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Favoris : quelle hécatombe !

Je suis quand même scié du sort des favoris successifs lors de séquence électorale. On a commencé par donner Sarkozy gagnant de la primaire de la droite puis finalement Juppé. Mais, au bout du compte, Fillon a coiffé tout le monde sur le poteau. Sauf que Fillon, avec sa sécurité sociale et son Pénélopegate se trouve au fond du trou, maintenant, en recul dans tous les sondages au point que le camp Républicain songe à la remplacer.

A gauche, on savait que Hollande était fichu depuis un moment et Valls devait être son successeur. Entre-temps, non seulement Macron est monté en puissance mais Valls est désormais en mauvaise posture face à Hamon que personne n'a vu venir, comme Fillon.

On pourrait penser que Macron dispose d'une autoroute, mais la séquence n'est pas finie, loin de là. Mélenchon, Marine Le pen, sont solidement assis sur leur socle électoral, ils n'en bougeront pas et sont en embuscade.

Il reste une option que la presse et l'intelligentsia ont fort imprudemment condamnée par avance. Bayrou. L'homme reste une référence pour sa constance et son honnêteté.

Il a toujours su surprendre. La publication de son livre, la Résolution française, est imminente. Les extraits qui ont filtré donnent l'eau à la bouche (lire la restitution sur l'école de Brighelli).

J'ai lu l'argumentation de Phil contre son retour que je ne juge valide à aucun point de vue. En gros, je caricature à peine, Phil écrit, il n'est pas nouveau.

Alors moi, je le dis tout de suite, la nouveauté pour la nouveauté, le zapping perpétuel, ça me sort juste par les yeux. Quand je vois les ralliements à Macron, du côté de la sphère militante centriste, cela me fait doucement rigoler. On voit surtout beaucoup d'individus qui ne suivent que le succès ou les espoirs de succès. Tout nouveau tout beau, voilà leur seul argument, si j'excepte qui ont toujours rêvé d'une fusion entre l'aile droite du PS et le centre pour faire émerger non un candidat centriste mais un candidat de gauche, au final. D'ailleurs, que le candidat soit centriste, pour être franc, je m'en tape. Moi, c'est Bayrou ou personne. La notion d'espace central, c'est du bla-bla flou qui permet de recycler et de fourrer n'importe quoi sans se soucier de la signification de l'ensemble. Bayrou et Macron, c'est pas pareil, pas les mêmes idées, pas la même ligne directrice, il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre, c'est tout.

Bayrou n'a pas de casserole et il a des idées. Leur publication est imminente. Si ces idées sont bien reçues par les Français, c'est la seule chose qui compte. Pour le reste, on peut avoir raison et être minoritaire, j'assume ce risque, et François aussi. 

On le compare à Cassandre, mais Troie sait ce qu'il en coûte, désormais, de ne pas écouter la voix de la sagesse.

Je ne sais pas si nous irons quelque part et s'il se lancera finalement, mais pour ma part, je suis cet homme et j'ai confiance en lui sans interruption depuis 2006 et je n'ai pas l'intention de changer d'avis maintenant.

Commentaires

  • Oui le livre de François Bayrou, Résolution française, sort le 1er février. Voici ce qui est dit sur le site de la FNAC :
    « C’est un livre lucide et incroyablement optimiste. Quand les débats électoraux se perdent en innombrables mesures technocratiques, François Bayrou présente une vision d’ensemble. Il va droit à l’essentiel des choix à faire pour notre avenir. Il n’élude aucun problème, il affronte toutes les difficultés à visage découvert. L’identité française, notre modèle de société, les moyens de restaurer l’unité du pays et de recharger l’énergie qui le fait vivre, la souveraineté réelle pour la France et pour l’Europe, l’immigration, les religions et parmi elles l’Islam, la laïcité, l’éducation, la sauvegarde de la planète, toutes les questions qui inquiètent et passionnent la France reçoivent une réponse de fond. Résolution, le mot dit la volonté, les choix qu’on décide et qu’on peut tenir, les solutions aux problèmes, et la sortie des conflits inutiles. Cette résolution française, c’est la chance d’un nouveau départ. François Bayrou, président du Mouvement démocrate, est maire de Pau. »

    Le terme de "résolution" avec ses trois acceptions est particulièrement bien venu ! Surtout le dernier qui à lui tout seul démontre que Bayrou est véritablement un homme d'Etat. J'espère moi aussi de tout cœur qu'il se présentera à la présidentielle.

  • @L' héré,
    Votre titre sonne très juste ;).

  • En ce qui me concerne, je persiste et signe.

    1) Je ne pense pas que François Bayrou fera un score ( https://philippegibault.wordpress.com/2016/10/13/ma-reflexion-sur-lelection-presidentielle-2017-a-lapproche-des-primaires-34-je-ne-pense-pas-que-francois-bayrou-fera-un-score/ )

    2) Par ailleurs, je pense que sa candidature n'est ni souhaitable, ni souhaité ( https://philippegibault.wordpress.com/2017/01/27/le-premier-tour-de-lelection-presidentielle-2017-78-la-candidature-de-francois-bayrou-ni-souhaite-ni-souhaitable/ )

    Je vais me permettre aussi d'apporter des précisions.
    J'ai effectivement écrit qu'il n'est pas nouveau. Mais pas que.
    Après tout, on peu passer outre.
    Par contre, je l'accuse d'avoir sacrifié des gens très bien au profit d'une ambition personnelle et d'une stratégie imbécile qui aujourd'hui nous fait perdre, et de facto, au lieu d'être moteur dans l'axe centrale (c'est à dire la droite modérée, le centre et la gauche modérée), il est le looser de service.

    C'est d'autant plus grave que la candidature de Fillon pose problème, la candidature de Hamon pose problème, et le Pen fera un score.

    D'autant qu'il a vraiment sacrifié des gens biens.
    Le cas d'Asnières est symptomatique, car il a fait gagner la droite dure et moralement contestable.

    Comme je l'ai écrit, "Wauquiez est lepeno compatible, mais on y va avec lui dès le premier tour" résume tout.
    C'est vraiment un État d'esprit qu'il faut sanctionner.

    Bayrou dit des choses très bien, mais il y a depuis 2012 un véritable fossé entre le discours et les actes.

    Ce n'est vraiment pas malin quand on est dans une situation où les politiques sont détestés, à juste titre, et que pour protester, les français votent le Pen.

    Cordialement.

  • @Phil :

    Je comprends une partie des critiques, mais j'ai toujours tendance à les remettre en perspective. Peut-être, aussi, parce que j'ai vu un responsable local, par son choix de soutenir une figure nationale PS à des régionales, ravager une fédération départementale pour des motifs ne dépassant guère l'ambition personnelle (qui n'a d'ailleurs abouti à rien).
    J'ai vu l'exécutif du parti prendre des décisions salutaires dans ce genre de cadre ; et d'autres fois, des choix discutables voire contestables.
    La différence, cependant, entre les niveaux local et national, c'est que le second a toujours envisagé la nécessité de conserver une force d'influence à l'échelon du pays, de préserver la capacité de candidature éventuelle et en tout cas de porte-voix (c'est-à-dire Bayrou et nos autres figures de proue).
    Si Bayrou n'a pas toujours pris de bonnes décisions selon tel ou tel point de vue, je remarque cependant qu'il a la plupart du temps pris des décisions qui, in fine, ont permis au Modem de subsister comme force d'influence nationale.
    Il n'a pas baissé les bras, et je remarque qu'à l'heure actuelle, quoi qu'on en dise, Bayrou se retrouve avec un cap qui n'est pas différent de celui de 2007. On peut vouloir se mentir et faire de Bayrou un punching-ball, mais je pense que les difficultés qu'il a pu traverser ces dernières années n'ont pas été moins grandes - elles ont pu l'être beaucoup plus - que les déceptions ou les lassitudes de personnes engagées dans d'autres élections. Parce que, in fine, je pense que les gens ont davantage "sacrifié" un bon Bayrou que lui aurait "sacrifié" des gens biens. Je ne suis pas certain que ces personnes engagées auraient consenti à prendre une décision aussi lourde que le choix de second tour de 2012. En revanche, je constate qu'elles perdent parfois de vue l'objectif, à l'échelon national, pendant que les autres partis se renforcent.

    Bref, je me méfie un peu de la facilité de l'attaque. Et je la trouve contre-productive dans un contexte où personne d'autre ne propose nos perspectives (pour moi, l'argument Macron n'est pas opérant, et je note que ce n'est pas comme si nous avions produit d'autres présidentiables jusqu'à présent que Bayrou aurait brimés ; il n'y en a pas à l'UDI, je ne considère pas que Lassalle puisse l'être, et Macron n'est pas dans la même perspective et relève d'une tendance distincte).

    Concernant les choix aux régionales, je remarque qu'on ne peut faire abstraction de la volonté alors exprimée d'éviter la montée du FN. Si j'avais eu à choisir, j'aurais préféré que dans les deux cas où il y avait un problème manifeste (mais principalement à propos du leader LR), une autre voie fût prise, mais étant donné la fragmentation des partis (une UDI trop liée à la droite par exemple, un centre-gauche allié au PS, etc.) et un électorat quelque peu atone, la voie de l'indépendance s'est presque partout avérée délicate aux régionales depuis la formation du parti.

    Concernant "l'ambition personnelle" de Bayrou, on m'excusera de penser que cela fait bien longtemps qu'on n'est plus dans ce cadre-là. Bayrou est quelqu'un qui a pu carburer pour une part grâce à cela dans ses jeunes années politiques, comme les autres chefs de file (Macron est sans doute sur ce plan l'exemple d'ambitieux le plus énorme de ces dernières décennies.) Mais parler d'ambition personnelle après toutes les tempêtes traversées depuis 2007, et surtout par excellence le quasi sacrificiel choix de second tour de 2012, ça m'agace.

  • @Phil,
    Stand still.
    @Ascagne,
    Dslée mais en ce qui concerne le volet Europe etc, plus aucun soutien FB ne saurait attendre, le laisse bien volontiers à son mythe du cavalier solitaire ou de Poulidor.

  • Beau résumé, beau billet. Beaucoup de surprises dans cette campagne présidentielle.
    Juste une question : est-ce Macron n'est pas en train de réussir ce que Bayrou a essayé de faire pendant des années : rassembler ! L'axe central, dont on a entendu parler tant de fois, n'est-il pas en train de naître ?
    "d’une majorité dans laquelle les réformistes de gauche, du centre et de la droite républicaine devront assumer ensemble la responsabilité du pouvoir" dixit Bayrou

  • @Ascagne,
    Dslée, rien de personnel à votre endroit.

  • @MaxF : J'ai des doutes sur Macron, sur ce point comme sur bien d'autres. Il ne m'apporte pas les garanties nécessaires. En 2007, il faisait partie des Gracques ; son idée du rassemblement, c'était donc que le centre et les démocrates rejoignent et soutiennent Ségolène Royal. En 2012, il a par définition lutté contre la campagne de Bayrou, puisqu'il conseillait déjà Hollande.

    Aujourd'hui, il y a certes des démocrates, quelques centristes et des personnes issues de la société civile qui le soutiennent, mais toute une partie du PS est en attente et prête à le soutenir dès dimanche soir. L'appareil du PS macron-compatible est, lui aussi, attentif. Et Macron est d'abord et avant tout environné et conseillé par des gens qui ont misé sur lui tôt, mais qui, pour les anciens, ont été de maintes campagnes socialistes.

    Au-delà des changements de surface, il y a les nominations, il y a la composition des cabinets, il y a la pratique du pouvoir. Pour moi, Macron intéresse les cercles habituels parce qu'il mélange des caractéristiques à la Sarkozy (énergie apparente, rupture, proximité avec de grands intérêts), à la Royal (renouvelons le courant socialiste et ce qui l'avoisine) et à la Hollande (qui avait savamment réussi à passer le voile sur les contradictions à venir, notamment grâce à quelques propositions aussi affriolantes que fallacieuses).

    Macron ne m'apporte aucune garantie, aucune preuve, qu'il a le niveau à l'heure actuelle pour présider. Il n'a pas été éprouvé, testé. Il n'a pas eu à rencontrer cette forme d'adversité complexe qui laisse des cicatrices parce qu'elle force à faire des choix révélateurs de l'engagement, ou non, auprès des citoyens.

    En face, Bayrou, il présente les cicatrices de ce genre de choix, de cet engagement. Je peux éminemment lui faire confiance. C'est quelqu'un qui nous a défendus, nous, les citoyens, face à l'affaire des autoroutes, face à l'affaire Tapie, face à Sarkozy, face à Hollande et Le Pen ; c'est quelqu'un qui a eu le cran de choisir en 2012 pour le second tour, au risque de perdre des pans d'électorat. On est très loin de l'ex-conseiller et ministre qui a attendu son heure dans les antichambres du pouvoir, et a troqué le courage politique contre une équipe de communicants.

    J'ajoute que c'est une situation rare en ce qui concerne les candidats capables de rassembler des millions de suffrages. Je vois seulement Mélenchon, dans une perspective radicale à gauche, et Bayrou, dans un projet de rassemblement bien plus adapté à notre société complexe et parcourue de mouvements contradictoires.

  • @Ascagne
    Ce qu'a écrit Phil sur son blog et ci-dessus est pertinent. Bayrou et le MoDem ont soutenu Wauquiez pour les régionales sans conditions dès le 1er tour, ça reste dur à avaler même aujourd'hui. Ce n'est pas le lieu pour faire une rétrospective des déclarations les plus fameuses de Wauquiez... Ce même Wauquiez qui n'a pas hésité à mépriser Bayrou pendant toute la campagne de la primaire de la droite. Et qu'ont fait le MoDem et Bayrou pendant cette primaire ? Ils ont soutenu Juppé, sans conditions là encore, pour le résultat qu'on connait. Mais aujourd'hui, on devrait dire "non, le centre est indépendant et il va avoir son candidat pour 2017".

    La question n'est pas aujourd'hui de savoir si Bayrou serait légitime, ou digne de confiance, ou encore respectable. Il l'est.
    Mais le temps passe et aujourd'hui, il y a Macron qui est bien plus en situation de rassembler et de gagner que ne peut l'être Bayrou. A quoi servirait un 5-8% de Bayrou au 1er tour à part empêcher Macron ou même Fillon d'être au 2nd tour ?

    Vous repoussez Macron bien à gauche, en faisant la liste de ses soutiens à gauche mais vous ne tenez pas compte des nombreuses personnalités du centre et même de la droite qui l'ont rejoint. Je comprends toutefois que vous aimeriez mieux connaître le contenu de son programme qu'il s'obstine à distiller lentement, probablement par tactique.

  • Vous en restez à la question de la campagne électorale.
    Pour moi, c'est assez simple : je veux bien qu'on me dise que Macron serait un bon candidat à la candidature, ou serait capable de vaincre Le Pen. Je n'en suis pas certain, mais ce n'est pas complètement irrecevable, quand bien même il va devoir révéler son programme et au moins accepter ses contradictions dans la période qui s'ouvre.

    En revanche, il ne me donne aucune garantie présidentielle solide. Il a opportunément changé d'avis et même d'affiliation politique (passant de "je suis socialiste" au début de sa fonction ministérielle à "je ne suis pas socialiste" lorsqu'il a vu qu'il fallait être prudent), ces dernières années.

    Rien, absolument rien, ne m'indique qu'il puisse être à la hauteur de ce que j'estime nécessaire pour un président de la République. J'ai, par nature, du mal avec les opérations qui reposent pour une bonne part sur de la communication politique, et sur une bonne dose d'opportunisme. Or, Macron, c'est quasiment un cas d'école désormais en la matière.
    Je connais les qualités de Macron par ailleurs. Elles n'ont pas été éprouvées de la manière que je juge utile et nécessaire pour tester quelqu'un voulant aller à l'Élysée. Solidité, cohérence, une certaine constance, un discours sincère aux citoyens.

    "Probablement par tactique" ? Macron suit un cahier des charges assez génial (mais qui repose grosso modo, encore plus que pour d'autres candidats, sur l'idée que les citoyens sont, pour une part, des gens aisément manipulables), mais extrêmement apparent depuis des mois. Moi, quelqu'un qui me présente une stratégie politicienne de cet ordre, je l'embauche illico pour écrire la saison 2 de Baron Noir ou une adaptation française de House of Cards, mais en l'absence de programme, je lui montre la porte.

    Concernant les soutiens, ils ne valorisent pas tous son entreprise. Si je regarde les soutiens récents, Cavada est passé par toutes les formations imaginables en cinq ans, pour quelle efficacité politique ? Lepage a un peu aidé lors de la formation du Modem, puis elle a surtout cherché à se faire élire au Parlement européen, avant de quitter aussitôt le Modem (chers électeurs du Modem, en fait, vous savez, Bayrou est trop narcissique, je m'en vais du parti, mais merci pour le siège).
    Arthuis nous a soutenus en 2012, mais au lendemain du premier tour, il était au premier rang du meeting de Sarkozy et, à l'instar de Borloo ou de Lagarde, essayait de masquer ses mimiques lorsque Sarkozy dérapait. Il se retrouve désormais auprès d'élus qu'il a combattus à cette occasion-là.
    J'ai vu sur Twitter des abonnés ex-PS qui étaient à fond pour Hollande en 2012, se muer en centristes d'apparence à partir de 2015. Je vois des gens qui nous ont vilipendé lorsque nous proposions une troisième voie, se macroniser juste parce qu'il est haut dans les sondages. Je pourrais continuer longtemps la liste.

    Sur des matières plus profondes, concernant les macroniens, certains sont un mélange, au fond, de modernisme ou de progressisme peu critiques et sur un autre plan d'un vieux fond de gauche qui s'accompagne des défauts habituels en la matière. Macron a d'abord parlé à des secteurs assez particuliers - start-ups, professions du numérique, ces métiers qu'on nous présente comme tellement "cool" - et certaines de ses orientations correspondent à des aspirations libérales présentes et chez des modérés de droite, et chez des modérés se sentant à gauche sur le point d'autres principes.

    Je ne tairai pas le secret qu'on peut trouver de cela au Modem lui-même, d'où d'ailleurs des départs ou des hésitations ces derniers temps, que je regrette, parce qu'ils sont un risque pour la préservation du seul (désormais) parti centriste se voulant indépendant et non inféodé.
    Cependant, pour ma part, je ne trouve pas Macron à la page en ce qui concerne les sujets les plus graves des années qui viennent, et pas assez tourné, par tempérament et par formation, vers la question si essentielle de la réduction des inégalités.
    C'est d'ailleurs quelqu'un qui a dérivé, parce que fort tôt intégré au tout-Paris et ayant pantouflé dans le milieu bancaire, vers les classes les plus favorisées, et cela a pu se voir à plusieurs occasions.

    Que Macron se présente aux législatives, qu'il apprenne à conduire une formation politique, qu'il fasse des choix qui lui coûtent vraiment (pour une fois) mais témoignent d'un engagement cohérent pour le peuple, et on en rediscutera en 2022, si Trump et Poutine n'ont pas réduit l'Europe à l'état de désert nucléaire d'ici là.

  • Pas mieux qu'Ascagne.

  • Z'avez gagné cher héré, ai réagi chez Phil,et le ferai ailleurs autant de fois que vous tacherez de me museler.

  • @Ascagne
    Oui, c'est vrai, j'en reste à la question électorale.
    Mais ce n'est pas moi qui ait commencé. Il y a quelques mois le MoDem soutenait Juppé, le "seul à pouvoir rassembler la droite et les centres" (dixit Juppé), celui en "situation de rassembler" (dixit Bayrou). Malheureusement, je n'ai entendu aucun commentaire programmatique sur la raison de ce soutien à Juppé. Pendant que le MoDem soutenait tranquillement Juppé, Macron a récupéré l'espace central resté vacant. Bonne opération pour lui, tant pis pour ceux qui imaginaient d'autres scénarios.

    Cavada et Lepage ne sont pas vraiment des marqueurs du Centre même s'ils sont très médiatiques. Il y a d'autres personnes beaucoup plus intéressantes, comme la députée européenne Sylvie Goulard, une figure emblématique du MoDem...

    Je vous rappelle que le MoDem a eu aussi ses moments d'oscillation droite-gauche. Parti du centre-droit (UDF), il est venu se positionner au centre ("ni de droite, ni de gauche"), puis s'est progressivement déplacé vers le centre gauche (rencontres avec Peillon), pour retourner ensuite au centre et finalement revenir au centre-droit en 2012-2013 (listes MoDem-UMP aux municipales/régionales).

    Je continue de penser que le jeune et dynamique Macron est en capacité de rassembler sur son nom. On peut choisir de le combattre, de ne rien faire ou de le soutenir. L'équation est simple : il y aura bientôt un Président qui sera choisi entre Le Pen, Macron, Fillon(?) et Hamon. Lequel porte le mieux les valeurs centristes, lequel peut changer le climat politique en France, lequel est porteur d'espoir ?

  • @ ah tiendez c'est bizarre que Max la menace puisse réagir.

  • @MaxF :
    Non, l'équation n'est pas simple. La seule chose simple que je vois pour l'instant, c'est un FN au socle quasi imperturbable (démontré avant tout par les votes précédents), et qui peut croître grâce à l'imbécillité de certains politiciens. Quand bien même Fillon et son épouse seraient lavés de tout soupçon à la suite d'une enquête honnête, la manière de se défendre et les propos parfois proprement offensants de leurs soutiens (qui illustrent parfois une déconnexion complète du quotidien de la grande majorité des citoyens) ont un impact nocif depuis plusieurs jours ; je n'oublie pas les autres affaires (le FN est lui aussi concerné, mais la magie Le Pen fait qu'elle peut utiliser ses propres délits ou failles comme des arguments anti-européens).

    Le reste ? La situation n'a rien à voir avec celle d'il y a trois mois et rien n'empêche que celle de dans trois mois soit tout aussi modifiée. Vous avez raison d'utiliser un ? après le nom de Fillon, puisque des élus et responsables LR vont désormais sur les plateaux pour pousser au changement de candidat.

    Je distingue la présidentielle des législatives.
    Quitte à considérer qu'il y a le choix entre deux personnalités (même si les différences sont en réalité nombreuses entre FB et EM), je choisis la plus adaptée à la fonction : celle qui me donne des garanties telles que je puisse lui faire confiance ; celle dont le parcours témoigne, en termes d'actes, de décisions et de cohérence, de la constance que j'estime nécessaire, et d'une hauteur de vue qui ne soit pas susceptible d'être gagnée par l'hyper-électoralisme et l'opportunisme. Bref, Bayrou.

    Macron ne correspond pas à cela. Il serait bien inutile qu'il s’efforçât de tout faire pour y correspondre d'ici à l'élection, parce que ce sont des choses qui se construisent au fil du temps, qui nécessitent de la volonté et du courage.
    C'est ce que m'inspire aussi la nouvelle idée chez Les Républicains - remplacer Fillon par une figure de l'équipe des quinquas - : on ne parle pas de changer de Premier ministre, mais de choisir un Président pour cinq ans.

    Macron n'a pas l'orientation que j'estime juste, c'est-à-dire celle qui correspond à la vision que Bayrou expose depuis longtemps et qu'il présente de nouveau, actualisée, dans son ouvrage, que je suis en train de lire.

    Il utilise des expédients faciles. Je n'aime pas être pris pour un idiot, et je connais trop la politique (et suis trop prof de lettres) pour me laisser avoir par des bêtises ou par des scénarios de com' trop bien agencés.

    Les gens qui pensent que Macron serait le meilleur pour battre Le Pen, je peux leur opposer :
    * le fait que la personnalité même de Macron n'est pas un gage de ce côté-là,
    * le fait qu'il est réprouvé dès que l'on s'éloigne de la gauche de gouvernement du côté de la gauche,
    * les témoignages que j'ai de gens plutôt au centre qui ne voteraient ni pour un Macron, ni pour un Juppé (mais voteraient Bayrou).

    Il y a bien un monde au-delà des sondages !

  • @MaxF :
    Non, l'équation n'est pas simple. La seule chose simple que je vois pour l'instant, c'est un FN au socle quasi imperturbable (démontré avant tout par les votes précédents), et qui peut croître grâce à l'imbécillité de certains politiciens. Quand bien même Fillon et son épouse seraient lavés de tout soupçon à la suite d'une enquête honnête, la manière de se défendre et les propos parfois proprement offensants de leurs soutiens (qui illustrent parfois une déconnexion complète du quotidien de la grande majorité des citoyens) ont un impact nocif depuis plusieurs jours ; je n'oublie pas les autres affaires (le FN est lui aussi concerné, mais la magie Le Pen fait qu'elle peut utiliser ses propres délits ou failles comme des arguments anti-européens).

    Le reste ? La situation n'a rien à voir avec celle d'il y a trois mois et rien n'empêche que celle de dans trois mois soit tout aussi modifiée. Vous avez raison d'utiliser un ? après le nom de Fillon, puisque des élus et responsables LR vont désormais sur les plateaux pour pousser au changement de candidat.

    Je distingue la présidentielle des législatives.
    Quitte à considérer qu'il y a le choix entre deux personnalités (même si les différences sont en réalité nombreuses entre FB et EM), je choisis la plus adaptée à la fonction : celle qui me donne des garanties telles que je puisse lui faire confiance ; celle dont le parcours témoigne, en termes d'actes, de décisions et de cohérence, de la constance que j'estime nécessaire, et d'une hauteur de vue qui ne soit pas susceptible d'être gagnée par l'hyper-électoralisme et l'opportunisme. Bref, Bayrou.

    Macron ne correspond pas à cela. Il serait bien inutile qu'il s’efforçât de tout faire pour y correspondre d'ici à l'élection, parce que ce sont des choses qui se construisent au fil du temps, qui nécessitent de la volonté et du courage.
    C'est ce que m'inspire aussi la nouvelle idée chez Les Républicains - remplacer Fillon par une figure de l'équipe des quinquas - : on ne parle pas de changer de Premier ministre, mais de choisir un Président pour cinq ans.

    Macron n'a pas l'orientation que j'estime juste, c'est-à-dire celle qui correspond à la vision que Bayrou expose depuis longtemps et qu'il présente de nouveau, actualisée, dans son ouvrage, que je suis en train de lire.

    Il utilise des expédients faciles. Je n'aime pas être pris pour un idiot, et je connais trop la politique (et suis trop prof de lettres) pour me laisser avoir par des bêtises ou par des scénarios de com' trop bien agencés.

    Les gens qui pensent que Macron serait le meilleur pour battre Le Pen, je peux leur opposer :
    * le fait que la personnalité même de Macron n'est pas un gage de ce côté-là,
    * le fait qu'il est réprouvé dès que l'on s'éloigne de la gauche de gouvernement du côté de la gauche,
    * les témoignages que j'ai de gens plutôt au centre qui ne voteraient ni pour un Macron, ni pour un Juppé (mais voteraient Bayrou).

    Il y a bien un monde au-delà des sondages !

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