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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 427

  • La LOLF n'est pas une fin en soi

    La rigueur budgétaire saurait-elle être une fin en soi ?
    Christian Blanc dans son ouvrage la croissance ou le chaos  estime que la réduction de la dette s'inscrit dans un système plus important susceptible de favoriser la croissance, et ne suffit pas en elle-même. C'est le principe de l'éco-système de la croissance. Il faut un environnement favorable à la croissance, et la seule antienne libérale et désormais éculée de la diminution des charges ne suffit pas, à l'évidence à générer la croissance voulue. C'est dans un contexte, et non en tant que mesure prise isolément que l'équilibre budgétaire a un sens. Notez d'ailleurs que l'équilibre budgétaire peut aussi être atteint via un accroissement de l'impôt, et pas seulement par des baisses. Ne pensez-vous pas à cet égard que l'actuel gouvernement, pendant toute sa législature a baissé prématurément les impôts alors que les comptes n'étaient pas à l'équilibre ?
    C.Blanc n'est pas le seul à vouloir désamorcer cette bombe : l'UDF se bat pour faire inscrire l'obligation d'équilibre budgétaire dans la constitution.

     L'exemple de la LOLF illustre assez bien le questionnement ci-dessus.

    Les objectifs de la LOLF échoureont, parce que la LOLF a vocation à être un outil au service d'une politique et pas un but en soi, or actuellement, les politiques qui s'extasient sur cet outil budgétaire en font une finalité en soi.

    A titre de comparaison, dans un autre domaine , celui des régularisations et des expulsions de sans-papiers, on constate comment les traitements diffèrent d'un préfet à l'autre, et on a le sentiment au final que c'est le chiffre final (l'expulsion d'un nombre lambda de sans papiers) qui fait le mérite d'un préfet, bien loin des considérations humaines (des critères ont pourtant été définis, notamment la volonté d'intégration).

    La LOLF en l'état produira des dérives semblables . Si l'on demande des économies, les plus ambitieux des gestionnaires   les feront, ils produiront du chiffre, mais rien ne dit que leurs services seront gérés avec intelligence et humanité. Bien au contraire : méfiance envers des gouvernements de technocrates. Il faut une volonté politique puissante, bien au contraire, et déterminée, pour amener (et parfois contraindre) les gestionnaires à effectuer un virage dans leurs pratiques. 

    Ce qui compte, ce ne sont pas les gestionnaires (horresco referens !!!) mais bien au contraire les politiques, leur capacité à impulser un mouvement. Le seul bémol à placer sur cette assertion, c'est qu'il faut réussir à s'implanter dans des "réseaux" pour pouvoir mener son action en impliquant et intéressant des relais.

     

  • La dette ou le fâcheux oubli des présidentiables socialistes...


    Il faut se méfier avec les discours qui génèrent et/ou relaient l'anti-parlementarisme primaire.
    Ce n'est pas parce que 68% de Français pensent que les élus sont corrompus que les élus en question le sont.
    Beaucoup d'élus agissent en conscience et n'ont rien à se reprocher à titre personnel.
    Le problème, c'est plutôt la distance entre les programmes et la réalité, avec une mention toute particulière pour les Socialistes (mais l'UMP n'est pas non plus en reste !).
    Par exemple, considérons le débat entre les trois présidentiables socialistes : Fabius et Strauss-Khan sont deux anciens ministres de l'économie et du budget. Ils n'ignorent donc rien du danger que fait peser la dette sur l'économie française en raison de son accroissement exponentiel ces dernières années. Or, pas un mot sur cette question vitale pendant les deux débats.
    Pourtant, ce point est désormais incontournable aujourd'hui, et il va bien falloir dire la vérité tôt ou tard.
    Cette attitude est irresponsable et condamnable.
    C'est l'habituel "faites ce que je dis, pas ce que je fais", cher aux Socialistes.
    La réduction de la dette devrait désormais figurer dans tous les programmes économiques et les partis devraient se distinguer non par rapport à sa réduction ou non, mais par la manière dont ils vont faire une répartition sur la base des ressources existantes et non des ressources supposées !


  • Un Islam institutionnel en France, non plus une nécessité mais une urgence !

    L’islam peut-il être institutionnalisé ? Panorama de l’islam français et considération sur la place de l’Islam dans le paysage politique français.
     
    S’il est bien un dilemme pour le pouvoir politique français, c’est de déterminer l’espace public qu’il peut au final accorder à l’Islam. L’alternative, finalement, est assez simple. Soit l’Etat s’en tient à un strict devoir de neutralité, et considère que l’Islam ne relève que de la sphère privée, et, dans ses conditions, ne s’engage ni dans la formation des imams ni dans l’érection des mosquées, soit, au contraire, l’Etat estime qu’il a vocation à tempérer et orienter jusqu’à un certain degré l’islam français.

    Dans le premier cas, c’est livrer l’islam français à tous vents, et risquer d’en faire une sorte de no man’s land où peuvent s’affronter les réseaux d’influence les plus divers. C’est aussi la porte ouverte à toutes les surenchères. Dans le second l’état français dérogerait à la règle sacro-sainte de la neutralité dans le domaine religieux, et il faudrait alors réfléchir sur la portée et surtout la survivance de la loi Combes de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Trois tendances se dégagent au sein des mosquées, en France dans les prêches. La première est apolitique et ne considère le musulman que sous l’aspect moral, prônant une conduite exemplaire. Si le dogme en est très conservateur, il n’en est pas pour autant subversif. La seconde tendance se veut plus politique, et invite le musulman français à exercer ses droits afin de peser politiquement en France. C’est , au risque d’être réducteur, le positionnement de l’OUIF (Union des Organisations Islamiques de France) , une branche des Frères Musulmans. Si cet islam est très rétrograde sur le plan des moeurs, il n’en est pas moins profondément légaliste, et, on a pu le vérifier lors des prises d’otages en Irak, puisque c’est ce mouvement qui a envoyé une délégation à Bagdad pour appeler à la libération de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot. La troisième tendance voit dans l’Islam une fin en soi et se veut universaliste. L’Etat musulman est l’accomplissement ultime de sa mission, y compris, dans certains cas, par des voies belliqueuses. On discerne dans cette tendance clairement les mouvements salafistes, en droite ligne inspirés de l’idéologie wahabite (l’islam rigoriste pratiqué en Arabie Saoudite).
    L’affaire Robert Redeker met en évidence une l’urgence pour les pouvoirs publics de trouver un interlocuteur pour tout ce qui touche à la religion musulmane. Cette nécessité n’a pas échappé, heureusement, aux différents ministres de l’intérieur depuis 1997. On peut comprendre ainsi la volonté de Nicolas Sarkozy d’accélérer la constitution d’un Conseil National Musulman. En effet, il vaudrait mieux avoir comme interlocuteurs, par exemple, une UOIF furieuse, et prête à acter en justice, que des éléments incontrôlés prêts à toutes les surenchères, voire toutes les folies. Il existe certes un islam modéré et humaniste, et l’on pense très volontiers à celui de Dalil Boubakeur, le Recteur de la Mosquée de Paris. On rêverait d’avoir un islam à l’image de cette vénérable institution (la première pierre de la Mosquée de Paris a été posée le 19 octobre 1922). L’inconvénient, c’est que son audience ne dépasse guère les limites de ses murs ou des celles des milieux éclairés de la capitale.
    Bien sûr, elle forme des imams, mais dans des proportions bien inférieures au nombre qui serait nécessaire à la population musulmane de France et à ses 1600 mosquées. La Mosquée de Paris contrôle environ une centaine de mosquées tout au plus.
    L’Algérie qui finance pour 30 à 40% le budget de la Mosquée de Paris verrait certainement d’un mauvais oeil l’état français prendre pied dans l’organigramme de la Mosquée.

    Et pourtant, ce serait cette politique qu’il faudrait désormais générer en France : s’accorder avec l’islam raisonnable, fût-il très conservateur, afin de disposer d’un interlocuteur reconnu. Pour cela, cet islam raisonnable doit aussi disposer de moyens. Il faut donc construire des mosquées, ou, tout du moins, aider à leur érection, former des imams français, cette fois, en passant une convention avec un institut de théologie islamique, ce qui permettrait d’avoir un droit de regard sur l’enseignement dispensé dans cet institut. Evidemment, compte-tenu de son ancienneté et de sa tradition, la Mosquée de Paris serait aux premières loges pour une telle mission.

    Toutefois, il ne faut pas se tromper de cible : si l’UOIF est bien plus conservateur que la Mosquée de Paris, il n’en reste pas moins une force stabilisatrice et au final modérée. Les salafistes se livrent à une véritable guerre sur la Toile contre les autres constituants de l’Islam, et au premier chef les Frères Musulmans. Les salafistes se verraient bien aller étudier en Arabie Saoudite ou encore dans une madrasa pakistanaise ou afghane. Les Frères Musulmans ne peuvent évidemment se permettre un conflit ouvert avec les salafistes. En habiles politiques, ils aimeraient une nouvelle répartition des tâches qui cantonnerait les salafis à l’étude des sciences religieuses, eux-mêmes se réservant l’action politique...

    A côté de des salafis et de l’UOIF, plus discrètement, évoluent les soufis et le Tabligh. Le Tabligh est un mouvement prosélyte et apolitique dont le but est de remettre sur la droite voie les jeunes musulmans. A plus d’un égard, leur manière de faire les rapproches des évangélistes protestants primitifs. Ils n’hésitent pas à s’installer dans les banlieues les plus difficiles et à tenter de ramener sur la voie de la religion de jeunes délinquants égarés. Ce pourrait être une noble mission si le Tabligh n’était pas devenu l’anti-chambre d’un islam bien plus agressif. En effet, souvent le Tabligh ne fait office que de sas, en particulier souvent vers le salafisme, et ce n’est pas l’organisation de visites au Pakistan qui risque d’arranger les choses. Pourtant, le passage de ces prédicateurs d’un nouveau genre contribue à stabiliser, paradoxalement, les cités les plus difficiles, du moins, quand ils y sont, prônant l’abandon des comportements déviants (drogue, alcool, violence entre autres).

    Plus discret, plus mystique, le soufisme est implanté essentiellement au sein de la communauté turque. Il s’organise surtout au sein de confréries éclatées, souvent sans lien entre elles, mais aux pratiques plus libérales et plus ouvertes. Ce serait toutefois une erreur d’opposer islam traditionnelle et soufisme. En dehors des salafis qui les considèrent souvent comme des apostats, les soufis jouissent d’une bonne réputation au sein de l’islam traditionnel.

    Zidane Meriboute dans La Fracture islamique, demain le soufisme ?(collection bibliothèque MAKTABA chez Fayard) déplore l’absence d’autorité spirituelle au sein de l’Islam. Il note que les pires exactions faites au nom de l’Islam découlent d’une méconnaissance du droit islamique, et que la profusion de fatwas toujours plus anarchiques. Il exprime l’idée d’un directoire d’imams ou de califes suprêmes présidé à tour de rôle par l’un d’entre eux pour deux années. L’Imam suprême jouirait d’une autorité sans pareille et serait assisté de muftis compétents afin de l’éclairer pour élaborer des fatwas conformes au droit musulman.
    Et il évoque la Maison de la Sagesse du calife abbasside Abd Allah al-Mamoun, regorgeant d’oeuvres d’anthropologie, d’histoire, de philosophie et de droit et disposant d’une équipe de traducteurs et d’interprète.
    Il appartient bien sûr aux pays musulmans de mettre en place une telle institution. Toutefois, en attendant, et notre échelle nationale, bien plus réduite, son idée a de l’avenir à condition que le pouvoir politique ait l’intelligence de s’en emparer.

    NDLR : Le présent article doit beaucoup, pour ses sources, à la France des mosquées de Xavier Ternisien (collection 10/18).
  • L'Economie fait des bulles...

    Mars 2000. Les taux de la réserve fédéral viennent d’être relevés à 6.25% en quelques mois afin de mettre fin aux rumeurs d’inflation. La nouvelle économie de la bulle Internet se dégonfle alors brutalement. Très rapidement, constatant l’ampleur des dégâts, le chefde la réserve fédérale américaine (Greenspan) fait évoluer les taux d’intérêts de 6.25 % à …1.50 %  en 2001. La banque centrale européenne lui emboîte le pas : on passe alors de 4.75 % à 3.5% en 2002 puis à 2 % en 2003. Tout d’un coup, tout le monde est rassuré : l’économie mondiale ne s’est pas effondrée ... Cependant, une autre bulle est en formation car les taux sont bas : la bulle immobilière et de tous les actifs cotés en général (crédit, etc à la notable exception des actions qui pour l'instant ne sont pas encore trop chères). Et c’est alors qu’on se rend compte que Mr et Mme Smith dépensent beaucoup plus que ce qu’ils gagnent car le prix de leur demeure croît de 10 % tous les ans. Ils peuvent grâce à cela se refinancer et acheter nombre de biens de consommation (en particulier chinois et japonais) C'est ainsi que le taux d’épargne des ménages (saving ratios) devient petit à petit négatif.

    Août 2006. Les prix de l’immobiliers aux USA baissent, le consommateur américain n’a pas d’épargne, l’inflation est haute et on ne peut donc pas baisser les taux… L’économie américaine, entraînée par la baisse d’activité du secteur immobilier en outre, risque d'atterrir brutalement et la bulle immobilière éclater. Et tout cela parce que les banques, les établissements de crédit et les promoteurs ont réussi à faire maintenir aux banques centrales des politiques de taux bas laxistes…

    En fait, ce qu'il faudrait, pour faire baisser l'immobilier, c'est une reprise en force de la Bourse.
    Ainsi, les différents fonds d'investissement trouveraient à se placer, et l'opinion, cessant d'avoir peur, ne se réfugierait plus dans les placements immobiliers. Le problème, c'est que les seules choses qui flambent, actuellement, ce sont les matières premières, et que des fonds de placement ne peuvent se permettre de se déplacer sur quelque chose d'aussi volatile : ça, c'est bon pour les spéculateurs. En outre, l'éclatement de la bulle internet a laissé des traces, et chat échaudé craint l'eau froide... Bref, on se demande comment tout cela va évoluer, si finalement  nous ne sommes pas rentrés dans un système de bulles successives qui pourraientt finir par un krash monumental...

  • Réformer l'Etat...

    François Bayrou était hier l’invité de L’Esprit Public sur France Culture. Interrogé sur la réforme de l’Etat par Max Gallo, Jean-louis Bourlanges et Philippe Meyer, il a rappelé les grands principes fondateurs de la « révolution civique » qu’il souhaite engager. Le président de l’UDF considère que « la crise d’efficacité des institutions impose de profonds changements ». Rappelant son attachement au pluralisme, il a plaidé pour l’introduction d’une dose de proportionnelle lors des élections législatives. Evoquant la crise des banlieues, François Bayrou a déploré la distance importante qui sépare l’Etat des citoyens. « l’Etat n’a pas à intervenir, il doit tout simplement être présent dans les quartiers sensibles » a déclaré François Bayrou. Il a par ailleurs dénoncé « l’attitude de caste » qui l’emporte dans l’encadrement de la fonction publique et s’est prononcé pour une refonte du système de promotions et de formations au sommet de l’Etat. Enfin, s’agissant de la décentralisation, il a plaidé pour une fusion de la Région avec le département.

    Crise des institutions

    François Bayrou estime que deux lectures peuvent être faites de l’état du pays. Soit l’on considère que l’on peut répondre à la situation de crise que nous vivons par une alternance classique UMP ou PS en imaginant que cette logique bipolaire est la meilleure des solutions ; soit l’on estime que l’état de gravité de la crise nécessite de profonds changements. « Ce n’est pas l’intérêt de partis mais l’intérêt national qui doit l’emporter » a déclaré François Bayrou.
    Il a estimé qu'une VIè République palierait la crise de l’efficacité des institutions françaises.
    Selon le président de l’UDF, la première des crises est celle de l’absence de l’Etat. Rappelant à cette occasion l’épisode des événements des banlieues, il a jugé que l’Etat n’avait pas vocation à intervenir dans les quartiers difficiles mais il a tout simplement pour objectif d’être présent.
    « Aujourd’hui, l’Etat est seulement présent où ça va bien mais dans les lieux de crise, il n’est présent nulle part » a déclaré François Bayrou.
    Interrogé sur la manière dont on a pourra changer de politique, il a indiqué que le calendrier républicain qui place l’élection présidentielle avant les élections législatives est l’opportunité de fixer un nouveau cap pour les 5 années qui suivront.

    Etat et décentralisation

    François Bayrou s’est prononcé contre la régionalisation de l’Education nationale, indiquant que la déconcentration des moyens était déjà effective dans ce domaine. Il considère que les présidents de conseils régionaux n’ont aucune légitimité pour mener la politique de l’Education nationale. Le président de l’UDF a insisté sur la nécessité d’en finir avec « l’esprit de caste » au sommet de l’Etat et déploré la façon absolutiste dont l’Etat était géré.
    Interrogé sur une réforme de la décentralisation, il s’est prononcé pour une fusion entre la région et le département ainsi que pour l’élection du président de région au suffrage universel.
    Evoquant les tentatives de déconcentration, François Bayrou s’est dit attaché à l’idée selon laquelle « identité est unité ».

    La fin de la bipolarisation de la vie politique française

    François Bayrou estime qu’il ne faut pas bâtir de « majorités automatiques » autours d’un camp ou d’un autre. Selon lui, cette idée des deux camps est vaine. L’élection présidentielle sera une chance à saisir pour abolir cette bipolarisation de la vie politique, a constaté le président de l’UDF.

  • AREVA ou le coup des autoroutes : bis repetita non placent...

    Je sens venir le coup de loin : le gouvernement avait privatisé les Auroroutes de France juste au moment où elles commençaient à tourner à plein régime, et maintenant, cela va être le tour d'AREVA au moment même où plusieurs pays, alarmés par les hausses et l'épuisement du pétrole, frappent à la porte : USA, Chine et Inde, rien que cela. Précisons, en effet, que la principale filiale du groupe AREVA est spécialisée dans la construction de centrales nucléaires.

    Oh, bien sûr, Dominique de Villepin a suspendu la privatisation du groupeen octobre 2005, vraisemblablement pour faciliter celles d'EDF et de GDF.

    Argument invoqué pour légitimer la privatisation d'AREVA, son insuffisance de taille et de trésorerie ne permettent pas d'assurer les investissements nécessaires pour se développer et pour faire face aux chantiers qui l'attendent.

    Actuellement, c'est le CEA le plus gros actionnaire d'AREVA : 79% des actions. Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) est un organisme public. Compte-tenu du marché porteur, il me semble que l'on pourrait joeur sur deux cordes : outre le CEA, l'état français possède 5.9% des actions AREVA : une émission d'actions pourrait augmenter la capitalisation du groupe, en prenant garde, toutefois, que l'addition CEA+ Etat ne passe pas en-dessous de 51%, et, seconde option, puisqu'AREVA est assurée de réaliser des bénéfices conséquente,s pourquoi l'état français ne lui consentirait-il pas les fonds nécessaires à de nouveaux investissements.

    Il s'agit là de solutions pragmatiques qui ne laisseraient pas à la merci de capitaux flottants et internationaux, un secteur tout à fait stratégique, à l'heure où de surcroît ses lendemains sont prometteurs... 

     

    Souhaitons que l'actuel gouvernement, ni le suivant, d'ailleurs, ne cède aux sirènes de l'ultra-libéralisme dogmatique qui pose a priori que toute entreprise privée est nécessairement plus performante qu'une entreprise publique.

     

  • Le Président idéal...

    Magnifique portrait d'un président idéal que dresse François de Closets sur AgoraVox...Allez savoir pourquoi, cela m'a fait penser très fort au président de l'UDF...

    Comparons les qualités requises du futur président telles que les définit François de Closets et les déclarations de François Bayrou, et , sans l'ombre d'une hésitation, on s'y retrouve... 

     

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11620 

  • Technopole d'Angers, un exemple à suivre...

    François Bayrou a visité Angers Technopole créée en 1986 : en vingt ans, le site a permis le développement d’activités innovantes grâce à une synergie entre les entreprises, les laboratoires de recherche et l’enseignement supérieur. Le site couvre quatre grands domaines d’activité : le végétal, la santé & biotechnologie, l’électronique et TIC, le pôle enfant. Angers Technopole est co-financée par Angers Loire métropole, la Chambre de commerce et d’industrie d’Angers, le Conseil général du Maine-et-Loire et la région des Pays-de-la-Loire. François Bayrou a visité le GIRPA (groupement interrégional de recherche sur les produits agropharmaceutiques), un laboratoire de développement de méthodes analytiques et de dosage de résidus de pesticides dans les productions végétales et animales, les produits issus des animaux, les corps gras et l’environnement (sols, eau, effluents…). Enfin, le président de l’UDF a visité la recyclerie-déchetterie d’Emmaüs à Saint-Jean-de-Linières. L’activité permet l’accueil et l’insertion à l’année de 42 personnes sans ressources et sans-abri, les compagnons sont chargés de trier et de récupérer les objets qui peuvent avoir une deuxième vie : vêtements, jouets, livres, ameublement, informatique, hi-fi, électroménager… La recyclerie remplit une tâche de traitement des déchets ménagers qui incombe normalement aux collectivités locales. L’équipement est soutenu par la commune de Saint-Jean-de-Linières, Angers Agglomération, le département du Maine-et-Loire et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). (03/07/06)

     

     

  • Rendre la répression efficace...

    Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont en commun de tenter de récupérer le langage de la fermeté, et pourtant à bien y regarder, on réalise vite que ce n'est que grands coups d'épée dans l'eau.

    Nicolas Sarkozy veut prendre à bras le corps le problème de la sécurité, mais il agit dans ce domaine avec un amateurisme inquiétant : ce n sont pas les hochements de menton et les effets d'annonce qui peuvent avoir raison de la délinquance ; l'augmentation des effectifs de police n'est pas non plus suffisante. Aujourd'hui, on ne peut espérer venir à bout de ce phénomène sans agir à trois niveaux : éducation, police et justice. L'aspect préventif se traite d'abord ppar l'éducation, et sur ce point, on peut espérer que l'Education Nationale joue enfin un rôle positif. L'aspect répressif, quant à lui,  ne peut être efficace sans moyens d'action : le premier d'entre eux, c'est la possibilité pour la justice de fonctionner. Un juge ne doit plus avoir 1000 dossiers à traiter en même temps. Il faut donc au moins tripler le budget du ministère de la Justice. Il n'y a pas de répression efficace sans rééducation : le milieu carcéral est une machine à produire de la délinquance. Il n'y a pas de réflexions possibles sans isolement : chaque délinquant doit pouvoir réfléchir sur ses actes dans sa propre cellule, c'est une évidence. La solitude est propice à la méditation et au recul. Il faut donc construire des prisons, même si cela coûte cher. On devrait profiter de ce que la coercition est possible pour rééduquer les délinquants : inutile de s'encombrer de télévisions et d'équipements sportifs coûteux. Une bibliothèque, des cours à distance et de l'exercice physique : voilà un tryptique gagnant. A ce dernier, on peut ajouter un travail, dans la mesure où évidemment, il est rentable.

    Bien sûr, les roulements de tambours martiaux font de l'image, surtout dans les médias, mais sur le fond, ce sont avant toutes choses des coquilles vides, et finalement, Nicolas Sarkozy démontre surtout son manque de volonté politique en la matière, voire pire encore, l'instrumentalisation de ce sujet sans politique réelle derrière : un coktail politiquement explosif, car les gens du peuple finiront bien par réaliser qu'on les a bernés...

     En ce qui concerne Ségolène Royal, elle parle d'encadrement militaire à l'école pour les élèves délinquants ou très perturbateurs : ne rêvons-pas. Ségolène Royal a fait partie du gouvernement Jospin, elle a fait équipe avec Claude Allègre : si elle avait l'intention de rétablir un tant soit peu l'autorité à l'école , cela se saurait. Accessoirement, en plein déficit budgétaire, sa politique aurait un coût astronomique. En revanche, on a bien compris qu'elle trouve prétexte dans le rétablissement de l'autorité (donc plus de présence d'adultes dixerunt en choeur les Socialistes) pour proposer ni plus ni moins le doublement des heures de travail des enseignants dans les établissements. Pour pas un radis de plus : c'est là en fait l'antienne des sociologues et autres pédagogistes de longue date, et Ségolène Royal a trouvé un bon relais avec ces derniers.

    Bref, une fois de plus, nous sommes dans le mensonge, et aucune proposition sérieuse à la clef... 

  • La dimension sociale des PME

    P.M.E. , commerce , artisanat
     

    par Philippe Arraou (UDF Paca), Pau, le 6 mars 2006


    C’est un lieu commun de déclarer que les PME sont créatrices d’emploi. Comme c’est un lieu commun de déplorer la lourdeur de leurs charges administratives. La question se pose alors de chercher à lever le deuxième paradigme pour libérer le premier : moins de contraintes, pour plus d’emplois.


    Qu’est-ce qu’une PME ?


    Les critères européens situent le plafond à 250 employés, quand ce n’est pas 500. L’inconscient général au niveau français le situe plutôt au seuil de 50 personnes. Le schéma le plus connu est celui de l’entreprise de moins de 10 personnes. La situation la plus répandue est celle de l’entrepreneur sans aucun salarié.
    Il est difficile de donner une définition de ce qu’est une PME en retenant des critères chiffrés, au risque de se trouver avec des cas atypiques. Par exemple une filiale d’un groupe coté en bourse qui n’aurait que quelques salariés serait une PME, alors qu’elle obéit à des règles qui sont celles des grandes entreprises. Mieux vaut retenir une approche plus objective. Deux critères peuvent caractériser une PME :

    1) son centre de décision, souvent concentré sur une seule personne, ou en tout cas un groupe restreint de personnes, associées entre elles

    2) la maîtrise de son capital : une PME est une entreprise dite « fermée», par opposition aux sociétés qui font appel public à l’épargne. Elle est détenue par un ou plusieurs individus, très souvent dans les limites d’une même famille. C’est la structure financière de l’entreprise et son organigramme qui permettront de dire s’il s’agit d’une PME.


    3) Enfin, autre critère, l’état d’esprit et les mentalités sont aussi un critère révélateur. Les PME sont généralement groupées autour d’un homme, d’un projet. L’être humain est au centre de ce projet. On peut dire que « l’homme prime sur la structure », ce qui est une différence fondamentale avec les groupes financiers. Et c’est en cela que la PME intéresse une formation comme l’UDF. Parti centriste, favorable à une économie sociale de marché, l’UDF se doit d’avoir un projet politique dynamique en faveur des PME.


    Qu’est-ce qui rapproche PME et UDF ?

     1°) Différence avec les partis de gauche

    Les partis de gauche défendent les intérêts des salariés pour des raisons historiques.Il est impensable que la gauche puisse avoir une politique de développement des PME ; ce n’est ni son fonds de commerce ni sa culture.La gauche au pouvoir a montré qu’elle était capable de servir aussi les intérêts desentreprises, mais uniquement les plus grandes d’entre elles. Le grand capital n’a paseu à se plaindre de la gestion de la gauche. Et les syndicats ouvriers en ont été bénéficiaires.Sur un plan idéologique, la recherche de l’élévation du niveau de vie à tout prix,

    conduit à une recherche de réduction des prix, et par conséquent à la logique des grands groupes, incluant les délocalisations. Une gestion « de gauche » est favorableau développement des grandes surfaces, au détriment du petit commerce. Cela aaussi des conséquences en termes d’urbanisation avec des centres villes qui se déshumanisent.

    2°) Différence avec les partis de droite

    La droite conservatrice est favorable au libéralisme. Curieusement, droite et gauche se retrouvent pour aider à la formation et au développement de grands groupes, cequi est par exemple la caractéristique de la distribution durant les trente dernièresannées.
    Par contre, la droite a aussi une politique d’intéressement des salariés, héritage du gaullisme et du paternalisme historique. C’est pourquoi on peut être tenté de définirles politiques de droite « d’humanistes » en matière économique. Mais ne nous ytrompons pas : ce sont les intérêts des grandes entreprises qui sont avant tout servis, et les petites entreprises en subissent les conséquences.

    3°) PME et politique centriste

    Entre une droite libérale et une gauche interventionniste, il y a un espace très large pour un juste équilibre : c’est la place du centre.  D’un côté, l’UDF est favorable à la liberté d’entreprendre, et à la responsabilisation des individus. En ce sens, elle a une politique « de droite ». D’un autre côté, l’UDF ne peut laisser les marchés se gérer eux-mêmes, car alors c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Il y a ainsi un besoin d’interventionnisme, ce qui est le côté « de gauche ». En matière économique, ce sont les PME qui ont besoin d’une certaine protection. Elles n’ont pas les moyens de lutter contre des groupes financiers puissants, et disparaissent de jour en jour, alors qu’elles sont ungisement d’emploi essentiel. Entre interventionnisme et libéralisme, un équilibre est à trouver. C’est toute l’évolution de la deuxième moitié du XXème siècle, après des affrontements idéologiques ayant conduit à des catastrophes économiques. C’est à la recherche de cette « économie sociale de marché » que tous les partis s’essayent. Mais nul autre qu’un véritable parti du centre ne pourra faire mieux cette politique du centre.

     

    Quel rôle aux PME ?


    Humanisation …


    l’artisanat, les services, une PME se caractérise par une relation humaine, un S’il y a un rôle social que l’on peut reconnaître à la PME, c’est celui de l’humanisation. L’évolution de notre société ayant amené de grandes entreprises, il est possible aujourd’hui de faire la différence. Que ce soit dans le commerce, échange, un lien de confiance. De plus, dans de nombreux villages isolés, le petit commerce occupe un espace qui relève de la dimension sociale et publique. La fermeture d’une épicerie est aussi triste que celle d’un bureau de poste. C’est un peu de la vie du village qui disparaît. Dans les villes, les faits sont moins dramatiques, mais tout aussi porteurs de changements sociaux. Les cafés, restaurants, magasins des centres ville sont remplacés par des banques, des compagnies d’assurance, des mutuelles, etc. C’est le passé qui s’en va, mais avec lui la dimension humaine de nos villes. …

    avec des limites
    C’est pourquoi il est nécessaire de faire en sorte que ces entreprises se maintiennent.
    celles-ci ne peuvent rester totalement étrangères aux soucis des petites entreprises Bien évidemment, cela ne peut se faire au détriment des lois économiques, et l’argent public n’a pas pour vocation de venir suppléer les défaillances de l’économie privée. Il y a ainsi des limites aux interventions des collectivités. Mais Quelle politique pour les PME ? Il n’est pas aisé de trouver cet équilibre entre respect du libéralisme et besoin de protectionnisme. La collectivité n’a pas vocation à interférer dans les affaires privées. Et pourtant, quel est l’élu qui n’est pas confronté aux problèmes des entreprises de son territoire ?

    Limiter les grandes surfaces
    Les difficultés des PME, et en particulier du petit commerce, s’expliquent par la concurrence très forte des grandes surfaces. Un réflexe naturel est de limiter les grandes surfaces, ou en tout cas de contrôler leur développement. La compétence des élus locaux peut porter sur la délivrance d’autorisations d’ouverture de grandes surfaces. Sur ce sujet l’UDF pourrait avoir une politique originale qui la distinguerait, et prendre des engagements. Par ailleurs, au niveau national, les mesures d’encadrement et de taxation des grandes surfaces déjà en vigueur sont certainement à revoir.

    Accompagner les créations
    Parallèlement à ces mesures qui sont plutôt restrictives, des politiques d’encouragement et d’incitation seront bienvenues. Elles s’adresseront bien évidemment aux créateurs d’entreprise. Mais aussi aux dirigeants de PME existantes.
    Les aides financières sont à éviter, car jamais satisfaisantes et toujours insuffisantes. De plus elles génèrent des sentiments de jalousie et d’injustice chez les concurrents. Par contre, les besoins sont importants en matière de formation, de conseil et d’accompagnement, ce qui peut faire l’objet de mesures spécifiques et ponctuelles.
    Stimuler la créativité
    Un effort particulier pourra être proposé pour stimuler la créativité, et favoriser la création d’entreprises. Les talents ne manquent pas, mais les moyens sont rares. Là également, l’action publique ne doit pas dépasser ses limites naturelles. Mais elle peut favoriser les rencontres et les échanges. Par exemple en créant des centres de créativité. Les collectivités peuvent jouer un rôle moteur, tout simplement en mettant quelques moyens à disposition de structures associatives qui se chargeront de l’animation. Simplifier les obligations Enfin, véritable serpent de mer, il est essentiel de proposer une simplification des obligations administratives des PME. C’est une démarche pragmatique qu’il convient d’entreprendre, avec des praticiens et des chefs d’entreprise, et non des hauts fonctionnaires qui ne réalisent la simplification qu’en complexifiant. C’est un chantier à ouvrir, duquel peut naître un projet politique concret.