Je n'ai pas encore pris le temps d'écrire un billet sur les premiers pas de François Hollande comme président, mais voilà l'occasion : c'est clair, ça me change du Sarko. Ouf, on a enfin un président qui n'est pas ridicule, qui ne s'imisce pas sans cesse dans les affaires du gouvernement et qui respecte la place de chacun.
Sur la scène internationale, difficile de juger : je pense que Hollande arrive avec un certain nombre d'idéaux, notamment en matière de droits de l'homme. Il va devoir au fil du temps réussir à les conjuguer avec une certaine forme de réalisme politique. Je pense à la manière dont il a reçu Poutine, par exemple : sur le fond, il a évidemment raison, mais sur la forme, Hollande doit bien considérer ce qu'il cherche exactement à obtenir avant de se livrer à des déclarations publiques.
Au G20, je regrette qu'il n'ait pas suivi la recommandation de Bayrou qui insistait pour que l'on évoque la question des productions locales. Sur tout le reste, on ne peut pas dire qu'il ait franchement avancé : taxation des transactions financières, convertibilité du yuan ou même croissance, c'est chou blanc. A vrai dire, je pense que ses partenaires ne partagent pas sa vision de la fiscalité.
Enfin, bon, on ne va pas lui en tenir rigueur. Si la France veut obtenir gain de cause dans plusieurs domaines elle doit apporter quelque chose sur la table, primo, et, secundo, commencer par convaincre ses alliés européens.
Bref, pas de regret d'avoir voté Hollande au second tour de la présidentielle.
Sur le plan intérieur, en revanche, je n'ai pas le même satisfecit à accorder aux Socialistes. D'ailleurs, je me suis bien gardé de glisser un bulletin socialiste au second tour : là où je vote, les Socialos désespèrent de parvenir à gagner municipale ou législative parce qu'il leur manque à chaque fois les voix centristes. Ils ne sont pas prêts d'y parvenir, je peux vous le garantir...
J'ai déjà deux bêtes noires : Peillon et Taubira. Pour l'instant, les deux ministres les plus nuls et les plus démagos du gouvernement Ayrault.
Je vois aussi que les Socialistes envisagent d'ores et déjà de revenir sur nombre de leurs engagements : eh oui, ils viennent de découvrir qu'il leur manque 10 milliards d'euros !
Résultat des courses, même si Normal 1er s'en défend, Ayrault est bien en train d'étudier la perspective de ne pas remplacer deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite de 2013 à 2017 hors éducation, justice et intérieur. Mais cela doit être ce que l'on appelle pudiquement un document de travail , je présume.
Contrairement à la droite, je ne vais pas leur jeter la pierre : s'ils réfléchissent sur le sujet, ils vont dans le bon sens. De même, il est question que l'État réduise ses interventions de 40% hors prestations sociales. Bonne idée aussi.
Mes reproches, ils sont plutôt à deux titres : a) les Socialistes continuent à mentir en soutenant l'inverse de ce qu'ils préparent à faire, et ça, c'est quelque chose que je déteste b) c'est bien de réduire le train de vie de l'État, mais ils doivent vraiment repenser aussi ses missions : ils ne doivent pas faire la même erreur que la droite, c'est à dire assécher les divers postes budgétaires de l'État tout en lui confiant les mêmes missions. Il y a donc une réflexion très importante à mener à ce sujet.
Bien évidemment, la matraque à taxe est repartie : j'espère que les Socialistes vont l'utiliser avec une intelligence relative même si je n'attends pas de miracles de leur part. Je sais que la TVA va augmenter. Pas de reproches là-dessus, cela me paraît inévitable pour équilibrer nos comptes, et, de toutes façons, ça a l'air d'une augmentation très modérée, de l'ordre de 1% à peine.
Le problème, c'est que les Socialistes alimentent largement la scizophrénie des Français : d'un côté, les Français voudraient que l'État prenne tout en charge, de l'autre, ils désirent des baisses d'impôt. C'est clair, les deux ne sont pas compatibles. En fait, le plus probable, pour l'instant, compte-tenu de nos dettes, c'est bien des augmentations d'impôt et des baisses d'intervention étatique.