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Bayrou - Page 6

  • Le paradoxe Hollande

    La principal défaut de la politique d'Hollande, c'est son absence de lisibilité. Je ne dis pas qu'elle n'a pas de ligne directrice, mais je ne la vois pas. Notamment, je ne parviens pas à déterminer s'il s'agit d'une politique de l'offre ou non.

    Je me demande si elle finira par produire des effets. Si cela devait être le cas, le paradoxe serait que ce serait la droite qui en profiterait.

    Pour qu'une politique de l'offre porte ses fruits, il faut quelques années. Hollande aurait dû se lancer dès 2012. Il a perdu beaucoup de temps. 

    Ce qui m'inquiète,  c'est que Valls applique en partie la politique que le MoDem aurait certainement pu mener. Or, quand je considère le soutien à cette politique, je me dis qu'il n'y a peut-être pas de majorité possible dans l'opinion pour la promouvoir.

    Je distingue toutefois Bayrou du MoDem. Je pense que son spectre en termes d'attraction est bien plus large que celui du MoDem. Le MoDem, on peut le dire sans trop se tromper, ce sont essentiellement des sociaux-libéraux auxquels se sont alliés quelques démocrate-chrétiens et quelques libéraux. 

    Le social-libéralisme peut difficilement devenir majoritaire dans un pays, mais, associé à la démocratie-chrétienne et aux libéraux, il peut constituer un courant significatif. Trop à gauche, le MoDem n'est jamais parvenu à s'extraire des limites du social-libéralisme et à attirer notamment les démocrate-chrétiens encore très nombreux à l'UMP.

    Pour revenir à Valls, j'ai lu sa déclaration de politique générale mais je ne saurais quoi en penser. Comme elle est générale, justement, elle ne comporte pas grand chose de précis. Il y a un aspect qui semble abandonné et que je regrette : il n'est plus question de la production française. J'ai parfois l'impression que Hollande a nommé Montebourg au "redressement productif" pour le piéger à grands coups de moulinets grand-guignolesques et qu'il n'y a jamais cru un seul instant, estimant que l'évolution vers les services est inéluctable en France. 

    Je suis convaincu du contraire.

    Je pense qu'une activité industrielle de qualité est possible. Je crois que les garanties, la durabilité et les services associés sont un nouvel eldorado que nous n'exploitons pas, parce qu'une part croissante de Français commence à se lasser du consumérisme et de la casse matérielle qui y est associée. 

    On dit que des biens durables sont chers. C'est faux. Un bien durable coûte moins cher que trois biens éphémères. Et dans bien des domaines, ils sont produits en France. 

    Je suis loin, par ailleurs, d'être convaincu par ce que propose l'opposition. J'en parlerai dans un billet prochain.

     

  • Valls, Rebmasen, Cazeneuve, faites ce en quoi vous croyez, les gars !

    J'entends les récentes sorties de plusieurs ministres du gouvernement Valls avec étonnement. J'approuve ce que disent Rebmasen, Cazeneuve et Valls. Mais, tant que cela ne demeure que des paroles, ce n'est pas crédible. Puisque vous pensez ce que vous dites, les gars, allez-y ! Liquidez les mensonges d'Hollande et une bonne fois pour toutes et tenez la ligne social-démocrate vers laquelle vous semblez vouloir infléchir votre action. J'ai lu, comme d'habitude, une brassée de bêtises plus crasses les unes que les autres sur la ligne prétendûment libérale du gouvernement Valls. Arrêtons de dire des bêtises : si elle devenait ne serait-ce que social-démocrate, voire social-libérale, ce serait déjà beau. Ils me font rigoler, ceux qui parlent d'austérité. Ça se voit qu'ils ne savent pas ce que c'est l'austérité...Pour l'instant, on n'en est même pas à équilibrer nos dépenses courantes et les missions de l'État n'ont pas été redéfinies. Je ne parle même pas des collectivité locales dans lesquelles les dépenses somptuaires flambent (et les impôts locaux avec)...

    Oh, bien sûr, les Socialistes continuent de pécher par nombre de travers. Avec Taubira, leur politique pénale est plus laxiste que jamais. Ils n'ont toujours pas liquidé les imbéciles pédagogolâtres et larmoyants qui les conseillent dans le domaine éducatif et ils ont toujours une totale absence d'idées pertinentes en économie, notamment sur les questions de production (J'ajoute que Montebourg ne comprenait absolument pas les enjeux des délocalisations : il essayait de sauver des emplois foutus au lieu de chercher à créer des emplois indélocalisables*).

    Mais, au moins, s'ils pouvaient faire passer en actes ce qu'ils disent sur l'immigration, l'assouplissement des 35 heures (mais pas leur suppression, contrairement à la droite, j'en trouve le principe positif du point de vue de notre civilisation) et l'entreprise (mais ne pas confondre mantras et actes et se souvenir que l'entreprise ce sont aussi des investisseurs lassés d'être taxés jusqu'à la moëlle quand ils récupèrent des dividendes), ce serait un début.

    A vrai dire, ce que j'entends à l'UMP est tellement effarant d'imbécilité et de dogmatisme, ce que dit l'UDI, tellement inaudible, qu'en l'absence d'une candidature Bayrou en 2017, sous réserve que les Socialistes (pas leurs frondeurs) assument ce qu'ils pensent vraiment, je pourrais envisager un vote de 1er tour pour cette gauche-là, pour la première fois depuis bien longtemps.

    Le problème, c'est que Hollande boira le vin qu'il a tiré jusqu'à la lie. Quoi qu'il fasse, il paiera ses mensonges initiaux et le double-discours de la gauche, quand bien même de nouvelles mesures iraient dans le bon sens.

    Voter un gauche à nouveau pour moi, c'est poser une condition sine qua non. La fin des mensonges et des promesses débiles et démagogiques à chaque élection. Qu'ils prennent un peu de la graine d'un Bayrou, tiens.

    * la voix a été ouverte sur ce sujet par Bayrou et Rochefort, eurodéputé MoDem et son conseiller économique, mais j'y reviendrai dans un autre billet.

  • Bayrou, lui au moins, demande l'avis des enfants

    Puisse Bayrou inspirer les maires et les idéologues qui sévissent dans les officines gouvernementales. Je l'avais relevé il y a près de deux semaines, c'est le seul à avoir eu le bon sens de consulter les écoliers de Pau sur les rythmes scolaires.

    Cela me frappe depuis le début, dans cette histoire, les enfants sont les seuls dont personne ne demande l'avis. Académie de médecine, chronobiologistes, associations de parents d'élève (FCPE), inspecteurs et recteurs zélés, conseillers occultes de la rue de Grenelle, journalistes autoproclamés experts, tous décrètent que l'enfant est fatigué par tel ou tel horaire, n'hésitant pas à se contredire avec un bel ensemble la plupart du temps.

    La réaction des associations locales de parents a été tout à fait édifiante : la FCPE estime que la réforme est pliée et qu'il ne faut pas revenir dessus, la PEEP botte en touche en déclarant qu'il est trop tard pour réajuster les horaires de la rentrée prochaine.

    Bref, on a compris, il ne faut pas consulter les enfants, en somme.

    Ce qui est drôle, d'ailleurs, quand on lit les commentaires en général sur ce thème, c'est que cette idée simple et évidente ne traverse jamais l'esprit d'aucun commentateur. Chacun défend avec morgue et arrogance sa position sans jamais se soucier de ce que ressentent les enfants. Il est plus simple de parler en leur nom...

    Je ne sais pas ce que Bayrou retiendra de sa consultation, mais j'espère qu'il saura en faire son miel, et je le félicite, dans tous les cas de figure, d'avoir simplement pensé à la faire.

  • Des voix fortes pour l'Europe, même sans Borloo !

    On ne peut pas dire que l'annonce de Jean-Louis Borloo tombe au bon moment : il renonce à la plupart de ses mandats et fonctions politiques. A vrai dire, depuis sa pneumonie, je n'étais guère optimiste. Il ne s'agit pas d'une maladie bénigne et s'en remettre prend beaucoup de temps et d'énergie. Incompatible avec une activité politique intense.

    Le malheur, c'est que cela se produit au moment où le centre est un peu en berne pour les élections européennes à venir. Nous sommes peu audibles et devons évoluer en terrain miné, avec une population fâchée contre l'Europe. 

    Nous avons besoin de voix fortes pour faire valoir nos propositions et dénoncer les mensonges éhontés de plusieurs de nos adversaires. 

    Borloo et Bayrou auraient dû être les fers de lance de cette campagne. Le premier est hors combat et le second, replié sur son Béarn.

    C'est vraiment dommage quand on observe que les sondages d'opinion renvoient une très bonne image des deux leaders centristes, désormais (2ème et 3ème chez Opinion Way, par exemple).

    Nous avons des leaders populaires, deux partis, l'UDI et le MoDem pas trop mal considérés, mais il nous manque un message lisible et nous devons évoluer en territoire hostile.

    Voilà une équation difficile. Nous avons choisi d'être Les Européens, ne passons surtout pas pour des eurobéats. Il ne faut en aucun cas défendre l'Europe telle qu'elle fonctionne et ne pas renvoyer les arguments de nos adversaires à de l'europhobie mais bien démonter qu'il y a tromperie sur la marchandise depuis longtemps et que cela, l'Europe n'en est pas comptable. Voilà pourquoi nous voulons une Europe dans laquelle les démagogues et les menteurs n'aient plus le loisir de tromper les peuples ni de berner les Européens dans leur ensemble.

    Je souhaite une campagne offensive, qui ne fasse pas de cadeaux à nos adversaires et qui montre que l'Europe peut bien plus pour les peuples qu'on ne le pense à condition qu'on la libère des chaînes dans lesquelles elle est entravée depuis trop longtemps.

     Je me souviens avec émotion de la plus belle image de ces dernières années en politique : c'est celle de François Bayrou évoquant le Théâtre d'Épidaure pour signifier la place des militants dans le parti politique qu'il venait de créer.

    Il y a là-bas une dalle qui propage le son avec une perfection irréelle vraisemblablement parce que l'édifice a été construit selon les proportions du mythique Nombre d'Or. Trouvons la nôtre et envoyons alors un message d'espoir à tous les Français.

  • L'étonnant rassemblement de François Bayrou à Pau

    J'avoue être un peu soufflé par les réussites de François Bayrou à Pau. J'avais été l'un des premiers à écrire ici que je lui déconseillais d'y aller parce que je pensais que c'était très casse-gueule pour parler familièrement.

    Mais, dans les faits, Bayrou est d'abord parvenu à unifier tout le centre autour de lui, puis une bonne partie de l'UMP, et, aux dernières nouvelles, des élus de gauche venus de l'équipe de Lignères-Cassou. Ils regrettent la gestion sectaire de cette dernière et saluent les choix courageux de Bayrou. Avec le ralliement de Saubate, cela commence à faire une majorité de plus en plus large. Il faut voir comment cela se traduira dans les sondages, mais la logique serait de voir la proportion de Palois se reconnaissant dans une telle alliance s'accroître significativement.

    A vrai dire, la campagne de Bayrou est bien particulière : il a quasi-complètement disparu des écran-radars de la sphère médiatique depuis un bon moment. Un choix volontaire, il est tout entier tourné vers Pau. Même pour nous, militants du MoDem, quand nous ne faisons pas partie des sections présentes sur le terrain palois, nous ne sommes pas vraiment au courant de ce qui se dit à Pau. Quelques échos surgissent de temps à autre dans la presse, surtout régionale à vrai dire.

    Ce qui est intéressant, c'est que Bayrou est en passe de réussir le rassemblement qu'il a si longtemps proposé à l'échelle nationale. L'exemple palois deviendra un cas d'école s'il remporte les élections et gagne ainsi son pari.

    J'ai bien vu qu'il avait quelques idées assez atypiques pour Pau mais je ne crois pas utile de les évoquer pour l'instant sur ce blogue, pas vraiment local. Il sera toujours temps d'y revenir. Je retiens toutefois deux choses : a) l'idée d'évaluer les élus. Très bonne idée, j'y suis favorable : on est trop souvent confronté à des fainéants qui se permettent d'être méprisants envers l'ouaille ordinaire. b) ses bus à haute fréquence de passage plutôt qu'un tramway. Aussi efficaces que le tramway et solution dix fois moins onéreuse.

    Franchement, pour les Palois, je dis «Persévère, François ! A Paris, on a laissé Delanoë et ses bobos faire leur tram à la place du PC parce que ça faisait "bien" pour l'image de la ville et on s'est mangé dans les dents des dépenses monumentales et plus de 40% de hausses d'impôts locaux ! » De manière générale, les Socialistes de Pau ne sont pas différents de ceux de Paris, à ce que je vois : ils aiment bien paralyser la moitié d'une ville avec des travaux incessants et dépenser sans compter... 

     

  • Si Bayrou gagne à Pau, ne laissera-t-il pas tomber le reste ?

    Je ne sais pas si je le seul à me poser la question que j'ai choisie comme titre de mon billet. Il se dit que François Bayrou n'a plus que la ville de Pau comme unique centre d'intérêt ou presque.

    J'ai comme l'impression qu'il a très fortement envie de diriger la ville de son pays natal et que ce désir est tellement fort que tout le reste passe au second plan.

    Je souhaite la victoire de Bayrou à Pau, bien sûr, mais cette obsession m'inquiète.

    Il n'aura échappé à personne que Sarkozy, en maître tacticien qu'il est, a su garder le silence le temps nécessaire pour se refaire une santé et se pose en champion incontournable de la droite pour la prochaine présidentielle. Tous les autres sont KO debout sur le ring sans même avoir eu le temps d'amorcer ne serait-ce qu'un upercut.

    La gauche sera en pièces en 2017 : elle ne pourra présenter aucun candidat crédible et partira sans doute divisée sur les décombres de l'échec socialiste.

    Il ne faudrait pas que la seule alternative à Sarkozy devienne alors Marine Le pen.

    Parce qu'au centre, disons-le sans fard et très vulgairement, il est vrai, seul Bayrou a les c... pour y aller et faire autre chose que de la figuration.

    Paradoxalement, Sarkozy a tout intérêt à ce que Bayrou gagne à Pau : certes, cela relégitimera le Béarnais, mais dans le même temps, cela l'occupera pour longtemps. 

    Considérons le seul autre rival modéré possible de Sarkozy, Juppé, et on voit bien que sa principale préoccupation, lui aussi, c'est Bordeaux, désormais. Même pas sûr qu'il se présentera aux législatives.

    Je n'ose pas me figurer 2017 si je devais n'avoir comme choix que Hollande, Mélenchon, Sarkozy ou Le pen. Bayrou a fait vivre le centre depuis 1998 et lui a donné, envers et contre tout, des titres de noblesse qui ne seront pas prêts d'être égalés, et ce, en dépit des déconvenues successives qui ont frappé le MoDem. Personne ne peut le remplacer. Borloo a beau être sympathique et avoir des idées, c'est un affidé de Nicolas Sarkozy. Ce sont des amis. Je ne suis même pas sûr qu'il ne refasse pas en 2017 les mêmes choix qu'en 2007 et 2012. Et pourtant, en 2007, il aurait pu faire pencher définitivement la balance, donnant au centre une victoire historique contre la gauche et la droite.

    Quelle belle épopée, quand j'y repense.

    Mais 2017 ?

  • Ayrault est désespérant avec ses impôts

    C'est assez incompréhensible la sortie d'Ayrault sur les impôts. Je ne comprends pas une telle erreur de communication (sans parler de l'aspect économique). Ayrault devrait comprendre qu'il ne faut surtout plus prononcer le mot "impôt" par les temps qui courent. Les Français n'en peuvent plus, des impôts. Ce n'est vraiment pas le moment de la ramener sur le sujet et d'imposer à notre peuple qui n'en veut pas les poncifs sur l'équité, la solidarité, la justice fiscale et compagnie.

    C'est Bayrou qui a eu le mot le plus juste en répliquant que ce n'était plus d'une réforme des impôts dont nous avions besoin mais de la dépense.

    De surcroît, c'est techniquement une bêtise de vouloir procéder à l'heure actuelle à une réforme : Bercy tourne bien, l'impôt rentre à plein régime avec des taux de recouvrement très forts (près de 99% !!!) ! Quelle idée de vouloir réformer une machine qui fonctionne. Ayrault risque surtout de provoquer un désordre indescriptible, de nouvelles normes administratives qui étouffent notre pays et de maintenir une instabilité fiscale qui nous est extrêmement nocive. Comme beaucoup de Français, quand j'ai entendu la déclaration d'Ayrault, j'ai commencé par un coup de stress. Le discours et les préoccupations de Monsieur Ayrault sont anxiogènes pour les Français, il devrait le comprendre une bonne fois pour toutes.

    Si à la place Monsieur Ayrault proposait des économies simples : fusionner les départements et les régions par exemple ou encore réformer les urgences des hôpitaux simplement en constituant des maisons médicales (regroupement de cabinets médicaux) je crois qu'il aurait de bonnes chances d'obtenir l'agrément de ses concitoyens. Il est vraiment, avec son équipe, complètement à côté de la plaque (au grand désespoir de Moscovici qui n'avait rien demandé, dans cette histoire).

    C'est Bayrou a nouveau qui a la formule juste : encore une diversion mais cette fois, elle va vraiment mal finir.

  • Un effet immédiat de l'Alternative dans les sondages ?

    Il est difficile de se prononcer sur les conséquences électorales de la constitution de l'Alternative, mais, dans les derniers sondages, je vois tout de même des frémissements jusque là inconnus.

    Jusqu'ici, Benhamias était à 3% d'intentions de votes à Marseille. Le voici subitement à 7% dans un tout récent sondage. Bayrou est donné gagnant à Pau. Marielle de Sarnez était à 16% au second tour dans le 14ème sans même qu'une dynamique d'union n'eût été encore enclenchée dans la capitale.

    Il reste encore bien des obstacles sur le parcours de la fusion MoDem/UDI mais j'avoue que j'ai de l'espoir. Un autre sondage évalue le potentiel de notre association à 9% minimum 19% maximum pour les élections européennes. Une belle marge qui va bien au-delà de qu'obtenaient les centristes par le passé.

    L'Alternative n'est pas encore en ordre de marche. J'espère pourtant qu'elle y parviendra. Avec des idées, des valeurs fermes, et une véritable union des centres et des modérés, ce peut être une formidable machine électorale, emmenée par les deux leaders charismatiques et populaires que sont Bayrou et Borloo.

    Les moqueries d'une certaine presse ne doivent pas faire illusion, pas plus que les commentaires aigris des déçus, bientôt, nous serons en mesure de faire peur à tout le monde. L'UMP à 9% seulement à Pau au premier tour, cela devrait donner matière à réflexion à Monsieur Copé, j'espère...

  • Pau, c'est très casse-gueule pour Bayrou

    Il se dit que François Bayrou hésite à prendre la tête d'une liste centriste à Pau. A sa place, je n'y irais pas. Tout du moins, pas avec une liste UMP sur sa droite et une liste PS sur sa gauche. Il faut bien comprendre que Copé mandate Éric Saubatte en commando-suicide là-bas. Il n'est pas là pour gagner, il est là pour faire perdre Bayrou, cet objectif étant plus prioritaire aux yeux de l'UMP que la mairie de Pau. Au passage, cela montre bien que l'UMP n'en a rien à foutre de Pau et préfère que cette ville tombe dans l'escarcelle socialiste plutôt que de la voir entre les mains de Bayrou.

    Bref, c'est hyper-casse-gueule parce que je pense que Bayrou ne peut pas gagner avec un tel front contre lui. 

    Ce qu'il a intérêt à faire, c'est de continuer ce qu'il a entrepris : faire le maximum pour fédérer une liste d'opposition à Pau et soutenir un candidat centriste solidement implanté. Même si cette liste ne remporte pas Pau, on n'en tiendra pas rigueur à Bayrou qui aura sincèrement cherché l'intérêt de la ville. Si jamais elle gagne (pas totalement à exclure, après tout) on en saura gré au leader du MoDem en raison de toutes ses médiations réussies. Il aura ainsi préparer l'avenir et on peut imaginer des suites intéressantes aux régionales qui suivront.

    Moi, je pense que Bayrou a intérêt à se présenter aux européennes :

    -primo, parce qu'il a un discours très clair et atypique sur l'Europe, unique en France.

    - secundo parce qu'il a de fortes chances d'être élu

    - tertio parce qu'il amènera dans le Parlement européen une voix forte et originale d'autant plus qu'il a une aura médiatique qui lui permet d'amener sur le devant de la table des sujets auxquels les médias ne s'intéressent pas spontanément.

    Comme je sais qu'il lit régulièrement mon blogue, j'espère que mon avis saura l'éclairer dans sa décision finale.

  • Sur l'école, il y a aussi Bayrou qui dit des choses sensées

    Je suis toujours embêté, sur la question de l'école, quand j'évoque les positions de Bayrou. Il ne me paraît pas dire des choses si fondamentalement différentes de ce qu'il évoquait en 2007 et, la plupart du temps, je suis sur la même longueur d'ondes que lui. Alors, évidemment, je me prends à presque regretter mon billet d'hier dans lequel je laissais entrevoir que même dans le domaine de l'éducation les autres forces politiques laissaient un boulevard au FN.

    Le problème est le suivant : quand je vais lire le programme du FN sur l'éducation et que j'écoute ce que dit Marine Le pen ou même ce qu'écrivent ses militants, c'est grosso modo la même chose.

    Mais quand j'écoute Bayrou et que je discute ensuite avec des militants du MoDem ou que je vais même consulter le programme de ce parti, il y a un énorme hiatus. Il est vrai que le projet humaniste semble avoir laissé la place à des propositions bien plus sensées sur le site du mouvement démocrate. Mais quand je discute avec des cadres ou des militants du parti, je ne vois presqu'aucune différence avec les positions exprimées par le PS ou l'UMP. D'où mon trouble. Et ce que je dis ne vaut pas seulement pour l'éducation.

    J'ai eu un échange très intense hier, avec Fabrice, un de mes interlocuteurs préférés sur twitter. Un garçon intelligent et intéressant, et, accessoirement, un centriste plutôt favorable à Bayrou. Nous n'étions d'accord sur presque rien. Enfin, j'y vais un peu fort. Sur pas grand chose, disons.

    Fabrice demeure attaché à la méritocratie républicaine, à une morale de l'effort, distillée plus ou moins incidemment par l'école.

    Je suis d'avis pour ma part de changer de paradigme. Je récuse cette école qui discrimine avec un lexique d'autant plus violent qu'il est moral les "bons" et les "mauvais" élèves. Je refuse l'uniformisation d'une transmission scolaire à sens unique qui fait fi des individus et des fins secrètes que la nature leur réserve. Je rejette la distinction hallucinante entre travaux manuels et intellectuels. La plupart des travaux manuels font fonctionner l'intellect. En revanche, ils ne le font pas à la manière de l'école. Au moralisme républicain étriqué, hérité du positivisme du XXième siècle, je substitue l'aristotélisme bienfaisant de Maria Montessori se figurant que chaque enfant est un embryon spirituel dont le développement doit être accompagné et non suborné. Je n'accepte pas les prédicats moraux sous-tendus empreints de haine pour l'esprit d'entreprise et de mépris pour le travail manuel et leurs conséquences : le rejet radical de l'apprentissage à l'école. Plus encore, je dénie tout sens logique à une école qui organise des enseignements très différents par années d'apprentissage, refusant de considérer que les enfants progressent à des rythmes différents et de manière différente selon leurs centres d'intérêt et leurs prédispositions et ignorant totalement ce que Maria Montessori appelle à juste titre leurs périodes sensibles. J'abhorre enfin le marxisme sous-jacent qui imprègne notre enseignement et considère chaque enfant comme une créature scientifiquement éducable au nom de l'éducabilité universelle. Ceci ne signifie pas que j'adhère à la théorie des dons mais plutôt que je considère qu'il y a une multiplicité de points de vue sur la connaissance et que dans tous les cas, il n'existe pas un chemin unique pour y accéder. Et je refuse d'ailleurs la hiérarchie des connaissances telle que l'école l'établit.

    Vous l'aurez compris, l'école française ne me satisfait pas telle qu'elle est. Mais quand nos politiques se piquent de jouer aux apprenti-sorciers, le refus se mue en énervement. Il va de soi que les ratiocinations vaines pour ne pas dire vaniteuses sur les changement des rythmes scolaires sont un nouveau leurre qui ne souligne que mieux la vacuité totale de la classe politique et de l'intelligentsia dans le domaine de la pédagogie, simplement par absence d'humanité ordinaire.

    Je crois, en fait, que je suis devenu allergique à la République et tout son decorum, ses faux-semblants, son mérite, ses bons et ses mauvais, ses aspirations étriquées, ses satisfactions misérables et, au final, toutes les petites hypocrisies qui sont autant de fissures dans le fallacieux pacte républicain.

    Régis Debray a pour habitude d'opposer République et démocratie, magnifiant la première, étrillant la seconde. Je crois que j'ai choisi mon camp : je suis un Démocrate, pas un républicain. Il écrit notamment : « En république, l’État surplombe la société. En démocratie, la société domine l’État. La première tempère l’antagonisme des intérêts et l’inégalité des conditions par la primauté de la loi ; la seconde les aménage par la voie pragmatique du contrat, de point à point, de gré à gré.»

    Juste analyse. Je l'agrée et assure préférer une nation où la société domine l'État que l'inverse. Je suis certain que notre école procède de la volonté toute républicaine de surplomber la société du haut de l'État.