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  • Chagrin d'école

    J'ai achevé tout récemment le livre de Daniel Pennac, Chagrin d'école. Un ouvrage qui se veut une anthropologie du cancre, en prenant comme homo erectus cancer l'élève que Pennac a été à l'école. Si l'ouvrage se révèle de prime abord plutôt distrayant, avec des observations souvent de bon sens, il énerve également par sa prétention à édifier un modèle universel de cancre.

    Pennac est convaincu que la cancritude prend sa source dans un même creuset dont il se voit un très (sinon le plus) éminent représentant. En réalité, son modèle de cancre est tout à fait atypique et ne correspond nullement au cas général (un cancre qui dévore de la littérature en 3ème, c'est relativement rare, même si cela existe).

    Souvent, Pennac se fait donneur de leçons, ignorant que les temps ont changé, même s'il affirme l'admettre, et que les élèves cancres idéaux qui s'extasient devant la littérature sont une espèce complètement inconnue de nos bancs d'école de nos jours.

    Ainsi, pour affirmer cela :

    Oui, c'est le propre des cancres: ils se racontent en boucle l'histoire de leur cancrerie: je suis nul, je n'y arriverai jamais, même pas la peine d'essayer, c'est foutu d'avance, je vous l'avais bien dit, l'école n'est pas faite pour moi... L'école leur paraît un club très fermé dont ils s'interdisent l'entrée. Avec l'aide de quelques professeurs, parfois.

    Pennac n'a plus eu depuis bien longtemps des élèves de collège. Ces lieux communs idéologiques, longtemps véhiculés au sein de l'Education Nationale, tant par les pédagogistes que les syndicats, les associations de parents d'élève courroies de transmission du PS, les enseignants encartés ou les inspecteurs en mal de promotion, méritent tout de même d'être un tantinet nuancés.

    J'ajoute que le bulletin qui figure au dos de la couverture est un faux : Assouline avait démonté la supercherie en son temps, et je partage d'ailleurs un certain nombre de ses observations sur la cancritude de Daniel Penacchoni. Quand d'ailleurs, je songe à ce que Pennac dit du Cercle des poètes disparus, dont il pense le plus grand mal, et que je lis qu'Assouline compare Chagrin d'école à une version bien française du dit film, je rigole doucement...

  • Apparition des dalaï-lamas au Tibet

    Le 26 août je reprenais le rapport du Sénat sur la démocratie tibétaine en exil pour exposer comment la religion tibétaine s'était constituée. Suite, aujourd'hui, avec l'apparition des dalaï-lamas...

    C'est au sommet de l'État tibétain que l'emprise de la religion était la plus visible puisqu'il y a eu, à partir du XVIème siècle, un cumul des pouvoirs temporel et spirituel. En effet, les Dalaï-Lamas se sont appuyés sur les Mongols qui dominaient alors le Tibet pour faire triompher l'école Guélougpa, dont ils sont les hiérarques, et asseoir leur pouvoir politique sur l'ensemble du pays. Toutefois, les rivalités religieuses se sont apaisées au fil du temps. Les Dalaï-Lamas se sont faits les protecteurs de toutes les écoles, ainsi d'ailleurs que de la petite communauté musulmane et de la religion originelle des Tibétains, le Bön, qui a perduré par-delà l'implantation du bouddhisme.

    Ayant fait voeu de célibat, les Dalaï-Lamas ne pouvaient pas se succéder de manière héréditaire comme des monarques classiques. Mais une continuité encore plus forte était assurée par le principe de réincarnation. Conformément aux croyances bouddhistes, chaque Dalaï-Lama après son décès renaissait dans le corps d'un nouveau né. La difficulté était alors d'identifier cet enfant pris dans la population, au hasard théoriquement, mais pratiquement le plus souvent parmi les grandes familles déjà liées au pouvoir. Une procédure complexe était prévue : indications données par le défunt Dalaï-Lama dans son testament, visions de l'oracle d'Etat, épreuves de reconnaissance par l'enfant pressenti d'objets ayant appartenu à son prédécesseur. Il y avait parfois plusieurs enfants « candidats » à départager.

    Ce système impliquait une certaine vulnérabilité entre le moment où un titulaire décédait et celui où son successeur était identifié, puis éduqué jusqu'à sa majorité. En pratique, le pouvoir était alors exercé par des régents, qui en ont souvent abusé dans l'histoire tibétaine. Le régent Sangye Gyatso a ainsi pu garder secrète pendant quinze années la mort du Vème Dalaï-Lama, intervenue en 1682 mais déclarée officiellement en 1696 seulement.

    Autre facteur de vulnérabilité, les Dalaï-Lamas étaient dépendants de leurs protecteurs étrangers, d'abord khans mongols, puis empereurs chinois. En effet, la dynastie mandchoue Qing installée au XVIIème siècle sur le trône de Chine intervint en 1720 au Tibet, où elle imposa par la force le VIIème Dalaï Lama face aux mongols Dzungar qui occupaient alors le pays. Ce fut le début de la tutelle chinoise sur le Tibet, concrétisée par la nomination de deux commissaires impériaux, ou amban, et le maintien d'une garnison chinoise à Lhassa. De cette époque date la prétention du gouvernement de Pékin sur les provinces orientales du Tibet, le Kham et l'Amdo, seules les provinces centrales, le U et le Tsang, étant reconnues comme relevant de l'autorité du Dalaï-Lama.

    La tutelle chinoise, encore suffisamment forte à la fin du XVIIIème siècle pour repousser en 1791 une invasion du Tibet méridional par les Gourkhas venus du Népal, s'est diluée tout au long du XIXème siècle. Les garnisons furent réduites au rang d'escortes pour des amban qui n'exerçaient plus d'influence effective sur les affaires tibétaines. Au début du XXème siècle, après avoir assisté impuissante à l'expédition britannique de 1904, La Chine tenta de renforcer militairement son autorité sur le Tibet mais, à la chute de la dynastie Qing en 1911, le XIIIème Dalaï-Lama proclama officiellement l'indépendance de son pays.

  • Prégnance de la religion au Tibet

    Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :

    La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.

    Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.

    Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.

    Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».

    Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

  • Le MoDem n'admet pas la remise en cause de la loi SRU

    vanlerenberghe.jpgDans un communiqué de presse à l'AFP, Jean-Marie Vanlerenberghe, vice-président du Mouvement Démocrate et sénateur-Maire d'Arras, dénonce la remise en cause de la loi dite "SRU" . "Le Mouvement démocrate s'oppose au projet de loi présenté cette semaine en conseil des ministres par Madame Christine Boutin, ministre du logement. Le Mouvement démocrate n'accepte pas la remise en cause de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (dite « loi SRU ») qui impose aux communes de plus de 3 500 habitants d'offrir au moins 20% de logements locatif sociaux....

    ...
    Le projet de loi prévoit de comptabiliser dans ce quota l’accession à la propriété, via notamment la « maison à 15 euros ». Cédant à la pression de certains élus, Madame Boutin revient ainsi sur ses déclarations antérieures.

    Le Mouvement démocrate s’y oppose résolument. Notre pays a besoin de construire de plus en plus de logements aidés pour répondre aux difficultés des ménages. L’accession sociale à la propriété ne doit pas se substituer à la construction de logements locatifs sociaux, tant que des centaines de milliers de demandes resteront en attente.

    Le Mouvement démocrate demande le maintien du quota des 20% de la loi SRU.

  • Honda commercialise une berline à hydrogène à moins de 20 000 euros

    honda-hydrogene.jpg C'est tout simplement historique : Honda commercialise une berline fonctionnant entièrement à hydrogène. Elle dispose d'une autonomie de 450 kms, atteint la vitesse de 160 km/h et pour le reste présente toutes les caractéristiques habituelles d'une berline. La Honda FCX Clarity est une automobile qui fonctionne grâce à une pile à combustible fabriquant de l'électricité, grâce à de l'hydrogène. Honda développe une station-service personnalisée à installer chez soi pour le ravitaillement en "carburant".

    Voici les caractéristiques techniques de ce petit bijou. Inconvénient : il n'est commercialisé qu'au Japon et aux USA, mais, à ce prix, il devrait vite arriver en Europe ! Des précisions ici .

    pac_honda.jpg

  • L'organisation politique du Tibet selon le Dalaï-Lama

    J'ai publié, le 29 mars dernier une note sur la démocratie tibétaine. Je reviens sur ce thème et expose la vision d'un Tibet démocratique, exprimée par le Dalaï Lama lui-même (source: le Tibet en exil)

    Le Dalaï-Lama, lors de l'entretien qu'il a accordé à la délégation du groupe d'information du Sénat (au sein de laquelle figuraient Denis Badré et Philippe Nogrix, sénateurs UDF en 2006 ,MoDem aujourd'hui), s'est placé clairement dans l'hypothèse d'une issue favorable des négociations engagées, et le gouvernement tibétain en exil se prépare consciencieusement au retour dans la patrie.

    Dans cette perspective, le Dalaï-Lama a rendu publiques dès 1992 des « lignes directrices de la politique du futur Tibet », où il expose les traits fondamentaux de la Constitution d'un Tibet qui serait enfin redevenu maître de son destin.


    1. La séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel

    Depuis plusieurs années déjà, le Dalaï-Lama rappelle avec constance qu'il n'acceptera aucun statut politique dans le gouvernement du futur Tibet, pour ne conserver qu'un magistère moral et religieux.

    Cette décision, mal comprise de la part des Tibétains, rompt avec une tradition séculaire. Le Dalaï-Lama estime en effet que, si le Tibet veut devenir un membre à part entière de la communauté des nations, il ne faut plus qu'il dépende d'une seule personne mais « qu'il soit le reflet de la conscience collective des masses tibétaines ».


    2. Absence de privilèges pour les Tibétains revenus d'exil

    Les Tibétains revenus d'exil, qui pour les plus jeunes n'auront jamais vécu dans leur mère patrie, ne pourront revendiquer aucun statut privilégié par rapport à leurs compatriotes demeurés au Tibet. L'administration tibétaine en exil sera réputée automatiquement dissoute.

    Il n'y aura pas de « chasse aux sorcières ». Les cadres formés sous le régime d'occupation chinoise seront maintenus en place et leurs compétences utilisées au mieux.


    3. La période transitoire

    Pendant une période transitoire, un président sera nommé comme chef d'État intérimaire, investi des pouvoirs politiques qui sont actuellement ceux du Dalaï-Lama.

    La principale responsabilité du gouvernement intérimaire sera de réunir une Assemblée constituante de 250 membres chargée d'élaborer une nouvelle Constitution pour le Tibet, sur la base du projet préparé en exil, et de préparer l'élection de l'Assemblée nationale.


    4. Droits fondamentaux et principes économiques

    Tous les Tibétains auront droit à la vie, à la liberté et à la propriété, notamment à la liberté d'expression, à la liberté de former des associations, à la liberté de la presse, ainsi que le droit à l'emploi dans l'administration gouvernementale et ses organismes.

    Le gouvernement se verra attribuer le contrôle de toutes les terres n'appartenant pas à des propriétaires privés et la faculté de les distribuer aux citoyens, « afin d'éviter la concentration des richesses entre des mains trop peu nombreuses ».

    Le Tibet devra forger son propre système économique, « sans tomber dans les extrêmes du capitalisme et du socialisme ». Le système de l'impôt devra se fonder sur le revenu.


    5. Equilibre institutionnel

    L'Assemblée nationale, détentrice du pouvoir législatif, sera composée d'une chambre basse de représentants élus directement par les citoyens, et d'une chambre haute de membres élus par les assemblées provinciales.

    Le pouvoir exécutif sera partagé entre un président élu par les deux chambres de l'Assemblée nationale, et un Premier ministre issu de la majorité à la chambre basse.

    Le pouvoir judiciaire sera confié à une Cour suprême, plus haute juridiction d'appel chargée de l'interprétation des dispositions de la Constitution.


    6. Organisation territoriale

    Le Tibet sera organisé en provinces, disposant chacune d'un gouvernement local et d'une assemblée provinciale élue investie du pouvoir législatif ordinaire.

    Pas mal, comme principes, non ? Bon, en revanche, je préfère tout de même un président élu au suffrage universel. Cela mis à part, cela me convient très bien.

  • Paris Hilton versus John McCain

    Trop drôle : c'est l'arroseur arrosé. McCain s'est servi de Paris Hilton dans l'un de ses clips de campagne : elle réplique en proposant son propre programme présidentiel, se déclarant candidate , et en illustrant l'âge canonique du candidat républicain.

    A vrai dire, McCain voulait se moquer de la célébrité d'Obama concluant par un doute sur sa capacité à guider l'Amérique. Paris réplique en posant la même question sur McCain présenté comme une vieille barbe ignorante de la modernité. On appréciera la proposition présidentielle qui consisterait à repeindre la Maison Blanche en rose.

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  • Les militaires français étaient-ils suffisamment protégés en Afghanistan ?

    Dix soldats français sont morts en Afghanistan. 21 sont blessés. J'aimerais en savoir plus sur les circonstances d'un drame d'une telle ampleur. Je m'interroge de longue date sur la structuration du budget de la Défense et rappelle les mises en garde de Philipppe Nogrix, sénateur UDF-MoDem, à ce sujet. Chaque année des économies supplémentaires sont faites au détriment de la Défense alors que l'on donne toujours plus de missions à l'armée. Je me souviens d'avoir lu dans le Canard Enchaîné que les troupes françaises en Afghanistan manquaient de matériel de protection et de détection. Les combats, on le sait, ont duré toute la nuit, si bien que je comprends de ce qu'il s'est passé, que nous avons eu affaire à un quasi-épisode de guerre conventionnelle (pour laquelle les Talibans étaient lourdement armés, apparemment).

    Cela fait des mois et des mois que je réclame un débat parlementaire sur nos objectifs en Afghanistan. J'aimerais bien qu'il survienne une bonne fois pour toutes. Plus généralement, il serait grand temps de définir nos priorités au lieu de disperser nos forces aux quatre coins du monde, avec un matériel souvent vétuste ou inadapté et surtout insuffisamment rénové.

     

    EDIT : une information que j'ignorais :

    François Bayrou (MoDem), a déclaré : « Devant des pertes aussi lourdes (...) la question des moyens, des matériels à mettre en oeuvre pour assurer la sécurité des soldats engagés dans des actions de guerre devra être posée. »

  • Escrime, une Pologne olympique

    Peu de journalistes l'ont relevé, et pourtant, c'est l'une des plus belles marques de l'esprit olympique : lors de la finale hommes à l'épée, un escrimeur polonais a volontairement laissé filer le temps sans attaquer un escrimeur français : les juges avaient estimé qu'il n'était pas blessé alors qu'il se tordait de douleur. Cela aurait été pourtant une occasion pour la Pologne qui était menée.

    Bravo pour ce fair-play exceptionnel. L'escrime polonaise a gagné dans cette histoire la médaille d'or de l'Olympisme.

  • Du Kosovo à l'Ossétie...

    Pas beaucoup de temps pour écrire quelques réflexions sur l'Ossétie, mais simplement cette remarque : comment, nous autres Européens, allons-nous pouvoir ne serait-ce qu'argumenter auprès des Russes pour demander le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie après avoir alllègrement laissé être décepée la Yougoslavie puis la Serbie ?

    A témoin la désastreuse position de la France et de la majorité des Européens sur le Kosovo dont nous avons reconnu bien trop vite l'indépendance, alors même que l'UCK est manifestement en grande partie une tête de pot pour l'islamisme radical et pour les maffias de toutes sortes ?

    De ce fait, il sera difficile de faire entendre raison aux Russes, aux Abkhazes et aux Ossètes : ces derniers pourront toujours faire valoir la libre détermination des peuples à disposer de leur sort...