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Charybde et Scylla

La Grèce connaît une situation budgétaire dramatique. Il est de bon ton, on l'entend parfois, de ne la considérer que comme un vulgaire tonneau des Danaïdes qu'il serait vain de remplir.

Je partage globalement l'avis que Marielle de Sarnez exprime dans sa lettre du mois de juin 2011. On ne peut pas proposer que du sang et des larmes aux Grecs. Il leur faut une perspective. Qand les Dieux offrirent à Épiméthée la boîte qui fit plus tard le malheur des hommes, ils y placèrent malgré tout l'espérance, puisque Pandore la trouva après l'avoir ouverte.

On ne peut donc exiger des efforts surhumains de la part des Grecs sans leur offrir un espoir. En ce sens, Marielle de Sarnez n'a pas tort de proposer que les fonds récupérés sur le désengagement de l'État grec alimentent pour partie un fond d'investissement pour la croissance et l'avenir.

Plus généralement, le MoDem, et, je le suppose l'ADLE, suggèrent de conjurer le mauvais sort en couvrant les emprunts des différents États de l'Union européenne par le biais d'euro-obligations. 

C'est une arme à double-tranchant. C'est l'irresponsabilité qui a amené plusieurs pays d'Europe au bord du gouffre. Quand on paie à plusieurs, on est tenté plus facilement de s'en remettre au pot commun. 

S'il y a euro-obligations au sens financier du terme, il devrait y avoir une euro obligations au sens propre cette fois-ci, et les unes et les autres devraient être étroitement corrélées.

Au premier rang des obligations auxquelles devraient se soumettre les états européens, c'est évidemment la maîtrise de leur dépense et...la collecte correcte de leurs impôts ! Il semble, par exemple, que des pays comme l'Italie et la Grèce soient avant tout victimes d'une forte évasion fiscale. Ce qui pousse (pour l'instant !) les agences de notation à accorder encore beaucoup de crédit à la France, c'est que, comme les marchés financiers, elles considèrent que la France est capable de lever beaucoup d'impôts et que son opinion publique y est habituée.

L'impôt ne peut toutefois être la seule variable d'ajustement du déficit : on sait qu'à un certain stade, il obère considérablement l'investissement et la croissance.

Il faut donc naviguer comme l'Ulysse de l'Odyssée avec Charybde et Scylla entre l'un et l'autre, évitant le tourbillon des dépenses sans fin et la gueule vorace de la collection d'impôts sans frein...

Commentaires

  • Réduire un déficit demande de jouer sur 3 points:
    1) Augmentation des recettes (en l'occurrence ici les impôts).

    2) Réduction des dépenses.

    3) Optimisation des moyens de l'état. Par exemple, si on fait un pôle emploi vraiment performant (pas l'ignoble m.... fabriqué par Sarkozy) qui permet aux chômeurs de trouver un emploi, on est gagnant aussi bien socialement que économiquement (on mets dans le circuit quelqu'un qui pourra consommer et générer de nouvelles recettes).

    Bref, il est temps de penser organisation du services publiques, des actions de l'état avant de parler moyens.

    Il y a urgence, je ne veux pas que la France devienne une nouvelle Grèce.

  • Je partage également l'avis de Marielle de Sarnez. Il faut redonner de l'espoir pour surmonter les difficultés. Mais indépendamment de tous les artifices financiers outre réduire le déficit comme le dit Phil, il y a nécessité de remettre de la Morale dans le monde politique, un des outils de l'espoir :
    Je suppose que comme chez nous en France , récupérer un melon dans une poubelle de la société mérite un licenciement tandis qu'émettre de fausses factures un simple rappel à l'ordre.

  • Oui, c'était une bonne lettre. Et je partage dans les grandes lignes tout ce que vous dites ici. Mais il faudrait nuancer certains aspects.

    Si la dette grecque est considérable, la situation budgétaire stricto sensu n'est pas si dramatique que cela (enlevez le service de la dette et le déséquilibre se trouve déjà bien réduit), au moins potentiellement : quand on songe que près de la moitié de l'économie est "au noir" (sans même parler de l'évasion fiscale et de la corruption) et que certaines institutions (Eglise, armateurs, etc) sont exemptées d'impôts ou quasiment, on mesure la marge de manoeuvre qui existe dans ce pays s'il y met du sien ! L'économie grecque est pleine de ressources, il ne reste aux Grecs qu'à faire preuve de responsabilité en passant à la caisse et en respectant les règles. De ce point de vue les efforts à consentir ne sont en rien inaccessibles, ni abusifs ni surhumains, pour peu qu'ils soient menés de manière juste et équitable (notamment sans exemptions...) - et accompagnés par les partenaires européens, par des prêts financiers comme par de l'aide dans l'établissement d'un système administratif et fiscal digne de ce nom (réalisation d'un cadastre, perception de l'impôt, etc). Au niveau dont il est question, l'impôt n'est pas du tout étouffant pour l'économie, il n'est que... normal.

  • Vais etre hors sujet l'hérétique, mais ce billet me parait adapté pour rebondir de facon culturelle.
    Ainsi, en ce jour de 14 Juillet ai été consternée d'entendre parler de "Haka" danse Maori ( commonwealth) , quand existent sur nos territoires d'outre-mers des danses ancestrales, tel le "pilou-pilou" en Mélanésie et bien d'autres encore du coté de Tahiti...
    Il est perturbant de constater que la sottise issue de certaines lèvres, puisse avoir de telle répercussion, le journaliste en question féru de sport à mon sens, n'a donc jamais profité de ses déplacements pour etre curieux hors son domaine de prédilection? Consternants sont les moutons de service pour répercuter...

  • Dslée, l' héré vous étiez prévenu sur le volet économique que je n'en ferais jamais qu'à ma tete, et je tiens toujours mes promesses...

  • Bonne présentation l'hérétique, on remarque avec ce problème où chacun se situe, c'est pour ça que je me repens d'avoir voté Modem.
    Car ils ne veulent qu'une chose détruire les Nations Européennes. C'est la faute des nations si il y a eu les guerres comme si il ne pouvait pas y avoir de guerre civile comme aux-états-unis entre le Nord et le Sud. L'économie grecque n'est pas moderne, je ne dis pas néo-libérale mais je suis sûr qu'elle ne respecte en rien Maastricht alors de quoi on cause, il faut un minimum, personne ne les a forcé. Par contre je suis triste pour le peuple grec et ce qui va leur arriver.Ils vont mettre 50ans à s'en remettre et encore, ils risquent de descendre sous le seuil de pauvreté.
    On ne leur a pas expliqué que l'Europe est libéral et que le socialisme est donc voué à l'anéantissement en tous les cas dans la manière de gérer les comptes.
    Les gens pensent qu'on peut devenir riche comme ça, il y a des contres parties que certains peuples ne peuvent faire encore.
    Les grecs ont voulu profiter de la croissance Européenne mais sans rien donner en retour. Si l'hérétique connaît un hymne à la mort de la Grèce telle qu'elle a été.
    Et c'est ce qui risque d'arriver aux pays émergents si ils ne font pas attention. L'Europe du Sud est encore corrompue et clientéliste et là nous voyons le début des douleurs si les choses ne changent pas. Je ne parle pas de rendre esclave les travailleurs car c'est du n'importe quoi en France, il faut une vraie politique sociale entre les entrepreneurs et les salariés, si il y en a pas le gouvernement fera à sa manière néo-libérale. Le patronat n'a pas de sens et ne fait qu'attiser la haine qui existe, nous sommes encore sous les barricades va falloir régler le problème du 14 Juillet, c'est d'une bêtise et d'une hypocrisie sans nom.
    La Révolution est venue de l'Angleterre et de toutes les frustrations des Français et c'est avec ça que l'on veut construire.
    Il y aurait du avoir une monarchie constitutionnelle mais nous avons aidé les américains à se libérer du joug Anglais et nous le payons encore.
    Il faut qu'une vraie justice sociale et non les corporatismes, clientélismes, corruptions pour que notre Pays revienne à la vie!

  • Vendredi 15 juillet 2011 :

    Aujourd’hui, les taux des cinq Etats en faillite ont explosé.

    Les courbes sont en train d’augmenter de façon spectaculaire.

    Italie : taux des obligations à 2 ans : 4,222 %.

    Italie : taux des obligations à 3 ans : 4,794 %.

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,757 %.

    Espagne : taux des obligations à 2 ans : 4,224 %.

    Espagne : taux des obligations à 3 ans : 4,820 %.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,071 %.

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 19,372 %. Record historique battu.

    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 20,177 %. Record historique battu.

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 12,680 %.

    Irlande : taux des obligations à 2 ans : 23,114 %. Record historique battu.

    Irlande : taux des obligations à 3 ans : 22,619 %. Record historique battu.

    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 14,037 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 33,064 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 3 ans : 32,671 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 17,578 %.

  • Je persiste et signe pas "Haka" mais "Soamako" !

  • Oups, ai oublié le lien pédagogique!! Les mots ont un sens, n'est-ce pas?
    http://www.youtube.com/watch?v=6rno9P7PYA4

  • sur ce sujet lire mon billet "ete 2011" sur mon blog.

  • Tout à fait d'accord avec ce billet !

  • C'est du grand n'importe quoi ces euros-obligations ! Qui croit qu'on changera du plomb en or?

    En réalité, ce que vous proposez, c'est de mettre des actifs pourris avec des actifs AAA pour fabriquer un produit dérivé soit noté AAA ! En clair, on va faire exactement comme les américains ont fait avec les subprimes!

    Le modem me semblait réaliste sur l"état des lieux de la dette, mais là il passe complètement hors sujet...

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