Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le MoDem est un humanisme

Dans l'histoire de l'humanité, et particulièrement dans celle de l'Europe, s'il est une période qui a changé la face du monde, c'est celle de la Renaissance. Pour la première fois, ce n'était plus des instances supérieures qui préoccupaient l'homme mais l'homme lui-même. L'homme devenait le centre de l'univers et des préoccupations de l'homme.

Je ne sais pas si nous vivons une nouvelle Renaissance. Je ne le crois pas. En revanche, je tends à penser que le MoDem est le plus proche héritier de la tradition humaniste issue de la Renaissance, parce qu'il vise à faire de l'humain le centre de ses préoccupations, contrairement au Socialisme qui place l'idéologie au coeur de son action, et la droite néo-libérale qui fait des mécanismes mercantiles le moteur de l'activité humaine.

C'est en ce sens que François Bayrou renvoie dos à dos socialisme et capitalisme : ces deux doctrines comportent dans leur seul énoncé leur principal travers. Nulle part il n'y est question de l'humain.

Plus généralement, toute organisation politique qui s'efforce d'appliquer une idéologie à l'être humain ne peut se réclamer de l'humanisme. Aussi, bien que la gauche de la gauche brandisse souvent ce mot comme un étendard, elle n'est pas crédible. Pas plus qu'un Jean-Pierre Raffarin qui se croit humaniste parce qu'il croit à la responsabilité de la personne. Ceci n'est pas suffisant : la responsabilité de la personne, c'est une convergence possible entre les libéraux et les humanistes, mais cela ne suffit nullement à définir l'humanisme.

L'humanisme définit toute pensée qui met au premier rang de ses objectifs le développement des qualités essentielles de l'être humain. Se préoccuper avant tout de l'humain suppose une démarche pragmatique, tout à fait caractéristique de la vision démocrate. Si un service public de la Poste contribue à un développement plus harmonieux de la communication au sein de la société humaine, alors conservons un service public de la Poste. Mais, s'il faut que l'Etat soit prêt à garantir 300 milliards d'euros aux banques afin de leur redonner confiance, et, de ce fait, éviter une crise économique encore plus grave qu'elle ne se profile, alors votons cette mesure.

En toute chose, c'est d'abord l'intérêt de l'individu qui doit primer, et non la doctrine quelle que soit sa forme.

C'est en ce sens que je me reconnais, moi, dans l'humanisme de François Bayrou et du MoDem.

Commentaires

  • Fort intéressant, bien que je ne partage pas tout à fait ta définition de libéral et d'idéologie, ce qui me conduit à des conclusions légèrement différentes

  • en tant que modem et ancien de l'udf, je suis très perplexe à propos de ce discours qui rejette le socialisme, qui rejette le capitalisme, qui les met dos à dos et qui fait d'une valeur "l'humanisme" un nouveau concept politique. c'est très caricatural et un peu simpliste. de plus il n'y a rien de concret dans ce discours...

    une approche empirique de du 20 ème siècle fait que l'on doit prendre ce qu'il y a de mieux dans le socialisme et dans le capitalisme pour construire un projet nouveau.

    rien n'est noir, rien n'est blanc, ce n'est pas en rejetant éternellement la faute sur les autres que l'on va réussir à mettre tout le monde d'accord....

  • Pour ma part, je me réjouis de pouvoir résumer un engagement politique, philosophique, économique, social, européen et international, avec toutes les connotations historiques qu'il comprend, en un seul mot.

    Rien n'est blanc/noir en effet, mais le gris (couleur de mon blog, c'est pas pour rien) ne doit pas nous empêcher de nous définir et de permettre aux autres de nous identifier facilement. De même ce gris complexe (cf. matière grise), qui reprend des pans entiers du libéralisme, du socialisme, du capitalisme (etc.), quand cela est pertinent (empirisme), doit permettre de les dépasser, afin d'être en accord avec la complexité du monde actuel (des acteurs, des identités, des systèmes de gouvernance politiques et économiques croisés, des différentiations des niveaux de "développement", de l'information, etc.), et non réduire le débat (médiatiquement, politiquement) à la caricature de réflexion que sont devenues le néo-libéralisme, le néo-conservatisme, les néo-socialismes (par effet de polarisation politique post 2002 et 2007 en France), et l'altermondialisme.

    Mettre l'humain au centre de l'action, ce n'est pas la fin de la réflexion, ce n'est que le postulat de départ, qui permet de rendre cohérentes des propositions face aux crises du monde actuel, qu'elles soient financières, économiques, sociales, immobilières, alimentaires, énergétiques, ou environnementales.

  • mettre l'humain au centre de l'action, d'accord, mais c'est un vieux concept centriste développé par tous les partis centristes en Europe depuis le début du 20 ème siècle, que ces partis soient plutôt de centre droit ou de centre gauche. tous ces partis avaient(ont) comme valeur principale l'humanisme et se sont au fil de leur évolution( de façon schématique) soit orientés vers la la social-démocratie soit vers le social libéralisme.

    Un ancien, "très ancien" de l'udf qui se définissait comme centre droit, disait aussi qu'il se reconnaissait dans les idées de gauche et en particulier le socialisme car être "humaniste" c'est quelque part être de gauche......

    en ces temps houleux, ou tout le monde tire a boulet rouge sur les modèles économiques et veut les transformer je suis pour une approche analytique de la situation . Que l'on soit socialiste ou capitaliste tout le monde se retrouve dans la notion d'économie de marché.

    dès lors ne doit pas évoluer vers une adaptation de cette économie de marché à la mondialisation . Elle s'est développée de façon trop rapide sans que l'on ait pû ou voulu mettre au point une régulation qui allait de paire avec cette évolution....

  • Europium " tous les partis centristes en Europe depuis le début du 20 ème siècle, ... avaient(ont) comme valeur principale l'humanisme" : eh oui. François Bayrou puise donc là dans la plus pure tradition du Centre - ou des démocrates, le fondement philosophique de la démocratie étant également l'humanisme.

    Mais il n'y a pas si longtemps, François Bayrou jugeait le mot "humanisme" trop peu explicite, mobilisateur : tout le monde, remarquait-il, se dit humaniste. Cela a même été à un moment la ligne officielle de ... l'UMP.

    Pourquoi le terme redevient-il d'actualité ? Pourquoi François Bayrou a-t-il (à mon sens) le "nez" de le replacer au premier plan ? Parce que la crise financière démontre l'imposture de la droite quand elle assimilait "laisser faire le capitalisme de marché, renoncer à réguler des multinationales trop puissantes pour les États" et "humanisme (puisque tout le monde finira par profiter de la prospérité)"... La crise a démontré la déconnexion, ou la trop faible connexion, entre les mécanismes propres des marchés mondialisés, et le développement humain.

    L'humanisme redevient, je crois, une valeur audible et… tranchante par rapport à la vision capitaliste comme à la vision socialiste du monde.

  • Tous humanistes, du PS à l'UMP ? En effet ! Petite démonstration :
    site:u-m-p.org humanisme
    site:parti-socialiste.fr humanisme

    Maintenant, si l'on comprend bien en quoi le projet humaniste se démarque philosophiquement du projet capitaliste et du projet marxiste (ce qui, au passage, n'englobe pas tous les socialismes), j'attends de voir quel système concret proposera François Bayrou pour remplacer le capitalisme.

    http://politique.hautetfort.com/archive/2008/10/06/bayrou-capitalisme.html

  • @ Laurent,
    Merci de votre passage, je vous lis régulièrement, le savez-vous?

  • @Tous,
    Dois-je ré-ouvrir certains débats sur le centralisme tribunicien?
    Ou positionnement de certains sur la BNP? Fortis Dexia...

  • @Laurent,
    Avec plaisir.

  • Je retrouve avec plaisir les commentateurs Arnaud, Frédéric, Claudio,...

    Moi aussi cette période me fait penser à la Renaissance, avec l'humanisme, la mondialisation (découverte des nouveaux monde), la diffusion des connaissances et la communication grâce à internet (l'imprimerie), ouvrant une nouvelle ère et une rupture épistémologique.
    François Bayrou est le nouvel Henri IV, et moi, qui ai toujours été passionnée de cette période (j'ai pratiqué d'ailleurs le chant, la musique et la danse de la Renaissance), qui aime la musique de Caccini et les peintures de Botticelli, je me retrouve dans la nymphe de la toile "Primavera" qui distribue les fleurs du printemps sur le monde (à droite de l'image): http://www.abm-enterprises.net/artgall1/botticelli-primavera.jpg

    Je pense avoir vécu à la Renaissance dans une vie antérieure ...

  • Je complète mon commentaire précédent :
    C'est la nouvelle ère qui s'annonce avec l'Humanisme prôné par le Mouvement Démocrate qui me fait penser à la Renaissance. Nous en sommes encore au "Moyen-Age" avec le néo-capitalisme, encore à l'ère matérialiste ... Mais on sent ce courant démocrate et humaniste qui monte, y compris aux Etats-Unis avec Barack Obama. François Bayrou en est un précurseur en France, en Europe.

  • @Marie-Anne,

    Cela peut etre un angle de vision,
    Henri IV, pourquoi cet homme a-t-il été si particulier? Certainement l'existence des fors bien antérieure,a favorisé l'émergence de cet homme l'a faconné d'une certaine manière.
    Cette région de France a toujours connu des hommes d'exception, Gaston Phébus, Henri IV, Bernadotte , Louis Barthou, et bien d'autres encore...

  • Les fors:
    http://www.persogeneal.fr/index.php?Itemid=26&id=15&option=com_content&task=view
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fors_de_B%C3%A9arn
    http://www.lebearn.net/fors.html
    Petites pages d'histoire, pour mieux comprendre...

  • @ Laurent de Boissieu : François Bayrou n'a jamais parlé de supprimer l'entreprise ou le capital, ou de passer à un modèle soviétique ou autarcique ou que sais-je encore. Voir son programme de 2007 ("social-économie"), très axé sur la promotion de l'esprit d'entreprise.

    Le capital a sa place dans l'ordre de la société, comme le travail, comme le service public, comme le territoire, comme le savoir, etc. : c'est l'un des ingrédients nécessaires de toute production.

    Ce que François Bayrou attaque de front, c'est l'idéologie capitaliste, c'est-à-dire, me semble-t-il, le fait de

    a) croire que plus le capital est libre de ses actes, mieux ça ira pour la collectivité (p.ex. "compter sur l’intérêt des établissements de crédit pour protéger les actionnaires", Greenspan),

    b) l'entreprise capitaliste donne un modèle auquel toute production doit se conformer (p.ex. "gérer l'État comme une entreprise"…).

    Dans la social-économie vue par François Bayrou, l'entreprise capitaliste est l'une des formes de production, avec d'autres, et toutes sont responsables devant chaque individu (salarié, client, etc.) et devant la collectivité (intérêt général).

Les commentaires sont fermés.