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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 425

  • Christian Blanc, qu'avez-vous fait ?

    Cher Christian Blanc,

     

    J'ai beaucoup de mal  contenir ma déception, et peut-être ma colère de vous voir rallié à Nicolas Sarkozy. Sans être adhérent d'Energies 2007, je fais partie de ceux qui ont admiré la pertinence de vos analyses et la justesse de vos vues. Vous aviez, avec l'UDF et François Bayrou, l'opportunité de partager vos idées et vos préoccupations avec des hommes et des femmes qui vous comprennent. Pourquoi avez-vous choisi Nicolas Sarkozy ? Le Quotidien Le Figaro, lui-même, s'en est étonné, c'est dire ... 

    Je ne comprends pas comment l'homme de la réconciliation avec les Kanaks, le pédégé d'Air France et l'écrivain de La Croissance ou le Chaos peut se rallier à Nicolas Sarkozy, l'ami des médias et le spécialiste du fichage des opposants politiques. Nicolas Sarkozy qui s'apprête à réduire à néant travail accompli en Nouvelle-Calédonie sous Michel Rocard. Nicolas Sarkozy dont le programme coûte 47 Millards d'euros. Nicolas Sarkozy qui instrumentalise comme  un communiste de l'après-guerre un ministère stratégique et fiche ses opposants.

     

    Nicolas Sarkozy n'a que faire de la régionalisation et même de vos clusters : à preuve, il était ministre de l'Economie et des Finances dans le gouvernement Raffarin lorsqu'on vous a confié une mission sur les pôles de compétitivité ; vous le racontez vous-même dans La Croissance ou le Chaos : vos propositions ont été édulcorées et leur pertinence anihilées par la lourdeur bureaucratique de Bercy. Alors qu'il faudrait qu'un pôle soit réactif pour se faire positionner sur la scène internationale, il fallait jusqu'à 6 mois pour que certains dossiers redescendent des bureaux de Bercy, vous le dites vous-même !

    Vous voyez dans le cumul des mandats une lourdeur supplémentaire et un manque de disponibilité du politique pour faire convenablement son métier : que pensez-vous de Nicolas Sarkozy Président du Conseil Général des Hauts de Seine, Maire de Neuilly, Ministre de l'Intérieur, Président de l'UMP et candidat à la Présidence de la République ?

    En tant que ministre du budget, Nicolas Sarkozy a été l’un des gestionnaires les plus « déficitaires » de la Vème République  : en deux ans seulement (1993-1995), il a réussi l’exploit de gonfler le déficit des administrations publiques de 4 à 6 % du PIB (record en la matière) et d’augmenter la dette de 45,3 à 54,6 % du PIB. Mais son vrai succès est d’être parvenu, dans le même temps, à augmenter les prélèvements obligatoires (de 42,9 à 43,6 %)… Nicolas Sarkoy parle certes de réduire la dette, un peu comme tout le monde, d'ailleurs, mais seuls François Bayrou et Charles de Courson, et plus généralement l'UDF envisagent de rendre tout simplement illégal un budget en déficit.

     

    Plus généralement, je ne comprends pas comment un homme de dialogue et de négociation comme vous peut se rallier à un homme qui aime autant la force, comme le soulignait récemment Michel Rocard, que Nicolas Sarkozy.

    Reprenez-vous, Chrisitan Blanc, et déclarez-vous au moins neutreà à défaut de rejoindre le courant social-libéral, sans doute bien plus proche de vos convictions que l'UMP. 

     

  • Nicolas Sarkozy propose-t-il à la France un état policier ?

    « Jeudi, la direction centrale des Renseignements généraux (DCRG), qui n'avait pas souhaité s'exprimer la veille, a confirmé à l'AFP qu'une "notice comportant des éléments biographiques" avait bien été établie sur M. Rebelle, mise à jour en janvier 2007 et "actualisée automatiquement, et sans ordre", comme l'indique le Monde daté de vendredi. Le Canard enchaîné de mercredi avait révélé l'existence d'une telle fiche, ajoutant que les RG avaient mené des investigations concernant M. Rebelle, sur "ordre en provenance du cabinet" du ministre de l'Intérieur, également candidat UMP à la présidentielle. Le cabinet du ministre avait démenti "formellement", mercredi "toutes demandes d'investigations (aux RG) sur l'entourage politique de Mme Ségolène Royal

     Voilà qui commence à faire beaucoup.

    Monsieur Sarkozy menace des journalistes (le fameux "on se reverra" à Moati), en fait éjecter d'autres de leur poste quand ils sont gênants via ses amitiés médiatiques et politiques, réalise des fiches sur ceux qui connaissent des coupeurs d'OGM ou prennent la défense de sans-papiers, utilise de manière systématique la force pour régler les conflits, fait réaliser des fiches sur ses opposants politiques, met au service de sa candidature le Ministère de l'Intérieur, et instrumentalise même la politique d'immigration de la France, tantôt en décrétant par avance le nombre de "clandestins" à expulser, tantôt, comme le rapportait le Canard Enchaîné au mois de décembre, en assouplissant les contrôles pour les visiteurs venus d'Algérie afin de "se mettre dans la poche" les jeunes des cités.

    Pour moi, la coupe est pleine : cet homme-là n'est pas un libéral, bien loin de là, et adore vraiment trop la force et les opérations coup-de-poing.

    Ce qu'il ose, jusqu'alors, seuls les mouvements totalitaires l'avaient osé, notamment avec la prise de contrôle du Ministère de l'Intérieur, manoeuvre dont les Communistes s'étaient fait une spécialité, au sortir de la 2nde guerre mondiale, pour abattre la démocratie. 


  • Questions sans réponses : Nicolas Sarkozy

    Nicolas Sarkozy est à n'en pas douter un très bon orateur, en effet. Je l'ai entendu à plusieurs reprises, en paroles, il semble souvent convaincant. En actes, il l'est nettement moins ; de plus, tout comme Ségolène Royal, il me semble avant tout soucieux de coller à l'opinion. Bien sûr, je l'approuve d'avoir fait un mea culpa sur la politique de la France en Irak, et d'avoir enfin admis que l'invasion de l'Irak par les USA était une grande erreur, mais je m'inquiète du tout autre discours tenu en Amérique, il y a quelques mois.

    Si j'approuve la politique qui consiste à vouloir enfin prendre par les cornes la question de la sécurité, je suis plus que dubitatif sur l'efficience des opérations coup de poing, sur le fond ponctuelles, qui sont menées. Quand je constate que les effectifs de police diminuent dans les zones les plus durement affectées, je m'inquiète quant aux intentions réelles de Nicolas Sarkozy.
    Cette inquiétude redouble quand je le vois accuser les juges, alors que l'on sait, désormais, que la 1ère cause de la délinquance, c'est l'encombrement des tribunaux qui ne permet pas de jugements rapides.

    Je suis en phase relative avec son discours sur la fiscalité, mais constate que dans la pratique, il n' a par exemple rien fait pour réformer l'ISF. Le gouvernement auquel il a participé s'en est tenu simplement à favoriser les très gros actionnaires en les exonérant quasiment, et non à supprimer ce qui est le moins juste dans l'ISF, c'est à dire la fiscalité sur la résidence principale. N'eût-il pas mieux valu comme le propose l'UDF n'exonérer personne mais taxer tout le monde faiblement ?

    Je l'ai entendu parler de réformer les taxes sur les successions afin de faire revenir les fonds expatriés : pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? Il était ministre de l'économie...

    Il soutient (mais sur ce point, il n'est pas le seul) le principe de droit opposable au logement : mais droit opposable à qui et à quoi ? Il eût mieux valu favoriser la construction et le développement de villes nouvelles, ainsi que les transports en commun transversaux, et ce afin de désengorger les grandes villes. Bien sûr, ce point n'est pas de son seul ressort : mais je n'ai vu aucune action de sa part quand il était à Bercy sur ce point.

    Il y a une dette monstrueuse en France : pourquoi a-t-il admis, comme ministre de l'Economie et des Finances, des budgets en déséquilibre et des baisses d'impôts qui n'étaient pas financés ?

    A sa décharge, François Fillon, l'un de ses proches conseillers, s'est attaqué au problème des retraites, mais avec une communication plus que maladroite : pourquoi ne pas avoir lancé un débat trans-partisan sur ce point, et fait passer une loi par voix référendaire, comme le proposait l'UDF et notamment François Bayrou ?

    Pourquoi, sur le CPE, a-t-il attendu si tard pour donner son sentiment, et finalement, pourquoi a-t-il fallu que ce soit un élu UDF, encore François Bayrou, qui rappelle que le CPE était contraire aux conventions du BIT (Bureau International du Travail) signées par la France ?

    La liste pourrait être bien longue encore, mais je m'arrête là. Ce que je veux dire c'est que Nicolas Sarkozy, en l'état, est bien loin d 'avoir gagné ma confiance, même si je lui reconnais quelques réussites (la sécurité routière essentiellement).

  • Que faire pour nos retraites ? Idées en vrac ...

    Il n'y a pas de mystère : il faut allonger la durée de cotisation, mais ce n'est pas suffisant.

    Idéalement, il faudrait que les retraités puissent mener une activité à mi-temps, afin de percevoir un revenu complémentaire, même au delà de la retraite.

    En ce qui concerne les retraites, il est de toutes façons toujours possible d'envisager par la suite des solutions moins contraignantes si jamais notre croissance fait un bond. En l'état actuel, je crois qu'il faut reculer l'âge de la retraite , en effet, et prévoir une activité complémentaire, mais pas fatigante.
    Le problème, c'est bien sûr la mise en place de tels projets.
    Certains métiers sont pénibles : on ne peut pas envisager de demander à un ouvrier du bâtiment de continuer à 60 ans à utiliser un marteau-piqueur. Ce qu'il faudrait, mais, évidemment, il ne faudrait pas se faire accuser de discrimination, c'est réserver les emplois de bureau aux seniors. Je pense aussi qu'un enseignant, passé un certain âge, aura des difficultés face à un public trop jeune (jeunes enfants, collégiens, voire lycéens) : il faudrait, désormais, au sein de l'E.N réserver une part croissante de ces mêmes emplois à des enseignants qui souhaiteraient des revenus en plus, à l'âge de la retraite.

    Le problème, dans notre société, est surtout structurel : dans le monde du travail, les seniors ne sont pas bien traités. On essaie souvent de les pousser à la porte (car ils coûtent généralement cher) et de jeunes loups poussent pour prendre les places. Leur expérience et leur connaissance du métier est pourtant souvent un atout pour les entreprises.

    La difficulté, c'est de mettre tout cela en place : j'ai du mal à penser que l'Opération du Saint-Marché y parvienne en vertu de la Très Sainte Loi de l'Offre et de la Demande et du Mystère de de la Concurrence Libre et Non Faussée. Non pas que je ne fasse pas confiance au Marché, mais pas pour ce genre de choses. Cette mesure aurait pourtant un impact positif, car non content de réduire les dépenses de l'Etat, elle prolongerait les cotisations et stimulerait la consommation.

    En outre, un mi-temps, voire un quart-temps, laisse du temps aux loisirs et aux soins médicaux s'ils sont nécessaires et pas trop lourds. Il faut quelque chose de modulable et de régulier tout en même temps. Sur la question des retraites, passer en force ne peut fonctionner et cela a été toute l'erreur de François Fillon. Il faut créer un débat public, mettre tout sur la table, et prendre le très gros risque de régler définitivement la question par voie référendaire. Evidemment, mieux vaut ne pas planter le référendum. Mais pour cela, les sondages peuvent servir d'indicateurs.
    Enerver le peuple français ne servira à rien. Je dis cela, parce qu'en dépit de l'urgence, on ne peut faire l'économie d'une nécessaire pédagogie.

  • [Témoignage] Pourquoi j'aime bien Bayrou et je vais voter pour lui...

    Lu sur Questions/Réponses de Yahoo

     

    Moi, ce que j'apprécie, chez ce type, c'est qu'il ne raconte pas de salades. De plus, j'ai lu tous les programmes des partis politiques, et celui de l'UDF est le seul à ne pas promettre tout et n'importe quoi.

    Réduire de 20% le budget de l'Elysée, cela me semble très bien, en effet.

    Bayrou et l'UDF sont les seuls à toujours avoir défendu l'Europe clairement, sans cracher dessus pour faire bien en face des électeurs en appliquant en douces les décisions des commissions.

    D'ailleurs, à l'origine, j'étais parti pour voter NON au TCE, et ce sont les arguments de Bayrou qui m'ont fait changer d'avis.

    J'ai bien aimé ses positions sur le DAVSI, et aussi la manière dont il a renvoyé dans les cordes le CPE en montrant que ce contrat était tout simplement contraire aux conventions (signées par la France) du BIT (Bureau International du Travail).


    J'aime bien aussi les gens qui l'entourent, notamment Marielle de Sarnez, et aussi Hervé Morin, qui a souvent des positions progressistes sur les problèmes de société (http://www.pensezlibre.com/)

    Et en plus, il y a des jeunes UDF mignonettes (hé hé :-) ) : http://lesjeuneslibres.hautetfort.com/... (voir la video Quitterie Delmas)

    Bref, ça commence à faire plein de raisons.

    Sur l'école, c'est le seul à ne pas vouloir sacrifier la carte scolaire, tout en rétablissant une école d'excellence (des filières d'excellence partout, promotion du latin et du grec).

    Sur les impôts, je trouve sa réforme de l'ISF très fûtée : tout le monde est taxé, plus d'exonération, mais le taux est très bas. ça rapporte la même quantité d'argent, et ça ne force pas certaines personnes à vendre leur résidence principale.

    Bref, moi j'aime bien ce gars, et je le trouve honnête et intelligent. et je voterai pour lui dans tous les cas de figure.

  • ISF : commentaires supplémentaires

    Il y a autour de cet impôt des hypocrisies insupportables et surtout des choses clairement choquantes sur le principe:

    je veux bien concéder que l’on taxe une plus-value, mais l’augmentation anarchique de la valeur d’une résidence principale dans une grande ville ne peut aucunement être assimilée à une plus-value. Quand on sait que la décote dans le décompte du patrimoine n’est que de 20%, c’est tout simplement inacceptable, car c’est et j’insiste vraiment sur ce point, une authentique spoliation. La chasse aux Koulaks est ouverte, mais les possesseurs de datchas sont à l’abri, eux...

    Le second point qui me hérisse, c’est le phénomène du capital avec un taux négatif: si avoir du capital contraint à un placement forcément négatif, c’est à dire à un amenuisement progressif du capital placé, c’est la mort de l’investissement en France. Il est vrai qu’une loi a été votée épargnant les actionnaires, tout récemment, mais cela ne règle pas le problème, et d’ailleurs, cette loi aurait du être assortie de conditions.

    Et puis peu importe au final, moi, je ne suis pas contre la redistribution, mais qu’elle soit intelligente ! avec une assiette plus large et un taux de 0.1% soit 1 pour mille, sans exonération aucune, cet impôt rapporterait exactement la même somme sans pour autant s’asseoir sur le droit. D’ailleurs, il rapporterait à mon avis plus, car un certain nombre d’individus reviendraient se domicilier fiscalement en France, du coup, ou cesseraient de trouver des échappatoires.

    1 pour mille, ça veut dire 750 euros pour un patrimoine de 750 000 euros. C’est supportable. D'autant qu'en respectant la progressivité de l'impôt, il faudrait avoir un patrimoine de 1 500 000 euros pour payer vraiment cette somme.

    Quant à la jalousie et l'envie , c'est bien évidemment ce moteur honteusement mis en exergue au sein de la population, qui retient les politiques de réformer une bonne fois pour toutes cet impôt.

    Le PS a clairement énoncé son intention d’aggraver la situation, puisqu’Hollande a déclaré vouloir faire sauter le bouclier fiscal. Chapeau bas, M.Hollande: les Parisiens et autres habitants des grandes villes, ce n’est tout de même pas leur faute si l’immobilier augmente: et à la cadence actuelle, les possesseurs de 3-4 pièces vont être les prochains à le payer cet impôt. Tous les bobos qui votent socialo devraient méditer cet aspect des choses, parce que cela va leur retomber sur le museau tôt ou tard...

    Quant aux UMP, ils pouvaient faire une réforme, et ils ne l’ont pas faite, ce qui prouve qu’ils s’en foutent, et que, comme d’habitude, leurs cadeaux ne vont vraiment qu’aux plus gros: ceux qui ont les moyens d’investir 750 000 euros en actions, et tant pis pour les simples particuliers dont le seul souci est de se loger.

    Côté cocos et trotskos, vous connaissez le refrain: on ne va pas plaindre les riches. Tiens, voilà qui évoque   un sketch de Le luron à propos de Miterrand et l’économie: Miterrand explique ce qu’est la planification: il y a 5% de chômeurs à Bordeaux et 15 à Strasbourg. La situation est inégale. Eh bien planifier l’économie, c’est faire en sorte qu’il y ait 15% de chômeurs aussi à Bordeaux...

    En la circonstance, même raisonnement: l’égalité des droits, c’est flanquer tout le monde dans des cités, à la soviétique, quoi...Et en ce sens, cela rejoint les mobiles sous-jacents et malsains mis en évidence précédemment : c’est un impôt aussi basé sur l’envie et la jalousie, ou, tout du moins, l’absence de réformes autour de cet impôt part de ces "bons" sentiments "égalitaires"...

    Seules les positions de l’UDF semblent claires, applicables et raisonnables. Encore faudrait-il que l'UDF arrivât au pouvoir...

  • En finir avec l'ISF...

    L'ISF est bien l'un des impôts les plus  injustes,  idiots et dogmatiques qui aient jamais été votés.

    Injuste, car les taux, 0.55 et 1.8 ont été fixés dans l'absolu et touchent l'intégralité du patrimoine, résidence principale incluse. Or, taux d'intérêt et immobilier sont sujets à des mouvements de hausse et de baisse très anarchiques.  Taxer à 1% quand le loyer de l'argent est à 10 et l'inflation à 4, c'est supportable, mais taxer à 1% quand le le loyer de l'argent est  à 2.5-3% et l'inflation à 2%, c'est tout simplement spoliatoire ! Au début de l’année 2005 Thierry Breton ,  déclarait : « Au fil du temps et de l’explosion des prix de l’immobilier, l’ISF est devenu non plus un impôt sur la fortune mais tout simplement un impôt de plus en plus sur les économies et le logement de nos concitoyens qui sont loin d’être tous fortunés ». On ne saurait mieux dire. Il faut ajouter à cela qu'il est d'autant plus injuste de taxer la résidence principale qu'elle ne génère absolument aucun revenu puisqu'elle a vocation simplement à loger ses habitants. Dans les grandes villes, l'existence de l'ISF vient se surajouter à la hausse de l'immobilier avec une mention toute particulière pour Paris, frappant ainsi de plein fouet les familles nombreuses. Le député parisien Pierre Lellouche a initié une pétition pour exonérer l'habitation principale de l'ISF. 

    Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que d'aucuns choisissent l'exil fiscal.

    Idiot, un calcul simple le montrera : si je dispose de 2 000 000 d'euros et que je choisis de m'expatrier, je vais dépenser l'essentiel de mon argent sur mon lieu d'attache. Cet argent va donc rapporter beaucoup en taxation indirecte (TVA). Si je dépense la moitié de cet argent, soit un million d'euro, avec une TVA variant entre 5.5 et 19.6, l'état bénéficiaire de cette dépense récupère de 55 000 à 200 000 euros. 

    Et voilà ce que la France perd, mais multiplié par autant de millions et d'expatriés chaque année et peut-être même à une cadence plus régulière encore.

    De plus, une conséquence économiquement dramatique d'un tel impôt est qu'il revient, avec les taux actuels, à tout simplement instaurer un taux d'intérêt négatif sur le capital : un actionnaire est obligé de vendre pour payer l'ISF, tout du moins, sans autre revenu, il perd sinon son capital. Pour le citoyen français un minimum fortuné, donc éligible pour l'investissement, il faut donc admettre de ne plus acheter d'actions, et donc, de ne plus investir . Les entreprises ne peuvent que devenir d'autant plus tributaires des capitaux étrangers, ces derniers n'ayant pas à souffrir de discriminations. Et les capitaux français qui s'expatrient sont autant de capitaux qui ne génèrent plus d'emplois...en France !

    L'instauration de l'ISF a été décidée sur des bases dogmatiques. Dogmatique parce que sur le papier et à l'écran, cela fait très "Robin des bois" que de prendre aux riches pour donner aux pauvres : sauf que l'argent de l'ISF n'a jamais servi à donner aux pauvres pour la bonne raison que son recouvrement coûte presqu'aussi cher que ce qu'il rapporte. De plus, sur le fond, c'est la jalousie et l'envie qui font le fond de commerce ce cet impôt, et non une redistribution jusqu'à un certain degré nécessaire. L'ISF s'alimente également de la mauvaise gouvernance des grands groupes financiers et/ou industriels : il est clair que les Haberer (Crédit Lyonnais, début des années 90) et Messier (Vivendi, fin des années 90) donnent du grain à moudre au moulin de la démagogie. Le problème de fond, finalement, ce n'est pas de taxer la grande fortune, mais plutôt de considérer comment elle est utilisée. Utopiste et philosophe, , l'homme d'affaires Alain Benard répondait à Guillaume Roquette dans le 230 ème numéro du magazine l'Entreprise le 1er janvier 2005, il faudrait « remplacer l'impôt sur la fortune par un permis de conduire la fortune ». 

    L'idée de redistribuer n'est pas en soi mauvaise, mais encore faut-il le faire avec intelligence. 

    On peut conserver l'ISF, mais à condition d'en augmenter considérablement l'assiette, tout en en réduisant non moins considérablement la taxation.

    Charles de Courson, député UDF,   qui plaide en ce sens note ainsi :

    « C'est toujours le bal des hypocrites à droite et à gauche. Le vrai scandale c'est que l'ISF taxe en priorité les petites et moyennes fortunes. Ce sont souvent des gens dont la résidence principale a pris de la valeur du fait de la hausse de l'immobilier » . Le député UDF précisait ainsi sur le Blog de l'hebdomadaire Marianne que 50 000 nouveaux riches ont rejoint le club des contribuables de l'ISF. Or 85% des personnes assujetties à l'ISF le sont au titre de leur patrimoine immobilier.

    « Mais par contre les fortunes des dirigeants d'entreprise qui ont des parts dans leur société sont exonérées »  rajoute de son côté François Bayrou, autre député UDF. La véritable solution, ils la donnent tous deux : une taxe universelle et sans exonération de 1 pour mille sur tous les patrimoines.

    « Ainsi nous conservons le rendement de l'ISF qui doit rapporter 3 milliards d'euros soit l'équivalent d'1% du budget de l'Etat. Le tout sans modifier le comportement des agents économiques » 

    Un taux d'1 pour mille avec un patrimoine de départ de 750 000 euros paraît raisonnable et ne fera pas fuir les petites et grandes fortunes. Corollairement à cet allègement, il faut évidemment en finir avec les exonérations de toutes sorte qui font que seuls les patrimoines moyens ou les naïfs paient, tandis que les plus gros échappent à un impôt devenu une vraie passoire en plus d'être injuste.

     

     

  • Justice en berne !

    Triste état que celui de la justice en France aujourd'hui. On la disait les yeux bandés, la voilà, désormais affublée d'une carapace de tortue sur le dos, et contrairement à celle de la fable de La Fontaine, elle est bien loin de franchir la ligne d'arrivée en premier. 

    Que veut-on qu'un délinquant, a fortiori mineur , s'imagine quand la sanction est prononcé 6 mois après la faute, et qu'il faut 6 mois supplémentaire pour la rendre exécutoire ?  Sans parler des péchés véniels ! Votre voisin inonde votre mur en raison d'un dégât des eaux ? Vous en avez pour entre trois et neuf ans pour obtenir justice, le dit mur s'effondrât-il entre temps...

    Les délais entre la mise à jour des affaires criminelles et les procès sont phénoménaux. Un violeur en série démasqué en 2002 n'est condamné qu'en 2005.

    Que peut craindre un jeune délinquant qui ne respecte déjà ni ses parents, ni ses enseignants, ni la police, si en dernier recours la justice n'accomplit pas l'oeuvre de prévention, de répression et de rééducation qui devrait être la sienne  ?

    Et il faudrait parler des victimes, bien souvent sous la menace des proches des délinquants ou d'autres délinquants lorsqu'elles portent plainte.

     Voilà quelque chose de très clair : le justice, dans notre pays marche sur la tête alors qu'elle est l'une des fonctions régaliennes premières de l'Etat moderne.

    Accuser les juges de laxisme est un raccourci rapide : que faire d'un délinquant quand les prisons sont surchargées et qu'elles sont devenues hautement criminogènes ? Quelle condamnation prononcer quand on doit gérer des milliers de dossiers à soi seul et que l'informatisation des services est inexistante ? que toute mesure socio-éduucative ne sera suivie d'aucun effet ?

    Eh bien évidemment, ce manque de moyens entraîne à son tour des effets pervers. Faute de juger efficacement un délinquant on le relâche ; le délinquant continue les délits, et, ce-faisant, il surcharge de travail les effectifs de police. Et le cercle vicieux s'installe... 

     Sur le fond, une politique de répression est souvent efficace, mais sous certaines conditions :

    - elle doit être juste

    - elle doit être suffisante

    - elle doit implémenter une politique de prévention 

    - et surtout, elle doit être appliquée !

     

    Et c'est bien là où le bât blesse actuellement en France. On ne peut, en réalité, estimer l'effet exact de notre politique actuelle, car elle n'est pas appliquée. Il faudrait s'en donner les moyens, et, seulement et seulement si on constate que la délinquance perdure, aggraver les peines, y compris contre les mineurs. Aujourd'hui, la politique de prévention ne saurait être mis en cause : la police, l'école et même les médias, à certains égards, multiplient les messages à l'intention des publics jeunes et moins jeunes.

    Dernier avatar,sur France Info, on apprend le lundi 03 décembre (2006) que les accusés d'Outreau innocentés, un an après, n'ont toujours reçu aucune indemnité de la justice, et pourtant, ce n'est pas faute que de hauts responsables politiques se soient intéressés à eux. Les Elus ne donnent l'impression, pour la plupart, de s'intéresser à la justice que pour autant que ses errements alimente les médias. Sorti de là, plus rien...Le néant. 

    Bref, alors que la justice est un enjeu crucial, une fois de plus, elle est oubliée et sacrifiée sur l'autel de réalité en apparence plus pressantes. 

  • Diplomatie : les ratés de Royal et de Sarkozy

    Electeur français lambda, je commence à être sérieusement inquiet de ce que laissent augurer les deux candidats les plus populaires à l'élection présidentielle en matière de politique internationale.

    Ségolène Royal multiplie les fautes graves sur tous les dossiers internationaux : elle refuse le nucléaire civil à l'Iran alors que c'est l'essence du TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire), elle salue le redressement de l'Irak (dont les morts se comptent par dizaines de milliers depuis le début de l'occupation américaine au point qu'on en vient à souhaiter la libération de Saddam !) puis elle acquiesce aux propos outranciers d'un parti qui a largement contribué à mettre à feu et à sang le Liban, le Hezbollah.

    S'ajoute à ces méfaits une absence totale de déclarations sur l'Europe et la construction européenne au moment même où cette pauvre Europe en aurait bien besoin. Pas la moindre idée sur la question, et encore moins d'idées sur le le rôle que la France pourrait jouer pour promouvoir une grande diplomatie européenne. 

    Pas mieux chez Nicolas Sarkozy qui piétine allègrement les seules réussites d'envergure de Jacques Chirac sous son mandat : « Il n'est pas convenable de chercher à mettre ses alliés dans l'embarras ou de donner l'impression de se réjouir de leurs difficultés. » puis « J'ai toujours préféré l'efficacité dans la modestie plutôt qu'une grandiloquence stérile. Et je ne veux pas d'une France arrogante et pas assez présente. » lors de son entretien avec Daboliou a-t-il déclaré, faisant clairement allusion à la position de la France sur la guerre en Irak, et cela, alors que le Congrès Américain est justement en train de réévaluer la position des Etats-Unis vis à vis de la France et de l'Allemagne, jugée bien trop arrogante.

    Mais quelle vision de la France et de l'Europe ont donc ces deux candidats ? Ségolène Royal croit-elle que ses recettes nationales (on apprend tous ensemble la politique via désirs d'avenir et la démocratie participative, stigmatisation à bon compte d'une catégorie qui a bon dos par les temps qui courent, les enseignants) peuvent fonctionner dans des pays en proie à une quasi guerre civile ? 

    Et Nicolas Sarkozy qui assouplit les contrôles de sécurité des voyageurs en provenance de l'Algérie, comme le rapportait récemment le Canard Enchaîné, afin de se mettre dans la poche certains jeunes de banlieue, alors que les Renseignements Généraux parviennent à identifier via ces mêmes contrôles une trentaine de membres des réseaux islamistes chaque année, croit-il que le pays qu'il entend gouverner et sa politique d'immigration doivent être au seul service de ses ambitions personnelles ? A fortiori quand on voit, par exemple, de jeunes enfants d'origine roumaine être renvoyés de force dans leur pays à deux mois de l'entrée de la Roumanie dans la CEE , parce que cela fait du chiffre pour justifier ses effets d'annonce en termes de politique sécuritaire ?

    Il faut bien plus de prudence, de retenue et de jugement pour gérer la diplomatie d'un grand pays. A cet égard, l'amateurisme de Ségolène Royal, et les déclarations à l'emporte-pièce de Nicolas Sarkozy paraissent effrayantes pour l'image que la France renvoie.Il va falloir apprendre très vite, Madame Royal, Monsieur Sarkozy, car pour l'instant, loin de m'avoir convaincu, vous me faites peur !

  • Florence Foresti incarne Ségolène Royal

     
     
    A mourir de rire...