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Bayrou - Page 13

  • Bayrou, si même eux le disent...

    Love Bayrou...Quelques avis autorisés à propos de Bayrou :-)


    Love Bayrou... par le_flambard

  • Bayrou peut susciter l'adhésion...s'il le veut !

    François Bayrou atteint désormais des seuils stratosphériques en côte de popularité désormais, dans les derniers sondages. Il passe dans le dernier sondage IFOP la barre des 70% de bonnes intentions.

    Comment François Bayrou pourrait-il convertir ces a priori favorables en intentions de vote sonnantes et trébuchantes ? Très simplement. Sans prétention, en suivant mes conseils et ceux de Mathieu Maire du Poset de Marianne, qui fait exactement la même analyse que moi. A la différence que j'avertis du risque de stagnation depuis le début du mois de janvier.

    Bayrou a eu une excellente intuition en début de campagne : il a senti que l'emploi pouvait être au coeur des préoccupations de cette campagne. Il a eu une idée qui sortait des clous, et, pour cette raison, elle a fait mouche : associer l'emploi, la consommation et la nécessaire revitalisation de l'industrie sur notre sol sous le sigle du "Made in France".

    Le problème, c'est que depuis, sur le chapitre de l'économie, le principal à mon avis dans cette campagne, plus rien. Or, c'est là-dessus que l'électorat peut se décider si on le séduit.

    Il ne s'agit plus de réciter ses gammes, comme le fait observer à juste titre Mathieu, mais bien de propulser en avant de nouvelles et fulgurantes idées sur les thèmes qu'il a commencé à développer et de viser juste d'un coup.

    Le Made in France, c'est une très bonne idée, mais comment le faire concrètement ? Ensuite, que faire d'autre que le Made in France pour stimuler la création industrielle et entrepreneuriale en France ? Comment faire en sorte que cette stimulation aboutisse à de l'emploi et des hausses de pouvoir d'achat ? Que dire, enfin, à tous ces ouvriers et ouvrières qui perdent leurs emplois parce que les usines ferment ? Quoi leur proposer ?

    Si Bayrou peut répondre précisément à toutes ces questions, avec des réponses novatrices, il peut encore renverser la vapeur. Dans le cas contraire, je pense qu'il fera malgré tout un résultat honnête, mais à l'issue de l'élection présidentielle, il ne sera pas en situation de décider du sort de la France...

    François, tu sais ce qu'il te reste à faire, et puisque tu le sais, fais-le vite, maintenant, parce que le temps presse.

  • Le nouveau visage de la démocratie française

    Tous pareils, est-ce inéluctable, en politique ? J'ose encore espérer que non. Si François Bayrou est élu, il tranchera immédiatement la question des conflits d'intérêt par un grand référendum sur la vie publique. En voici les grandes lignes :

    Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France.

    - mettre fin au cumul des mandats

    - pas de vote aux assemblées sans présence, obligation d'assiduité aux séances parlementaires.

    - modification du mode de scrutin pour pouvoir représenter tous les courants politiques.

    - réduction du nombre de députés et de sénateurs

    - reconnaissance du vote blanc

    - obligation de partié renforcée

     Je renforcerai l’obligation de parité pour que l'on sorte enfin de cette anomalie qui met la France à la 61ème place parmi les pays du monde pour la place des femmes dans la vie publique.

    - suppression des micro-partis de complaisance

    - définition du conflit d'intérêts et obligation de déclaration publique des intérêts privés avant entrée en fonction. Fixation des incompatiblités.

    - mise en place d'une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption.

    - indépendance de la justice et  nouveau statut pour le Garde des Sceaux, dont la nomination devra être approuvée par une majorité renforcée du Parlement.

    - terme mis à la procédure scandaleuse qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'État.

    Voilà comment, en quatre semaines et un dimanche, la démocratie française prendra un nouveau visage.

  • Bayrou et la sécurité

    Dans le domaine de la sécurité, nul besoin de battage à grands moulinets de bras ni de faire voter deux lois par semaine. Il suffit de quelques mesures simples et de bon sens. En voilà quatre que propose François Bayrou :

    - Réimplanter les forces de police dans les quartiers devenus zones de non droit.

    - Restaurer l’État, dans sa défense du droit et ses services publics : nommer dans chacun de ces quartiers, un sous-préfet chargé de coordonner tous les services de l’État, qui sera l’interlocuteur des habitants et de leurs élus, avec obligation de résidence dans le quartier, pour qu’il vive la réalité de tous les jours des habitants et qu’il soit pour eux un interlocuteur quotidien.

    - Pour le public le plus sensible, les jeunes, parfois les très jeunes mineurs, la réponse la plus rapide, la plus immédiate, par exemple sous forme de réparations.

    Je ne veux plus entendre des enfants utilisés par des bandes dire à des policiers débordés : « de toutes façons, tu ne peux rien me faire, j’ai la loi pour moi ! »

    - un plan efficace de lutte contre les trafics d’armes.

    Tout le monde dit que les armes de guerre circulent librement, depuis des années, en France et particulièrement dans les quartiers. Apparemment, tout le monde s’en accommode. Or ceci n’est pas acceptable. Là se croisent les organisations du grand banditisme et les trafics de toute nature. Là aussi s’arme la folie. La lutte contre le trafic d’armes sera définie comme une priorité de l’action publique.

    Et voilà. Ce n'est pourtant pas si compliqué...

  • Terroriste ou héros, il faut choisir

    Ainsi, l'auteur des épouvantables meurtres perpétrés contre des militaires puis des enfants est un djidahiste. Du moins, c'est ce qu'il essaie de faire croire.

    On lisant sur une page du Figaro ce que l'on savait désormais de son parcours, j'ai pensé aux Mémoires du Général de Gaule pour la période 1944-1946 : il y évoque le sort des collaborateurs et particulièrement celui des miliciens qui se sont jetés à corps perdu du côté des nazis dans le conflit. Notamment, il aborde le cas de Joseph Darnand, à côté duquel notre prétendu Djihadiste ferait office d'enfant de choeur tant ce qu'il a fait est horrible. De Gaulle aurait pu conchier à juste titre l'un des plus sinistres individus de la Collaboration. Et pourtant, il choisit de déplorer la perte de tant d'énergies qui à tout moment auraient pu basculer dans la Résistance plutôt que dans la Collaboration.

    Mohammed Merah a voulu entrer dans la Légion étrangère en 2010. Il a été recalé au bout d'une journée. Le mobile psychologique dans les crimes perpétrés contre les militaires français apparaît ainsi bien plus évident que la guerre en Afghanistan.

    C'était un homme à la recherche d'une identité. Il l'a trouvé en Afghanistan et au Pakistan. Chez les barbus.

    Si l'on pose l'équation en ces termes pour comprendre ses motivations, je pense que l'on a parcouru la moitié du chemin.

    La défense de la cause palestinienne, c'est évidemment du pipo : ce ne sont pas ses motivations, et à vrai dire l'OLP a condamné immédiatement une attaque aussi vile.

    Au fond, Bayrou ne se trompe pas de débat en ramenant la question de l'identité et de la cohésion sur le terrain où l'on devrait les trouver. Qu'est-ce qui fait qu'un jeune homme, né en France, ne se sent plus français aujourd'hui ? Et là, ce n'est même pas un individu lambda, c'est quelqu'un qui se montrait prêt à s'engager dans l'une des unités militaires les plus emblématiques de notre drapeau !

    La désolation exprimée par le Général de Gaule dans ses mémoires répond comme un écho à ce sourd questionnement.

    Il y a après un problème diplomatique : quasiment 100% des terroristes qui se livrent aux crimes les plus atroces ont fait un stage en Afghanistan et au Pakistan. Nous avons un problème avec ces deux pays-là, et ce n'est pas la première fois que je le dis ici.

    Marine Le pen a tout faux de réduire les faits épouvantables qui nous sont connus aux actions d'un salaud ou à de la faiblesse contre l'islamisme. La preuve que la France ne se montre pas faible contre l'islamisme radical, c'est qu'en s'engageant en Afghanistan, elle a eu la volonté d'en arracher les racines, même si c'est raté, au final. En ce sens, Bayrou ne s'était pas trompé en estimant que notre présence en Afghanistan était un impératif moral, car là-bas, nous luttions contre les forces qui nous sapent ici. Mais ces forces ne prospèrent sur notre sol que parce qu'elles y trouvent un terreau propice. C'est bien en ce sens que j'interprète le discours de Grenoble de Bayrou.

    Ainsi, la boucle est bouclée.

  • La mauvaise polémique

    J'ai entendu certains médiacrates reprocher à François Bayrou d'avoir maintenu son meeting à Grenoble après s'être rendu à Toulouse. Ce qui me paraît hypocrite et malhonnête, puisque ce sont les mots que l'agence de presse Reuters emploie sans vergogne, c'est surtout d'utiliser ce terrible évènement pour s'en prendre à l'image d'un candidat.

    C'est même petit et misérable, au regard des petites vies brisées dans de telles circonstances.

    On dit que la parole exorcise la souffrance. Je pense que c'est le choix qu'a effectué Bayrou : il a essayé de placer des mots sur la situation. Il a relevé les violences de plus en plus fortes qui traversent la société française et a appelé toute la classe politique à se garder de favoriser les divisions.

    Je sais que Bayrou a notamment pensé à certains discours de Sarkozy. Sur ce point, je ne le suis pas : s'il s'agit d'un fou qui a agi, c'est dans les méandres de son esprit délirant que se trouvent les causes de cette tuerie. Si c'est l'antisémitisme à la sauce européenne qui l'a motivé et plus largement le racisme (les militaires abattus étaient tous de couleur) , nous sommes dans les problématiques propres aux théories de l'extrême-droite européenne. Enfin, si c'est la situation au Proche-Orient qui a excité ses poussées délirantes (attaquer des Juifs pour frapper Israël, des militaires pour punir la France de son engagement en Afghanistan) nous sommes dans des problématiques internationales et diplomatiques.

    Rien à voir, donc, à mon sens, avec les discours de Sarkozy.

    Cela dit, je suis entièrement Bayrou sur la teneur profonde de son message : notre responsabilité à tous est de cultiver la compréhension réciproque.

    Si jamais l'antisémitisme s'avérait le principal moteur du second crime, je rappelle juste les réguliers appels au Boycott contre Israël qui fleurissent régulièrement à l'extrême-gauche, notamment chez les Verts et au Front de Gauche. Il faut le dire. Sans parler des sympathies coupables sinon des silences extraordinairement discrets face à l'islamisme radical et violent qui peut s'exercer contre les Juifs en général et Israël en particulier (je ne parle pas de l'Islam traditionnaliste, qui n'est certes pas ma tasse de thé, mais que je crois globalement respectueux des religions du Livre).

    De la même manière, la manie de pointer aussi les Musulmans chez certains de nos responsables politiques n'est pas neutre quand on voit qu'un imam est frappé jusque dans une mosquée.

    C'est en ce sens, et celui-là uniquement, que je rejoins François Bayrou : prenons garde aux ferments de la division, le poison le plus mortel qui soit pour notre pays.

    Je voudrais seulement que l'on n'en fasse pas Nicolas Sarkozy le seul comptable. Certes, il a ses chômeurs, ses Roms, ses immigrés (comme le FN, au demeurant) mais Hollande a ses "riches",  comme il le fait valoir, et l'extrême-gauche vomit régulièrement les Juifs, je le redis. Au moins autant que l'extrême-droite. 

    Il suffit de voir comment un individu qui se réclamait de la gauche de la gauche et soutenait Ségolène Royal, sévit désormais sur twitter et véhicule sa haine des Juifs sur son blogue en soutenant Marine Le pen désormais. Il y a d'ailleurs toute une sphère rouge-brune dont on ne sait, désormais si elle regarde sur sa gauche ou sur sa droite, tout cela se mélangeant, comme dans les années 30 du XXème siècle, dans une même détestation d'Israël et du Juif.

  • Électeur de Gauche, que feras-tu si Sarko est en mesure de battre Hollande ?

    J'ai l'impression qu'une nouvelle question va bientôt s'imposer dans cette campagne : les courbes d'intention de vote de Sarkozy ne cessent de s'améliorer. Il est en passe désormais de l'emporter au premier tour sur Hollande, mais surtout, au second tour, il ne cesse de grignoter l'écart qui les sépare.

    J'ai un travers : je sous-estime à chaque fois Sarkozy. En campagne, c'est un super-bon. Comme aucun scrupule ne l'étouffe, il est près à porter n'importe quoi sur la place publique qui puisse faire débat. C'est l'avantage de ne pas avoir de fond.

    Là, il a touché le jackpot avec l'Europe et l'immigration. Forcer la main de l'Europe, cela ne peut que plaire à l'esprit frondeur des Français. Et malheureusement, en face, Hollande n'est pas bon, même si je juge intelligente, en revanche, son idée de faire voter par l'Assemblée Nationale le nombre d'admissions pour l'immigration économique. On devrait simplement en faire autant pour le regroupement familial et se montrer plus sévère sur ses conditions d'exécution.

    Cela dit, là n'est pas la question : je me demande si ne commence pas à rejouer 2007. Je crois que nous sommes nombreux à estimer que Sarkozy ne doit pas demeurer à la tête de l'État français. Mais peut-être les Français seront-ils encore plus nombreux à penser qu'il ne faut pas non plus que cela soit François Hollande...

    Dans ce cas, le risque zéro s'appelle...nous les savons tous...François Bayrou. Ses idées font globalement consensus, ou, tout du moins, rassemble une adhésion assez large, comparée à celles des autres. C'est un honnête homme et un modéré. Évidemment, s'il dispose du soutien de la gauche au second tour, il ne fait pas de doute que le prochain pouvoir seran constitué d'une alliance entre le centre et la gauche. Cela me paraît logique. La gauche n'y perd donc pas tant qu'elle pourrait le craindre.

    Mais bon, le mieux est de poser la question à quelques blogueurs de gauche fameux...Yann, Nicolas, Melclalex, SarkoFrance, Arnaud Mouillard, Ruminances, Homer par exemple

  • Vous ne trouverez jamais Bayrou dans une magouille

    J'ai plusieurs motivations pour voter Bayrou. Son programme, bien sûr, ses idées aussi, mais surtout, l'homme lui-même. Pour moi, Bayrou, c'est l'homme qui ne ment pas. Plus que tout autre. Il ne promet pas la Lune, ne verse pas dans les petites magouilles à deux balles, bref, c'est le type droit.

    Quand on voit, à côté de ça les calculs minables dont se rendent coupables Hollande et Mélenchon, ça ne donne vraiment pas envie. Alors certes, arranger les chiffres dans une élection interne au PS ce n'est pas aussi grave que de frauder dans une véritable élection, mais cela donne un avant-goût des petits arrangements avec la démocratie dont sont capables ces deux candidats.

    Cela l'ennuie Mélenchon, qu'Internet puisse faire réemerger tout ce que l'on a pu dire et faire dans sa vie politique passée. Eh bien moi, je trouve cela très bien. Merci Internet.

    Quand j'ai commencé à voter UDF et Bayrou c'est justement l'une des premières choses que j'ai faites : vérifier ce que les députés UDF avaient voté en France et en Europe, à commencer par Bayrou et ce que plus généralement la Toile disait d'eux. Je n'ai jamais rien trouvé à charge contre Bayrou en dehors de mensonges ou de calomnies d'esprits aigris.

    Au XVIIème siècle, l'honnête homme était un individu humble, courtois et cultivé tout en étant capable de s'adapter à son entourage. Il reusait tout excès et savait dominer ses passions.

    L'honnête homme demeure un modèle d'humanité à travers le temps. Déjà, chez les Romains, on le trouve sous la forme du Bonus vir, ce que Cicéron ou Caton appellent les boni viri , les gens de bien, en somme.

    Pour moi, Bayrou, c'est la forme moderne de l'Honnête homme avec tout ce que ces mots portent d'humanisme.

    Dictionnaire de l'Académie Française, première édition (1694)

    • HONNESTE, signifie aussi, Civil, courtois, poly. C'est l'homme du monde le plus honneste. il n'y a rien de si honneste que luy. il a l'air honneste, les manieres honnestes. il luy a fait la reception du monde la plus honneste. accueil honneste. il luy a parlé d'une maniere tres-honneste. il a le procedé assez honneste, mais cependant il ne faut pas trop s'y fier.
    • Honneste homme. Outre la signification qui a esté touchée au premier article, & qui veut dire, Homme d'honneur, homme de probité, comprend encore toutes les qualitez agreables qu'un homme peut avoir dans la vie civile. C'est un parfaitement honneste homme. il faut bien des qualitez pour faire un honneste homme.

     

  • Corps intermédiaires

    Il y avait, le 2 mars dernier, sur le site du quotidien Le Monde, un article intéressant sur les corps intermédiaires. Qu'est-ce que sont les corps intermédiaires ? La définition de François Hollande me semble juste lorsqu'il répond : «Ça veut dire quoi les corps intermédiaires ? Ca veut dire tout simplement les citoyens qui s'organisent. Vous êtes de ce point de vue un corps intermédiaire.» Hollande a ensuite associé les corps intermédiaires  aux associations, mouvements mutualistes, collectivités locales, syndicats, organisations professionnelles et quelques autres encore.

    On peut court-circuiter les corps intermédiaires de deux manières : par le sommet de la hiérarchie en prenant des décisions au plus haut sommet de l'État (par exemple l'Élysée) sans l'aval ni l'avis des corps concernés ou, au contraire, par la base en appelant le peuple à s'exprimer (procédure référendaire).

    Dans son esprit des lois, Montesquieu a toujours craint que ce soit le sommet plutôt que la base qui ne respecte pas les corps intermédiaires.

    Il est dangereux de montrer du doigt les corps intermédiaires au motif d'un déni de démocratie. Mais il n'est pas moins nocif de leur confier l'exclusivité du pouvoir.

    En ce sens, je trouve que Bayrou réalise une synthèse harmonieuse des relations qui doivent s'établir entre ces corps, le peuple, et les dirigeants.

    Bayrou est assez favorable au principe référendaire, mais seulement quand il concerne la nation dans son ensemble : comme lorsque les François doivent choisir d'avaliser un traité européen, par exemple.

    Vouloir désigner à la vindicte populaire une catégorie de la population sur une décision qui ne concerne que cette catégorie, c'est certainement une faute politique. C'est pourtant ce qu'avalise Nicolas Sarkozy contre les chômeurs.

    Je n'aime pas trop le principe d'un référendum sur l'immigration, d'une part parce qu'elle revient à demander son avis à la population d'une manière négative et d'autre part parce qu'il suffit d'être clair, sur ce point, sur le programme qu'il entend défendre. C'est son droit de refuser de régulariser des étrangers en situation irrégulière, qu'il fasse figurer cette proposition dans son programme. Attention aux situations humaines et au désespoir qu'une telle décision appliquée sans discernement engendrerait ensuite.

    Je me souviens encore de ce jeune garçon du Caucase, lauréat d'un concours d'orthographe, qui s'est jeté par une fenêtre pour échapper à la police.

    Mieux vaudrait fixer des conditions d'intégration de régularisation et de naturalisation fermes et imprescriptibles en laissant la gauche piailler au nationalisme puisqu'on la sait fondamentalement laxiste sur le sujet.

    Dans tous les cas de figure, un appel au peuple ne me paraît pas censé sur un tel sujet.

  • L'Europe entre eurocratie et démocratie

    Même si Sarkozy est un tantinet gonflé d'amener le sujet sur le tapis après avoir exercé la présidence de l'Europe et fait passer au Parlement le traité de Lisbonne, son discours de dimanche m'a interpelé.

    Le problème du Small Business Act européen, une idée de Bayrou en 2007 soit dit en passant, c'est que Christine Lagarde a essayé de le proposer à nos partenaires européens, et le projet a accouché d'une souris. Pas de la faute de Sarkozy, sur ce coup-là : ce sont les pays nordiques qui n'en veulent pas.

    Au fond, c'est cela qui est agaçant : pour promouvoir le Small Business Act à la française, nous sommes contraints de la proposer au niveau européen. Et si personne n'en veut, nous en sommes réduits à ne rien pouvoir faire.

    Ça, c'est un vrai problème : c'est vrai que la France gagne à échanger avec les pays de l'UE, mais les blocages engendrés sont insupportables. C'est le mauvais visage de l'eurocratie. Les décisions ne se prennent pas seulement dans les commissions ; elles sont aussi le fait des euro-députés.

    Mais ce qui est inacceptable, c'est que le site du Parlement européen est tout simplement incompréhensible au commun des mortels et même aux experts. Pas moyen de savoir qui vote quoi. Il existe un agenda tracé de longue date, mais nos médias en parlent peu et on ne sait jamais quelles implications vont avoir les lois votées.

    Il y a bien quelques webzines méritoires comme Euractiv qui essaient de diffuser l'information mais ils restent rares et complètement inconnus ou presque du grand public.

    Au fond, c'est ça qui énerve et qui finit par donner envie de taper un grand coup de poing sur la table et de tout envoyer bouler. On a souvent le sentiment que les euro-députés, tout ce petit univers de Strasbourg, vit dans un monde parallèle qui n'a rien à voir avec le nôtre. Et c'est une impression particulièrement irritante.

    Et puis il n'y a aucun effort du microcosme bruxellois pour tenter de s'adapter sinon au grand public, au moins aux lecteurs experts (journalistes, blogueurs et cetera...). Moi, j'ai renoncé à comprendre ce que signifient les textes de loi votés au Parlement, leur délai d'application, les perspectives d'adaptation aux droits nationaux à commencer par le nôtre et cetera. Abscons au possible mais essayez...

    Quand on compare les débats qui ont lieu dans les Commissions de l'Assemblée ou au Sénat en France, franchement, c'est d'une toute autre qualité, d'une toute autre tenue. Sur ce point, la France a fait de treès gros progrès.

    Je ne jetterais donc pas immédiatement la pierre à Sarkozy sur le sujet qu'il soulève, parce qu'il y a matière à débat.

    En revanche, là où Sarkozy se moque du monde, c'est quand il évoque la possibilité de révoquer Schengen. Comme le dit Bayrou, on ferait mieux de renforcer Frontex, l'Agence européenne chargée de surveiller nos frontières, primo, et puis secondo, c'est un thème de diversion. S'il y a autant d'immigrés en France, c'est parce que les pouvoirs publics le veulent bien. Au lieu de limiter l'immigration inutile, ils emm... les étudiants étrangers. Je n'y reviens pas, j'en ai déjà parlé, et la moutarde me monte au nez chaque fois que j'y pense.

    Ce qui me frappe, d'ailleurs, c'est que si Sarkozy s'est pris une volée de bois vert (méritée) à propos de Schengen, personne n'a rien dit du SBA européen. C'est pourtant là, dans ce qu'il a dit, qu'il y a une proposition qui mériterait d'être étudiée. Là-dessus, silence-radio, y compris de la presse européenne ou de nos voisins. Étonnant.

    Hollande a fait le malin, évidemment, en  faisant valoir que la droite l'avait accusé de vouloir renégocier le pacte de stabilité européen. Facile. Trop facile. Sur ce point, il s'agit surtout de s'engager à respecter une rigueur budgétaire. Rien à voir, donc, avec ce que met en avant Sarkozy.