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Bayrou - Page 4

  • Cher Alain Juppé, je regrette de ne pas vous avoir plus soutenu.

    Si j'avais pu deviner un instant la tournure qu'a pris la primaire de la droite, je n'aurais pas fait la fine bouche. Pour moi, je songeais que Sarkozy serait battu sans trop de difficultés mais je n'avais pas vu venir François Fillon. Ce n'est pas l'individu qui me dérange, comme François Bayrou, je juge l'homme droit, mais son programme me hérisse et je sais aussi qu'il est très conservateur.

    Je suis bien content que François Bayrou ait en tête un projet alternatif. A moins que François Fillon ne fasse un très grand pas, je ne vois pas comment on peut construire un projet commun avec lui à l'heure actuelle, bien que sur quelques points, il existe tout de même une base de convergences (la dette, les déficits, la fiscalité excessive, la lourdeur juridique).

    De ses 15 mesures, il n'y en a qu'une seule à laquelle j'adhère à 100% c'est celle qui touche la famille (allocations familiales et quotient familial). Mais c'est bien la seule et, de toutes façons, Juppé en propose autant.

    On a avec Alain Juppé un projet qui s'est bonifié avec les mois et les ajustements, à la façon d'un bon vin qui gagne en saveur et en finesse avec le temps. Tout n'était pas parfait, bien sûr, mais les principaux fondamentaux étaient là, et puis on savait que Juppé ne serait pas brutal. Fillon ne parle que d'électro-choc, lui.

    Juppé a une vision équilibrée de la transition entre l'ancienne et la nouvelle économie. On le voit dans sa vision de l'entreprise où il comprend qu'il y aurait une malhonnêteté à faciliter des nouveaux entrants dans un secteur sans offrir une contrepartie aux acteurs établis qui ont dû supporter charges, impôts surnuméraires, achats de licences et de fonds de commerce et contraintes administratives de toutes sortes.

    Je ne crois pas que Fillon ait ce souci d'équité et je pense que les indépendants actuels et leurs centrales vont souffrir avec lui, tout comme avec Macron, au demeurant, auquel je fais exactement le même reproche.

    Au début, j'étais contrarié par les projets d'Alain Juppé sur l'école car je trouvais qu'il ne se positionnait pas assez en rupture avec les Socialistes. Mea culpa. Je l'ai relu, et en fait, son projet a beaucoup de qualités, entre autres d'offrir la liberté à ceux qui veulent s'en saisir.

    C'est au fond ce que j'aime bien chez cet homme, outre sa droiture et son éthique, c'est qu'il n'impose pas (enfin, n'exagérons quand même pas), il propose. On le perçoit dans un grand nombre de ses propositions. 

    Je mets en garde la droite : si vous ne mettez pas d'eau dans votre vin, nous centristes de droite et de gauche, nous ne nous allierons pas avec vous et nous présenterons notre propre candidat. Par les temps qui courent, gens de droite, je vous conseille de rassembler. N'imaginez pas votre actuel candidat fétiche élu sans coup férir sous prétexte qu'il aurait en face de lui nécessairement Marine Le pen. Pour cela, il faudra passer le premier tour.

    Si Macron se présente, bien que pour le compte, je n'aime pas sa manière d'agir, je serai pragmatique et pourrais voter pour lui (dans l'hypothèse où Baurou ne serait pas candidat, évidemment) contre Fillon s'il devenait le candidat de la droite, d'autant que j'ai écouté ses premières propositions et qu'elles ne sont pas toutes à jeter, loin de là.

    Allez, Alain Juppé, les modérés vous soutiendront jusqu'à la dernière minute. A Dieu vat, comme disait le capitaine du navire au milieu de la tempête autrefois.

  • François Bayrou, vite, vite, une mise à jour de votre programme économique !

    Cher François,

    Vous êtes passé sur mon blog récemment et je vous en remercie. J'aimerais croire qu'Alain Juppé a encore une chance, mais quand vous considérez l'avance de François Fillon, les ralliements de Sarkozy et Bruno Lemaire, c'est franchement mal barré. Il paraît que 15% des électeurs étaient de gauche. Je ne pense pas qu'ils ont voté pour Fillon, et, maintenant que Sarkozy est éliminé, ils ne se déplaceront probablement pas au second tour.

    Bref, Alain Juppé est dans une sale situation. Nous autres, centristes, on va évidemment voter pour lui, mais je crains vraiment que cela ne soit pas suffisant. Je connais le programme de François Fillon dans la plupart des domaines. Il est vraiment éloigné de nos idées, même si, évidemment, en théorie, sur certains points, on pourrait s'entendre.

    Bref, François, vous allez avoir du boulot, parce qu'il va falloir travailler sur un programme complet un peu en catastrophe. Je ne vois pas une entente de premier tour possible entre François Fillon et vous. 

    J'ai toujours dit que votre programme de 2012 avait du bon, mais maintenant, il faut le mettre à jour. Et, dans les taches à accomplir, il faut qu'on démonte l'imposture Macron aussi, tant qu'à faire.

    Il y a quand même quelques esprits qui réfléchissent au futur. Parfois, ce sont plutôt des gens de gauche, comme chez Numerama, parfois plutôt gens de droite, comme Hashtable (j'ai beaucoup de divergences avec lui, mais ce qu'il dit sur l'économie est toujours intéressant).

    On parle beaucoup d'identité et de sécurité, mais mon intuition me dit qu'il ne faut pas trop se laisser entraîner sur ce terrain là. Quelques propositions fermes et nettes et passons à autre chose. L'autre chose, c'est l'emploi et l'économie.

    Et dans ce domaine, vous avez dit déjà pas mal de choses intelligentes. Il y a vos circuits courts et votre Made in France de 2012. Votre constat que les Français ne gagnent pas assez d'argent et que la baisse de leurs revenus n'est pas la bonne variable d'ajustement de la compétitivité des entreprises. Votre insurrection contre les injustices de la loi El-Khomri, riante idée de Macron, contre la baisse de la rémunération des heures supplémentaires.

    Votre grande idée, au fond, en 2012, c'était de relocaliser l'emploi. Donner une valeur ajoutée forte aux produits industriels grâce aux services associés et à leur garantie, par exemple.

    A mon avis, c'est là-dessus qu'il faut travailler : les emplois impossibles à délocaliser à forte valeur ajoutée. C'est possible dans de très nombreux domaines. Le pouvoir d'achat est une question centrale et au coeur de la misère et du sentiment d'abandon de nombreux Français, précarisés en nombre toujours plus important.

    Vous n'aurez pas le temps de travailler sur tous les sujets en si peu de temps. Creusez celui-là à fond : l'économie, l'emploi, le pouvoir d'achat. Sur l'éducation, vous aviez un bon programme, il n'y a rien à changer et ce n'est pas un sujet majeur pour cette élection. L'écologie doit être intégrée à l'économie et à la santé. C'est un sujet dont vous pouvez vous saisir car la sécurité sanitaire inquiète de plus en plus les Français. Raison supplémentaire pour évoquer l'agriculture biologique et la médecine. Bref, vous pouvez faire quelques liens.

    Peut-être que dans une semaine, je vous dirais à cette heure-là que je m'étais fait du mauvais sang pour rien, mais franchement, je crains bien être prophète à peu de frais cette fois-ci.

    Proposons ensemble, proposez un programme économique en béton armé aux Français. Voyez les chefs d'entreprise, les comités de salariés et discutez avec ceux qui ont des idées nouvelles. 

    La droite actuelle a une grosse faiblesse : elle ne propose que des recettes éculées. La gauche ment et n'a pas d'idées, et de tous ses avatars, Macron et sa bonne conscience de DRH prêt à socialement licencier les pauvres gens sont les pires.

    Engouffrons-nous dans la brèche et essayons de sauver notre pauvre pays et ses habitants de l'abîme vers laquelle nous mène la vague populiste et/ou réactionnaire qui la submerge à l'heure actuelle.

  • Bon, eh bien je vais voter pour Juppé, du coup...

    Comme beaucoup, je ne m'attendais absolument pas à la remontée surprise de François Fillon dans les dernières semaines de la campagne de la primaire de la droite.

    Je suis un peu embêté parce que j'aurais bien voté pour NKM, parce qu'elle a une vraie compétence, parce que c'est une femme et parce qu'elle est modérée sur la plupart des sujets sociétaux. Côté réformes économiques, en revanche...pas de pitié pour les canards boiteux...

    Sur cet aspect, je pense que Juppé est le moins violent et brutal de tous les candidats de cette primaire.

    Bref, je suis obligé de jouer la sécurité, je vais donc voter pour lui. De toutes façons, bien considéré, son programme n'est pas si mal et on peut discuter avec lui. Il est Bayrou-compatible ce qui est essentiel à mes yeux (NKM aussi, mais est-elle hérético-compatible, ça, c'est moins sûr ; sur une ville, OK, pour gouverner, c'est une autre histoire).

    J'ai été un peu sec avec Fillon hier, car l'homme a tout de même quelques mérites, mais je n'ai pas aimé du tout une série de prises de position de sa part à l'international.

    Si jamais il l'emportait, je ne sais pas trop ce que ferait Bayrou. Les deux hommes ont plutôt de bons rapports, et, sur la dette, il y avait de bonnes convergences entre eux. Mais cela n'induit rien pour la suite.

    Dans beaucoup de domaines, Alain Juppé est un homme droit et honnête qui ne transige pas sur les principes. C'est un aspect important à mes yeux. Lui, on sait qu'il n'ira pas dérouler le tapis rouge à tous les dictateurs de la planète, pas plus qu'il ne s'alignera sur la diplomatie américaine (quand elle ne le mérite pas, du moins). Il ne nous réorientera pas vers les pays émergents ni la Chine ou la Russie, comme le veulent Fillon et le FN, ce que je ne souhaite absolument pas.

    Objectif n°1, se débarrasser de l'agité du bocal, objectif n°2 favoriser Juppé plutôt que Fillon, mais ne pas être non plus désespéré si c'est Fillon qui gagne (il ne fera pas n'importe quoi, contrairement à l'agité du bocal).

  • Que faire ?

    Cela fait un moment que je m'interroge sur la pérennité de ce blog et la pertinence du maintien de son existence.

    Au fil du temps, j'avoue que je me suis lassé et puis l'heure des blogs est passée, j'en ai l'impression.

    Je n'attends pas grand chose de la présidentielle. Le seul homme politique en lequel j'ai entièrement confiance, c'est Bayrou et il est parti pour ne pas se présenter.

    A gauche, il n'y a pas de programme, ou, pire, c'est Macron qui tient lieu de penseur. A droite, je les trouve déprimants avec leurs antiennes. Ils veulent (bêtement) la peau des 35 heures, soutiennent les pires mesures de Macron (inversion de la hiérarchie des normes avec primat de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche, baisse de la rémunération des heures supplémentaires entre autres) et j'en passe quelques autres.

    J'ai été heureux de voir que Bayrou ne tombait pas dans le panneau s' insurgeait contre la loi El Khomri pour ce qu'elle comportait de pire.

    Je continue à lire Partageons mon avis sur son nouveau blog. Il disait quelque chose qui ne me paraissait pas faux récemment : au fond, Hamon a raison de viser une société où l'on ne travaillerait plus que 32 heures par semaine. Je pense que nous devons nous affranchir du diktat biblique, du péché originel et cesser de travailler à la sueur de notre front. Le problème, et c'est là où je ne suis plus jegoun, c'est que Hamon n'a pas imaginé un modèle économique qui permette ce modèle social. On ne peut pas de désintéresser de son financement.

    J'ai trouvé l'analyse de Numerama sur les débats de la première primaire de la droite très pertinente. Je suis d'accord. Aucun des candidats de droite n'a la moindre vision d'une économie du futur en révolution technologique permanente et dans lequel un jeune garçon de 13 ans est capable de concevoir et de fabriquer de chez lui une prothèse cent fois moins chère que celle des laboratoires. Le problème, c'est que la gauche n'est pas plus avancée sur la question, et, qu'au centre, on est trop peu nombreux pour parvenir à développer une pensée originale et pertinente. Je ne compte pas l'UDI dans le centre, c'est une droite modérée, très libérale et un peu bobo, dont le ralliement à Macron ne m'étonne guère. 

    Bayrou avait des idées en 2012 sur les circuits courts et la production locale, et je vois que ses idées ont fait leur chemin, le Made in France ne cesse de gagner des parts de marché.

    Je reconnais à Juppé la volonté de ne pas chercher à diviser les Français, mais pour le reste, je suis plus que sceptique. Je continue d'attendre le programme de Jean Lassalle en espérant qu'il comportera les innovations qui font tant défaut aux autres.

    Le bilan de François Hollande n'est pas fameux sous bien des aspects mais ce n'est pas non plus la catastrophe que la presse se plaît à relayer sans cesse. La droite qui le conchie s'apprête à dégrader de nouveau les comptes publics alors que c'était un des points plutôt positifs du bilan de Hollande.

    En fait, sans Bayrou, je suis perdu. J'irai soutenir naturellement Juppé à la primaire de la droite car je veux éviter Sarkozy, je voterai sans hésitation pour lui dans un second tour contre Marine Le pen, mais pour le premier tour, je n'exclus rien, pas même de voter pour un candidat de gauche qui me séduirait. Mais j'avertis que cela ne sera ni Hollande, ni Valls ni Macron ni Montebourg, et pas davantage Méluche bien que j'ai du respect pour l'homme.

    Bref, je dresse un inventaire à la Prévert un peu pour dire que je commence à me désintéresser lentement de la sphère politique, tout en conservant quand même un oeil vigilant sur quelques aspects et sur les causes qui me sont chères : la condition féminine et l'égalité entre hommes et femmes est la plus importante de toutes à mes yeux. Celle-là continuera de me faire réagir. Bayrou, évidemment, aussi. Tout le reste, au cas par cas et selon l'humeur du moment. J'ai tellement d'autres choses dont je dois me préoccuper désormais, certaines passionnantes, et d'autres tristes à en mourir...

  • Baisses des salaires enseignants : merci qui ? Najat et Pépère...

    Ils sont trop forts Hollande et Vallaud-Belkacem. On les entend claironner qu'ils ont revalorisé les salaires des enseignants. Un mensonge de plus et un beau. Je passe sur la baisse des salaires des enseignants de classes préparatoires, ça, c'est déjà du passé, mais j'attire en revanche l'attention sur les enseignants de collège qui font des heures supplémentaires : 500 euros de moins par an pour ceux qui font 21 heures ou plus. Sarko, c'était travailler plus pour gagner plus, Hollande c'est encore mieux : travailler plus pour gagner moins.

    Lisez le décret sur legifrance. 500 euros de moins par an. C'est qui les 21% de masochistes chez les enseignants, qui veulent encore voter Hollande ou plus généralement pour le PS en 2017 ?

    Je ne veux pas dire, mais quand je regarde la classe politique, on peut dire qu'il n'y a que deux figures qui respectent les enseignants et ne les prennent pas pour des sous-merdes.

    Bayrou et Mélenchon.

    Le problème c'est que le second conduirait la France dans le mur en claironnant avec son programme économique s'il arrivait au pouvoir.

    Il ne reste donc plus que Bayrou, qui, de toutes façons, est devenu le plus populaire chez les personnels de l'Éducation Nationale. Eh bien j'invite les 21% de fous qui soutiennent encore Hollande et le PS à basculer au plus vite chez Bayrou.

    Je conclus quand même en songeant que Najat Vallaud-Belkacem est une sacrée hypocrite...Pour retrouver un tel niveau d'autosatisfaction et de suffisance dans le mensonge et la déliquescence il faut remonter à Luc Chatel, dernier ministre sarkozyste de l'Éducation, qui la valait bien. 

     

  • Primaire de la droite : voter ou pas ?

    Je suis toujours dans l'expectative à propos de la primaire de la droite de novembre. Déjà, éliminons la dénomination pipeau : c'est bien de la droite qu'il s'agit, et pas de la droite et du centre. Ensuite, ce n'est pas que je suis partisan de la politique du pire mais, en tant que centriste, je serais presque tenté de dire que cela ne me concerne pas. Je connais à peu près les propositions des quatre principaux candidats. Sarkozy brasse le plus de vent possible, comme d'habitude, en proposant une loi par saillie de l'actualité. Juppé est le plus prudent, Lemaire et Fillon veulent absolument que les Français versent du sang et des larmes en arguant que c'est nécessaire pour la santé de la France...

    Leur objectif de réduction des effectifs de la fonction publique est ridicule : ils n'y arriveront pas et de toutes façons, la preuve qu'il est ridicule, c'est qu'ils sont incapables de dire comment ils procéderont.

    Du côté de l'Éducation, Lemaire, Fillon et Sarkozy veulent refaire les mêmes bêtises que celles de leur gouvernement de 2007 à 2012 et Juppé poursuivre dans la continuité de stupidité de la gauche de 2012 à 2016. De toutes façons, ils s'abreuvent tous aux mêmes sources, qui empoisonnent notre école depuis 30 à 40 ans.

    Je les trouve étonnamment silencieux sur la politique internationale : une grande partie de notre situation intérieure en matière de terrorisme vient de là. Et du côté de l'Europe et de l'Allemagne, c'est un peu silence radio, sempiternelles déclarations mises à part. 

    Je ne les vois toujours pas décidés à embrasser à bras le corps la question de la sécurité avec des mesures sérieuses. Ou c'est du flan (Sarkozy, Fillon, Lemaire) ou c'est du flamby (Juppé). Je l'ai écrit et démontré ici à plusieurs reprises, le statut de la femme, sa liberté et sa protection sur tout le territoire nationale, cités en tête, est au coeur des questions de sécurité, djihadisme compris. Alors la loi anti-burkini de Fillon et Sarkozy, ça montre bien qu'ils n'ont décidément rien compris.

    La réduction de l'immigration pose à peu près autant de difficultés que celle des fonctionnaires : avec des gros sabots (interdire le regroupement familial) on risque surtout de générer une cascade d'embarras et de dysfonctionnements.

    Reste l'économie et les entreprises. S'il y en avait un qui reprenait exactement le même programme que celui de Bayrou en 2012, avec quelques améliorations, je pourrais peut-être voter pour celui-là ou celle-là mais pour l'instant, on ne peut pas dire qu'on a entendu grand chose.

    Bref, en dépit de l'invitation de notre François national (Bayrou) vous comprenez que je ne suis pas vraiment motivé pour aller voter les 20 et 27 novembre...

    Vous allez me dire que je suis cynique, mais si Sarkozy gagnait, ce qui est possible, Bayrou se présenterait et j'aurais du coup la possibilité de voter pour quelqu'un qui me représente vraiment. Je pense aussi à Lassalle, si Bayrou n'y va pas, mais il va falloir qu'il se montre bien plus convaincant parce que pour l'instant, il n'a pas l'once d'un programme politique digne de ce nom.

  • François Bayrou, la gestion intelligente d'une ville.

    Quand je compare la gestion d'Anne Hidalgo à Paris et celle de François Bayrou à Pau, je suis vert de jalousie en considérant les Palois. D'un côté, on a une édile qui maquille la réalité des comptes municipaux par des tours de passe-passe, de l'autre un maire respectueux des deniers publics qui s'attache à réduire les dépenses et parvient, en période de crise et de baisse des dotations à diminuer les impôts locaux.

    Comment s'y prend-il ? Eh bien c'est très simple : il ne verse pas dans les vertiges de la folie des grandeurs et ne considère pas l'emprunt et l'argent des contribuables comme un panier percé dans lequel il suffirait de plonger les mains pour le jeter avec prodigalité.

    Sa méthode est simple et François Bayrou l'expose sur sa page facebook : plutôt que de dépenser des centaines de millions dans des projets fous et coûteux, il réhabilite l'existant. Cette manière de faire est bien moins dépensière, plus efficace, plus respectueuse de nos ressources. C'est une forme de recyclage adapté à la gestion de la ville.

    Gérer au mieux l’existant en rénovant et en donnant des destinations nouvelles à nos bâtiments.

    Pendant ce temps, Anne Hidalgo prévoit toujours plus de projets pharaoniques, avec son lot de nuisances, d'encombrements, de dépenses en tout genre, ce qui fait que Paris n'est qu'un vaste chantier depuis que les Socialistes y ont pris le pouvoir. Il n'y a pas un trottoir sur lequel j'ai pu marcher plus de quelques mois consécutifs dans la capitale.

    Les bobos sont contents, mais la réalité, c'est que cette ville devient invivable, que la sécurité s'y dégrade, et que lorsque ce n'est pas encore suffisant, Anne Hidalgo et ses alliés bien-pensants l'y importent. Une ville plus chère, plus sale, moins bien fréquentée, encombrée, et vidée de ses classes moyennes au bénéfice de la clientèle électorale socialiste : d'un côté les minorités d'origine immigrée, de l'autre les bobos aisés. Les Socialistes savent bien que les ouvriers et la classe moyenne ne votent plus pour eux depuis longtemps. Ils font donc en sorte de les écarter des villes qu'ils dirigent. Qu'on compare la sociologie de Pau et celle de Paris, et on comprendra qu'il y a dans la capitale du Béarn un édile qui n'a pas peur du peuple, et dans la ville préférée de l'intelligentsia une majorité qui ne pense qu'à sa réélection et hypothèque l'avenir avec des projets faits pour la fête mais pas pour ceux qui travaillent.

    Anne Hidalgo, comme François Bayrou, vient d'une famille modeste, mais elle a oublié ses origines et aspire aux ors de la République. Ce n'est pas son ridicule Civic Hall qui n'a de civique et de démocratique que les belles paroles qu'elle lance en l'air, qui redorera son blason.

    En attendant un improbable renouveau du côté de Lutèce, je suis bien tenté d'émigrer en terre paloise, pour ma part...

  • Le Modem portera-t-il la révolution économique ?

    Il y a une révolution douce qui secoue d'ores et déjà nos modèles économiques, mais qui je le crois, s'amplifiera autant qu'une onde sismique peut annoncer le tremblement de terre : le peer to peer appliqué à de très nombreux services et bientôt à l'industrie.

    Il y a d'abord eu l'idée que les individus pouvaient se constituer en réseau pour échanger des connaissances : cela a été la base internet, puis des newsgroups et enfin des premiers wikis. Les réseaux sociaux ont suivi. Nous vivons l'étape suivante qui est celle de l'application de cette idée à l'économie. Airbnb, blablacar, ouicar, guest to guest, sont autant de plate-formes qui permettent aux citoyens d'échanger logements, automobiles, ou encore de se les louer directement sans passer par de gros intermédiaires. On retrouve aussi cette idée dans un site comme lingoo, plate-forme d'échanges et accueil linguistiques entre pays. Les ruches qui essaiment mettent en contact producteurs et consommateurs sans passer par des distributeurs. Votre voisin cuisine pour vous et si vous trouvez le site qui convient, il peut aussi venir effectuer toute une série de menues réparations dans votre maison.

    Un pas a été franchi quand les imprimantes 3D sont devenues des biens accessibles au plus grand nombre. Il est devenu possible pour un quidam ordinaire de concevoir et produire sur places des objets industriels, parfois bien plus sophistiqués que ce que permettaient les grosses machines-outil de l'industrie.

    Aujourd'hui, il existe des plate-forme de reventes de fichiers 3D pour imprimer chez soi tel ou tel produit et on peut même si on le veut commander des pièces spécifiques, d'autant que les scanner 3D apparaissent à leur tour.

    Les grandes sociétés de service réfléchissent de plus en plus à la valeur ajoutée que représente le télé-travail : temps de transport économisé pour le salarié, mais aussi, pour l'entreprise, des locaux et de la place en moins pour disposer et entretenir les outils de travail. D'une certaine manière, on peut même dire que l'entreprise bénéficie à titre gratuit de l'espace immobilier privé du salarié. Une dépense de moins pour elle.

    François Bayrou avait eu l'intuition de comprendre que le circuit court était l'avenir économique mais hélas, et je lui ai écrit pour l'inviter à compléter son programme en janvier (en vain) il n'a pas développé son projet au-delà de cette idée.

    Il y a pourtant, j'en suis presque sûr, un véritable virage, social et économique qui s'opère. Aucun parti politique ne s'en rend compte, aucune figure politique ne le réalise. C'est là où j'attendrai le MoDem.

    L'avenir n'est pas l'État, et je crois que Corine Lepage s'est radicalement trompée dans son Vivre autrement, quand elle envisageait une mutation vers une économie écologique entièrement pilotée par l'État. L'avenir, c'est l'individu, les petits réseaux, le peer to peer.

    Bien que l'opinion publique et l'intelligentsia les conchient régulièrement, les libéraux libertariens et autres anacapitalistes prophétisent de longue date cette révolution. Qui lit attentivement Hashtable, aura constaté qu'il a évoqué il y a plus de quatre années déjà certaines de ces évolutions. Je n'entends pas par là que j'approuve le modèle social qu'il promeut ou encore sa vision de l'énergie (par exemple, des mini-centrales nucléaires autonomes pour chaque ensemble urbanisé, ce qui commence à se faire et a l'avantage de réduire considérablement les coûts de transfert et et distribution de l'énergie mais qui laisse à la charge des villes leur achat, leur sécurité et leur entretien avec tout ce que cela comporte comme risques...). En revanche, les libéraux, et Hashtable en particulier, sont très attentifs aux tentatives des individus pour se libérer de la tutelle des États et des gros groupes. C'est une erreur de ne pas les consulter en décrétant que leur idéologie est un gros mot et qu'eux sont le Mal. Leur pensée originale, avec ses qualités et ses défauts, a quelque chose à apporter à plus d'un égard au monde de demain, quand bien même fût-elle truffée d'outrances.

    Mon sentiment est que le MoDem a un rôle à jouer, s'il veut bien en prendre le risque, s'il veut accompagner l'Histoire en marche. Bayrou et ses circuits-courts, Marielle de Sarnez et son état facilitateur, Yann Wehrling et ses villes intelligentes ont ouvert une brèche. Il faut s'y engouffrer et la creuser. L'élection de 2017 verra s'affronter des idées classiques, souvent éculées. Ce sera la bataille des conservatismes et des réactions de toute obédience. L'espoir, ce serait une force politique qui proposerait autre chose, qui sortirait des idées préconçues et irait vers les individus sans chercher à les manipuler ni à leur inoculer une idéologie malfaisante et nocive comme le font l'extrême-gauche, l'extrême-droite et les complotistes de toute sorte à l'heure actuelle.

    Est-ce que le MoDem saura endosser cette responsabilité historique ?

     

     

  • Les intentions de Bayrou

    Je parcours de temps à autre le blog du CREC (Centre de Recherche et d'Étude sur le Centrisme) mais je le trouve la plupart du temps décevant. Alexandre Vatimbella a une dent contre Bayrou pour une raison que j'ignore et il lui prête systématiquement des calculs politiques et des arrière-pensées. J'avoue que c'est assez pénible : le nom du blog invite à croire qu'on est sur un site sérieux, pas un espace d'aigreur et de règlements de compte. Il n'y a pas d'ailleurs, d'analyse objective là où il y a de l'aigreur.

    C'est sidérant de vouloir à tout prix que Bayrou attende la chute de Juppé pour se lancer. Bayrou est un homme honnête, avec une éthique et des principes, chose devenue rare en politique. S'il dit qu'il est prêt à soutenir Juppé et souhaite sa victoire, il est sincère.

    Les soupçons n'entachent que ceux qui les formulent.

    Ce n'est pas très malin de la part de Fillon d'avoir assuré que Bayrou le soutiendrait s'il était vainqueur. En réalité, nul ne le sait. Quand Bayrou prend une décision, il cherche l'intérêt général, et, par-dessus tout, celui du pays qui lui est cher : la France.

    Lui supposer des calculs politiciens ne repose sur aucun élément avéré. Seulement une légende que des imbéciles ont construite de toutes pièces à propos de l'élection présidentielle.

    Bayrou représente un courant de pensée en France qu'absolument personne d'autre n'incarne. Il est le visage d'un centrisme à la fois tribunicien et modéré, une synthèse en principe impossible mais qu'il a réussi à effectuer. 

    Pas de mollesse de sa part, pas d'idées délavées et sans épaisseur mais au contraire, une pensée riche, profonde, originale, des intuitions lumineuses que personne d'autre n'a.

    Et puis surtout, le courage. Bayrou ne cherche jamais à saisir le sens du vent. Jamais de populisme facile, chez lui. Même si une idée, une pensée, est impopulaire, mais qu'il la pense juste, il la porte et la soutient. Et il ne tombe jamais dans la facilité de désigner des coupables et des bouc-émissaires, ce que fait à peu près tout le reste de la sphère politique. Rien que pour cela, c'est un homme estimable, et, par les temps qui courent, quand je considère les divisions qui nous menacent, c'est un homme précieux.

    Le CREC devrait y réfléchir, de temps en temps...

  • Taxer les CDD l'idée géniale de Valls et Macron. Désespérants...

    Je ne sais pas quoi dire. Ce n'est pas que je sois fan des CDD, mais la réalité impose d'admettre qu'ils sont souvent des portes d'entrée dans un métier pour les jeunes en recherche d'emploi. Ils sont aussi une sécurité pour les petites et moyennes entreprises dont les perspectives ne sont pas suffisamment sûres pour garantir un CDI. Je ne parle même pas des TPE pour lesquelles cela peut être une première création d'emploi.

    Ce gouvernement est profondément débile, je ne vois pas d'autres explications. Il l'a prouvé dans ses réformes de l'école, il le prouve tous les jours dans ses projets fiscaux, qu'ils touchent le particulier ou l'entreprise.

    Comme le dit François Bayrou, on se demande à quelle logique ce gouvernement obéit. Dans l'immédiat, la CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises) est furieuse et menace de se retirer de toutes négociations sur la loi-travail. On la comprend aisément.

    Ce qui aurait été intelligent, mais tout de même à bien considérer en termes de coûts, ça aurait été d'accompagner le renouvellement du CDD en CDI au moins pour les TPE et les PME de petite taille en offrant une dégressivité de charges pendant deux ans, le temps que le CDI s'installe dans la structure. Je ne suis pas expert de la question, mais on peut imaginer une mesure encourageante, un signe fort, quoi que ce soit. Là, c'est tout l'inverse.