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Bayrou - Page 2

  • Mon cher Emmanuel (Macron)...

    Mon cher Emmanuel,

    Je vois qu'avec l'alliance que vous venez de passer avec François Bayrou l'axe central est en marche, c'est le cas de le dire.

    Je dois vous l'avouer, mon cher Emmanuel, j'ai eu la dent dure contre vous sur mon blog, et plus d'une fois. Si je vous rejoins aujourd'hui, c'est uniquement parce que François Bayrou le fait et que j'ai une confiance inébranlable en ce dernier. Je dois toutefois vous concéder que j'avais décelé des inflexions qui n'étaient pas pour me déplaire dans le programme que vous vous êtes enfin décidé à dérouler, depuis deux semaines.

    Je me permets toutefois quelques amicales suggestions :

    Premièrement, quand un thème ne fait pas sens mais est très clivant dans la sphère politique, c'est absolument inutile d'aller chercher les embrouilles pour des clopinettes. Les deux monumentales bourdes que vous avez faites la semaine dernière en sont des illustrations éclairantes.

    Deuxièmement, vous l'avez noté, les médias se sont longtemps intéressés à vous mais depuis dix jours ils se sont carrément retournés contre vous. Maintenant, tout le monde va vouloir votre peau et celle de François (Bayrou) et il va vous falloir naviguer vent debout par gros temps. Ce n'est pas tout : fachosphère, réacosphère, gauchistes archéo-révolutionnaires, ils rêvent du goulag et de la schlague pour vous. Tous en embuscade parce qu'ils sentent bien que le jeune premier que vous êtes va les priver d'une victoire qu'ils étaient convaincus de conquérir aisément. Méfiez-vous, Emmanuel Macron : dans une campagne comme celle-là, tous les coups sont permis, y compris les plus vils, calomnies, diffamations et la liste peut être longue, ils ne vous rateront pas s'ils le peuvent.

    Troisièmement, démarquez-vous sur les choses qui en valent la peine : on ne parle pas assez de santé dans cette campagne, mais considérez qu'un Français sur trois sera susceptible d'être touché par le cancer, par exemple, qu'il existe une série d'autres affections qui nous affligent et que même dans les villes obtenir un rendez-vous avec un spécialiste tient de la gageure. Vous voulez faire un coup d'éclat ? Au lieu d'évoquer la colonisation, aspect de notre histoire qui concerne les historiens, désormais, annoncez un plan d'envergure pour repeupler de cabinets médicaux les provinces si déshéritées que l'absence de médecins y est désormais une cause de mortalité ou de dégradation brutale de la santé ! Je ne sais pas moi, annoncez que vous multipliez par deux le numerus clausus aux concours de médecine, que vous autorisez aux pharmaciens certains actes de santé, des choses de ce genre, ensemble, qui créeraient un choc sanitaire positif. Bref, employez intelligemment votre énergie.

    Quatrièmement, prenez en considération les Français qui travaillent. Mais je crois que François en a fait un pilier de son alliance avec vous...Non non, le dimanche n'est pas un jour comme les autres et il doit être payé en heures supplémentaires et grassement. Même chose pour le travail de nuit. Bref, abstenez-vous de toute velléité dérégulatrice dans ce domaine sans vous interdire une certaine flexibilité naturellement. Plus généralement, ne faites pas du pouvoir d'achat des Français une marge d'amortissement des coûts.

    Cinquièmement, ne vous en déplaise, il n'y a pas des cultures françaises mais UNE culture française, et vous feriez bien de vous en rappeler si vous aspirez à devenir le président des Français. Nous avons un modèle, nous avons une langue, nous avons une culture, et nous ne voulons pas les sacrifier aux idéologies dominantes. Et quand nous aimons l'Europe, nous continuons d'aimer la France et ne les jouons jamais l'une contre l'autre, qu'on se le dise.

    Mesurez, enfin, à quel point la caution morale de François Bayrou vous est précieuse. Jamais je n'envisagerais de voter pour vous sans lui. Aujourd'hui, à mon lieu de travail, j'ai entendu plusieurs personnes envisager de décaler leur vote vers vous uniquement parce que François Bayrou s'associe à vous. Plus surprenant, des électeurs venus du camp Hamon pourraient aussi vous accorder leur voix pour la même raison.

    Nous, les centristes historiques, qui nous sommes battus pour conserver notre indépendance, ne nous décevez pas. Nous sommes conscients qu'il existe une occasion historique d'envoyer paître d'un coup les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis plusieurs décennies tout en bloquant la route aux populismes de gauche et de droite. Nous pouvons gagner mais il faudra pour cela un projet qui soit doté d'une âme, un programme dont les appuis soient plus que solides : enraciné dans notre terroir tout en étant tourné vers l'horizon.

    Bien cordialement à vous, mon cher Emmanuel, 

    Rodrigo Borgia alias l'Hérétique, blogueur centriste et démocrate canal-historique

  • Bayrou et Macron font alliance

    Je mettrai à jour au fur et à mesure mais François Bayrou et Emmanuel Macron s'allient.

    François Bayrou pose ses conditions

    1.Que le travail soit rémunéré justement et qu'on cesse de le payer de moins en moins. Macron sait ce qu'il a à faire : il faudra revenir sur le travail du dimanche et le règlement correct des heures sup.

    2.Moralisation de la vie  publique : ne pas dépendre d'intérêts financiers et ne rien devoir à des puissances extérieures

    3.La France est une vision du monde, une résistance : faire de cette âme le moteur de l'alliance.

    Nota Bene : tous ceux qui ont passé leur temps à conchier Bayrou sont vraiment des connards, je le dis : ça fait deux fois pendant ces présidentielles qu'il est prêt à s'effacer pour un intérêt supérieur (Juppé puis Macron, ce qui marque bien les deux tenants de l'arc central). Je le dis parce que je l'ai sur le coeur depuis un moment.

  • L'apothéose du divin Macron.

    Je me mets à la place de la rédaction du Gorafi. Ils doivent halluciner quand la fiction et la satire se voient rattrapées par la réalité. Souvenez-vous, le 24 janvier dernier, le magazine titrait "Emmanuel Macron confirme qu'il ne révélera son programme que s'il est élu". Le croiriez-vous ? Le même Macron vient d'indiquer au JDD aujourd'hui que "le programme n'est pas le coeur de la campagne".

    Ce n'est pas tout : j'ai cru d'ailleurs avoir été trollé par une nouvelle satire du Gorafi, mais non, c'était bien le JDD. Le promoteur d'En marche a aussi expliqué qu'il ne reniait pas la dimension christique même s'il ne la revendiquait pas. On a trouvé une génération pour moquer François Bayrou en l'accusant d'avoir déclaré avoir vu la Vierge alors qu'il n'a jamais tenu de propos semblables de toute son existence politique et on a un Emmanuel Macron qui tranquillement se prend pour le Christ, comprenez le Sauveur....Mélenchon lui avait pourtant dit de ne pas forcer sur les champignons hallucinogènes...

    Jusqu'ici je me disais que Bayrou avait quand même peu de chances mais avec des zozos pareils, en effet, le jeu présidentiel demeure vraiment ouvert.

    Macron qui a vraiment pris le melon commence à déconner à plein tube. Fillon est rattrapé par son sens très particulier de la famille et Mélenchon et Hamon cherchent à se dévorer l'un l'autre. Je doute qu'Hamon résiste longtemps à la rhétorique et à l'expérience de Mélenchon qui a pour lui de ne pas avoir été ministre de Hollande entre autres et de s'être opposé aux Socialistes de longue date, contrairement à son adversaire...

    Quant à Marine Le pen, elle reste coincée derrière son plafond de verre dont la nature est très claire : le FN ne peut gagner une élection majeure sans allié or le FN n'a pas d'alliés...

  • Travail : Bayrou face à Macron

    Projet de Macron :

    - faire travailler plus les jeunes pour le même prix. En somme, réduire le chômage en sous-payant la jeunesse. Minable.  Je ne comprends pas comment les jeunes peuvent voir en Macron leur candidat naturel. Il ne leur est pas de pire ennemi dans la classe politique française.

    - faire travailler les seniors moins pour le même prix. Seniors pour Macron, c'est 50 ans et plus. Quel entrepreneur choisirait d'embaucher un "senior" dans ces conditions ? Il y a aussi un présupposé que le + de 50 ans serait nécessairement improductif ? On est vieux à 50 ans ?

    Le faux jeunisme de Macron, son mépris de ceux qui sont déjà faibles m'exaspèrent. Il y a là la suite logique de payer moins les heures du dimanche ou encore de vouloir affaiblir les accords de branche.

    Je ne comprends pas comment mes amis du MoDem s'obstinent à le soutenir et ne voient pas que cet homme-là et François Bayrou ne défendent pas le même modèle.

    Tout le raisonnement de Bayrou sur le travail est de penser qu'on ne fera pas des gains de compétitivité en baissant le salaire des Français. C'est pourtant le calcul de Macron.

     

  • Bayrou, l'âme française

    J'ai écrit hier qu'il était peut-être pertinent pour Bayrou de se rallier à Macron face au danger d'un second tour Hamon-Le pen. Cela a fait réagir ceux qui lisent ce blog et je les en remercie.

    C'est vrai que c'est très difficile de passer de Bayrou à Macron.

    Il y a chez Bayrou quelque chose de totalement inexistant chez Macron.

    C'est l'âme française.

    Macron, il s'en fout du français, de la France, des Français. Il faut être flexible, connecté, moderne et nouveau à tout prix. International. On est jeune ? On peut travailler 50 heures, c'est pas grave. Le dimanche aussi, c'est pas grave, si on travaille, c'est un jour comme les autres. C'est archaïque le dimanche. Pire, c'est chrétien, pas laïque.  Voilà la nouvelle Révolution en version résolument "libérale" et surtout insidieuse.

    Tu parles d'un liberté ! Tu parles d'un libéralisme en peau de lapin ! Mon libéralisme à moi, c'est l'individu, pas le capitalisme de connivence dans lequel il n'y en a que pour les puissants !

    Il faut être adaptable et peu importe ce qui nous constitue au fond. Le modèle français ? Anachronique, comme les résistances des Français. Ce sont ces mêmes résistances, pourtant, que François Bayrou salue car elles sont constitutives de notre identité.

    Oui, les Français s'arc-boutent de toutes leurs forces quand on essaie de leur imposer des choix contre leur volonté. Fillon, c'est en force, et Macron, c'est en douce. Mais les deux veulent "réformer", comme ils disent. Et surtout, "réformer" le peuple français.

    Ils ne considèrent pas ce que nous sommes comme une force mais comme un obstacle, tout à l'inverse de Bayrou. Les fonctionnaires ? Des fainéants. Les chômeurs ? Des assistés. La santé et la protection sociale ? Des coûts. 

    Alors il faut réformer. Et pour cela, des impôts, et pour l'un, et pour l'autre. Hausse de la TVA chez Fillon, hausse de la CSG chez Macron. 

    Je voyais déjà la projet de Fillon d'un très mauvais oeil. Macron n'a pas de programme, mais j'en vois déjà la direction et je me dis qu'une alliance va être très très difficile.

    On ne peut pas s'associer avec qui vous méprise, et c'est bien le sentiment que me donnent les Macron, Minc, Attali, Terra Nova, Pisani et compagnie.

    Ils méprisent la France vieillotte que nous sommes, ils nous jugent repliés sur nous-même parce que nous défendons nos traditions et notre identité. 

     La force de Bayrou, c'est de ne pas opposer cet attachement à la modernité, mais d'en faire notre énergie pour aller de l'avant et trouver des biais nouveaux.

    Les Macron, les Fillon,  ils ne rêvent que de nous mettre à terre. 

    Voilà pourquoi j'ai du mal, vraiment du mal, et que même face au danger d'un second tour que j'exècre, j'en suis arrivé à un tel niveau de colère, à force d'être méprisé, que je préfère voter pour Bayrou, même s'il doit faire 4% des suffrages et éliminer Macron, que de continuer à supporter le mépris de ce que je suis. Et tant pis pour le second tour, «à Dieu vat» comme disaient autrefois les pilotes des nefs et vaisseaux de l'ancien temps pour virer de bord vent debout. Encore de de l'ancienne France...

  • Bayrou avec Macron ? A voir.

    Franchement, je n'aurais pas imaginé un jour songer à la nécessité d'un rapprochement entre Macron et Bayrou. Mais là, j'avoue que les derniers sondages me font vraiment peur. MaxF, un habitué de ce blog met le doigt sur le problème : Hamon monte en puissance. Il est en train de siphonner les voix de Mélenchon. Tant mieux pour lui, mais pour ce qui me concerne, je ne voudrais pas me retrouver dans une configuration Hamon-Le pen au second tour.

    Le cauchemar.

    Fillon est foutu. Il ne se remettra jamais des affaires qui le touchent désormais.

    Macron n'a pas de programme. Pas à l'heure actuelle, du moins. Pour que Bayrou le rejoigne, il ne faut pas qu'il se contente de lui tendre la main. Il doit intégrer plusieurs propositions programmatiques de Bayrou. 

    L'école, les circuits courts, le made in France et les salaires des Français. Pas de baisse des rémunérations, voilà les points importants. 

    Le programme de Hamon est un peu moins nocif que celui de Mélenchon, mais quand même largement de nature à nous envoyer droit dans le mur, à la manière grecque.

    On ne peut pas prendre un tel risque.

    C'est un peu la mort dans l'âme que je le dis, mais il faut un rassemblement de tout l'espace central, qu'il se fasse au centre-gauche (Macron) ou au centre-droit (Juppé). 

    Ça va être chaud.

    Si Hamon siphonne complètement Mélenchon ou que ce dernier le rejoint, il a un potentiel électoral de plus de 25%, devant Marine Le pen elle-même.

    N'empêche, quand j'y pense, quels retournements de situation ! Qui eût imaginé tout cela il y a quelques mois ?

    Là, je crois qu'on ne peut plus prendre de risques. Je voudrais que François (Bayrou) soit candidat, mais je ne sais pas si c'est encore possible, désormais.

    Franchement, ça me fait mal au c.. de me retrouver aux côtés des zappeurs centraux, j'ai énormément de mal à les supporter, mais par les temps qui courent, on ne peut sans doute plus faire la fine bouche...

  • Fillon est cuit. Et si Juppé revenait ?

    Je crois que Fillon, c'était vraiment la mauvaise pioche à droite. Je viens de lire le billet de «La Gauche m'a tuer». Il est fou de rage. On le comprend. Je voyais Fillon brutal, pas malhonnête. Et là, franchement, ses justifications sont foireuses. Il s'enfonce à chaque sortie.

    La droite ne s'est pas tiré une balle mais un obus de bazooka dans le pied dans cette histoire. A leur décharge : qui pouvait le deviner ?

    Un scénario qui aurait ma faveur, évidemment, ce serait le retour de Juppé. Ce serait trop drôle de voir la tête de ceux qui se sont ralliés à Macron. 

    Tiens d'ailleurs, il faut que je raconte leur dernière mesquinerie. Tous ceux qui publient ici le font sous pseudonyme, leurs fonctions exigeant neutralité et discrétion.

    Le blog a donc un profil facebook. François Bayrou démarre la campagne de promotion de ses idées, et, je décide de publier hier un petit billet, moquant au passage l'opportunisme de ces militants et élus qui ont du faire à peu près le tour de toutes les officines que comptait leur fameux espace central.

    Je vous le donne dans le mille, je trouve aujourd'hui le compte du blog désactivé. Probablement signalé comme pseudonyme et donc faux nom, ce qui contrevient aux règles d'utilisation de Facebook.

    Bizarre, non ? 

    En fait, ce qui m'a toujours dégoûté le plus, dans la politique, c'est ça, les petites saloperies dont sont parfaitement capables les militants de base. J'ai vu des centaines de fausses cartes dans un syndicat étudiant de gauche, mais au MoDem, chez pas mal d'anciens militants, des calomnies, des diffamations et des menaces de toutes sortes, parfois graves. Des pervers, quoi, parfois des paranoïaques, souvent une combinaison des deux.

    Ton pire ennemi, celui qui te dénonce à la Gestapo, qui te vends à Daech, dis-toi bien que c'est ou ton voisin, ou un ancien ami, ou ton camarade de parti. Toujours.  

    Bref, si Juppé revenait, je pense que Bayrou le rallierait, et, avec la proximité de leurs projets, on pourrait avoir l'espoir de voir portées des idées qui sauvent la France. Qui sait, on pourrait même peut-être récupérer l'aile droite du PS pas irrécupérable qui a compris que Macron n'était qu'un ectoplasme.

  • Recomposition

    Je ne suis pas surpris du résultat du second tour des primaires de la gauche, bien que je n'aurais jamais vu surgir Hamon il y a encore deux à trois mois, mais bien plus, en revanche, par les effets de la dynamique dans laquelle il est.

    Les premiers sondages post-victoire indiquent qu'il prend cinq points d'un coup à Mélenchon, ce à quoi je ne m'attendais pas.

    A 15% pour Hamon, 21 pour Macron et 22 pour Fillon, beaucoup de choses peuvent encore bouger d'ici la présidentielle. Je vois mal Mélenchon se retirer pour Hamon, évidemment, mais il a commis une sacrée maladresse en déclarant dès dimanche soir que la victoire de Hamon avalisait ses propositions : ce-faisant, il a donné l'impression qu'il existait des convergences entre les deux projets et favorisé le retour au bercail d'une partie de l'électorat socialiste vers Hamon...Que cela se poursuive et Hamon deviendra à son tour un candidat au deuxième tour de la présidentielle.

    Seule Marine Le pen semble indéboulonnable avec un socle d'électeurs sûrs de voter pour elle très important. Les déboires de Fillon lui ont permis de regagner les électeurs qu'elle avait perdus en novembre.

    On attend toujours les propositions de Macron. Les Inrocks ont essayé de faire un point, mais il n'est pas concluant. Le problème, avec Macron, c'est que je ne supporte pas les gens qui se rallient à lui : les Minc, les Attali, les Bergé, toue la lie pseudo-intellectuelle qui n'a que du mépris et de la suffisance envers les gens ordinaires. Je ne peux pas les voir. Leur seule présence promet. Il y a aussi le ralliement des zappeurs, passés de l'aile droite du PS au MoDem, puis vers Hollande, puis à l'UDI, et qui se tournent maintenant vers Macron. Ces gens-là, sous couvert de rejoindre l'espace central, ne sont qu'à la recherche du succès. Je connais leurs idées. Ils partagent beaucoup avec les Socialistes. Politiquement, je les considère comme des adversaires. Ils dégoûlinent de cette bonne conscience satisfaite d'elle-même et moralisatrice que j'exècre.

    Je lis Résolution Française de François Bayrou et je suis étonné de considérer par certains côtés une communauté de constats avec Benoît Hamon, bien que leurs solutions soient très éloignées entre elles.

    Il y a chez les deux une même volonté d'humaniser le travail. Hamon rêve d'une société sans travail où les robots produiraient à la place des êtres humains, leur fournissant par les taxes un revenu substantiel. Bien que l'idée soit séduisante, elle occulte la structure de l'emploi. Nombre de taches ne sont pas automatisables. Bayrou, quant à lui, considère du même oeil la place grandissante de la mécanisation mais y voit une opportunité pour créer une nouvelle économie, tournée vers du service associé à l'industrie, indélocalisable : recyclage et remise en état des appareils produits par les robots, par exemple. En effet, les robots générant à peu près les mêmes coûts de production quel que soit leur environnement de travail, les entreprises peuvent relocaliser nombre de productions. Partant de là, si on attache à chaque produit des garanties qui ne peuvent être effectives et effectuées que sur le sol national, on s'assure d'y attacher l'emploi.

    Bayrou a d'autres idées de ce type, et elles détonent, c'est le moins que l'on puisse dire, quand on considère les velléités de dérégulation, fût-elle protégée, de Macron et de Fillon.

    J'espère que Bayrou percera à nouveau. Ce sera difficile, et pourtant, il le mérite tellement. C'est l'un des rares, sans doute le seul, par les temps qui courent, à prendre une vraie hauteur, à penser sans idéologie et sans devoir sa place à un appareil, des puissants ou à des promesses inconsidérées et irréalisables. Un trésor précieux et incomparable. Hélas, par les temps qui courent, la mode, le zapping, l'esprit de superficialité l'emportent par-dessus tout. Symptomatique : le compte-rendu de Résolution française par Valtimbella sur son site, le "centrisme" : c'est clair, il ne l'a pas lu ou alors les premières pages. Donc, avec une dizaine de pages et de ce qu'en dit Le Point, il se fait une idée. C'est affligeant de pauvreté et significatif de notre époque. C'est peut-être, et malheureusement, précurseur du sort qui attend les riches idées de François Bayrou. Je ferai de mon mieux pour les faire connaître car elles gagnent à être connues, et j'invite tous ses lecteurs à en faire de même.

  • Favoris : quelle hécatombe !

    Je suis quand même scié du sort des favoris successifs lors de séquence électorale. On a commencé par donner Sarkozy gagnant de la primaire de la droite puis finalement Juppé. Mais, au bout du compte, Fillon a coiffé tout le monde sur le poteau. Sauf que Fillon, avec sa sécurité sociale et son Pénélopegate se trouve au fond du trou, maintenant, en recul dans tous les sondages au point que le camp Républicain songe à la remplacer.

    A gauche, on savait que Hollande était fichu depuis un moment et Valls devait être son successeur. Entre-temps, non seulement Macron est monté en puissance mais Valls est désormais en mauvaise posture face à Hamon que personne n'a vu venir, comme Fillon.

    On pourrait penser que Macron dispose d'une autoroute, mais la séquence n'est pas finie, loin de là. Mélenchon, Marine Le pen, sont solidement assis sur leur socle électoral, ils n'en bougeront pas et sont en embuscade.

    Il reste une option que la presse et l'intelligentsia ont fort imprudemment condamnée par avance. Bayrou. L'homme reste une référence pour sa constance et son honnêteté.

    Il a toujours su surprendre. La publication de son livre, la Résolution française, est imminente. Les extraits qui ont filtré donnent l'eau à la bouche (lire la restitution sur l'école de Brighelli).

    J'ai lu l'argumentation de Phil contre son retour que je ne juge valide à aucun point de vue. En gros, je caricature à peine, Phil écrit, il n'est pas nouveau.

    Alors moi, je le dis tout de suite, la nouveauté pour la nouveauté, le zapping perpétuel, ça me sort juste par les yeux. Quand je vois les ralliements à Macron, du côté de la sphère militante centriste, cela me fait doucement rigoler. On voit surtout beaucoup d'individus qui ne suivent que le succès ou les espoirs de succès. Tout nouveau tout beau, voilà leur seul argument, si j'excepte qui ont toujours rêvé d'une fusion entre l'aile droite du PS et le centre pour faire émerger non un candidat centriste mais un candidat de gauche, au final. D'ailleurs, que le candidat soit centriste, pour être franc, je m'en tape. Moi, c'est Bayrou ou personne. La notion d'espace central, c'est du bla-bla flou qui permet de recycler et de fourrer n'importe quoi sans se soucier de la signification de l'ensemble. Bayrou et Macron, c'est pas pareil, pas les mêmes idées, pas la même ligne directrice, il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre, c'est tout.

    Bayrou n'a pas de casserole et il a des idées. Leur publication est imminente. Si ces idées sont bien reçues par les Français, c'est la seule chose qui compte. Pour le reste, on peut avoir raison et être minoritaire, j'assume ce risque, et François aussi. 

    On le compare à Cassandre, mais Troie sait ce qu'il en coûte, désormais, de ne pas écouter la voix de la sagesse.

    Je ne sais pas si nous irons quelque part et s'il se lancera finalement, mais pour ma part, je suis cet homme et j'ai confiance en lui sans interruption depuis 2006 et je n'ai pas l'intention de changer d'avis maintenant.

  • Exemplarité : il n'en restera qu'un, Bayrou.

    Eh bien...cela ne va pas fort pour le camarade Fillon. Je le savais borné, je l'ignorais indélicat limite malhonnête. Merci au Canard enchaîné pour avoir lâché l'information. Fillon a donc engagé son épouse, Pénélope, pendant plusieurs années comme assistante parlementaire, pour un montant total de 500 000 euros sans que personne ne l'ait vue à l'Assemblée ? N'est-ce pas elle qui jugeait les Français assommants ? On peut dire qu'elle en a bien profité des ennuyeux Français...

    Du côté de Macron, ça chauffe aussi : deux malotrus de journalistes qui font leur travail ont eu la subite idée de se demander comment le lancement d'En Marche avait été financé (voir l'article de l'Express). Attendons les réponses, mais le fait est que d'aucuns jugent l'ex-occupant de Bercy fort dépensier quand il était sur place...

    Le MoDem a connu des situations difficiles, il a dû licencier des permanents, mais ses comptes ont toujours été transparents et sa situation financière est saine et à l'équilibre.

    Personne n'a jamais pu prendre François Bayrou en défaut. Il ne dispose d'aucun financement qui viendrait de grosses entreprises ou banques.

    Il n'y a pas plus probe que cet estimable individu, on peut le compte au nombre des boni viri (honnêtes hommes) pour reprendre une expression chère à Cicéron, luttant courageusement contre les caudillos de l'époque romaine.

    Laissons les prédateurs se dévorer entre eux.

    Saluons le cheminement et la justesse intellectuelle de la démarche de François Bayrou. J'attends son livre. Bayrou ne cherche pas à séduire sur des postures, il soumet des idées aux Français et attend de voir leurs réactions avant de déterminer s'il se présentera ou non. C'est une stratégie intelligente, la plus appréciable, la plus authentique. Je ne sais pas si elle lui permettra d'aller jusqu'au bout mais elle a le mérite de receler un langage de vérité, et, pour les idées, connaissant l'homme, j'ai confiance, je sais à quel point il sait surprendre par ses initiatives originales et astucieuses.