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Economie - Page 8

  • Quel espoir pour les femmes de ménage ?

    S'il y a bien une profession dont l'exercice entraîne de très sérieux troubles de santé, notamment musculo-squelettiques, c'est bien celle de technicienne de surface, plus communément appelée "femme de ménage".

    Si l'électro-ménager a connu un fort essor au XXème siècle, il souffre, me semble-t-il, d'un fort déficit d'investissement pour tout ce qui concerne son ergonomie. Les principales marques se concentrent exclusivement sur les économies d'énergie et le bruit.

    C'est peut-être qu'il y a dans cette profession un nouveau prolétariat précaire taillable et corvéable à merci dont la santé, au final, indiffère à tous, sociétés de services ou employeurs particuliers.

    Rien ne permet d'éviter de se tenir debout, de piétiner, de se pencher à peu près constamment quand il faut entretenir un local sauf s'il a été prévu pour faire l'objet d'un nettoyage facile.

    On voit bien comment les métiers du nettoyage sont méprisés et sous-évalués, au fond, en dépit de leur utilité, peut-être parce qu'ils ne dégagent aucune plus-value visibles. Et pourtant, ils servent dans des proportions incomparables la qualité du cadre de vie et même la santé publique puisqu'ils participent d'une nécessaire hygiène.

    Il reste à espérer qu'un jour un inventeur de génie et un entrepreneur intuitif se saisissent d'une possible mine d'or dans ce secteur et y fassent une entrée fracassante en révolutionnant l'ergonomie des taches de toute la profession.

    Il est certainement aussi du devoir de l'État de créer un cadre législatif adapté pour donner à ces professions un meilleur statut et une meilleure reconnaissance.

  • Choc de simplification : une bonne mesure

    Il paraît qu'il y a 200 propositions dans le choc de simplification souhaité par François Hollande. Honnêtement, je n'ai pas tout lu. Je ne crois plus depuis longtemps aux usines à gaz et je vois que chaque volonté réformatrice se traduit à tous les coups par des lignes de code supplémentaires dans notre droit.

    Il y a pourtant une mesure que j'agrée pleinement : l'application à l'administration de ce vieux dicton qui affirme que «qui ne dit mot consent» ; en clair, lorsqu'il faudra demander une autorisation administrative, passé un certain délai, l'absence de réponse vaudra autorisation.

    Bayrou proposait déjà une telle mesure dans son programme de 2012. Évidemment, ce qu'il faut connaître pour juger, ce sont les conditions d'application. Elles doivent être larges pour que cette simplification ait un sens.

    J'ai cru comprendre que la carte d'identité serait valable 15 ans désormais, y compris pour celles qui sont déjà en circulation. Les actes administratifs en ligne seront aussi multipliés. Tant mieux, c'est bien pratique.

    Dans la même veine, je n'ai pas d'actions à La Poste, mais j'en profite pour faire savoir qu'on peut envoyer une lettre recommandée en ligne, et ça, c'est tout simplement super-pratique.

    Si nous sommes assez loin d'un choc en termes de simplification, il y a tout de même un soubresaut ; espérons qu'il s'en ensuivra d'autres.

  • Trop d'impôts tue l'impôt

    Les Socialistes découvrent la courbe de Laffer. Laffer est un économiste dont on cite souvent le nom en raison de ses travaux sur l'allergie fiscale, mais dont on omet souvent de préciser qu'il appartient à l'école libérale. Au demeurant, Jean-Baptiste Say avait déjà théorisé que l'assiette de l'impôt serait écrasée par une fiscalité excessive au point d'en réduire le revenu.

    C'est très exactement ce qu'il se produit avec les services à la personne en dépit des nombreuses mises en garde préalable. En voulant faire le ménage dans les fameuses niches fiscales, les Socialistes ont ouvert la boîte de Pandore.

    Le manque à gagner est considérable en termes de recettes sur les charges sociales et patronales et se compte en milliards d'euros au grand dam d'Ayrault et de Moscovici.

    Bien évidemment, de nombreux Français qui engageaient des aides à domicile ont préféré cesser de déclarer quand il a fallu appliquer la réforme engagée par Nicolas Sarkozy puis continuée par François Hollande.

    En contraignant les employeurs à déclarer leurs salariés à domicile aux frais réels puis en réduisant le crédit d'impôt auxquels ils ouvraient droit pour leurs employeurs, droite et gauche ont tari d'un même élan la source, les Socialistes portant, il est vrai, le coup de grâce.

    Il ne reste de marge de manoeuvre que la réduction de la dépense publique, mais, là aussi, il convient d'oeuvrer avec prudence : le mieux peut s'avérer l'ennemi du bien.

    Il ne s'agit pas de procéder à des coupes sombres partout et uniformément car on pourrait alors constater, et cela s'est déjà produit, que certains services publics dysfonctionnent, mais de fixer d'abord les services et les institutions publiques dont nous avons un besoin prioritaire ou pas. Les économies peuvent ensuite être réalisées.

    Il en va de même pour les très gros investissements d'infrastructure. Je ne dis pas que c'est là une chose facile à faire, mais elle est nécessaire et demande beaucoup de finesse et d'habileté.

  • Il va bien falloir renvoyer dans leurs cordes les guignolos du FN

    On parle souvent de dédiabolisation quand on évoque le Front National. C'est bien possible, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que ce parti propose.

    C'est dans le domaine économique, surtout, où je ne comprends pas le silence des économistes et la pauvreté du discours politique face au FN.

    On le sait, Marine Le Pen propose de quitter la zone euro, sortir de l'Europe et établir des barrières protectionnistes.

    Il y a bien sûr des nations qui vivent sans faire partie de l'Europe et qui ne s'en portent pas plus mal. C'est souvent ce que fait valoir MLP. Elle oublie un petit détail : ces nations mènent généralement une politique économique plutôt libérale et se gardent bien de fermer leurs frontières comment entend le faire MLP. 

    En sortant de l'euro, nous nous retrouverions immédiatement face à nous-mêmes, c'est à un dire un État endetté jusqu'à la moëlle sans la moindre ressource ni le plus petit soutien amical pour nous assurer les bas taux d'intérêt nécessaires à nos emprunts. 

    A vrai dire, il suffirait de ne pas emprunter, et, pour cela, réduire le déficit budgétaire. Il y a un petit problème : ce n'est pas le programme de Marine Le pen et ses promesses mirobolantes deviendraient intenables sans déficit majeur. 

    Pour rendre sa compétitivité à la France, elle serait contrainte à une sévère dévaluation du franc, de retour sur la scène nationale. Je rigole bien en mon for intérieur en songeant à ses électeurs contraints d'acheter écrans plats, téléphones, robots, et plus généralement objets technologiques importés à des tarifs d'autant plus prohibitifs qu'ils se prendraient dans les dents et la dévaluation de MLP et les taxes aux frontières imposées sur les importations.

    Les ânes qui lui auraient donné leur voix et qui travailleraient dans une industrie ou une entreprise exportatrice n'auraient plus que leurs yeux pour pleurer puisqu'ils se retrouveraient sans travail en raison des barrières douanières que ne manqueraient pas de nous retourner un certain nombre de nos partenaires commerciaux.

    Je ne dis pas que l'Europe  fonctionne bien, loin de là. Je ne dis pas non plus qu'il est impossible de sortir de l'euro. En revanche, je suis sûr d'une chose, c'est que ce que prévoit MLP pour le faire, c'est du pipi de chat.

    MLP espère se faire du fric en mettant fin à l'immigration. Sur l'immigration, il n'y a qu'une seule position qui vaille en France et elle est vraiment de loin la meilleure, c'est celle de Bayrou. C'est le Parlement après débat initié par le gouvernement qui doit voter le seuil d'immigration autorisé et nécessaire en France. A l'heure actuelle, les gouvernements décident, en catimini ou sur des bases idéologiques qui nous devons accueillir ou non. Sur un sujet aussi important, tout devrait être transparent ce qui suppose un passage par la case parlementaire. Il n'y a pas besoin de tout le blabla grandiloquent du FN sur le sujet pour parvenir à contrôler l'immigration. Plutôt que de dire qu'on ramène à tel ou tel chiffre le nombre d'immigrés sur le territoire français, mieux vait laisser le Parlement décider après avoir écouté les experts économiques. Si le Parlement dit que c'est 50 000, eh bien c'est 50 000, s'il dit que c'est zéro, c'est zéro et voilà tout.

    Il y a dans le projet du FN les mêmes travers que dans la méthode Sarkozy : le caractère systématique des mesures. Bayrou a toujours opposé aux roulements de tambour et aux moulinets de bras le cas par cas. Quand on évoque l'immigration, je pense souvent à ce petit tchétchène de 12 ans qui avait sauté d'une fenêtre tout en étant titulaire d'un prix d'orthographe : pourquoi on voulait l'expulser celui-là ? Parce qu'il fallait faire du chiffre. Je ne suis pas contre les expulsions, mais elles doivent être justifiées et, tant qu'à faire, réalisées sur des bases valables. Virer un champion d'orthographe française, par les temps qui courent, c'est particulièrement con. A peu près autant que l'idée imbécile de Guéant, en fin mandat sarkozyste, consistant à emmerder les étudiants étrangers pour les faire partir.

    Tiens, dans la catégorie débile, au FN, j'ai trouvé ça : la fameuse préférence nationale en matière d'emplois :

    Les entreprises se verront inciter à prioriser l’emploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin d’inciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs d’emploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française

    Quand je vous dis que ce sont des guignolos, au FN...A deux titres : a) en règle générale, les entreprises privilégient de facto les nationaux b) quand elles engagent des étrangers, c'est qu'elles ne trouvent pas de Français pour faire le job. Feraient mieux de s'occuper de la formation, MLP et le FN...Qu'ils aillent en toucher un mot à la CGME et ses 200 000 emplois non pourvus sur les bras pour comprendre le fond du problème. Mais bon, à des guignolos, faut pas trop leur en demander, au risque de leur faire péter quelques neurones surnuméraires...

    Le programme du FN, c'est toujours de ce tonneau-là : du flan et du creux. Rien ne tient debout, presque tout est idéologique. Au fond, des postures assez communes que l'on retrouve notamment à gauche (pas la nature des postures mais le fait d'en avoir).

    La bataille des européennes approche : j'en bave d'impatience parce que j'ai bien l'intention d'être l'un des tous premiers à mettre en charpie le non-programme du FN. Si jamais j'étais invité à un débat de blogueurs face à un représentant bleu-marine, je m'y colle : il y a des illusions qui voleraient en pièces et on peut compter sur moi pour lui rentrer dans le lard en bonne et dûe forme...

  • L'Europe face aux patents pools

    L'Europe négocie , à l'heure actuelle, des accords de libre-échange avec les USA afin de créer un grand marché transatlantique. J'ai évoqué la nécessaire protection de notre modèle sanitaire si ces échanges doivent aboutir, mais il y a au moins un autre aspect qui m'intrigue en même temps qu'il m'inquiète pour nos PME.

    Il existe en droit anglo-saxon, une société à l'activité et à la structure un peu particulières : la patent pool.

    Son objet est de mutualiser le coût des licences nécessaires à l'exploitation d'une technologie spécifique. Les patents pools sont particulièrement actives dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

    Dans le principe, l'idée n'est pas idiote : si 1000 licences différentes sont nécessaires à l'exploitation d'une technologie, la patents pool revend directement le droit nécessaire. L'inconvénient, c'est que la recherche évolue aussi et qu'au bout d'un moment, les licences de technologies  expirées continuent d'être revendues dans le pack.

    L'informatique n'est pas le seul domaine touché : les grandes firmes pharmaceutiques européennes n'hésitent pas à bloquer la production de médicaments génériques ailleurs, y compris ceux dont l'objet est de lutter conte le SIDA comme l'observait avec acuité Actup il y a deux ans.

    Un cas emblématique est celui de la technologie MPEG-2 : les licences de ce format d'encodage vidéo sont possédés par MPEG LA un regroupement de sociétés qui limitent son évolution ou sa réexploitation en imposant l'achat de la totalité d'entre elles.

    D'une certaine manière, il y a abus de position dominante, même si aux USA la patent pool concernée n'est pas tombée sous le coup de la loi anti-trust.

    Il resterait à savoir quel pourrait être l'avis du législateur européen sur la question, surtout s'il cherche à protéger ses PME.

    In fine, en digne hérétique lecteur de Schumpeter, je ne doute pas que cette position ne finisse par devenir instable. De deux choses l'une : soit la patent pool MPEG LA ouvre l'accès à sa technologie soit, tôt ou tard, un autre format émergera, se passant complètement des technologies à l'oeuvre dans MPEG-2 et ce sera alors la fin de cet encodage.

    Méfiance : parce qu'Apple n'a pas compris au début des années 90 qu'il fallait ouvrir ses ordinateurs, la société ne représente plus que 2% des ventes aujourd'hui sur ce domaine.

    Et parce que Microsoft ne comprend pas qu'un système d'exploitation doit être ouvert, Google lui taille des croupières peu à peu, avec un appétit toujours plus dévorant.

    Comme l'observe Steve Pociask sur le Huffington, à l'autre bout de la chaîne, c'est le consommateur qui règle l'addition finale. Gageons qu'il ne tardera pas à se lasser de payer cash pour du gratuit puisqu'au fond, c'est bien ce que fait MPEG en présentant la note pour des brevets qui ont expiré...

  • Ne risque-t-on pas de flinguer le solaire ?

    Dans la querelle commerciale entre l'Europe et la Chine sur le solaire, il y a un aspect auquel je n'avais pas pensé mais qui me préoccupe désormais :

    L'Europe vient d'installer des barrières douanières pour protester contre les aides que la Chine octroie à sa production dans ce domaine. L'inconvénient, c'est que notre industrie solaire européenne est moribonde pour ne pas dire morte et que je la vois mal capable de prendre le relais. De plus, les taxes vont se reporter sur les prix des panneaux solaires, donc peser sur les consommateurs qui risquent de renoncer à cette énergie renouvelable, et, de surcroît, comme il existe des connexions entre certains de nos fabricants et les Chinois, tout ce qui est associé à ce secteur risque de couler.

    C'est toujours un peu le problème avec les barrières douanières et plus généralement le protectionnisme : dans une économie mondialisée comme la nôtre, elles s'accompagnent systématiquement de contre-coups souvent nocifs si bien que comme le dit si bien Pascal, à vouloire faire l'ange on fait bien souvent la bête.

  • J'en ai marre de payer pour les autres.

    Il commence à me gonfler ce gouvernement. Tout va toujours dans un sens quasi-unique, toujours le même :  20% des foyers fiscaux paient 80% de l'impôt. Ça commence juste à bien faire.

    Ras le bol des invocations à la solidarité pour régler tout un tas de dépenses diverses et variées, à commencer par celles de l'État, ses échelons administratifs inutiles, ses hauts fonctionnaires, ses comités Théodule, ses retraites de députés, ses inflations ministérielles et j'en passe.

    Mais ras-le-bol de ce pays de merde où on est toujours le riche de quelqu'un et le pauvre de quelqu'un d'autre.

    Deux-tiers des Français sont toujours d'accord pour faire payer les riches.

    Les "riches", un de ces jours, vont leur pisser à la raie et se barrer ailleurs. Et là, les Français n'auront plus qu'à se partager les miettes des "un peu moins riches".

    Il y a dans notre pays une incantation permanente contre l'enrichissement, et, bien entendu, un éco-système parfaitement conçu pour l'entraver qui me gave à un point que je n'essaie même plus de quantifier.

    Sur le fond, j'adhère évidemment à l'objectif de vouloir rééquilibrer les comptes, et je pense vraiment que Hollande et Ayrault sont déterminés à tenir leurs engagements, mais la manière de le faire m'énerve.

    Une fois encore, les Socialistes ne parlent que de ponctionner de nouveaux impôts plutôt que de réduire les dépenses de fonctionnement de l'État. Moi, je n'ai jamais cru un seul instant les promesses du candidat Hollande, pas plus d'ailleurs que celles du Président Hollande, mais mon honorable confrère de droite a dû croire l'espace d'un instant le contraire.

  • Y'a que moi qui aime les banques ?

    S'il y a bien une institution qui fait l'union sacrée (ou presque) contre elle, c'est bien l'institution bancaire.

    Les marxistes veulent leur peau, elles symbolisent le capitalisme par excellence. Mais il n'y a pas qu'eux : tous peu ou prou ont juré la perte des banquiers. Les souverainistes et les nationalistes ne sont pas moins enragés que les gauchistes. 

    Le plus surprenant, assurément, c'est de voir les libéraux se ruer également à la curée. Dans Pulp Libéralisme, Daniel Toure leur reproche de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas ou, mieux encore, de prêter l'argent des déposants sans leur demander leur avis. Il tire également à boulets rouges contre le crédit estimant que seule l'épargne est digne, vertueuse et respectable.

    Étonnant. Le crédit a permis à de très nombreux individus d'accéder à des biens qu'ils n'auraient pu acquérir qu'au bout d'une longue existence. A mes yeux, c'est un progrès social et les banques font oeuvre utile en permettant le crédit.

    Je ne comprends pas trop pourquoi tant de gens en veulent aux "banquiers", comme ils disent. Tantôt on leur reproche de prendre des risques inconsidérés, notamment sur les marchés dérivés, tantôt on les accuse de refuser de prêter de l'argent à tout va.

    Faudrait savoir.

    Le net bruit de contre-vérités toutes plus saisissantes les unes que les autres. On accuse les banques d'être comptables des actifs dépréciés des États. Dans la réalité, les États les ont souvent contraintes à acheter leurs titres pourris.

    Ils me font un peu penser aux Allemands, les banquiers : bouc-émissaires utiles pour ne pas avoir à endosser les maux que l'on a engendrés soi-même. Ou encore à l'Europe. L'Europe est toujours coupable de tout sauf que ce n'est pas elle qui prend les décisions mais les chefs d'État réunis en conclave (Jean-Marie Beaupuy, trésorier du Parti Démocrate Européen et ancien euro-député du MoDem explique très bien cela dans une tribune récente).

    Ben moi, je les aime bien les banques. Et les banquiers ne sont ni plus ni moins corporatistes que les autres professions.

    Il y en a tout de même un qui vient de se rebeller, d'après le Rédacteur en chef des Échos, en écrivant un livre sur sa profession. J'aime bien les entreprises un peu désespérées : Michel Fleuriet a toute ma sympathie et mon soutien et d'ailleurs, je vais l'acheter son livre. En attendant, on peut avoir un intéressant aperçu de ses arguments dans un entretien donné au magazine Revue-Banque

  • Panique au CNRS : on licencie !

    Trouver le juste milieu entre rigidité et laxisme dans le droit du travail, ce n'est pas une sinécure. Récemment, le gouvernement de gauche a cru bien faire en ordonnant au CNRS de convertir tous les CDD renouvelés en CDI.

    Que croyez-vous qu'il s'est produit ? Les directeurs de labos et de recherches ont reçu l'ordre de leurs chefs de mettre fin à tous les CDD afin de ne pas crouler sous le coût des CDI qui devaient les remplacer.

    Les salariés en CDD qui semblaient les plus indispensables ont réussi à se faire prolonger en modifiant les intitulés de leur poste, ce qui revenait à proposer un emploi différent (sur la forme, du moins).

    L'Enfer est vraiment pavé de bonnes intentions. On veut éviter de créer de la précarité et on finit par générer du chômage et mettre à mal des projets.

    En même temps, en rendant possible le renouvellement illimité des CDD on crée la brèche dans laquelle risque de s'engouffrer une série d'entreprises soucieuses de réduire leurs coûts ou, tout du moins, de ne pas injurier l'avenir.

    Il y a une solution qui me semblerait intéressante : on pourrait accepter en France le cumul des CDD, mais à condition qu'ils suscitent 10% d'augmentation (ou plus, c'est à définir) à chaque renouvellement. Une telle solution permettrait aux administrations et aux entreprises de ne pas s'engager si elles ne sont pas sûres de leur budget mais garantirait aussi aux salariés titulaires de tels contrats des gains substantiels. A 10% supplémentaires à chaque renouvellement, les entreprises finiraient tôt ou tard par peser le pour et le contre et embaucher définitivement leur salarié en CDD s'il correspond à un besoin durable au sein de l'entreprise.

    Cette solution aurait un mérite : elle pourrait s'appliquer indifféremment au public et au privé et mettre fin aux distorsions importantes que constatait récemment Verel dans l'un de ses billets.

  • Das Kapital libéral ? Des fondations pour l'industrie.

    Attention, fermez les yeux et éloignez vos enfants de l'écran, je vais prononcer sept fois un TRÈS GROS MOT. Je le mets en petit pour que les coeurs sensibles ne succombent pas à un infarctus violent.

    libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, libéral, attention, fermez les yeux, LIBÉRAL !

    Aaaah : ça fait du bien. Il se trouve que la FONDAPOL, think tank exploiteur du peuple et oppresseur du prolétariat s'il en est, vient d'éditer en ligne de très intéressantes propositions des économistes centristes et libéraux Christian Saint-Étienne et Robin Rivaton afin de relancer l'industrie.

    Ils proposent de mettre en place en France un système de fondations, comme il en existe dans le domaine culturel ou dans les paradis fiscaux,  mais entièrement dédiées à l'industrie.

     Il s’agit de créer un type nouveau de fondation : la « fondation productive » aurait pour objet de détenir des actions de sociétés industrielles et commerciales apportées par des personnes physiques qui n’en auraient plus la libre disponibilité pour des périodes très longues.

    Christian Saint-Étienne imagine ensuite une fiscalité amicale moyennant quelques contreparties. Les fonds investis dans la fondation ne seraient plus comptés pour l'ISF, les revenus soustraits à l'IR et, cerise sur le gâteau, décomptés de la succession pour en calculer les droits. Petit inconvénient, les fonds seraient immobilisés pour 15 ans.

    Moi, je trouve tout simplement cette idée lumineuse. Une très belle alternative à la pierre pour investir en toute sécurité et une belle manière de transmettre son patrimoine en investissant.

    J'ai toujours apprécié Christian Saint-Étienne. Brillant conseiller de Bayrou en 2007 il est malheureusement passé au Nouveau Centre puis à l'UDI par la suite. J'espère qu'il aura une influence sur ce parti.

    Si le gouvernement, qui ne sait plus à quel saint se vouer, pouvait avoir l'intelligence de reprendre et d'appliquer cette proposition, je crois vraiment que nous aurions là un bel instrument pour relancer notre industrie.

    En ajoutant à cela la proposition de Bayrou sur la capital-risque (possibilité de déduire des pertes de l'impôt quand il y a investissement dans l'industrie) et, évidemment, en améliorant l'environnement fiscal et administratif, on pourrait peut-être faire repartir la machine.

    Je dois toutefois préciser que Christian Saint-Étienne assortit son projet de propositions qui ne feront pas forcément l'unanimité. Elles figurent dans l'un de ses derniers billets : +3 points de TVA, +1 point de CSG (mais -5.4% sur les cotisations salariales), 44 années de cotisations et départ à 64 ans pour la retraite, obligation pour les collectivités de voter des budgets en équilibres (c'est précisément ce que je suggère au MoDem d'insérer dans son programme à Paris) et taux de remboursement de santé fonction de l'équilibre global des comptes sociaux avec ajustement trimestriel.

    Plutôt des bonnes mesures, me semble-t-il, mais difficiles à admettre par l'opinion (encore que...un récent sondage sur les retraites montrent que 2/3 des Français ont compris qu'ils doivent travailler plus pour toucher moins désormais).

    Il ya  encore des gens qui réfléchissent en France. Récupérons ces bonnes idées et intégrons-les dans le projet économique du MoDem.