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Modem - Page 59

  • Abdoulatifou ALY interpelle le gouvernement sur l'école à Mayotte

    Aly.jpgAbdoulatifou Aly, député MoDem de Mayotte a interpelé par deux fois Xavier Darcos pour déplorer les conditions dans lesquelles se déroulait l'instruction des jeunes enfants à Mayotte (Questions écrites 31981 et 31982).

    M. Abdoulatifou Aly appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les conditions une nouvelle fois déplorables dans lesquelles s'est déroulée la rentrée scolaire à Mayotte : déficit d'enseignants et donc absence d'ouverture de certaines classes en école primaire ; manque de matériel dans les établissements ; pénurie aggravée de locaux... Aussi lui demande-t-il ce qu'il compte mettre en oeuvre pour remédier dans les meilleurs délais à cette situation préjudiciable à l'intérêt des élèves et contraire au principe de l'égalité républicaine.

    M. Abdoulatifou Aly appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la question de la formation des enseignants en école maternelle et élémentaire à Mayotte. Cette formation relève d'un statut dérogatoire au droit commun national : elle est dispensée par un institut de formation des maîtres, qui ne dispose pas, à la différence des IUFM de métropole, d'un caractère universitaire ; le niveau de recrutement théorique y est à bac+2, alors qu'il est à bac+3 sur le reste du territoire national, ce qui a pour conséquence de placer devant les élèves de Mayotte des enseignants qui ne maîtrisent pas toujours les grands savoirs fondamentaux, et notamment la langue française. En outre, l'empilement de statuts différents des enseignants en école maternelle et élémentaire (professeurs des écoles, instituteurs de l'État, instituteurs de la collectivité départementale mis à disposition de l'État, contractuels de l'État, contractuels de la collectivité départementale) crée une confusion regrettable et n'est pas propice à un climat social satisfaisant. Cette situation est inacceptable du point de vue de l'égalité républicaine. Elle a pour conséquence d'obérer profondément le développement humain, social et économique de Mayotte. Aussi lui demande-t-il ce qu'il compte mettre en oeuvre pour que la formation des enseignants en école maternelle et élémentaire soit la même à Mayotte que dans l'ensemble du territoire de la République.

  • Europe et identités nationales

    Flaminia Bussacchini, adhérente démocrate, membre d'un groupe de travail du MoDem sur l'Europe, nous fait l'honneur de publier sur notre blog cette réflexion sur la construction de l'Europe.

    L'Europe s'est construit et a trouvé sa principale raison d'être sur les ruines laissées par les Etats européens nationalistes. Elle s'est principalement construit contre les nationalismes des Etats coupables des pires horreurs et tragédies humaines. L'Europe s'est donc fondée sur le principe selon lequel il fallait transcender nos propres identités au bénéfice d'une plus fédératrice, civilisatrice, moins partisane parce-que portée par l'intérêt commun, l'identité européenne.
    Le principe unitaire était que plutôt de se faire la guerre, il fallait travailler ensemble et faire la paix. Le projet commun était l'Union sans cesse croissante entre tous les peuples. En fait, l'identité européenne émergerait quelque part d'un principe utilitariste: les hommes étant devenus raisonnables et rationnels, cette identité européenne se forgerait au fil des ans et serait la résultante d'un constat, ayant travaillé ensemble, les ressortissants européens comprendraient ce qui les lie et se forgeraient une nouvelle identité basée sur l'intérêt commun. L'identité européenne se basait sur le principe de la raison contre celui de la déraison portée par les nations.

    Or, la globalisation et ses transformations économiques et sociales sans précédent, l'uniformisation des modes de vie ont accentué la crainte chez de plus en plus de citoyens de la perte de repères, de la dilution de la souveraineté nationale au profit d'entités perçus comme étant technocratiques et anti-démocratiques. Qui plus est, l'élargissement à douze nouveaux Etats européens a considérablement changé la donne. Font désormais partie de l'Europe des Etats qui ont fait le choix d'autres modèles économiques, sociaux et sociétaux, accentuant l'hétérogénité des situations et des spécificités nationales. La base de ce socle commun devient de moins en moins homogène, stable et appelle à différentes interprétations.

    Le principe utilisariste qui a fondé l'identité européenne trouve quelque part ses limites dans la mesure où toute société requiert un affectio societatis -quelque part un élément qui ne relève pas de la raison mais de la volonté de vivre en commun. Et cette volonté de vivre en commun se fonde sur une communauté de partage et de destin. Quelque part, si les ressortissants européens se déclarent européens, se sentent-ils pour autant partie d'un même destin, commun à l'ensemble des peuples d'Europe?

    De manière remarquable, l'identité européenne a quelque chose d'un négatif. Elle se forge contre quelque chose et elle se ressent quand elle est opposée à d'autres choix, d'autres modèles de société. Je ne me suis jamais sentie aussi européenne -et surtout fière d'être européenne - que quand j'étais aux Etats-Unis. Là je me suis rendue compte que nous défendions un autre modèle de société et de civilisation, qui nous est propre et fait notre richesse. mais c'est aussi ce modèle qui force l'admiration d'autres régions du monde, qui nous l'envie et qui souhaitent s'en inspirer. L'ironie dans l'histoire est qu'au sein de nos frontières, nous avons du mal à trouver cet affectio societatis mais qu'en dehors de nos frontières nous comprenons réellement sa valeur et spécificité et combien ce modèle exerce un force d'attrait incroyable sur d'autres peuples et nations.

    Comment sortir de ce dilemne? L'Europe de demain c'est une Europe qui accepte les sentiments nationaux, qui ne se fonde plus sur leur négation ou condamnation sous prétexte que ces sentiments exacerbent la part de toute homme, celle de la folie, de l'irrationnel. C'est une Europe qui reconnait ses diversités nationales, qui fait une place à tous dans l'idée que notre richesse vient de notre diversité. Et que l'un n'exclut pas l'autre, au contraire. Le ciment de l'Europe de demain viendra à mon sens de sa capacité de projection sur la scène internationale. En défendant sur la scène internationale les valeurs en lesquelles elle croit, elle donnera un sens, une raison d'être "positive" cette fois à son action. Nous vivons un moment historique, une formidable fenêtre d'opportunité de faire entendre la voix de l'Europe, cette Europe qui depuis si longtemps a toujours défendu et promu un modèle de société où l'homme est au centre. Elle a cette chance extraordinaire d'influer sur le cours du monde et en même temps de rendre de la fierté à ses peuples et de leur donner à croire en un destin commun.

  • Le MoDem est un humanisme

    Dans l'histoire de l'humanité, et particulièrement dans celle de l'Europe, s'il est une période qui a changé la face du monde, c'est celle de la Renaissance. Pour la première fois, ce n'était plus des instances supérieures qui préoccupaient l'homme mais l'homme lui-même. L'homme devenait le centre de l'univers et des préoccupations de l'homme.

    Je ne sais pas si nous vivons une nouvelle Renaissance. Je ne le crois pas. En revanche, je tends à penser que le MoDem est le plus proche héritier de la tradition humaniste issue de la Renaissance, parce qu'il vise à faire de l'humain le centre de ses préoccupations, contrairement au Socialisme qui place l'idéologie au coeur de son action, et la droite néo-libérale qui fait des mécanismes mercantiles le moteur de l'activité humaine.

    C'est en ce sens que François Bayrou renvoie dos à dos socialisme et capitalisme : ces deux doctrines comportent dans leur seul énoncé leur principal travers. Nulle part il n'y est question de l'humain.

    Plus généralement, toute organisation politique qui s'efforce d'appliquer une idéologie à l'être humain ne peut se réclamer de l'humanisme. Aussi, bien que la gauche de la gauche brandisse souvent ce mot comme un étendard, elle n'est pas crédible. Pas plus qu'un Jean-Pierre Raffarin qui se croit humaniste parce qu'il croit à la responsabilité de la personne. Ceci n'est pas suffisant : la responsabilité de la personne, c'est une convergence possible entre les libéraux et les humanistes, mais cela ne suffit nullement à définir l'humanisme.

    L'humanisme définit toute pensée qui met au premier rang de ses objectifs le développement des qualités essentielles de l'être humain. Se préoccuper avant tout de l'humain suppose une démarche pragmatique, tout à fait caractéristique de la vision démocrate. Si un service public de la Poste contribue à un développement plus harmonieux de la communication au sein de la société humaine, alors conservons un service public de la Poste. Mais, s'il faut que l'Etat soit prêt à garantir 300 milliards d'euros aux banques afin de leur redonner confiance, et, de ce fait, éviter une crise économique encore plus grave qu'elle ne se profile, alors votons cette mesure.

    En toute chose, c'est d'abord l'intérêt de l'individu qui doit primer, et non la doctrine quelle que soit sa forme.

    C'est en ce sens que je me reconnais, moi, dans l'humanisme de François Bayrou et du MoDem.

  • La consommation baisse ? Et alors ?

    J'étais présent, ce matin, à la Conférence Nationale du MoDem. Après avoir voté deux amendements sans intérêt, tout du moins, à mes yeux, j'ai eu le plaisir de pouvoir écouter des invités de très grande qualité. Je n'ai pu malheureusement, suivre tout l'exposé de Michel Camdessus, et j'espère le retrouver en ligne, tant j'en ai été mortifié, mais, en revanche, j'ai prêté l'oreille avec beaucoup d'attention aux riches analyses Robert Rochefort, le directeur du CREDOC.

    Et il a fait quelques réflexions fort fines sur les indices, et notamment ceux qui mesurent le pouvoir d'achat. D'après les calculs de l'INSEE, nous allons retomber, en France, au niveau du pouvoir d'achat de 2003-2004.

    Est-ce dramatique ? Vivions-nous mal en 2004 ? Dans le calcul de cet indice, Robert Rochefort observe qu'il y a par exemple la propension des Français à ne plus acheter de grosses cylindrées, ou encore celle à boire de l'eau du robinet plutôt que les eaux minérales (dont les ventes s'effondrent autant que les 4X4). Les Français en seront-ils pour autant plus malheureux ?

    J'ai été très impressionné par la pertinence des propos de cet invité, mais, hélas, pas de vidéo en ligne pour pouvoir réfléchir à tête reposée sur tout ce qu'il a dit. J'espère trouver cette précieuse ressources ces jours prochains sur le site du Mouvement Démocrate.

    Yessss ! Je viens de trouver la vidéo de l'intervention !!!

    Bon, maintenant que j'ai la vidéo, je peux continuer mon commentaire. Robert Rochefort a tout de même soulevé des points inquiétants : il a constaté que la totalité des entreprises stoppaient actuellement investissements et commandes, par peur de l'avenir. Ceci aura des conséquences sur le chômage, et d'ailleurs, l'UNEDIC prévoit 50 000 chômeurs de plus, révisant sa prévision de début d'année qui était de 80 000 chômeurs de moins. Nous ne faisons que rentrer dans la crise, aux yeux de Robert Rochefort.

    Il ne faut malgré tout pas céder à la panique et se demander plutôt quels doivent être les secteurs prioritaires dans les quels nous voulons concentrer nos moyens, dans ces conditions, et quelle société voulons-nous voir émerger de la crise.

    Le bâtiment pourrait se retrouver sinistré : on prévoit jusqu'à 180 000 chômeurs dans ce secteur, dans le moment où les mises en chantier s'effondrent. La seconde priorité, ce sont les PME, très inquiètes pour leurs financements. Enfin, la dernière priorité, mais peut-être la plus importante, c'est de définir la société vers laquelle nous voulons aller.

    Pour conclure, Robert Rochefort déplore le manque de pédagogie des pouvoirs publics : il évoque notamment les fameux milliards débloqués par le gouvernement en précisant qu'il ne s'agit que d'une caution, et non de milliards effectifs. Ainsi, le milliard nécessaire au financement du RSA est un milliard effectif, bien réel, alors que les centaines de milliards dont parle le gouvernement et les autres pays européens sont des milliards de caution, non des milliards "réels", au même titre que des parents se portent caution pour leur enfant qui veut louer une chambre d'étudiant...

  • Abdoulatifou ALY sceptique sur le prochain budget

    Aly081020-240.jpgAbdoulatifou ALY, député de Mayotte, est intervenu dans la discussion générale sur le projet de loi de finances 2009 (première partie) au nom des députés du Mouvement Démocrate...

    Monsieur le Président,
    Madame la Ministre,
    Monsieur le Ministre,
    Mes chers Collègues,

    Permettez-moi d’abord d’associer à mon intervention mes collègues du Mouvement Démocrate François BAYROU et Jean LASSALLE.

    Notre débat sur le projet de loi de finances pour 2009 intervient dans un contexte bien précis :

    * C’est la deuxième loi de finances de cette législature ; c’est donc, Madame et Monsieur les Ministres, votre deuxième budget, celui où vos choix politiques commencent à s’inscrire dans la réalité.
    * Ce budget s’inscrit, pour la première fois, dans la démarche pluriannuelle prévue par la réforme constitutionnelle et dont nous saluons le principe, source d’une meilleure lisibilité.
    * Il se situe, enfin et surtout, à un moment de notre histoire économique où, selon les dires de Monsieur le Premier Ministre, « le monde est au bord du gouffre ».


    Ces éléments étant posés, nous avons trois grandes observations à faire sur la première partie relative aux recettes de ce projet de budget :

    1. Votre hypothèse de croissance n’est pas réaliste

    Je le disais, et chacun le sait : nous sommes entrés dans la crise.

    Nous reconnaissons volontiers le bien-fondé de l’action du Président de la République et du gouvernement en la matière ; ce qui nous a amené à appuyer le plan de soutien aux banques, même si nous aurions souhaité une dimension européenne encore plus forte.

    Il n’en reste pas moins que votre projet de budget est, passez-moi l’expression, construit sur du sable : une hypothèse de croissance dont tous les experts économiques s’accordent à dire qu’elle ne sera pas au rendez-vous. Vous prévoyez 1% lorsque les experts prévoient 0,5 %… au mieux ! La question de la sincérité de ce budget est donc posée.

    2. Cet irréalisme a une conséquence : la sous-évaluation du déficit

    En effet, le différentiel entre votre prévision et la réalité qui se dessine a pour résultat une surévaluation des rentrées fiscales d’au moins 5 à 10 milliards d’euros ; ce qui amènera le déficit entre 55 et 60 milliards d’euros en 2009. Nous allons donc entrer dans la zone rouge des critères européens et approcher voire dépasser les 3%.

    Il n’est pas inutile de rappeler ici le partage des responsabilités entre l’ensemble des gouvernements qui se sont succédés depuis le dernier budget voté en équilibre, en  1980. Hélas, vous n’allez pas échapper à cette fatalité.

    3. Dans ce contexte, vos choix fiscaux sont d’autant plus critiquables


    Vous le savez : nous avons exprimé notre désaccord avec votre choix du « paquet fiscal ». Vous soulignez aujourd’hui, pour la regretter, la faiblesse de vos marges de manœuvre. Mais vous les avez vous-même anéanties en faisant le choix d’accorder prioritairement 17 milliards d’euros par an à une catégorie très limitée de nos concitoyens alors qu’il aurait fallu tourner ces crédits vers l’emploi. Vous avez donc commis, selon nous, une erreur économique, doublée d’une erreur sociale.

    Permettez à un parlementaire d’outre-mer, permettez au député de Mayotte, porte-parole d’une France lointaine mais viscéralement attachée à notre triptyque républicain, d’insister sur ce point : l’égalité républicaine, et notamment l’égalité devant l’impôt, la justice sociale, la justice fiscale, le sentiment que les efforts sont partagés équitablement sont des conditions absolues de la confiance de nos concitoyens vis-à-vis de leurs gouvernants, surtout en période de crise.

    Permettez-moi d’ailleurs, toujours en qualité de député de Mayotte, de souligner que cette année 2009 sera l’année d’un choix crucial pour l’avenir de ce territoire. En mars, nos compatriotes mahorais devront se prononcer sur leur avenir institutionnel et la transformation de Mayotte en un département, en un VRAI département, garant de cette égalité républicaine dont je parlais à l’instant. Je vous donne donc rendez-vous dans un an pour la discussion budgétaire d’une France qui, nous l’espérons, comptera alors dans ses rangs un 101e département.

    D’ici là, et pour conclure, nous serons attentifs à ce débat budgétaire pour 2009 et nous ferons des trois éléments que j’ai soulignés (prévision de croissance, déficit et justice fiscale) des critères déterminants de notre position au moment du vote.

  • Logement social, Denis Badré dénonce l'État scizophrène

    Badre.jpgDenis Badré, sénateur MoDem, est intervenu lundi dernier lors d'un débat sur le logement social. Il observe que même quand le foncier existe, nombre d'obstacles s'opposent à la mise en chantier de logement. Il prend l'exemple notamment de l'archéologie préventive. Sur le fond, son argumentation ne vise pas la nécessité d'un examen préalable des vestiges par des spécialistes, mais plutôt les déclarations d'intention qui ne sont pas suivies d'effets et qui au final bloquent tout.

    Les normes de compatibilité pour le logement ne doivent pas aboutir à des blocages parce qu'elles ont été établies pour faire des effets d'annonce, voilà, je crois, le sens de sa déclaration.

    «En dépit de la meilleure volonté du monde, les élus rencontrent souvent les plus grandes difficultés à lancer la construction de logements sociaux, surtout dans des zones sensibles. En tant que maire, j’en sais quelque chose !
    La plupart du temps, l’État est à l’origine de ces difficultés. Il m’est arrivé, un certain nombre de fois, de reprocher au préfet de réclamer la construction de logements tout en m’empêchant d’y procéder. Nous avons affaire à un État schizophrène qui, souvent fort légitimement, doit faire appliquer des lois dont les objectifs sont concurrents les uns des autres.
    Cet amendement, auquel tient beaucoup Daniel Dubois, élu de la Somme, concerne l’archéologie préventive. Notre collègue a noté que, tant dans sa ville d’Amiens que dans son département, riche en vestiges archéologiques, un très grand nombre de projets sont actuellement en attente, parce que les travaux de fouilles n’ont pas été lancés. Disant cela, je ne remets pas en cause la nécessité de ces derniers, mais il faut trouver une juste mesure.
    L’archéologie préventive souffre souvent d’un défaut de financement et d’un manque d’experts très spécialisés. Faute de tels experts et de financements, le temps passe et les projets ne voient pas le jour.
    Par conséquent, notre collègue Daniel Dubois propose que soit fixé un terme au-delà duquel le projet pourra être engagé, quand bien même les travaux de fouilles archéologiques n’auraient pas débuté.
    Je veux bien, madame la ministre, que le manque de foncier constitue un problème majeur. En l’occurrence, il y a du foncier, mais il n’est pas disponible. Il faut donc se donner les moyens de le rendre disponible lorsqu’il existe.
    M.  Repentin déclarait tout à l’heure qu’il fallait faire du « grenello-compatible ». Mais il faut aussi faire de l’agricolo-compatible, du scientifico-compatible et de l’archéo-compatible.
    Madame la ministre, pourriez-vous nous indiquer si la situation évoquée par M. Dubois est strictement locale ou si elle concerne l’ensemble du pays ?
    Le présent amendement a pour objet de mettre un terme à la période pendant laquelle la priorité est donnée à l’archéologie sur le logement social.»

    Denis Badré réagissait ainsi à un amendement du sénateur Nouveau Centre Daniel Dubois sur l'achéologie préventive : l'idée est que si aucune opération de fouilles n'a débuté dans les six mois suivant l'arrêté d'autorisation de fouilles, ce dernier soit levé.

    Pour ma part, je serais plus modéré que ces deux sénateurs, et je les mets en garde : il ne faudrait pas  prendre en otage l'archéologie préventive. Mais en revanche, le fait est que des moyens supplémentaires devraient être donnés à cette branche de l'archéologie afin qu'elle puisse remplir sa mission. Il y va de la conservation de notre patrimoine national. Cela dit, les lois ne doivent en effet pas aboutir à une situation de blocage.

  • Le MoDem à 8% aux Européennes ?

    Je ne sais pas d'où Christophe Barbier, journaliste à l'Express tient exactement son information, mais le fait est qu'il la tient : d'après des sondages que Nicolas Sarkozy aurait montré à Hervé Morin pour le dissuader de créer des listes Nouveau Centre aux Européennes, le MoDem serait aux alentours de 8% dans les intentions de vote, et le Nouveau Centre à 2-3% environ. En fait, en additionnant les deux, on retrouve la base électorale de l'UDF aux européennes précédentes, soit environ 12%.

    8%, c'est le score auquel nous semblons désespérément scotchés, au MoDem. Il nous faudra donc faire un gros effort pour convaincre plus largement, au-delà de notre base électorale.

    L'addition de ces deux scores me fait à nouveau regretter la funeste scission de l'UDF. Si ce parti n'avait pas éclaté en blocs distincts, et était parvenu à conserver son autonomie, de quel poids ne jouirait-il pas aujourd'hui !

    Le défi des démocrates, désormais, sera de populariser les problématiques qu'ils veulent amener dans la campagne et convaincre le grand public du bien-fondé des réponses qu'il leur apporte.

    A vrai dire, de source très bien informée, je sais que d'imminents évènement se préparent au MoDem sur le thème de l'Europe, et que la réflexion y est déjà bien avancé, mais...chhhhttt : je laisse le secret en suspens jusqu'à très bientôt...

  • Blogs politiques sur hautetfort

    Je consulte assez souvent les classements qu'hautetfort établit sur sa page d'accueil, et notamment celui des blogs les plus lus. S'il y a bien un constat qui me mortifie, c'est de réaliser que le blog politique le plus lu d'hautetfort est celui d'Yves Daoudal. Il figure constamment dans les dix premiers. Je ne viens qu'en second. Je remarque que nous sommes en fait très peu nombreux à disposer d'un certain lectorat. On me retrouve généralement dans les vingt blogs les plus lus, et dans les trente à quarante les blogs respectifs de Quitterie Delmas et d'Hervé Torchet, tous deux militants MoDem. Après, c'est le grand désert, et il faut aller jusqu'à la 100ème place environ, pour trouver le blog de Corine Lepage et celui de Pierre Catelan. Si l'on s'aventure jusqu'à la 300ème place, on trouve un certain nombre de blogs MoDem, quelques blogs PS, comme celui d'Elizabeth Guigou, deux ou trois blogs Nouveau Centre, et quelques blogs FN. L'UMP semble inexistante sur hautetfort.

    Au final, je dirais que la présence MoDem globale est plus forte sur hautetfort que celle des autres forces politques, mais, globalement, hautetfort ne semble pas vraiment être utilisé comme porte-voix par les militants, ou alors, ils ne parviennent pas à quitter le registre du blog relativement confidentiel.

  • Marielle de Sarnez exprime son avis sur le budget de Delanoë

    Sarnez.jpgConseil de Paris, débat sur les orientations budgétaires - Intervention de Marielle de Sarnez - Lundi 20 octobre 2008

    Merci Monsieur le Maire,
    Notre débat intervient dans un contexte de crise que tout le monde connaît : crise financière aujourd'hui et inévitablement crise économique et sociale demain. Absence de croissance, dégradation du pouvoir d'achat, PME en difficulté, augmentation du chômage : le prochain budget est-il à la hauteur de ces enjeux ? Voilà la seule question qui est posée.

    Vous nous proposez de soutenir l'effort d'investissement pour les transports, l'innovation et le logement. Tant mieux, cela va dans la bonne direction. Je veux m'arrêter une seconde sur la question du logement. Évidemment, nous devons soutenir l'objectif d'atteindre les 20 % de logements sociaux à horizon 2014. Mais dans le même temps, il serait bien que le gouvernement cesse de vouloir modifier l'esprit de la loi SRU.

    Mais je pense aussi que la Ville serait bien inspirée de construire davantage. Nous avons besoin de plus de constructions de logements sociaux pour soutenir un secteur d'activité qui en aura beaucoup besoin. Et au passage, je regrette que la Ville n'ait pas mieux anticipé en investissant davantage lorsque la croissance était là, et que les droits de mutation étaient importants. C'est dans ces moments-là qu'il faut investir massivement, me semble-t-il, pour mieux préparer l'avenir.

    Et enfin, je veux vous faire part de deux inquiétudes. Nous ne sommes pas dans des temps où l'on peut laisser filer sans risque les dépenses de fonctionnement, alors même que nos recettes – je pense notamment aux droits de mutation – vont diminuer considérablement. Et nous sommes encore moins dans des temps où les particuliers, les TPE et les PME, peuvent faire face à une hausse lourde de la fiscalité. Alors même que nos concitoyens connaissent des difficultés de plus en plus grandes et que les carnets de commande de nos entreprises se vident, ce n'est pas juste, ce n'est pas opportun et surtout ce n'est pas, me semble-t-il, la bonne réponse à la crise.

    Je forme le vœu que vous prendrez en compte ces inquiétudes.
    Je vous remercie de votre attention.

  • Mondialisation et Europe

    Cela faisait partie des propositions de François Bayrou pendant l'élection présidentielle : il est patent que Bayrou a été plus que prémonitoire, au regard des derniers évènement, mais, comme d'habitude, on croit Cassandre quand il est un peu tard...Ecoutons-le, c'est extraordinaire : tout du plan européen y est...

    « Le cadre européen nous rendra la souveraineté que nous avons perdue. »

    « La question du modèle économique de la planète est probablement l’une des plus brûlantes que nous aurons à traiter dans les décennies qui viennent. Les pays à haut niveau de protection sociale sont menacés par le vaste mouvement de délocalisations et de concurrence sans règle sociale ou écologique. Et des pays les plus pauvres de la planète, on s’en va, je pense évidemment au continent africain. Que voit-on aujourd’hui ? Des délocalisations d’entreprises qui vont chercher en Europe l’endroit où le social coûte le moins cher. Pour que le dumping social et les délocalisations ne soient pas demain la réalité dominante, il faut une harmonisation de nos règles sociales en Europe. Les marchés financiers sont volatils : on peut donner à l’Europe la capacité d’une réglementation plus serrée, de dire aux marchés financiers : ‘il y a une limite’. En face du crime organisé, des trafics internationaux, des mafias, nous organisons notre impuissance. Les Etats européens avec leurs frontières, leur droit pénal toujours différent de celui du voisin, leur police séparée, c’est une aubaine formidable pour les organisations criminelles. Songez que nous sommes incapables d’aller voir ce qui se passe dans un compte en banque dans un autre pays ! C’est de l’assistance organisée aux mafias. Seule l’échelle européenne permet de résoudre ces questions des migrations économiques, des stratégies monétaires, des régulations du capitalisme financier, de la défense de notre modèle de société ; de traiter les grandes questions du développement durable, du climat, du dumping écologique et du modèle économique de la planète. C’est la vraie vocation de l’Europe : nous rendre la souveraineté que nous avons perdue, que l’échelon national ne peut plus garantir. L’Europe s’affaiblit à voir ses membres jouer les uns contre les autres, par exemple par le dumping fiscal. Je prends l’engagement de tout faire pour changer cette situation. »

    J'inivte mes lecteurs à aller jeter un oeil sur le dernier article de Fred (Démocratie sans frontières) sur la crise : d'une part c'est grâce à cet article que j'ai retrouve ce discours de Bayrou (mais j'ai souvenir de l'avoir déjà cité ici, toutefois) d'autre part, Fred rappelle quelle était et est encore l'essence du projet démocrate : il mettait en avant la responsabilité individuelle dans l'économique et le social. L'UDF, qui a précédé le MoDem, proposait déjà dans ses commissions, des solutions jugées bisounourses par la gauche (préférant l'Etat) et la droite (faisant confiance à la main invisible du marché) et pourtant, les heures de crise que nous connaissons nous donnent raison, puisque les Etats appliquent ce que nous avions proposé...