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Logement social et scoring

Anne Hidalgo a mentionné sur twitter son intention de mettre en place un système de "scoring" pour l'attribution de logements sociaux à Paris. Elle cite Rennes en exemple. Renseignements pris, la pratique consiste à donner des points aux demandeurs selon le nombre demandes et le temps d'attente, les revenus, la situation familiale, la nature de la demande pour l'essentiel des critères habituellement retenus.

L'idée provient d'une mission comprenant des élus de tous les bords politiques : le rapport final préconise un système de cotations.

Quand on prend connaissance à la page 94 de la diversité et de la quantité des commissions impliquées dans la désignation d'un attributaire, on conçoit l'opacité de la chose pour le Parisien lambda effectuant sa demande. C'est impressionnant : demande peut passer devant plus de 20 commissions différentes au bas mot. Et il faut compter qu'il y a de surcroît des filières réservées. 

Qui veut faire du ménage là-dedans ferait bien de supprimer 95% de ces commissions, coûteuses, inefficaces et chronophages.

Il y a en plus des commissions de pré-peuplement s'il s'agit d'immeubles à livrer.

Elles comprennent la DRIHL (Préfecture de Paris et d’Ile-de-France), le cabinet de l’Adjoint au Maire de Paris en charge du logement, le bailleur gestionnaire de l’immeuble, la mairie d’arrondissement concernée, la DLH et l’ensemble des autres réservataires, notamment les CIL. Il peut s’agir par exemple de recommander d’éviter de proposer à des familles monoparentales un logement classé en zone sensible, de privilégier les enfants en âge d’aller au collège en raison d’un manque d’école primaire dans le périmètre, de s’abstenir d’attribuer un appartement à des personnes handicapées moteur en raison de l’éloignement de transports accessibles ou du manque d’accessibilité de l’immeuble lui-même, etc. Sur ce point, les mairies d’arrondissement apportent leur connaissance fine du terrain en matière d’équipements publics, de difficultés spécifiques, etc. Les candidatures de l’Etat sont ensuite envoyées à la DLH avant leur envoi officiel aux bailleurs, ce qui permet d’éviter les doublons et de discuter d’une candidature qui ne correspondrait pas aux consignes. La Ville fait de même pour ses candidatures émanant de la Mairie centrale et des mairies d’arrondissement. Les candidatures des deux partenaires sont ensuite adressées au bailleur pour être présentées devant les CAL.

Je suis quand même scié que dans les commissions en question il ne soit jamais évoqué la tranquillité des nouveaux locataires. Quitte à mettre en place ce qu'il faut appeler une notation, le casier judiciaire, les incivilités passées devraient coûter cher en cas de demande. En outre, tout habitant d'un logement social ne devrait pas considérer sa présence comme un droit acquis : il serait logique que son score évolue selon sa situation personnelle et son attitude avec son voisinage.

 

Commentaires

  • Ben il suffit de rajouter une "note de vie" correspondant à "incivilité ou non" (0 ou 1) et de lui affecter une pondération adéquate.

    Le tout afin de "garder la mémoire" de l'occupation dudit locataire.

  • @FBLR
    Ce serait en effet très simple mais je parie qu'il n'y aura pas un responsable politique pour le proposer.

  • Pas grand chose à voir avec ton post mais pour info:
    http://www.sudouest.fr/2014/01/26/devant-la-debacle-1441435-5137.php

    A mediter

    paul

  • @Paulo
    Je n'arrive pas à le récupérer entièrement : c'est un article pour les abonnés et il disparaît trop vite pour que je puisse tout copier coller ou faire une capture d'écran. J'ai tout de même à peu près réussi à voir où voulait en venir l'auteur de l'article.

  • « Devant la débâcle
    Je sais bien que le mot débâcle est fort. J'ai hésité un moment avant de l'utiliser. Il me paraît - au moins provisoirement - s'imposer. Par quelque bout qu'on la prenne, la semaine qui vient de s'écouler nous a donné une impression d'écroulement, de dislocation. Le gouvernement de la France, à son corps défendant, paraît tituber en cherchant encore son propre chemin dans un pays démoralisé. Le brusque ralliement de François Hollande à une idéologie économique ("l'économie de l'offre") étrangère à la gauche qui l'a porté au pouvoir devait susciter je ne sais quel réveil. On est loin du compte.

    Le piteux vaudeville révélé et feuilletonné par la presse "pipole" aura surtout précipité notre président dans un ridicule qui, s'il ne tue pas dans l'immédiat, ébrèche durablement la fonction présidentielle. On a pensé au président Paul Deschanel, tombé de son train le 23 mai 1920 et retrouvé en pyjama. Encore faut-il se souvenir que Deschanel fut un homme de grande culture, élu à l'Académie française, etc. Passons sur le vaudeville présidentiel et l'indécision élyséenne ainsi soulignée, si besoin en était. L'essentiel n'est pas là.

    J'ai accordé une bien plus grande importance à l'enquête réalisée par l'Ifop entre le 8 et le 14 janvier. Ce qu'elle révèle est saisissant. Non seulement les Français prennent en compte l'augmentation vertigineuse de la pauvreté, des impôts et des taxes, mais ils se méfient comme de la peste des partis politiques, des élus et des médias (dernier point que corrobore un autre sondage, publié par "La Croix"). Disons que cet état de défiance atteint dorénavant un seuil inhabituel. C'est peu dire qu'il devient préoccupant.

    J'ajouterai à ces indications classiques quelques autres qui le sont moins. Je pense par exemple à cette crainte affirmée de l'avenir et à l'impression de vide que ressentent nos compatriotes. Cela les pousse à se tourner en arrière. Le fait est que 78 % des Français avouent s'inspirer de plus en plus des valeurs du passé. Comme si, en matière de morale collective, quelque chose commençait bien à ressembler à une débâcle historique. Face à cela, la gauche réagit comme elle l'a (trop) souvent fait dans le passé. Plus elle se détourne du social (inégalités, pauvreté, précarité, etc.), plus elle s'investit dans le sociétal, c'est-à-dire le mariage gay, l'euthanasie, le divorce et l'IVG banalisés, etc. Elle croit que l'activisme sociétal pourra compenser - ou dissimuler - le renoncement aux promesses.

    Je ne nie pas que certaines de ces réformes touchant aux mœurs méritent d'être débattues, voire réalisées. Il n'empêche ! Leur accumulation brouillonne, la mise en avant de la vieille rhétorique "libérale-libertaire", tout cela accroît le déboussolement collectif. C'est très politicien et ça ne vole pas haut. On a beau entretenir un écran de fumée ; on a beau poser au matamore obsédé par les médias, comme le ministre de l'Intérieur, les réalités sociales demeurent. Et elles sont navrantes. Je ne prendrai qu'un seul exemple. Je viens de lire un petit livre (1) tout juste paru. Je m'étonne d'ailleurs que la presse ne lui ait pas fait meilleur accueil.

    Il montre à quel point ce gouvernement de gauche a capitulé devant le lobby de la finance, cette finance que François Hollande avait désignée comme sa véritable "ennemie" dans son discours du 22 janvier 2012 au Bourget. Les auteurs de ces pages corrosives ne sont pas d'affreux révolutionnaires. Il s'agit de trois journalistes économiques du "Monde", de "La Tribune" et de "L'Expansion". Ils ont jugé nécessaire de mettre en commun leur savoir pour analyser les ressorts cachés d'une affligeante reculade. C'est passionnant à lire.

    Je ne sais pas si la débâcle aura vraiment lieu. Disons qu'il pleut déjà des cordes... »

    (1) "Mon amie c'est la finance ! Comment François Hollande a plié devant les banquiers" par Adrien de Tricomot, Mathias Thépot et Franck Dedieu

    Jean-Claude Guillebaud chroniqueur journal Sud Ouest, dimanche 26 janvier 2014
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Guillebaud

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