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Bayrou - Page 5

  • Boycotter les marques qui proposent des vêtements "islamiques" ? Absurde.

    J'avoue avoir connu Élizabeth Badinter nettement mieux inspirée. Voyons : elle suggère de boycotter les marques de vêtements qui proposent des tenues islamiques, c'est à dire conformes aux canons des régimes intégristes et autoritaires. Je pense qu'Élizabeth Badinter fait une très grande erreur d'analyse.

    Si la mode s'en mêle, particulièrement les créateurs, je peux lui garantir que ce ne sera pas le rigorisme qui va gagner...

    Le principe moteur de la mode et des marques, c'est de toujours pousser à la singularité (en apparence, tout du moins) et pour cela, elles doivent tôt ou tard se démarquer. En réalité, si les religieux acceptent la venue des modes chez eux, en Iran, en Arabie Saoudite, ailleurs, ils creuseront leur tombe, et on ne peut que s'en réjouir.

    François Bayrou, et je salue sa grande sagacité, s'est fait manifestement la même réflexion que moi, bien qu'en termes moins directs.

    «Il y a des moments où j’ai l’impression qu'en Occident, nous ne regardons que nous-mêmes. Il y a des centaines de millions de femmes dans le monde qui vivent selon les coutumes qu’on appelle l'islam, ou islamique - je ne sais pas si les deux mots on le même sens. Elles vivent comme ça dans leurs sociétés à elles. Eh bien, que la mode s’y intéresse, comment voulez-vous que ça ne soit pas le cas ? Du fait que la mode s’y intéresse, peut-être y a-t-il une ouverture, une autre manière de voir les choses ? Quelque chose qui n’est plus seulement dans l’enfermement ? Moi, c’est une polémique que je ne comprends pas bien

    Franchement, on ne saurait mieux dire.

    Les marques ne sont pas irresponsables, elles sont futées et s'engouffrent dans le moindre espace de liberté pour faire leur commerce. Le mauvais signe, ce n'est pas quand la mode s'en mêle, c'est au contraire quand elle disparaît.

  • Peu importent les chances de Bayrou pour 2017, Jean Lassalle

    J'ai pris connaissance de la prise de position de Jean Lassalle à propos de François Bayrou et de l'élection présidentielle de 2017. Je ne suis pas d'accord avec lui, ou du moins, que très partiellement.

    Comme Jean Lassalle, j'aurais souhaité que François Bayrou se présente, même si Alain Juppé est candidat.

    Je sais que François Bayrou se dit qu'Alain Juppé est un homme qui peut rassembler et que c'est un modéré. Sans doute. Mais en termes d'idées, cet homme-là ne me convainc pas, bien loin de là. Je ne lui pardonne toujours pas son quasi-satisfecit donné à la gauche pour les réformes menées à l'Éducation Nationale et son absence d'engagement à défaire tout ce que la gauche a fait. Et il n'y a pas que ça. Sa promesse de réaliser 100 milliards d'euros d'économie est ridicule. Il n'y parviendra évidemment pas. Ce qu'avait proposé Bayrou en 2007 et 2012, de stabiliser en dépense publique en euro courant, est clairement la seule solution viable. Les entreprises privées, elles-mêmes, ne parviennent jamais à réduire leurs dépenses. Elles les limitent, et, quand vraiment elles réduisent la voilure, c'est qu'elles vont mal parce qu'elles commencent à vendre leur patrimoine...

    Dans le cas où François Hollande et Nicolas Sarkozy représenteraient la droite et à la gauche, il faut absolument que Bayrou soit là. Je ne sais pas s'il a une chance d'être élu, mais il faudra tout faire pour que cela soit le cas, parce que la France, dans cette hypothèse, courra un danger mortel si Hollande ou Sarkozy sont au second tour. Ils sont tellement détestés que Marine Le pen aurait alors une véritable fenêtre de tir pour l'emporter. Et même si ce n'est pas le cas, qu'Hollande ou Sarkozy parviennent à la battre de justesse, comment pourront-ils gouverner, avec près des 3/4 des Français qui ne leur reconnaîtront aucune légitimité ? Le seul espoir, ce sera Bayrou. 

    Dans tous les cas de figure, les modérés doivent trouver une expression politique, il n'y a pas que la seule question de la modération ; il y aussi les idées qui sont véhiculées. 

    Personne d'autre que Bayrou ne porte les idées qu'il propose pour la France. Je peux en reprendre les lignes directrices ici :

    1. Le développement de la fabrication française et plus largement la relance de l'industrie en France. Pour ce faire, quelques axes : a) la consommation citoyenne b) l'accroissement des marges par réduction des charges c) le développement de services associés aux produits. Sur ce troisième axe, Bayrou a d'autant plus raison qu'un jour la robotisation pourrait mettre d'accord toutes les mains d'oeuvre ouvrières par obsolescence (de la main d'oeuvre, pas des robots !).

    2.Corollairement, le développement de circuits courts et propres, les uns allant souvent avec les autres. L'agriculture biologique est évidemment au premier rang pour intégrer cette nouvelle organisation économique, d'autant qu'elle favorise et respecte l'exploitation familiale et l'agriculture raisonnée.

    3. Un État facilitateur. A l'origine, c'est une idée de Marielle de Sarnez, son bras droit. Il s'agit de ne plus penser l'État comme un obstacle mais au contraire comme une institution qui aplanit les angles et facilite tant la vie quotidienne des citoyens que celle des entreprises. Cela suppose une simplification des strates administratives mais aussi juridiques.

    4.Une Éducation qui assure l'accès à l'excellence sur tout le territoire et ne verse dans aucune forme d'idéologie. Les idées intéressantes doivent remonter du terrain, pas descendre du ministère. Tout l'inverse de ce qu'ont fait Luc Châtel, Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, les trois derniers ministres de cette institution. Cela suppose entre autres de rétablir la situation de l'allemand, du latin et du grec ancien.

    5.Le principe de subsidiarité : il consiste à réserver à l’échelon supérieur uniquement ce que l’échelon inférieur ne pourrait effectuer que de manière moins efficace. La déclinaison nationale, c'est une décentralisation digne de ce nom (elle n'a jamais été faite) et sa version européenne, c'est un vrai fédéralisme. Le traité de Lisbonne, comme celui de Maastricht avaient consacré ce principe, mais avec une limitation trop importante puisqu'il ne valait que pour les compétences partagées. Je pense qu'il faudrait élargir le concept et revoir les compétences de l'Union européenne et des échelons inférieurs, la première donnant la fâcheuse impression de chercher à donner des ordres aux seconds...

    6.En parlant d'Europe, sa démocratisation est une revendication de Bayrou et Marielle de Sarnez. Pas d'Europe qui tienne sans l'assentiment des peuples, pas d'assentiment des peuples sans expression démocratique. Le Parlement européen doit devenir l'organe souverain de l'Europe et être élu au suffrage universel direct à la proportionnelle. Et l'Europe doit également élire au suffrage universel direct un Président.

    7.Il y a sous toutes ces lignes une pensée sous-jacente forte :  l'existence d'une intelligence collective (celle des citoyens) spontanément capable de s'organiser, en corps intermédiaires façon Montesquieu, ou en réseaux libres, et, ce, sans l'État ou autorité coordinatrice. Les associations de consommateurs, wikipedia, les SCOP, certains labels (Max Haavelar en sont les témoins. De ce point de vue, il y a une certaine forme de convergence entre les Bayrou et les libéraux (pas tous). On trouve bien la pensée qu'il y a une primauté de l'individu sur l'État, mais cette primauté n'aboutit pas nécessairement à l'individualisme ou à l'égoïsme. Et l'intelligence collective est possible parce que  chaque individu répond de ses actes. Elle est également possible parce que dans l'optique de Bayrou, le spirituel commande au politique et pas l'inverse. Ce n'est pas un hasard s'il considère la culture comme l'arc-boutant de son édifice politique. Tous ceux qui ont quelques notions de ce qu'est le personnalisme ne manqueront pas de constater une parenté  entre la pensée de Bayrou et les fondamentaux de cette doctrine politico-philosophique. 

     

  • Face au complotisme, le projet salvateur et si particulier de Bayrou

    Notre société souffre de plusieurs maux, mais à mon sens, le plus dévastateur d'entre eux, c'est le complotisme et sa soeur jumelle, l'irresponsabilité. Quand j'analyse le développement du djihadisme, je vois bien qu'il ne serait pas possible pour lui de prospérer sans ce terreau fertile en maux les plus funestes. Le complotisme s'alimente de deux fécondes nourrices que sont la paranoïa et l'irresponsabilité. Plutôt que de saisir son sort à bras le corps, on préfère voir le mal chez l'autre, ailleurs, quitte à l'inventer de toutes pièces. L'antisémitisme se développe sur la même base et avec lui son avatar, l'anti-sionisme et les discours anti-israéliens qui l'accompagnent. Le Juif devient la cause universelle du mal. De sinistres individus tels que Soral ou Dieudonné en font leur beurre. Le Front National  retire de larges bénéfices de ce principe actif, mais pas seulement : la propagande d'États importants en fait le fond de son commerce, Russie en tête pour citer un exemple édifiant.

    Le coup de gueule de Périco Légasse me gêne par exemple à plus d'un titre. C'est devenu un lieu commun que d'accuser la classe politique d'avoir conduit la France là où elle en est. Oh, je ne l'excuse pas bien sûr, mais j'aimerais rappeler que la France, c'est nous ! Oui, Nous, les citoyens français. Notre pays est aussi ce que nous en faisons. C'est la facilité de trouver les causes de tous nos maux chez autre que soi-même.

    Que fait chacun d'entre nous pour s'améliorer, favoriser ses proches et aider son pays ? Qu'elle est loin la pietas  chère aux anciens Romains qui ne félicitaient de héros que ceux qui s'étaient voués au Bien commun ! Où sont-elles les sagesses pratiques antiques, stoïcisme, épicurisme dont l'individu était l'objet principal et l'idéal moral par l'action le vecteur principal ?

    J'ai aimé le Bayrou de 2012 parce qu'il a amorcé un projet fondé sur l'action personnelle. Il eût fallu qu'il poursuivît dans cette voie. Deux choses me plaisaient dans son discours : a) la volonté de ne pas accuser le mondialisme, l'Europe, une communauté ou qui que ce soit de nos maux b) l'idée que chacun d'entre nous pouvait agir concrètement. Ainsi, le développement de la consommation made in France est l'expression de cette manière bien plus intelligence de penser l'action politique. Il ne s'agissait plus de théories mais de choses concrètes : nous voulions que nos emplois restent en France ? Il fallait acheter des produits fabriqués en France, dans ces conditions.

     Il faut aller plus loin et ne pas avoir peur de mettre les Français face à leurs contradictions : nous aspirons à l'emploi, à l'aisance sans effort personnel. Je ne parle pas de l'antienne sur le travail tout sauf convaincante que l'on  chantonne sur tous les tons à droite mais du pouvoir économique personnel dont nous disposons. 

    Notre porte-monnaie nous permet d'acheter éthique, fair trade, biologique, bien-être animal, local et français. Oui, nous le pouvons, alors pourquoi ne le faisons-nous pas ? Pourquoi ne pensons-nous jamais à nous améliorer nous-mêmes avant de vouloir "changer la société" ? Changer la société, c'est un projet complètement dépassé. Aujourd'hui, le salut de la société passe par chacun d'entre nous. Changeons-nous nous-mêmes !

    J'ai bien aimé Bayrou pour cela. Je crois que François Fillon tient un discours de responsabilité également, mais il existe une différence majeure avec Bayrou : il ne promet que des larmes et du sang. C'est une sorte de Père Fouettard quand Bayrou est le porteur d'un projet d'espoir (d'où le titre de son livre, d'ailleurs).

    J'analyse l'échec du MoDem 2007-2014 par l'arrivée massive de nouveaux militants fonctionnant à l'ancienne. Le plus effarant, c'est qu'ils ne s'en soient pas rendus compte ! Tous, ils ont aspiré à la reconnaissance personnelle, aux postes, aux honneurs, aux titres, à changer la société. C'était la valse des egos. Très peu ont vu le caractère philosophique et très particulier de la démarche de Bayrou. Le pompon, cela a été les auto-moteurs, devenus une force de contestation au lieu de constituer cette élite militante autonome à laquelle aspiraient François Bayrou et Marielle de Sarnez. Au fond, c'est cela qu'ils aiment, je crois : des militants adultes. «Responsable», «adulte», «libre», ce sont des mots que j'ai souvent entendu Marielle de Sarnez prononcer, elle qui partage avec François Bayrou la conviction que nous sommes fondamentalement libres de nos choix.

    J'ai été scié et déçu que les Libéraux ne comprennent pas cette démarche dont ils auraient pu s'emparer le moment venu. Au contraire, en 2012, ils ont meuglé avec les veaux de gauche "au nationalisme" quand Bayrou a promu le Made in France. Depuis, tout en conservant une parenté de pensée avec les libéraux français, j'ai un peu pris mes distances. Je trouve qu'ils pèchent à peu près autant que les communistes et l'Étatisme dont ils dénoncent avec constance les méfaits, en tenant un discours 100% idéologique et dogmatique. Dommage pour eux.

    Je crois profondément que Bayrou doit reprendre son programme de 2012 et achever ce qui a été initié : construire un projet de société organisé tout entier autour de l'individu et de son pouvoir. Je pense qu'un nouvel humanisme, ce serait cela. Si nous devions parfois partager quelques points communs avec les Verts (détestables par tous les autres aspects) c'est ce goût pour la responsabilité. Malheureusement, les Verts limitent cette vision à certains aspects de l'écologie, et encore. Ils aiment beaucoup interdire, ces amis du "il est interdit d'interdire"...

    Oui, je crois que proposer l'alternative que je discerne dans le projet de Bayrou est souhaitable dans notre société. Je crois enfin qu'il ne s'agit pas de verser dans l'individualisme, mais, bien au contraire, de favoriser l'intelligence collective, spontanée. Les individus, quand on les laisse libres, qu'on les informe et qu'on leur donne les moyens d'interpréter le monde, sont capables de s'organiser. Bayrou cite souvent le projet Wikidedia qui l'impressionne beaucoup. Eh bien ce que je proposer, c'est de wikipédier notre société et d'accepter les décisions des Français pourvu qu'ils en assument les conséquences. A nous, les politiques responsables, de les leur montrer, de les leur expliquer, de proposer, et, aux Français d'interpréter et de faire leurs choix.

  • Le FN est-il aux portes du pouvoir ?

    Je suis les sondages et la montée en puissance depuis longtemps déjà et je vois bien que ce que j'ai prophétisé se concrétise, désormais. Ce qu'indiquent les dernières études d'opinion c'est que le Front National devient capable de remporter des duels de second tour à grande échelle. C'est un basculement probablement irréversible et très instructif en vue de la prochaine présidentielle.

    Je réitère ma mise en garde : je suis convaincu que Hollande ou Sarkozy perdront contre Marine Le pen s'ils l'affrontent à la prochaine présidentielle. Hollande (ou Valls) est déjà donné perdant dans les derniers sondages. Sarkozy jusqu'ici l'emportait, mais c'est sans compter la détestation dont il fait l'objet à gauche et le siphonnage de ses voix par le FN. En pleine campagne, avec l'agitation qui le caractérise, je crains fort qu'il ne perde pied d'autant qu'il est comptable au moins autant que Hollande à la France de la situation dans laquelle elle est aujourd'hui.

    Je suis très sceptique devant la popularité de Juppé. Toutes les personnalités politiques qui ne s'expriment que peu ou ne prennent pas de position tranchée publiquement, en entrant dans le débat politique, sont populaires.

    Que va-t-il se produire quand il va devoir entrer en campagne ? Son livre de cet été augure très mal de ce que cela va donner. On voit qu'en matière d'éducation, c'est le de "gauche-like". Je pense que ce ne sera pas le seul domaine où il ne sera guère innovant. La posture du vieux sage n'est pas une garantie de représentation. Pour moi, il ne tient pas la route.

    Il y en a qui pourrait vraiment faire échec à Marine Le pen, c'est Bayrou. Mais à un certain nombre de conditions.

    Bayrou est un homme positionné dans le débat politique. On sait qu'il a des avis tranchés et exprimés, chose importante en politique. C'est également le seul à s'être emparé d'un thème "national" pendant la dernière présidentielle et à pouvoir parler de la nation sans qu'on le soupçonne de chercher à récupérer l'électorat du Front National. On le sait sincère, c'est très important.

    L'obstacle principal, c'est son absence de troupes. Pour que les centristes puissent espérer survivre il leur faut se ranger derrière un leader charismatique qui a fait ses preuves. Seul Bayrou peut assumer ce rôle. L'UDI doit comprendre qu'il faut en finir avec les rancoeurs du passé et que dans l'adversité, il faut se serrer les coudes entre modérés. Le bon sens serait de se rallier à Bayrou sans condition et de le soutenir désormais.

    Ce ne sera pas encore suffisant. Le programme de Bayrou a besoin d'un sérieux dépoussiérage. J'écoute de temps en temps les élus du MoDem et le Béarnais et je le dis sans ambages : ils tournent en rond. Ils tiennent le même discours depuis 2007 sur l'union, les guerres ineptes des camps et cetera. Le tourne-disque est rayé depuis un moment, il faut changer de refrain.

    Il faut définir un nouveau programme, prenant ses racines dans l'ancien, capable de parler d'identité et de nation avec intelligence. Cela, seul Bayrou sait le faire vraiment. Ce programme doit être lié à l'Europe, mais, au sujet de cette dernière, il faut cesser de faire des concessions et repousser avec force, désormais, tout ce qui n'est pas démocratique, tout ce qui s'apparente à une oukaze venue du haut. Le programme européen du centre est donc à repenser également et ne peut plus se satisfaire de co-gestion.

    Bref, il faut avoir un discours fort, honnête, intelligent et innovant. Bayrou est capable de tout cela. La tache est difficile, mais il faut bien penser qu'en face, il y a les menteurs (Socialistes, Les Républicains) et les fous furieux (Nationalistes)...

  • En 2017, seul Bayrou pourrait sauver la France d'un grand danger

    Nul n'est prophète en son pays, je me le dis souvent. Malgré tout, je me risque à à la parole oraculaire.

     Tout comme Bayrou, je pense que Sarkozy éliminera Juppé à la primaire des Républicains, et je fais la même analyse que le Béarnais. Il s'appuiera sur l'aile dure, qui sera la plus motivée, pour assurer son succès. Par ailleurs, Juppé est certes apprécié à gauche et au centre mais pour gagner, il faut d'abord rassembler son camp. Sarkozy et Chirac ont toujours appliqué cette tactique, tout comme Mitterrand. Jospin n'y est pas parvenu en 2002 et cela lui a coûté cher.

    Je crois que la classe politique et la sphère médiatique ne mesurent pas suffisamment le degré d'exaspération d'une large partie des Français. Les cotes de popularité n'en rendent pas compte. Ce que je pense, c'est que Marine Le pen sera au second tour, et ça, cela ne surprendra personne, mais également qu'elle gagnera contre Hollande ou Sarkozy s'ils représentent la gauche et la droite. Sarkozy mesure mal la déception qu'il a engendrée dans les classes populaires qui votent à droite, et à gauche, les plus modestes sont de plus en plus près à passer avec armes et bagages du côté de Marine Le pen, qui tient à cet effet un discours très habile.

    En 2017, seul un candidat centriste ou proche du centre peut battre Marine Le pen, et encore, il faudra qu'il ait une vraie notoriété. Le seul homme qui pourrait être en position d'y parvenir, c'est Bayrou.

    Ce n'est pas un hasard si des députés frondeurs socialistes commencent à exprimer à voix haute ce qu'ils se disaient à voix basse. Il ne s'agit pas de proximité idéologique, mais d'honnêteté, d'idées et de compétence.

    On sait Bayrou honnête, juste, proche des classes populaires et des petits. C'est un homme droit qui dit par avance ce qu'il va faire. On le sait attaché aux choses fortes, à l'école, à la solidarité nationale sans assistanat, et à l'union plus que tout. Il rejette avec force ce qui divise et s'est toujours gardé de toutes formes de stigmatisation envers qui que ce soit, pauvres, migrants, enseignants, riches ou banquiers. 

    Il s'en est toujours gardé car plus que tout, il juge qu'il n'est pire poison que la division. Et franchement, quand on constate les effets des guerres civiles dans les régions ou le chaos s'est installé, on ne peut que lui donner raison. Quand on commence à monter les gens les uns contre les autres, à jeter l'opprobre contre quelques uns en raison de leurs croyances, appartenance ethnique ou profession, on injecte le plus mortel des poisons.

    Bayrou est le seul à penser et agir ainsi en France. Pas de mépris ni de double discours chez lui. Il est attentif aux craintes de chacun qu'il ne réduit pas à du populisme ou du corporatisme.

    C'est à mon avis le seul candidat qui pourra réaliser l'union. Ceci ne signifiera pas que tout le monde sera d'accord avec lui, mais on aura confiance en lui.

     Bayrou est, je le pense sincèrement, la dernière chance de la démocratie dans notre pays.

  • L'école avec Bruno Lemaire encore plus nulle que celle de la gauche !

    Si Juppé a réussi à faire presqu'aussi misérable et minable que la gauche avec ses propositions sur l'Éducation, Lemaire fait encore mieux puisqu'il fait carrément plus nul. J'ai lu l'entretien qu'il a donné à Libération, datant du mois de mai dernier.

    Pourquoi ce type-là a-t-il fait circuler une pétition contre la réforme de Najat Vallaud Belkacem ? Jamais je ne la signerai. Ses propositions font le tour de force d'offrir une infra-école, sorte de niveau de survie pour monde post-apocalyptique.

    C'est ça qui fait peur : l'école de la gauche, c'est de la merde, mais celle de la droite, c'est carrément de la chiasse. Entre Chatel, Lemaire et Juppé, notre Éducation Nationale n'a pas plus d'avenir sur le côté droit de l'échiquier que sur son côté gauche.

    Le collège de Lemaire, c'est un collège à quatre disciplines, voire cinq, tout le reste étant en option. Plus de langue vivante 2, plus de technologie, de musique, d'arts, et j'imagine plus de latin ni de grec, nécessairement en concurrence avec le reste.

    Au fait, plus de langue vivante 2 donc plus de bilangue, forcément. Ce n'était pas la peine de hurler au loup à la disparition programmée de l'allemand.

    Dans le paysage politique français, je n'ai repéré que Bayrou et Mélenchon (et le Front de Gauche avec lui) à faire preuve encore d'ambition pour l'école. Du côté du Front National, c'est simple, il semble que le collège et le lycée n'existent pas. Il n'y a rien, absolument rien dans le programme de ce parti sur le secondaire. A vrai dire, il n'y a pas grand chose en général sur l'Éducation Nationale. Je pense que c'est un sujet qui n'intéresse pas le Front National. Il n'y a pas grand chose non plus chez Dupont-Aignan, mais, à la lecture de ses interventions, on peut quand même supputer qu'il ne verserait pas dans le pédagogisme idolâtre et garantirait une école publique de qualité.

    Je n'évoque pas l'UDI car je n'ai jamais entendu ce parti énoncer autre chose que des platitudes sur l'Éducation Nationale et je le soupçonne fort d'épouser les idées les plus idiotes en vogue : celles que véhiculent des organismes comme l'OCDE ou quelques commissaires bruxellois convertis plus ou moins fraîchement à la pédagogolâtrie idéologique.

    Récapitulons : sur l'école, il n'y a que trois thèses : a) celle de Bayrou, b) celle de Mélenchon (et du Front de Gauche) et c) celle de l'UMP(enfin, des Républicains, pardon), des écolos (j'ai oublié d'en parler mais c'est du PS-like), des Socialistes et de l'UDI qui disent peu ou prou la même chose.

  • Bayrou face aux cervelles viciées de la sphère médiatique

    J'ai observé avec satisfaction que Bayrou a critiqué l'absence de projet éducatif d'Alain Juppé, ou, plus exactement, son imitation servile de celui de la gauche.


    François Bayrou : la tentation d'une... par Lopinionfr

    Ce qui est triste, c'est que la sphère médiatique et ses journalistes sont incapables de s'imaginer qu'un individu puisse avoir des convictions. Je connais bien Bayrou et je sais très bien qu'il est sincèrement horripilé par les épouvantables réformes de la gauche depuis qu'elle est au pouvoir, particulièrement la dernière. Chez les journalistes, on y voit immédiatement une quasi-déclaration de candidature pour 2017. Ces gens-là sont incapables de penser la politique autrement qu'à l'aune de la soif de pouvoir et ils projettent leur vision du monde constamment sur Bayrou.

    C'est insupportable parce que cela rend le débat d'idées impossible et entache chaque déclaration de soupçons et de procès d'intention. La sphère médiatique tue le débat chaque fois qu'il est possible à de très rares exceptions près.

    Bravo François Bayrou, vous, au moins, de garder vos convictions et d'élever le débat.

  • Errare humanum est, sed persevare Diabolicum, Najat !

    Elle est incroyable Najat Vallaud-Belkacem. Sa réforme à la noix fait le plein contre elle et elle en rajoute une couche avec un pseudo-rétropédalage.

    François Bayrou a crié un peu vite victoire pour le latin et le grec. Pour l'instant, le compte n'y est pas, et, comme le disait à juste titre Laocoon, prêtre d'Apollon à Troie, timeo Danaos et dona ferentes. 

    Et puis ce n'est pas fini. Najat et ses sbires pédagogols ne sont toujours pas revenus sur leur décision imbécile et crétine de supprimer les classes bilangues. L'allemand n'est donc pas sauvé.

    Il faut d'ailleurs préciser que toutes les langues vivantes perdent des heures d'enseignement, passant en-dessous de la trois heures par semaine.

    C'est étrange, je ne voyais pas, à l'origine, Valls et Hollande pédagogolâtrisés dans le domaine de l'Éducation. Comme quoi, on peut se tromper. A vrai dire, j'avais entendu quelques âneries tout de même de la part de Valls, mais venant de Hollande, je suis plus surpris.

    Certaines voix bien informées me font savoir que le projet de Najat était en fait dans les cartons de cet abruti prétentieux de Peillon. Cela ne m'étonne pas. Bien le genre d'idées à la con qu'il peut porter.

    Au passage, quand je considère les soutiens de cette réforme de merde, je retrouve tous les "progressistes" à la c... dont le MoDem s'était rapproché en 2009. J'ai détesté cet épisode et j'avoue que l'image que j'avais de mon parti a définitivement viré (en mal) à cette époque.

    J'observe que sur cette réforme, seul Bayrou est audible et compréhensible. Je n'ai strictement rien compris à ce qu'a raconté Marc Fesneau. Je ne sais pas si c'est un problème de retranscription, mais j'ai beau m'échiner à tenter de donner un sens à ce paragraphe, rien ne vient.

    Je pense que, y compris à gauche, il y a une question sur cette réforme des collèges, parce qu’elle est confuse, au-delà d’être jargonnante et de blablater pour ne rien dire et sur un certains nombre de thèmes que sont ce qu’on appelle « les humanités » pour faire un peu savant, en tout cas les langues anciennes sont l’affaire des classes bilingues, et sur l’affaire de l’Histoire, ce sont des choses très symboliques, on a l’impression que l’on a marché sur la tête et que au motif qu’il faudrait niveler, on nivelle plutôt vers le bas, et tout cela n’est pas compréhensible sur des affaires d’Histoire, moi je ne comprends pas la façon dont on compte enseigner l’histoire, en sortant un peu de la chronologie, en disant il faut en faire une épopée, on décide de faire l’impasse sur certains thèmes et pas sur d’autres, tout cela est un peu bâclé.

    Comprends rien. Je crois discerner que Marc n'est pas vraiment favorable à la réforme, mais il faudrait formuler les choses plus clairement, parce que là...

    Cela dit, j'ai été un peu injuste en disant que seul Bayrou était audible sur le sujet. Entre le début et la fin de mon article, je viens de prendre connaissance de la réaction de Marielle de Sarnez, et je la trouve très pertinente. Elle a d'ailleurs assez bien résumé la mauvaise foi socialiste et ce qu'il eût été fondé de faire en étant honnête (mais les Socialistes ne le sont pas) :

    Oui, c’est une mauvaise réforme parce que son inspiration n’est pas fondée, son inspiration n’est pas juste. Si on prend l’exemple des classes bilingues : il y a 18 % d’élèves dans les classes bilingues – alors si on est un bon ministre de l’éducation nationale, qu’est-ce que l’on devrait se dire ? On devrait se dire « Il y a 18 %, c’est insuffisant, donnons l’excellence à tous ! Comment faire en sorte que la plupart des élèves puissent bénéficier demain des classes bilingues ? ». Au contraire, on dit « non, il n’y en a que 18 % donc on va supprimer les classes bilingues »

    J'ajoute que Valls emporte la palme du faux-cul en tentant de faire passer pour un clivage gauche-droite ce qui est simplement une bourde monumentale de son gouvernement et de sa ministre. Je me posais pas mal de questions sur ce gars-là depuis quelque temps, mais là, il vient juste de marquer une longue série de mauvais points à mes yeux.

  • Bayrou, un homme de culture à la Mairie de Pau

    Quand je vois les premières réalisations de François Bayrou dans sa ville, je me dis que les Palois ont bien de la chance. 

    Pas de goût superficiel pour les paillettes, si propre à nos maires d'île de France, édile parisienne en tête, mais, au contraire, de la culture sur le fond.

    Le voilà à présider des rencontres littéraires puis à étendre l'ouverture des médiathèques. N'est-ce pas lui qui propose à l'école des beaux arts de loger au-dessus du Musée des Beaux-arts dans une ancienne bibliothèque ? 

    Il trouve même se place dans l'actualité littéraire puisque cet abruti de Houellebecq l'imagine en dirigeant de premier plan dans son livre imbécile, Soumission, dans lequel il imagine la France dirigée par une fraternité musulmane.

    Quand Bayrou rend visite à des maires proches, s'il y a un centre culturel, on peut être sûr qu'il y viendra.

    C'est quand même autre chose qu'un Wauquiez qui se vantait en public de fréquenter des sites pornographiques.

    Puisque nous nous approchons de Noël et bientôt du Nouvel An, je me permets de formuler le voeu qu'un jour cet homme-là arrive aux affaires dans notre pays. 

    Cela nous ferait un sacré changement d'air.

  • Bayrou et le barrage de Sivens : le ton juste.

    Ce que j'aime chez Bayrou, c'est qu'il ne me déçoit jamais. Depuis que je le suis je ne l'ai jamais entendu céder une seule fois aux sirènes de la démagogie ou à la facilité. Dans toutes les situations où il est tentant d'appuyer là où ça fait mal simplement pour mettre en difficulté l'adversaire, Bayrou, lui, choisit toujours d'élever le débat.

    J'ai apprécié à sa juste valeur ses prises de position sur le barrage de Sivens. Il a jugé, à raison, indécent d'exploiter dans un sens ou dans l'autre le décès dramatique de Rémi Fraisse. Il a eu le courage de dire clairement que le Ministre de l'Intérieur ne pouvait être tenu pour responsable de ce décès et il observe, une fois encore avec hauteur que la plupart de nos précédents responsables à ce poste ont essayé de trouver un équilibre (et il n'est pas facile !) pour empêcher les désordres sans dégâts matériels et accidents humains. C'est aussi mon sentiment. 

    Je ne connais pas vraiment la situation locale alors il m'est difficile de me prononcer, mais j'observe que tous les élus locaux des environs étaient favorables au barrage. 

    Comme l'observe très justement Bayrou, il semble que des décisions politiques ne puissent plus s'exécuter sans générer automatiquement de la violence, fût-elle d'une minorité. Je le rejoins encore quand il analyse que « l’ensemble de nos mécanismes de décision et d’action est à revoir parce qu’il est désespérant pour le citoyen d’avoir des décisions jamais suivies d’effets sur aucun sujet». Mais j'y ajouterais autre chose : il y a un vrai problème de confiance. Décideurs, maîtres d'ouvrage et et bâtisseurs sont joints par des liens inextricables qui fleurent bon le conflit d'intérêt. Et quand des études d'impact sont réalisées, on a le sentiment qu'elles atterrissent dans la poubelle car elles ne sont suivies d'aucun effet. A quoi sert-il d'interroger les gens si c'est pour ne finalement pas tenir compte de leurs avis ?

    Je me trompe peut-être, mais j'ai le sentiment que l'habitude de s'asseoir sur l'avis de ceux qu'on consulte finit par générer de l'énervement et des tensions. Ceci ne signifie pas que tout projet doit être bloqué à la moindre consultation, mais que les différents acteurs doivent jouer cartes sur table.