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Chagrin d'école

J'ai achevé tout récemment le livre de Daniel Pennac, Chagrin d'école. Un ouvrage qui se veut une anthropologie du cancre, en prenant comme homo erectus cancer l'élève que Pennac a été à l'école. Si l'ouvrage se révèle de prime abord plutôt distrayant, avec des observations souvent de bon sens, il énerve également par sa prétention à édifier un modèle universel de cancre.

Pennac est convaincu que la cancritude prend sa source dans un même creuset dont il se voit un très (sinon le plus) éminent représentant. En réalité, son modèle de cancre est tout à fait atypique et ne correspond nullement au cas général (un cancre qui dévore de la littérature en 3ème, c'est relativement rare, même si cela existe).

Souvent, Pennac se fait donneur de leçons, ignorant que les temps ont changé, même s'il affirme l'admettre, et que les élèves cancres idéaux qui s'extasient devant la littérature sont une espèce complètement inconnue de nos bancs d'école de nos jours.

Ainsi, pour affirmer cela :

Oui, c'est le propre des cancres: ils se racontent en boucle l'histoire de leur cancrerie: je suis nul, je n'y arriverai jamais, même pas la peine d'essayer, c'est foutu d'avance, je vous l'avais bien dit, l'école n'est pas faite pour moi... L'école leur paraît un club très fermé dont ils s'interdisent l'entrée. Avec l'aide de quelques professeurs, parfois.

Pennac n'a plus eu depuis bien longtemps des élèves de collège. Ces lieux communs idéologiques, longtemps véhiculés au sein de l'Education Nationale, tant par les pédagogistes que les syndicats, les associations de parents d'élève courroies de transmission du PS, les enseignants encartés ou les inspecteurs en mal de promotion, méritent tout de même d'être un tantinet nuancés.

J'ajoute que le bulletin qui figure au dos de la couverture est un faux : Assouline avait démonté la supercherie en son temps, et je partage d'ailleurs un certain nombre de ses observations sur la cancritude de Daniel Penacchoni. Quand d'ailleurs, je songe à ce que Pennac dit du Cercle des poètes disparus, dont il pense le plus grand mal, et que je lis qu'Assouline compare Chagrin d'école à une version bien française du dit film, je rigole doucement...

Commentaires

  • Je n'ai pas lu Pennac car c'est un écrivain avec lequel je n'ai jamais accroché.
    J'avais lu une interview dans Télérama à la sortie de son livre et l'impression que j'en avais gardé était qu'il faisait peser sur l'École des problèmes psy et familiaux que l'École ne pouvait pas règler...

    J'en profite pour te dire que j'apprécie que tu ne parles pas que du MODEM !!!

  • encore une fois je suis bien d'accord. je n'ai pas trop aimé cette complaisance très parisienne à l'égard d'un certain type de cancres...c'est un livre un peu "facile" en fait...

  • Quelle frustration...rires, j'attendais la suite de la question Tibétaine.
    La transition est un peu 'abrupte'.
    @Rosa, il m'étonne de lire que vous n'avez "pas lu Pennac, car vous n'avez jamais accroché", quel manque de curiosité...j'ai du mal à comprendre. ;-)
    J'ai une question, quelle pourrait etre la différence de définition entre les termes enseignant et maitre ?

  • MLW, j'ai entrepris la lecture de Pennac mais je n'ai pas aimé, c'est tout.

    Fond du bocal cette complaisance ne me paraît pas spécifiquement parisienne.
    Il y a réellement des "cancres" extraordinaires d'intelligence et d'humanité mais je n'aime pas qu'ils se posent en victimes de l'école.

    L'Hérétique, où es-tu ?

  • @Rosa,
    Merci je suis rassurée, ce manque de curiosité ne vous ressemblait pas.

  • Bonjour,

    Désolé, mais faute d'EEC ou à défaut d'e-phone, pas moyen de répondre en l'absence de connexion.

    Je suis là, mais je vais avoir quelques difficultés encore au mois de septembre.

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