habite dans une zone rurale. Pour me déplacer, je prends ma voiture mais aller à Paris est une vraie galère. Comment améliorer la circulation ?

    1. l’achèvement des rocades de contournement pour détourner les trafics de la zone centrale de l’agglomération ;

    2. la mise à l’étude de voies dédiées au fret routier pour limiter le nombre de camions en transit ;

    3. la mise en place d’une voie supplémentaire sur certains tronçons de route ;

    4. le développement de l’information en temps réel (IdF trafic 24/24) sur des supports variés.

    Se pose également la question des tronçons d’autoroutes payants en Île-de-France (A10, A4, A6 ou A14) : quand les réseaux de transports en commun font défaut, il s’agit de trouver des solutions compensatoires (que la Région pourrait engager avec l’État et les concessionnaires d’autoroutes) en faveur des automobilistes concernés. Il nous parait indispensable que la Région puisse avoir une compétence régionale spécifique pour les voies autoroutières régionales, afin d’optimiser le réseau. Enfin, des voies spécifiques dédiées aux deux-roues permettront de diminuer le flux sur certains axes.

    Q34 : Les poids lourds provoquent des nuisances lors des traversées d’agglomérations, existe-t-il un moyen pour réduire le flux de ces camions ?

    R34 : Le transport routier répond encore à une nécessité de notre tissu économique. La protection de notre environnement nous impose cependant de concevoir le transport de marchandises en fonction des objectifs de développement durable. La priorité est de réduire le flux de camions qui traversent la région sans s’y arrêter. C’est pourquoi, nous proposons de :

    - Mettre en place un schéma régional pour le fret, de façon à limiter les transits par camion de marchandise dans la région : fret à grande vitesse, ferroutage et voies fluviales ;

    - Aider à l’acquisition de véhicules propres pour les collectivités et les transporteurs assurant des dessertes locales. Nous développerons aussi des zones intermédiaires de stockage logistique pour limiter les déplacements de poids lourds dans les agglomérations.

    Pas de risques de trouver quelque chose de ce genre ailleurs. Chez Europe écologie, même pas la peine d'y penser, même en rêve, et côté UMP et PS on cherche bien trop à surfer sur la vague de l'écologie pour se risquer à de telles déclarations. Sans surprise, le MoDem reprend la position qui était celle de Richard Bertrand à la législative partielle sur la nécessité des bouclages de contournement.

    Conclusion, ceux qui se retrouvaient dans le programme de Plan d'Urgence, peuvent en retrouver quelques éléments dans celui du MoDem.

    Tiens, je lisais le dernier numéro de l'Itinérant, un journal de rue francilien vendu par des SDF: ça fait deux trois numéros que Ladislasz Von Martinidesz, l'éditorialiste, leur taille un sacré costard aux écolos, avec un certain nombre de réflexions de bon sens sur les incertitudes climatiques (par exemple, que les effets d'un réchauffement climatique se font sentir plus de 200 ans après son début, ou encore qu'il y a 8 000 ans, l'ours polaire existait déjà et a survécu à un réchauffement bien plus intense que celui auquel on s'attend à l'heure actuelle). Clairement, l'Itinérant s'est rangé dans le camp de ceux qu'on appelle les climato-sceptiques, et goûte très modérément, c'est le moins que l'on puisse dire, l'écologie boboïsée et les leçons de morale de nos écolos de salon...

  • La Machine infernale

    La Machine infernale, c'est le titre d'une pièce de Jean Cocteau. Elle reprend le thème de l'Oedipe-Roi de Sophocle, avec quelques convergences, et quelques différences. Si l'Oedipe de Sophocle paraît le jouet d'un destin injuste, celui de Cocteau a largement usurpé le trône de Thèbes : il n'est pas un véritable héros et doit à la mansuétude et à la lassitude du Sphinx sa place. Dans les deux pièces, Oedipe est sourd aux avertissements répétés de Tirésias et le croit partie prenante d'un complot destiné à l'évincer.

    Retour au présent et à une réalité tout aussi insidieuse : de même que Thèbes doit affronter une peste dévastatrice à la suite du meurtre du roi Laïos, de même la France essuie une pluie de dépenses depuis de longues années. De même que le devin Tirésias essaie de mettre en vain en garde contre la cause des maux qui s'abattent sur la cité, de même Bayrou et quelques libéraux s'obstinent à crier en vain dans le désert la menace mortelle que la dette fait peser, comme une épée de Damoclès, sur la France. Hashtable est l'un de ceux-là : dans son dernier billet, il observe que l'agence Fitch vient à son tour de placer la France sous surveillance. Il faut bien comprendre que toute augmentation de nos taux d'emprunt génèrera une pression insupportable sur notre budget et rendra toute fuite en avant supplémentaire insupportable. Si Nicolas Sarkozy doit accomplir de force ce qu'il n'a su faire de bon gré, prendre des mesures crédibles pour réduire nos déficits, il finira comme Oedipe, chassé de Thèbes, aveugle et seul. Si Bayrou est notre Tirésias, alors c'est Tirésias qu'il faut porter au pouvoir, tant il aura averti et averti de ce danger. Ne peut être crédible pour affronter un danger que celui qui en a pris de longue date la mesure.

    Mais il ne suffit pas de vouloir lutter contre les déficits : il y a aussi la manière de le faire. Il faudra arbitrer et trancher entre plusieurs priorités et entre plusieurs manières de faire. A mes yeux, la politique commence là. Le problème, c'est que nous n'en sommes pas encore là. Faut-il accroître la fiscalité, réduire drastiquement les services publics, laisser à la charge des individus et du privé une part de la protection sociale et la culture, remettre à plat toutes les niches, abandonner les projets pharaoniques ? Toutes ces questions vont se poser avec acuité. Et il va falloir y répondre. Je choisirai, pour ma part, la force politique et l'homme ou la femme que je soutiendrai, en fonction de ces réponses-là. Mais nous n'y sommes pas encore, hélas. Certaines préconisations font peur : on entend parler de Paul Jorion comme un nouveau messie dans la sphère économique. Vous allez voir à quoi il pense le messie, comme genre de solutions pour que la France puisse dépenser encore plus. Citation...

    À qui l’État verse-t-il des intérêts en France ? À des banques, à des compagnies d’assurance, à des particuliers. Si ces particuliers ont de l’argent en trop qu’ils peuvent prêter à l’État, ne serait-il pas plus simple pour l’État de percevoir cet argent sous la forme de l’impôt ? Ce serait aussi beaucoup moins onéreux pour lui, puisqu’il n’aurait pas à verser d’intérêts sur la somme.

    Paul Jorion peut toujours dénoncer les méchants spéculateurs, ces derniers ne prospèrent jamais ailleurs que sur un terreau fertile. Bien avant d'attaquer la pratique spéculative, il faudrait commencer par s'occuper du terreau... La Machine infernale est en route, il est plus que temps d'introduire un grain de sable dans son mécanisme.

  • Le crépuscule des gynécées ?

    Intéressant ce sondage ipsos rendu public le 08 mars dernier : l'institut de sondages a enquêté dans 23 pays et demandé à un panel de citoyens étendu s'ils estimaient que la place des femmes était à la maison. Ce qui me surprend, c'est d'observer que les trois pays sondés les moins sexistes sur cette question sont l'Argentine, la France et le Mexique, avec 9% de réponses positives seulement. Quand on constate que les Pays Bas ou la Grande Bretagne sont à 20% et plus, cela surprend, par rapport à l'idée que l'on se fait des pays latins. L'Espagne est devant l'Allemagne avec 12% contre 14% pour les Germaniques ! Ce qui me surprend le plus, c'est le Mexique, l'un des pays d'Amérique centrale où les femmes subissent le plus de violences.

    Plusieurs options pour tenter de résoudre ces incohérences :

    1.Le sondage n'est pas fiable, et dans certains pays, seules certaines catégories de la population ont été sondées (celles qui étaient en état de répondre à un sondage).

    2. Dans les pays réputés sexistes (En Espagne, par exemple, les violences conjugales sont devenues récemment une cause nationale), les hommes jugent qu'il faut aussi faire trimer les femmes jusqu'au bord de la tombe...

    3. La presse internationale donne une image biaisée de ces pays en grossissant les souffrances que subissent les femmes.

    4. Les violences faites aux femmes sont le fait d'une minorité d'individus et ne reflètent pas l'opinion majoritaire.

    A vrai dire, j'ai peut-être le tort d'associer deux problèmes distincts, l'un, la place des femmes dans la société et face au travail, sous-tendue dans l'enquête, l'autre, les violences qu'elles subissent.

    En tout cas, j'en conclus que dans plusieurs pays, les gynécées ont fait long feu. Ce qui est étonnant, c'est d'observer qu'au Japon, la tradition reste très vivace, à rebours du mode de vie japonais, puisqu'à près de 50% les Japonais estiment que la femme doit rester chez elle. Or, cette conviction ne reflète absolument pas la structuration des travailleurs dans ce pays.

    Ce qui est vrai aussi, c'est qu'il peut y avoir un décalage entre un ressenti et la pratique : en France, par exemple, les hommes ont le sentiment de s'impliquer davantage dans les tâches ménagères. Dans la réalité, les choses n'ont que peu évolué, mais dans les esprits, la maturation est suffisante pour permettre un basculement des pratiques.

  • Se loger

    Non non, le titre de mon billet n'est pas une publicité pour Seloger.com ni une recherche d'appartements. Non, je m'interrogeais tout simplement sur ce que proposent les différents partis, aux régionales, dans le domaine du logement, là où le besoin est le plus criant, c'est à dire en île de France. Je ne suis pas le seul à me poser cette question : Florent d'Ataraxosphère  en a tiré un billet. A vrai dire, moi-même, j'ai arpenté les annonces immobilières, Seloger.com et Explorimmo en tête, pendant près de trois ans, sans compter l'inénarrable ruedelimmobilier.com qui a permis à des bataillons de Franciliens frustrés d'épancher leur haine de l'agent immobilier et du propriétaire potentiellement spéculateur.

    L'Crapouillot, il n'y va pas par quatre chemins : il voit rouge et vire bolchevik quand il évoque le logement, proposant purement et simplement d'encadrer les loyers ! Coâ, quoi, coué, qu'ouïs-je ? ça va la tête, mon Crapaud, tu veux finir sous-poujado-modemiste ou quoi ? En revanche, il pose une question qui me paraît sérieuse : il observe que les moins riches ont accès aux logements sociaux, les plus riches ont les moyens de se payer leur logement, et les moyens peuvent aller se gratter...

    Il a tout de même eu quelques autres et riches idées : interdire le divorce, prier pour une nouvelle canicule pour les vieux. Fausse route pour la seconde prière, bonne pioche pour le premier voeu... Il ne lui reste plus qu'à se convertir au catholicisme et à prêcher la bonne parole. Je crois que le fait est à peu près établi, les divorces ont généré une pression monumentale sur la demande immobilière. Tous ces c... qui se séparent nous emmerdent, quoi...

    En île de France, du coup, je suis allé voir de près ce que proposaient quelques listes, sans grand enthousiasme toutefois, car je pense que des listes régionales ne peuvent pas grand chose contre le phénomène : ah, si, peut-être engager des conseillers conjugaux...

    Le Père Huchon, fidèle à la doxa de gauche, ne jure que par la construction de nouveaux logements sociaux. Il compte en construire 60 à 70 000 par an. Et demain, on rase gratis ? il compte les construire où et avec quel argent, ses logements sociaux, le père Huchon ? Faut-il comprendre que la classe moyenne pressurisée, celle qui paie des impôts va devoir continuer à se gratter pour espérer un logement ?

    Valérie Pécresse a le mérite de parler des classes moyennes que j'évoquais, mais elle croit qu'elle dispose d'une baguette magique avec son Grand Paris. Tout comme Huchon, elle évoque 60 à 70 000 logements par an, avec une part significative pour les revenus intermédiaires.

    Bon, en somme, l'UMP et le PS ont à peu près le même programme : ils promettent de raser gratis face à un phénomène contre lequel ils ne disposent d'aucun pouvoir ou presque en région.

    Pas fou, le MoDem, avec Alain Dolium, s'est bien gardé d'avancer des chiffres, mais s'engage simplement à se concentrer sur ceux qui sont en grande difficulté (mères seules avec enfants, par exemple). C'est le seul qui envisage une action sur les propriétaires autrement que par la coercition (les autres partis veulent essayer de contrôler le montant des loyers) :  Proposer des garanties et des aides à la rénovation aux propriétaires afin de remettre en circulation des logements vacants . En dehors de cela, comme Pécresse et Huchon, il compte sur 60 000 logements sociaux par an (ils ont du se donner le mot ou consulter tous les mêmes experts). Une mention particulière pour les étudiants et les apprentis auxquels il voudrait réserver 20 000 logements par an.

    Je ne vous parle même pas des Verts : je ne dis pas qu'ils ont forcément tord sur le fond, mais le coût de leurs constructions et les limitations qu'ils réservent à l'habitat sont tels qu'on peut considérer que l'île de France est à peu près inconstructible avec eux. Face aux velléités urbanistiques de certains maires, Delanoë en tête, ce n'est pas toujours un mal, à vrai dire. Mais bon, c'est un tantinet en contradiction avec la fibre sociale dont ils se vantent avec des trémolos dans la voix...

    Bref, sur le fond, pas la peine de trop se la raconter, dans le domaine de l'habitat, je ne crois pas à une efficience de la Région. Ils me font rire avec leurs 60 000 logements. L'année 2008 qui fut un record arrivait péniblement à 30 000 logements sociaux en île de France !...