S'il y en a bien qui se sont méchamment fait entuber, ce sont bien les auto-entrepreneurs. Rappelez-vous la grande campagne de publicité pour vanter les mérites de l'auto-entreprise avec comme slogan, zéro chiffre d'affaire = zéro taxes. Ah, ils l'ont vu les zéro taxes, les pauvres gens qui se sont fait avoir et voulaient créer leur entreprise pour voir.
Déjà, j'avais trouvé minable la limitation du chiffre d'affaires : quand on fait une réforme pour favoriser la création d'entreprise, on la fait jusqu'au bout. Mais ce sale coup, je ne l'avais pas vu venir.
Novelli, c'est un de ces parfaits libéraux en peau de lapin : chassez le naturel, il revient au galop. Ce gars est d'abord un conservateur, comme cela se voit quand on observe ses prises de position en matière sociétale. Il n'a de libéral que le nom, et quand il s'agit de défendre des mesures vraiment libérales, il n'y a plus personne.
Souvenez-vous, c'est aussi ce gars-là qui avait finalement recalé les class actions. Aujourd'hui, c'est les petits entrepreneurs, tout un foyer de créativité, qui en prend plein pour son grade. Ce gouvernement est nullissime. Pitoyable. Minable. Gilles Artigues, qui s'occupe de l'entreprise au Shadow Cabinet du MoDem, faisait d'ailleurs le remarque , il y a deux jours, que ce cas de figure était prévisible :
Ce sont essentiellement les petits revenus non imposables qui vont se trouver pénalisés. Il y a là, pour le moins, un manque d'anticipation de la part de Bercy qui aurait dû envisager ce cas de figure. Il était prévisible puisque cette nouvelle taxe, réformant la taxe professionnelle et dont le montant est fixé par les communes, n'est plus calculé sur le chiffre d'affaires déclaré mais sur la valeur locative du lieu de travail de l'autoentrepreneur.
Bref, un gouvernement qui ne sait que créer de nouvelles taxes pour taper sur les plus petits et étouffer l"économie réelle. Ah, bravo...
MAJ importante : Ah, tout de même ! les auto-entrepreneurs ont tout de même obtenu gain de cause. Bercy vient de rendre public son arbitrage dans un communiqué. Ne paieront pas la CFE les auto-entrepreneurs qui se trouvent dans les cas de figure suivants :
- au titre des années au cours desquelles ils ne réalisent pas de chiffre d’affaires et n’emploient pas de salariés
- au titre de l’année au cours de laquelle ils ont, pour la première fois, réalisé un chiffre d’affaires ou employé un salarié
- et, lorsqu’ils ont opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire, au titre des deux années suivantes.
Il n'en reste pas moins que cet épisode est désastreux, et que les Français vont y réfléchir à deux fois avant de monter une entreprise désormais. Déjà que le Français est facilement paranoïaque avec l'administration, si en plus on l'alimente...