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Dette : le jour où la France regrettera de ne pas avoir élu Bayrou

Je regarde avec une grande inquiétude (frayeur ?) les évènements de Grèce. La Grèce est contrainte, en raison de ses déficits publics, d'appliquer un plan de rigueur sans précédent. Coupes sombres dans les programmes sociaux, blocage des salaires des fonctionnaires, et même parfois diminution de leurs revenus avec suppression des primes, l'heure est noire dans le pays.

Or, la Grèce est notre avenir, à nous autres Français. Les bêtises crasses de Nicolas Sarkozy ont fait exploser nos déficits comme jamais ; contrairement à ce que tente d'expliquer malhonnêtement le gouvernement, la crise n'en est pas la cause principale. Seuls Bayrou et le MoDem continuent d'évoquer ce danger mortel, et, lorsqu'ils proposent des mesures, se gardent bien d'annoncer de nouvelles dépenses. Les autres sont silencieux. Sarkozy et Fillon font de l'agit-prop mais se foutent littéralement de la gueule du monde et des autres partis politiques. Après avoir vidé consciencieusement les caisses, et continuer à le faire, voilà que Nicolas Sarkozy convie toutes les forces politiques à un grand colloque sur la dette. Mais de qui se moque-t-il ? Qu'il commence par annuler toutes les mesures débiles qu'il a prises dans le domaine de la fiscalité et les nouvelles dépenses publiques qu'il a généré.

Les Français doivent comprendre  : tout ce que nous avons vécu ne sera rien à côté de qui va leur tomber dessus s'ils soutiennent les dépensiers (Sarkozyste et socialistes !) aux différentes élections. Et ce sera très très brutal.

Que va-t-il se passer en 2013, quand nous allons atteindre les 100% du PIB de dette ? La Cour des Comptes ne cesse de mettre en garde le gouvernement. J'en ai assez de ces politiques qui tablent toujours sur la croissance pour effacer leurs conneries. Promesses d'ivrogne qui vont finir par nous coûter très cher. Je note d'ailleurs ce qu'écrivait Thierry Breton dans Le Monde le 1er février dernier :

Notre dette publique, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) et de Bruxelles, aura augmenté de plus de 50 % entre 2007 et 2012, passant de 1 210 à environ 1 850 milliards d'euros. De 64 à environ 90 % du PIB. [...]

De fait, notre propre histoire économique nous enseigne que, à l'opposé d'une idée trop répandue en France, les déficits et la dette ne créent pas la croissance : au contraire ils l'asphyxient sur le moyen terme ! Sur les trois dernières décennies, notre croissance potentielle n'a cessé de baisser à mesure que s'accumulaient déficits et dette. Evidemment, le chômage structurel a suivi. Le parallèle historique parle de lui-même. Ma conviction est faite : le véritable investissement d'avenir, c'est le désendettement.

Bon sang de bois : c'est que n'a cessé de dire Bayrou depuis quatre ans. C'est quasiment le préambule du programme économique du MoDem. C'est évident, la véritable relance, c'est celle-là, le désendettement. Cela dit, il ne manque pas d'air, le Thierry Breton : non seulement il n'a rien fait pour juguler la dette quand il était Ministre de l'économie, mais en plus il propose de créer un nouveau plafond à 90-100% du PIB pour prendre acte de la situation des États européens. Eh bien non ! Non, et non ! je suis contre. Totalement contre. C'est comme l'ivrogne qui se sert sa dernière rasade de gnôle et déclare ainsi préparer la cure. Il faut que nous revenions vers les 60%.

Il faut commencer par faire un bilan en établissant nos priorités (et cela doit faire l'objet d'un débat) ; pouvons-nous, par exemple, continuer à jouer les gendarmes du monde ? Non, pas avec nos finances. Mieux vaut préserver les fonds nécessaires pour moderniser nos équipements plutôt que de dépenser des fortunes dans les opérations extérieures, avec in fine un matériel déliquescent.

Il faut revenir sur la suppression de la publicité à la télévision, reconsidérer toutes les niches fiscales et supprimer celles qui n'apportent pas clairement des emplois en plus, réexaminer le bouclier fiscal et ne conserver que ce qui est pertinent, revenir sur les gratuités accordées quand elles ne répondent pas à un impératif social clair face à la détresse et à la misère.

Il faut aussi refuser l'inflation des coûts que génèrent tous les opérateurs de l'État dont les effectifs ne cessent de gonfler.

 

 

Commentaires

  • "Que va-t-il se passer en 2013, quand nous allons atteindre les 100% du PIB de dette ? "

    2013 ? Allons allons, comme les prévisions budgétaires se plantent toujours (et toujours dans le même sens), je parie sur 2012 grand maximum, 2011 possiblement.

    Quant à la Cour des Comptes, elle met en garde depuis des années, mais tout le monde s'en fiche.

    "Il faut que nous revenions vers les 60%."
    Et pourquoi pas 70 ou 25 ? Un budget géré correctement, c'est 0% de dette, morbleu. Et c'est possible.

    Mais pas en France, c'est trop tard.

  • Bonjour,

    Concernant les dépenses militaires et notre rôle de "gendarme du monde", je serais d'emblée d'accord, mais je perçois tout de même dans l'action militaire de la France à l'étranger le moyen de contrôler/influencer des pays et donc des ressources qui nous sont vitales : l'uranium pour ne citer que lui. Par conséquent, et parce que le coût réel du combustible nucléaire est largement dépendant de notre contôle/influence de certains pays, coût inférieur à ce qu'il serait si le marché jouait pleinement à mon avis (je n'ai pas vérifié), il faut également faire comprendre à la population que l'énergie facile, c'est terminé. Ceci dit, cela ferait d'une pierre deux coups si on pouvait également dimiuer notre consommation d'énergie, et in fine nos émissions de GES...

  • Et à propos de relance, je livre ceci à votre sagacité d'économiste : l'Euro a été assis sur le dogme du 3% : le déficit public (Etat + sécurité sociale) ne devrait plus excéder 3% du PIB. C'était une mesure anti-inflationniste, mais qui interdisait toute politique keynesienne... jusqu'à ce que la crise récente vienne rendre indispensables de telles mesures et renvoie les 3% aux oubliettes.

    Ne pensez-vous pas que ce principe des 3% a été un handicap pour la relance des principaux pays européens, et en particulier de la France chez qui l'interventionnisme d'Etat est quasiment une tradition culturelle ?

  • Ah oui, c'est sûr que si les états avaient fait 2x plus de dettes quand tout allait bien, maintenant, on serait encore plus à l'aise et décontractés du déficit.

    Ça me laisse pantois, comme logique.

  • @ Ch. Romain : d'accord avec h16

    @ h16 : d'accord, mais je me contenterais de 0% de dette NETTE. Les actifs "liquidables" (commercialisables) de l'Etat doivent représenter, très sommairement, 30% du PIB. Donc 30% de dette brute, en face, seraient une situation à l'équilibre. Pas 60% … ni 90% … ni 100% …

  • @h16
    euh....tu sais ce qu'il se passe, quand tu es en apnée et que tu ne respectes pas les paliers de décompression ?
    1. On revient d'abord à 60
    on souffle
    2. On descend à 30
    3. ça suffit dans l'immédiat. Si on peut mieux faire, évidemment...

  • @ h16 et FLN

    Je crois que vous confondez dette structurelle et dette ponctuelle. La première est due (si j'ose dire) à un déséquilibre structurel entre recettes et frais de fonctionnement, et traduit le fait que l'Etat vit au dessus de ses moyens. La seconde provient d'un effort ponctuel d'investissement réalisé par l'Etat pour relancer la machine économique.

    La démarche keynesienne (que vous ne semblez pas connaître, si j'en juge par vos commentaires) consiste pour l'Etat à consentir un déficit budgétaire afin de réaliser des investissements et, ce faisant, réinjecter dans le circuit économique des liquidités qui créent des salaires, du crédit, etc. et relancent la machine. Une fois cette machine relancée, il y a une hausse des revenus, donc des impôts (de la MASSE des impôts, pas de leur taux) et au bout du compte cette hausse des revenus fiscaux corrige le déficit budgétaire. L'application la plus connue de cette démarche est le "New Deal" de Roosevelt dans les années 30. Une grosse partie de l'investissement a porté sur l'effort de guerre qui a ensuite permis l'intervention en Europe en 42.

    Donc, oui, si les Etats avaient consenti de la "bonne dette" quand tout allait bien, on serait peut-être un peu plus à l'aise et décontractés du déficit.

    Encore faut-il mener conjointement un travail de réduction des frais de fonctionnement de l'Etat. Ce qui passe inévitablement par une réduction des effectifs de fonctionnaires. Mais ça, tout le monde est d'accord pour l'entendre dire et personne pour le voir faire.

  • @ h16 et FLN

    Je crois que vous confondez dette structurelle et dette ponctuelle. La première est due (si j'ose dire) à un déséquilibre structurel entre recettes et frais de fonctionnement, et traduit le fait que l'Etat vit au dessus de ses moyens. La seconde provient d'un effort ponctuel d'investissement réalisé par l'Etat pour relancer la machine économique.

    La démarche keynesienne (que vous ne semblez pas connaître, si j'en juge par vos commentaires) consiste pour l'Etat à consentir un déficit budgétaire afin de réaliser des investissements et, ce faisant, réinjecter dans le circuit économique des liquidités qui créent des salaires, du crédit, etc. et relancent la machine. Une fois cette machine relancée, il y a une hausse des revenus, donc des impôts (de la MASSE des impôts, pas de leur taux) et au bout du compte cette hausse des revenus fiscaux corrige le déficit budgétaire. L'application la plus connue de cette démarche est le "New Deal" de Roosevelt dans les années 30. Une grosse partie de l'investissement a porté sur l'effort de guerre qui a ensuite permis l'intervention en Europe en 42.

    Donc, oui, si les Etats avaient consenti de la "bonne dette" quand tout allait bien, on serait peut-être un peu plus à l'aise et décontractés du déficit.

    Encore faut-il mener conjointement un travail de réduction des frais de fonctionnement de l'Etat. Ce qui passe inévitablement par une réduction des effectifs de fonctionnaires. Mais ça, tout le monde est d'accord pour l'entendre dire et personne pour le voir faire.

  • Je crains que h16 ne soit pas un keynésien :D

  • Je crains de décevoir également Ch. Romain. Je suis keynésien dans l'époque industrielle, celle où le "facteur limitant" pour la croissance économique, c'était le capital (les machines, infrastructures). En période de crise il était judicieux que l'Etat s'endette ponctuellement pour acheter ces infrastructures et "relancer" (l'image est juste dans ce cas) la croissance.

    L'exemple du New Deal reste contesté ; celui du plan Marshall en France ne l'est pas (il a servi à électrifier les chemins de fer).

    Je ne connais personne pour imaginer que, dans le système technico-économique que connaît aujourd'hui l'Europe de l'Ouest, ce qui nous manque pour la croissance, serait d'avoir encore plus de machines, d'infrastructures ou de capital bon marché. Au contraire : la crise a été causée par leur surabondance, au-delà de ce que pouvait utiliser "l'économie réelle".

    L'invocation de Keynes par certaines politiques ouest-européens, pour anoblir les déficits, relève de l'entourloupe pure et simple.

    Si nous vivons une crise de l'information, de la communication, la gestion à l'aveugle de notre République depuis trois décennies.

    Hélas, la pensée unique "la République fait ce qu'elle peut" a tort et c'est l'Hérétique a ben raison. Hélas.

  • @ FLN

    Pourquoi vouloir limiter les investissements d'Etat à "des machines, des infrastructures et du capital bon marché" ?

    Outre le fait que certaines infrastructures mériteraient bien d'être renouvelées (les transports régionaux en IDF, par exemple), il me semble qu'un vaste programme de construction de logements sociaux ou étudiants serait un investissement pas forcément malvenu. et ce serait du keynesianisme.

  • > il me semble qu'un vaste programme de construction de logements sociaux ou étudiants serait un investissement pas forcément malvenu

    Il serait malvenu et contre-productif. Si vous souhaitez vous attaquer au problème du manque de logements, je vous suggèrerais de vous attaquer aux causes, et non pas tenter de mettre une cautère sur une jambe de bois.
    Quant à le financer sur nos impôts, il me semble que l'objectif primordial aujourd'hui est de réduire nos déficits, pas d'en créer de nouveaux.

  • @ Bob

    J'avoue que je comprends mal votre propos. Qu'est-ce que "s'attaquer aux causes" du manque de logements ?

    La population française croît. De plus, les nouveaux modes de vie (séparations plus fréquentes, accroissement du nombre de célibataires...) font que le besoin en logement croît encore plus vite. Or, les logements vacants ne sont pas situés, en majorité, là où les populations se fixent. il y a donc dans les zones de peuplement une demande supérieure à l'offre. A part construire, vous proposez quoi ? Forcer les gens à cohabiter façon "L'Auberge espagnole" ? Les marier de force ? Je serai curieux de connaître les mesures qui ne seraient pas, selon vous, une cautère sur une jambe de bois.

  • """""L'application la plus connue de cette démarche est le "New Deal" de Roosevelt dans les années 30.""""""



    Je crains que la épriode du New Deal et Roosvelt, ne soient largement mystifiés par apport à ce qui s'est réellement passés.

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