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Modem - Page 60

  • L'Europe ignore sa culture

    Je reviens à nouveau sur la problématique de la culture européenne : ce qui me frappe, c'est l'absence de projet en Europe sur ce sujet. La culture ne représente que 0.03% du budget européen. Et ces 0.03% ne financent que des programmes de découverte réciproque des cultures européennes. Je ne crois pas qu'il y ait une volonté sciente de laisser la culture de côté au sein des commissions et du Parlement européens, mais je crois plutôt qu'ils ne savent pas comment faire.

    Dire ce qu'est la culture européenne, c'est un enjeu fondamental, car cela permet d'établir pas uniquement sur des bases mercantilistes les raisons pour lesquelles l'Europe va accepter une nation plutôt qu'une autre en son sein. Cela contribue à permettre de dire si la Russie, la Turquie, par exemple, sont européennes ou non. Cela permet également de contingenter le raisonnement géostratégique réduit à lui-même. Je ne dirais pas que cette question apporte LA réponse à toutes les autres, mais elle est fondatrice à plusieurs titres.

    C'est un sac de noeud qu'il n'est pas aisé de démêler. Est-il pertinent ou non, par exemple, de chercher le plus petit dénominateur commun aux cultures européennes ? Comment définir une culture européenne, et j'emploie bien ici "une" dans sa catégorie grammaticale d'article indéfini.

    Un article de wikipedia tente de sérier sans prétention, mais avec rigueur ce qui contribue à définir une culture européenne. Il n'y a pas de réponse mais des élements avec leurs limites : prégnance de l'indo-européen (mais pas seulement) dans les langues, culture politique et juridique commune issues du droit romain et de la philosophie grecque, fonds mythologique gréco-latin dans l'art européen, par exemple.

    Il appartient au Mouvement Démocrate, et, je l'espère au Parti Démocratique Européen ainsi qu'à l'ADLE de s'emparer de cette problématique tout à fait centrale, et abondamment négligée par les autres partis européens, ou, tout du moins, réduite aux poncifs qu'un Charles Courtel dénonce à juste titre.

     

     

  • Crise financière : un sénateur MoDem écoute l'avis d'une militante !

    Jegou.jpgAlors ça, cela me fait vraiment très plaisir : qui a dit que les sénateurs ne nous écoutaient pas et ne nous lisaient pas, nous autres militants démocrates ?

    Lisez plutôt :

    Voici ce que Jean-Jacques Jégou, Sénateur MoDem a dit lors d'une séance publique du Sénat le mercredi 08 octobre dernier :

    Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, au cours de son intervention, M. Woerth a évoqué « des pratiques qui n’auraient jamais dû exister ». Au cours des vingt dernières années, les marchés ont subi une triple évolution caractérisée par la déréglementation, la désintermédiation et le décloisonnement.

    Une nouvelle logique financière s’est instaurée, caractérisée par la globalisation. Celle-ci a favorisé le financement des entreprises et de l’économie, mais, contrairement à la logique industrielle, la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment la priorité donnée à la rentabilité immédiate, la valeur spéculative divergeant parfois de la réalité économique.


    La sophistication des marchés financiers s’est considérablement accrue. Nous sommes donc passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leurs risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises, des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux, de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des quotas d’émission de CO2, des variations de taux, se négocient comme des marchandises, le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble mais du résultat de spéculations. De nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués, comme les opérations de LBO à effet de levier, les nouveaux produits de titrisation ou les CDS – credit default swaps. Ces produits structurés sont d’une telle complexité qu’ils en deviennent opaques pour le commun des mortels et – pire ! – également pour ceux qui sont chargés de leur commercialisation. On en vient à ignorer ce qu’on acquiert exactement !

    Parallèlement, je voudrais vous interroger, monsieur le ministre, sur les nouvelles normes comptables qui ont été imposées. Comment se fait-il que l’Union européenne, et donc la France, ait été aussi apathique pour favoriser une autorégulation des marchés financiers et du système bancaire, où l’efficacité et la stabilité de la profession reposent sur des codes de bonne gouvernance – la compliance – et des normes comptables internationales inspirées des normes américaines, l’IFRS ? Ces nouvelles normes d’origine anglo-saxonne ne vont-elles pas au bout du compte aggraver durablement cette crise ? Les normes généralisées du mark to market visent à valoriser les actifs et les passifs des institutions financières au prix de marché, ce qui a renforcé la volatilité de leurs comptes. Ainsi – et nous en sommes arrivés là aujourd’hui –, lorsque le marché interbancaire est bloqué et que les prix s’effondrent anormalement, de façon temporaire ou sous l’effet d’une spéculation, la banque peut se trouver en défaut, avec un besoin de liquidité pour couvrir la perte, temporaire ou supposée, mesurée à l’instant T. Or, le marché étant moutonnier, la moindre rumeur relative à un problème de liquidité est interprétée comme un potentiel problème de solvabilité, avec le risque de ne pas pouvoir honorer le remboursement de la dette…

    Et maintenant, comparez avec le début de l'excellent billet de Marianne Kraft que j'avais repris ici :

    Une nouvelle logique financière s'est instaurée, se traduisant au-delà des aspects géographiques, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de « globalisation » financière que simplement de mondialisation. Cette globalisation financière a favorisé le financement des entreprises, de l’économie, mais contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment cette tendance, la priorité donnée à la rentabilité immédiate, à court terme, notamment car la valeur des flux futurs anticipés est évaluée en valeur nette présente, raccourcissant ainsi le temps d’un point de vue financier. Cette valeur tient compte aussi de la probabilité d’envol des taux et des cours ou de défaillance des acteurs impliqués, donc d’une valeur spéculative parfois divergeant de la réalité économique.


    - la sophistication des marchés financiers s'est considérablement accrue, permettant un libre accès aux capitaux, une désintermédiation des acteurs entre les investisseurs et les emprunteurs de capitaux au travers des bourses et du marché. Les actions, obligations et créances négociables, ainsi que les nouveaux instruments financiers de dérivés de taux ou d’actions, se sont progressivement substitués aux traditionnels crédits pour subvenir au financement de l’économie et les crédits sont eux-mêmes devenus négociables, « titrisables », transformés en titres, accentuant la volatilité des marchés, leur sensibilité aux variations d’aléas externes. Les banques sont devenues aussi  des « brokers de dettes ». Nous sommes passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit (dont la rentabilité était évaluée sur un long terme) à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leur risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises (fonds d’investissement), des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux ou de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des variations de taux, se négocient comme des marchandises. Le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble, mais de résultats de spéculation, d’anticipation du prix futur, accentuant les tendances haussières ou baissières et amplifiant les variations de cours et se propageant entre secteurs et entre instruments financiers.

    - de nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués.
    Citons quelques exemples :
    - La multiplication des opérations de LBO à effet de levier (« Leveraged Buy Out»), visant à faire acheter sans recours (avec prise de risque très limitée) une entreprise par un fonds spéculatif, sponsor financier, en finançant le rachat de l’entreprise par un emprunt gagé sur les actifs de l’entreprise, puis offrir une perspective d’amélioration de la rentabilité par restructuration, délocalisation, changement du management, en vue de revendre l’entreprise en faisant une plus-value (d’où l’intérêt de viser un profit à court terme) ;
    - Les nouveaux produits de titrisation (« securitization » en anglais), technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lequel il n’y a pas véritablement de marché, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs « titrisés », sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations.
    -
    Les CDS (Credit Default Swaps ), permettant d’acheter et de vendre du risque sur un acteur, une entreprise, ou un ensemble d’entreprises.


    Pour ceux qui veulent comparer toutes les interventions et l'article de Marianne, il suffit de poursuivre la comparaison avec les interventions de Jean-Jacques Jégou.

    C'est une excellente nouvelle, car cela prouve que nos sénateurs sont à l'écoute de notre blogosphère et parviennent à identifier et à reprendre les analyses les meilleures pour les intégrer dans leurs propres analyses. Ainsi, le lien est-il établi entre la base et le sommet. Je ne suis pas du tout certain que les autres partis politiques puissent en dire autant !

     

  • La Marseillaise est dépassée, je vote pour Lamartine !

    Le débat est survenu dans les commentaires de mon billet précédent, la Marseillaise sifflée. Un intervenant trouve cet hymne vieillot et particulièrement agressif. En fait, je juge les paroles ridicules et dépassées , et enfin, en contradiction flagrante avec nos idéaux. Quant au sang impur qui devrait abreuver nos sillons, il ouvre la porte aux interprétations les plus hasardeuses.

    Alphonse de Lamartine a écrit une Marseillaise de la Paix superbe : je vais la citer ici. Je suis très favorable à ce que l'on adopte son texte, bien plus poétique et pacifique. De plus, au titre de mon engagement politique, j'en serais d'autant plus fier que je considère Alphonse de Lamartine comme l'un des pères de la Démocratie chrétienne et sociale, dont le MoDem est justement l'un des héritiers. Il reste à trouver bien sûr la musique adaptée, à moins que le poème de Lamartine ne s'adapte à la musique actuelle, mais je suppose que des tentatives ont été faites déjà.

    J'ajoute que la version de Lamartine est d'autant plus heureuse qu'elle s'adapte particulièrement bien à l'amitié franco-allemande.

    Je serais enchanté qu'une initiative parte de plusieurs blogs démocrates, mais pas seulement, les blogs de droite et de gauche sont les bienvenus, afin de promouvoir cette alternative.

    Roule libre et superbe entre tes larges rives,
    Rhin, Nil de l’Occident, coupe des nations !
    Et des peuples assis qui boivent tes eaux vives
    Emporte les défis et les ambitions !
    Il ne tachera plus le cristal de ton onde,
    Le sang rouge du Franc, le sang bleu du Germain;
    Ils ne crouleront plus sous le caisson qui gronde,
    Ces ponts qu’un peuple à l’autre étend comme une main!
    Les bombes et l’obus, arc-en-ciel des batailles,
    Ne viendront plus s’éteindre en sifflant sur tes bords?;
    L’enfant ne verra plus, du haut de tes murailles,
    Flotter ces poitrails blonds qui perdent leurs entrailles,
    Ni sortir des flots ces bras morts? !

    Roule libre et limpide, en répétant l’image
    De tes vieux forts verdis sous leurs lierres épais,
    Qui froncent tes rochers, comme un dernier nuage
    Fronce encor les sourcils sur un visage en paix? !
    Ces navires vivants dont la vapeur est l’âme
    Déploieront sur ton cours la crinière du feu? ;
    L’écume à coups pressés jaillira sous la rame ;
    La fumée en courant lèchera ton ciel bleu.
    Le chant des passagers, que ton doux roulis berce,
    Des sept langues d’Europe étourdira tes flots,
    Les uns tendant leurs mains avides de commerce,
    Les autres allant voir, aux monts où Dieu te verse,
    Dans quel nid le fleuve est éclos.

    Roule libre et béni? ! Ce Dieu qui fond la voûte
    Où la main d’un enfant pourrait te contenir,
    Ne grossit pas ainsi ta merveilleuse goutte
    Pour diviser ses fils, mais pour les réunir? !
    Pourquoi nous disputer la montagne ou la plaine? ?
    Notre tente est légère, un vent va l’enlever? ;
    La table où nous rompons le pain est encor pleine,
    Que la mort, par nos noms, nous dit de nous lever? !
    Quand le sillon finit, le soc le multiplie ;
    Aucun œil du soleil ne tarit les rayons ;
    Sous le flot des épis la terre inculte plie :
    Le linceul, pour couvrir la race ensevelie,
    Manque-t-il donc aux nations ?

    Roule libre et splendide à travers nos ruines,
    Fleuve d’Arminius, du Gaulois, du Germain? !
    Charlemagne et César, campés sur tes collines,
    T’ont bu sans t’épuiser dans le creux de leur main.
    Et pourquoi nous haïr, et mettre entre les races
    Ces bornes ou ces eaux qu’abhorre l’œil de Dieu? ?
    De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? ?
    Sa voûte a-t-elle un mur, une borne, un milieu? ?
    Nations, mot pompeux pour dire barbarie,
    L’amour s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas? ?
    Déchirez ces drapeaux?; une autre voix vous crie :
    «?L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie ;
    La fraternité n’en a pas? ! ?»

    Roule libre et royal entre nous tous, ô fleuve !
    Et ne t’informe pas, dans ton cours fécondant,
    Si ceux que ton flot porte ou que ton urne abreuve
    Regardent sur tes bords l’aurore ou l’occident.
    Ce ne sont plus des mers, des degrés, des rivières,
    Qui bornent l’héritage entre l’humanité? :
    Les bornes des esprits sont leurs seules frontières? ;
    Le monde en s’éclairant s’élève à l’unité.
    Ma patrie est partout où rayonne la France,
    Où son génie éclate aux regards éblouis !
    Chacun est du climat de son intelligence? ;
    Je suis concitoyen de tout homme qui pense? :
    La vérité, c’est mon pays? !

    Roule libre et paisible entre ces fortes races
    Dont ton flot frémissant trempa l’âme et l’acier,
    Et que leur vieux courroux, dans le lit que tu traces,
    Fonde au soleil du siècle avec l’eau du glacier?!
    Vivent les noble fils de la grave Allemagne? !
    Le sang-froid de leurs fronts couvre un foyer ardent?;
    Chevaliers tombés rois des mains de Charlemagne,
    Leurs chefs sont les Nestors des conseils d’Occident.
    Leur langue a les grands plis du manteau d’une reine,
    La pensée y descend dans un vague profond? ;
    Leur cœur sûr est semblable au puits de la sirène,
    Où tout ce que l’on jette, amour, bienfait ou haine,
    Ne remonte jamais du fond.

    Roule libre et fidèle entre tes nobles arches,
    Ô fleuve féodal, calme mais indompté? !
    Verdis le sceptre aimé de tes rois patriarches :
    Le joug que l’on choisit est encor liberté.
    Et vivent les essaims de la ruche de France,
    Avant-garde de Dieu, qui devancent ses pas !
    Comme des voyageurs qui vivent d’espérance,
    Ils vont semant la terre, et ne moissonnent pas?.?.?.
    Le sol qu’ils ont touché germe fécond et libre?;
    Ils sauvent sans salaire, ils blessent sans remord?:
    Fiers enfants, de leur cœur l’impatiente fibre
    Est la corde de l’arc où toujours leur main vibre
    Pour lancer l’idée ou la mort? !

    Roule libre, et bénis ces deux sangs dans ta course ;
    Souviens-toi pour eux tous de la main d’où tu sors :
    L’aigle et le fier taureau boivent l’onde à ta source ;
    Que l’homme approche l’homme, et qu’il boive aux deux bords !
    Amis, voyez là-bas? ! - La terre est grande et plane? !
    L’Orient délaissé s’y déroule au soleil? ;
    L’espace y lasse en vain la lente caravane,
    La solitude y dort son immense sommeil !
    Là, des peuples taris ont laissé leurs lits vides? ;
    Là, d’empires poudreux les sillons sont couverts :
    Là, comme un stylet d’or, l’ombre des Pyramides
    Mesure l’heure morte à des sables livides
    Sur le cadran nu des déserts? !

    Roule libre à ces mers où va mourir l’Euphrate,
    Des artères du globe enlace le réseau? ;
    Rends l’herbe et la toison à cette glèbe ingrate? :
    Que l’homme soit un peuple et les fleuves une eau !
    Débordement armé des nations trop pleines,
    Au souffle de l’aurore envolés les premiers,
    Jettons les blonds essaims des familles humaines
    Autour des nœuds du cèdre et du tronc des palmiers !
    Allons, comme Joseph, comme ses onze frères,
    Vers les limons du Nil que labourait Apis,
    Trouvant de leurs sillons les moissons trop légères,
    S’en allèrent jadis aux terres étrangères
    Et revinrent courbés d’épis !

    Roule libre, et descends des Alpes étoilées
    L’arbre pyramidal pour nous tailler nos mâts,
    Et le chanvre et le lin de tes grasses vallées ;
    Tes sapins sont les ponts qui joignent les climats.
    Allons-y, mais sans perdre un frère dans la marche,
    Sans vendre à l’oppresseur un peuple gémissant,
    Sans montrer au retour aux yeux du patriarche,
    Au lieu d’un fils qu’il aime, une robe de sang?!
    Rapportons-en le blé, l’or, la laine et la soie,
    Avec la liberté, fruit qui germe en tout lieu?;
    Et tissons de repos, d’alliance et de joie
    L’étendard sympathique où le monde déploie
    L’unité, ce blason de Dieu !

    Roule libre, et grossis tes ondes printanières,
    Pour écumer d’ivresse autour de tes roseaux? :
    Et que les sept couleurs qui teignent nos bannières,
    Arc-en-ciel de la paix, serpentent dans tes eaux !

  • Que faire en Afghanistan ?

    Très intéressant billet sur le blog du Gaulois à propos de l'Afghanistan. Il observe avec justesse, à partir d'un article du Washington Post, que le changement de pouvoir en Amérique va entraîner un vide stratégique pendant 6 bon mois au moins. Dans ces conditions, il n'était guère pertinent d'annoncer l'envoi de troupes supplémentaires là-bas alors que nous ne savons pas ce que nous allons y faire. Il suggère donc la mise en place d'un conseil stratégique inter-alliés pour définir les lignes directrices des actions à suivre.

    Pour ma part, si j'ai constaté que les députés avaient fini par se remuer à propos de l'Afghanistan, je continue à déplorer l'absence d'un vrai débat de fond sur nos objectifs stratégiques en Afghanistan.

    Une fois encore, je redirige vers l'excellent site, souvent précurseur, de Quindi, puisqu'il a analysé en janvier 2008 le programme de Barack Obama pour la politique étrangère.

    Je constate, une fois encore, que les seules pistes de débat ouvertes sur ce conflit sont également chez lui, il avait écrit une note à ce sujet le 05 avril dernier. J'avais d'ailleurs essayé de traiter quelques aspects de son très approfondi billet. Pour moi, je persiste à penser que l'on me vole le débat parlementaire auquel j'aurais droit. Seulement, la faute n'en est pas seulement au gouvernement, mais aussi à l'Opposition, qui n'a cherché, sur ce sujet, qu'à adopter des postures plutôt que de lancer le débat...

    Je suis déçu également du peu de réactions des dirigeants officiels du MoDem sur ce thème, et plus généralement d'absence de réflexions sur la géostratégie. Je sais que l'on ne peut être partout en même temps, mais à l'heure prochaine des élections européennes, nous n'éviterons pas de devoir nous poser un certain nombre de questions sur notre doctrine.

  • Plan européen : prudence de Marielle de Sarnez

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem a apprécié ainsi, lundi, le plan européen : « Quand l'Europe agit de façon coordonnée et concrète, c'est évidemment une bonne chose. On verra dans les jours prochains si cette mobilisation européenne sera de nature à mettre un terme aux désordres financiers».

    «Ensuite, il faut voir si ce plan est de nature à faire face aux problèmes de l'économie réelle: les prévisions de croissance sont extrêmement faibles pour 2009, les carnets de commandes des PME sont vides, on va avoir une augmentation du chômage, on aura la question des déficits à combler».

    «L'Europe a enfin commencé d'agir, sous la contrainte de la crise. Il va falloir que demain on continue de le faire et qu'on ne retombe pas dans le chacun pour soi».

    Marielle fait bien d'être prudente. Mais je crois tout de même que cette réaction est très salutaire. Il reste maintenant à gérer notre propre situation franco-française. Il y a tout de même une question qui me taraude, dans ce plan : d'où va sortir exactement l'argent, en France, qui va garantir le crédit inter-bancaire ?

  • Cantonale partielle à Sarcelles, les résultats...

    Bon, après une recherche assez longue, j'ai enfin trouvé les résultats du MoDem à Sarcelles. Je crois qu'on a du boulot avant de pouvoir s'implanter un jour là-bas. Hélas...

    Résultats du 1er tour :

    I : 13841 ; V : 2797 ; Exp : 270 ; Abst : 79,79%

    Mme Nathalie Bellity (DVG) 5,07 %  (137 voix)
    M Farid Berhal (PCF) 8,81% (238 voix)
    M Jean-Michel Cadiot  (MoDem) 3,48 % (94 voix)
    M Fabrice David (divers écologiste)
    M Rosan Hurtus (PRG) 2,52 % (68 voix)
    M Jacques Kas (UMP) 21,85 % (590 voix)           BAL
    M Youri Mazou-Sacko (PS) 40,33 % (1089 voix) BAL
    M Alexandre Simonot (FN) 7,78 % (590 voix)
    Mme Nathalie Ternus (DVG) 6,41 % (173 voix)

  • On nomme un Monsieur Abeille au gouvernement

    Nous avions été quelques uns , parmi les militants MoDem,à nous émouvoir du sort des abeilles en mai, juin et juillet derniers : je viens d'apprendre l'excellente nouvelle de la nomination d'un Monsieur Abeille ! Le député Martial Saddier vient de rendre un dossier complet sur les abeilles et les pollinisateurs sauvages. En voici la synthèse. Je ne sais pas quel rôle exact nous avons joué, nous autres blogueurs démocrates qui nous sommes mobilisés en même temps pour ces insectes, mais je suis très heureux du résultat final, qui est sans doute la conséquence de plusieurs actions simultanées.

    Les Abeilles font la une de toutes les actualités ! Monsieur Jean-Pierre Comparot est chargé de coordoner ce sujet et, désormais, est l'interlocuteur de référence sur tout ce qui concerne les abeilles et la pollinisation.

    Pour ceux qui aiment ces petites bêtes, la mise en place d'un BTS apicole devrait se mettre en place prochainement. J'ai adoré la fin de la synthèse du rapport de Martial Saddier :

    - Enfin, la France pourrait jouer le rôle de «sonneur d'alerte» concernant l'affaiblissement des colonies d'insectes pollinisateurs à travers la planète.
    Aussi, il conviendrait de fédérer les différents instituts de recherche afin d'arrêter un programme européen et mondial de recherche pour l'abeille.
    Cette démarche pourrait déboucher à terme sur une identification particulière de l'abeille et de son rôle fondamental dans le monde, à travers par exemple un classement au patrimoine Mondial de l' UNESCO
    .

    Mille fois oui, évidemment. Il faut aller en ce sens. La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Continuons, nous autres démocrates et amis des abeilles, à être vigilants.


  • Cafards en mouvement

    J'ai une annonce à faire au monde entier, qui me regarde très certainement d'ailleurs : avec quelques amis, nous avons décidé  de fonder une mouvance au sein du MoDem. Après avoir longuement hésité sur notre nom (nous avons aussi pensé à Cloportes en Mouvement ou encore Punaises en Mouvement) nous avons finalement choisi comme symbole le cafard. En effet, ce grâcieux insecte est la quintescence d'une vie en symbiose réussie avec l'être humain, même si ce dernier ne veut pas l'admettre. Ne vient-il pas aimablement et sans que l'on ne lui ait rien demandé nettoyer les déchets de nos belles demeures ? Je pense ce malheureux insecte victime de préjugés et de traitements injustes. En ce sens, ce symbole nous convient donc bien. Nous appelons d'ailleurs notre bien-aimé parti frère, Construire en Mouvement, à se joindre à nous. Faut dire qu'ils ont de la suite dans les idées, les frérots : ils ont réussi à infiltrer la liste de Christelle, aux dernières élections départementales du MoDem à Paris. Ah ça, pour ça, ils sont forts, je trouve. Mais bon, chhhhhhhtttt, ne dites rien à Christelle, il ne faudrait pas qu'elle s'en aperçoive...Ils devraient trouver un autre nom ; je ne sais pas, moi...SRAS en mouvement, peste en mouvement ou choléra en mouvement, bref, quelque chose qui évoque la propagation pour bien faire passer l'idée de mouvement quoi...J'ai vu qu'Erik Le Rouge, le chef suprême des frérots prenait tout plein de photos le jour de l'élection...Très bonne idée, comme ça ils pourront nous prêter leurs fichiers ! Tiens, on va demander à Edvige (une nouvelle militante de chez nous) de les appeler pour un petit emprunt...Nous aussi on veut avoir nos fiches ! Comme ça, le jour où on aura enfin réussi à réformer le MoDem, on saura enfin qui envoyer en camps...en camps de vacances, hein, bien sûr !...Ce sont des terrains qu'on a loués en Sibérie et où les gens s'amusent super-bien en travaillant ! Rien de tel pour se requinquer !

    Bon ben voilà, je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Nous on aurait bien voulu infiltrer la liste de Marielle, de notre côté, mais, les sa...pards ! Ils ont flanqué du répulsif anti-vermine partout.

    Bon, en tout cas, n'hésitez pas à nous rejoindre, hein, suffit d'écrire à Edvige. On a un signe de reconnaissance : on lève le poing en l'air pour se reconnaître. Et pour les fiches, ben, on les met dans un petit livre rouge très pratique à conserver sur soi.

    Allez, à la r'voyure les aminches !

    NDLR : Je me suis retenu, mais là, ça me démange depuis trop longtemps ! Cela fait bien deux semaines que j'ai écrit ce billet, et je ne le publiais pas en me disant qu'il fallait que j'évite la provoc gratuite, mais  le dernier billet du Crapaud du Marais a libéré mes dernières réticences :-D

    Comme j'ai tout de même quelques bons amis au sein de la tendance du MoDem que je vise, ils me pardonneront par avance.

  • Non à l'union nationale de François Fillon

    François Bayrou a refusé l'union nationale proposée par François Fillon, et il a bien fait. Je ne vois aucune raison de l'accepter. En revanche, j'en vois plein de la refuser ! Hors de question de participer à un gouvernement qui navigue à vue en économie, prend des mesures sur le vif et toujours pour répondre à l'opinion, persévère dans l'erreur par de coûteux cadeaux fiscaux qu'il eût mieux valu réserver aux entreprises innovantes et exportatrices, laisse courir les déficits, fiche ses citoyens et expulse ceux des autres dans des conditions parfois indignes, reçoit les pires dictateurs de la planète avec un tapis rouge et se prosterne devant les tyrannies.

    Pas une réforme de fond digne de ce nom ou presque en une année et demi, et une grave absence et de clairvoyance, et de courage politique. Décidément, c'est NON, et sans doute NON pour longtemps. Et j'ai de fortes présomptions de penser que cet avis est partagé par nombre de cadres, de militants et d'élus du MoDem.

  • Jean-Marie Beaupuy écrit à Nicolas Sarkozy

    Voilà la lettre de l'euro-député MoDem Jean-Marie Beaupuy à propos du maintien de Strasbourg comme siège du parlement européen :

    Monsieur le Président de la République,

    En septembre, notre Parlement européen vient de tenir deux sessions plénières exceptionnelles à Bruxelles en raison de l’effondrement du plafond du Parlement de Strasbourg.

    Vous n’ignorez pas qu’il y aurait 80% des députés européens favorables au maintien de cette situation et qu’en outre une pétition en ce sens a déjà recueilli plus d’un million de signatures.

    Bien sûr les Traités en vigueur obligent au maintien du siège à Strasbourg, mais cette disposition légale va être de plus en plus difficile à tenir face aux pressions générales.

    Par ailleurs, le Traité de Lisbonne, dont nous souhaitons la mise en application dès 2009, doit pouvoir naturellement être complété par une nouvelle organisation des institutions européennes.

    Comme je l’indique dans mon article publié le 23 septembre 2008 dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, doit-on regrouper l’ensemble des institutions à Bruxelles, avec la quasi certitude d’accentuer le réflexe anti-Bruxelles de l’ensemble des Européens et de leurs représentants, ou doit-on imaginer et mettre en place une nouvelle organisation pour l’ensemble des institutions (dont la Banque Centrale Européenne, la Cour de Justice des Communautés européennes, les agences exécutives de la Commission européenne ...) actuellement réparties dans une vingtaine d’Etats membres ?

    Il parait bien évident que l’éclatement actuel de ces multiples organisations ne peut en aucune manière apporter une réponse satisfaisante à la nécessaire efficacité de notre Europe face aux enjeux actuels et à venir.

    Dans le cadre de la Présidence Française de l’Union européenne, et avant que les campagnes électorales du premier semestre 2009 n’offrent aux détracteurs du Parlement européen de Strasbourg l’occasion de campagnes agressives, je me permets d’en appeler à votre intervention.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’hommage de mon profond respect,

    Jean Marie BEAUPUY Député européen Conseiller Municipal de la Ville de Reims