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  • Brunerie, l'accueillir ou pas ?

    Les médias ont fait état de la volonté de Maxime Brunerie, auteur d'une tentative d'assassinat manqué contre Jacques Chirac, d'adhérer au MoDem et de soutenir Bayrou.

    Juste après l'épisode norvégien, ça ne donne pas vraiment envie. Maxime Brunerie a tout de même assidûment fréquenté le MNR de Mégret, les groupes néo-nazis et j'en passe.

    Certes, je crois, jusqu'à un certain degré, à la rédemption, mais tout de même...

    Il est vrai, toutefois, que Maxime Brunerie, en 2001, cherchait, paraît-il, une mort glorieuse, espérant finir sous les balles des services de sécurité présidentiels. Je conçois que l'on puisse verser dans de dangereuses formes de mal-être, mais les choix politiques, dans des circonstances et un état semblables, traduisent tout de même quelque chose d'inquiétant sur le fond.

    J'ai notamment lu son entretien sur Atlantico : j'aimerais savoir ce qui l'attire exactement au MoDem...Brunerie dit être attaché avant toutes choses à la Nation et à la Tradition, le tout avec une majuscule à chaque mot. Le MoDem a bien des attachements, mais je ne crois pas que ces deux-là lui soient une priorité.

    Je n'ai pas lu son livre et ne le connais que par les extraits qui figurent sur la Toile et ce qu'en disent différents médias. Ce que je comprends, c'est qu'il a fait une partie du chemin, mais pas encore l'autre. Par exemple, il en semble pas conscient de tout ce qu'il doit au maire de Courcouronnes, qui a tout fait pour sa réinsertion. Il a en revanche vu de près ce qu'était l'infâme univers carcéral dans lequel la France mélange allègrement violeurs, pédophiles, braqueurs, voleurs et cetera, comme s'il n'y avait pas de différences de nature entre les différents crimes et délits qui les ont amené en prison.

    Au passage, j'en profite pour faire une parenthèse : j'entends souvent que les criminels où les mineurs que l'on envoie en prison en ressortent plus durs. De ce fait, les bonnes âmes en concluent qu'il ne faut pas envoyer les mineurs délinquants en prison. La conclusion logique à laquelle j'arrive, moi, ce n'est pas qu'il faut supprimer la prison, mais la réformer. Une prison à visage humain, qui trie clairement les criminels et les délinquants tout en prévoyant les moyens de réinsertion des moins endurcis dans le mal est la condition sine qua non d'une politique de répression réussie. Tout comme la prévention, la répression nécessite des moyens importants. C'est le genre de chose qu'un Guéant, un Hortefeux, un Sarkozy, ou encore tous les trublions de la droite populaire (sans parler du FN) ne semblent vraiment pas avoir compris...

    Revenons à Brunerie : il ne me semble pas mûr pour l'action politique. Je regrette l'impulsivité (une fois de plus, c'en est agaçant...) de Bayrou qui aurait du se garder de décréter qu'il n'y avait pas de place pour les déséquilibrés au MoDem. Franchement, si je cherche, je vais en trouver d'autres, moi au MoDem, même s'il y en a certainement moins qu'il y a deux ans. Soyons honnête : c'est une marque de fabrique du militantisme et de la politique que de fourbir les partis en déséquilibrés plus ou moins prononcés. Il y en a dans tous les partis...Ça n'était pas très chrétien, en somme, d'accueillir ainsi la demande de Brunerie.

    Je pense que nous devrions lui faire une réponse circonstanciée et ne pas lui refuser un entretien, de manière à ce qu'il réalise qu'il est encore bien loin de la ligne politique du MoDem, à l'heure actuelle.

  • Ridicules...

    J'ai du mal à comprendre l'obstination d'un Jean-Louis Borloo ou d'un Hervé Morin à vouloir à tout prix charger Nicolas Sarkozy. Il me semble que c'est "daté", et surtout, un peu tard après avoir gouverné la France quatre années avec lui.

    C'est d'autant plus inutile que les idées de Borloo ou de Morin ne sont pas inintéressantes. Je l'ai déjà dit, si Bayrou n'était pas candidat, ce serait certainement à l'un des deux que ma voix irait, de préférence à Hervé Morin, d'ailleurs, bien réfléchi. La droite de sensibilité centriste a le droit de présenter plusieurs candidats, mais, si l'on considère leurs histoires politiques, Hervé Morin a montré plus d'indépendance que Borloo et son programme est très proche de celui de l'UDF en 2007, ce qui me convient parfaitement.

    Le concours de critiques sur Sarkozy, c'est fini, les amis, il faut passer à autre chose ! On s'étonnait du silence de François Bayrou dans les coulisses politiques de RMC lundi dernier. On y soupçonnait même quelques secrets accords. Ridicule. C'est bien plus simple que cela, et d'ailleurs Bayrou avait annoncé ce tournant il y a plusieurs mois : l'heure n'est plus à la critique systématique mais aux propositions. Bayrou travaille donc sur un programme pour la France.

    Aux présidentielles, évidemment, Bayrou ira pour gagner et faire valoir son projet politique, économique, social et culturel pour la France. Il se rapprochera du candidat qui sera le plus proche de ses vues s'il n'est pas au second tour.

  • Mon pauvre Nicolas...

    Quand je dis mon pauvre Nicolas, je ne parle pas de lui, ni même de lui, mais de ce malheureux Hulot. IL avait cru devenir membre d'un parti d'écologistes, il est tombé dans un traquenard d'extrême-gauche, le vrai fonds de commerce des Verts en France.

    Il faut dire qu'on aura une bonne idée de l'ambiance de la campagne, quelque peu saumâtre, quand on aura appris que Nicolas Hulot s'est pris une assiette de déchets sur la tête lors d'un meeting en interne avec les militants verts. Et pour mieux cerner le Robespierre norvégien en jupon qui va les représenter, il faut savoir qu'elle a formellement refusé de condamner cette agression.

    Bref, Hulot s'épanche, et on le comprend...

  • Visionnaires...

    Je viens de prendre connaissance chez Marianne des dernières notes sur l'école de Brighelli et de Bah? ; Brighelli renvoie à un écrit de l'association Sauvez les Lettres de 2003.

    Rien à dire. Ils ont été visionnaires (Sauvez les lettres, je veux dire). Ce qui impressionne quand on considère la chose, c'est qu'on croit régulièrement avoir touché le fond puis on se rend compte que non, on n'a pas fini de repousser les limites.

    Il y a trois axes qui devraient guider toute perspective pour l'Éducation Nationale.

    a) s'appuyer sur deux piliers : l'excellence et la remédiation. 

    Les pédagogols et les adeptes du benchmarking, de la compétence et autres conneries ont réussi à flinguer la remédiation en proposant toujours plus de merde et de ludique aux "apprenants". Mais maintenant, ils rêvent de dégommer aussi l'excellence. 

    J'ai été stupéfié après la publication des enquêtes PISA qu'il n'y ait personne dans la presse spécialisée pour observer que le niveau de nos meilleurs élèves baissait aussi. Si la France n'était déjà plus capable d'offrir de vraies perspectives aux plus faibles, au moins avait-elle conservé cette qualité d'être capable de former des élites. On aurait pu au moins s'en réjouir, mais cela gêne les pédagogols, tout imprégnés de marxisme qu'ils sont, et les libéraux en peau de lapin parce que tout ce qui n'a pas une utilité immédiate doit être écarté. Or, il se trouve que l'excellence ne se bâtit pas sur l'utile mais au contraire sur le "superflu". C'est même là sa marque de fabrique. Il me semblait pourtant qu'il y avait dans le libéralisme un idéal de développement personnel, or, quand on examine de près le programme éducatif des libéraux français, c'est à pleurer : du pédagogol dans le texte. La seule chose, c'est qu'ils veulent introduire la concurrence entre les écoles et même dans le recrutement des profs (pas forcément une mauvaise idée, d'ailleurs, ce dernier point : les choses se passeraient bien mieux dans les écoles, collèges et lycées si chefs d'établissement et enseignants se choisissaient les uns les autres). Je lis donc chez eux les mêmes conneries qu'ailleurs.

    b) assurer des conditions d'enseignement et d'instruction optimales pour le plus grand nombre.

    Ceci suppose un recrutement de qualité pas les contrats à la c... de Châtel et encore moins la masterisation qui est une vaste fumisterie, mais aussi un environnement favorable. L'environnement favorable, c'est dégager des établissements scolaires les éléments qui en empêchent le fonctionnement normal. Il faudra évidemment trouver un parcours adapté pour les dits éléments, allant du centre éducatif à la prison pour mineurs en bonne et due forme avec suivi judiciaire si nécessaire.

    c) permettre la diversité et l'innovation sans étranglement par les moyens

    Jusqu'à un certain point, les établissements devraient être libres de définir leur pédagogie et même de personnaliser l'enseignement des discplines selon les profils d'élève. Il faudrait d'ailleurs sortir du "tout école". L'école ne valorise que certaines qualités seulement et abrase tout le reste. Le collège "unique" ne doit donc plus être le lieu exclusif de l'instruction. Les centres d'apprentis les plus performants doivent devenir des labels de qualité, ce qui suppose d'avoir aussi un oeil sur les formateurs. On ne devrait pas pouvoir s'improviser formateur dans un CFA et un tel statut devrait faire l'objet d'un concours spécifique.

    Les projets d'établissement sont de la fumisterie en l'état, mais si on laissait une vraie liberté aux établissements, ils pourraient devenir le fer de lance de cette diversité. Cela suppose évidemment de ne pas étrangler les collèges et les lycées en leur retirant des moyens puis de venir la bouche en coeur expliquer à leurs équipes qu'elles sont libres.

    La diversité, c'est aussi le maintien d'une grande diversité d'enseignements, à commencer, comme l'observait Sauver les lettres, par l'allemand, le latin et le grec, qui sont les lieux traditionnels de la rigueur de et l'excellence.

    J'avais au départ un 4ème axe en tête, mais pas moyen de m'en rappeler. Tant pis, ce sera pour un autre billet. Et puis de toutes façons, je radote largement, je dis à peu près toujours les mêmes choses ici...

  • Ils ont passé le mur du çon...

    Ami lecteur, tu dois bien connaître, j'espère, le fameux et hilarant hebdomadaire le Canard Enchaîné ; en règle générale, en première page, mon palmipède favori consacre toujours un petit entrefilet à la plus grosse c....erie de la semaine, proférée généralement par de doctes et dignes représentants de notre classe politique.

    En vil plagiaire que je suis, je vais prolonger ce petit rituel sur mon blogue. Voilà, toute la presse s'en est fait l'écho, un cas lourd pour la psychiatrie a pété un câble et massacré 93 jeunes gens. 

    Mais voilà, la presse voulait à tout prix politiser la chose, alors on s'est empressé aussi bien en Norvège qu'en France, et, je le présume, dans toute l'Europe, de bien préciser qu'il s'agissait d'un Norvégien " de souche". Mon Dieu mon Dieu, on aurait pu penser tout de suite à un immigré islamiste. Soyons honnête, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit, et je ne suis pas le seul,  car dans l'attente, quelques médias ont rappelé que la Norvège participait à certaines opérations militaires mal vues des djihadistes de tout poil.

    Le caractère méticuleux et narcissique de la préparation du taré dénote un esprit maniaque et illuminé. Le camarade CSP s'est empressé d'éructer sur les droites populistes, nationales et extrêmes qui sévissent sous nos latitudes. Le camarade CSP n'a rien compris. Et il n'est pas le seul, pour une fois, EGEA n'est guère perspicace. Y'a pas d'embrigadement dans cette histoire. Le gars, un peu (beaucoup) illuminé, s'est monté la tête tout seul. CSP n'a rien compris : on ne devient pas malade à force de fréquenter l'extrême-droite ! c'est parce qu'on est malade qu'on commence à la fréquenter !

    Mais bon, y'en a un autre qui a fait fort, c'est l'Didier. Imaginez : le crime provient de ce que la Norvège serait féminolâtre. Oh, j'ai déjà lu de belles conneries à la gauche de la gauche, mais là, l'Didier les a tous battus d'un seul coup à plat de couture. Et puis il en ajoute une couche, en plus, après : la Scandinavie a sur une carte l'aspect d'une bite molle ce qui explique le carnage qui s'est produit près d'Oslo. L'Didier devrait postuler à l'Université Paris-V Descartes pour une chaire de socio ou de psycho. Ou alors peut-être à l'IRIS. A moins que nous ne soyons à l'orée d'une nouvelle science humaine. Révolutionnaire, je vous dis.

    Sérieusement, moi, ce n'est pas le modèle Scandinave qui m'indispose, mais les bêlements de mouton de toute obédience qui nous en vantent les mérites et veulent nous l'imposer, en nous expliquant que là-bas c'est mieux (ben ils n'ont qu'à y rester, tiens...). Chacun son modèle, nous c'est le modèle Latin, point à a ligne. 

    Bref, on ne va pas gloser indéfiniment sur l'individu : c'est un fou. S'il n'avait pas agi au nom des thèses réactionnaires de la droite populiste, il l'aurait fait au nom d'une secte millénariste ou toute autre connerie dans le genre.

    Fondamentaliste chrétien, c'est l'épithète ridicule qu'on lui a accolé, alors même que le type s'apprêtait à basculer du protestantisme vers le catholicisme (il ne savait plus où il en était, en somme). Tu parles d'un fondamentaliste. Ah, on les sentait dans la presse bien-pensante : ouf ! Ils avaient trouvé enfin l'incident qui allait remettre les pendules à l'heure face à l'islamisme radical. Enfin un attentat chrétien ! Le bonheur ! Quel tas d'abrutis crétinoïdes...

    Il n'y a en définitive aucun enseignement politique à tirer de cet évènement isolé : il n'y avait pas d'organisation ni d'embrigadement derrière les délires de ce malade, et sa mère ne l'avait pas castré au nom d'un féminisme scandinave triomphant.

    C'est hélas un fait divers tristement tragique et rien d'autre.

  • Diplomatie, culture et défense en temps de rigueur

    C'est une tentation, pour un état fortement endetté, que de ponctionner sévèrement les budgets alloués à la défense et à la diplomatie. Soyons précis : c'est une tentation surtout parmi les démocraties européennes. Pas de guerres à soutenir, pas de statut à maintenir. Ce peut être aussi le fruit d'une pensée primairement anti-militariste (que l'on songe à Éva Joly qui compare la France à la Corée du Nord parce que nous organisons le défilé de nos forces le jour de notre fête nationale...).

    Quand je considère la France, j'ai beau y réfléchir, je ne vois pas comment nous pourrions abaisser les crédits dont dispose notre armée nationale. Si nous voulions faire de grosses économies, il faudrait toucher à de gros postes budgétaires. On pense tout de suite à nos porte-avions, des gouffres financiers. L'inconvénient, c'est que se priver de porte-avions, c'est se priver de la possibilité d'amener une partie de notre aviation dans toutes les régions du monde. Je ne suis pas convaincu que des avions à longue portée (existent-ils seulement ?) puissent suppléer l'absence de porte-avion.

    Je crois qu'il faut également bien réfléchir au type d'interventions armées que nous voulons mener. La guerre en Libye coûte cher. Certes. Mais elle ne fait aucune victime civile. A ce stade-là, c'en est même miraculeux. C'est que l'aviation française (mais aussi britannique) utilise des bombes-laser d'une extrême-précision et obéit à des règles d'engagement très strictes. Ces bombes coûtent très cher ; mais elles touchent leurs cibles, pas ce qu'il y a à côté. Des guerres à zéro mort, cela a un coût, et ce coût, il pme paraît nécessaire de le supporter. La suite logique, d'ailleurs, ce sont les drones : coûts astronomiques, mais efficacité sans égale. Ils s'amérioreront toujours plus.

    Bref, il ne faut pas toucher à nos capacités opérationnelles, parce qu'elles sont au service de notre diplomatie, si maigres soient-elles au regard de nos ambitions.

    Dans le domaine diplomatique, c'est, je le pense, la culture qu'il faut promouvoir par-dessus tout. Or, les centres culturels et les écoles françaises sont les premières victimes de la rigueur, en règle général. Nous devrions à mon avis leur assigner des missions culturelles stratégiques : toucher les élites des pays où ils sont implantés, populariser la culture française, dispenser des cours de langue au plus grand nombre de personnes possible. C'est un domaine où il ne faut pas lésiner. Je pense également qu'il ne faut pas faire l'effort de se replier sur la seule francophonie. Nous avons complètement abandonné tout effort de pénétration culturelle et linguistique chez nos voisins européens. C'est pourtant là qu'il faudrait mettre le paquet, de même qu'en Amérique. Pour que le monde parle français, il faut que les décideurs et les élites pensent "en français". Il faut donc avoir une stratégie audacieuse et agressive de pénétration linguistique et culturelle au sein des élites mondialisées.

    Cela suppose de ne pas placer des ânes ignares qui méprisent la culture française comme le socialiste Pascal Lamy  qui considèrent le combat sur la francophonie comme un combat d'arrière-garde à des postes à responsabilité. Cela suppose aussi de recentrer nos aides et nos cadeaux à l'étranger vers la diffusion de notre culture (quel intérêt de financer un centre culturel au Chili, n'est-ce pas Monsieur Husson, sauf à ce qu'il bénificie d'une implantation culturelle du français sur place, mais ce n'est pas le cas...).

    Bref, il faut avoir une stratégie et nous ne l'avons pas. C'est une dimension à laquelle François Bayrou semblait sensible en 2007 que le MoDem pourrait ajouter dans son programme politique pour 2012.

  • Rigueur, la quadrature du cerle

    La nécessité fut longue à prendre le chemin des esprits, mais je pense qu'il commence à s'établir clairement que nous n'avons plus le choix : nous devons proposer des budgets à l'équilibre. Les Socialistes ont intégré cette nécessité mais ils comptent y faire face en chargeant la mule au maximum, c'est à dire en accroissant significativement l'impôt. L'actuel gouvernement, quant à lui, cherche à faire des économies, tout en envisageant de nouvelles taxes.

    Dans la période critique que nous vivons, il serait, je le crois, catastrophique de réagir par panique plutôt que par raison. Il ne s'agit pas de trouver à tout prix des gisements d'économies à faire sans plus se soucier de leur origine. C'est une erreur grave, et j'ai le sentiment que pas mal afficionados de la dette tombent dans ce travers.

    Il faut à mon avis d'abord définir ce qui est important, prioritaire et ne pas pour autant verser dans un utilitarisme étroit. Sur ce point, il me semble que le MoDem a engagé une véritable réflexion depuis un temps certain, même s'il n'a pour l'instant pas fourni de chiffres, seul engagement qui permette de se faire une idée précise de la sauce à laquelle nous serons mangés...

    La grande difficulté, c'est de réussir à faire des économies sans casser la croissance, sans anéantir les indispensables tremplins de secours qui seront nécessaires pour enrayer la chute à venir des futurs déclassés.

    Je ne pense pas qu'il faille faire des économies à tout prix partout. En revanche, là où il n'y a pas priorité, aucune hésitation à sabrer.

    J'ai deux exemples en tête :

    Les associations reçoivent des subventions conséquentes de l'État et des collectivités : directement et indirectement via le crédit d'impôt. Est-ce le rôle d'un État de prendre en charge les dépenses d'une association ? Je ne le crois vraiment pas et je préfère le modèle du Charity Business à l'anglo-saxonne. Je ne sais pas combien coûtent exactement toutes les associations à l'État et aux collectivités locales, mais à mon avis, cher.

    Un exemple avec SOS-racisme qui vient d'organiser un concert sur le champ de mars le 14 juillet normal : d'après le Journal Officiel, 64% des sommes que perçoit cette association proviennent de financements publics. J'imagine qu'elle n'est pas la seule dans le cas. Sans considérer l'utilité ou non de cette association, je ne trouve pas normal ni acceptable qu'elle ne vive que de subsides publics.

    La fonction publique bénéficie de l'action d'organismes de formation continue. En temps de crise, pour des fonctionnaires dont l'emploi est assuré, à moins que ces derniers envisagent clairement une reconversion, est-ce une nécessité absolue de dépenser des sommes importantes dans de la formation continue ? Je ne le crois pas. Je pense particulièrement à l'enseignement, où, véritable usine à gaz, elle ne sert quasiment à rien si ce n'est à alimenter des officines qui vivent sur le dos de la bête ou encore à ne pas placer d'élèves devant certains enseignants.

    Et quitte à évoquer la formation, je demande à voir la pertinence des sommes dépensées pour la formation initiale des agents de l'État : on sait, que dans l'Éducation Nationale, elles financent essentiellement les délires d'idéologues de tout poil dont raffolent les diverses bureaucraties  du Mammouth. 

    En matière d'éducation, à mes yeux, ce qui est important, c'est de garantir la qualité de l'enseignement (ne pas remplacer des titulaires de diplômes de concours par des contractuels à la petite semaine, par exemple), la diversité de l'offre éducative (ne pas supprimer à tout va options et langues vivantes "rares"), assurer un encadrement de qualité dans les établissements scolaires, des conditions d'études satisfaisantes (pas de violences, pas d'incivilités, du matériel et des manuels quand ils sont nécessaires) et voilà. Le reste...

    Il faudrait examiner poste par poste budgétaire l'essentiel et le superflu. Je suis convaincu qu'on doit pouvoir trouver ainsi plusieurs secteurs dans lesquels des économies radicales sont possibles, tout le temps, du moins, que nous serons déficitaires.

    Il en va très vraisemblablement de même pour les diverses niches fiscales et aides d'État : quel bilan pour le RMI ? Pour le RSA ?

    Il y a tout de même deux choses qui m'inquiètent :

    a) pour l'instant, aucun gouvernement n'est parvenu à réduire la dette de la France depuis qu'elle existe et je ne suis même pas sûr qu'il y en ait un qui ait essayé.

    b) nous entrons en période électorale majeure (législatives et présidentielles) période propice aux propositions et promesses de cadeaux aussi farfelues que coûteuses...

  • Un DSKgate ?

    Je sens que ça va mal finir, toutes ces affaires avec DSK. Le problème du ver quand il est dans le fruit, c'est qu'on ne le voit pas toujours. Tiens rien qu'il y a deux jours, j'ai croqué dans une apétissante mirabelle, et...scrotch la tête du ver qui se trouvait dedans...berk, berk, berk...

    Bref, s'il y avait des gens qui étaient au courant de l'affaire Tristane Banon et qu'ils ont tenté de se couvrir en affirmant le contraire aujourd'hui, mais qu'ils doivent faire marche arrière ensuite, ça va être sanglant.

    En tout cas, moi, c'est très clair : je ne vote pas pour ceux qui mentent dans cette histoire, y compris au second tour contre Sarkozy.

    L'éthique personnelle est une dimension fondamentale de mon vote. Les individus qui ne comportent pas bien avec les femmes ou ignorent leurs souffrances n'auront jamais ma voix.

    Je récuse par avance tous ceux qui dénoncent une prétendue récupération politique, genre Bertrand Delanoë qui doit sentir le vent mauvais se lever.

    La génération bunga bunga, moi, je ne peux plus la voir en peinture. Qui sème la pourriture récolte la pourriture, et c'est bien fait.

    Je ne veux pas comme d'un président d'un individu qui ne respecterait pas les femmes ou qui ferait la politique de l'autruche dans ce domaine, c'est très clair. Cela va bien à certains socialistes de parler de dignité. La dignité, c'est d'abord d'être digne soi-même, point à la ligne.

    Post Scriptum : je viens de réaliser subitement que mon billet prête à confusion pour qui connaît un peu la blogosphère politique. Mon image (la mirabelle) ne vise en aucun cas l'excellente et cultivée blogueuse Mirabelle ! J'ai vraiment croqué récemment un ver en mangeant une mirabelle délicieuse - d'ailleurs, les Mirabelle sont toujours délicieuses :-) - . Je tiens donc à couper court à tout quiproquo, particulièrement envers Mirabelle pour laquelle j'ai, de longue date, la plus grande estime.

  • Serres d'Auteuil/Roland Garros, la solution d'un blog arrive au Conseil de Paris

    Pour moi qui suis attaché à la blogosphère, j'avoue que j'ai vraiment un grand plaisir quand je constate que des propositions nées sur la Toile arrivent jusqu'au Conseil de Paris. J'ai abondamment commenté ici la décision de Bertrand Delanoë d'entamer le territoire des Serres d'Auteuil pour élargir Roland Garros. Tous ceux qui me lisent savent à quel point j'y suis opposé. J'avais évoqué, ici, dès les débuts, une solution proposée par un blog libéral parisien pour sauvegarder et Roland Garros et les Serres : couvrir l'autoroute A13 qui débute à la Porte de la Muette et transformer les toits de couverture en cours de tennis. Avec l'espace ainsi récupéré il y aurait largement de quoi voir venir les extensions pour de nombreuses années.

    C'est donc avec un très grand intérêt que j'ai lu l'intervention de Jean-François Martins, l'élu démocrate du MoDem à Paris, au Conseil de Paris. Il intitule sa note "il faut étudier la couverture du périphérique !"

    Lors du dernier conseil, Jean-François Martins a rappelé sa perplexité et ses doutes quant à la pérennité de l'actuel projet de la Mairie de Paris et conclu sur Roland Garros ainsi : 

    De ce point de vue, je souhaite que l’Exécutif ne rejette pas « a priori » les vœux qu’il nous demande d’étudier, le coût de la couverture du périphérique et l’A13 parce que, on le sait, c’est l’une des options qui nous permettra de l’étendre à l’avenir, à étudier les autres options et les contre-projets honnêtement, de garder le projet tel qu’il est comme solution à court terme, mais d’essayer de fournir et de formaliser un projet qui nous permettra peut-être d’envisager le tournoi sur plusieurs décennies et pas seulement sur une dizaine d’années.

    On ne saurait mieux dire, et on ne peut que louer la largeur d'esprit d'un élu capable de s'informer ailleurs que dans les cercles restreints d'experts auto-proclamés et auto-congratulés. J'aime cette démarche citoyenne qui consiste à aller consulter dans l'espace public les avis émergents et en faire son miel quand ils en valent la peine. Pour ma part, j'ai précisé de longue date sur mon blogue que c'était la solution à laquelle je me ralliais.

    Cela dit, en votant le projet tel qu'il existe, en l'état, Jean-François Martins tire une belle dans le pied de sa propre proposition. Il est clair que ce que propose Bertrand Delanoë et son équipe n'est pas pérenne. Il faut donc privilégier d'autres opportunités. Lui laisser un blanc-seing est à mon avis une erreur.

    Ce qui est intéressant c'est qu'outre Jean-François, les Verts et deux élus UMP ont relayé cette proposition dont le Parisien s'est fait à son tour l'écho tout récemment.

    Les solutions locales sont souvent les solutions de bon sens : le Parisien libéral est un blogueur du 16ème arrondissement de Paris, précisément aux portes de Roland Garros, et donc, il sait de quoi il parle. Je connais très bien cet arrondissement aussi. Cela a mis le temps puisque la proposition a été faite en octobre ou septembre 2010, mais c'est une joie de la voir accéder à une certaine forme de notoriété. Il reste à espérer que la majorité de l'Hôtel de ville ne fasse pas la sourde oreille et étudie sérieusement la proposition.

  • Coincés !

    La crise qui frappe l'euro n'a pas fini de nous réserver de mauvaises surprises, et en particulier la suivante : la France est sous surveillance, comme toutes les nations de la zone euro. Or, elle continue d'emprunter des montants importants compte-tenu du poids de sa dette. Le problème, c'est que les marchés échaudés par les exemples grecs, portugais et irlandais, ne voient pas vraiment d'un bon oeil un état déjà fortement endetté tenter de lever des fonds très importants pour s'engager dans le sauvetage de pays qui ressemblent à s'y méprendre à des paniers percés. Nous pourrions bien y perdre même notre note AAA, à en croire l'agence Reuters. Il va donc être très difficile de faire jouer la solidarité européenne : quelqu'un qui se noie ne peut pas sauver un noyé, cela ne s'est jamais vu.

    Ainsi, ce n'est pas seulement le risque de défaut du pays emprunteur, comme l'observe Xerbias, qui rendrait caduque une intervention massive de la France, mais bien plus simplement l'état de ses finances.

    Je crois qu'il n'est plus temps de se demander si réduire la dette est de gauche ou non : un certain François Bayrou la qualifie de danger mortel, d'épée de Damoclès pour notre pays depuis plusieurs années. Chacun y va de sa petite fredaine pour pousser la chansonnette et entonner un air désormais connu. Mais dans la réalité, la gauche promeut un programme qui comporte de nouvelles dépenses, et la droite n'a pas les moyens des niches fiscales et des suppressions d'impôts qu'elle prévoit.

    En matière de dette, cela me semble à peu près clair, seul François Bayrou est crédible. Je pense d'ailleurs que c'est le seul qui ne proposera pas la vente de châteaux en Espagne. 

    Diluer le risque comme le proposent Marielle de Sarnez, François Bayrou et le MoDem (plus généralement l'ADLE) présente l'avantage de reculer l'échéance, mais elle ne la fait pas disparaître pour autant.

    Il n'y aura aucune marge de manoeuvre pour la France tant qu'elle n'aura pas recouvré un équilibre budgétaire. Il ne s'agit plus de disserter sur le déficit, il s'agit de discuter des économies que nous pouvons faire et des priorités que nous accordons à nos différents budgets.