Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Panique au CNRS : on licencie !

Trouver le juste milieu entre rigidité et laxisme dans le droit du travail, ce n'est pas une sinécure. Récemment, le gouvernement de gauche a cru bien faire en ordonnant au CNRS de convertir tous les CDD renouvelés en CDI.

Que croyez-vous qu'il s'est produit ? Les directeurs de labos et de recherches ont reçu l'ordre de leurs chefs de mettre fin à tous les CDD afin de ne pas crouler sous le coût des CDI qui devaient les remplacer.

Les salariés en CDD qui semblaient les plus indispensables ont réussi à se faire prolonger en modifiant les intitulés de leur poste, ce qui revenait à proposer un emploi différent (sur la forme, du moins).

L'Enfer est vraiment pavé de bonnes intentions. On veut éviter de créer de la précarité et on finit par générer du chômage et mettre à mal des projets.

En même temps, en rendant possible le renouvellement illimité des CDD on crée la brèche dans laquelle risque de s'engouffrer une série d'entreprises soucieuses de réduire leurs coûts ou, tout du moins, de ne pas injurier l'avenir.

Il y a une solution qui me semblerait intéressante : on pourrait accepter en France le cumul des CDD, mais à condition qu'ils suscitent 10% d'augmentation (ou plus, c'est à définir) à chaque renouvellement. Une telle solution permettrait aux administrations et aux entreprises de ne pas s'engager si elles ne sont pas sûres de leur budget mais garantirait aussi aux salariés titulaires de tels contrats des gains substantiels. A 10% supplémentaires à chaque renouvellement, les entreprises finiraient tôt ou tard par peser le pour et le contre et embaucher définitivement leur salarié en CDD s'il correspond à un besoin durable au sein de l'entreprise.

Cette solution aurait un mérite : elle pourrait s'appliquer indifféremment au public et au privé et mettre fin aux distorsions importantes que constatait récemment Verel dans l'un de ses billets.

Commentaires

  • Mmmouais... En même temps, il y aurait beaucoup à dire sur la gestion hyper-laxiste du CNRS, la gabegie et l'imprécision qui y règnent depuis bien trop longtemps et le côté fantaisiste et budgetivore de bon nombre des études qui y sont conduites. Je crois bien que c'est un des terrains de chasse favoris de la Cour des Comptes.

  • @Christian
    J'ai souvent entendu cela, en effet. Et en même temps, les chercheurs manquent de tout pour leurs recherches...

  • Le problème de fond, comme pour l'EN, le pôle emploi ou que sais-je, c'est l'organisation du CNRS.
    Le CNRS est-il efficace?
    Apporte-t-il un plus dans la recherche fondamentale?
    Apporte-t-il un plus dans la recherche appliqué?

    Bref, c'est d'abord une question d'organisation avant d'être une question de moyen.

  • pour parler d'autres précaires jetés comme des kleenex..

    «Elle était la seule à maîtriser le braille, on l’a remerciée»...

    Karine (1) est auxiliaire de vie scolaire. Elle a notamment accompagné un élève autiste, puis une malvoyante. Elle adore ce qu'elle fait et pourtant, on vient de la congédier. Motif: AVS, ce n'est pas un métier. Elle a atteint les six ans maximum de CDD dans la fonction publique. Alors, direction Pôle emploi

    "Quand, vous, Monsieur le Ministre, dépensez énergie et sommes folles pour essayer de nous faire gober que votre fameuse réforme des rythmes est pour le bien des enfants, des "précaires" performants, motivés, compétents, au service des enfants, se font jeter comme de minables Kleenex.

    "Elle en a croisé des enfants, qu’elle a accompagnés de son mieux. Pour cela, elle s’est formée, seule, sur son temps libre. Elle pourrait inscrire à son CV: spécialiste de l’autisme, de l’encoprésie, du braille, de la langue des signes … et de la patience en tout genre.

    "L’une des enfants qu’elle suit, malvoyante, va être obligée de quitter sa petite école de village, ses amis, ses maîtresses, et ses parents obligés de faire 45 kilomètres pour la scolariser dans un institut spécialisé. Pourquoi ? Parce que K était la seule AVS à maîtriser le braille dans le secteur, et qu’on va la remercier, non, que dis-je, la jeter!

    Vous embaucherez un autre précaire pour remplacer K ! Si elle avait été titularisée, cela vous aurait bien sûr coûté d’énormes frais et charges… Une gestion froide, inhumaine d’un monde aseptisé.
    lire la suite..
    http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2013/05/auxiliaire-de-vie-scolaire-un-metier-qui-n-en-n-est-pas-un-.html#more

    à comparer avec les 120 millions d'euros du missile à la con , qui a pété la semaine dernière.. 120 millions d'euros en fumée, alors qu'on abandonne des enfants, qu'on traite des personnes compétentes comme des kleenex., combien de missiles, pour se la péter plus haut que notre cul, au lieu de placer cet argent dans l'avenir des enfant, et dans la lutte contre le chomage et des retraites,?

    ça coute combien en missiles, les minables intentions de baisser les retraites, supprimer des droits aux mères de famille nombreuses,etc? 10,20 missiles? 10 missiles = 1milliard 200 millions d'euros.. 20 missiles= 2milliards 400 millions d'euros..

    d'autres pays ont fait le choix de renoncer à une gabegie militaire et nucléaire,devenue complètement ridicule, comme l'Allemagne , la Belgique, et bien d'autres,ça en f ait combien de milliards potentiels à économiser?

    ras le bol..

  • Très intéressant … merci pour l'article

  • Travaillant dans un labo CNRS, je confirme la question: la loi Sauvadet a de bonnes intentions (CDI-ser) mais un effet pervers, pour éviter de CDI-ser sur des crédits non disponibles, dès 4 ans de CDD le renouvellement, au CNRS ou dans les universités, ne va pas de soi, ce qui mène à des fins de CDD.
    Mais il faut noter que Sauvadet c'est un ministre sous Sarkozy, et cette loi n'est pas une loi du gouvernement actuel.

Les commentaires sont fermés.