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  • Éducation, rendons justice au MoDem...

    Je m'en prends régulièrement aux positions exprimées par les responsables du MoDem (hors Bayrou et Lassalle) sur l'éducation, mais, je dois être juste : autant le projet humaniste est très décevant et n'évite aucun des lieux communs de la gauche, autant le document de travail de la Commission thématique du MoDem sur le sujet est de bonne qualité. Sylvain Canet et tous les membres de cette commission ont fait du bon boulot.

    Il s'y trouve notamment un fil directeur auquel je suis très attaché, qui est l'idée de libérer les initiatives et de faire sauter tous les carcans. C'est pour cela, par exemple, que la Commission propose de donner aux établissements scolaires leur autonomie financière, ou encore d'individualiser les parcours au point de fonctionner par modules, disciplines fondamentales exceptées.

    Il y a dans ce document des passages qui me font évidemment très plaisir à lire, comme celui-là, par exemple, qui résume bien ma pensée : 

    L’égalité des chances doit être considérée pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un droit et non une idéologie qui prônerait une égalité aveugle et une uniformité déviant vers un culte de l’égalitarisme forcené. Essayer d’atteindre l’égalité des chances, c’est d’abord se doter d’une école exigeante envers tous. À l’heure de la compétition mondiale, il importe de garantir des formations de qualité (générales comme professionnelles).

    Ça, j'aime bien.

    Sans perdre de vue l’objectif de promouvoir chaque  personne au plus haut niveau de son potentiel − ce qui suppose d’avoir fourni à chacun les conditions nécessaires à son expression − il serait criminel de laisser s’engager quelqu’un sur une voie alors qu’on estime bien minces ses chances de réussite. L’orientation dans un choix élargi de cursus prenant en compte les diversités d’aptitude est donc un enjeu majeur et ne doit pas être univoque, c’est-à-dire que des passerelles permettant des allers-retours doivent exister entre les différentes voies de formation, parce qu’il est possible d’emprunter des chemins différents pour, finalement, parvenir au même point.

    Ça aussi. Et puis en préambule :

    Savoir lire, écrire et compter est un pré requis pour s'éveiller au monde qui sera réaffirmé. Pour autant ces apprentissages ne se réduisant pas à une seule mécanique, nous souhaitons les voir s'épanouir par une culture scolaire ambitieuse : Arts, histoire, littérature…, mais aussi environnement, humanités,…, et encore technologies, droit, économie, média, Europe,…

    En fait, ce que je voudrais, moi, c'est qu'on largue ce qui figure dans le Projet Humaniste et que l'on reparte de ce très bon document de travail, empli de bon sens à plein d'égards. Je me suis obstiné, sur e-democrates, à tenter de reformuler ce que propose le livre orange, mais en fait, je crois que je vais plutôt repartir du travail des Commissions, de bien meilleure qualité. Au passage, je pense qu'il faudrait, si c'est possible, créer une commission Industrie, quitte à l'associer à la Commission Économie, comme la Jeunesse l'est à l'Éducation.

  • Comment lutter contre un FN dédiabolisé ?

    Variae pose en des termes qui me semblent fort justes le défi qui attendra les forces démocratiques dans les prochaines années, voire les prochains mois. Marine Le Pen accomplit à l'heure actuelle la mutation du Front National, comme l'ont fait avant elle les leaders de plusieurs partis d'extrême-droite en Europe. Le FN devient un parti populiste, débarrassé (du moins en apparence) de ses oripeaux fasciste, vichyste, intégriste, antisémite, et même raciste (au moins ouvertement)...

    L'exemple de la Hollande, de la Flandre, de l'Italie et plus récemment de la Suisse, montrent que populisme est soluble dans le système démocratique. Il n'en devient que plus difficile d'apporter une réponse politique aux incantations populistes.

    Comme le dit justement Variae, qu'est-ce qui distingue, au fond, la Droite populaire, désormais, du Front National ? Le cordon sanitaire a-t-il encore un sens ? Marine Le Pen, qui sait très bien ce qu'elle fait, s'apprête à achever la mutation de son parti en mettant au point un véritable programme de gouvernement. Si cette évolution se poursuit, on pourrait imaginer une explosion de l'UMP si les intentions de vote en faveur du FN se précisent. Il y aurait alors une explosion puis une recomposition du paysage politique. Christian Romain, qui commente de temps à autre mon blogue, mettait en garde il y a peu sur l'attitude qu'il convenait d'adopter face au programme du FN. Il ne s'agira plus dans l'avenir de hurler au nazisme, mais de débattre pied à pied sur chaque point du programme du Front National, tout en évitant de faire de ce dernier l'adversaire unique de toutes les autres formations politiques.

    Cette nouvelle donne attribue d'autant plus de force à ce que je disais hier à propos de mon parti : si l'espace central se resserre, il s'agira de présenter des propositions d'autant plus clivantes pour ne pas être confondus dans un même "tous pourris, tous incompétents, tous européistes" qui s'adresse généralement aux partis politiques de gouvernement.

    Être différents et le faire savoir est désormais un impératif pour exister. L'espoir crédible, l'alternative sont à ce prix. Je pense que Bayrou l'a compris, puisque son objectif, désormais, est d'imposer le débat d'idées dans la sphère médiatique (bon courage !!!...). Il reste désormais à construire et à convaincre en se gardant bien des pièges nombreux qui attendront le MoDem et son président sur son parcours.

  • Ouistes et Nonistes...

    Un commentaire récent d'un lecteur de ce blogue est l'occasion de faire une mise au point sur l'Europe et le TCE. Je le reproduis ici, tout en avertissant de mon clair désaccord avec les idées qu'il exprime. Je le commente au fur et à mesure.

    Petit conseil amical à F Bayrou : Mettez un peu de "nonisme" dans votre stratégie.[...]

    Non, surtout pas ! l'Europe est au coeur de l'ADN démocrate. Se déjuger maintenant reviendrait à briser le socle électoral qui reste à Bayrou.

    Je reviens avec un autre cri du coeur, tout en précisant que je n'ai pas la science infuse mais juste des choses à dire comme vous tous certainement et tant pis si parfois je m'emporte mais au moins cela sort et cela fait du bien en cet époque inique et bien triste. F. Bayrou est sur la bonne ligne depuis le début (indépendant, scrupuleusement républicain et intègre, en rupture avec le PS et l'UMP, humaniste et républicain rassembleur et terrien, exactement ce dont le pays à besoin) mais il s'enferme dans une souricière si il n'accepte pas de donner quelques gages aux 55% de citoyens français (de gauche comme de droite) qui ont voté NON au référendum sur la constitution neo-libérale européenne.

    a) le TCE n'était pas néo-libéral. b) le gage que Bayrou peut donner, c'est de soumettre les traités à l'approbation du peuple par référendum. Mais de lui demander de renoncer à ses convictions européennes, ce n'est pas pensable.

    Comment incarner la rupture si il colle au camps des OUiistes ? d'autant que ce camp explose et qu'il affiche complet (ils sont nombreux tant au PS, au centre droit, qu'a l'UMP à se disputer le camp minoritaire des 45% de ouiistes) et que le "système" veut nous vendre une alternance Sarkozy/DSK qui n'en est pas une (un libérale atlantiste face à un libérale atlantiste ou est le choix?). La preuve ? le seul à s'en être tiré un tant soit peu en 2007 c'est Sarkozy en ratissant une part des voix ....."nonistes de droite" (celle du FN). Le fond du pays n'en peux plus des délires neo-libérales du PS (depuis 83) et de l'UMP (depuis 2002 et la prise de pouvoir de la droite financière sur les gaullistes, comme par hasard l'année ou Bayrou s'éloigne de l'UMP).

    Il faut en finir avec les dérives d'un discours qui fait du libéralisme l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. En réalité, derrière chaque accusation, il y a la duplicité des États, quand ce sont des gouvernements qui s'expriment, et dans le cas contraire, des démagogues qui essaient de surfer sur une forme délitée alter-mondialisme. En ce qui concerne l'Atlantisme, une Europe forte est justement le meilleur rempart contre une dilution de notre indépendance et de notre identité. 

    Il faut bien reconnaitre que l'addition de la gauche caviar et de la droite bling bling (atlantistes toutes deux encore un hasard surement), est un peu dure à avaler pour un pays républicain dans l'âme et social (ce qui ne veux pas dire socialiste) comme le nôtre. Bref si F Bayrou veut incarner jusqu'au bout ce qu'il est, c'est à dire un républicain démocrate anti-système donc anti UMPS alors il doit aller plus loin...

    Je me défie de l'étendard républicain, même si Bayrou aime à le porter. Il sert trop souvent de cache-misère à tous les souverainistes qui prônent les idées les plus insensées et les plus inquiétantes (une sortie de l'euro, par exemple, qui ruinerait à l'évidence toute la classe moyenne comme l'observait avec justesse Bayrou dans le Figaro). En revanche, je suis bien d'accord pour estimer que gauche caviar et droite bling-bling convergent à plus d'un égard. Il faut toutefois rendre à César ce qui appartient à César. Les Socialistes français, au Parlement européen, se sont notablement démarqués de leur propre camp en de nombreuses circonstances quand les intérêts vitaux de la France étaient en jeu. On ne peut pas les accuser de brader notre pays, ce serait inexact. En revanche, mieux vaut ne pas regarder de trop près ce qu'ont accompli certains de leurs hiérarques, comme Pascal Lamy, par exemple, ou même parfois Delors, comme commissaire européen, ou plus simplement, les gouvernements socialistes...

    sinon il n'est pas ce qu'il prétend être car on ne peut être à la fois républicain et neo-libérale atlantiste (mes amis en phase avec les valeurs du CNR le savent bien) car ces valeurs sont incompatibles.

    Je récuse ce sophisme. On peut très bien être républicain, démocrate et atlantiste : c'était bien le cas de Lecanuet dans les années 60. Moi, je ne suis pas atlantiste, Bayrou non plus. Mais je refuse catégoriquement de me laisser enfermer dans une dialectique alter-mondialiste qui fait des USA l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. Quant au néo-libéralisme, c'est une terminologie fourre-tout qui permet de s'épargner les prémices d'une démonstration rigoureuse.

    Les citoyens républicains croient en un état citoyen capable de réguler les excès du libéralisme au nom de la justice sociale et des valeurs humaines alors que le neo-libéralisme veux un état le plus faible possible et que sont système prospère sur la dérégulation, l'inégalité croissante et les excès en tout genre (pulsions, égo, addictions, prédation).

    Je ne sais pas ce que veulent vraiment les néo-libéraux, mais dites-vous bien qu'à la notable exception de l'Irlande, 95% des pays du monde sont très étatistes avec des interventions très nombreuses à tous points de vue. Cela dit, on ne peut pas dire que l'absence d'état ait réussi à l'Irlande. Moi, je crois justement qu'il faut lutter contre l'étatisme et tous ses travers les plus pervers, justement au nom du libéralisme. Je ne sais pas ce que sont ces néo-libéraux dont on me rebat les oreilles, mais ce que je sais, c'est que les vrais libéraux sont choqués des licences que s'arrogent les États contre leurs propres citoyens. L'Amérique n'est pas un pays libéral, au demeurant. Il faut le dire une bonne fois pour toutes, que cela soit clair. Et Bush n'était pas un libéral, mais un ultra-conservateur. 

    On ne demande pas à F Bayrou de renier l'Europe, juste de reconnaitre que cette Europe là, trop longtemps inféodé aux idées neo-libérales US, aux lobbies et aux réseaux financiers est une catastrophe pour les citoyens et ses propres idéaux...

    Rien n'est plus faux. Il perdrait toute mon estime s'il obéissait à cette injonction. L'Europe lutte autrement plus sérieusement contre les dérapages de toutes sortes, à commencer par les ententes illicites et les monopoles que ne le fait n'importe quel autre état au monde. Demandez-en donc des nouvelles à Total, Microsoft ou plus récemment Google qui se sont pris dans les dents des amendes monumentales. Les exemples sont nombreux. C'est la première institution supra-nationale et la seule à essayer de protéger les citoyens justement contre les défauts de concurrence. S'il existe des lobbies au sein de l'Union européenne, ils font moins tache qu'en Amérique, et surtout, ils ne prospèrent que sur l'insuffisance des pouvoirs du Parlement européen. Voilà pourquoi le TCE voulait le renforcer, et voilà pourquoi le MoDem et Bayrou soutiennent avec vigueur le développement de ses pouvoirs.

    le mirage "fédérale-neo-libérale" est passé, l'Europe a une chance si elle se projète dans un vrai projet d'union de nations indépendantes mais soudées autour de grands projets de coopération et peut être d'un berceau social commun, une Europe indépendante des autres blocs (Chine et USA) capable d'élever la voix et de constituer une troisième force (quitte à nous rapprocher de la Russie si il le faut).

    De nations indépendantes ? Ce pourrait être un projet souverainiste, gaulliste, mais certainement pas démocrate ni centriste ni libéral. En ce qui concerne le berceau social commun, le MoDem y est favorable, et ses députés font tout ce qu'ils peuvent au Parlement européen pour tenter de le promouvoir. En ce qui concerne l'indépendance de l'Europe, mille fois oui : Marielle de Sarnez ne cesse d'y travailler, et c'est tout  fait la vision à long terme que Bayrou a de l'Europe.

    F Bayrou peut incarner cette synthèse, celle d'un vrai républicain européen mais pas "eurobéat", pétrie de valeurs humaines et inflexible, exigeant et indépendant, capable de reconnaitre les erreurs de l'Europe actuelle et de chercher une autre voie dans les pas du général de Gaulle (qui à payé cher le fait de dire non au dollars "papier" de 65 a 68... les "libéraux libertaires" à la solde - sans le savoir ou non - de l'empire neo-libéral ont tué dans l'oeuf son projet anti-dollar et ont ouvert la voie à G.Pompidou qui a reconnu le dollar papier dès 71, sans parler du 3 janvier 73 qui a changé notre destin à tous).

    Aujourd'hui, notre sauvegarde, c'est l'Euro. François Bayrou et Marielle de Sarnez l'ont bien compris. Voilà pourquoi ils le considèrent comme l'un de nos biens communs les plus précieux. Pour le protéger, il faut mutualiser nos forces, et, comme le dit Bayrou, placer les bisons les plus faibles au centre du troupeau, et les plus forts sur les côtés pour leur servir de garde-fous.

    Bref Bayrou a quelques précieux % à reprendre du coté des nonistes à condition qu'il remette de l'eau dans son vin européen, d'autant que le "clan" des ouiistes à bien du mal à convaincre et que le seuil d'accès au second tour sera bas en 2012.

    On ne peut pas convaincre quand on se renie. Bayrou est partisan de proposer un autre projet de traité, d'en rediscuter et de le passer au vote populaire, car il estime qu'on ne peut mener un peuple là où il ne veut pas aller contre son gré. Sur ce point, on peut lui faire confiance, il n'a qu'une parole et trop de respect pour les individus et les Français pour agir autrement. Mais jamais il ne se rangera aux arguments (souvent fallacieux) des nonistes, et il a bien raison.

    En face ? Villepin a commis une erreur, il est resté à l'UMP, il n'est donc pas indépendant, Borloo prend le même chemin, ceux là sont dans le clan des ouiistes neo-libéraux, difficile de faire croire qu'ils changeront la donne. Marine le Pen est certes de l'autre coté (noniste) mais elle ne gagnera jamais au second tour (trop clivante et sans expérience). En clair le seul candidat anti-système, affichant des valeurs républicaines et capable de gagner au second tour est..François Bayrou, l'UMP le sait depuis longtemps, le PS aussi d'ou le déluge de quolibet et de mépris qu'il reçoit des deux cotés.

    Oui, il est anti-système, c'est clair : tout simplement parce qu'il est droit et intègre et quand il dit quelque chose, il le fait, contrairement aux Socialistes et à l'UMP. Il est anti-système parce qu'il se refuse à sacrifier une certaine idée de la France, ce que font en douce Socialistes et UMP, l'air de rien. Mais contrairement aux nonistes, il juge que l'Europe peut protéger cette idée de la France et que la construction européenne et cette France-là ne sont pas antinomiques. Les Socialistes, au contraire, sont parfaitement prêts à sacrifier la France sur l'autel du progrès "européen", et l'UMP sur celui de marchés faisandés, européens ou non. Ce n'est pas une fatalité.  

    Si le béarnais est capable de fédérer quelques nonistes alors il disposera d'un réservoir lui permettant d'atteindre le seuil fatidique des 20%/22% susceptible de lui ouvrir les portes du second tour et donc la victoire (en 2007 il était parti de 6% pour atteindre les 18%, cette fois il partira de 8% a 10% !). François Bayrou doit envoyer un message au nonistes c'est l'une des conditions de sa réussite de 2012. bien à vous tous amis républicains de gauche comme de droite. Un citoyen comme les autres.

    Vous êtes bien optimiste si vous pensez que 2012 peut se jouer sur la construction européenne. Bayrou peut promettre de ne pas mentir aux Français. Le message qu'il peut faire valoir c'est qu'il ne lâchera pas la France pour des chimères, ce que les autres parti pro-européens sont prêts à faire sans concessions ni questions. Mais renoncer à l'Europe, c'est inenvisageable.

  • Ce que le MoDem doit comprendre...

    Je suis militant du MoDem, et souvent, mon parti m'agace. Je réitère ce que je dis depuis un moment, puisse le Shadow Cabinet s'en inspirer. Ce qui fera notre force, ce sont nos clivages avec les autres forces politiques. Quand nous nous contentons de déclarations d'intention ou d'ersatz de positions du PS, ce n'est pas la peine de parler. Oh, à la marge, il est bien possible que nous ayons des différences avec la gauche. Mais, ce qui compte, c'est que les Français les voient. Or, ce que peuvent voir les Français, ce ne sont pas les divergences marginales, mais les clivages nets, et clairs.

    Je lisais la réaction de Jacqueline Gourault à l'issue des tests PISA. Sanctuariser les moyens de l'Éducation Nationale ? D'accord. Mais le PS dit la même chose. Cesser de supprimer les postes ? Ok, mais le PS dit aussi la même chose. Mettre en oeuvre le socle commun ? Le PS, et même l'UMP disent la même chose. En fait, toute l'élite bien-pensante européenne raisonne ainsi sur ce dernier point. J'aurais attendu un véritable programme de rupture, comme je peux parfois en tracer une ébauche ici, pas du béni-oui-ouisme.

    Si le MoDem existe pour ne dire que ce que la gauche dit, ce n'est pas la peine d'exister, parce que l'électeur, il préfère toujours l'original à la copie, qu'on se le dise bien.

    Au fil des interventions du Shadow Cabinet, je constate que le MoDem est toujours en creux, dans la superficie des choses, sans analyse ni proposition de fond. Ceci peut peut-être expliquer pourquoi on passe pour des guignolos dans les médias. Tiens, je repense aux Régionales : on avait en région du Rhône l'occasion d'un affrontement frontal en nommant Brighelli tête de liste contre Meirieu, qui représentait les verts. On pouvait au moins, en tout cas, lui proposer la tête de liste sur un département. Je pense que Brighelli aurait accepté. Au lieu de cela, on a fait du sous-PS toute la campagne. Si j'avais habité à Lyon, j'aurais fini par me demander si le plus court n'était pas de voter PS directement.

    Bayrou conserve de longue date ma confiance. Mais je commence à en avoir assez de militer pour un parti qui ne représente pas mes idées. Je suis entré à l'UDF, moi, pas au MoDem. J'ai suivi à contre-coeur le mouvement, mais l'exaspération me gagne progressivement.

    Je suis content d'apprendre que Bayrou va présenter un programme économique chiffré dans le Figaro Magazine de samedi. Je vais le lire avec la plus grande attention. Dans tous les domaines, ce que j'attends, désormais, ce sont des propositions concrètes, et, de manière générale, qu'on en finisse avec la bisounourserie.

    Au passage, je me demande si l'éducation intéresse le centre. Au MoDem, on imite quasi-servilement le PS, désormais, et dans les autres chapelles centristes, il n'y a pas même d'item éducation dans les programmes. En trois ans, le Nouveau Centre n'a pas produit un seul document, pas un rapport, pas émis une seule idée. Il est regrettable également de constater qu'en dehors de l'enseignement agricole, l'Alliance Centriste n'exprime aucune idée sur le sujet. 

    Pour revenir au MoDem, un Shadow Cabinet, pour moi, c'est un gouvernement alternatif, comme le faisaient les Lib-Dems, même s'ils sont en train de trahir tout ce pour quoi ils ont vécu, pas de gentils commentateurs de l'actualité qui se contentent de dire "Biennnnn !", "Paass Biennnnn" (toute référence au Pari avec Daniel Bourdon et Laspalès n'est que le fruit du hasard...).

    Bayrou pense que le temps des idées est venu. C'est aussi mon analyse. Il ne reste plus qu'à faire tourner les commissions du MoDem encore valides et à en convaincre les membres du Shadow Cabinet.

     

  • Incendie à Marianne2

    Marianne2 organiserait un petit dîner amical entre staff, blogueurs associés et journalistes de la rédaction, ce soir. Il y a avait là Philippe Cohen, Gérard Andrieu, les charmante Laureline Dupont et Élodie Émery, la talentueuse dessinatrice Louison, l'incontournable Mathieu Maire du Poset et enfin Emmanuel Lévi (MAJ : damned, blood'en nuts ! J'ai oublié Régis Soubrouillard et Teffy Andrianamana. Mais ils étaient bien là !).

    S'ajoutaient quelques invités. En principe, la plupart des blogueurs associés avaient été conviés, mais, n'ont fait finalement le déplacement que Variae, Mon amie chômeuseSuper No (avec lequel j'ai déjà eu l'occasion d'échanger quelques billets "doux" à propos de la décroissance), Aliocha et moi-même. Slovar, qui est devenu un blogueur marionaute, Elie Arié, commentaire expert ès polémique et auteur de billets chez Marianne2 et enfin le rédacteur en chef d'un petit hebdomadaire "républicain", République Bastille Nation (sorte de trait d'union entre Mélenchon, Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan).

    Philippe Cohen a présenté assez longuement l'évolution de Marianne2 du point de vue de son modèle économique et évoqué les relations avec Marianne papier. 

    Est alors venue l'heure du repas. Japonais le repas. Il y avait une sorte de petite pâte verte ressemblant à de la pâte d'amande, dans le panier-repas. J'aime bien la pâte d'amande, et j'ai gobé sans plus attendre l'équivalent d'une bonne cuillerée.

    Ce n'était pas de la pâte d'amande.

    Par chance, la canette de coca devant moi était encore pleine, et j'ai pu éteindre l'incendie en l'avalant sec d'un trait. 

    Au détour d'une conversation avec Philippe Cohen, j'ai pu savoir enfin ce que je voulais savoir depuis longtemps :  Marianne2, tout comme le Canard enchaîné, ne touche pas 1 centimes de subventions publiques. Voilà qui me permet de dire à l'ami Hashtable qui pense que notre presse française est trop mauvaise et ne survit que par ses subventions, qu'il existe tout de même quelques exceptions.

    A comparer avec tous ces sites de gauche bien-pensante qui versent dans l'anti-sarkozysme ordinaire et crachent en permanence sur le gouvernement actuel, mais acceptent de bonne grâce l'argent plus sale du tout que leur verse l'État pour leur maintenir la tête hors de l'eau...

  • Ce que devrait comprendre Marine Le Pen...

    Cela me fait toujours bizarre d'être d'accord avec Paul Pote Petit, mais le fait est que sur ce coup-là, il a bien parlé. Marine Le Pen n'est pas contente de ne pas être invitée par Michel Drucker. Ah. Ben, tu vois, ma fille, le jour où tu envisageras de renier clairement les propos dérapant de ton papounet, on pourra commencer à discuter. Il se trouve que Michel Drucker a quelques bonnes raisons personnelles d'être certain que le génocide des Juifs n'est pas exactement un détail de la Seconde Guerre Mondiale. Alors certes, ma chère, tu n'es peut-être pas antisémite, mais ton facho de père, lui, l'est, ou, en tout cas, fait tout pour le paraître, et le parti que tu diriges est une bonne planque à révisionnistes, intégristes déterminés à châtier le peuple déicide, néo-nazis néo-païens, et cetera...

    Tu veux un brevet d'honorabilité ? Commence par faire le ménage chez toi, et je peux te dire qu'il y a du boulot ; parce qu'Héraklès et les écuries d'Augias, c'était de la gnognotte au regard du job qui t'attend.

    Du coup, et ça aussi ça me fait bizarre, je ne suis pas d'accord avec Nicolas et son troupeau de vaches, pour une fois. France 2 a un devoir de représentativité, pas Michel Drucker. Marine Le pen est invitée dans l'émission A vous de juger ce soir, me semble-t-il. Il n'y a donc pas de problèmes. A gauche de la gauche, on fait dans la théorie du complot en accusant Michel Drucker de saisir le sens du vent quand le danger se profile. Eh non. Il a juste une histoire familiale assez lourde, et une sensibilité à fleur de peau. Est-ce compliqué à comprendre ?

    Ah, le FN...Oui, il revient en force, surfant sur les battements de bras dans le vide de Sarkozy. Au PS, quelques élus sont lucides  - euh, en revanche, Romain, je ne sais pas si c'est un lapsus, mais l' url http://www.romainblachier.fr/2010/12/martine-le-pen.html de ton billet m'inquiète un peu...Martine/Marine, j'espère qu'il n'est pas révélateur, au moins ... :-) - bien que peu nombreux. Puissent-ils être entendus...D'autres blogueurs de gauche n'osent envisager la seule idée du pire à leurs yeux. A droite aussi on s'inquiète...de l'inanité de la critique de gauche !

  • neige, verglas, bouchons, qui s'occupe de la voirie à Paris ?

    Il est comique le Bertrand. On savait bien avant hier que des chutes importantes de neiges allaient se produire. Pensez-vous que les services de voirie aient anticipé quoi que ce soit ? Nada. La seule chose qui a commencé à être salée à partir de midi, cela a été le périphérique. 

    Trop drôle, l'Delanoë : la ville a dépensé des milliards d'euros pour générer moult embouteillages, mais le jour où il s'agit d'assurer une circulation à peu près correct, département et municipalité sont aux abonnés absents. En fait, plus rien ne m'étonne de la majorité de l'Hôtel de Ville, au point que j'ai cru quelques instants à cette fiction-là... Bon, moi je le trouver drôle, mais il y a quelques Parisiens qui ont nettement moins rigolé.

    Il faut dire qu'il a trouvé un bon répondant à l'UMP avec le compère Hortefeux qui affirmait sans rire qu'il n'y avait pas eu de pagaille hier en île de France. Au moins, ça a fait marrer les internautes qui avaient emprunté les routes du Royaume de France ce jour-là...

  • Neige, Verglas, le bazar en IDF et à Paris

    Tiens, y'a l'Nicolas qu'a fait le même constat que moi : c'est le bordell en île de France et à Paris. Perso, j'ai vu patiner pendant trois minutes une voiture qui tentait de se garer. Bref, 3 minutes pour trente centimètres, ça fait beaucoup. Pendant ce temps, deux autres se sont percutées. Comme d'hab, le site de la RATP est en rade, même s'ils ont réussi à afficher un bulletin d'information. 

    Bon, 250 lignes sur 350 ne fonctionnaient plus à 13h30. Si vous habitez en haut d'une côte, je vous conseille de rentrer avant que ça verglace, parce que de toutes façons, vous vous la farcirez à pied.

    A 13h30, les lignes suivantes étaient interrompues : 79, 189, 190, 194, 195, 206, 207, 211, 212, 213, 220, 279, 289, 290, 291, 294, 295, 303, 312, 379, 389, 390, 394, 595, Clamibus, Le Petit Fonrenaisien et MONTMARTROBUS. 

    Actuellement, les lignes 5,6 et 13 fonctionnent mal pour le métro, enfin, disons, connaissent comme qui dirait une "légère surcharge". 

    La RATP laisse entendre sur son bulletin que TOUTES les lignes de bus seraient à l'arrêt. La Parisien tient une chronique pour les voies de circulation avec mises à jour régulières.

    Axes fermés : A86-N12 de Vélizy à Versailles vers la province; l'accès à la N104 et à l'A104 depuis l'A4; A104 Extérieur de Lagny à Villepinte; A6b vers Paris de Chevilly à Fresnes; N118 vers la province au niveau du sèvres; N118 de Vélizy au Ulis dans les deux sens. Bretelle d'A1 vers BP-Ouest; Sortie A4-Joinville. Sortie Sannois sur A15; d'A1 province vers A3 Paris;

    De plus les axes suivants sont saturés : l'A104 dans les deux sens; la N118 dans les deux sens; l'A10 vers Paris; l'A6a et l'A6 vers la province; la N104 dans les deux sens; l'A86 extérieure entre Fresnes et Saint-Maurice; l'A86 Intérieur entre Gennevilliers vers Rosny; l'A3 vers Paris; A86 intérieur de St Maurice à Choisy; A4 de Charenton à Joinville; A6a vers Paris de Wissous à Arcueil; A1 de Roissy à Paris; A3 de Roissy à Rosny;

    Les réseaux de bus STIVO et CIF sont totalement arrêtés. Ils desservent le Val d'Oise, la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne.

    Dans l'Essonne : d'Evry à Grigny, en passant par Corbeil, le service des bus Tice est interrompu sur tout le réseau. Renseignements par téléphone au 0 810 401 402 (N°azur prix appel local) et sur www.bus-tice.com.

    Il y avait un camion qui bloquait vers le province à hauteur de Bièvres sur la N118. Je ne sais pas ce qu'il en est.

    Et l'Nicolas qui va devoir renoncer à son week-end en Bretagne, si ça se trouve. Tiens, le trafic est bloqué aussi à Roissy. D'ici là que la SNCF fasse défaut, y'aura plus que les skis à condition de savoir remonter une pente en canard. Ou les raquettes. Les chutes de neige devraient se poursuivre jusqu'à 21h00...

  • Bien sûr que si, il faut garder l'excellence !

    Je vous le donne en mille : après PISA 2009, il nous restait encore l'excellence, mais le choeur des pédagogols s'est récrié. Puisque l'école favorise les meilleurs, il faut bannir les meilleurs et l'excellence. Et de crier haro sur les enfants des profs, ah, les salauds, qui réussissent mieux que les autres.

    Un fils, une fille de profs, aujourd'hui, qu'on se le dise bien, c'est un enfant de milieu pauvre ou modeste, comme je l'ai établi il y a peu. Au mieux, c'est la classe moyenne.

    Alors il faudrait leur ôter le droit d'être studieux ? Vous avez entendu cette cohorte de connards démagogues qui ne savent plus quoi inventer pour couler notre école républicaine ?

    J'avoue que mon exaspération grandit au fur et à mesure que je lis les réactions à l'enquête PISA. C'est la fuite en avant. 

    Sans dénier que les rythmes scolaires soient probablement fatigants, le rôle de bouc-émissaires qu'on veut leur faire jouer est ridicule. Ils étaient les mêmes  il y a 40 ans et notre système éducatif dans un bien meilleur état. Les vacances d'été duraient plus longtemps, et celle de l'année moins longtemps. A rebours, donc, de ce que clament nos experts ès chronobiologie aujourd'hui. Je ne me prononce pas sur la fatigue engendrée, mais en ce qui concerne les résultats scolaires, c'était apparemment mieux avec des vacances plus longues l'été. 

    Il suffit de lire les rapports bidons des comités Théodule, qu'ils soient installés à l'Assemblée Nationale, au Sénat ou à l'Institut Montaigne, pour comprendre l'ampleur de l'inertie : ils passent tous à côté de la plaque.

    Sérier les problèmes, ce n'est pourtant pas sorcier : Hashtable lève une partie du couvercle sur son blogue, et Paul Vilach l'autre sur AgoraVox.

    Hashtable évoque l'alourdissement des disciplines : voyons, qui a ajouté la découverte professionnelle, la vie scolaire, l'histoire de l'art, le carnet de compétences, les plans Théodule à chaque fois qu'un incident se produisait quelque part depuis plusieurs années ?

    En vérité, il existe un plan simple pour remettre l'Éducation Nationale sur les rails, même si cela doit prendre du temps :

    a) réaffecter tous les moyens alloués à ce qui ne sert à rien : formation continue des enseignants, ni diplômante ni efficace, fausses disciplines surnuméraires telles que la découverte professionnelle, l'éducation civique ou encore l'EJCS au lycée, dépenses de fonctionnement idiotes en raison de la rigidité de la comptabilité publique (quasi-impossibilité de ré-allouer des postes budgétaires, minorité budgétaire des établissements auxquels on interdit de choisir eux-mêmes leurs prestataires) pour citer quelques exemples. En ce qui concerne la découverte professionnelle, il existe des troisièmes techniques et professionnelles de bon niveau, voire de très bon niveau, jusqu'à peu. Il suffit d'utiliser l'existant.

    b) garantir à chaque établissement scolaire les moyens de mettre en place la remédiation pour les plus faibles (RASED et aide individualisée massive dans les écoles primaires), l'excellence pour les plus à l'aise (enseignement de l'allemand offert dès l'école primaire en alternative à l'anglais et garantie de sa poursuite au collège, langues anciennes partout, de l'établissement de centre-ville parisien à celui de la cité de Seine Saint-Denis). 

    c) Laisser une liberté totale d'utilisation de ses fonds et de sa dotation horaire à chaque établissement, en fixant toutefois quelques horaires plancher pour les disciplines fondamentales (français, mathématiques, histoire hors éducation civique, anglais). Faire de même pour l'organisation de ses enseignements et de ses classes, y compris en générant des groupes de niveau verticaux (ne tenant donc pas compte de la classe), par exemple en langues vivantes. Ces choix pourraient figurer dans un projet d'établissement pluri-annuel. 

    d) en finir avec les évaluations bidons. Il ne doit plus s'agir de déterminer la compétence d'un élève, mais son niveau d'entrée dans un établissement, et son niveau de sortie. On peut le faire avec des exercices simples : la dictée, l'expression écrite (la rédaction), le calcul mental, les repérages et la capacité à formaliser mathématiquement des problèmes, la connaissance de la géographie du monde, de notre histoire et de notre civilisation ainsi que les grandes dates de la France. Des choses simples. On pourrait même économiser le coût du brevet. C'est évidemment la progression des élèves entre l'entrée et la sortie qui pourrait permettre de décerner un vrai label de qualité à l'établissement.

    Il y a quelques enseignants dans ma blogroll (le privilégié, Démocratix, Princesse Soso, Natacha Polony), j'aimerais savoir ce qu'ils pensent de ces propositions, de même que ceux qui s'intéressent particulièrement à l'éducation comme Mirabelle, Isabelle ou encore SOS-éducation. Tous les blogues de l'Échiquier sont évidemment appelés à contribuer aussi, et plus généralement tous ceux que la question intéresse.

  • Bon concept, Wikio experts...

    J'ai fait mon petit tour sur la dernière mouture wikio de contenu participatif payé : Wikio-Experts.

    Pour être clair, on vous propose d'être payé pour écrire un article, s'il est sélectionné, et sous réserve que cet article réponde à des critères marchands. En effet, l'objectif terminal du billet, c'est fondamentalement susciter des achats. D'ailleurs, plus il va y avoir de lecteurs à votre article, et plus ils vont cliquer sur des liens qui les mèneront vers un site marchand en relation avec votre billet, plus vous pouvez gagner d'argent. Bon, cela rappelle furieusement le truc qu'ils ont lancé il y a quelques mois, Wikio Studio. En fait, je crois bien que c'en est l'évolution naturelle : tapez l'url de wikio studio, et vous allez constater de vos propres yeux ce qu'il en est. Ça devait être un galop d'essai, essai que Wikio tente de transformer, en somme. Je m'étais inscrit à la chose, mais je n'étais jamais parvenu jusqu'à l'article, le fonctionnement ne m'ayant guère convaincu. La nouvelle plate-forme semble plus opérationnelle et simple d'utilisation.

    Soyons réaliste, toutefois : je me suis inscrit, par curiosité, et, j'ai même écrit un article issu de ma longue expérience de père de famille. En résumé, comment caser trois sièges enfant à l'arrière d'une berline. Chose peu aisée, et qui nécessite une observation attentive des divers sièges ad hoc qui existent sur le marché. Je ne sais pas encore si l'article sera sélectionné. Si tel est le cas, il me rapportera au mieux 3 euros. Une misère, d'autant que j'ai bien mis 30 minutes pour l'écrire dont une bonne dizaine consacrée à leur saleté de  censuré de ##*&!!! de média. En effet, et cela, le tutorial ne le précise nullement, pour que l'article en tribune libre soit proposé à la validation, il faut lui lier un média (une photo ou une vidéo, en somme). D'ailleurs, j'ai du faire une c....erie, parce que l'image que j'ai choisi n'est ni la mienne ni une image dont j'ai acheté les droits. Dans la catégorie gros raté, on devrait tout de même pouvoir au moins visualiser le texte que l'on a écrit après demande de validation. Ce n'est pas le cas à l'heure actuelle. Bref, service à améliorer.

    Pour le genre d'article que j'ai choisi, l'exercice n'est clairement pas rentable : mieux vaut servir de caissier dans un MacDo ou encore d'opérateur téléphonique si je veux gagner plus d'argent, c'est payé au moins le SMIG. Bon, en la circonstance, vous n'avez aucune obligation, et vous pouvez interrompre puis reprendre l'article quand bon vous semble.

    Pour ma part, j'y ai trouvé surtout une occasion de me distraire. L'Nicolas, il aurait la compétence pour faire ce genre de job (il écrit vite) mais cela ne l'intéresse pas. Moi ça m'amuse, et puis j'aime bien tout ce qui respire le profit et le capitalisme.

    Sur le principe, c'est plutôt sympa d'offrir une opportunité de gains aux rédacteurs web qui veulent arrondir leurs fins de mois. Il y a par ailleurs un autre principe que je juge intéressant : une part fixe et une part variable. En fait, je trouve que wikio devrait aller jusqu'au bout de sa logique, et quitte à faire dépendre les revenus de l'article de son succès, mettre au point un système de royalties.

    Ce que je serais curieux de savoir, in fine, mais cela, le temps seulement le dira, c'est si ce modèle s'avérera économiquement rentable. Certes, le commerce en ligne est en pleine expansion, parlons même d'explosion, mais, comme je l'ai déjà écrit ici par le passé, la publicité n'est pas une vache à lait inépuisable. 

    Pierre Chappaz et les divers actionnaires de wikio ont mis la main à la poche : 4 millions d'euros d'investissement, dans un premier temps, et l'ambition de recruter plus de 1000 experts par pays européen visé. Et ce n'est pas tout : si la mèche prend, il escompte lever de 20 à 30 millions d'euros pour achever le développement de la chose, rien que ça...

    Mais Wikio compte aller plus loin encore : leur ambition, à terme, j'ai lu l'interview de Frédéric Montagnon, le directeur marketing, c'est de constituer un authentique réseau d'experts. Problème : les écrits d'un véritable expert dans son domaine coûtent bien plus cher que les lubies d'un blogueur lambda. Bon, Frédéric Montagnon l'a affirmé haut et fort : Notre vision c'est : il faut faire de la qualité, s'il faut payer très cher, on paiera très cher. Avis à la population. Finalement, il y a dans ce projet une vision qui se développe peu à peu sur la Toile : l'idée d'une efficience de l'intelligence collective. J'en parlais récemment, tiens. C'est une idée que Ségolène Royal a beaucoup agitée pendant sa campagne présidentielle, et que le MoDem a tenté de mettre en pratique quand il s'est construit. En voilà donc un nouvel avatar dans la domaine économique, désormais.

    Je conclus sur des supputations : wikio s'est construit avant toutes choses sur les réseaux que constituent les blogs français. Il y a dans ces réseaux, une très grande diversité de talents et de centres d'intérêts. Nous blogueurs, avons tous des professions, ou presque, et donc, des domaines d'expertise variés. On peut toujours rêver à un Maître Eolas ou à un Jules de Diner's room devenu l'assistance juridique experte de wikio. Pourquoi pas. Sans aller jusque là, il est bien probable que Pierre Chappaz ambitionne de s'appuyer sur la richesse de ce tissu-là pour alimenter ses projets futurs de développement. Après tout, c'est souvent par un retour aux sources, à ses fondamentaux, que l'on ne rebondit que mieux. Or, in fine, l'essence de wikio, ce sont les blogues...