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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 33

  • Dix mesures de sagesse pour la France ? Pas si simple.

    Je suis tombé un peu par hasard sur un billet de blog qui date de mai dernier, écrit par Sylvain Jutteau, blogueur d'obédience plutôt  libérale pour ce que j'en connais. Il y  propose dix mesures simples pour désembourber la France.

    J'accueille toujours avec la plus grande prudence un programme qui tient en dix mesures pour gouverner un pays. Je crois que gouverner est un exercice très difficile et qu'on tend à ne jamais envisager les secousses sismiques qu'engendrent des réformes en apparence de bon sens.

    Sa première mesure est de ne permettre qu'un seul salaire pour un élu. Il pourra cumuler des mandats électifs s'il le veut mais pas les indemnités qui y sont afférentes. Dans le principe, j'applaudis des deux mains à ce projet. Dans la pratique, qui va le voter ? Imaginer que les élus vont purement et simplement auto-détruire leur principale source de revenus, c'est du romantisme. Donc, cette mesure n'est applicable qu'en la faisant passer par référendum, et ce ne peut être qu'un président qui le décide. Eh bien entendu, en agissant ainsi, il est assuré de se mettre à dos la moitié de la classe politique au minimum, or, il aura besoin de sa majorité pour gouverner...

    Deuxième mesure : ramener les salariés de la fonction publique au droit du travail courant. C'est un exemple de fausse bonne idée. Notre droit du travail n'est pas construit ainsi. Chaque profession porte sa part d'avantages et de désavantages. Une abrasion totale des statuts pour les nouveaux entrants aboutiraient à une grave crise de recrutement, et ce, en dépit de la crise, notamment dans des secteurs de la fonction publique où ce n'est déjà pas très brillant (le professorat par exemple). En outre, une guerre est assurée contre l'ensemble des syndicats, et on peut parier que sur un tel projet, ils seraient suivis par les salariés de la fonction publique. En procédant ainsi, on est donc à peu près certain de foutre le feu...

    Troisième mesure : les entreprises perçoivent 110 milliards d'euros d'aides mais payent 65 milliards d'impôts de taxes. La logique serait de supprimer les unes et les autres. Dans la pratique, je ne doute pas de très sérieux remous sur le marché de l'emploi. De nombreuses entreprises feraient instantanément faillite parce qu'on ne peut saborder un éco-système économique d'un trait de plume, fût-il vicié. Tout raboter d'un coup, cela risque de ne pas marcher. On ne peut à mon avis pas éviter une approche sectorielle de la micro-économie, et, de ce fait, c'est très complexe.

    Quatrième mesure : arrêter de bloquer les constructions en supprimant toutes les contraintes qui y sont liées. Malheureux ! Tiens, Paris, par exemple, on dépasse les 37 mètres alors ? Des tours triangles partout ? Droit de défigurer le patrimoine ? Dans bien des villes, on ne peut de toutes façons créer l'espace qui n'existe pas. Soit on construit sous terre, soit en hauteur. C'est vrai qu'il y a beaucoup de normes dans la bâtiment, mais il convient de ne pas oublier qu'un nombre certain d'entre elles nous garantissent contre la malfaçon et assurent notre sécurité.

    Cinquième mesure : cesser de verser l'argent de l'État aux collectivités. Oui, parce que je pense, comme Sylvain Jutteau, qu'elles doivent s'auto-financer. Toutefois, l'État ne doit pas exclure de continuer à intervenir sur les grands projets d'équipement.

    Sixième mesure : équilibrer les retraites de la fonction publique en ne ponctionnant que les salaires de la fonction publique à commencer par les hauts salaires. A voir et pas gagné, ça c'est clair. J'avais évoqué la pertinence des comptes notionnels il y a 4 ans sur ce blog. La sixième mesure gagnerait à être détaillée car je ne vois pas précisément où l'auteur de la proposition veut en venir.

    Septième mesure : à chacun son assurance chômage et santé. Je suis sceptique. Que se passera-t-il pour les plus modestes ? J'avoue que je me méfie de la privatisation complète de la santé même si j'admets que notre système public est à bout de souffle et bien peu efficient. Je crois, en tout cas, que la transition générerait un beau bazar et des coûts monstrueux.

    Huitième mesure : croire que les chefs d'établissement sont compétents pour choisir leur équipe d'enseignants, c'est une douce utopie. Sylvain Jutteau propose de les laisser engager et congédier à leur guise les professeurs. Sur quel critère ? Qu'adviendrait-il des enseignants congédiés ? Je pense que ce système devrait faire d'abord l'objet d'une expérimentation limitée pour tester sa pertinence. S'il s'avère qu'il n'apporte rien par la suite, à quoi bon gaspiller du temps à devoir gérer beaucoup de conflits avec les syndicats qui seront de toutes façons vent debout contre l'idée. Est-ce que cela apporter quelque chose à l'école ? Le système scolaire californien fonctionne selon ce principe et on ne peut pourtant pas vraiment dire qu'il soit réputé pour sa qualité...

    Neuvième mesure : Réduire le nombre de lois et de décrets. C'est une bonne idée mais un travail de longue haleine. C'est ce qu'espérait faire Sarkozy. Résultat des courses, il a accru notre code juridique de quelques centaines de pages...On le dit souvent, le mieux est l'ennemi du bien et l'Enfer est pavé de bonnes intentions.

    Dixième mesure : supprimer les micro-impôts parce qu'ils ne sont pas efficaces et coûtent plus cher à percevoir que ce qu'ils rapportent. Entièrement d'accord.

    Et voilà. Il ne reste plus qu'à attendre une éventuelle réaction, maintenant :-)

  • Logement au scoring, décevant Conseil de Paris, décevante opposition

    J'avais déjà émis des réserves sur l'usage du scoring pour attribuer le logement social à Paris. Non sur le principe, que je trouve bon, mais sur les critères.

    Anne Hidalgo vient donc de mettre en application le projet qu'elle avait présenté en janvier dernier. Pour ma part, je considère qu'en l'état ce n'est qu'un écran de fumée. Les attributions seront peut-être plus fluides, peut-être plus transparentes, mais le logement social ne se multipliera pas pour autant comme des petits pains.

    Mais ce n'est pas sur ce dernier point que je veux faire porter l'essentiel de ma critique.

    Ce que je condamne, c'est le refus de tenir compte du comportement des demandeurs de logements sociaux et de leur famille (quand ils en ont). Je pense même qu'on devrait tenir compte de la somme des aides sociales qu'ils reçoivent, car, au bout d'un moment, est-ce juste de cumuler une quantité assez hallucinante d'avantages sociaux alors que des gens modestes peinent ?

    Je suis donc très déçu du choix de l'opposition de soutenir le projet en l'état. Je pense que le MoDem, l'UDI et leurs alliés de l'UMP auraient du présenter un contre-projet et voter contre celui de la municipalité. Et j'aurais attendu de ce contre-projet qu'il permette d'éjecter (ou, en tout cas, de ne pas placer en priorité) les délinquants et les fauteurs de trouble, entre autres. Par ailleurs, l'opposition l'a souligné, mais sans rien proposer, rien dans le projet socialiste ne va dans le sens d'une mixité du logement social de manière à faire aussi un peu de place à la classe moyenne...

    Dans le projet actuel, les commissions d'attribution  n'auront plus qu'un choix final très restreint puisque le scoring générera une liste automatique de cinq dossiers parmi lesquels il faudra trois candidatures.

    Il faudrait de toutes façons revoir complètement les pouvoirs d'attribution. Peu de Parisiens le savent, mais, sur les 12 000 logements sociaux attribués chaque année, 4000 relèvent de la préfecture, 4000 d'Action logement, et 2000 chacune seulement pour la mairie centrale et l'ensemble des mairies d'arrondissement. Je juge cette répartition totalement anormale. Si les Parisiens dans leur ensemble financent les logements sociaux, ils devraient avoir un droit de regard total sur leur attribution via leurs élus. 

    En l'état du projet, le Journal 20 minutes a fait quelques simulations il y a 6 semaines qui sont assez éclairantes.

  • Nous ferions une grave erreur en nous montrant dogmatiques avec Anne Hidalgo

    C'est de notoriété publique désormais, on sait que les chiffres présentés par l'actuelle majorité pendant l'élection municipale étaient faux. Paris ne parvient pas à boucler son budget en raison d' un énorme trou de 400 millions d'euros. Emprunter la somme nécessaire à l'ajustement reviendrait à s'engager dans une spirale mortifère.

    Anne Hidalgo a promis de ne pas augmenter les impôts des Parisiens, mais elle doit trouver des ressources pour financer cette somme. La logique est donc d'essayer de ponctionner les non-résidents passant à Paris. Les deux catégories principales de ceux-ci sont les touristes et les habitants de la banlieue amenés à se rendre dans la capitale, généralement pour y travailler. 

    Qu'Anne Hidalgo ait demandé de pouvoir relever la taxe de séjour dans les hôtels est de ce point de vue logique, puisqu'une telle hausse toucherait principalement le tourisme, très large usager des services de la municipalité.

     De tels calculs n'exonèrent pas l'actuelle majorité de chercher à faire des économies sur certains postes (particulièrement les coûteux et incessants réaménagements de voirie, ou encore les dépenses de personnel).

    Néanmoins, je trouve excessive la réaction de mes amis du MoDem et de l'UDI au sein du Conseil de Paris. Pourquoi se réjouir du "camouflet" infligé à Anne Hidalgo par le gouvernement ? Pour ma part, je ne trouvais pas l'idée si mauvaise, le fond du sujet étant surtout affaire d'une modulation raisonnée de cette hausse (8 euros par jour, je trouve en effet que cela fait beaucoup).

    Bien sûr, c'est la gauche qui a été élue à Paris, c'est à elle de trouver des solutions, mais il doit être entendu que personne n'a intérêt au naufrage financier de la ville.

     

  • 2017, l'heure de vérité

    Il n'a échappé à aucun des analystes et commentateurs de la chose politique que Marine Le pen et son parti volent de succès en succès, leur influence se faisant croissante au sein de la société française.

    Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, mais je crois qu'il sera de plus en plus difficile d'affronter le FN sans se positionner sur des sujets qui agitent une large part de l'électorat français.

    Les voici :

    - la mondialisation et le protectionnisme et leurs conséquences sur la structure de l'emploi. Ceci comprend bien sûr le sort de l'Europe.

    - l'immigration

    - l'identité (ou, devrais-je dire, les identités)

    - l'insécurité

    - la fiscalité, la dépense publique et la protection sociale dans son ensemble.

    A ceux-ci s'ajoute en filigrane la question du fonctionnement de la démocratie. La sphère politique, à tort ou à raison, impose aux Français des décisions qu'une majorité d'entre eux rejettent. De nombreux organismes exercent leurs prérogatives verticalement dans la plus grande opacité. Sur ce dernier point, je ne vois pas d'autres options que les initiatives référendaires pour retrouver un vrai lien avec le peuple, au risque, évidemment, de se faire squizzer et de s'exposer à la vindicte des démagogues (et Dieu sait s'il y en a dans notre pays...)

    Sur tous ces sujets, courir après le FN, c'est s'exposer à une mort certaine. Mais ne pas se démarquer et adopter des éléments de langage qui ont fait leur temps, c'est courir un risque qui n'est pas moins mortel.

    Au reste, si les partis politiques autres que le FN prennent les mêmes décisions de fond et ne parviennent pas à montrer leurs différences, il y aura de moins en moins de Français pour faire la différence entre eux.

    Je dois avouer que je ne suis pas très optimiste pour 2017 même si j'ai pris connaissance avec plaisir des estimations du score de François Bayrou par l'IFOP. Plus rien, à mon avis, ne peut empêcher un duel droite-extrême-droite au second tour. La gauche est cuite, ça me paraît clair, même si elle s'unit, et pour que le centre prenne la place de la droite, il lui faudrait réaliser un tel saut que cela paraît invraisemblable. Ne rêvons d'ailleurs pas d'alliances qui n'auront jamais lieu du type Valls-Bayrou-Fillon ou Juppé. Nicolas Sarkozy est aux yeux de son électorat le leader naturel de la droite. Rien ne pourra empêcher qu'il soit le candidat de l'UMP ou toute autre structure qui incarnera la droite. Ni Fillon ni Juppé ne viendront se désolidariser de ce candidat au moment où il faudra faire front commun contre Marine Le pen. Et, pour cette fois, il n'y aura plus lieu à avoir des états d'âme au centre, étant entendu que mieux vaut, et mille fois plus, Sarkozy que le FN et son épouvantable programme.

    Quoi qu'il en soit, il faut espérer que les différents candidats comprennent une bonne fois pour toutes qu'ils doivent faire ce qu'ils disent ou alors ne pas prendre d'engagements. Il est tout de même invraisemblable de constater que seuls, après les municipales, les maires FN aient très exactement appliqué leur programme (on verra d'ailleurs ce qu'en penseront leurs administrés, par exemple les chômeurs qui se sont retrouvés privés d'un certain nombre d'aides dans plusieurs de leurs villes...).

  • La duplicité du FN avec les Chrétiens d'Orient

    Si elle n'était pas tragique, la réaction du FN serait drôle tant elle est pavlovienne.

    Le gouvernement vient d'avoir la très heureuse initiative de favoriser les procédures de droit d'asile pour les Chrétiens d'Orient, ce que j'applaudis des deux mains.

    Ceci ne signifie pas que nous devons abdiquer et ne pas chercher à les protéger sur place, mais dans l'immédiat, leur offrir un asile est ce que nous pouvons faire de mieux.

    Le FN qui n'avait eu de cesse de récupérer l'opinion chrétienne se retrouve piégé. Dans la tête d'un cadre ordinaire du FN, Orient = Arabe. Quoi ? Arabe ? Vade Retro Arabicas ! Chrétien ou pas, peu importe.

    La vraie nature du FN, c'est ça.

    J'en connais des Chrétiens d'Orient. Il n'y a pas de communautés plus proches de nous, avec un côté un peu désuet, très charmant "d'ancienne France" :-)

    Même s'ils ne devaient jamais retrouver leur place au Proche-Orient, ce que je ne souhaite pas, leur intégration dans notre pays se ferait sans le moindre problème.

    Cela dit, il faut espérer tout de même qu'ils puissent revenir, le moment venu, en Syrie et en Irak. En Syrie, c'étaient les Alaouites qui les protégeaient, il faut y réfléchir...et en Irak, la seule communauté structurée et capable de se défendre, c'est celle des Kurdes. Le seul endroit tranquille pour les Chrétiens pourraient être le Kurdistan mais ce serait à négocier avec les Kurdes dont il faudrait obtenir l'accord et auxquels il faudrait certainement proposer des financements dans un premier temps.

    Pour revenir au FN, j'espère que les dernières déclarations d'Alliot ouvriront les yeux de ceux qui se sentent encore un peu catholiques, à défaut chrétiens, ou, tout du moins (et c'est mon cas) de tradition catholique et qui imagineraient encore que ce parti à quoi que ce soit de valeurs chrétiennes.

    Il existe des associations qui oeuvrent en faveur des Chrétiens d'Orient, mais j'avoue mon ignorance pour trier le bon grain de l'ivraie.

    Je connais toutefois deux blogueurs en lesquels j'ai confiance pour conseiller et le cas échéant orienter ceux qui voudraient aider les Chaldéens. On peut très certainement se fier à Romain Blachier, un blogueur de centre gauche, et à Laurent de Boissieu, un journaliste de La Croix dont le centrisme léger est néanmoins prononcé. 

  • Interdire la LDJ ? C'est malhonnête.

    Le gouvernement aurait l'intention de dissoudre la LDJ. Je n'ai guère de sympathie pour cette organisation et ce que l'on peut entendre de certains de ses membres les ravalent au niveau d'un militant de base de certains mouvements d'extrême-droite. Mais voilà, au regard des faits, il ne s'agit que d'une décision politique pour satisfaire la gauche de la gauche et une fraction extrémiste de la communauté musulmane française.

    Il suffit de comparer ce qu'a donné chaque manifestation pro-palestinienne aux agissements de la LDJ pour juger de la disproportion : qui a tout cassé sur son passage, pillant, détruisant et agressant au hasard ? 

    Il n'y a aucune mesure avec la LDJ intervenue seulement pour défendre une synagogue (car on ne pouvait compter sur le gouvernement français pour le faire).

    Les manifestations pro-palestiniennes ont été l'occasion pour les antisémites de tout poil de triompher, bien sûr, mais aussi pour la racaille habituelle de pavoiser. La même qui brûle les écoles et les dispensaires quand l'Algérie (sans qu'il s'agisse d'Algériens au demeurant !!!) gagne ou perd un match de football. La même que la police n'appréhende jamais parce qu'elle sait que la justice la libère automatiquement sur fond de culpabilité post-coloniale et de repentance. La même encore dont on a laissé venir en France, les parents ou les grands parents par charters entiers. La même qui dégrade toujours plus le visage de l'immigration en France. La même qui a fait d'immeubles très habitables des trous à rats, des cités fermées où tout «étranger» est en danger et où chaque fille doit craindre un viol qui demeurera impuni. Ce sont aussi les mêmes que l'extrême-droite de l'extrême-droite, Dieudonné et Soral, espèrent endoctriner pour les mettre au service de leur antisémitisme viscéral. Ce sont les Fofana, ceux que l'on trouve impliqués dans les violences les plus brutales, particulièrement contre les filles, dont on découvre les méfaits dans les journaux, qui agressent en bandes et participent activement aux divers trafics de drogue. 

    Il y a ceux-là, car ils sont de tous les mauvais coups, mais ils ne sont pas seuls.

    Ils sont accompagnés d'imbéciles heureux qui signent des pétitions  et brandissent la flamme de briquets ou de bougies parce que "la violence, c'est mal". Ces idiots utiles ordinaires sont toujours d'accord pour qu'on accorde un nombre exponentiel de "chances" à ces "désespérés" et critiquent la France pour ne pas avoir su les intégrer (il aurait fallu commencer par ne pas les importer...). Ceux-là, on les connaît : Verts, Marxistes,  simples socialistes (aile gauche), auxquels il faut ajouter une myriade d'associatifs et de syndicalistes de tout poil.

    Plus inquiétant : on y trouve aussi des descendants d'immigrés qui présentent toutes les caractéristiques de l'intégration. Un métier, parfois de hautes qualifications, une famille exemplaire, pas de casier judiciaire, un parcours sans accroc. 

    C'est inquiétant parce que la force d'attraction est du côté de la racaille puis, quand il faut envisager de se donner une posture, l'Islam salafiste et les djihadistes récupèrent la mise. C'est aussi que notre pays la France, se montre bien incapable de structurer sa jeunesse, un rôle que seuls le Parti Communiste,  en dépit de ses imperfections, et l'Église assuraient de la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à la crise. Ensuite, il y a eu les libertaires et ils nous lèguent le monde dans lequel nous vivons...

    Bien sûr, les deux derniers groupes se désolidarisent de la racaille mais il est un fait, qu'au final, on les retrouve toujours mêlés dans les manifestations et les discours de dénonciation ne sont pas si nets dès lors que le super et idéal Satan que constitue Israël (le Juif ?) permet un improbable front commun.

    Je trouverai des détracteurs pour dénoncer un galimatias "infâme" dans ce que j'écris et je vais me faire accuser d'effectuer des rapprochements scandaleux. Je crois au contraire que tout procède du même magma et que ceux qui veulent en émerger feraient bien de faire un tri clair.

     Est-ce qu'on retrouve des membres de la LDJ dans des troubles autres que la défense de leur communauté ? Non. En bandes ethniques contrôlant un territoire pour s'y livrer au trafic de drogues et aux violences de toutes sortes contre le citoyen ordinaire ? Non. Dans les affaires de vols avec violences ? Non plus. Agressant femmes et jeunes filles selon leur tenue ? Non. Prédicant à tout va et appelant à mettre à bas les Grands Satans occidentaux ? Toujours pas. Cassant des vitrines, retournant des voitures, mettant en pièces des édifices publics, incendiant des écoles ? Pas davantage.

    Ces réponses ne dédouanent pas la LDJ des propos qu'on entend dans la bouche de certain de ses militants. Mais enfin, quand on considère les déclarations publiques de l'organisation, qui condamne systématiquement les attaques et dégradations de mosquées, par exemple, et celles de leurs opposants qui crachent à tout va leur haine du Juif on comprend où se trouve le trouble à l'ordre public pour dire joliment les choses.

    Je sais que ce billet ne va pas plaire. Mais c'est à ceux qui relaient les pires saloperies, les mensonges les plus éhontés et les plus avérés qu'il déplaira le plus. In fine, tout lecteur est libre de passer son chemin. Donc, pas la peine de se répandre en élucubrations dans les commentaires.

  • Crash aériens et gros coup de déprime

    C'est vraiment une semaine noire pour le transport en avion. Le Mali, la Chine et l'Ukraine ont été les théâtres de terribles tragédies.

    Le plus dur, c'est de découvrir les histoires personnelles de ceux qui ne sont plus, désormais.

    Je pense à cette Canadienne, mère de famille, qui voyageait pour la première fois et se rendait aux noces d'or d'une famille Burkinabe avec laquelle elle avait sympathisé. Le plus poignant, ce sont ses trois enfants. Ils sont petits et quand leur père leur a dit que leur mère avait disparu, il se sont mis en tête de la chercher dans la ville où ils habitent, pensant qu'elle s'était simplement perdue. A pleurer.

    Et puis il y a ces deux jolies beautés qui étudiaient la médecine à Lille et dont les bienfaits seront perdus pour l'humanité. Amies, l'une devait s'installer avec l'autre à l'issue de leurs courtes vacances.

    J'en ai mal au ventre de ces vies brisées, fauchées, qui laissent des proches désemparés.

    Il y a un temps pour la douleur, un autre pour la colère (mais contre quoi ?) et un troisième pour la réflexion. Pas le coeur à écrire autre chose aujourd'hui, je suis dans le premier.

  • Les premiers pas d'Anne Hidalgo

    Je ne me suis plus exprimé sur la vie politique et municipale parisienne depuis l'élection d'Anne Hidalgo, même si parfois cela m'a démangé.

    Je ne sais pas trop quoi penser de son action dans l'immédiat. Le fait est que je ne la vois pas parvenir à tenir une de ses promesses, celle de ne pas augmenter les impôts. Comme cela avait été dit, Paris a un trou de 400 millions d'euros dans ses comptes (merci Delanoë !) et il va falloir le combler. Le plus fâcheux, c'est que l'effort ne devra pas être conjoncturel mais structurel, car, à l'heure actuelle, Paris dépense plus qu'elle ne "gagne". Ceci explique d'ailleurs pourquoi Anne Hidalgo était très favorable à la taxe de séjour, qui lui aurait éviter de taxer ses administrés.

    Je pense que c'est quelqu'un de très prudent. Beaucoup plus que Delanoë.

    Le problème, c'est que Paris est engagé dans des projets pharaoniques dont les coûts explosent et qu'il n'est sans doute pas possible de solder du jour au lendemain. Je pense bien sûr au projet des Halles : le montant estimé à l'heure actuelle (mais je parie qu'il grimpera encore) est désormais de un milliards d'euros, financé aux deux tiers par la commune.

    La municipalité est toujours décidée  saccager les Serres d'Auteuil, sans considérer le projet alternatif de couverture de l'A13 en faveur duquel Boulogne, la commune voisine, s'est prononcée. Les Parisiens qui se sentent concernés par la sauvegarde des Serres peuvent toutefois envoyer un courrier jusqu'au 25 juillet puisqu'il y a une enquête publique sur le sujet.

    Il y a tout de même quelques initiatives heureuses : par exemple, l'appel à la coopération des Parisiens pour végétaliser la ville. J'ai bien sûr toujours été favorable à cette idée, présente dans le programme de Marielle de Sarnez, en juillet dernier, et je juge astucieux de s'en remettre à l'intelligence collective parisienne pour trouver des emplacements. 

    Autre satisfecit, je l'ai trouvée raisonnable sur une éventuelle candidature de Paris pour organiser des JO. C'est non, et tant mieux, nous avons d'autres priorités.

    Cela dit, je ne suis pas devenu un supporter d'Anne Hidalgo, loin de là : la gauche vient d'embaucher en quelques mois 14 000 nouveaux fonctionnaires alors que les finances de la ville se portent mal. Est-ce le moment, et, au fait, à quoi vont servir ces agents ? Et pendant ce temps, le coût du stationnement va doubler, de même que celui des PV. Je pourrais à la rigueur comprendre la hausse du stationnement résidentiel, peu élevé à l'heure actuelle, mais le reste...

  • Guerre psychologique et intox à Gaza

    Je ne souhaitais pas écrire de billets sur les événements de Gaza, mais les manipulations incessantes des "antisionistes", de bonne foi ou non, m'y contraignent.

    J'avoue parfois être désespéré pour ne pas dire dégoûté par le genre humain. La plupart des manifestations et des réactions que je lis sur le net puent la haine du Juif. L'antisionisme (dont on ne peut comprendre la popularité si on le lie pas avec l'antisémitisme) sert d'idiot utile aux vieilles haines recuites. Pour une fois, une large partie de l'extrême-droite (mais pas toute) se tient en retrait : en France, l'ennemi, à ses yeux, c'est le Musulman, particulièrement l'Arabe. Alors de deux maux, elle a choisi le moindre. Son parti pris contre les pro-palestiniens ne doit toutefois pas faire illusion. Que l'on creuse, et l'on retrouve très vite les bons vieux poncifs antisémites de l'extrême-droite française.

    Les antisionistes comprennent bien sûr quelques bataillons venus de l'extrême-droite, mais le gros de ses troupes, c'est l'Islam intégriste et la gauche de la gauche, méprisables Verts compris (et quand je pense que j'ai envisagé de voter pour eux, à une époque donnée, j'en ai des frissons de dégoût !).

    La gauche de la gauche et les verts servent d'idiots utiles de l'intégrisme musulman. Une alliance renouvelée jusque dans les urnes depuis quelques années déjà.

    Quand je vois des anciens du MoDem prendre fait et cause pour le Hamas et relayer sans la moindre vérification tout ce qu'il déverse, à l'aide de ses alliés, sur la Toile, je me dis : "ouf, on n'est plus dans le même parti !". Hélas, quand j'entends et lis des centristes tenir exactement les mêmes discours qu'une partie de l'extrême-droite, l'extrême-gauche et les radicaux islamistes, j'avoue ma très vive inquiétude. Heureusement, il ne s'agit que de quelques militants, les responsables étant bien plus prudents, mais quand même...

    Malheureusement, tout un milieu alternatif, généralement à gauche (et pas forcément toujours à l'extrême-gauche), relaie les pires insanités sur la Toile, les mêmes poncifs éculés, empreints de partis pris, des vidéos mille fois visionnées, jamais vérifiées. Sur les réseaux sociaux, c'est l'Enfer. Prendre parti pour Israël, c'est presque suicidaire. Adopter une attitude neutre et simplement chercher à dégager la vérité, c'est l'assurance d'être couvert d'ignominies et/ou agoni d'injures.

    Pour tous ces gens-là, il faut bien le comprendre, Israël, c'est le mal. Et peu importe que ce pays fasse l'objet d'attaques à la roquette incessantes, qu'il ait accepté unilatéralement la trêve proposée par les Égyptiens et que le Hamas place volontairement des civils près des lanceurs de roquettes et des dépôts d'armes et d'explosifs (ou l'inverse, place du matériel militaire près des écoles et des hôpitaux).

    Il y a donc une atmosphère d'hystérie, même chez ceux qui sont bien intentionnés, qui rend toute discussion impossible. 

    A chaque conflit, la légitimité de l'État d'Israël est remise en cause.

    J'ai pris part à une discussion qui impliquait Guillaume Champeau, le fondateur de Numerama, un site aussi utile que fameux. Je ne crois pas ce gars-là extrémiste. Pas pour un sou. Pourtant, il relaie, sans vérification sérieuse, une propagande insidieusement antisémite et antisioniste. Et peu importe que l'origine de cette propagande se trouve chez une pacifiste juive.

     A aucun moment il n'est choqué de ce que le documentaire est à sens unique. Les Juifs y sont présentés d'emblée comme des spoliateurs, illégitimes sur leur terre, l'État d'Israël comme le fruit d'un hold-up, et la Palestine comme appartenant légitimement aux Arabes bien que la réalisatrice admette du bout des lèvres et une seule fois que la revendication d'un État palestinien est bien postérieure à celle d'un État juif. Tout est de cet acabit et il n'y a pas moyen d'amener un contradicteur à entendre raison ou simplement répondre à une question simple : pourquoi un tel acharnement sur un seul peuple (les Juifs), un seul État (Israël), quand des crimes affreux et des milliers de fois plus meurtriers ensanglantent la région ? Aucun de nos antisionistes patentés n'acceptera de répondre à cette question. On vous accablera, rappelant les vices séculaires, que dis-je, millénaires, des Juifs, ou, à défaut, les «atrocités» de l'armée israélienne (pourtant l'un des plus attentives du monde aux civils !!!).

    Et sur la blogosphère au fait ? C'est assez facile de faire les comptes. Les blogues libéraux se montrent pondérés rappelant qu'en dépit de ses imperfections, Israël est la seule véritable démocratie de la région et que dans bien des domaines, elle pourrait nous donner des leçons. La plupart des blogs de gauche, accablent Israël, mais il y a quelques courageux admirables qui refusent les discours faciles et posent des questions dérangeantes. L'extrême-droite compte les coups et évoque l'immigration et son rôle dans les violences chaque fois qu'elle le peut.

    Quant à la presse...elle est en dessous de tout. Comme d'habitude. Je décerne toutefois un satisfecit à trois exceptions : Marianne, dans son habituel rôle de poil à gratter, Atlantico dont la qualité d'enquête est remarquable et Slate, qui se garde traiter l'actualité à chaud et prend le temps de l'analyse..

  • MH17 : un vol civil au beau milieu d'une zone de guerre ?

    Dans le drame terrifiant qui a abouti à la mort de tous les passagers du MH17 il y a tout de même quelque chose qui m'interpelle. Je ne comprends pas pourquoi l'appareil a emprunté un chemin qui le faisait passer au beau milieu d'une guerre civile avec des belligérants armés de missiles capables d'abattre des avions en vol. Des transports de troupes ukrainiens avaient déjà été victimes de tirs des séparatistes pro-russes il y a quelques jours ! Certes, les avions de ligne volent à 10 000 pieds, mais ce n'est pas une garantie.

    Qui a défini le plan de vol ? L'Ukraine, d'après l'Express, n'avait pas fermé à la circulation cette zone, ce que je ne comprends pas. Mais même ainsi, j'observe que très peu de compagnies aériennes avaient pris le parti de ne pas risquer un survol d'un espace déjà interdit aux vols commerciaux en zone basse. Sans surprise, et hélas, KLM-Air France, qui avait sous-traité le parcours du vol à la Malaysia Airlines n'avait pas jugé utile d'appliquer des principes de sécurité maximaux. Négligence ou coût du carburant ?

    Je ne parviens pas à exploiter flightradar pour tenter de retrouver les compagnies qui survolaient l'Ukraine avant le drame, mais je serais fort curieux de les identifier. Ce serait un travail pour Securvol, me semble-t-il. Plusieurs compagnies de catégorie A avaient pris des précaution (Asiana, Korean Air, Singapore Airlines, Finair) mais quid des autres ?