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2017, l'heure de vérité

Il n'a échappé à aucun des analystes et commentateurs de la chose politique que Marine Le pen et son parti volent de succès en succès, leur influence se faisant croissante au sein de la société française.

Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, mais je crois qu'il sera de plus en plus difficile d'affronter le FN sans se positionner sur des sujets qui agitent une large part de l'électorat français.

Les voici :

- la mondialisation et le protectionnisme et leurs conséquences sur la structure de l'emploi. Ceci comprend bien sûr le sort de l'Europe.

- l'immigration

- l'identité (ou, devrais-je dire, les identités)

- l'insécurité

- la fiscalité, la dépense publique et la protection sociale dans son ensemble.

A ceux-ci s'ajoute en filigrane la question du fonctionnement de la démocratie. La sphère politique, à tort ou à raison, impose aux Français des décisions qu'une majorité d'entre eux rejettent. De nombreux organismes exercent leurs prérogatives verticalement dans la plus grande opacité. Sur ce dernier point, je ne vois pas d'autres options que les initiatives référendaires pour retrouver un vrai lien avec le peuple, au risque, évidemment, de se faire squizzer et de s'exposer à la vindicte des démagogues (et Dieu sait s'il y en a dans notre pays...)

Sur tous ces sujets, courir après le FN, c'est s'exposer à une mort certaine. Mais ne pas se démarquer et adopter des éléments de langage qui ont fait leur temps, c'est courir un risque qui n'est pas moins mortel.

Au reste, si les partis politiques autres que le FN prennent les mêmes décisions de fond et ne parviennent pas à montrer leurs différences, il y aura de moins en moins de Français pour faire la différence entre eux.

Je dois avouer que je ne suis pas très optimiste pour 2017 même si j'ai pris connaissance avec plaisir des estimations du score de François Bayrou par l'IFOP. Plus rien, à mon avis, ne peut empêcher un duel droite-extrême-droite au second tour. La gauche est cuite, ça me paraît clair, même si elle s'unit, et pour que le centre prenne la place de la droite, il lui faudrait réaliser un tel saut que cela paraît invraisemblable. Ne rêvons d'ailleurs pas d'alliances qui n'auront jamais lieu du type Valls-Bayrou-Fillon ou Juppé. Nicolas Sarkozy est aux yeux de son électorat le leader naturel de la droite. Rien ne pourra empêcher qu'il soit le candidat de l'UMP ou toute autre structure qui incarnera la droite. Ni Fillon ni Juppé ne viendront se désolidariser de ce candidat au moment où il faudra faire front commun contre Marine Le pen. Et, pour cette fois, il n'y aura plus lieu à avoir des états d'âme au centre, étant entendu que mieux vaut, et mille fois plus, Sarkozy que le FN et son épouvantable programme.

Quoi qu'il en soit, il faut espérer que les différents candidats comprennent une bonne fois pour toutes qu'ils doivent faire ce qu'ils disent ou alors ne pas prendre d'engagements. Il est tout de même invraisemblable de constater que seuls, après les municipales, les maires FN aient très exactement appliqué leur programme (on verra d'ailleurs ce qu'en penseront leurs administrés, par exemple les chômeurs qui se sont retrouvés privés d'un certain nombre d'aides dans plusieurs de leurs villes...).

Commentaires

  • Pas d'accord avec cette analyse...le vote FN actuel consiste en un vote sanction pour la moitié de cet électorat....ce dernier qui se lâche actuellement réfléchira à deux fois avant de se lâcher de nouveau pour les principales élections que sont la présidentielle et les législatives....

    Faire des plans sur la commette par le prisme de sondage 3 ans avant 2017 est naïf.... vu que l'on ne sait pas ce que sera la situation de la France en 2017, ainsi que celle de l'Europe et du monde....chute annoncée du vieil occident? prise de pouvoir des pays émergent?


    Juste un rappel..... Sarko a pris la présidence de l'UMP 3 ans avant la présidentielle suite aux déboires judiciaires de Juppé qui devait succéder a Chirac ...... l'UDF était aux environ de 5 % à la même époque pour finir a 18% 3 ans après, La dame blanche du Poitou-Charente n'apparaissait même pas dans les sondages et elle a fini par niquer les éléphants 3 ans après pour être au deuxième tour de la présidentielle.....il peut se passer beaucoup de chose en 3 ans !!!!!!!

    De plus pour une présidentielle la participation est d'environ 80% , pour les législatives elle est en moyenne de 65% ...... Pourquoi faire des extrapolations via des des élections ou la participation est inférieure a 50%.....ça n'a aucun sens scientifique.....

    Ce qui me fait marrer actuellement est le fait que les politiques stigmatisent l'UE faisant ainsi le jeu du FN en particulier en tapant sur l'Euro , le libre marché, la libre circulation, etc... si cette façon de fonctionner était stupide pourquoi les BRICS veulent-ils créer leur propre monnaie commune ? Pourquoi veulent créer un marché libre? ( source, réunion des BRICS au Brésil le lendemain de la finale de coupe du monde......)

    la France seule en s'isolant, en refusant la mondialisation finirait comme l'Argentine : l'UNION FAIT LA FORCE, C'EST UN DES MESSAGES A FAIRE PASSER.... rejeter la situation actuelle sur la faute des autres est une marque de faiblesse....

  • Assez d'accord avec le commentaire précédent sur le fait que 3 ans, c'est long. La Gauche peut encore sortir quelqu'un de son chapeau, la Droite se disloquer complètement. Seul le FN risque de ne pas trop subir de changement, ce qui peut ne pas jouer en sa faveur (moins d'exposition médiatique)

  • Tout à fait d'accord avec Europium: en trois ans il peut s'en passer des événements par contre en total désaccord avec Europium pour ce qui concerne le vote FN. Si les circonstances font que Sarkosy ou Hollande se retrouvent au deuxième tour en 2017 il n'est pas sûr que Lepen ne passe pas. Actuellement la France et beaucoup d'autres pays(Argentine par exemple) vivent sous la dictature financière alors celle-là ou une autre, sincèrement quelle différence pour la majorité des gens ?

  • @ L'Héré

    Pourriez-vous être un peu plus précis sur "le certain nombre d'aides" dont les chômeurs se seraient "retrouvés privés" dans "plusieurs villes" FN ? Cela ne correspond pas à ce que j'ai pu lire ici ou là.

  • J'ai lu un article de journal sur le sujet, je crois que c'est chez Slate, mais sans détail précis.

  • Voilà, je crois que c'est là :
    http://www.slate.fr/story/88883/villes-moyennes-demain-il-sera-trop-tard

  • @ L'Héré

    L'article que vous donnez en lien ne me renseigne guère... En voici deux, pas vraiment pro-FN, assez détaillés, dont l'un (atlantico) datant de juillet dernier. On ne trouve rien de particulier contre les chômeurs, hormis UNE ville (Béziers) où les enfants de chômeurs ne sont plus pris en garderie le matin au motif que leurs parents peuvent les garder à la maison (je suppose que l'objectif est de libérer des places pour les enfants de parents qui travaillent, mais ce n'est pas précisé). On mentionne aussi la diminution des subventions aux associations "hostiles" (MRAP, LICRA, LDH...) ou "communautaristes", mais je ne pense pas que cela touche particulièrement les chômeurs.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/05/01/quelles-sont-les-mesures-prises-par-les-maires-front-national_4410274_823448.html

    http://www.atlantico.fr/decryptage/100-jours-fn-municipal-rares-mesures-symboliques-et-beaucoup-beaucoup-prudence-1663500.html

  • @Christian,

    Je me suis trompé : ce n'est pas le bon et je ne parviens plus à retrouver ma source. Il y a un endroit où il a été mis fin à la cantine gratuite pour les gens en difficulté, je vais essayer de retrouver où.

  • Oui, vous le trouverez dans le second lien que je vous ai mis en commentaire : c'est au Pontet. Cela touche les personnes démunies, ce qui ne veut pas obligatoirement dire "les chômeurs". Et c'est UNE ville.

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